- KikiHabitué du forum
Aujourd'hui avec mes 5e, j'ai fait la phrase interrogative de niveau de langue soutenu et le fait que l'on doive parfois répéter le sujet les a choqués. Certains m'ont même dit que ce n'était pas du français.
Exemple : Pourquoi Pierre est-il arrivé en retard ?
Je sais bien que mes élèves vivent dans un milieu défavorisé mais je voudrais qu'ils trouvent normal d'entendre ou de lire le niveau de langue soutenu.
Des solutions à me proposer ? Dois-je leur donner de nombreux exercices de réécriture au niveau de langue soutenu ?
Exemple : Pourquoi Pierre est-il arrivé en retard ?
Je sais bien que mes élèves vivent dans un milieu défavorisé mais je voudrais qu'ils trouvent normal d'entendre ou de lire le niveau de langue soutenu.
Des solutions à me proposer ? Dois-je leur donner de nombreux exercices de réécriture au niveau de langue soutenu ?
- retraitéeDoyen
Il faut qu'ils comprennet que si le sujet est un pronom personnel, ou le démonstratif ce, ou l'indéfini on, on l'inverse directement
Pourquoi est-il en retard?
Où va-t-on passer la nuit?
Est-ce une bonne idée?
Les autres pronoms ne peuvent s'inverser directement, et il faut inverser un pronom de rappel.
La mienne est-elle plus belle?
Tout a-t-il été compris?
De même, si le sujet est un groupe nominal, on ne peut l'inverser, mais on le laisse avant le verbe, et on inverse le pronom de rappel.
De même, dans la langue familière, le GN (et le pronom sujet)restent avant le verbe, idem avec est-ce que.
Donc, en résumé, on n'inverse le sujet dans l'interrogation (totale) que dans la langue soutenue, et si c'est un pronom (il/elle/ils/elles, ce, on); Dans les autres cas, on inverse un pronom (personnel de rappel).
Ils apprennent, point barre.
Ou alors, ils parlent comme Sarko : on fait quoi, on va où?
Pourquoi est-il en retard?
Où va-t-on passer la nuit?
Est-ce une bonne idée?
Les autres pronoms ne peuvent s'inverser directement, et il faut inverser un pronom de rappel.
La mienne est-elle plus belle?
Tout a-t-il été compris?
De même, si le sujet est un groupe nominal, on ne peut l'inverser, mais on le laisse avant le verbe, et on inverse le pronom de rappel.
De même, dans la langue familière, le GN (et le pronom sujet)restent avant le verbe, idem avec est-ce que.
Donc, en résumé, on n'inverse le sujet dans l'interrogation (totale) que dans la langue soutenue, et si c'est un pronom (il/elle/ils/elles, ce, on); Dans les autres cas, on inverse un pronom (personnel de rappel).
Ils apprennent, point barre.
Ou alors, ils parlent comme Sarko : on fait quoi, on va où?
- AnacycliqueÉrudit
retraitée a écrit:Ils apprennent, point barre.
Ou alors, ils parlent comme Sarko : on fait quoi, on va où ?
... ou bien Sarko parle comme eux. Mais où va-t-on ? On se le demande...
- KikiHabitué du forum
Mes 6e m'ont dit aujourd'hui (j'ai fait un rappel sur les niveaux de langue) que le niveau de langue soutenu, c'était pour les bourgeois (sous-entendu pour les "riches"). Etant donné qu'ils sont défavorisés, ils estiment que le niveau de langue soutenu leur sera inutile. Bon il va de soi que j'ai défendu le point de vue opposé...
- Mathilde VerdierNiveau 1
Comme j'espère une réponse à ma question, je me balade, sans autorisation puisque je ne suis pas prof, et vous propose même un échange de réponses...
Vos élèves n'ont pas idée de ce que "le français" est un ensemble de "français". Que penseriez-vous de leur lire, par exemple, un extrait de Rabelais ? Celui des moines qui concassent les crânes des nouveaux convertis ? C'est irrésistiblement drôle, même s'ils comprennent pas tout, si seulement vous le leur lisez. J'ai fait ça, un soir, avec mes trois enfants, dont un de huit ans. Avec les gestes, ils n'ont pas de mal à imaginer ce qui se dit, et outre le fait que le moment est bon, ils admettent joyeusement la diversité du français.
(Je rentre dans ma coquille de parent) Cordialement.
Vos élèves n'ont pas idée de ce que "le français" est un ensemble de "français". Que penseriez-vous de leur lire, par exemple, un extrait de Rabelais ? Celui des moines qui concassent les crânes des nouveaux convertis ? C'est irrésistiblement drôle, même s'ils comprennent pas tout, si seulement vous le leur lisez. J'ai fait ça, un soir, avec mes trois enfants, dont un de huit ans. Avec les gestes, ils n'ont pas de mal à imaginer ce qui se dit, et outre le fait que le moment est bon, ils admettent joyeusement la diversité du français.
(Je rentre dans ma coquille de parent) Cordialement.
- doctor whoDoyen
Ce discours sur la diversité du français est historiquement avérée, avec des nuances, tout de même (il y a eu un gros processus d'unification à partir du XVIIème et le maître-étalon linguistique, pendant des siècles, en Europe, a été le français classique).
Le problème, c'est qu'il se transforme chez les élèves en alibi pour le relativisme le plus bas de plafond. Plus de hiérarchie entre français soutenu et français familier ! Et désolé, mais c'est bien le français des "bourgeois" (cela ne veut rien dire, d'ailleurs) qui est le plus riche, le plus nuancé, le plus précis... Qu'on le revitalise avec un peu de langage gaillard, comme l'a fait Montaigne, certes. mais ne plus enseigner la manière de poser une question correctement, non.
Le problème, c'est qu'il se transforme chez les élèves en alibi pour le relativisme le plus bas de plafond. Plus de hiérarchie entre français soutenu et français familier ! Et désolé, mais c'est bien le français des "bourgeois" (cela ne veut rien dire, d'ailleurs) qui est le plus riche, le plus nuancé, le plus précis... Qu'on le revitalise avec un peu de langage gaillard, comme l'a fait Montaigne, certes. mais ne plus enseigner la manière de poser une question correctement, non.
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- KikiHabitué du forum
Rabelais est au programme de 5e.
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