- cristalExpert spécialisé
Vendredi après-midi, pendant mon cours avec mes 3emes, un élève se jette comme une bête sur la fille qui est devant lui. Il lui met d'abord, avant que j'ai le temps d'intervenir, des coups de règle. Je n'en reviens pas! Puis alors que j'essaie de l'arrêter, il se met à la frapper avec son poing. La jeune fille a réussi à se protéger le visage mais a quand même pris des coups (que j'ai essayé en vain d'éviter qu'elle prenne )dans le dos et le cou. Des élèves ont dû intervenir pour m'aider et le maîtriser. Elle a bien sûr été très choquée et ce n'était pas la grande forme aujourd'hui. Le jeune homme, quant à lui, a été renvoyé.
Suite à l'événement, les langues se sont déliées, cela faisait des mois qu'elle l'emmerdait et lui mettait des coups de règles dès que les profs étaient retournés. Je l'ai puni en début de semaine dernière car elle était justement retournée et pour moi bavardait avec son voisin de derrière (le jeune homme en question). Je me demande aujourd'hui si elle venait de lui mettre un coup de règle, si elle venait de l'emmerder voire de l'insulter.
Moral en berne, forcément. Le pire c'est que j'ai vraiment du mal à plaindre la gamine qui même si elle ne méritait pas ce qui lui est arrivé reste dans mon esprit comme la merdeuse et la peste de la classe.
J'étais beaucoup attaché à ce gamin qui nous disait bonjour dans les couloirs et qu'on n'entendait jamais. Comment avons-nous pu être si aveugles! Je pensais très naïvement qu'ils s'entendaient bien!!!! A quel point cet élève a t-il pu souffrir pour faire preuve d'autant de sauvagerie? Je suis triste et dégoûtée!
Suite à l'événement, les langues se sont déliées, cela faisait des mois qu'elle l'emmerdait et lui mettait des coups de règles dès que les profs étaient retournés. Je l'ai puni en début de semaine dernière car elle était justement retournée et pour moi bavardait avec son voisin de derrière (le jeune homme en question). Je me demande aujourd'hui si elle venait de lui mettre un coup de règle, si elle venait de l'emmerder voire de l'insulter.
Moral en berne, forcément. Le pire c'est que j'ai vraiment du mal à plaindre la gamine qui même si elle ne méritait pas ce qui lui est arrivé reste dans mon esprit comme la merdeuse et la peste de la classe.
J'étais beaucoup attaché à ce gamin qui nous disait bonjour dans les couloirs et qu'on n'entendait jamais. Comment avons-nous pu être si aveugles! Je pensais très naïvement qu'ils s'entendaient bien!!!! A quel point cet élève a t-il pu souffrir pour faire preuve d'autant de sauvagerie? Je suis triste et dégoûtée!
- JaneMonarque
c'est moche en effet ! je présume que ce jeune va passer en conseil de discipline ? Les faits s'étant produits dans ton cours, fais un rapport à décharge, qui pourra peut-être jouer en sa faveur...
- cristalExpert spécialisé
Je crois, malheureusement, que ça ne servira à rien. Les "ciraconstances atténuantes" sont faibles à côté des faits, et puis je crois que c'est mieux pour lui qu'il parte.
- NestyaEsprit sacré
Tiens! j'ai eu le même genre d'histoire cet après midi. Une élève se rue sur un autre élève, dans le couloir, devant ma salle, le jette par terre et le roue de coups de pieds dans le ventre. Plus tard, dans la soirée, j'apprends que l'élève frappé avait passé la journée à insulter et à frapper la gamine. Résultat: 3 jours d'exclusion pour les deux.
_________________
"Attendre et espérer."
Alexandre Dumas
- Invité13Habitué du forum
Qu'en pense ton chef d'établissement ? Il pourrait avoir une "conversation" avec la jeune fille...
- JaneMonarque
Je trouve un peu scandaleux que ce soit la victime qui trinque, même s'il a eu tort de réagir par la violence, il a subi un harcèlement.
- pimousseNiveau 10
J'ai eu le cas il y a deux ans. Un élève qui se rue sur une fille de la classe lors de leur entrée dans ma salle, pour la tabasser (coup de poing, coup de pieds, partout sur le corps), une violence inouïe, à tel point qu'on a eu du mal à l'arrêter.
J'en ai parlé à la cde juste après, qui les a exclus tous les deux car la fille avait provoqué le garçon pendant la récréation et avait d'ailleurs pris sa défense du coup (= elle défendait celui qui l'avait frappé quoi...).
Le garçon a quand même dû avoir des entretiens avec l'infirmière puis une psy du collège par rapport à sa violence (qui lui avait fait peur à lui-même)
J'en ai parlé à la cde juste après, qui les a exclus tous les deux car la fille avait provoqué le garçon pendant la récréation et avait d'ailleurs pris sa défense du coup (= elle défendait celui qui l'avait frappé quoi...).
Le garçon a quand même dû avoir des entretiens avec l'infirmière puis une psy du collège par rapport à sa violence (qui lui avait fait peur à lui-même)
- cristalExpert spécialisé
J'aimerais justement qu'il y ait une sanction pour la gamine aussi. Quelques uns de mes collègues sont contre, elle aurait été punie.
Peut-être n'ont-ils pas tort? Je doute d'avoir assez de recul pour y voir claire.
Je suis amère et j'aimerais qu'elle entende de notre part qu'elle a eu une part de responsabilité dans tout ça, même si bien sûr, elle ne méritait pas ça.
Peut-être n'ont-ils pas tort? Je doute d'avoir assez de recul pour y voir claire.
Je suis amère et j'aimerais qu'elle entende de notre part qu'elle a eu une part de responsabilité dans tout ça, même si bien sûr, elle ne méritait pas ça.
- Invité13Habitué du forum
cristal a écrit:elle aurait été punie.
Par qui ? On est bien d'accord la réaction de ton élève ne peut être une "punition" ?
- cristalExpert spécialisé
Pour répondre à ta question, Briséis, je n'ai pas eu le temps d'en reparler avec le chef aujourd'hui.
- cristalExpert spécialisé
Briséis a écrit:cristal a écrit:elle aurait été punie.
Par qui ? On est bien d'accord la réaction de ton élève ne peut être une "punition" ?
Tu as raison, tu m'aides à y voir claire. C'est ce que j'aurais dû répondre ce matin à mes collègues. Ils comprendront!
- olivier_profcontractuelNiveau 2
Même si la réaction de violence du garçon est inacceptable, il faut tenir compte des circonstances qui l'on amenées à cet acte. Tu dois faire un rapport et informer la C.P.E. de ce que tu sais. Le comportement de la fille correspond à du harcèlement !
On a eu un cas un peu similaire au collège avec un nouvel élève qui n'arrêtait pas de harceler en douce un autre élève de sa classe. Ce dernier a fini par craquer : il était en pleurs et a donné un violent coup de poing dans le mur du couloir ! Je salue sa réaction. On n'est pas passé loin d'un règlement de compte...
On a eu un cas un peu similaire au collège avec un nouvel élève qui n'arrêtait pas de harceler en douce un autre élève de sa classe. Ce dernier a fini par craquer : il était en pleurs et a donné un violent coup de poing dans le mur du couloir ! Je salue sa réaction. On n'est pas passé loin d'un règlement de compte...
- HéliandreExpert
Je ne vois ce sujet que maintenant.
Si je comprends bien, le gamin va être renvoyé et la fille n'aurait pas de sanction. Je trouve que ça contraste drôlement avec ce que tu dis avant. Elle l'emmerdait depuis des mois ? Lui on ne l'entendait jamais ? Tu ne dis pas quel est son caractère, sa relation aux autres. peut-être que d'autres élèves l'embétaient et qu'il a pété un plomb. Effectivement je pense qu'il faudrait un rapport, voire faire parler la classe, peut-être avec l'infirmière, et effectivement sanctionner les deux élèves. Même si tu penses que ce n'est pas une bonne chose que le garçon revienne, quel message les adultes du collège envoient-ils en sanctionnant si durement un élève peut-être psychologiquement en souffrance silencieuse depuis des mois et en ignorant l'attitude de la gamine ? Peut-être que je dramatise la situation, mais c'est comme ça que je vois les choses à la lecture de ton message...
cristal a écrit: (...)Suite à l'événement, les langues se sont déliées, cela faisait des mois qu'elle l'emmerdait et lui mettait des coups de règles dès que les profs étaient retournés. Je l'ai puni en début de semaine dernière car elle était justement retournée et pour moi bavardait avec son voisin de derrière (le jeune homme en question). Je me demande aujourd'hui si elle venait de lui mettre un coup de règle, si elle venait de l'emmerder voire de l'insulter.
Moral en berne, forcément. Le pire c'est que j'ai vraiment du mal à plaindre la gamine qui même si elle ne méritait pas ce qui lui est arrivé reste dans mon esprit comme la merdeuse et la peste de la classe.
J'étais beaucoup attaché à ce gamin qui nous disait bonjour dans les couloirs et qu'on n'entendait jamais. Comment avons-nous pu être si aveugles! Je pensais très naïvement qu'ils s'entendaient bien!!!! A quel point cet élève a t-il pu souffrir pour faire preuve d'autant de sauvagerie? Je suis triste et dégoûtée!
Si je comprends bien, le gamin va être renvoyé et la fille n'aurait pas de sanction. Je trouve que ça contraste drôlement avec ce que tu dis avant. Elle l'emmerdait depuis des mois ? Lui on ne l'entendait jamais ? Tu ne dis pas quel est son caractère, sa relation aux autres. peut-être que d'autres élèves l'embétaient et qu'il a pété un plomb. Effectivement je pense qu'il faudrait un rapport, voire faire parler la classe, peut-être avec l'infirmière, et effectivement sanctionner les deux élèves. Même si tu penses que ce n'est pas une bonne chose que le garçon revienne, quel message les adultes du collège envoient-ils en sanctionnant si durement un élève peut-être psychologiquement en souffrance silencieuse depuis des mois et en ignorant l'attitude de la gamine ? Peut-être que je dramatise la situation, mais c'est comme ça que je vois les choses à la lecture de ton message...
- julie3Niveau 8
Situation très compliquée : faire parler la classe est hasardeux : combien vont modifier leur témoignage au gré des menaces ou des sympathies,...( j'édite :mon mesage m'a échappé avant que je finisse) dans quelle mesure avons-nous le droit et les moyens de mener une "enquête" pour déterminer les responsabilités? Malheureusement ceux qui usent de la violence physique ont tout faux car cela se voit, s'entend et se constate ( je ne dis pas que c'est bien mais que l'autre violence, plus sournoise et tout aussi destructrice, ne peut être prouvée et donc évaluée).
J'ai connu il y a quelques années le même problème en 4ème : je suis sortie du conseil malade.
Seule "consolation" mais ce n'en était pas vraiment une : la classe a fait justice en reléguant l'élève emm...
J'ai connu il y a quelques années le même problème en 4ème : je suis sortie du conseil malade.
Seule "consolation" mais ce n'en était pas vraiment une : la classe a fait justice en reléguant l'élève emm...
- HéliandreExpert
Je ne pensais pas à une enquête, ni à des menaces, plutôt à un temps d'échange (un peu psycho, d'où la présence de l'infirmière ou de l'assistante sociale, une personne qui s'y connaisse) pour comprendre comment on peut en arriver là et les faire réfléchir... (pas forcément en classe entière, un peu à la manière d'EVAS, par exemple par groupes...) et peut-être, au passage, choper quelques infos pour comprendre le processus et mieux juger de ce qui s'est passé. Mais bon c'est sûr que c'est un peu hasardeux, je ne m'y lancerai pas seule face à la classe, ça peut déraper très vite.
J'ai aussi connu une situation différente mais qui m'a fait sortir d'un conseil de discipline malade, c'est pourquoi la situation rencontrée par Cristal m'interpelle.
Toute proportion gardées, j'ai aussi pensée au gamin qui tire dans "la journée de la jupe" et au conseil de discipline d' "entre les murs"...
J'ai aussi connu une situation différente mais qui m'a fait sortir d'un conseil de discipline malade, c'est pourquoi la situation rencontrée par Cristal m'interpelle.
Toute proportion gardées, j'ai aussi pensée au gamin qui tire dans "la journée de la jupe" et au conseil de discipline d' "entre les murs"...
- julie3Niveau 8
Je n'ai pas vu "entre les murs" ni "la journée de la jupe".
En effet prendre la classe pour essayer de les faire réfléchir -au moins-à la portée de leurs actes (et paroles), c'est une bonne idée.
Pour les menaces je pensais à celles qu'ils se font entre eux : c'est arrivé dans mon collège après un incident mineur et alors que le pp avait entrepris une "enquête". Les élèves copains du trublion soupçonné ont tant et si bien oeuvré que les versions ont varié tous les jours. Il s'en est suivi un pataquès pas possible : les parents se sont indignés (à juste titre à mon sens). Le problème dans les établissements scolaires, c'est que nous sommes de plus en plus confrontés à des situations compliquées (les conflits entre élèves ne sont plus anodins ou alors les parents demandent justice à tort et à travers) et en même temps nous n'avons ni le temps, ni la compétence, ni les moyens, ni la vocation de faire justice. D'où la nécessité de parer au plus urgent (en l'occurrence la sécurité d'un gosse) avec toutes les injustices qui s'ensuivent. Pffffffffffffffffffffff ... en effet.
En effet prendre la classe pour essayer de les faire réfléchir -au moins-à la portée de leurs actes (et paroles), c'est une bonne idée.
Pour les menaces je pensais à celles qu'ils se font entre eux : c'est arrivé dans mon collège après un incident mineur et alors que le pp avait entrepris une "enquête". Les élèves copains du trublion soupçonné ont tant et si bien oeuvré que les versions ont varié tous les jours. Il s'en est suivi un pataquès pas possible : les parents se sont indignés (à juste titre à mon sens). Le problème dans les établissements scolaires, c'est que nous sommes de plus en plus confrontés à des situations compliquées (les conflits entre élèves ne sont plus anodins ou alors les parents demandent justice à tort et à travers) et en même temps nous n'avons ni le temps, ni la compétence, ni les moyens, ni la vocation de faire justice. D'où la nécessité de parer au plus urgent (en l'occurrence la sécurité d'un gosse) avec toutes les injustices qui s'ensuivent. Pffffffffffffffffffffff ... en effet.
- V.MarchaisEmpereur
Comme Héliandre, je suis un peu étonnée de la tournure que prenne les événéments.
Imaginons qu'il y ait effectivement conseil de discipline. Les professeurs siégeant, et tous ceux appelés comme témoins, ne peuvent pas mais DOIVENT apporter toute information susceptible d'aider à cerner l'élève et à choisir la sanction la plus adaptée. Tu aurais donc le DEVOIR, Cristal, d'évoquer le harcèlement de la jeune fille, la longanimité du "coupable" et le fait que sa réaction intervient au terme d'une longue période durant laquelle personne n'a su le protéger. Si les témoignages sont cohérents, je serais très étonnée que la sanction soit bien lourde. Si cela était néanmoins, personnellement, vu ce que tu dis, j'inciterais la famille du gamin à faire appel en se dotant d'un avocat (les associations de quartier en fournissent gratuitement) : tu peux être sûre qu'un dossier pareil ne franchit pas l'appel. Trop énorme. D'ailleurs, si ton chef est un peu pusillanime, tu peux lui fiche la trouille avec cette perspective : il renoncera peut-être purement et simplement au conseil de disc pour envisager d'autres solutions.
En tout cas, prends les devants : mets bien par écrit les circonstances des événements et tout ce que tu nous as expliqué, et porte-le au dossier de l'élève. Cela lui sera une protection non négligeable en ces temps procéduriers.
Imaginons qu'il y ait effectivement conseil de discipline. Les professeurs siégeant, et tous ceux appelés comme témoins, ne peuvent pas mais DOIVENT apporter toute information susceptible d'aider à cerner l'élève et à choisir la sanction la plus adaptée. Tu aurais donc le DEVOIR, Cristal, d'évoquer le harcèlement de la jeune fille, la longanimité du "coupable" et le fait que sa réaction intervient au terme d'une longue période durant laquelle personne n'a su le protéger. Si les témoignages sont cohérents, je serais très étonnée que la sanction soit bien lourde. Si cela était néanmoins, personnellement, vu ce que tu dis, j'inciterais la famille du gamin à faire appel en se dotant d'un avocat (les associations de quartier en fournissent gratuitement) : tu peux être sûre qu'un dossier pareil ne franchit pas l'appel. Trop énorme. D'ailleurs, si ton chef est un peu pusillanime, tu peux lui fiche la trouille avec cette perspective : il renoncera peut-être purement et simplement au conseil de disc pour envisager d'autres solutions.
En tout cas, prends les devants : mets bien par écrit les circonstances des événements et tout ce que tu nous as expliqué, et porte-le au dossier de l'élève. Cela lui sera une protection non négligeable en ces temps procéduriers.
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