- fame59Niveau 9
Voilà.
Je m'arrache les cheveux.
Je me demande à quoi servent les heures de grammaire que je fais avec mes élèves..... Ils sont incapables de se reservir de ce que nous avons étudié en langue pour le réinvestir lors d'une expression écrite.
Alors, je me dis que ces heures de labeur ne servent à rien .......
Je relève des phrases du genre :
La chaise que je suis assis dessus...
Le sac à ma mère...
Des propositions subordonnées qui s'enchaînent à l'infini, sans aucune trace de principale à l'horizon .......
Je suis dépitée ......
Est-ce que je fais mal mon travail ?
Si la grammaire n'a pas pour but une meilleure qulité d'expression, à quoi sert-elle ??
Je m'arrache les cheveux.
Je me demande à quoi servent les heures de grammaire que je fais avec mes élèves..... Ils sont incapables de se reservir de ce que nous avons étudié en langue pour le réinvestir lors d'une expression écrite.
Alors, je me dis que ces heures de labeur ne servent à rien .......
Je relève des phrases du genre :
La chaise que je suis assis dessus...
Le sac à ma mère...
Des propositions subordonnées qui s'enchaînent à l'infini, sans aucune trace de principale à l'horizon .......
Je suis dépitée ......
Est-ce que je fais mal mon travail ?
Si la grammaire n'a pas pour but une meilleure qulité d'expression, à quoi sert-elle ??
- henrietteMédiateur
Je pense qu'au départ la grammaire ne fait pas de miracle sur l'expression : quand les mauvaises habitudes sont là...
Par contre, si tu cibles beaucoup les productions attendues, avec des amorces de phrases ou des constructions à utiliser, ou des textes courts à imiter en ayant mis en relief telle ou telle construction, et en limitant la longueur des productions de façon drastique, alors les élèves peuvent plus efficacement réinvestir ce qui a été étudié tant en vocabulaire qu'en ortho/gram. Il faut à tout prix briser le réflexe "logorrhée" de l'écriture au kilomètre que personne - ni eux, ni toi - ne peut ensuite corriger efficacement : si c'est trop long, il y aura tant de fautes qu'ils ne pourront même plus se relire efficacement.
De puis que je mets cela en place, je note des progrès chez les élèves. Certes, on est très loin des rédactions d'une ou deux pages dont parlent les IO, mais je m'en fiche : deux pages de m****e, où est l'intérêt ? Là au moins ils arrivent à rester attentifs à la qualité de l'expression et à l'intérêt du contenu, qui n'est pas un ramassis délayé de pseudo-péripéties.
Et puis la maîtrise de la grammaire n'a pas pour moi comme but premier une meilleure expression : c'est un regard logique sur sa langue qu'on envisage comme un système cohérent et rationnel, cela développe la capacité d'analyse, et cela pose des jalons indispensables à l'apprentissage des autres langues. La meilleure expression dépend de bon nombre d'autres facteurs que simplement la grammaire (la richesse du vocabulaire, la lecture...).
Donc à mon avis, ne cède pas au découragement : enseigner la grammaire de façon cohérente et précise est une nécessité, même si tu n'en vois pas le "retour sur investissement" immédiatement.
Par contre, si tu cibles beaucoup les productions attendues, avec des amorces de phrases ou des constructions à utiliser, ou des textes courts à imiter en ayant mis en relief telle ou telle construction, et en limitant la longueur des productions de façon drastique, alors les élèves peuvent plus efficacement réinvestir ce qui a été étudié tant en vocabulaire qu'en ortho/gram. Il faut à tout prix briser le réflexe "logorrhée" de l'écriture au kilomètre que personne - ni eux, ni toi - ne peut ensuite corriger efficacement : si c'est trop long, il y aura tant de fautes qu'ils ne pourront même plus se relire efficacement.
De puis que je mets cela en place, je note des progrès chez les élèves. Certes, on est très loin des rédactions d'une ou deux pages dont parlent les IO, mais je m'en fiche : deux pages de m****e, où est l'intérêt ? Là au moins ils arrivent à rester attentifs à la qualité de l'expression et à l'intérêt du contenu, qui n'est pas un ramassis délayé de pseudo-péripéties.
Et puis la maîtrise de la grammaire n'a pas pour moi comme but premier une meilleure expression : c'est un regard logique sur sa langue qu'on envisage comme un système cohérent et rationnel, cela développe la capacité d'analyse, et cela pose des jalons indispensables à l'apprentissage des autres langues. La meilleure expression dépend de bon nombre d'autres facteurs que simplement la grammaire (la richesse du vocabulaire, la lecture...).
Donc à mon avis, ne cède pas au découragement : enseigner la grammaire de façon cohérente et précise est une nécessité, même si tu n'en vois pas le "retour sur investissement" immédiatement.
- doctor whoDoyen
Entièrement d'accord avec Henriette. Je fait faire des rédacs de 15, 20 lignes au max, et je note quelques progrès.
Et pour la grammaire, il n'est pas inutile de faire quelques exercices de rédac en plus que ceux de repérage. On peut aussi enchaîner une leçon de grammaire et un cours de rédaction qui utilise le point en question. La semaine dernière, mes 5è ont fait un portrait de Renart (12 lignes au max) après qu'on a étudié attribut du sujet et COD, ce qui m'a donné l'occasion de voir différents types de phrase utilisable dans ce genre de rédac.
Et pour la grammaire, il n'est pas inutile de faire quelques exercices de rédac en plus que ceux de repérage. On peut aussi enchaîner une leçon de grammaire et un cours de rédaction qui utilise le point en question. La semaine dernière, mes 5è ont fait un portrait de Renart (12 lignes au max) après qu'on a étudié attribut du sujet et COD, ce qui m'a donné l'occasion de voir différents types de phrase utilisable dans ce genre de rédac.
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- fame59Niveau 9
J'entends bien ce que vous dites, mais j'ai l'impression de le faire déjà ... chacune de mes leçons de grammaire se termine par une expression écrite de 10-15 lignes.......
mais sur la durée, il ne leur reste RIEN !!! C'est hallucinant ! !
On a étudié la fonction sujet en janvier et début février, ils sont capables de me pondre une phrase sans sujet .....
Franchement, je suis perplexe .....
Peut-être faut-il leur faire apprendre qques structures de phrases par coeur, pour qu'ils puissent avoir un canevas en tête ?
mais sur la durée, il ne leur reste RIEN !!! C'est hallucinant ! !
On a étudié la fonction sujet en janvier et début février, ils sont capables de me pondre une phrase sans sujet .....
Franchement, je suis perplexe .....
Peut-être faut-il leur faire apprendre qques structures de phrases par coeur, pour qu'ils puissent avoir un canevas en tête ?
- retraitéeDoyen
Je crois qu'il faut être patient et savoir attendre.
Cela me fait penser aux élèves qui, après avoir bossé quinze jours, baissaient les bras parce que leurs notes ne s'amélioraient pas. Je leur disais qu'il fallait plusieurs mois d'efforts pour que cela s'améliore.
Continue, nous en reparlerons en juin.
Cela me fait penser aux élèves qui, après avoir bossé quinze jours, baissaient les bras parce que leurs notes ne s'amélioraient pas. Je leur disais qu'il fallait plusieurs mois d'efforts pour que cela s'améliore.
Continue, nous en reparlerons en juin.
- fame59Niveau 9
retraitée a écrit:Je crois qu'il faut être patient et savoir attendre.
Cela me fait penser aux élèves qui, après avoir bossé quinze jours, baissaient les bras parce que leurs notes ne s'amélioraient pas. Je leur disais qu'il fallait plusieurs mois d'efforts pour que cela s'améliore.
Continue, nous en reparlerons en juin.
J'ai l'impression qu'il faut avoir la foi pour enseigner ........ et , par ailleurs, la patince n'est vraiment mais alors vraiment PAS mon fort !
mais je remonterai ce poste en juin !
- V.MarchaisEmpereur
Entièrement d'accord avec Henriette... et avec Retraitée.
Nous voyons toujours, par déformation professionnelle, ce qui ne va pas dans les copies, et nous ne remarquons pas toujours les progrès des élèves. Donne-leur du temps et n'hésite pas à photocopier quelques copies pour mesurer vraiment la différence entre ce que les élèves écrivent en septembre et ce qu'ils écrivent en juin. Je l'avais fait pour le besoin des évaluations SLECC et, pour certains élèves, c'était éloquent : même si leurs copies étaient encore loin d'être parfaites, on voyait des progrès en voca, dans la structuration des idées, et même dans les efforts sur l'orthographe.
Oui, il faut avoir la foi.
Bon courage !
Nous voyons toujours, par déformation professionnelle, ce qui ne va pas dans les copies, et nous ne remarquons pas toujours les progrès des élèves. Donne-leur du temps et n'hésite pas à photocopier quelques copies pour mesurer vraiment la différence entre ce que les élèves écrivent en septembre et ce qu'ils écrivent en juin. Je l'avais fait pour le besoin des évaluations SLECC et, pour certains élèves, c'était éloquent : même si leurs copies étaient encore loin d'être parfaites, on voyait des progrès en voca, dans la structuration des idées, et même dans les efforts sur l'orthographe.
Oui, il faut avoir la foi.
Bon courage !
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