Aujourd'hui, j'ai pleuré en cours...

...quand Kévin, pauvre gosse de ma 6è d'affreux, a lu devant toute la classe, après m'en avoir demandé l'autorisation, un petit texte qu'il avait rédigé, sans en parler à quiconque...
Texte où il explique que ça le rend triste de créer des problèmes et que tout ce qu'il veut veut..c'est faire plaisir aux professeurs et avoir des amis.. pour finir en promettant qu'il va faire tout ce qu'il peut pour être sage et ne plus ennuyer personne.

Non, je n'ai pas pu retenir mes larmes. Encore moins en pensant aux écorchures sur le torse qu'il m'a montrées hier parce que le fils de sa "tante" (sa famille d'accueil) l'a "poussé pour s'amuser" contre une porte...

La vie est une chienne.

Et je vais longtemps laisser au mur le texte de Kévin, qu'il était tellement fier d'afficher, pour officialiser sa promesse à la classe...

Oh que je te comprends....
C'est peut-être ce qu'il y a de plus difficile, de plus usant, dans ce métier : être confronté à la détresse de gamins pour lesquels on ne peut presque rien faire.

Soulagement à la lecture du post, compte-tenu du titre et de ton récent blues, je craignais un GROS craquage...
C'est aussi pour cela, que j'aime ma nouvelle vie de TZR, je crois que je préfère ne pas savoir...C'est égoïste, mais c'est le prix que je dois payer pour faire mon boulot comme un boulot.

C'est vrai, il faut apprendre à se préserver.
Et pour bien connaître une infirmière scolaire, je ne voudrais pas faire son boulot pour tout l'or du monde...

Merci de t'être inquiétée Mel...

J'avoue que je suis partagée.. connaître ces gamins, et peut-être être une des rares personnes qui se soucient d'eux et leur épargnent de vivre pire (j'ose y croire), beh c'est une "bonne chose"... et en même temps..oui, que c'est dur de se prendre la misère du monde comme ça en pleine face tout le temps...

Pour terminer l'anecdote...
Juste après la lecture de kévin, une élève m'a posé une question sur je ne sais plus quoi, je lui ai répondu par un petit "ouaip...". Une élève a réagi en s'exclamant: "Mais Madame, on dit pas "ouais", on dit "oui"!" (au moins, elle aura retenu ça de mes cours...lol), et j'ai entendu une autre lui répondre: "Mais chuuuuuuteuh.....elle est émue!" ....

Sont chiants.... mais j'arrive pas à les détester.

Audrey a écrit:Merci de t'être inquiétée Mel...

J'avoue que je suis partagée.. connaître ces gamins, et peut-être être une des rares personnes qui se soucient d'eux et leur épargnent de vivre pire (j'ose y croire), beh c'est une "bonne chose"... et en même temps..oui, que c'est dur de se prendre la misère du monde comme ça en pleine face tout le temps...

Pour terminer l'anecdote...
Juste après la lecture de kévin, une élève m'a posé une question sur je ne sais plus quoi, je lui ai répondu par un petit "ouaip...". Une élève a réagi en s'exclamant: "Mais Madame, on dit pas "ouais", on dit "oui"!" (au moins, elle aura retenu ça de mes cours...lol), et j'ai entendu une autre lui répondre: "Mais chuuuuuuteuh.....elle est émue!" ....

Sont chiants.... mais j'arrive pas à les détester.

Ben dis donc, ça te fait quand même deux belles émotions à mettre en réserve pour les coups durs dans la même journée...!
On fait un beau métier quand même (même si c'est dur, avec les élèves, avec l'administration, avec ces p....s de gouvernements qui nous plombent, avec cette fichue opinion publique qui nous crache dessus et nous envie)...
Mais oui c'est le plus beau métier du monde !

Plus beau métier du monde, non, j'irai pas jusque là.
Je pense que n'importe quel métier reposant sur de l'humain (médecin, enseignant, éduc, avocat même, si si...ça peut!) peut procurer ce genre d'émotion... et j'ai du mal à considérer comme plus beau métier du monde un job où dans la même journée, je peux vivre ça en classe, et 10 minutes après, me faire menacer par un élève.

Y'a pas de plus beau métier du monde...
La vie est une chienne, comme tu le disais au début.
Mais haut les cœurs ! La vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie !

Je comprends ton émotion. Un beau moment, que nous racontes là.

Et je partage ce que tu dis là :

J'avoue que je suis partagée.. connaître ces gamins, et peut-être être
une des rares personnes qui se soucient d'eux et leur épargnent de
vivre pire (j'ose y croire), beh c'est une "bonne chose"... et en même
temps..oui, que c'est dur de se prendre la misère du monde comme ça en
pleine face tout le temps...

oui c'est dur. Mais voilà un bel encouragement, dont je te remercie de nous faire profiter.

Moi aussi j'ai eu peur, en lisant ton titre... Soulagée.
C'est un beau moment que tu nous offres, un de ceux à garder quand on ne sait plus tellement pourquoi on est là (je suis en plein dedans, en ce moment).

Ravie d'avoir remonté le moral de quelques-unes...

J'avoue que je suis encore très inquiète pour le loulou, les sitatutions d'enfants placés en famille d'accueil sont vraiment difficile à éclaircir et à gérer...

Mais au moins, des gens se soucient de Kevin.

Je suis aussi rassurée que ce ne soit pas un "craquage".
Que ton petit sixième ait fait la relation entre ton émotion et ton petit "ouaip" en dit long aussi sur leur finesse et la qualité de relation entre vous.

Comme les autres, je craignais que tu avais craqué en cours suite à une agression ou à un autre incident.
Alors, quel soulagement quand j'ai vu que ces larmes étaient dues à l'émotion.
Un petit morceau de bonheur ... Et je te rejoins sur les enfants placés en famille d'accueil, il y en a 4-5 par classe chez nous.