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- surfeuseNiveau 8
trompettemarine a écrit:il faut bien dire aux élèves de ne regarder aucune des deux adaptations (Nicloux qui fait un contresens, et Rivette qui fait du Rivette)
J'avais été déçue par le film de Nicloux à sa sortie. Je viens de me forcer à le revoir après m'être à nouveau intéressée de très près au roman. J'ai aussi recherché quelques critiques et je tombe bien d'accord avec l'analyse ci-dessous (au bas de la page) qui signale une pléthore d'incohérences :
http://www.altersexualite.com/spip.php?article762
Du coup, je vais visionner à nouveau attentivement la première adaptation, qui m'avait semblé il y a bien longtemps très fidèle à l'oeuvre de Diderot. L'auteur de cet article n'évoque chez Rivette qu'une carence (tout à fait compréhensible dans le contexte d'avant 68) : ce film "est resté largement en-deça de la composante lesbienne et a donc laissé dans les mémoires une impression fort incomplète" (...) la seule chose qui [lui] manquait [était] l’approfondissement de ce superbe personnage de lesbienne rendue hystérique par la répression sexuelle propre à la religion". Carence que Nicloux n'a pu parvenir à combler. il écrit avec raison : "Isabelle Huppert s’économise dans le rôle pourtant en or de la supérieure d’Arpajon. La scène de l’orgasme et celle du clavecin qui la précède sont inversées et réduites à pas grand-chose, alors que justement, c’est là qu’on attendait que le réalisateur osât ce que ne pouvait oser Rivette !"...
- trompettemarineMonarque
Quand je les aurai mises au propre, je t'enverrai mes L.A. avec plaisir.
- surfeuseNiveau 8
Merci ! D'accord pour échanger nos pratiques !
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"L'école est faite pour libérer les enfants de l'amour de leurs parents. C'est une machine de guerre contre la famille "
" Je ne promettrai donc pas le plaisir, mais je donnerai comme fin la difficulté vaincue." (Alain).
- clo74Niveau 9
Je pensais étudier cette oeuvre en première cette année, mais après une relecture attentive, je crains vraiment les réactions des élèves, voire des parents : ma classe est composée de très bons élèves, qui sauront comprendre les allusions du texte. De plus, plusieurs d'entre eux sont musulmans pratiquants.
Qu'en pensez-vous?
Qu'en pensez-vous?
- trompettemarineMonarque
Je l'étudie régulièrement : j'ai des élèves catholiques intégristes, des musulmans, et des non croyants. Cela n'a jamais posé problème.
La première page est difficile (canular de Diderot).
Je passe souvent pour commencer par la biographie de Diderot : un père qui l' a obligé à être moine et Diderot qui s'enfuit, la soeur de Diderot qui a voulu être soeur et qui est morte folle.
Même si la charge religieuse est réelle, elle reste seulement un aspect : il y a l'enfermement, le thème de la folie, et surtout le thème du corps et de la nécessité de l'homme de vivre en société.
Il faut veiller à ce que les élèves aient la même édition puisqu'il n'y a pas de chapitre.
La difficulté résidera au début surtout sur dans la méconnaissance du sens des mots : religieux, couvent, et moines,...
L'attitude de la mère biologique leur fait prendre tout de suite fait et cause pour Suzanne.
Le sophisme de la dernière mère supérieure n'est pas toujours perçu, mais quand ils s'en rendent compte...
Bref, l'oeuvre, pour la plupart d'entre eux, ne les laissent pas indifférents.
Ce qui m'a le plus gêné, c'est que la collègue qui a interrogé au baccalauréat mes élèves n'avait pas lu l'oeuvre...
En fin je déconseille absolument les deux films : Rivette (C'est du Rivette, pas du Diderot) et Nicloux (contresens total).
La première page est difficile (canular de Diderot).
Je passe souvent pour commencer par la biographie de Diderot : un père qui l' a obligé à être moine et Diderot qui s'enfuit, la soeur de Diderot qui a voulu être soeur et qui est morte folle.
Même si la charge religieuse est réelle, elle reste seulement un aspect : il y a l'enfermement, le thème de la folie, et surtout le thème du corps et de la nécessité de l'homme de vivre en société.
Il faut veiller à ce que les élèves aient la même édition puisqu'il n'y a pas de chapitre.
La difficulté résidera au début surtout sur dans la méconnaissance du sens des mots : religieux, couvent, et moines,...
L'attitude de la mère biologique leur fait prendre tout de suite fait et cause pour Suzanne.
Le sophisme de la dernière mère supérieure n'est pas toujours perçu, mais quand ils s'en rendent compte...
Bref, l'oeuvre, pour la plupart d'entre eux, ne les laissent pas indifférents.
Ce qui m'a le plus gêné, c'est que la collègue qui a interrogé au baccalauréat mes élèves n'avait pas lu l'oeuvre...
En fin je déconseille absolument les deux films : Rivette (C'est du Rivette, pas du Diderot) et Nicloux (contresens total).
- trompettemarineMonarque
Désolée pour mon post précédent. J'avais déjà tout dit !
- surfeuseNiveau 8
Ne vous auto-censurez pas si vous avez très envie d'étudier ce beau roman, conforme aux programmes nationaux et dont la lecture est recommandée, je crois, dans les instructions ministérielles ! Il est d'ailleurs possible d'en trouver des extraits dans les manuels. Mais foin des arguments et de toute justification - la seule valable étant l'intérêt de l'oeuvre littéraire dans le cadre du programme et des objets d'étude croisés ! Je pense qu'il ne faut surtout pas se préoccuper d'éventuelles objections ou remarques négatives, faire preuve de la plus grande fermeté en cas de réactions hostiles, en résumé : faire fi des confessions des familles, qui n'ont pas à limiter votre liberté pédagogique, a fortiori dans un établissement public de notre République laïque...
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