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- InvitéInvité
Moi non plus je n'ai jamais culpabilisé à cause d'une grève! Quelle idée!! on a bien des occasions de perdre des heures de cours (réunions àlacon par ex). Les élèves survivent très bien sans nous, il ne faut pas exagérer, ce ne sont pas les petites grévounettes actuelles qui mettent en péril l'année scolaire!
Moi je culpabilise surtout à cause des économies que je fais faire au Trésor Public en faisant des grèves qui ne servent à rien.
Moi je culpabilise surtout à cause des économies que je fais faire au Trésor Public en faisant des grèves qui ne servent à rien.
- V.MarchaisEmpereur
Bizarre comme question. Moi, c'est les rares fois où je ne fais pas grève que je culpabilise. Je me sens alors un vraie social-traitre !
De tout coeur avec les collègues de Créteil. Vivement qu'on vous emboîte le pas !
De tout coeur avec les collègues de Créteil. Vivement qu'on vous emboîte le pas !
- ysabelDevin
Lorica a écrit:Moi non plus je n'ai jamais culpabilisé à cause d'une grève! Quelle idée!! on a bien des occasions de perdre des heures de cours (réunions àlacon par ex). Les élèves survivent très bien sans nous, il ne faut pas exagérer, ce ne sont pas les petites grévounettes actuelles qui mettent en péril l'année scolaire!
Moi je culpabilise surtout à cause des économies que je fais faire au Trésor Public en faisant des grèves qui ne servent à rien.
d'accord avec toi ! culpabiliser... quelle idée bizarre !
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- ysabelDevin
V.Marchais a écrit:Bizarre comme question. Moi, c'est les rares fois où je ne fais pas grève que je culpabilise. Je me sens alors un vraie social-traitre !
De tout coeur avec les collègues de Créteil. Vivement qu'on vous emboîte le pas !
ça ne va pas tarder avec la réforme des retraites qui se profile...
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- ZarkoHabitué du forum
Il y a un ras-le-bol général, c'est évident...Après, il faut peut-être oublier ses rancœurs corporatistes et internes pour qu'il se manifeste.
Personnellement, (par exemple, peut-être ), je critique le projet de "masterisation" (grosse arnaque) mais je ne peux aller défiler pour défendre les IUFM tels qu'ils sont actuellement...c'est viscéral !
...et donc ma rancœur n'est pas oubliée...
Personnellement, (par exemple, peut-être ), je critique le projet de "masterisation" (grosse arnaque) mais je ne peux aller défiler pour défendre les IUFM tels qu'ils sont actuellement...c'est viscéral !
...et donc ma rancœur n'est pas oubliée...
- DaphnéDemi-dieu
Les routiers peuvent bloquer les routes et les dépôts d'essence, la SNCF peut paralyser le pays, les agriculteurs vider leur chargement de lait dans les champs ou de purin sur les préfectures, etc...............et nous on culpabiliserait en faisant cours bénévolement
- DaphnéDemi-dieu
Il ne peut y avoir de mouvement national en ce moment pour cause de vacances par zones mais le mouvement devrait reprendre en mars avant les élections.
- RuthvenGuide spirituel
Daphné a écrit:Les routiers peuvent bloquer les routes et les dépôts d'essence, la SNCF peut paralyser le pays, les agriculteurs vider leur chargement de lait dans les champs ou de purin sur les préfectures, etc...............et nous on culpabiliserait en faisant cours bénévolement
Il faut dire qu'on cumule les tares : le syndrome du bon élève - qui ne veut donc pas décevoir (il suffit de voir les messages sur les notes administratives ou pédagogique sur le forum) -, l'attachement à nos propres élèves et la croyance en la vertu de l'école. Difficile ensuite de ne pas culpabiliser !
- Invité31Sage
Merci pour tous vos messages. Ca me fait tellement de bien de me sentir soutenue! Je n'ai en effet aucun mot gentil de la part de la famille ou des amis qui ne sont pas des collègues.... Cette indifférence est très dure à vivre je trouve (et pour vous ? Vous ressentez la même chose ?)
Concernant ma culpabilité, je ne sais pas pourquoi je suis comme ça mais je le suis. J'ai fait presque toutes les grèves, sauf deux, déjà par culpabilité. Quand je fais grève, je donne du boulot et un courriel. Et je suis capable d'aller faire cours même très malade, même avec presque 40° (déjà fait et plusieurs jours de suite en me shootant aux médocs). Idem, pour ma première grossesse, j'ai commencé par refuser les arrêts du gynéco, et puis j'ai été obligée quand je me suis retrouvée en menace d'accouchement prématuré.
A ma décharge, mes élèves ont vraiment absolument besoin de cours de français: enfants issus de familles très défavorisées pour la plupart, certains arrivés tardivement en France et n'ayant qu'un niveau de CM1, etc.
Bien sûr que je suis révoltée. Je me bats depuis toujours contre la casse du service public. Mais pour mes élèves, trois jours de cours de français en moins, ça commence à faire beaucoup. Sans rire, je crois que je vais quand même rattraper quelques heures sur le lot.
Concernant ma culpabilité, je ne sais pas pourquoi je suis comme ça mais je le suis. J'ai fait presque toutes les grèves, sauf deux, déjà par culpabilité. Quand je fais grève, je donne du boulot et un courriel. Et je suis capable d'aller faire cours même très malade, même avec presque 40° (déjà fait et plusieurs jours de suite en me shootant aux médocs). Idem, pour ma première grossesse, j'ai commencé par refuser les arrêts du gynéco, et puis j'ai été obligée quand je me suis retrouvée en menace d'accouchement prématuré.
A ma décharge, mes élèves ont vraiment absolument besoin de cours de français: enfants issus de familles très défavorisées pour la plupart, certains arrivés tardivement en France et n'ayant qu'un niveau de CM1, etc.
Bien sûr que je suis révoltée. Je me bats depuis toujours contre la casse du service public. Mais pour mes élèves, trois jours de cours de français en moins, ça commence à faire beaucoup. Sans rire, je crois que je vais quand même rattraper quelques heures sur le lot.
- DaphnéDemi-dieu
Lynette a écrit:Merci pour tous vos messages. Ca me fait tellement de bien de me sentir soutenue! Je n'ai en effet aucun mot gentil de la part de la famille ou des amis qui ne sont pas des collègues.... Cette indifférence est très dure à vivre je trouve (et pour vous ? Vous ressentez la même chose ?)
Pas du tout !! Chacun son job, je ne me mêle pas du leur, eux si et souvent en critiquant d'ailleurs, dans le genre fonctionnaire bien payé à rien f........... mais comme j'en rajoute une couche ça s'arrête vite !
Faut assumer
- LeclochardEmpereur
Ruthven a écrit:
le syndrome du bon élève - qui ne veut donc pas décevoir (il suffit de voir les messages sur les notes administratives ou pédagogique sur le forum) Difficile ensuite de ne pas culpabiliser !
Absolument vrai ! Que ces dixièmes de points peuvent en perturber des gens ! :lol:
- InvitéInvité
Leclochard a écrit:Ruthven a écrit:
le syndrome du bon élève - qui ne veut donc pas décevoir (il suffit de voir les messages sur les notes administratives ou pédagogique sur le forum) Difficile ensuite de ne pas culpabiliser !
Absolument vrai ! Que ces dixièmes de points peuvent en perturber des gens ! :lol:
ah! je suis contente de vous lire! Qu'est-ce que ça peut m'agacer, ces pages et ces pages de pleurnicheries à propos des notes...
- RuthvenGuide spirituel
Lorica a écrit:Leclochard a écrit:Ruthven a écrit:
le syndrome du bon élève - qui ne veut donc pas décevoir (il suffit de voir les messages sur les notes administratives ou pédagogique sur le forum) Difficile ensuite de ne pas culpabiliser !
Absolument vrai ! Que ces dixièmes de points peuvent en perturber des gens !
ah! je suis contente de vous lire! Qu'est-ce que ça peut m'agacer, ces pages et ces pages de pleurnicheries à propos des notes...
En termes financiers, ce n'est quand même pas anodin (je sais, je suis vénal ).
Par ailleurs, c'est finalement le seul rapport que nous ayons à l'institution, c'est un peu normal que les notes soient discutées.
- MSFidèle du forum
Et puis il suffit aussi de ne pas lire les pages susceptibles de nous agacer. C'est comme la télévision.
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Pas de deuxième année d'IUFM!
- InvitéInvité
je ne les lis plus.
Pour ce qui est des finances, c'est un calcul purement théorique. Quelle est la proportion de profs qui fait toute sa carrière au grand choix? Je pense que pour la plupart, ça ne permet que le saut des échelons les plus élevés. Franchir un échelon au choix = 600 euros de plus sur 6 ans, au grand choix = 1200 euros. Le pactole, quoi!!
Pleurnicher pour ça, ça fait pitié.
Pour ce qui est des finances, c'est un calcul purement théorique. Quelle est la proportion de profs qui fait toute sa carrière au grand choix? Je pense que pour la plupart, ça ne permet que le saut des échelons les plus élevés. Franchir un échelon au choix = 600 euros de plus sur 6 ans, au grand choix = 1200 euros. Le pactole, quoi!!
Pleurnicher pour ça, ça fait pitié.
- mel93Grand sage
Lorica a écrit:je ne les lis plus.
Pour ce qui est des finances, c'est un calcul purement théorique. Quelle est la proportion de profs qui fait toute sa carrière au grand choix? Je pense que pour la plupart, ça ne permet que le saut des échelons les plus élevés. Franchir un échelon au choix = 600 euros de plus sur 6 ans, au grand choix = 1200 euros. Le pactole, quoi!!
Pleurnicher pour ça, ça fait pitié.
Là, tu te trompes, sur l'ensemble d'une carrière, ça fait des sous ! Un copain avait fait le calcul : entre un prof qui passe toujours au grand choix et un à l'ancienneté, la différence se comptait en dizaine de milliers d'euros sur toute la carrière. Et ça a forcement un impact sur la retraite aussi ! Mais j'en parle pas, parce-que la retraite, a n'existera plus quand je serai vieille !
- InvitéInvité
mel93 a écrit:Lorica a écrit: Quelle est la proportion de profs qui fait toute sa carrière au grand choix?
Re
n'est-ce pas une ruse de l'institution que de faire croire que ça existe/ que c'est accessible?
- ysabelDevin
mel93 a écrit:Lorica a écrit:je ne les lis plus.
Pour ce qui est des finances, c'est un calcul purement théorique. Quelle est la proportion de profs qui fait toute sa carrière au grand choix? Je pense que pour la plupart, ça ne permet que le saut des échelons les plus élevés. Franchir un échelon au choix = 600 euros de plus sur 6 ans, au grand choix = 1200 euros. Le pactole, quoi!!
Pleurnicher pour ça, ça fait pitié.
Là, tu te trompes, sur l'ensemble d'une carrière, ça fait des sous ! Un copain avait fait le calcul : entre un prof qui passe toujours au grand choix et un à l'ancienneté, la différence se comptait en dizaine de milliers d'euros sur toute la carrière. Et ça a forcement un impact sur la retraite aussi ! Mais j'en parle pas, parce-que la retraite, a n'existera plus quand je serai vieille !
pas pour le moment puisque ta pension est calaculée sur les 6 derniers mois d'activité donc que tu sois au maximum des échelons 8 ans avant ta retraite ou 1 an avant c'est pareil...
Par contre comme le gouvernement veut nous faire passer aux 25 dernières années...
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- ZarkoHabitué du forum
pas pour le moment puisque ta pension est calculée sur les 6 derniers mois d'activité donc que tu sois au maximum des échelons 8 ans avant ta retraite ou 1 an avant c'est pareil...
Par contre comme le gouvernement veut nous faire passer aux 25 dernières années...
Ouais, là il va falloir sortir l'artillerie lourde ! :mitrailler:
Par contre comme le gouvernement veut nous faire passer aux 25 dernières années...
Ouais, là il va falloir sortir l'artillerie lourde ! :mitrailler:
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Chacun a raison de son propre point de vue, mais il n'est pas impossible que tout le monde ait tort. (Gandhi)
La théorie, c'est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c'est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. (Albert Einstein)
Tout ce qui ne tue pas rend plus fort...ou bien très malade ! (Nietzsche...et moi, mais pas malade !)
- yseultFidèle du forum
Ruthven a écrit:Lorica a écrit:Leclochard a écrit:Ruthven a écrit:
le syndrome du bon élève - qui ne veut donc pas décevoir (il suffit de voir les messages sur les notes administratives ou pédagogique sur le forum) Difficile ensuite de ne pas culpabiliser !
Absolument vrai ! Que ces dixièmes de points peuvent en perturber des gens !
ah! je suis contente de vous lire! Qu'est-ce que ça peut m'agacer, ces pages et ces pages de pleurnicheries à propos des notes...
En termes financiers, ce n'est quand même pas anodin (je sais, je suis vénal ).
Par ailleurs, c'est finalement le seul rapport que nous ayons à l'institution, c'est un peu normal que les notes soient discutées.
Là je me sens concernée et directement visée (même si je me doute que votre reflexion ne me touche pas personnellement, hein!). Je réagis donc ayant moi-même vu ma note peu augmentée pour des raisons non valables (syndicales, refus d'HS). Je ne considère pas avoir pleurniché comme vous dites mais avoir réagi devant une pratique inacceptable -pour ne pas dire illégale-!
Autrement dit : si le peu d'augmentation ne m'avait pas perturbé, je ne serais pas allée demander des explications -ou pleurnicher si vous préférez- et je n'aurais effectivement jamais su que les raisons n'étaient pas valables!
- InvitéInvité
Je suis désolée si tu t'es sentie visée. Comme je le dis plus haut, je lis à peine ces discussions sur la notation (et ne sais donc pas vraiment qui y poste quoi quand où).
En cas d'abus, comme dans le tien, je ne sais pas trop comment il "faudrait" réagir: contester ou hausser les épaules? Je sais qu'il est vexatoire de ne pas avoir une augmentation normale/règlementaire pour l'avoir moi-même vécu. Mais moi je hausse les épaules. Les rapports d'inspection-fleuves truffés de contre-vérités me font davantage réagir.
En cas d'abus, comme dans le tien, je ne sais pas trop comment il "faudrait" réagir: contester ou hausser les épaules? Je sais qu'il est vexatoire de ne pas avoir une augmentation normale/règlementaire pour l'avoir moi-même vécu. Mais moi je hausse les épaules. Les rapports d'inspection-fleuves truffés de contre-vérités me font davantage réagir.
- ZarkoHabitué du forum
SOCIÉTÉ -
Article paru
le 13 février 2010
ÉVÉNEMENT
Education : une colère contagieuse
La mobilisation s’amplifie dans l’académie de Créteil contre les réformes du gouvernement qui dégradent, année après année, les conditions d’enseignement.
« La mobilisation, c’est contagieux et ça réchauffe ! » rigole Agnès. Il faisait, c’est vrai, un froid de canard jeudi dernier, place de l’Odéon. Et pourtant, à l’image de cette jeune prof d’histoire-géo, ils étaient bien 2 000 enseignants et lycéens à être venus manifester dans la capitale contre les réformes dans l’éducation. Le même jour, dans les trois départements de l’académie de Créteil (Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et Seine-et-Marne), plus d’une centaine d’établissements a répondu à l’appel à la grève lancé par le Snes-FSU et de la CGT Educ’action. Un événement qui a mobilisé jusqu’aux caméras de TF1… Un signe ! En tout cas, pour les deux syndicats, il ne s’agit plus d’un simple feu de paille. « On est désormais face à un mouvement grandissant et déterminé. » Qui va durer ? « C’est trop tôt pour le dire, glisse notre prof d’histoire-géo. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a un vrai ras-le-bol des enseignants et qu’il ne s’arrêtera pas comme ça. »
Le feu aux poudres à l’académie
La mobilisation a réellement démarré le 2 février, après une énième agression d’élève au lycée Adolphe-Chérioux de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne). Un drame qui a poussé l’équipe pédagogique à faire valoir son droit de retrait tout en réclamant le doublement du nombre d’assistants d’éducation (surveillants), aujourd’hui bloqué à 11 pour 1 500 élèves. Cette revendication simple, à laquelle Luc Chatel refuse toujours de céder, a mis le feu aux poudres dans une académie de Créteil réputée pour être une caisse de résonance du malaise enseignant. « C’est normal, c’est là qu’il y a le plus d’établissements classés ZEP et souvent les situations les plus difficiles à gérer, témoigne Serge, prof de physique-chimie à Epinay-sur-Seine. Du coup, nous sommes toujours les premiers à ressentir les effets des restrictions budgétaires. Et cette fois, Luc Chatel ferait bien de s’inquiéter, car la colère s’accumule… »
l’annonce de réformes en rafale
Ici, l’assouplissement de la carte scolaire et les milliers de suppressions de postes de ces dernières années ont fait particulièrement mal. « Les conséquences sont dramatiques en Seine-Saint-Denis et pas seulement sur les questions de sécurité, qui sont finalement le bout de la chaîne, confirme Guy Trésallet, secrétaire général de la FSU-93. C’est l’ensemble des conditions d’enseignement que les profs voient se dégrader. » Plutôt. Depuis la rentrée 2009, faute de remplaçants, plus de 1 700 jours de classe n’ont pas été assurés dans le seul département de Seine-Saint-Denis ! Résultat : l’emploi de profs précaires se démultiplie. La CGT Educ’action en dénombre quelque 2 500 en 2009-2010 pour l’académie de Créteil. L’exemple du lycée Jean Lurçat de Saint-Denis est, lui, presque caricatural. « Depuis un incendie en 2003, on enseigne dans des préfabriqués, explique Vita, une CPE. En plus, nous avons 25 % de profs contractuels ! »
Dans les classes, les effectifs, eux, sont la plupart du temps au maximum. Avec la promesse de le rester. « On va perdre une sixième à la rentrée prochaine alors que nos classes sont déjà quasiment toutes à 25 élèves, ce qui est le maximum en ZEP, peste Yentl, assistante d’éducation dans le collège Jean-Pierre-Timbaud de Bobigny. Comment voulez-vous améliorer la situation, y compris en termes de sécurité, si on fait toujours autant ou plus avec moins ? » L’établissement, où une surveillante s’est fait agresser lundi dernier, est en grève depuis. Les enseignants réclament notamment la pérennisation d’un poste de CPE. À ce quotidien est venu s’ajouter l’annonce de réformes en rafale – lycée et formation des maîtres –, toutes annonciatrices d’une nouvelle dégradation. Et, bien sûr, 16 000 suppression de postes supplémentaires. En ce mois de février, les collèges et lycées découvrent d’ailleurs les DHG de la rentrée 2010, ces fameuses « dotations horaires globales » qui révèlent le nombre d’heures d’enseignement et donc de postes que vont avoir chaque établissement. « Il va y avoir encore un alourdissement de notre charge de travail, note Guy Trésallet. Les heures supplémentaires vont passer de 9 % en 2009 à 14 % en 2010 ! c’est intenable. » Et pas seulement dans l’académie de Créteil.
Laurent Mouloud
Article paru
le 13 février 2010
ÉVÉNEMENT
Education : une colère contagieuse
La mobilisation s’amplifie dans l’académie de Créteil contre les réformes du gouvernement qui dégradent, année après année, les conditions d’enseignement.
« La mobilisation, c’est contagieux et ça réchauffe ! » rigole Agnès. Il faisait, c’est vrai, un froid de canard jeudi dernier, place de l’Odéon. Et pourtant, à l’image de cette jeune prof d’histoire-géo, ils étaient bien 2 000 enseignants et lycéens à être venus manifester dans la capitale contre les réformes dans l’éducation. Le même jour, dans les trois départements de l’académie de Créteil (Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et Seine-et-Marne), plus d’une centaine d’établissements a répondu à l’appel à la grève lancé par le Snes-FSU et de la CGT Educ’action. Un événement qui a mobilisé jusqu’aux caméras de TF1… Un signe ! En tout cas, pour les deux syndicats, il ne s’agit plus d’un simple feu de paille. « On est désormais face à un mouvement grandissant et déterminé. » Qui va durer ? « C’est trop tôt pour le dire, glisse notre prof d’histoire-géo. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a un vrai ras-le-bol des enseignants et qu’il ne s’arrêtera pas comme ça. »
Le feu aux poudres à l’académie
La mobilisation a réellement démarré le 2 février, après une énième agression d’élève au lycée Adolphe-Chérioux de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne). Un drame qui a poussé l’équipe pédagogique à faire valoir son droit de retrait tout en réclamant le doublement du nombre d’assistants d’éducation (surveillants), aujourd’hui bloqué à 11 pour 1 500 élèves. Cette revendication simple, à laquelle Luc Chatel refuse toujours de céder, a mis le feu aux poudres dans une académie de Créteil réputée pour être une caisse de résonance du malaise enseignant. « C’est normal, c’est là qu’il y a le plus d’établissements classés ZEP et souvent les situations les plus difficiles à gérer, témoigne Serge, prof de physique-chimie à Epinay-sur-Seine. Du coup, nous sommes toujours les premiers à ressentir les effets des restrictions budgétaires. Et cette fois, Luc Chatel ferait bien de s’inquiéter, car la colère s’accumule… »
l’annonce de réformes en rafale
Ici, l’assouplissement de la carte scolaire et les milliers de suppressions de postes de ces dernières années ont fait particulièrement mal. « Les conséquences sont dramatiques en Seine-Saint-Denis et pas seulement sur les questions de sécurité, qui sont finalement le bout de la chaîne, confirme Guy Trésallet, secrétaire général de la FSU-93. C’est l’ensemble des conditions d’enseignement que les profs voient se dégrader. » Plutôt. Depuis la rentrée 2009, faute de remplaçants, plus de 1 700 jours de classe n’ont pas été assurés dans le seul département de Seine-Saint-Denis ! Résultat : l’emploi de profs précaires se démultiplie. La CGT Educ’action en dénombre quelque 2 500 en 2009-2010 pour l’académie de Créteil. L’exemple du lycée Jean Lurçat de Saint-Denis est, lui, presque caricatural. « Depuis un incendie en 2003, on enseigne dans des préfabriqués, explique Vita, une CPE. En plus, nous avons 25 % de profs contractuels ! »
Dans les classes, les effectifs, eux, sont la plupart du temps au maximum. Avec la promesse de le rester. « On va perdre une sixième à la rentrée prochaine alors que nos classes sont déjà quasiment toutes à 25 élèves, ce qui est le maximum en ZEP, peste Yentl, assistante d’éducation dans le collège Jean-Pierre-Timbaud de Bobigny. Comment voulez-vous améliorer la situation, y compris en termes de sécurité, si on fait toujours autant ou plus avec moins ? » L’établissement, où une surveillante s’est fait agresser lundi dernier, est en grève depuis. Les enseignants réclament notamment la pérennisation d’un poste de CPE. À ce quotidien est venu s’ajouter l’annonce de réformes en rafale – lycée et formation des maîtres –, toutes annonciatrices d’une nouvelle dégradation. Et, bien sûr, 16 000 suppression de postes supplémentaires. En ce mois de février, les collèges et lycées découvrent d’ailleurs les DHG de la rentrée 2010, ces fameuses « dotations horaires globales » qui révèlent le nombre d’heures d’enseignement et donc de postes que vont avoir chaque établissement. « Il va y avoir encore un alourdissement de notre charge de travail, note Guy Trésallet. Les heures supplémentaires vont passer de 9 % en 2009 à 14 % en 2010 ! c’est intenable. » Et pas seulement dans l’académie de Créteil.
Laurent Mouloud
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Chacun a raison de son propre point de vue, mais il n'est pas impossible que tout le monde ait tort. (Gandhi)
La théorie, c'est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c'est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. (Albert Einstein)
Tout ce qui ne tue pas rend plus fort...ou bien très malade ! (Nietzsche...et moi, mais pas malade !)
- LeclochardEmpereur
mel93 a écrit:Lorica a écrit:je ne les lis plus.
Pour ce qui est des finances, c'est un calcul purement théorique. Quelle est la proportion de profs qui fait toute sa carrière au grand choix? Je pense que pour la plupart, ça ne permet que le saut des échelons les plus élevés. Franchir un échelon au choix = 600 euros de plus sur 6 ans, au grand choix = 1200 euros. Le pactole, quoi!!
Pleurnicher pour ça, ça fait pitié.
Là, tu te trompes, sur l'ensemble d'une carrière, ça fait des sous ! Un copain avait fait le calcul : entre un prof qui passe toujours au grand choix et un à l'ancienneté, la différence se comptait en dizaine de milliers d'euros sur toute la carrière. Et ça a forcement un impact sur la retraite aussi ! Mais j'en parle pas, parce-que la retraite, a n'existera plus quand je serai vieille !
Entre le prof qui avance toute sa carrière à l'ancienneté et celui qui fait toute sa carrière au grand choix il y a environ 70000 euros d'écart. Mais c'est une somme théorique (répartie sur 30 ans tout de même) : car on fait rarement toute sa carrière dans une des trois catégories et il y a les primes (zep, prof principale), les heures supp, et les diverses aides (indemnités de résidence) qui peuvent compenser.
- neoSage
+1Ruthven a écrit:La conscience professionnelle est ce qui ruine toutes les contestations enseignantes. Le pouvoir le sait très bien et en joue (entre ceux qui se déclarent grévistes et font cours dans les classes à examen, ceux qui distribuent des polycopiés durant la grève et répondrent aux questions par courriel, ceux qui rattrappent les heures perdues,
- neoSage
Ruthven a écrit:
Le souci avec cette forme de grève, c'est que c'est un don gratuit d'une journée de salaire sans visibilité (mais je ne jette pas la pierre). La grève n'est pas qu'un moyen d'expression(c'est d'ailleurs le gros défaut des journées d'action qui ne la réduisent finalement qu'à cela) mais un moyen de créer un rapport de force (inexistant si l'on travaille quand même).
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