- SylviaNiveau 9
Ma nièce qui a 4 ans1/2 a du mal à retenir l'enchainement des jours de la semaine et la maîtresse qui l'a interrogée lui aurait dit: "C'est zéro!". Auriez-vous une astuce?
- Syl80Niveau 9
ça vaut ce que ça vaut, hein?
L'un dit : "L'autre m'a redit : ce que tu es maigre, dis!" Je dis, ce que mon ventre dit, ça me dit : "mange!"
L'un dit : "L'autre m'a redit : ce que tu es maigre, dis!" Je dis, ce que mon ventre dit, ça me dit : "mange!"
- nad'Expert spécialisé
Une activité : activité
Ou des idées ici : idées
Ou des idées ici : idées
- GrypheMédiateur
C'est une visuelle peut-être ?Sylvia a écrit:Ma nièce qui a 4 ans1/2 a du mal à retenir l'enchainement des jours de la semaine et la maîtresse qui l'a interrogée lui aurait dit: "C'est zéro!"
Un dessin, avec l'enchaînement des jours, à chaque jour correspondant une couleur et un symbole lié à une activité faite ce jour-là.
Elle aime bien les comptines ?
Une petite chanson sur les jours de la semaine.
A la maternelle, ils mettent des zéros ??? [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Comment faire pour dégoûter les enfants de l'école avant même qu'ils ne commencent... M'enfin, c'est ce que j'en dis. (Mon côté pro-Antibi sans doute...)
Tu nous diras ce qui aura le mieux marché ?!
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- RuthvenGuide spirituel
En jouant avec elle au facteur ... avec la comptine qui va avec ! ("Le facteur n'est pas passé, il ne passera jamais, lundi, mardi etc...")
- SylviaNiveau 9
Gryphe a écrit:A la maternelle, ils mettent des zéros ??? [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Sylvia a écrit:Ma nièce qui a 4 ans1/2 a du mal à retenir l'enchainement des jours de la semaine et la maîtresse qui l'a interrogée lui aurait dit: "C'est zéro!"
Comment faire pour dégoûter les enfant de l'école avant même qu'ils ne commencent... M'enfin, c'est ce que j'en dis. (Mon côté pro-Antibi sans doute...)
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Tout à fait d'accord avec toi! Elle aurait même eu droit à un "autre zéro" parce qu'elle aurait colorié la coccinelle alors qu'il ne fallait pas le faire. Je trouve ça dure... Du coup, elle m'a dit qu'elle n'aimait plus l'école, que "maîtresse était méchante". Pourtant c'est une enfant vive, qui a du vocabulaire et sait construire une phrase lorsqu'on lui pose une question. Jusqu'à présent, elle ne montrait pas de "difficultés" de mémorisation mais là elle bute sur l'enchaînement des jours de la semaine (surtout le passage du jeudi au vendredi) et sur le "m, n, o" de l'alphabet.
- frimoussette77Guide spirituel
Si elle a quatre ans et demi, elle n'est qu'en moyenne section et rien ne va mal. Si ce n'est le comportement de la maîtresse ....
- SylviaNiveau 9
Elle est effectivement en moyenne section. J'avoue que tout enseignant qu'on est, on se trouve parfois démuni face à certaines attitudes...frimoussette77 a écrit:Si elle a quatre ans et demi, elle n'est qu'en moyenne section et rien ne va mal. Si ce n'est le comportement de la maîtresse ....
- CelebornEsprit sacré
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- AndmaExpert spécialisé
- EloahExpert spécialisé
Je n'ai pas de solution mais si ça peut te rassurer ma fille de 4 ans a aussi du mal à énumérer les jours de la semaine dans l'ordre. Ca me semble normal dans la mesure où à cet âge les enfants ont encore beaucoup de mal à se situer dans le temps !
En ce moment, ma fille demande plusieurs fois par jour quel jour on est et la dernière question qu'elle pose chaque soir est de savoir quel jour on sera le lendemain. Je sais qu'ils travaillent là-dessus tous les matins à l'école (elle est aussi en MS) mais heureusement que sa maîtresse n'a pas la mauvaise idée de sanctionner ce qu'ils commencent tout juste à acquérir et donc ne savent pas encore par cœur !
En ce moment, ma fille demande plusieurs fois par jour quel jour on est et la dernière question qu'elle pose chaque soir est de savoir quel jour on sera le lendemain. Je sais qu'ils travaillent là-dessus tous les matins à l'école (elle est aussi en MS) mais heureusement que sa maîtresse n'a pas la mauvaise idée de sanctionner ce qu'ils commencent tout juste à acquérir et donc ne savent pas encore par cœur !
- fgersNiveau 9
C'est absolument normal qu'un enfant de quatre ans et demi ne retiennent pas les jours de la semaine. Pour la simple raison qu'il est incapable de se situer dans un temps hebdomadaire. C'est très lond de savoir que demain c'est mercredi et que donc il n'y a pas école.
"C'est zéro" ne s'applique qu'à la capacité à retenir 7 noms dans l'ordre, par cœur.
Pas de panique.
"C'est zéro" ne s'applique qu'à la capacité à retenir 7 noms dans l'ordre, par cœur.
Pas de panique.
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Le courrier de S1 est ton meilleur ami
- KakHabitué du forum
C'est l'attitude de la maîtresse qui me paraît inquiétante!
J'en parlerais avec la maîtresse à ta place
C'est normal de ne pas savoir les jours de la semaine à cet âge.
Comptine sur les jours de la semaine " lundi je m'ennuie, mardi je me fais du souci" . C'est dans un disque , l'alphabet en comptines, je crois illustré par Tallec.
Sinon, à la maison -enfant du même âge- on se situe par rapport aux activités des jours de la semaine... mais quand on brise la routine, mon enfant est perdu.
J'en parlerais avec la maîtresse à ta place
C'est normal de ne pas savoir les jours de la semaine à cet âge.
Comptine sur les jours de la semaine " lundi je m'ennuie, mardi je me fais du souci" . C'est dans un disque , l'alphabet en comptines, je crois illustré par Tallec.
Sinon, à la maison -enfant du même âge- on se situe par rapport aux activités des jours de la semaine... mais quand on brise la routine, mon enfant est perdu.
- doublecasquetteEnchanteur
C'est une des grandes manies préférées de l'école maternelle actuelle avec deux ou trois autres, tout aussi débiles :colere: ! Tout ça parce qu'au cours de leur formation, mes pauvres collègues (et sans aucun doute, bon nombre de leurs formateurs) ont cru que c'était le doigt qu'il fallait regarder et non la Lune :mitrailler: !
Et nous voilà revenus aux joyeux jours des salles d'asile de nos arrière-arrière-grands-parents où les enfants récitaient sans comprendre en vrac les prières, les départements avec leurs préfectures et sous-préfectures, les tables d'addition, de soustraction, de multiplication et de division, les jours de la semaine et les mois de l'année, nos ancêtres les Gaulois et tutti quanti !
Tout cela sous prétexte de leur faire "appréhender le temps qui passe" !
Utilisez tous les moyens mnémotechniques que vous pourrez, faites-les lui chanter, danser, taper en mesure, n'importe quoi pour que la maîtresse lui foute la paix et attendez tranquillement qu'elle ait entre cinq ans et demi et sept ans (chez certains enfants particulièrement heureux de vivre, c'est parfois même plus tardif) pour qu'elle ait envie de savoir d'où elle vient et où elle va pour qu'elle acquière d'elle-même la notion de temps qui passe tellement plus simple à envisager lorsque chaque jour a son nom et son quantième du mois :succes: !
Et nous voilà revenus aux joyeux jours des salles d'asile de nos arrière-arrière-grands-parents où les enfants récitaient sans comprendre en vrac les prières, les départements avec leurs préfectures et sous-préfectures, les tables d'addition, de soustraction, de multiplication et de division, les jours de la semaine et les mois de l'année, nos ancêtres les Gaulois et tutti quanti !
Tout cela sous prétexte de leur faire "appréhender le temps qui passe" !
Utilisez tous les moyens mnémotechniques que vous pourrez, faites-les lui chanter, danser, taper en mesure, n'importe quoi pour que la maîtresse lui foute la paix et attendez tranquillement qu'elle ait entre cinq ans et demi et sept ans (chez certains enfants particulièrement heureux de vivre, c'est parfois même plus tardif) pour qu'elle ait envie de savoir d'où elle vient et où elle va pour qu'elle acquière d'elle-même la notion de temps qui passe tellement plus simple à envisager lorsque chaque jour a son nom et son quantième du mois :succes: !
- Pierre_au_carréGuide spirituel
Ruthven a écrit:En jouant avec elle au facteur ... avec la comptine qui va avec ! ("Le facteur n'est pas passé, il ne passera jamais, lundi, mardi etc...")
Tiens, mon fils la chante mais ne distingue pas pour autant les jours...
- ZarkoHabitué du forum
Pour l'histoire du facteur, c'est exactement ça; les petits vont te la chanter ou la réciter sans problème mais elle n'a aucun sens pour eux...(tu peux d'ailleurs passer l'année à leur demander s'il y a école demain ou s'il y avait école hier, ben, ils ne sont pas toujours sûrs...)Pierre_au_carré a écrit:Ruthven a écrit:En jouant avec elle au facteur ... avec la comptine qui va avec ! ("Le facteur n'est pas passé, il ne passera jamais, lundi, mardi etc...")
Tiens, mon fils la chante mais ne distingue pas pour autant les jours...
Ce qui est intéressant dans ce post, c'est l'histoire de la notation et la pression qu'on est en train de mettre sur la maternelle.
Vu qu'il est question de la supprimer au profit des jardins d'éveil (et c'est d'ailleurs une menace bien réelle), eh bien, les enseignants ou les IEN qui la défendent répondent en la "scolarisant" au maximum (au mauvais sens du terme) en espérant la sauver. Sans se rendre compte que c'est l'effet inverse qui se produit, puisque ce sera un argument supplémentaire pour la séparer définitivement de l'Education Nationale.
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Chacun a raison de son propre point de vue, mais il n'est pas impossible que tout le monde ait tort. (Gandhi)
La théorie, c'est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c'est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. (Albert Einstein)
Tout ce qui ne tue pas rend plus fort...ou bien très malade ! (Nietzsche...et moi, mais pas malade !)
- doublecasquetteEnchanteur
Zarko a écrit:Pour l'histoire du facteur, c'est exactement ça; les petits vont te la chanter ou la réciter sans problème mais elle n'a aucun sens pour eux...(tu peux d'ailleurs passer l'année à leur demander s'il y a école demain ou s'il y avait école hier, ben, ils ne sont pas toujours sûrs...)Pierre_au_carré a écrit:Ruthven a écrit:En jouant avec elle au facteur ... avec la comptine qui va avec ! ("Le facteur n'est pas passé, il ne passera jamais, lundi, mardi etc...")
Tiens, mon fils la chante mais ne distingue pas pour autant les jours...
Ce qui est intéressant dans ce post, c'est l'histoire de la notation et la pression qu'on est en train de mettre sur la maternelle.
Vu qu'il est question de la supprimer au profit des jardins d'éveil (et c'est d'ailleurs une menace bien réelle), eh bien, les enseignants ou les IEN qui la défendent répondent en la "scolarisant" au maximum (au mauvais sens du terme) en espérant la sauver. Sans se rendre compte que c'est l'effet inverse qui se produit, puisque ce sera un argument supplémentaire pour la séparer définitivement de l'Education Nationale.
En la "scolarisant" au plus mauvais sens du terme possible ! Et en toute innocence et en étant persuadés faire partie du "camp du bien".
- proustinetteNiveau 5
oui je suis tout à fait d'accord. ma fille m'a "horrifiée" l'autre jour quand elle m'a dit qu'elle savait "qu'il fallait avoir de bonnes notes pour avoir un métier" (en l'occurrence fabriquer des bonbons...)", disons qu'heureusement pour elle, elle a des "sourires" sur ses "copies", mais bon quand même... elle n'a que 4 ans...
la boule au ventre face au paquet de copies qu'on va rendre, c pas l'idéal pour donner envie aux enfants d'aimer apprendre...
je me dis que c'est le monde à l'envers car on met la pression à des petits assez malléables, on les terrorise (bon j'exagère), en tout cas, on leur fait tout un scandale s'ils ont oublié les chaussures de sport; d'un autre côté, moi j'enseigne à de nombreux lycéens sur qui aucune pression, aucune appréciation n'a de prise, alors ma grande question: que se passe-t-il entre les deux? il serait plus profitable à mes lycéens d'avoir un dixième de la pression que ressent ma fille....
la boule au ventre face au paquet de copies qu'on va rendre, c pas l'idéal pour donner envie aux enfants d'aimer apprendre...
je me dis que c'est le monde à l'envers car on met la pression à des petits assez malléables, on les terrorise (bon j'exagère), en tout cas, on leur fait tout un scandale s'ils ont oublié les chaussures de sport; d'un autre côté, moi j'enseigne à de nombreux lycéens sur qui aucune pression, aucune appréciation n'a de prise, alors ma grande question: que se passe-t-il entre les deux? il serait plus profitable à mes lycéens d'avoir un dixième de la pression que ressent ma fille....
- proustinetteNiveau 5
et qu'on laisse ma fille (et les autres) jouer sans souci
- doublecasquetteEnchanteur
Grande question... mais pas sans réponse.
D'abord, vos élèves ont dix ans de plus que les petits actuellement en maternelle. En dix ans, il y en a des réformes qui passent sous les ponts de l'école primaire, ce n'est pas à vous que je vais l'apprendre.
Il y a aussi des modes qui arrivent, vivent leur grande vague, puis meurent. Et des collègues de maternelle et d'élémentaire qui partent à la retraite et d'autres qui prennent le relais.
J'ai connu la maternelle des années 70 (deuxième moitié seulement, je suis vieille, mais pas encore tant que ça).
C'était Freinet à tous les étages : dessins, peintures, modelages et découpages libres, expression corporelle, constructions libres, jeux libres, "contes" et maths modernes. Tous les jours, avec toute la classe.
Tout ceci chapeauté par des Inspectrices et Conseillères pédagogiques des Ecoles Maternelles, encore issues de formations spécifiques conçues par Mmes Kergomard et consorts, les fondatrices de la seule Ecole Maternelle publique gratuite du monde.
Ces dames avaient revu leurs copies suite à la réforme de 1972 mais les seules choses qu'elles avaient vraiment abandonnée, c'était l'apprentissage structuré de l'écriture-lecture et du calcul, réservé jusqu'alors aux élèves ayant cinq ans révolus.
A partir du début des années 1990, disparition du corps des Inspectrices des Ecoles Maternelles, le corps des Inspecteurs de l'Education Nationale élargit ses "compétences" à la "petite" école. Disparition aussi des Ecoles Normales d'Instituteurs et remplacement par les IUFM, au cursus de formation "professionnalisé", beaucoup moins "pratique" et "réducteur" que son ancêtre, l'Ecole Normale.
Peut-être aussi, déjà, volonté de faire disparaître "l'exception française"... On commence à entendre par exemple que les "deux ans" n'auraient rien à faire à l'école et que les structures "petite enfance" leur seraient bien plus profitables...
Au niveau des "contenus", grosse dégringolade, les programmes de 1986 ne reconnaissaient plus qu'un rôle à l'Ecole Maternelle, celui de "socialiser" les bambins de deux à six ans. On commence à parler de "formation de la personnalité et d'autonomie" et l'on ne parle plus du tout de "besoins particuliers du tout-petit" ou de "passerelle entre le monde de la famille et celui de l'école".
La réforme suivante, celle de 1989, instaure les "cycles". Celui des petits est appelé le "cycle des apprentissages premiers" et s'étale de la Petite Section à quelque part entre la fin de la Moyenne Section et le début du CP.
Cette réforme ne donne plus un programme par années scolaires mais un programme triennal au sein duquel le maître est censé suivre chaque enfant à son rythme. Les compétences font leur apparition.
Comme le cycle des apprentissages premiers contient plus ou moins la Grande Section, que l'on est un peu revenu en arrière sur cette Ecole Maternelle qui n'apprenait plus rien en écriture, en lecture et en calcul à ses élèves, la liste des "compétences à acquérir en fin de cycle" contient des éléments de lecture et d'écriture, de calcul et de structuration du temps.
Et comme on est en plein milieu de la période idéovisuelle et autoconstruction des savoirs, ce que l'on demande sont des compétences de "lecteurs experts", de "résolution de situation-problème" et de "prise d'indices pertinents".
Si, enfin, on ajoute que les IUFM ne proposent que très rarement de modules consacrés à l'enseignement préélémentaire, on comprend pourquoi et comment nous en sommes arrivés à la situation des années 2000.
Les programmes de 2002 viennent consacrer les efforts de 30 ans : l'école maternelle ne doit plus être un "cocon" où donne aux enfants "les soins que réclame leur développement physique, intellectuel et moral" (décret du 2 août 1881), c'est un lieu où l'on "fixe les objectifs à atteindre et on décrits les compétences à construire avant le passage à l'école élémentaire" (programmes de 2002, préambule).
Plus personne maintenant ne regarde un petit enfant de quatre ans comme une pauvre petite chose fragile progressant un jour oui, un jour non, régressant trois semaines d'affilée pour préparer un grand bond en avant qui aura lieu la quatrième semaine.
Plus personne ne se dit, comme on l'écrivait dans les programmes de la fin du XIX° siècle : "Tous les exercices de l'école maternelle seront réglés d'après ce principe général : ils doivent aider au développement des diverses facultés de l'enfant sans fatigue, sans contrainte, sans excès d'application ; ils sont destinés à lui faire aimer l'école et à lui donner de bonne heure le goût du travail, en ne lui imposant jamais un genre de travail incompatible avec la faiblesse et la mobilité du premier âge."
Maintenant, on évalue. Depuis plus de dix ans, la maternelle évalue et ne fait plus que ça.
Vos élèves sont le produit de la première phase de l'évaluation, celle où l'on laissait évoluer les enfants tout seuls, afin qu'ils s'autoconstruisent en toute autonomie et responsabilité. Si Ahmed était "en échec", du haut de ses quatre ans, on l'acceptait "en échec" et, afin de ne pas perturber son autoconstruction, on n'intervenait que le moins possible, le laissant jouer avec Kevin et Samantha, acceptant avec fatalisme que "que voulez-vous, contre le milieu, l'école ne peut pas grand-chose" !
Certains ont donc décroché depuis la Petite Section avec la bénédiction de leurs maîtres et maîtresses à qui l'on a prêché "l'individualisation des parcours" et la "différenciation".
Vos enfants font partie de la deuxième phase, celle de la remédiation et des pourcentages de progrès. Celle qui fait dire à un Bentolila dans son rapport "La maternelle, au front des inégalités linguistiques et sociales" que "les temps de collation, de déplacements, d'habillage, de passage aux toilettes, d'attente des parents" doivent s'équilibrer et se répartir dans les temps de récréation", car "ces activités peuvent être parfois éducatives, mais elles ne représentent pas des apprentissages scolaires".
Ils sont donc évalués, autant que leurs aînés mais en plus, notés, "remédiés", "PAIsés", inscrits à l'aide individualisée, PPREisés, etc.
Quant aux objectifs de Pauline Kergomard, à ses méthodes et ses pratiques, à part quelques hurluberlus dont je fais partie, plus personne ne les connaît et plus personne ne les comprend.
D'abord, vos élèves ont dix ans de plus que les petits actuellement en maternelle. En dix ans, il y en a des réformes qui passent sous les ponts de l'école primaire, ce n'est pas à vous que je vais l'apprendre.
Il y a aussi des modes qui arrivent, vivent leur grande vague, puis meurent. Et des collègues de maternelle et d'élémentaire qui partent à la retraite et d'autres qui prennent le relais.
J'ai connu la maternelle des années 70 (deuxième moitié seulement, je suis vieille, mais pas encore tant que ça).
C'était Freinet à tous les étages : dessins, peintures, modelages et découpages libres, expression corporelle, constructions libres, jeux libres, "contes" et maths modernes. Tous les jours, avec toute la classe.
Tout ceci chapeauté par des Inspectrices et Conseillères pédagogiques des Ecoles Maternelles, encore issues de formations spécifiques conçues par Mmes Kergomard et consorts, les fondatrices de la seule Ecole Maternelle publique gratuite du monde.
Ces dames avaient revu leurs copies suite à la réforme de 1972 mais les seules choses qu'elles avaient vraiment abandonnée, c'était l'apprentissage structuré de l'écriture-lecture et du calcul, réservé jusqu'alors aux élèves ayant cinq ans révolus.
A partir du début des années 1990, disparition du corps des Inspectrices des Ecoles Maternelles, le corps des Inspecteurs de l'Education Nationale élargit ses "compétences" à la "petite" école. Disparition aussi des Ecoles Normales d'Instituteurs et remplacement par les IUFM, au cursus de formation "professionnalisé", beaucoup moins "pratique" et "réducteur" que son ancêtre, l'Ecole Normale.
Peut-être aussi, déjà, volonté de faire disparaître "l'exception française"... On commence à entendre par exemple que les "deux ans" n'auraient rien à faire à l'école et que les structures "petite enfance" leur seraient bien plus profitables...
Au niveau des "contenus", grosse dégringolade, les programmes de 1986 ne reconnaissaient plus qu'un rôle à l'Ecole Maternelle, celui de "socialiser" les bambins de deux à six ans. On commence à parler de "formation de la personnalité et d'autonomie" et l'on ne parle plus du tout de "besoins particuliers du tout-petit" ou de "passerelle entre le monde de la famille et celui de l'école".
La réforme suivante, celle de 1989, instaure les "cycles". Celui des petits est appelé le "cycle des apprentissages premiers" et s'étale de la Petite Section à quelque part entre la fin de la Moyenne Section et le début du CP.
Cette réforme ne donne plus un programme par années scolaires mais un programme triennal au sein duquel le maître est censé suivre chaque enfant à son rythme. Les compétences font leur apparition.
Comme le cycle des apprentissages premiers contient plus ou moins la Grande Section, que l'on est un peu revenu en arrière sur cette Ecole Maternelle qui n'apprenait plus rien en écriture, en lecture et en calcul à ses élèves, la liste des "compétences à acquérir en fin de cycle" contient des éléments de lecture et d'écriture, de calcul et de structuration du temps.
Et comme on est en plein milieu de la période idéovisuelle et autoconstruction des savoirs, ce que l'on demande sont des compétences de "lecteurs experts", de "résolution de situation-problème" et de "prise d'indices pertinents".
Si, enfin, on ajoute que les IUFM ne proposent que très rarement de modules consacrés à l'enseignement préélémentaire, on comprend pourquoi et comment nous en sommes arrivés à la situation des années 2000.
Les programmes de 2002 viennent consacrer les efforts de 30 ans : l'école maternelle ne doit plus être un "cocon" où donne aux enfants "les soins que réclame leur développement physique, intellectuel et moral" (décret du 2 août 1881), c'est un lieu où l'on "fixe les objectifs à atteindre et on décrits les compétences à construire avant le passage à l'école élémentaire" (programmes de 2002, préambule).
Plus personne maintenant ne regarde un petit enfant de quatre ans comme une pauvre petite chose fragile progressant un jour oui, un jour non, régressant trois semaines d'affilée pour préparer un grand bond en avant qui aura lieu la quatrième semaine.
Plus personne ne se dit, comme on l'écrivait dans les programmes de la fin du XIX° siècle : "Tous les exercices de l'école maternelle seront réglés d'après ce principe général : ils doivent aider au développement des diverses facultés de l'enfant sans fatigue, sans contrainte, sans excès d'application ; ils sont destinés à lui faire aimer l'école et à lui donner de bonne heure le goût du travail, en ne lui imposant jamais un genre de travail incompatible avec la faiblesse et la mobilité du premier âge."
Maintenant, on évalue. Depuis plus de dix ans, la maternelle évalue et ne fait plus que ça.
Vos élèves sont le produit de la première phase de l'évaluation, celle où l'on laissait évoluer les enfants tout seuls, afin qu'ils s'autoconstruisent en toute autonomie et responsabilité. Si Ahmed était "en échec", du haut de ses quatre ans, on l'acceptait "en échec" et, afin de ne pas perturber son autoconstruction, on n'intervenait que le moins possible, le laissant jouer avec Kevin et Samantha, acceptant avec fatalisme que "que voulez-vous, contre le milieu, l'école ne peut pas grand-chose" !
Certains ont donc décroché depuis la Petite Section avec la bénédiction de leurs maîtres et maîtresses à qui l'on a prêché "l'individualisation des parcours" et la "différenciation".
Vos enfants font partie de la deuxième phase, celle de la remédiation et des pourcentages de progrès. Celle qui fait dire à un Bentolila dans son rapport "La maternelle, au front des inégalités linguistiques et sociales" que "les temps de collation, de déplacements, d'habillage, de passage aux toilettes, d'attente des parents" doivent s'équilibrer et se répartir dans les temps de récréation", car "ces activités peuvent être parfois éducatives, mais elles ne représentent pas des apprentissages scolaires".
Ils sont donc évalués, autant que leurs aînés mais en plus, notés, "remédiés", "PAIsés", inscrits à l'aide individualisée, PPREisés, etc.
Quant aux objectifs de Pauline Kergomard, à ses méthodes et ses pratiques, à part quelques hurluberlus dont je fais partie, plus personne ne les connaît et plus personne ne les comprend.
- GrypheMédiateur
+ 1. L'un n'empêche pas l'autre.doublecasquette a écrit:les programmes de la fin du XIX° siècle : "Tous les exercices de l'école maternelle seront réglés d'après ce principe général : [...] ils sont destinés à lui faire aimer l'école et à lui donner de bonne heure le goût du travail, en ne lui imposant jamais un genre de travail incompatible avec la faiblesse et la mobilité du premier âge."
Un programme de la fin du XIXème siècle ? Misère, j'ai un siècle de retard, la faute à mon grand âge sans doute... [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
- ZirjacJe viens de m'inscrire !
Syl80 a écrit:ça vaut ce que ça vaut, hein?
L'un dit : "L'autre m'a redit : ce que tu es maigre, dis!" Je dis, ce que mon ventre dit, ça me dit : "mange!"
(Bon) Souvenir des mercredis chez ma grand-mère lorsque nous étions petits !
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