Collège UPI

J'ai appris que mon collège serait UPI dès la rentrée prochaine. On accueillera des élèves ayant un handicap mental (dix maxi par niveau et c'est déjà trop) dans chaque classe. Il y aura une AVS pour dix élèves.
Qui est collège UPI ? Que demandez-vous à ces élèves ?
Je ne me sens pas une âme d'éducatrice spécialisée ...

10 maxi par niveau, certes, mais combien par classe ? toute la difficulté va se jouer là-dessus. Ce qui me fait bondir, c'est une seule AVS pour tout ce petit monde

Tu ne peux rien prévoir sans avoir eu le PAI de ces élèves, qui récapitule leurs difficultés et les solutions apportées. Il faudra tâcher de rencontrer leur professeur référent dès que possible, sachant que ces élèves vont évoluer en cours d'année, et parfois même au cours d'une même journée.

UPI chez nous; les autistes que nous accueillons ont cours avec une instit spécialisée et certaines élèves vont assister,selon leur niveau, à quelques cours de temps en temps (essentiellement en 6° et 5°). Quand ils sont mélangés aux classes, c'est un élève seulement qui est intégré.

Je connais le système d'UPI tel que le décrit Jane, mais c'est une classe au sein du collège... Dans ton cas, ce serait un collège estampillé entièrement UPI, avec des élèves en intégration perpétuelle?

Apparemment d'après le dire de certains collègues, l'UPI fonctionne bien, à condition qu'il n'y ait pas des problèmes à gérer dans le collège (type PEP IV, plan violence, APV ...). Une seule AVS en revanche c'est du grand n'importe quoi.

[On limite le nombre de places dans des instituts spécialisés, on délègue sur l'EN, et pour un certain nombre de ces enfants on les prive d'une éducation qui aurait pu leur être utile car ils se retrouvent parfois dans un contexte mal adapté.]

Le collège est APV (on a tous les jours des problèmes de violence à gérer). Je n'ose pas imaginer la réaction des élèves quand ils verront les "nouveaux" (on a déjà les problèmes de racisme, alcool, bouc-émissaire et j'en oublie). En moyenne il y aurait un élève avec un handicap mental par classe en 6e (pour commencer) mais le Chef veut que ce soit à tout niveau (il paraît qu'il touche une prime pour ça.)

Franchement, mes collègues et moi-même avons peur...

Oui cela rapporte gros une UPI... Pour les "profs" aussi: plus d'adaptations, de présences d'AVS dans les classes, de réunions...
Courage!

Les élèves assisteraient à quelques heures de français, maths et autre par semaine. C'est le flou artistique mais je crains le pire.
Enfin, je ne comprends pas comment un élève pourrait comprendre un cours de français s'il en rate un ou deux par semaine? Un cours renvoie au cours précédent et ainsi de suite.
Je crois que cela va être de la garderie.

Kiki a écrit:Le collège est APV (on a tous les jours des problèmes de violence à gérer). Je n'ose pas imaginer la réaction des élèves quand ils verront les "nouveaux" (on a déjà les problèmes de racisme, alcool, bouc-émissaire et j'en oublie). En moyenne il y aurait un élève avec un handicap mental par classe en 6e (pour commencer) mais le Chef veut que ce soit à tout niveau (il paraît qu'il touche une prime pour ça.)

A-t-il déjà côtoyé des handicapés mentaux? Il y a handicap et handicap. Les choses peuvent très bien se passer... Mais aussi très mal. Il baigne dans la c***ie ou quoi?

ADRIANA a écrit:Oui cela rapporte gros une UPI... Pour les "profs" aussi: plus d'adaptations, de présences d'AVS dans les classes, de réunions...
Courage!

Nous n'aurons qu'une AVS pour dix élèves. C'est n'importe quoi.
Des réunions à gogo: on a déjà une par semaine. Au secours .... Je n'ai pas assez de points pour changer de collège...

Angua a écrit:

Kiki a écrit:Le collège est APV (on a tous les jours des problèmes de violence à gérer). Je n'ose pas imaginer la réaction des élèves quand ils verront les "nouveaux" (on a déjà les problèmes de racisme, alcool, bouc-émissaire et j'en oublie). En moyenne il y aurait un élève avec un handicap mental par classe en 6e (pour commencer) mais le Chef veut que ce soit à tout niveau (il paraît qu'il touche une prime pour ça.)

A-t-il déjà côtoyé des handicapés mentaux? Il y a handicap et handicap. Les choses peuvent très bien se passer... Mais aussi très mal. Il baigne dans la c***ie ou quoi?

Je ne sais pas et j'en doute.
Ce n'est pas le chef qui aura à gérer les problèmes (il ne gère déjà pas ceux que nous avons actuellement. On se démer...]
J'ai connu des handicapés mentaux qui étaient gentils mais pas tout le temps (et j'en connaissais un qui frappait ses parents, d'où ma peur...).

On a déjà "intégré" des élèves ayant des troubles du comportement (que l'on retrouve l'année prochaine bien sûr). Comment gérer les deux ? De toute manière, ceux qui ont des troubles du comportement on ne les gère pas : ils nous font des crises tous les jours. Imaginez un élève qui s'accroche à votre jambe, qui hurle et que vous devez traîner ....

Kiki a écrit:Le collège est APV (on a tous les jours des problèmes de violence à gérer). Je n'ose pas imaginer la réaction des élèves quand ils verront les "nouveaux" (on a déjà les problèmes de racisme, alcool, bouc-émissaire et j'en oublie). En moyenne il y aurait un élève avec un handicap mental par classe en 6e (pour commencer) mais le Chef veut que ce soit à tout niveau (il paraît qu'il touche une prime pour ça.)

Comment cela ? On ne met pas les handicapés chez les bons bourgeois du centre-ville ! Pour rire, dans certains bahuts en déshérence, je crois que l'UPI est la variable d'ajustement pour ne pas perdre trop d'effectifs ... Et oui, on marche sur la tête.

Ruthven a écrit:

Kiki a écrit:Le collège est APV (on a tous les jours des problèmes de violence à gérer). Je n'ose pas imaginer la réaction des élèves quand ils verront les "nouveaux" (on a déjà les problèmes de racisme, alcool, bouc-émissaire et j'en oublie). En moyenne il y aurait un élève avec un handicap mental par classe en 6e (pour commencer) mais le Chef veut que ce soit à tout niveau (il paraît qu'il touche une prime pour ça.)

Comment cela ? On ne met pas les handicapés chez les bons bourgeois du centre-ville ! Pour rire, dans certains bahuts en déshérence, je crois que l'UPI est la variable d'ajustement pour ne pas perdre trop d'effectifs ... Et oui, on marche sur la tête.

On a plus de 500 élèves : on n'en manque pas. Mon collège se trouve à la campagne.

Je n'ai pas lu toutes les réponses...
Nous sommes une grosse structure : 850 élèves + 50 de segpa.
Jusqu'en février, les cours pour les élèves de segpa et leurs profs, la cour de récré, les salles de classe, la salle des profs étaient dans des locaux différents (sauf pour techno et arts plastiques), depuis février : tout le monde dans la même cour avec LA surveillante de segpa... et les prpfs récupèrent les gamins dans les rangs du collège et font 5 minutes de trajet pour rejoindre leurs locaux.....

Cette année, nous avons aussi une UPI déficients mentaux. Concrètement 10 gamins qui ne sont pas intégrés dans les classes (alors qu'on nous avait dit, qu'en fonction de leurs réactions et de leurs niveaux ils le seraient ponctuellement)... 1 instit spé et 1 AVS pour les 10.... Côté organisation, ils ont pris la deuxième salle d'arts plastiques (parce qu'il y a un point d'eau... ) du coup les collégiens font cours d'arts plastiques dans une salle lambda (avec les pbs d'organisation et de propreté que cela génère...) !!! En musique, le collège a été équipé d'un appareil révolutionnaire : arc laser que l'on manipule avec une baguette et qui produit du son... C'est le CG qui finance grâce aux fonds pour l'UPI !

Finalement, on a déshabillé Paul (les collégiens) pour habiller Jacques (les UPI) sans se soucier du bien être de tous....
Le chef est nouveau, a des dents longues et je ne doute pas qu'il ait touché une prime pour cela.... MAis le pédagogique, le concret, ça on s'en fout....

marmottine a écrit:Côté organisation, ils ont pris la deuxième salle d'arts plastiques (parce qu'il y a un point d'eau... ) du coup les collégiens font cours d'arts plastiques dans une salle lambda (avec les pbs d'organisation et de propreté que cela génère...) !!!

Cette phrase me gêne un peu...

Kiki a écrit:
Enfin, je ne comprends pas comment un élève pourrait comprendre un cours de français s'il en rate un ou deux par semaine? Un cours renvoie au cours précédent et ainsi de suite.
Je crois que cela va être de la garderie.

Je réagis car je connais bien le problème : mon fils va deux, voire trois demi-journées à l'hopîtal, le reste du temps, il est à l'école, et cela durera certainement encore des années, donc aussi au collège.
Tu n'auras pas en face de toi des élèves "normaux", donc le raisonnement que tu tiens là n'a que peu d'importance pour ces élèves là.
Ce que j'ambitionne pour le mien, c'est juste qu'il soit épanoui dans sa scolarité, les résultats à vrai dire, m'importent peu/

Oui mais comment faire pour qu'un élève s'épanouisse dans un collège où il y a beaucoup de problème de violence ? La plupart des élèves "gentils" de mon collège sont plutôt malheureux et renfermés.

Kiki a écrit:Oui mais comment faire pour qu'un élève s'épanouisse dans un collège où il y a beaucoup de problème de violence ? La plupart des élèves "gentils" de mon collège sont plutôt malheureux et renfermés.

pour ça, je suis totalement d'accord avec toi.
Je réagissais plutôt à ton inquiétude qu'ils ne puissent pas suivre en sautant des cours de français.

lilith888 a écrit:

marmottine a écrit:Côté organisation, ils ont pris la deuxième salle d'arts plastiques (parce qu'il y a un point d'eau... ) du coup les collégiens font cours d'arts plastiques dans une salle lambda (avec les pbs d'organisation et de propreté que cela génère...) !!!

Cette phrase me gêne un peu...

Qu'est-ce qui te gène dans ce que j'ai écrit ????

ma foi, il me semble évident que l'on doit laisser les salles plus fonctionnelles aux élèves déficients (notamment avec le point d'eau, parce que je suppose qu'ils doivent bien se salir...)
Du coup, le fait que les collégiens aient une salle "lambda" ne me gêne pas du tout... ce serait comme protester contre les places de parking handicapés parce qu'elles sont plus près de l'entrée... bof bof

lilith888 a écrit:ma foi, il me semble évident que l'on doit laisser les salles plus fonctionnelles aux élèves déficients (notamment avec le point d'eau, parce que je suppose qu'ils doivent bien se salir...)
Du coup, le fait que les collégiens aient une salle "lambda" ne me gêne pas du tout... ce serait comme protester contre les places de parking handicapés parce qu'elles sont plus près de l'entrée... bof bof

Bah moi ça me gêne, il faut des locaux appropriés pour les élèves déficients , je suis tout à fait d'accord, mais pourquoi priver les autres élèves d'un salle d'arts plastiques.
C'est si compliqué que cela d'installer un point d'eau dans une salle

je partage l'avis de frimoussette. On nous a imposé l'UPI. Soit. On nous a dit qu'avec l' UPI on (= l'établissement) aurait des moyens supplémentaires... C'était le cas pour l'instrument de musique hyper perfectionné, pourquoi ne pas en tenir compte aussi pour la logistique ??? (d'autant que la question avait déjà été soulevée....)
L'intégration, c'est dans les deux sens... et les élèves UPI ou pas n'y sont pour rien !

Mon collège est APV et a une section UPI depuis 3 ans : une douzaine d'élèves, une seule AVS. Et ça ne se passe pas si mal que ça ! L'instit spé qui a monté la section a fait un gros travail de sensibilisation auprès des autres élèves du collège. La première année, elle est passée dans toutes les classes pour expliquer le fonctionnement et les modalités d'intégration. Certains collègues ont été sollicités pour intégrer un ou deux élèves, en fonction du niveau et de la matière. Mais cela se fait surtout sur la base du volontariat. L'élève est presque toujours intégré avec l'AVS. Il y a aussi des interventions : par exemple, un collègue d'anglais et un collègue d'EPS font cours à l'UPI chaque semaine (en classe entière ou presque, avec l'instit spé ou l'AVS). Cela demande beaucoup de souplesse et surtout une forte cohésion avec l'instit spé et l'AVS, mais je peux vous dire que tous les collègues qui intègrent trouvent l'expérience positive, même si certains avaient au début des réticences ou de l'appréhension. Après, tout dépend vraiment de l'investissement de chacun. Cette année, on a changé d'instit spé, et il y a beaucoup plus de flottements et de déceptions malheureusement. Mais je pense vraiment que le dispositif est intéressant et mérite qu'on se penche sur la question...