Help Dissertation argumentation

Décidément aujourd'hui, c'est la grande détresse !
J'ai un corrigé de dissert à faire et je bloque... et j'ai l'impression d'être totalement nulle ! Je vous livre le sujet, hyper bateau : "La littérature n'a pas pour vocation de se mêler des débats politiques ou sociaux. A vouloir jouer ce rôle, elle se pervertit et ne parvient pas à être efficace."
J'ai donc pensé à Gautier, le beau qui ne sert à rien, l'idée que la littérature utilitaire est indigne de l'art, le Parnasse, etc. A l'inverse, les engagements quels qu'ils soient en littérature. C'est finalement pour le plan que je bloque...
I. La littérature qui s'engage (et devient mauvaise ???)
II. La littérature qui vise le beau et donc l'inutile
III. ?? La littérature qui allie les 2 ?

Je me sens vraiment nulle... Si vous avez pitié, je veux bien de votre aide ! Merci beaucoup !

Ou quelque chose de plus vaste comme "quelles sont les vocations de la littérature ?"

Tu peux te contenter de deux parties pour te simplifier la vie :

I. La littérature dans les débats politiques ou sociaux (D'Aubigné, Voltaire, Hugo, Zola, Résistance, Malraux, De Gaulle, Sartre, Camus...)
II. La
littérature hors des débats politiques et sociaux (vise le Beau, l'émotion, l'intelligence...)

Seulement ? Je trouvais cela trop simple ! J'oublie peut-être parfois que ce sont des 1ères...
J'étais arrêtée aussi par "se pervertit", je ne savais pas quoi en faire... l'idée d'une "mauvaise littérature" en fait... mais là on en vient à la définition de la littérature et c'est sans doute un gouffre dans lequel je ne plongerai pas les élèves !

Tu pourrais faire quelque chose comme :
I La littérature engagée qui se dit comme telle (Hugo grand classique...)
II La littérature qui vise d'autres objectifs (les sensations, l'art pour l'art)
III Mais la littérature reste toujours un engagement (je pense à l'aspect social par exemple qui est le plus évident)

Ouais je me rends compte que c'est pas terrible je suis fatiguée moi aussi

Merci ! Ce n'est pas pire que moi de toute façon ! Et bienvenue au club des fatiguées !
... et quel sujet de merde !!!

Je pense que le sujet demande, à un moment où à un autre, de traiter des limites de la littérature engagée (circoncise dans le temps, moins attractive, dont la dimension artistique peut devenir discutable).

Je suis tout à fait d'accord, mais en fait je ne vois pas sur quels exemples m'appuyer... parce que généralement la littérature engagée prend une valeur universelle (je pense aux dénonciations de la guerre).

Très bêtement, on peut dans un premier temps signaler que l'engagement de Victor Hugo contre la peine de mort en France, très pertinent à son époque, l'est moins aujourd'hui, où que le ZOla de "J'Accuse" n'est pas le Zola des Rougon-Maquart. On reviendra sur le fait que cette littéature engagée conserve heureusement une dimension universelle dans le III, par exemple

Mais non, ce n'est pas un sujet de merde…

Problématique : La littérature a-t-elle pour fonction de rendre compte du monde, ou de le fournir en œuvres d'art ?

I. Littératures engagées (voir références ci-dessus, chez John) : l'écrivain-témoin, l'écrivain-résistant, voire combattant, etc.
II. La volonté de s'abstraire de son époque : non seulement l'art pour l'art, Gautier et Cie, mais aussi Flaubert, le Nouveau roman qui s'en réclame, etc. — ou les Surréalistes (Breton, au moins) qui condamne l'Honneur des poètes (voir le Déshonneur des poètes, de Benjamin Péret).
III. Stendhal : la littérature comme "miroir que l'on promène le long du chemin" — en fait, même (et surtout ?) la littérature de l'art pour l'art reflète son époque — les mots ne peuvent s'extraire du contexte. Et les écrivains "engagés" sont au fond de grands naïfs, qui pensent avoir une spécificité (et qui souvent camouflent leurs insuffisances sous leurs bonnes intentions — et "on ne fait pas de littérature avec de bons sentiments").

Suis-je clair ?

Oh oui, très ! Et moi je me sens toute petite...
Merci !
Merci Celeborn pour les exemples, j'étais en train de penser à Hugo et à la peine de mort aussi !

Artémis a écrit:Oh oui, très ! Et moi je me sens toute petite...

Bah, c'est juste un effet de la (très probable) différence d'âge…
Avec le temps, va, tout vient…

Bon ça va, l'espoir fait vivre !

Seulement ? Je trouvais cela trop simple ! J'oublie peut-être parfois que ce sont des 1ères...

Les meilleures réponses que j'ai au bac tiennent généralement en deux parties depuis quelques années. Je pense que ça vient du fait qu'ils n'ont pas suffisamment de références pour faire trois parties.

1)l'engagement de Victor Hugo contre la peine de mort en France, très pertinent à son époque, l'est moins aujourd'hui,
2) le Zola de "J'Accuse" n'est pas le Zola des Rougon-Maquart

Pourquoi le 1 ?

Et pour le 2, je nuancerais beaucoup en disant que le Zola de J'accuse n'est pas tout à fait le Zola des Rougon Macquart.

Tu as raison John. Je viens de lire une copie qui a choisi ce plan et s'en sort bien, en évoquant même les limites d'une littérature engagée.
Bon je vais faire un bon mélange de tout cela pour mon corrigé. Merci tout le monde ! Au boulot !

J'arrive trop tard pour t'aider mais cela me rassure de ne pas être la seule à douter. Merci pour ce post !