Reprise imminente d'une prof dépassée

Le titre fait un peu peur, personne ne va vouloir me lire ... Mon pseudo aussi n'est pas trés allèchant ... Bref je suis une jeune prof qui a du mal à tenir ses classes, j'ai vécu une année d'enfer l'année dernière dans un collège non pas tranquille (il s'en passe des belles quand même) mais qui doit être dans la moyenne de tous les collèges de France et de Navarre ... Bordélisée par presque toutes mes classes en fin d'année, un bonheur ... En congé maternité un peu prolongé, je ne suis pas retournée dans ce petit etablissement depuis, mais je recommence demain, certes avec de nouvelles classes, mais avec une belle réputation, je présume ...
En bref, à part ne pas y aller (j'y ai bien pensé), changer de métier, muter (peut être l'année prochaine), concrètement que faire pour tenter d'améliorer ma situation ?...
D'après mon chef d'etablissement je ne sais pas gérer mes classes, ce que dément mon ipr ...Si je m'analyse, je ne punis sans doute pas assez vite, je deteste le conflit et jouer le gendarme m'use, mais pourtant je sanctionne (même peut trop ou pas comme il faut à tel point que mes élèves me detestent par la suite)
désolée pour ce genre de post ressassé mais j'aimerai profiter de vos experiences

tout d'abord je t'encourage pour ta reprise et je t'encourage à avoir confiance en toi. Rien ne dit que tes soucis de discipline réapparaîtront et ne crois pas à une réputation fatale qui te poursuivrait! Je te dirais de reprendre normalement, sans appréhension, en faisant table rase du passé. Les élèves et les classes sont différents d'une année sur l'autre. Personnellement je te conseillerais d'être toi-même, comme tu te sens à l'aise, et si ce n'est pas dans ton caractère de sévir, eh bien de ne pas le faire! Il y a aussi des méthodes douces qui ont leur efficacité.
Pense aussi qu'il y a beaucoup d'enseignants dans ton cas, qui n'enseignent pas pour faire la police et dont les classes peuvent parfois être agitées. Cela arrive à tout le monde et il n'y a pas de quoi remettre en question ses compétences (que ton IPR reconnait). Tu as aussi une force: tu n'as pas que ta vie professionnelle mais apparemment une vie familiale heureuse , ce qui peut te permettre de relativiser les jours où cela se passerait moins bien que tu le souhaitais.

merci en tout cas pour ce message d'encouragement ...
Je manque cruellement de confiance en moi, c'est mon premier défaut ... Ma force effectivemement c'est ma famille, le fait d'avoir été reconnue par mon IPR ... Reste maintenant à m'affirmer face à ma hierarchie et mes nouveaux élèves ...

Je voulais aussi te souhaiter bon courage pour demain; je comprends ton appréhension, ayant vécu une situation similaire à la tienne il y a 5 ans; je suis arrivée après mon année de stage dans un collège où je me suis faite bordéliser notamment dans la classe dont j'étais PP (une classe de 3èmes insupportables, prétentieux). Je n'ai pas trouvé d'écoute auprès de mon chef d'établissement qui me reprochait également de manquer d'autorité et qui ne cessait de sous entendre que la personne qui me précédait était beaucoup mieux que moi...Bref, ça n'a pas été facile...Et puis, une autre rentrée, d'autres élèves (des nouveaux qui ne me connaissaient donc pas)...et tout a changé. Aux yeux des élèves, je fais désormais partie des profs "anciens"(on vieillit vite aux yeux des adolescents), je connais désormais les rouages de l'établissement (ce qui est important aussi pour s'affirmer) et je fais la méchante en punissant assez vite justement. N'hésite pas à revenir sur le forum si tu te poses des questions sur des situations précises. Allez, t'inquiète pas, tout va bien se passer!

Je ne suis pas non plus une adepte du fait de devoir faire la police en classe. Ce n'est pas dans mon tempérament de coller. Je suis plutot dans la discussion franche et directe.
Fut un temps où ça n'a pas fonctionné. Notamment, l'année de mon stage où j'avais un groupe de TP de 1ère infects et où je n'ai pas été à la hauteur niveau sanction. J'ai prié toute l'année pour ne surtout pas etre inspectée avec eux. Prière entendue : j'ai été inspectée avec mes terminales qui ont été supers et j'ai donc été titularisée.
Depuis, je me suis remise en question et j'ai accepté de devoir sévir un minimum. J'ai surtout appris à ne pas penser affectif vis à vis de mes élèves (style : si je sanctionne, ils vont me detester et l'ambiance sera encore plus pourrie). Dorénavant, je mets mes scrupules de côté et j'arrive plus à garder la tete froide face aux "Madame, vous êtes méchante" ou autres "Madame, c'est pas juste"etc....
Ca n'est pas simple mais ça peut être aussi une question de "survie" face à des classes très agitée.
En tout cas, je comprends que tu appréhendes cette rentrée. Mais comme les autres : les élèves ont changé, ne te connaissent peut être pas et ce n'est pas sur un an que se construit une réputation, ne t'en fait pas.
Bon courage en tout cas.

Rapidement,sans avoir le temps de lire les autres messages je tiens à te dire deux choses.
D'abord qu'une réputation, ça se change.
C'est la deuxième fois que je démarre dans un nouveau bahut et pour la deuxième fois, je commence par me faire bordéliser, et puis petit à petit je me mets dans le bain, j'y arrive, mais dans la douleur.
J'édite pour préciser que je suis partie de mon premier bahut avec une bonne réputation.

Et la deuxième chose c'est que j'ai un manque maladif de confiance en moi et j'ai entamé une thérapie avec une personne qui m'aide beaucoup.

tabou, ça fait combien de temps que tu enseignes ?

Le CdE est bien gentil, mais rien ne dit qu'il y arriverait, lui. Il faut qu'il tienne compte des élèves que tu as en face de toi.

Il faut que tu mettes en place des règles quasi-automatiques, que tu suivras quel que soit l'élève concerné (en cas de bavardage, en cas d'insolence, en cas de retard...). Demande aux collègues de la classe ce qu'ils appliquent, comme ça tu peux harmoniser avec ce qu'ils font.

Souviens-toi que tu n'as pas à faire cours tant que c'est le bazar, et qu'il faut que tu règles d'abord le bazar avant de faire cours.

Pour en sourire un petit peu :

Courage : ça ne se passera pas forcément mal ; ce ne sont pas les mêmes élèves, de l'eau a coulé sous les ponts, et toi, tu te méfies plus aussi, donc tu sentiras sûrement mieux la situation, comment sévir si besoin est. Et ce que disent les CDE... mon dieu, ça se saurait s'ils avaient la science infuse, non ? Ce genre de remarque, c'est toujours très facile à dire assis derrière un bureau dans une pièce dans laquelle on ne rencontre jamais qu'un élève ou deux à la fois...
Allez :

Courage, essaye de faire un type de cours dans lequel tu te sentes à l'aise, ou prépare un document bien clair, à trous, ou avec des questions et des pointillés pour répondre, que les élèves auront à remplir au fur et à mesure du déroulement du cours, généralement ça cadre bien.

minnie a écrit:Rapidement,sans avoir le temps de lire les autres messages je tiens à te dire deux choses.
D'abord qu'une réputation, ça se change.
C'est la deuxième fois que je démarre dans un nouveau bahut et pour la deuxième fois, je commence par me faire bordéliser, et puis petit à petit je me mets dans le bain, j'y arrive, mais dans la douleur.
J'édite pour préciser que je suis partie de mon premier bahut avec une bonne réputation.

Et la deuxième chose c'est que j'ai un manque maladif de confiance en moi et j'ai entamé une thérapie avec une personne qui m'aide beaucoup.

Moi je manque également de confiance en moi et je vais aussi consulter quelqu'un pour gérer également mes angoisses, mon stresse et ma confiance en moi.J'ai presque craqué la semaine dernière ( larmes...)mais je ne me suis pas arrêtée, les vacances c 'est vendredi.

Tabou, tu as de la chance d'avoir une vie épanouie à côté car cela aide ( ce qui n'est pas mon cas).

Une réputation cela se change et un an , c'est peu.
L'an dernier , j'ai retrouvé 2 gars pénibles qui ont essayé de pourrir mon cours le jour de la rentrée. Je les ai convoqués tout de suite ( j'avais déjà vu leur parent plusiaques fois l'an dernier) et menacés de voir leur parent et ils ont été sages toute l'année. .

Bon par contre cette année, c'est plus dur avec une classe car ils râlent tout le temps et j'en connaissais et je n'ai pas été assez ferme au début ( je crois car je doute avec ce type d'élève ...)

Il faut savoir aussi qu'en lycée, ils craignent moins les sanctions qu'au collège mais si tu as un CDE strict , la discipline doit s'appliquer facilement ce qui n'est pas le cas chez moi (je me suis rendue compte que ja directrice ne connaissait pas le règmemet! ).

Bon courage!

Et puis, je ne sais pas si ce congé maternité était pour un premier enfant, mais, si tel est le cas, être devenue mère change énormément de choses, aussi bien dans l'attitude professionnelle que dans l'affirmation de soi en général. Dans n'importe quel métier, ça peut complètement modifier le comportement au travail et, de ce fait, la façon qu'ont les autres de nous percevoir.

+1 et

Courage Tabou !
C'est sûr que c'est toujours pénible de devoir faire ses preuves, s'imposer face aux élèves, mais comme disent les autres, il faut faire table rase du passé, être intransigeante sur le respect et le silence pendant le cours, essayer de ne pas se laisser déstabiliser (ou de ne pas le montrer si on l'est) et petit à petit ça ira mieux !
Tu viendras nous raconter cette reprise, hein ?

Courage : applique les règles de base pour te prémunir
Plan de classe, sanction immédiate au début, même si tu détestes ça, etc. Ils comprennent vite en général et les réputations, ça se change !

Tous ces conseils sont précieux. Et pense que plus les élèves seront actifs moins ils penseront à te casser les pieds. Quand tu montes tes cours, pense avant tout à ce que feront les élèves pendant l'heure.
Bonne reprise!

D'accord avec les messages précédents:
1) une réputation, ça se change
2) fais un plan de classe
3) mets les choses au clair dès le début, et tiens-toi à ce que tu annonces; tu n'aimes pas punir, très bien, dis-le leur, mais précise aussi que même si tu préfères la confiance, s'ils ne sont pas capables de jouer le jeu ils seront punis sans négociation.
3) Ne les laisse jamais inactifs; mets-les au boulot dès l'entrée en classe, ne perds pas de temps en salamalecs.

Bon courage !

Comment ça s'est passé ?

Personnellement je te conseillerais:
-de ne pas être sympa au début;
-d'avoir un plan de classe (pour commencer, ordre alphabétique) + carnets sur les tables;
-ne pas les laisser s'asseoir tant que tu n'as pas eu le silence.
-d'arriver avec des cours béton, des activités variées qui ne leur laisseront pas le temps de penser à faire autre chose que bosser
-avoir un classeur de punitions toutes prêtes avec des courriers-type (manque de travail, comportement) prêts à être collés dans les carnets;
-ne pas oublier de prendre le nom de ceux dont tu as pris le carnet et les noter dans ton agenda au jour suivant pour leur redemander en début de cours.
-ne pas crier mais parler d'une voix ferme, jusqu'à ce que tu obtiennes ce que tu as demandé.

Ce sont les petits trucs qui m'ont aidée, moi, à prendre le dessus. Maintenant je n'ai quasiment plus de problèmes. Mais au début, crois-moi, j'étais comme toi ! Ce que dit et pense ton CDE, tu t'en fiches, tu le feras changer d'avis.
Et tu ne va spas abandonner comme ça

On a bien pensé à toi : cela s'est-il bien passé ?

J'espère que la reprise a été moins rude que tu ne le craignais. On attend de tes nouvelles.

Pas toujours facile la discipline, ça dépend des classes. Je suis TZR de Lettres Modernes, ça ne m'aide pas non plus et cette année, j'ai une 3è chiante à propos de laquelle j'ai déjà posté : le problème est que j'en suis au 4è plan de classe, qu'ils sont une quinzaine à être bavards et donc pour les sanctions, c'est difficilement gérable...
Courage.

Bonjour à tous
toute occupée à ma reprise, j'ai laissé tombé un peu le fil des réponses, merci pour vos interventions, ma reprise s'est passée : 4 h non stop : 2 h d'affilée avec des cinquièmes puis des quatrièmes ...je trouve ça long 2 h à la suite, à ce propos si vous pouvez me donner des idées pour gérer au mieux le temps et rentabiliser les élèves seront à recadrer rapidement, j'ai une avs dans une classe, cela me gêne un peu, car cela sera un regard exterieur ... Bref l'ambiance parait toujours moyenne, mes monstres de l'année dernière m'ont regardé d'un oeil morne ... J'espère qu'à la première sanction mon chef me suivra, c'est ce qui me fait peur ...
Pour parler de psychologie et de mon caractère, j'en suis à ma cinquième année d'enseignement, mais l'année dernière a été un pic dans la galère (vive le collège), j'ai tendance à toujours retarder la sanction, j'annonce et puis ...Grosse erreur... Pour la confiance en moi, je veux bien des cours lol
parait il qu'il existe des structures d'aide au rectorat mais si c'est des iufm bis non merci

et Lynette, j'aime bien ton plan d'action, je m'y tiens

je confirme que le collège, c'est dur.
Je l'ai quitté pour du lycée mais pendant 5 ans , j'y ai souffert!
Moi aussi, j'ai eu tendance à menacer et ne pas sévir.
Maintenant, encore, je ne sévis pas vite mais dans mon lycée , personne ne sanctionne !
C'est encore dur pour moi après 10 ans car les élèves eux aussi sont de moins en moins attentifs, bosseurs, sérieux.

Je pense que j'aurais toujours un peu de mal car c'est ma nature de ne pas être sévère.

Vous savez, on peut sévir vite sans que cela soit très profitable, les élèves ne se gênent pas pour râler, on se les met à dos et puis, ça devient ingérable. J'ai déjà collé un mercredi matin des 4è qui n'avaient pas cours, ça ne les a pas empêchés d'être bavards...

oui je crois que les élèves craignent de moins en moins les sanctions et on peut se les mettre à dos si on abuse trop des sanctions.