socle commun de compétences

Gryphe a écrit:
cependant il semble qu'on se dirige vers cette validation pour l'an prochain :
autant anticiper et trouver des solutions simples, rationnelles, et peu chronophages.

Tant qu'il y a double évaluation, connaissances et compétences, je préconise à titre personnel la micro-résistance. Ils veulent des petites croix, donnons leurs des petites croix. Surtout ne pas essayer de faire les choses sérieusement ce qui prendrait un temps fou et serait inutile pour les élèves.

La validation des compétences, comme d'ailleurs le socle commun dans son ensemble, a pour but unique de masquer la réalité et de faire croire que l'on a réussi à transformer une carne en cheval de course. Jeune, tu étais en échec. Ton niveau n'a pas changé d'un iota mais tu n'est plus en échec grâce à l'évaluation des compétences. Tu pourras même t'appuyer sur le solide socle commun pour trainer ta nullité au lycée et qui sait à la fac.

Ca me rend cependant vraiment triste de voir remplacer la méritocratie républicaine par la nullocratie postmoderne. Je crois qu'il va falloir être de plus en plus les marranes de l'éducation nationale et pratiquer en douce le culte du savoir dans la classe entre deux grands messes de validation du socle commun.

Tient au fait j'ai des collègues de maths d'un collège proche de chez moi qui viennent de se faire convoquer par le CDE parce que les notes du brevet blanc sont faibles. J'imagine que c'est pour leur dire qu'il va tout faire pour trouver les moyens de les aider à accompagner cette cohorte d'élèves en difficulté...

Gryphe a écrit:

Il ne s'agit pas de faire du zèle ni dans un sens, ni dans l'autre, mais d'essayer de répondre honnêtement aux directives qui nous sont fixées.

Why not? Ce serait ma tendance naturelle de fonctionnaire lorsqu'il n'est pas très satisfait des évolutions.

Mais là c'est plus grave que d'habitude. Ce n'est pas un des habituels machins qui durent deux ou trois ans. Le temps que tu bosses à fond avant qu'une nouvelle mode ne renvoi le dit machin aux poubelles de la pédagogie... genre parcours diversifiés qui deviennent IDD et qui s'éteignent faute de moyens dans 95% des cas. C'est une révolution des pratiques comme l'explique avec beaucoup de clarté Ruthven.

C'est une révolution qui mérite une révolte. "[...]l'expérience de tous les temps a montré, en effet, que les hommes sont plus disposés à tolérer des maux supportables qu'à se faire justice à eux-mêmes en abolissant les formes auxquelles ils sont
accoutumés. Mais lorsqu'une longue suite d'abus et d'usurpations, tendant invariablement au même but, marque le dessein de les soumettre au despotisme absolu, il est de leur droit, il est de leur devoir de rejeter un tel gouvernement et de pourvoir, par de nouvelles
sauvegardes, à leur sécurité future." Déclaration d'indépendance américaine. D'accord, ce n'est qu'une image, mais qu'on ne me dise pas que cela n'a rien à voir avec notre sujet.

Dans la pratique je crois bien que cela va ressembler au B2I. Il faut qu'ils aient le B2I et bien donnons leurs le B2I. Il n'y a que cerains jeunes collègues et les exaltés de la pédagogie pour se ruiner la santé avec le B2I. J'espère que je ne froisse personne mais c'est ce que je constate autour de moi.

fgers a écrit:
Dans la pratique je crois bien que cela va ressembler au B2I. Il faut qu'ils aient le B2I et bien donnons leurs le B2I. Il n'y a que cerains jeunes collègues et les exaltés de la pédagogie pour se ruiner la santé avec le B2I. J'espère que je ne froisse personne mais c'est ce que je constate autour de moi.

+1 !

J'ai un peu peur. Pas mal de collègues sont soit indifférents, soit pour ces grilles de compétences. La note a tellement eu mauvaise presse que n'importe quel système la remplaçant paraît plus juste et moins fastidieux. Le doigt dans l'oeil jusqu'au coude...

D'autant plus le doigt dans l'oeil jusqu'au ... , Dr Who, qu'une formatrice nous a affirmé que ce système ne ferait pas disparaitre les notes, pas du tout, on va nous demander les deux.

Comme vous avez pu le remarquera mes divers messages de relance et d'appels à l'aide dans ce post, je suis assez inquiète et mal à l'aise tout à la fois. C'est dû au fait que l'an dernier on a demandé à mes collègues de 6ème (je n'ai pas ce niveau) d'expérimenter l'éval par compétences, ils en sont sortis épuisés, comme la plupart est très sérieuse ils l'avaient fait à fond, et rien n'en est sorti : pas même d'évocation en conseil de classe, et un stage de formation pour eux, dont ils attendaient à juste titre des conseils, or ils se sont retrouvés en position de formateurs, appelés à faire part de leur expérience...

Alors, cette demande de positionnement qui arrive comme ça, chez ceux qui ont expérimenté ça suscite le refus ou la crainte, et pour quelqu'un comme moi qui n'ai pas vraiment conscience de comment ça va se faire, mais imagine l'usine à gaz et un travail faramineux, pas forcément utile à ce que je lis et entend... De toutes façons je pourrai difficilement fournir plus niveau travail.

Après, si on nous aide avec des grilles, des formations... J'ai lu sur web lettres que certains étaient contents de ce nouveau système (mais eux n'avaient plus les notes...).
Une autre question que les collègues se pose, ce sont les bulletins, quelle réception auprès des parents (dans mon collège il faut déjà traduire les commentaires...). Faut-il vraiment rejeter en bloc ce nouveau système ?
Tu as sans doute raison, fgers, en bons profs nous allons continuer à "pratiquer en douce le culte du savoir dans la classe", mais si c'est pour perdre un temps fou à dissocier avec les moments de réunion, de validation, de bilan...

Pour ce qui est du B2i, chez nous ça marche plutôt bien, on s'est partagé les items et ça s'intègre sans mal dans notre pratique, en tous cas moi ça ne me pose pas de problème. On ne se ruine pas du tout la santé avec ça. Mais c'est vrai que dans nombre d'établissement tout est validé à la fin par le prof de techno ou le CDE. De la grande esbrouffe, donc.

Escusez, j'ai abordé plein de sujets différents, je crois que c'est assez représentatif de l'état de confusion dans le quel je suis. J'ai peur aussi qu'on rentre résignés et sans savoir dans un système qui nous ligotera et nous écrasera de travail, mais il sera trop tard quand on en fera la réelle expérience.

Bonjour !

Juste en trois secondes une réponse aux messages depuis hier.

Je comprends toutes les difficultés et toutes les interrogations évoquées.

Je voyais les choses comme ça : cocher les cases uniquement en respectant la vérité vraie. Et en quelques minutes sans se prendre la tête : pour chaque élève, c'est oui ou c'est non. Point. Pas la peine d'y passer des dizaines d'heures en plus.

Au final, les élèves auront le Brevet s'ils ont 10 ou presque.

Et pour le % de piliers validés... eh bien, je propose de jouer le jeu sans tricher (je ne supporte pas la triche), et de valider ce qui est réellement acquis. On verra bien ce qui ressort.

Pour le reste, il faut se concentrer sur l'essentiel : l'apprentissage des fondamentaux...

Je vais me renseigner sur l'orthodoxie de ce que je propose. Mais il me semble que si on valide honnêtement ce qui est validable... on ne peut pas nous reprocher grand chose.

Voilà, bonne journée !

Gryphe a écrit:Je voyais les choses comme ça : cocher les cases uniquement en respectant la vérité vraie. Et en quelques minutes sans se prendre la tête : pour chaque élève, c'est oui ou c'est non. Point. Pas la peine d'y passer des dizaines d'heures en plus.

Le problème, c'est que cela ne s'évalue pas "en quelques minutes". Il faut réfléchir à la manière d'évaluer telle ou telle compétence, mettre en place des choses qu'on ne faisait pas jusque là. Cela va demander énormément de temps.

Motion sur l'attestation de validation du socle commun que nous avons adoptée au CA dans mon collège :
http://www.lille.snes.edu/IMG/pdf_motion-socle_clg_boris_vian.pdf

Je cite la conclusion (mais il faut lire l'ensemble pour l'argumentation) :

Nous demandons au ministère de préserver le caractère national des programmes et des diplômes, de ne pas persévérer dans la tendance actuelle vers une école à deux vitesses, et de renoncer à rendre obligatoire la validation du socle commun en l’état pour la session 2011 du brevet.

Et une phrase qui me semble essentielle :

Le bricolage local ne saurait être une méthode imposée par une institution censée délivrer des diplômes nationaux, ayant la même valeur partout sur le territoire.

Les 2/3 des profs ont aussi signé la pétition nationale du SNES avec refus de renseigner l'attestation cette année, et nous l'avons faxée à l'IA et au cabinet du recteur :
http://www.snes.edu/petitions/pdf/lettrePetitionCompetences.pdf

neo a écrit:Je confirme que la validation du socle n'a rien d'obligatoire cette année !
Chez nous, nous avons signé le refus collectif de renseigner l'attestation cette année ( http://www.snes.edu/petitions/pdf/lettrePetitionCompetences.pdf ), et on présentera une motion au CA de demain.
Le Principal lui-même nous a dit que ce n'était pas obligatoire cette année (pas d'ordre de l'IA du Nord), et qu'il avait fait remonter à l'IA qu'il ne souhaitait pas qu'on le remplisse cette année au collège. A utiliser dans les autres établissements, puisque c'est officiel : il n' y a pas d'ordre de la part de l'IA pour cette année au Brevet des collèges !
Cela ne l'a pas empêché de faire une demi-journée dite de "solidarité" sur ce p..... de socle, et de demander une synthèse de réflexion dans chaque discipline. J'ai posé une heure d'info syndicale le matin même de cette demi-journée :diable: , on a signé le refus collectif, et on a pris la décision d'indiquer, dans les synthèses, pour les compétences dites transversales : "hors champ disciplinaire" !
L'équipe de lettres a également annexé à la synthèse l'excellente motion de l'APL : http://www.aplettres.org/motion_competences_college.htm , et l'équipe de langues a annexé l'analyse d'une enquête de l'APLV sur le niveau A2, très critique là aussi.

Comment cela se passe-t-il cette année ?