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- IridianeFidèle du forum
Alors personnellement j’ai toujours vouvoyé mes élèves (ils me vouvoient, je les vouvoie, pour moi c’est logique). En revanche, dans les moments de grand énervement contre un.e élève, il m’est arrivé de sortir un « tu », qui par son caractère inhabituel a eu le même effet qu’un gros mot: l’élève s’est calmé tout de suite.
- MoyenCrocoNiveau 10
Pourquoi es tu interloqué ? Pour la méconnaissance du mot ou pour la vulgarité de l'expression ?Fesseur Pro a écrit:MoyenCroco a écrit:Je ne connaissais pas la signification du mot foutre, et ne voyait pas la vulgarité dans l'expression,
- DanskaProphète
MoyenCroco a écrit:Pourquoi es tu interloqué ? Pour la méconnaissance du mot ou pour la vulgarité de l'expression ?Fesseur Pro a écrit:MoyenCroco a écrit:Je ne connaissais pas la signification du mot foutre, et ne voyait pas la vulgarité dans l'expression,
Parce qu'il ne voit pas en quoi l'expression "on s'en fout" est aussi vulgaire, je suppose ? Si tu fais allusion à la connotation sexuelle du terme "foutre", ça fait quand même belle lurette que l'expression "on s'en fout" l'a dépassée - je serais très, très étonnée que tous les gens qui utilisent cette expression soient conscients de son origine !
- mimiNiveau 9
Hum...
Un élève qui " s'en fout"a juste l'impression d'être familier. Il n'a aucune conscience du côté sexuel de l'expression. Quand il veut agresser vraiment, il s'en " bat les couilles",et les filles, dans ces cas là, en sont largement pourvues.
J'ai un ou deux principes.
En situation ordinaire de cours ou franchement détendue je jongle allègrement entre les imparfaits du subjonctif , les "jeunes paltoquets et les andouilles, et autres crétins des Alpilles" et je peux passer en 5 secondes d'un registre à l'autre. Ça détend tout le monde et personne ne rouspète.
Quand je tance collectivement une classe, je suis toujours très correcte.Aucune raison pour baisser le registre de langue.
Quand je m'adresse à un seul élève, itou, tant que ça ne réagis pas vulgairement en face.
Auquel cas, après avoir été parfaitement polie, je peux devenir beaucoup moins policée. Et j' explique .
"Manifestement, tu as 50 mots à ton vocabulaire dont la moitié sont parfaitement orduriers, donc je te traduis dans l 'unique registre de langue que tu comprends ce que je t'ai dit précédemment. " Et là, je massacre.
Dans l'ensemble, ça marche pas mal.
Les gamins savent très bien que si mon registre change en situation tendue, c'est qu'en face il y a eu une énorme incivilité.
Un élève qui " s'en fout"a juste l'impression d'être familier. Il n'a aucune conscience du côté sexuel de l'expression. Quand il veut agresser vraiment, il s'en " bat les couilles",et les filles, dans ces cas là, en sont largement pourvues.
J'ai un ou deux principes.
En situation ordinaire de cours ou franchement détendue je jongle allègrement entre les imparfaits du subjonctif , les "jeunes paltoquets et les andouilles, et autres crétins des Alpilles" et je peux passer en 5 secondes d'un registre à l'autre. Ça détend tout le monde et personne ne rouspète.
Quand je tance collectivement une classe, je suis toujours très correcte.Aucune raison pour baisser le registre de langue.
Quand je m'adresse à un seul élève, itou, tant que ça ne réagis pas vulgairement en face.
Auquel cas, après avoir été parfaitement polie, je peux devenir beaucoup moins policée. Et j' explique .
"Manifestement, tu as 50 mots à ton vocabulaire dont la moitié sont parfaitement orduriers, donc je te traduis dans l 'unique registre de langue que tu comprends ce que je t'ai dit précédemment. " Et là, je massacre.
Dans l'ensemble, ça marche pas mal.
Les gamins savent très bien que si mon registre change en situation tendue, c'est qu'en face il y a eu une énorme incivilité.
- MoyenCrocoNiveau 10
Danska a écrit:MoyenCroco a écrit:Pourquoi es tu interloqué ? Pour la méconnaissance du mot ou pour la vulgarité de l'expression ?Fesseur Pro a écrit:MoyenCroco a écrit:Je ne connaissais pas la signification du mot foutre, et ne voyait pas la vulgarité dans l'expression,
Parce qu'il ne voit pas en quoi l'expression "on s'en fout" est aussi vulgaire, je suppose ? Si tu fais allusion à la connotation sexuelle du terme "foutre", ça fait quand même belle lurette que l'expression "on s'en fout" l'a dépassée - je serais très, très étonnée que tous les gens qui utilisent cette expression soient conscients de son origine !
Je suis d'accord qu'il est utilisé dans le sens familier du terme, et c'est surtout comme ça que je l'utilise. Je ne connaissais pas - a l'époque - le mot foutre dans sa connotation sexuelle, mais c'est ce sens que le parent d'élève sous entendait quand il a fait le rapprochement " on s'en fout // rien a foutre"
- Marie LaetitiaBon génie
horribla a écrit:Vouvoyer les élèves j'y ai pensé. Mais cela ne me vient pas naturellement, rien à faire. Et quand j'entends certains mes collègues qui les vouvoient parler à nos élèves, je réalise que ce n'est pas une recette miracle...
Marie Laetitia, hors zep tu dis tu ou vous ?
J'ai continué à dire "vous". Question d'habitude (pour être honnête, j'ai commencé mes années d'enseignement avec des étudiants, je ne me voyais pas les tutoyer)
Le vouvoiement n'est pas forcément une recette magique. En fait, ce n'en est pas une. Moi, ça me permettait, en ZEP, de garder une forme... "d'élégance", de politesse, dans un univers assez brutal, où il fallait faire gaffe à ne pas se faire cracher dessus dans la cage d'escalier, où les insultes envers les adultes fusaient plusieurs fois par an, où les filles se masculinisaient ou encore se changeaient en plantes vertes gloussantes, pour échapper aux critiques des garçons (c'était un autre monde culturel).
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- DanskaProphète
MoyenCroco a écrit:Je suis d'accord qu'il est utilisé dans le sens familier du terme, et c'est surtout comme ça que je l'utilise. Je ne connaissais pas - a l'époque - le mot foutre dans sa connotation sexuelle, mais c'est ce sens que le parent d'élève sous entendait quand il a fait le rapprochement " on s'en fout // rien a foutre"
Oui enfin là le parent avait vraiment envie de chercher des noises à quelqu'un... Je suis d'accord avec @mimi, un élève (ou un adulte d'ailleurs) qui déclare n'en avoir rien à foutre ne pense pas une seconde à une connotation sexuelle. Il se fiche de quelque chose, c'est tout, et l'expression est extrêmement courante dans la vie quotidienne. Pas très raffinée, certes, mais pas obscène non plus.
- Thierry75Niveau 10
Il y a clairement une différence entre "foutre" (ex : "je l'ai foutue") et "s'en foutre" ("je m'en fous") : cela n'a rien à voir, sans même parler de connotations.
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Le moi est haïssable.
- MoyenCrocoNiveau 10
Danska a écrit:MoyenCroco a écrit:Je suis d'accord qu'il est utilisé dans le sens familier du terme, et c'est surtout comme ça que je l'utilise. Je ne connaissais pas - a l'époque - le mot foutre dans sa connotation sexuelle, mais c'est ce sens que le parent d'élève sous entendait quand il a fait le rapprochement " on s'en fout // rien a foutre"
Oui enfin là le parent avait vraiment envie de chercher des noises à quelqu'un... Je suis d'accord avec @mimi, un élève (ou un adulte d'ailleurs) qui déclare n'en avoir rien à foutre ne pense pas une seconde à une connotation sexuelle. Il se fiche de quelque chose, c'est tout, et l'expression est extrêmement courante dans la vie quotidienne. Pas très raffinée, certes, mais pas obscène non plus.
Je ne fais que donner mon ressenti sur ce qui s'est passé a l'époque ! Mais oui le parent était clairement venu pour demander des comptes et affabuler pour créer des tensions ...
- scot69Modérateur
De toutes façons, celui qui veut faire des histoires trouvera toujours une (mauvaise) raison.
- DhatturaHabitué du forum
Bonjour,
Je me rends compte que ma patience s'amenuise de jour en jour. Je n'en ai plu beaucoup...
Avez-vous des conseils pour la retrouver/préserver ?
Je me rends compte que ma patience s'amenuise de jour en jour. Je n'en ai plu beaucoup...
Avez-vous des conseils pour la retrouver/préserver ?
- uneodysséeNeoprof expérimenté
- se reposer
- prendre du recul
- faire dépendre sa satisfaction de multiples sources, pas seulement de la classe : s’investir dans d’autres activités, quelles qu’elles soient
- se former à la CNV pour identifier ce qui nous atteint tellement, dans ce qui nous fait perdre patience, et trouver des moyens de prendre soin de soi, de «traiter» ce que disent les émotions – certain·es ont du mal à y croire, mais cela a vraiment changé ma pratique qui est beaucoup plus sereine (stage académique, peut-être cela existe-t-il aussi dans ton académie, tu peux te renseigner ; sinon, cela se trouve facilement en dehors)
Courage !
- prendre du recul
- faire dépendre sa satisfaction de multiples sources, pas seulement de la classe : s’investir dans d’autres activités, quelles qu’elles soient
- se former à la CNV pour identifier ce qui nous atteint tellement, dans ce qui nous fait perdre patience, et trouver des moyens de prendre soin de soi, de «traiter» ce que disent les émotions – certain·es ont du mal à y croire, mais cela a vraiment changé ma pratique qui est beaucoup plus sereine (stage académique, peut-être cela existe-t-il aussi dans ton académie, tu peux te renseigner ; sinon, cela se trouve facilement en dehors)
Courage !
- LouisBarthasExpert
Certes, mais le pilote conduit une machine, le détenteur des codes nucléaires porte une valise et le chirurgien opère un corps inanimé. Nos élèves ne sont rien de tout ça. Bien sûr, un dérapage de ces personnes aurait des conséquences autrement plus dramatiques que celui d'un professeur, il n'empêche que nos élèves ne sont pas des objets ou des êtres inanimés.Baldred a écrit:On suppose pour notre tranquillité d'esprit que le chirurgien qui va nous opérer, le pilote qui va poser notre avion ou le détenteur des codes nucléaires ne va pas choisir le mauvais moment pour vriller.
Cette idée - qui cache un fantasme de toute puissance, très présent dans les sciences de l'éducation - d'un professeur supposé entièrement maître de lui-même, capable, par introspection, de trouver les bonnes solutions à la résolution des difficultés avec les élèves - quand on ne lui en fait pas porter la responsabilité - est utopique. Il faut aussi des garanties institutionnelles, trop insuffisantes pour le moment. Le professeur ne devrait pas avoir besoin de côtoyer les limites qui, on le voit, sont sources d'angoisses.
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Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. - Albert Camus
Aller apprendre l'ignorance à l'école, c'est une histoire qui ne s'invente pas ! - Alexandre Vialatte
À quels enfants allons-nous laisser le monde ? - Jaime Semprun
Comme si, tous ceux qui n'approuvent pas les nouveaux abus étaient évidemment partisans des anciens. - Edmund Burke
Versaillais de droite et Versaillais de gauche doivent être égaux devant la haine du peuple. - Manifeste des proscrits de la Commune
- CasparProphète
Il y a quelques années, une classe m'a offert le "diplôme du professeur le plus patient". Ça partait d'une bonne intention mais je ne l'ai pas spécialement bien pris (le prof très/trop gentil). Au moins deux IPR m'ont décrit comme un professeur "calme, qui rassure les élèves", ce qui ne m'empêche pas de bouillir intérieurement ou de me mettre à hurler de temps en temps...(pas trop souvent quand même).
- nicole 86Expert spécialisé
Caspar a écrit:Il y a quelques années, une classe m'a offert le "diplôme du professeur le plus patient". Ça partait d'une bonne intention mais je ne l'ai pas spécialement bien pris (le prof très/trop gentil). Au moins deux IPR m'ont décrit comme un professeur "calme, qui rassure les élèves", ce qui ne m'empêche pas de bouillir intérieurement ou de me mettre à hurler de temps en temps...(pas trop souvent quand même).
En accord avec ton avatar !
- CasparProphète
nicole 86 a écrit:Caspar a écrit:Il y a quelques années, une classe m'a offert le "diplôme du professeur le plus patient". Ça partait d'une bonne intention mais je ne l'ai pas spécialement bien pris (le prof très/trop gentil). Au moins deux IPR m'ont décrit comme un professeur "calme, qui rassure les élèves", ce qui ne m'empêche pas de bouillir intérieurement ou de me mettre à hurler de temps en temps...(pas trop souvent quand même).
En accord avec ton avatar !
J'en change une fois par semaine.
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