- VioletEmpereur
Quel choix faites-vous pour une LA en première ?
je pensais commencer à "mais moi qu'ai-je de commun avec ces femmes inconsidérées ..." Mais où puis-je couper ? Car cette lettre est tellement fondamentale...mais elle est très longue...
je pensais commencer à "mais moi qu'ai-je de commun avec ces femmes inconsidérées ..." Mais où puis-je couper ? Car cette lettre est tellement fondamentale...mais elle est très longue...
- nuagesGrand sage
J'arrêterais après ces deux phrases essentielles: " Alors je commençais à déployer sur le grand Théâtre les talents que je m'étais donnés. Mon premier soin fut d'acquérir le renom d'invincible". Toutefois cela fait encore trop long pour une LA donc je te conseille de couper un (ou des) passage(s) à l'intérieur de cet extrait
- VioletEmpereur
On peut couper des passages à l'intérieur de l'extrait ?
- AudreyOracle
Beh euh, je n'ai jamais eu de classes à exam en lycée, mais dans mon souvenir d'élève, il me semble bien que j'avais eu des textes coupés en partie à l'intérieur sur ma liste d'oral de français. Je pense que oui, tu peux Violet.
- VioletEmpereur
merci.
Pendant que j'y suis, je pensais enchaîner avec une synthèse sur la question de l'éducation des femmes au XVIII. Personne n'aurait un extrait court et éclairant de Rousseau, un extrait du livre V de l'Emile ? j'ai déjà un extrait de Voltaire (femmes soyez soumises) et le début du discours de Laclos.
Pendant que j'y suis, je pensais enchaîner avec une synthèse sur la question de l'éducation des femmes au XVIII. Personne n'aurait un extrait court et éclairant de Rousseau, un extrait du livre V de l'Emile ? j'ai déjà un extrait de Voltaire (femmes soyez soumises) et le début du discours de Laclos.
- nuagesGrand sage
Cela se fait très fréquemment de couper un texte . Evidemment ne coupe pas plus de deux passages (et indique entre crochets qu'ils sont coupés , par respect pour le texte, mais ça tu le sais bien! Tu peux même mettre en italique une phrase les résumant du genre " Merteuil évoque alors ..." ) . Au bac - écrit ou liste de textes- le monologue de Figaro est toujours donné en partie coupé, voire haché menu .
- GaranceNeoprof expérimenté
Mais moi, qu'ai-je de commun avec ces femmes inconsidérées ? Quand m'avez-vous vue m'écarter des règles que je me suis prescrites et manquer à mes principes ? je dis mes principes, et je le dis à dessein: car ils ne sont pas, comme ceux des autres femmes, donnés au hasard, reçus sans examen et suivis par habitude ; ils sont le fruit de mes profondes réflexions; je les ai créés, et je puis dire que je suis mon ouvrage.
Entrée dans le monde dans le temps où, fille encore, j'étais vouée par état au silence et à l'inaction, j'ai su en profiter pour observer et réfléchir. Tandis qu'on me croyait étourdie ou distraite, écoutant peu à la vérité les discours qu'on s'empressait de me tenir, je recueillais avec soin ceux qu'on cherchait à me cacher.
Cette utile curiosité, en servant à m'instruire, m'apprit encore à dissimuler: forcée souvent de cacher les objets de mon attention aux yeux qui m'entouraient, j'essayai de guider les miens à mon gré ; j'obtins dès lors de prendre à volonté ce regard distrait que depuis vous avez loué si souvent. Encouragée par ce premier succès, je tâchai de régler de même les divers mouvements de ma figure. Ressentais-je quelque chagrin, je m'étudiais à prendre l'air de la sécurité, même celui de la joie ; j'ai porté le zèle jusqu'à me causer des douleurs volontaires, pour chercher pendant ce temps l'expression du plaisir. Je me suis travaillée avec le même soin et plus de peine pour réprimer les symptômes d'une joie inattendue. C'est ainsi que j'ai su prendre sur ma physionomie cette puissance dont je vous ai vu quelquefois si étonné.
J'étais bien jeune encore, et presque sans intérêt: mais je n'avais à moi que ma pensée, et je m'indignais qu'on pût me la ravir ou me la surprendre contre ma volonté. Munie de ces premières armes, j'en essayai l'usage : non contente de ne plus me laisser pénétrer, je m'amusais à me montrer sous des formes différentes ; sûre de mes gestes, j'observais mes discours ; je réglais les uns et les autres, suivant les circonstances, ou même seulement suivant mes fantaisies : dès ce moment, ma façon de penser fut pour moi seule, et je ne montrai plus que celle qu'il m'était utile de laisser voir.
Ce travail sur moi-même avait fixé mon attention sur l'expression des figures et le caractère des physionomies ; et j'y gagnai ce coup d'oeil pénétrant, auquel l'expérience m'a pourtant appris à ne pas me fier entièrement; mais qui, en tout, m'a rarement trompée.
Je n'avais pas quinze ans, je possédais déjà les talents auxquels la plus grande partie de nos politiques doivent leur réputation, et je ne me trouvais encore qu'aux premiers éléments de la science que je voulais acquérir.
Entrée dans le monde dans le temps où, fille encore, j'étais vouée par état au silence et à l'inaction, j'ai su en profiter pour observer et réfléchir. Tandis qu'on me croyait étourdie ou distraite, écoutant peu à la vérité les discours qu'on s'empressait de me tenir, je recueillais avec soin ceux qu'on cherchait à me cacher.
Cette utile curiosité, en servant à m'instruire, m'apprit encore à dissimuler: forcée souvent de cacher les objets de mon attention aux yeux qui m'entouraient, j'essayai de guider les miens à mon gré ; j'obtins dès lors de prendre à volonté ce regard distrait que depuis vous avez loué si souvent. Encouragée par ce premier succès, je tâchai de régler de même les divers mouvements de ma figure. Ressentais-je quelque chagrin, je m'étudiais à prendre l'air de la sécurité, même celui de la joie ; j'ai porté le zèle jusqu'à me causer des douleurs volontaires, pour chercher pendant ce temps l'expression du plaisir. Je me suis travaillée avec le même soin et plus de peine pour réprimer les symptômes d'une joie inattendue. C'est ainsi que j'ai su prendre sur ma physionomie cette puissance dont je vous ai vu quelquefois si étonné.
J'étais bien jeune encore, et presque sans intérêt: mais je n'avais à moi que ma pensée, et je m'indignais qu'on pût me la ravir ou me la surprendre contre ma volonté. Munie de ces premières armes, j'en essayai l'usage : non contente de ne plus me laisser pénétrer, je m'amusais à me montrer sous des formes différentes ; sûre de mes gestes, j'observais mes discours ; je réglais les uns et les autres, suivant les circonstances, ou même seulement suivant mes fantaisies : dès ce moment, ma façon de penser fut pour moi seule, et je ne montrai plus que celle qu'il m'était utile de laisser voir.
Ce travail sur moi-même avait fixé mon attention sur l'expression des figures et le caractère des physionomies ; et j'y gagnai ce coup d'oeil pénétrant, auquel l'expérience m'a pourtant appris à ne pas me fier entièrement; mais qui, en tout, m'a rarement trompée.
Je n'avais pas quinze ans, je possédais déjà les talents auxquels la plus grande partie de nos politiques doivent leur réputation, et je ne me trouvais encore qu'aux premiers éléments de la science que je voulais acquérir.
- VioletEmpereur
Merci Garance, c 'est pile l'extrait que je voulais donner au départ mais ensuite, j'ai hésité car la suite est aussi intéressante...
- VioletEmpereur
Bon, je crois que je vais laisser tomber Rousseau et garder le discours de Laclos et le texte de Voltaire.
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