Simulation global et inspection.

Je commence une séquence sur Le Tour du Monde en 80 jours, traduite en français facile pour mes non-francophones, et je voudrais monter cette séquence en simulation globale, "autour du monde" selon les différents pays de mes élèves.

1. Problème : d'habitude en simulation globale, je fais s'inventer une identité française à mes élèves. Là, raté, je voudrais faire un truc avec les continents... Oui, mais quoi ?
A chaque continent visité par Phileas Fogg, demander aux élèves de faire un exposé sur leur pays ? (ils ont déjà présenté un peu leur pays au début de l'année... je fais approfondir, je suggère un thème, genre Le Pakistan, hier et aujourd'hui ? Les moyens de transports au SriLanka ? Le tourisme en Géorgie ?...)

2. Ou alors, ils fabriquent un personnage, qui voyage de pays en pays, comme Phileas Fogg... On fait des rencontres, on négocie, je demande des photos de leurs pays aux élèves et on exposé dans la classe, sur un train géant en papier coloré, un wagon par continent?
(Et au fait, la Géorgie, pour vous, c'est l'Europe ou l'Asie... dans le dico, c'est entre les deux...)

3. Comme c'est la période de fin d'année et que je fais toujours à cette occasion un sapin et un repas international, peut-on imaginer le tour du monde des différentes fêtes dans leurs pays, pour lier le tout... Mais alors, pas de train géant pour afficher, il me faut autre chose.

4. J'attends l'inspectrice de Lettres Modernes très bientôt, est-ce qu'elle ne risque pas d'halluciner devant cette séquence très "langue vivante" ?

Ddes idées, please ????????

La mienne d'inspectrice qui prône la démarche actionnelle à tous vents jubilerait devant ta séquence... Chouette idée en tout cas!

Question de candide qui ne connaît pas du tout le programme ou les objectifs de ta classe : est_ce qu'on ne pourrait pas te reprocher de ne pas les ouvrir assez à la culture française en les renvoyant à chaque fois à la leur?

Au risque de choquer le forum, je me risque :
Quelqu'un pourrait-il expliquer à une attardée de mon genre ce qu'est la simulation globale?
J'ai juste compris qu'il ne s'agissait pas de sexe!

roxanne a écrit:Question de candide qui ne connaît pas du tout le programme ou les objectifs de ta classe : est_ce qu'on ne pourrait pas te reprocher de ne pas les ouvrir assez à la culture française en les renvoyant à chaque fois à la leur?

Pas de programme, je fais ce que je veux !
Seul objectif : que les élèves soient capables de faire leur scolarité en lycée général (souvent bac S), parfois de passer l'EAF en juin en étant arrivé en septembre (4 l'an dernier !)

camélionne a écrit:Au risque de choquer le forum, je me risque :
Quelqu'un pourrait-il expliquer à une attardée de mon genre ce qu'est la simulation globale?
J'ai juste compris qu'il ne s'agissait pas de sexe!

Les élèves incarnent des personnages, qu'ils construisent en utilsant tous les outils linguistiques qu'ils connaissent pour évoluer dans un décor construit lui aussi ensemble.

Moi j'aime beaucoup ton idée n°2 où ils doivent créer un personnage qui voyage de pays en pays, et pourquoi ne pas faire un élément supplémentaire ou différent, un homme qui vient d'Asie, d'Afrique ou d'Amérique et qui fait des rencontres en Europe ? Bon moi je dis ça comme ça... Je ne sais pas trop.

En tout cas tes idées me semblent très bonnes.

Tes élèves sont lycéens, rencontres-tu un résultat satisfaisant en simulation globale? pour ma part les expériences ont souvent été décevantes (beaucoup de temps perdu pour un résultat médiocre et peu de progrès, ils prenaient ça pour un jeu!!!)

Evalues-tu tes élèves?

La simulation globale, si les bases n'y sont pas, je ne vois pas l'intérêt. Mais en FLE, les élèves sont souvent plus motivés.

Je fais chaque année une séquence en simulation globale, il me semble qu'elles permettent aux élèves de faire beaucoup de progrès, et même ceux qui sont complètement non-francophones vont tout faire pour participer et quitte à feuilleter frénétiquement le dictionnaire, ou à s'aider de gestes, à demander des mots par-ci, par-là aux copains, ils se prêtent vraiment au jeu.

C'est vrai que ça fait "jeu" justement.

Mais en CLA, beaucoup d'activités font "jeu" : les matches de conjugaison par exemple sont très ludiques, mais comment apprendre des centaines et des centaines de conjugaison en un minimum de temps avec des élèves dont beaucoup n'ont pas de conjugaison dans leur langue, ou même pas de verbe !

Si j'évalue les élèves ?
Oui, deux "vraies" évaluations par semaine, et chaque jour évaluation rapide à l'oral de tous les élèves. Et une évaluation de fin de séquence. Même dans la séquence en simulation globale.

Hier, j'ai lancé le principe du voyage sur les continents, ils ont compris et ont pu chercher de quel continent venait chacun d'entre eux (et j'ai tous les continents représentés, sauf l'Océanie !) On a affiché le train dans la classe, reste à placer les wagons un par un, au fil du "voyage".

Mais personne n'a d'avis sur mon n°4:

Est-ce qu'une inspectrice de LM ne risque pas d'halluciner ?

La nôtre n'a pas l'air commode, elle a reproché à un de mes collègue de ne "pas s'être sentie la bienvenue dans sa classe" (alors qu'il avait fait lever les élèves bien entendu, lui avait donné les textes étudiés, le cahier de textes de la classe, etc...)

(Ah, je sais, je vais lui préparer un personnage à incarner, )

A vore avis ?

Ta séquence repose sur l'action. Or, les pédagogies actives sont très à la mode chez les IPR. Ca devrait rouler impecc. Mais si tu tombes sur un IPR qui n'aime pas les pédagogies "innovantes", c'est la qualité de ta prép et de ton animation de classe, plus le niveau d'exigence dont tu fais montre, qui t'obtiendront son appui.

"Action", c'est beaucoup dire.

L'action aujourd'hui, c'était de fabriquer le premier wagon du train, avec les différents couvertures du Tour du Monde en 80 jours, en groupe entier (16 élèves) qui devaient coopérer, s'exprimer pour prendre psoition pour ordonnr l'ensemble, se partager le travail, le présenter et l'afficher.... En fait, si, c'était assez animé et les élèves les plus avancé se sont lancés dans l'argumentation à coup "Non, ça ne va pas... parce que ... couleurs non... je ne suis pas d'accord"

Je crois qu'aucun IPR n'aurait apprécié cette séance, même si de mon point de vue tous les objectifs ont été atteints (travail en coopération et en autonomie à partir d'une consigne large, début d'argumentation, observation des couvertures pour noter les détails qui vont permettre de rentrer dans la lecture de l'oeuvre, explication orale de la démarche accomplie à plusieurs, et enfin formulation des hypothèses de lecture, avec travail sur le vocabulaire des transports.)

Mais de l'extérieur, ça devait ressembler à une masse informe d'élèves debout autour d'une table, et le professeur à disposition mais qui n'intervient pas pendant tout le temps de travail collaboratif (soit une bonne demi-heure).

Docteur Who, est-ce que tu peux préciser ce que tu entends par "pédagogie active", je n'ai jamais entendu ce terme. Est-ce que tu pratiques ce genre de travail en classe ? As-tu des idées / conseils / suggestions pour la suite ?
Merci !!!

Voilà ce que j'entends par "pédagogie active", même si à la réflexion je ne me souviens pas avoir vu ou entendu ce terme quelque part :


En pédagogie, le constructivisme désigne un ensemble de conceptions issues notamment des travaux du psychologue suisse Piaget (1896-1980) et, davantage sans doute, du Russe Vygotski (1896-1934). Pour désigner l’héritage de ce dernier, on parle parfois de «socio-constructivisme

», parce qu’il mettait davantage l’accent sur l’importance des relations sociales de l’enfant (avec son environnement, ses condisciples,

ses professeurs) que sur le développement autonome de son intelligence. Pour l’essentiel, le constructivisme pédagogique affirme simplement,

sur base d’observations scientifiques, que les concepts s’acquièrent plus facilement et plus efficacement lorsque durant l’apprentissage

l’élève passe par un processus de (re)construction des savoirs, c’est-à-dire, techniquement, par sa participation à une démarche

hypothético-déductive. La «mise en situation de recherche», l’activité de l’élève sur des «chantiers de problèmes» qui «donnent sens»

aux apprentissages, est plus efficace qu’une démarche exclusivement transmissive, d’une part parce qu’elle est source de motivation,

d’autre part et surtout parce que le va et vient de questionnements, de tâtonnements, d’erreurs, d’hypothèses qu’elle engendre permet de

progresser réellement dans la compréhension. Il s’agit en quelque sorte d’amener l’élève à parcourir à son tour un processus identique ou

similaire à celui qui a vu éclore le savoir qu’il étudie.

Source : dossier sur l'approche par compétences de Nico Hirtt, que je relis en ce moment (http://www.skolo.org/IMG/pdf/APC_Mystification.pdf). Ce passage m'a fait penser à la question posée dans ce topic.



On peut sans doute en rapprocher les approches communicationnelles de l'enseignement, adaptées par toi à l'enseignement du FLE.



Sinon, je viens de penser que ceci peut constituer un point de départ : http://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9dagogie_active.



Sinon, pas trop de conseils. Je ne suis pas trop partant pour ce genre de méthodes, sauf exceptionnellement, pour varier, et plutôt comme un moyen de réinvestir des connaissances préalablement acquises, et non comme un moyen de les acquérir.

OK, merci, c'est très intéressant en effet, et ça ressemble aux conseils à suivre en CLA (puisque pas vraiment de "programme").

Et c'est un très bon point d'appui pour mon inspection si par hasard l'inspectrice se montre trop méfiante !