- EsméraldaGrand sage
Auriez-vous aussi un poème lyrique qui contiennent "pas mal" de figures
intéressantes ??? Et qui plaisent un minimum à des 3èmes plus que poussifs si j'ose dire ! Je ne sais vraiment pas quoi faire pour faire réagir
mes 3ème, après avoir étudié un sonnet ( Qu'il est doux ...") de Musset et "Green" de Verlaine.
intéressantes ??? Et qui plaisent un minimum à des 3èmes plus que poussifs si j'ose dire ! Je ne sais vraiment pas quoi faire pour faire réagir
mes 3ème, après avoir étudié un sonnet ( Qu'il est doux ...") de Musset et "Green" de Verlaine.
- MéluEmpereur
Vieille Chanson du Jeune Temps, d'Hugo, mais ils ont du mal à comprendre l'implicite (pourtant évident) Une fois "décodé", ça les amuse. Enfin, presque...
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"Pourquoi sommes-nous au monde, sinon pour amuser nos voisins et rire d'eux à notre tour ?"
[ Jane Austen ] - Extrait de Orgueil et préjugés
- MSFidèle du forum
D'accord avec Mélu, j'ai fait ce poème l'an dernier avec une classe de faibles et ça a assez bien marché. Il y a un BB dans le Fleurs d'encre me semble-t-il.
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Pas de deuxième année d'IUFM!
- CelebornEsprit sacré
Demain dès l'aube ? Il fonctionne toujours, celui-là, non ?
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- MéluEmpereur
Je dois pouvoir l'envoyer si tu veux.
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"Pourquoi sommes-nous au monde, sinon pour amuser nos voisins et rire d'eux à notre tour ?"
[ Jane Austen ] - Extrait de Orgueil et préjugés
- cannelle21Grand Maître
J'ai fait "les séparés" de Marceline Desbordes Valmore avec ma classe de troisième chiante... et bien il y en a même une qui s'est mise à pleurer
- EsméraldaGrand sage
Je crois qu'il est dans un manuel, mais lequel???
- MéluEmpereur
Envoyé !
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"Pourquoi sommes-nous au monde, sinon pour amuser nos voisins et rire d'eux à notre tour ?"
[ Jane Austen ] - Extrait de Orgueil et préjugés
- EsméraldaGrand sage
Dis Cannelle, tu pourrais m'en dire un peu plus sur ta séance ?
- cristalExpert spécialisé
Mélu a écrit:Vieille Chanson du Jeune Temps, d'Hugo, mais ils ont du mal à comprendre l'implicite (pourtant évident) Une fois "décodé", ça les amuse. Enfin, presque...
+1
- cristalExpert spécialisé
Je pense également à Poème à Lou (l'accrostiche)
- cannelle21Grand Maître
I- tout d'abord lecture assez neutre
N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre.
Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau.
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
Et frapper à mon coeur, c'est frapper au tombeau.
N'écris pas !
N'écris pas. N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.
Ne demande qu'à Dieu... qu'à toi, si je t'aimais !
Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes,
C'est entendre le ciel sans y monter jamais.
N'écris pas !
N'écris pas. Je te crains ; j'ai peur de ma mémoire ;
Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent.
Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire.
Une chère écriture est un portrait vivant.
N'écris pas !
N'écris pas ces doux mots que je n'ose plus lire :
Il semble que ta voix les répand sur mon coeur ;
Que je les vois brûler à travers ton sourire ;
Il semble qu'un baiser les empreint sur mon coeur.
N'écris pas !
II- puis analyse
* la question de l'adresse à celui qui est absent: ou comment l'écriture peut suppléer à l'absence
* le champ lexical de l'amour intimement lié à la mort
* les figures de style: antithèses qui structurent le texte entre un avant et un après
III- Relecture
j'utilise le video pour projeter le texte. Les élèves doivent proposer une lecture du texte par deux :
* quels mots peuvent être mis en valeur / ceux auxquels ils font écho
* quel crescendo
* la structure générale
Mise en voix finale et mise en scène si bonne classe avec une BIP (brigade d'intervention poétique: mes élèves interviennent dans les classes de mes collègues pour proposer la lecture d'un poème)
N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre.
Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau.
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
Et frapper à mon coeur, c'est frapper au tombeau.
N'écris pas !
N'écris pas. N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.
Ne demande qu'à Dieu... qu'à toi, si je t'aimais !
Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes,
C'est entendre le ciel sans y monter jamais.
N'écris pas !
N'écris pas. Je te crains ; j'ai peur de ma mémoire ;
Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent.
Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire.
Une chère écriture est un portrait vivant.
N'écris pas !
N'écris pas ces doux mots que je n'ose plus lire :
Il semble que ta voix les répand sur mon coeur ;
Que je les vois brûler à travers ton sourire ;
Il semble qu'un baiser les empreint sur mon coeur.
N'écris pas !
II- puis analyse
* la question de l'adresse à celui qui est absent: ou comment l'écriture peut suppléer à l'absence
* le champ lexical de l'amour intimement lié à la mort
* les figures de style: antithèses qui structurent le texte entre un avant et un après
III- Relecture
j'utilise le video pour projeter le texte. Les élèves doivent proposer une lecture du texte par deux :
* quels mots peuvent être mis en valeur / ceux auxquels ils font écho
* quel crescendo
* la structure générale
Mise en voix finale et mise en scène si bonne classe avec une BIP (brigade d'intervention poétique: mes élèves interviennent dans les classes de mes collègues pour proposer la lecture d'un poème)
- EsméraldaGrand sage
Merci Cannelle, j'avais oublié que c'était ce texte, mis en chanson par J. Clerc. En fait, ta démarche me semble bien compliquée et déroutante pour mes élèves... Je ne le sens pas trop ( ou alors je le donnerai en lecture cursive, à voir ) Je pense au Pont Mirabeau maintenant... J'hésitais car j'ai une redoublante, mais bof, j'ai l'impression qu'elle ne s'en rendrait pas compte !!
- CelebornEsprit sacré
Le Pont Mirabeau, c'est tellement magnifique que ce serait dommage de nepas le faire juste à cause d'une redoublante.
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- EsméraldaGrand sage
Ben oui, c'est ce que je me dis aussi, j'avais même envie de leur passer les versions chantées ... D'ailleurs je me demandais s'il y avait moyen de télécharger ...
- retraitéeDoyen
J'ai travaillé ces textes et ils ont plu.
Dans le second, tu ne manqueras ni de comparaisons, ni de métaphores, et tu pourrais leur passer "Que serais-je sans toi"!
Louis ARAGON
LES YEUX ET LA MÉMOIRE (1953)
À l’auteur du Cheval roux
QUE LA VIE EN VAUT LA PEINE
C’est une chose étrange à la fin que le monde
Un jour je m’en irai sans en avoir tout dit
Ces moments de bonheur ces midis d’incendie
La nuit immense et noire aux déchirures blondes
Rien n’est si précieux peut-être qu’on le croit
D’autres viennent Ils ont le cœur que j’ai moi-même
Ils savent toucher l’herbe et dire je vous aime
Et rêver dans le soir où s’éteignent des voix
D’autres qui referont comme moi le voyage
D’autres qui souriront d’un enfant rencontré
Qui se retourneront pour leur nom murmuré
D’autres qui lèveront les yeux vers les nuages
Il y aura toujours un couple frémissant
Pour qui ce matin-là sera l’aube première
Il y aura toujours l’eau le vent la lumière
Rien ne passe après tout si ce n’est le passant
C’est une chose au fond que je ne puis comprendre
Cette peur de mourir que les gens ont en eux
Comme si ce n’était pas assez merveilleux
Que le ciel un instant nous ait paru si tendre
Oui je sais cela peut sembler court un moment
Nous sommes ainsi faits que la joie et la peine
Fuient comme un vin menteur de la coupe trop pleine
Et la mer à nos soifs n’est qu’un commencement
Mais pourtant malgré tout malgré les temps farouches
Le sac lourd à l’échine et le cœur dévasté
Cet impossible choix d’être et d’avoir été
Et la douleur qui laisse une ride à la bouche
Malgré la guerre et l’injustice et l’insomnie
Où l’on porte rongeant votre cœur ce renard
L’amertume et Dieu sait si je l’ai pour ma part
Porté comme un enfant volé toute ma vie
Malgré la méchanceté des gens et les rires
Quand on trébuche et les monstrueuses raisons
Qu’on vous oppose pour vous faire une prison
De ce qu’on aime et de ce qu’on croit un martyre
Malgré les jours maudits qui sont des puits sans fond
Malgré ces nuits sans fin à regarder la haine
Malgré les ennemis les compagnons de chaînes
Mon Dieu mon Dieu qui ne savent pas ce qu’ils font
Malgré l’âge et lorsque soudain le cœur vous flanche
L’entourage prêt à tout croire à donner tort
Indifférent à cette chose qui vous mord
Simple histoire de prendre sur vous sa revanche
La cruauté générale et les saloperies
Qu’on vous jette on ne sait trop qui faisant école
Malgré ce qu’on a pensé souffert les idées folles
Sans pouvoir soulager d’une injure ou d’un cri
Cet enfer Malgré tout cauchemars et blessures
Les séparations les deuils les camouflets
Et tout ce qu’on voulait pourtant ce qu’on voulait
De toute sa croyance imbécile à l’azur
Malgré tout je vous dis que cette vie fut telle
Qu’à qui voudra m’entendre à qui je parle ici
N’ayant plus sur la lèvre un seul mot que merci
Je dirai malgré tout que cette vie fut belle
PROSE DU BONHEUR ET D'ELSA
(…)
Comme un battoir laissé dans le bleu des lessives
Un chant dans la poitrine à jamais enfoui
L'ombre oblique d'un arbre abattu sur la rive
Que serais-je sans toi qu'un homme à la dérive
Au fil de l'étang mort une étoupe rouie
Ou l'épave à vau-l'eau d'un temps évanoui
J'étais celui qui sait seulement être contre
Celui qui sur le noir parie à tout moment
Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant
Que serais-je sans toi que ce balbutiement
Un bonhomme hagard qui ferme sa fenêtre
Le vieux cabot parlant des anciennes tournées
L'escamoteur qu'on fait à son tour disparaître
Je vois parfois celui que je n'eus manqué d'être
Si tu n'étais venue changer ma destinée
Et n'avais relevé le cheval couronné
Je te dois tout je ne suis rien que ta poussière
Chaque mot de mon chant c'est de toi qu'il venait
Quand ton pied s'y posa je n'étais qu'une pierre
Ma gloire et ma grandeur seront d'être ton lierre
Le fidèle miroir où tu te reconnais
Je ne suis que ton ombre et ta menue monnaie
J'ai tout appris de toi sur les choses humaines
Et j'ai vu désormais le monde à ta façon
J'ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines
Comme on lit dans le ciel les étoiles lointaines
Comme au passant qui chante on reprend sa chanson
J'ai tout appris de toi jusqu'au sens du frisson
J'ai tout appris de toi pour ce qui me concerne
Qu'il fait jour à midi qu'un ciel peut être bleu
Que le bonheur n'est pas un quinquet de taverne
Tu m'as pris par la main dans cet enfer moderne
Où l'homme ne sait plus ce que c'est qu'être deux
Tu m'as pris par la main comme un amant heureux
(…)
ARAGON, Le Roman inachevé.
Dans le second, tu ne manqueras ni de comparaisons, ni de métaphores, et tu pourrais leur passer "Que serais-je sans toi"!
Louis ARAGON
LES YEUX ET LA MÉMOIRE (1953)
À l’auteur du Cheval roux
QUE LA VIE EN VAUT LA PEINE
C’est une chose étrange à la fin que le monde
Un jour je m’en irai sans en avoir tout dit
Ces moments de bonheur ces midis d’incendie
La nuit immense et noire aux déchirures blondes
Rien n’est si précieux peut-être qu’on le croit
D’autres viennent Ils ont le cœur que j’ai moi-même
Ils savent toucher l’herbe et dire je vous aime
Et rêver dans le soir où s’éteignent des voix
D’autres qui referont comme moi le voyage
D’autres qui souriront d’un enfant rencontré
Qui se retourneront pour leur nom murmuré
D’autres qui lèveront les yeux vers les nuages
Il y aura toujours un couple frémissant
Pour qui ce matin-là sera l’aube première
Il y aura toujours l’eau le vent la lumière
Rien ne passe après tout si ce n’est le passant
C’est une chose au fond que je ne puis comprendre
Cette peur de mourir que les gens ont en eux
Comme si ce n’était pas assez merveilleux
Que le ciel un instant nous ait paru si tendre
Oui je sais cela peut sembler court un moment
Nous sommes ainsi faits que la joie et la peine
Fuient comme un vin menteur de la coupe trop pleine
Et la mer à nos soifs n’est qu’un commencement
Mais pourtant malgré tout malgré les temps farouches
Le sac lourd à l’échine et le cœur dévasté
Cet impossible choix d’être et d’avoir été
Et la douleur qui laisse une ride à la bouche
Malgré la guerre et l’injustice et l’insomnie
Où l’on porte rongeant votre cœur ce renard
L’amertume et Dieu sait si je l’ai pour ma part
Porté comme un enfant volé toute ma vie
Malgré la méchanceté des gens et les rires
Quand on trébuche et les monstrueuses raisons
Qu’on vous oppose pour vous faire une prison
De ce qu’on aime et de ce qu’on croit un martyre
Malgré les jours maudits qui sont des puits sans fond
Malgré ces nuits sans fin à regarder la haine
Malgré les ennemis les compagnons de chaînes
Mon Dieu mon Dieu qui ne savent pas ce qu’ils font
Malgré l’âge et lorsque soudain le cœur vous flanche
L’entourage prêt à tout croire à donner tort
Indifférent à cette chose qui vous mord
Simple histoire de prendre sur vous sa revanche
La cruauté générale et les saloperies
Qu’on vous jette on ne sait trop qui faisant école
Malgré ce qu’on a pensé souffert les idées folles
Sans pouvoir soulager d’une injure ou d’un cri
Cet enfer Malgré tout cauchemars et blessures
Les séparations les deuils les camouflets
Et tout ce qu’on voulait pourtant ce qu’on voulait
De toute sa croyance imbécile à l’azur
Malgré tout je vous dis que cette vie fut telle
Qu’à qui voudra m’entendre à qui je parle ici
N’ayant plus sur la lèvre un seul mot que merci
Je dirai malgré tout que cette vie fut belle
PROSE DU BONHEUR ET D'ELSA
(…)
Comme un battoir laissé dans le bleu des lessives
Un chant dans la poitrine à jamais enfoui
L'ombre oblique d'un arbre abattu sur la rive
Que serais-je sans toi qu'un homme à la dérive
Au fil de l'étang mort une étoupe rouie
Ou l'épave à vau-l'eau d'un temps évanoui
J'étais celui qui sait seulement être contre
Celui qui sur le noir parie à tout moment
Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant
Que serais-je sans toi que ce balbutiement
Un bonhomme hagard qui ferme sa fenêtre
Le vieux cabot parlant des anciennes tournées
L'escamoteur qu'on fait à son tour disparaître
Je vois parfois celui que je n'eus manqué d'être
Si tu n'étais venue changer ma destinée
Et n'avais relevé le cheval couronné
Je te dois tout je ne suis rien que ta poussière
Chaque mot de mon chant c'est de toi qu'il venait
Quand ton pied s'y posa je n'étais qu'une pierre
Ma gloire et ma grandeur seront d'être ton lierre
Le fidèle miroir où tu te reconnais
Je ne suis que ton ombre et ta menue monnaie
J'ai tout appris de toi sur les choses humaines
Et j'ai vu désormais le monde à ta façon
J'ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines
Comme on lit dans le ciel les étoiles lointaines
Comme au passant qui chante on reprend sa chanson
J'ai tout appris de toi jusqu'au sens du frisson
J'ai tout appris de toi pour ce qui me concerne
Qu'il fait jour à midi qu'un ciel peut être bleu
Que le bonheur n'est pas un quinquet de taverne
Tu m'as pris par la main dans cet enfer moderne
Où l'homme ne sait plus ce que c'est qu'être deux
Tu m'as pris par la main comme un amant heureux
(…)
ARAGON, Le Roman inachevé.
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