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- yasyasNiveau 9
Pareil que Ruthven, je me sens un peu coach... J'encourage les faibles et les timides, je forme des duos d'élèves,... Et mon arme secrète pour les enquiquineurs : le regard qui tue (si si ça marche, et c'est beaucoup moins fatiguant que de crier)
Mais je suis TZR, donc c'est vrai qu'en début d'année, il faut gérer et j'ai tendance à être un peu "réac" sur ce que je considère comme important (qui ne l'est pas forcément pour les collègues, d'ailleurs) : se tenir droit, s'exprimer correctement en classe, ne jamais se moquer des autres élèves (même si rire ensemble on a le droit!)
en 4 ans de TZR , je n'ai pas eu de vrai problème de discipline.
Et puis avec le recommencement chaque année, j'aime l'idée que au bout de quelques mois ils sont "apprivoisés", ils viennent en cours avec le sourire et la motivation, même (surtout) ceux que j'ai eus "à l'usure'"
J'aime aussi beaucoup rire en classe, (d'ailleurs il m'est déja arrivé de "bordéliser" mon cours toute seule ), et je dis souvent aux élèves qu'ils ont les cours qu'ils méritent .
Mais je suis TZR, donc c'est vrai qu'en début d'année, il faut gérer et j'ai tendance à être un peu "réac" sur ce que je considère comme important (qui ne l'est pas forcément pour les collègues, d'ailleurs) : se tenir droit, s'exprimer correctement en classe, ne jamais se moquer des autres élèves (même si rire ensemble on a le droit!)
en 4 ans de TZR , je n'ai pas eu de vrai problème de discipline.
Et puis avec le recommencement chaque année, j'aime l'idée que au bout de quelques mois ils sont "apprivoisés", ils viennent en cours avec le sourire et la motivation, même (surtout) ceux que j'ai eus "à l'usure'"
J'aime aussi beaucoup rire en classe, (d'ailleurs il m'est déja arrivé de "bordéliser" mon cours toute seule ), et je dis souvent aux élèves qu'ils ont les cours qu'ils méritent .
- syrinxxNiveau 7
C'est justement ce que m'a reproché ma tutrice l'année dernière: être trop sincère, trop authentique avec mes élèves que j'avais du mal à gérer. Elle me conseillait plutôt de jouer un rôle, feindre la colère, la gentillesse, bluffer et surtout ne pas laisser passer mes véritables sentiments.... aujourd'hui je ne sais pas ce qui est le mieux.Le champ lexical (!) de la sincérité revient plusieurs fois dans cette discu : je suis persuadée que c'est un des meilleurs remèdes
- Reine MargotDemi-dieu
je crois qu'il est impossible de totalement mentir. On joue un peu un rôle dans la mesure où on évite certaines choses (vocabulaire trop familier, etc) car on incarne l'adulte, mais en même temps on ne peut cacher sa véritable personnalité.
la sincérité concerne surtout les exigences, c'est quand on tient vraiment à une règle qu'on peut la faire comprendre et donc appliquer.
En fait il ne s'agit pas tant de cacher ses sentiments aux élèves que d'assumer une position, une place face à eux: on se met en colère quand on pe,nse vraiment qu'un élève a dépassé les bornes, on est gentil quand on ressent le besoin de s'attacher une classe ou un élève...je crois que le bluff ne marche pas.
Il faut être intérieurement convaincu de sa légitimité, c'est ça qui fait l'autorité.
la sincérité concerne surtout les exigences, c'est quand on tient vraiment à une règle qu'on peut la faire comprendre et donc appliquer.
En fait il ne s'agit pas tant de cacher ses sentiments aux élèves que d'assumer une position, une place face à eux: on se met en colère quand on pe,nse vraiment qu'un élève a dépassé les bornes, on est gentil quand on ressent le besoin de s'attacher une classe ou un élève...je crois que le bluff ne marche pas.
Il faut être intérieurement convaincu de sa légitimité, c'est ça qui fait l'autorité.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- AngelaNiveau 4
marquisedemerteuil a écrit:le bluff ne marche pas.
Absolument d'accord. Jouer le rôle de l'adulte n'est pas un manque de sincérité.
Conclusion : montrer qu'on est le maître à bord (même si l'on n'aime pas ça, donc en forçant un peu sa nature), OUI, bluffer, NON. Les élèves ne sont pas dupes. Ils sont même souvent bien plus fins psychologues qu'ils n'en ont l'air, non pas parce qu'ils analysent, mais parce qu'ils ressentent les choses avec beaucoup d'acuité. Certains collègues se vantent d'être de très bons bluffeurs... mais s'ils savaient ce que les élèves en pensent vraiment...
- CarabasVénérable
Quel équilibre difficile à trouver et fragile à maintenir!
Mais j'ai quand même l'impression que certains trouvent rapidement, quasiment instinctivement, et d'autres...
Mais j'ai quand même l'impression que certains trouvent rapidement, quasiment instinctivement, et d'autres...
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Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- lene75Prophète
Carabas a écrit:Mais j'ai quand même l'impression que certains trouvent rapidement, quasiment instinctivement, et d'autres...
Ça dépend aussi des élèves. Cette année, être naturelle convient très bien, l'année dernière, c'était l'horreur. L'année dernière, j'étais la prof gentille qu'on bordélise, cette année la prof gentille qui fait aimer sa matière et qui donne envie de bosser... sacrés élèves (c'est pas du tout le même public).
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- CelebornEsprit sacré
Cette année, j'ai une 6e avec laquelle je ne suis pas tout à fait moi-même : je dois jouer au père fouettard et manier davantage la remarque désagréable que le charriage humoristique. Ca me fait bizarre, mais ça marche tellement mieux...
Ensuite, avec des classes "normales", je suis un pitre rigoureux, je crois.
Ensuite, avec des classes "normales", je suis un pitre rigoureux, je crois.
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- HarukiNiveau 3
Je fais du théâtre, je suis mon propre héros, j'adore ça. Je blague bp, vanne bp, je fais bp de digressions, de gestes, de mimiques. Bref c'est " au théâtre ce soir", dans mon cours. Et je laisse beaucoup de liberté aux élèves. Quand un d'entre eux déroge à la règle, je le reprends mais je ne punis quasiment pas. Quand un élève ne veut pas bosser pour une raison ou une autre, c'est son droit, tant qu'il respecte les autres (ça va faire grincer des dents, ça). Quand je n'avais pas envie de bosser, je n'aimais pas qu'on vienne me prendre la tête. J'infantilise peu.
Seul inconvénient, la prise de de parole n'est pas toujours bien maitrisée, mais je m'en fous. Le plus important c'est que les élèves soient dedans et cherchent à me faire plaisir.
Je déteste les rapports de force et la violence qui en découle, ça ne correspond pas à mon caractère.
Sans avoir les chevilles qui enflent, je dirais qu'objectivement les élèves travaillent avec moi et je me shoote à leur admiration. J'ai BESOIN d'enseigner. (il faudrait ouvrir un topic sur les psychotiques de l'enseignement).
Je précise que j'ai des BTS, ce qui change pas mal la donne.
Seul inconvénient, la prise de de parole n'est pas toujours bien maitrisée, mais je m'en fous. Le plus important c'est que les élèves soient dedans et cherchent à me faire plaisir.
Je déteste les rapports de force et la violence qui en découle, ça ne correspond pas à mon caractère.
Sans avoir les chevilles qui enflent, je dirais qu'objectivement les élèves travaillent avec moi et je me shoote à leur admiration. J'ai BESOIN d'enseigner. (il faudrait ouvrir un topic sur les psychotiques de l'enseignement).
Je précise que j'ai des BTS, ce qui change pas mal la donne.
- doctor whoDoyen
Je suis très cool, fais de blagues sans pouvoir m'en empêcher. D'un autre côté, très cassant et en demande d'obéissance absolue quand je l'ai décidé. Ce qui braqu eparfois les élèves. Mais comme je ne peux pas supporter qu'ils se braquent, je me braque.
Résultat, mes troisièmes m'adorent, se marrent, travaillent moyennement et bavardent. Mes cinquièmes travaillent, se marrent et m'adorent. Mes quatrièmes me détestent et moi-aussi.
Et depuis quelques jours, je resserre la vis. Jusqu'à ce qu'elle pète.
Résultat, mes troisièmes m'adorent, se marrent, travaillent moyennement et bavardent. Mes cinquièmes travaillent, se marrent et m'adorent. Mes quatrièmes me détestent et moi-aussi.
Et depuis quelques jours, je resserre la vis. Jusqu'à ce qu'elle pète.
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- roxanneOracle
comment dire .....Haruki a écrit:Je fais du théâtre, je suis mon propre héros, j'adore ça. Je blague bp, vanne bp, je fais bp de digressions, de gestes, de mimiques. Bref c'est " au théâtre ce soir", dans mon cours. Et je laisse beaucoup de liberté aux élèves. Quand un d'entre eux déroge à la règle, je le reprends mais je ne punis quasiment pas. Quand un élève ne veut pas bosser pour une raison ou une autre, c'est son droit, tant qu'il respecte les autres (ça va faire grincer des dents, ça). Quand je n'avais pas envie de bosser, je n'aimais pas qu'on vienne me prendre la tête. J'infantilise peu.
Seul inconvénient, la prise de de parole n'est pas toujours bien maitrisée, mais je m'en fous. Le plus important c'est que les élèves soient dedans et cherchent à me faire plaisir.
Je déteste les rapports de force et la violence qui en découle, ça ne correspond pas à mon caractère.
Sans avoir les chevilles qui enflent, je dirais qu'objectivement les élèves travaillent avec moi et je me shoote à leur admiration. J'ai BESOIN d'enseigner. (il faudrait ouvrir un topic sur les psychotiques de l'enseignement).
Je précise que j'ai des BTS, ce qui change pas mal la donne.
si ça marche tant mieux ..j'ai toujours trouvé ça un peu curieux ce genre de comportements voir même dangereux...
- HypatieNiveau 1
Je me reconnais vraiment dans ce topic... il illustre bien la fragilité de certains équilibres et surtout la difficulté de savoir quelle attitude adopter en fonction des profils des classes et de sa propre personnalité...
Bien souvent je ne sais pas comment réagir, j'attends trop avant d'agir concrètement, et après je me culpabilise, je me dis que c'est un peu ma faute s'il y a du chahut dans la classe par exemple, et du coup j'ai encore plus de mal à sanctionner...
C'est un cercle vicieux.
Le truc c'est qu'à un moment donné, je n'ai plus aucun repère sur ce qui est acceptable en classe et ce qui ne l'est pas.
J'ai pris l'habitude de "supporter" l'insupportable, jusqu'au moment où je n'en peux plus et là j'essaie de faire quelque-chose mais c'est bien trop tard et ça ne change rien à la situation, si ce n'est que c'est susceptible de la dégrader encore plus...
Bien souvent je ne sais pas comment réagir, j'attends trop avant d'agir concrètement, et après je me culpabilise, je me dis que c'est un peu ma faute s'il y a du chahut dans la classe par exemple, et du coup j'ai encore plus de mal à sanctionner...
C'est un cercle vicieux.
Le truc c'est qu'à un moment donné, je n'ai plus aucun repère sur ce qui est acceptable en classe et ce qui ne l'est pas.
J'ai pris l'habitude de "supporter" l'insupportable, jusqu'au moment où je n'en peux plus et là j'essaie de faire quelque-chose mais c'est bien trop tard et ça ne change rien à la situation, si ce n'est que c'est susceptible de la dégrader encore plus...
- lene75Prophète
Ce que tu dis me rappelle bien des choses, Hypatie.
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- clemsEsprit éclairé
à moi aussi........Ce que tu dis me rappelle bien des choses, Hypatie.
- CarabasVénérable
+1clems a écrit:à moi aussi........Ce que tu dis me rappelle bien des choses, Hypatie.
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- PasseroseNeoprof expérimenté
Je suis un peu comme Hypatie. J'ai par ailleurs l'exemple de collègues très compétents et très appréciés par les élèves. Ils ne sont pas démesurément craints et semblent le plus souvent disponibles et capables d'avoir une parole perso pour chaque élève, ce que j'ai du mal à faire, concentrée que je suis sur mon heure de cours et leurs réponses. Les à-côtés ne m'intéressent pas tellement.
Il me semble qu'il faut mettre en place les règles et les expliquer, il n'en reste pas moins qu'ils nous jugent sur notre détermination à "faire l'exemple" au premier qui l'enfreint volontairement. Pour autant, il ne faut pas paraître "coincé" ou rigide, il faut le faire avec humour ou tranquillité, calme froid. Pas évident ! Je cherche encore.
Il me semble qu'il faut mettre en place les règles et les expliquer, il n'en reste pas moins qu'ils nous jugent sur notre détermination à "faire l'exemple" au premier qui l'enfreint volontairement. Pour autant, il ne faut pas paraître "coincé" ou rigide, il faut le faire avec humour ou tranquillité, calme froid. Pas évident ! Je cherche encore.
- lene75Prophète
Je crois qu'ils nous jugent bien plus vite que ça. J'ai été frappée lors de la visite de mon inspecteur l'année dernière : physiquement, il n'a pas l'air jovial, il fait relativement vieux, pour ne pas dire indatable et pas cool, genre plutôt coincé. 1er regard devant la salle, un de mes élèves me dit : "Il n'a pas l'air commode !". L'inspecteur me dit bonjour, me serre la main, rien de plus, puis va parler à quelqu'un d'autre, pas un mot de plus que "Bonjour madame", pas de grand sourire, rien de spécial je trouve. Le même élève suite à ça : "Ah nan, vous inquiétez pas, ça va bien se passer, il est sympa". Et de fait, d'aspect, il me faisait un peu peur, et en fait, il est super gentil. Mon élève a su ça en quelques secondes ! Je suis sûre qu'ils nous jugent aussi vite que ça au début de l'année...
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- CarabasVénérable
Lors de ma 2e année, une collègue m'a confié que le 1er jour, alors que je faisais la rentrée des classes avec elle, elle avait entendu un élève dire en parlant de moi "chouette, elle a l'air sympa." Problème, avoir l'air sympa n'est pas toujours une qualité, surtout le 1er jour. J'ai commencé à avoir des problèmes assez vite, moins vite que la 1ere année, mais quand même, à la mi-octobre, la situation m'échappait.lene75 a écrit:Je crois qu'ils nous jugent bien plus vite que ça. J'ai été frappée lors de la visite de mon inspecteur l'année dernière : physiquement, il n'a pas l'air jovial, il fait relativement vieux, pour ne pas dire indatable et pas cool, genre plutôt coincé. 1er regard devant la salle, un de mes élèves me dit : "Il n'a pas l'air commode !". L'inspecteur me dit bonjour, me serre la main, rien de plus, puis va parler à quelqu'un d'autre, pas un mot de plus que "Bonjour madame", pas de grand sourire, rien de spécial je trouve. Le même élève suite à ça : "Ah nan, vous inquiétez pas, ça va bien se passer, il est sympa". Et de fait, d'aspect, il me faisait un peu peur, et en fait, il est super gentil. Mon élève a su ça en quelques secondes ! Je suis sûre qu'ils nous jugent aussi vite que ça au début de l'année...
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- julie3Niveau 8
Marquise, tu parles de classe qui se braque. En début d'année, il y a toujours une période pendant laquelle les élèves et le prof ne "s'aiment" pas. Chacun regrette le prof ou les élèves de l'année précédente; il faut prendre ses marques, de nouveaux repères.
Enfin c'est ainsi que je vis les débuts d'année.
L'ambiance est un peu lourde à ce moment : chacun s'observe et le prof n'est pas le mieux placé.
Une fois les marques prises, quand les élèves savent de quoi "tu es capable", tu peux être plus détendue et eux aussi.
Pour éviter les bras de fer avec la classe je "personnalise" mes interventions.
Enfin c'est ainsi que je vis les débuts d'année.
L'ambiance est un peu lourde à ce moment : chacun s'observe et le prof n'est pas le mieux placé.
Une fois les marques prises, quand les élèves savent de quoi "tu es capable", tu peux être plus détendue et eux aussi.
Pour éviter les bras de fer avec la classe je "personnalise" mes interventions.
- Invité14Expert
[quote="Hypatie"]Je me reconnais vraiment dans ce topic... il illustre bien la fragilité de certains équilibres et surtout la difficulté de savoir quelle attitude adopter en fonction des profils des classes et de sa propre personnalité...
Bien souvent je ne sais pas comment réagir, j'attends trop avant d'agir concrètement, et après je me culpabilise, je me dis que c'est un peu ma faute s'il y a du chahut dans la classe par exemple, et du coup j'ai encore plus de mal à sanctionner...
C'est un cercle vicieux.
Le truc c'est qu'à un moment donné, je n'ai plus aucun repère sur ce qui est acceptable en classe et ce qui ne l'est pas.
J'ai pris l'habitude de "supporter" l'insupportable, jusqu'au moment où je n'en peux plus et là j'essaie de faire quelque-chose mais c'est bien trop tard et ça ne change rien à la situation, si ce n'est que c'est susceptible de la dégrader encore plus...[/quote]
cela reflète très bien ce que ressens.
Bien souvent je ne sais pas comment réagir, j'attends trop avant d'agir concrètement, et après je me culpabilise, je me dis que c'est un peu ma faute s'il y a du chahut dans la classe par exemple, et du coup j'ai encore plus de mal à sanctionner...
C'est un cercle vicieux.
Le truc c'est qu'à un moment donné, je n'ai plus aucun repère sur ce qui est acceptable en classe et ce qui ne l'est pas.
J'ai pris l'habitude de "supporter" l'insupportable, jusqu'au moment où je n'en peux plus et là j'essaie de faire quelque-chose mais c'est bien trop tard et ça ne change rien à la situation, si ce n'est que c'est susceptible de la dégrader encore plus...[/quote]
cela reflète très bien ce que ressens.
- XanaNiveau 7
Après quelques années au lycée, le collège m'a obligée à réfléchir à la question de la sanction. Même si je suis toujours aussi rebutée par les observations dans le carnet, les croix, les retenues et tutti quanti, je m'y suis mise. J'ai compris que les jeunes élèves recherchent des sanctions qui marquent officiellement et concrètement les limites. Parfois, il suffit d'une punition marquante pour que l'élève et parfois même la classe comprennent ce que tel professeur n'admet pas. En fait, mon sentiment de perdre du temps a changé car c'est un gain en sérénité dans les cours qui suivent. Il n'en reste pas moins que je n'aime pas enseigner en collège précisément à cause du temps que l'on consacre à régler les problèmes de savoir-être.
Je remarque aussi qu'en agissant de la même façon à des classes différentes (même de même niveau), les effets sont différents. Je crois donc qu'au-delà de la méthode, il y a la personnalité. Or il est bien difficile d'adapter sa personnalité. Quand une classe sera sous le charme, l'autre sera indifférente voire à la limite de la condescendance face à mes remarques ironiques. Sans parler des élèves (nombreux au collège) qui ne saisissent même pas l'ironie! Le revers de la médaille quand on a la répartie humoristique et cassante, c'est que certains guettent la petite phrase, quitte à la provoquer. Un peu masochistes, ces adolescents, non?
J'essaie de rester toujours bienveillante et de ne pas sombrer dans le conflit personnel. Je me surveille. Je suis très vite exaspérée...
Mon deuxième remplacement de l'année s'achève cette semaine et je redoute vraiment ce qui m'attend à la rentrée de mai. Autant dire que si on m'envoie en collège, il ne sera question que de garderie...
Je remarque aussi qu'en agissant de la même façon à des classes différentes (même de même niveau), les effets sont différents. Je crois donc qu'au-delà de la méthode, il y a la personnalité. Or il est bien difficile d'adapter sa personnalité. Quand une classe sera sous le charme, l'autre sera indifférente voire à la limite de la condescendance face à mes remarques ironiques. Sans parler des élèves (nombreux au collège) qui ne saisissent même pas l'ironie! Le revers de la médaille quand on a la répartie humoristique et cassante, c'est que certains guettent la petite phrase, quitte à la provoquer. Un peu masochistes, ces adolescents, non?
J'essaie de rester toujours bienveillante et de ne pas sombrer dans le conflit personnel. Je me surveille. Je suis très vite exaspérée...
Mon deuxième remplacement de l'année s'achève cette semaine et je redoute vraiment ce qui m'attend à la rentrée de mai. Autant dire que si on m'envoie en collège, il ne sera question que de garderie...
- JaneMonarque
Camélity Jane a écrit:Modestie à part, je suis très appréciée de mes élèves, mais je ne fais rien de spécial pour cela.
Je veux dire que je suis naturelle : je ne laisse rien passer, mais j'aime rire, plaisanter, faire de l'auto-dérision.
J'annonce la couleur en début d'année et chaque fois qu'un élève dérape, je lui rappelle ce qu'il encourt s'il ne se reprend pas. S'il continue, très calmement je punis, en faisant remarquer que j'ai été honnête avec lui en le prévenant et qu'il aurait été plus avisé de m'écouter.
Je veux absolument essayer de créer l'ambiance que j'ai connue, élève, et que j'ai adorée : un cours vivant, où on se sent bien, où on aime bien aller, et où on travaille bien dans une ambiance sympathique.
Maintenant, Marquise, il y a une énorme différence d'avec toi : j'ai un poste fixe. Je suis dans le bahut depuis 18 ans, ma réputation est faite, je connais les familles pour avoir eu les frères et soeurs aînés, et je peux me permettre ce grain de folie que je déconseille vivement aux jeunes profs de manifester.
Tu as beaucoup plus de mérite que moi à créer une ambiance, Marquise. Je connais quantité de remplaçants qui n'essaient même pas.
Je te dirais de te rappeler TES années collège ou lycée. Qu'aimais-tu, alors? Qu'est-ce qui te rebutait parfois? Te semblait injuste?
Ce n'est pas facile, et j'en bave aussi parfois, dans certaines situations, mais je suis convaincue que se faire apprécier est absolument indispensable.
+1
- IsiaSage
Xana a écrit: Sans parler des élèves (nombreux au collège) qui ne saisissent même pas l'ironie!
:shock:
Je relève (c'est la deuxième fois que cette remarque apparaît dans le topic) : il me semble normal que des collégiens (en particulier des 6°, et même les plus grands) ne maîtrisent pas l'ironie. J'utilise beaucoup de répartie, du tac au tac, mais surtout j'évite au maximum l'ironie car ils ne connaissent pas, et se sentent agressés.... Je ne dis pas que je ne leur apprend pas, hein.... surtout aux 3° mais avec les petits, j'évite tout simplement..
- XanaNiveau 7
Je n'exige pas d'élèves de 6ème qu'ils mènent une analyse sur des procédés ironiques subtils... Ils comprennent assez bien quand on leur demande: "Si tu pouvais écrire plus petit..." alors que leur écriture ressemble à des pattes de mouche. Ils ne se disent pas: "Oh, quelle ironie!" mais saisissent le message.
- CathyFidèle du forum
Très intéressant ce fil...J'avoue qu'il m'est difficile d'obtenir des classes silencieuses et travailleuses....alors que mes élèves sont sympas. Pourquoi? Je crois que c'est parce que je suis trop sympa. On rit pas mal en cours, je vanne sans méchanceté, il y a une bonne ambiance mais du coup, c'est un peu trop cool et je suis sûre que dans un établissement plus difficile, je serais "bordelisée". Problème, c'est ma personnalité : je ne peux pas ne pas sourire, j'ai horreur de punir, bref je suis trop gentille. J'apprécie d'être aimée des élèves mais parfois je me dis qu'il faudrait mieux qu'ils aient peur de moi!
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