Décision importante à prendre, besoin de conseils

Bonjour,

avant tout, je souhaite être honnête et dire que je suis un membre déja connu sur ce forum, mais que j'emploie ce pseudo pour la question délicate que je vais avoir à trancher dans les jours qui viennent. je préfère ne pas être reconnue.

depuis le début je suis gênée dans ce métier par l'aspect "éducatif" de la chose: j'aime la littérature, l'étudier et la faire étudier, mais le métier, concrétement, c'est plutôt de la gestion d'ados avant de transmettre quoi que ce soit. J'ai mis un peu de temps puis je me suis fait une "carapace" et j'ai affronté les élèves, je m'y suis débrouillée à peu près, même si je comptais les heures.

Depuis un certain temps je ne supporte plus le métier, les rapports avec les élèves sont devenus de plus en plus violents et difficiles, je n'en dormais plus, mangeais plus beaucoup non plus. J'ai été arrêtée un mois, jusqu'au 10 janvier, et là, si je prolonge, c'est le congé longue maladie et la reconversion, difficile, qui se profile. mes parents, qui étaient rassurés me voyant un emploi stable, sont paniqués, et je les comprends.

Concrètement, je suis sous anxiolytiques et pourtant je passe mon temps à pleurer. j'ai peur d'y retourner, bien sûr, de retrouver le bruit, les provocations adolescentes...je suis capable de faire règner la terreur d'ailleurs, et d'obtenir le silence, donc pas de "manque d'autorité" à proprement parler, mais de mauvaises relations avec les élèves, qui font partir les choses en vrille dès que le "mode terreur" n'est plus activé. Et je suis épuisée. marre des ados.

Donc je suis allée voir le médecin du rectorat le 17 décembre et elle m'a dit qu'elle ne me voyait pas reprendre. J'ai une idée de reconversion, dans les bibliothèques, mais évidemment aléatoire, à laquelle j'ajouterai des concours B, si l'échelonnement de salaire est possible (j'attends lundi pour appeler)

Donc deux solutions le 10 janvier:

- reprendre, comme me le conseillent mes parents, pour ne pas que ça devienne plus dur après de revenir, pour ne pas non plus rester à préparer des concours en ruminant un échec, et aussi pour rassurer mes parents. mais l'inconvénient est: combien de temps vais-je tenir? Même sous anxiolytiques et antidépresseurs, (je n'ai que les 1ers pour l'instant) je crains de retrouver la spirale infernale: les nuits sans sommeil à refaire des plans de classe ou des cours, à anticiper, le fait de ne pas manger, de ne penser qu'à cela...pourtant j'ai des activités à côté! mais chaque veille de cours c'est la boule au ventre.Il faut dire que en plus le ppal et le cpe m'ont parlé de mes pb avec les classes, qui sont difficiles avec tous je précise, mais relations houleuses avec moi. Sans compter que je n'étais plus capable de rien faire d'autre: lire, regarder un film, impossible. je risque donc de m'arrêter à nouveau. Mes parents voudraient que je travaille à me reconvertir mais sans décrocher du boulot, ce qui me semble raisonnable, mais je me sens hyper fragile face aux classes.


- ne pas reprendre, la solution la plus hasardeuse. et là c'est le congé long car j'atteindrai les deux tiers du temps où j'ai droit à un plein traitement (complété par la MGEN à 77% du salaire brut, grosso modo 1550 euros) et je demanderai un congé longue maladie. Là, je serai certes sauvée dans un 1er temps mais fichée comme prof à problèmes, avec dossier, etc. Evidemment retsre chez moi à ruminer, en bossant des concours certes, ne va pas arranger mon état. Surtout, la reconversion est difficile; les bibliothéques ou des emplois administratifs, j'ai pensé à SASU en plus, le concours de bibliothécaire d'Etat, et les autres concours possibles, est seulement en 2011, l'an prochain, ça fait long. je ne me vois pas rien faire tout ce temps...sans gage de succès. j'ai été me renseigner sur les postes de réadaptation, mais on m'a dit qu'il y en avait peu.


Bref, mon dilemme est: sauver ma peau et aller vers un avenir hasardeux ou rester, quitte à affronter des classes pas faciles dans un état pas terrible et me retrouver je ne sais pas trop comment à la fin de lannée, si j'y arrive...que me conseilleriez-vous?

Vu ton état, je ne me forcerais pas et je ne reprendrais pas. Par contre, un poste en CDI en réadaptation avec préparation du CAPES de DOC ou de bibliothécaire, c'est un projet solide qui peut être approuvé par le rectorat.

A te lire, j'ai l'impression que ta décision est déjà prise, et que ce ne sera pas de reprendre. Ensuite, je ne suis pas vraiment à même de te donner des conseils sur le sujet... Je ne puis faire mieux que de te souhaiter de tout coeur de t'en sortir le mieux possible !

en CDI on gère toujours les élèves, les docs leur enseignent la recherche doncumentaire...par contre le travail de gestion bibliothécaire me plairait.

Celeborn a écrit:A te lire, j'ai l'impression que ta décision est déjà prise, et que ce ne sera pas de reprendre. Ensuite, je ne suis pas vraiment à même de te donner des conseils sur le sujet... Je ne puis faire mieux que de te souhaiter de tout coeur de t'en sortir le mieux possible !

j'hésite quand même à ne pas reprendre, j'ai été tentée dy aller en me disant qu'au moins je ne baisserais pas les bras, je ne resterais pas à me morfondre...

Que dire? Fais ce que ton coeur te dit. Tu ne dois pas oublier avant que la vie vaut le coup. Est ce réellement le métier qui t'écoeure ou les élèves difficiles? Enseigner au lycée pourrait peut etre te redonner le goût de transmettre ton savoir.
Je suis de tout coeur avec toi et j'espère que tu t'en sortiras.

Pas de solution à t'apporter mais un conseil : mets tes parents "de côté" dans cette décision à prendre. C'est de toi dont il est question et même si tes parents sont bien sûr inquiets, même si cela te touche évidemment,... il est question de toi, de ta vie, de "ton avenir", comme tu le dis. Alors de quoi as-tu vraiment envie, et quelles solutions sont réellement possibles ?
Si reprendre le boulot est inenvisageable dans ton état actuel. La question à se poser n'est plus celle-là. Pose-toi les bonnes questions en fonction de ce que tu ressens et de ce qu'il est possible de faire (ce qu'il est possible de vivre).

Es-tu soutenue par ailleurs ? As-tu un conjoint qui pourrait pour un temps subvenir à VOS besoins (si tu arrêtais vraiment) ?

Je souhaite que 2010 soit pour toi une belle année quelque que soit ta décision. Beaucoup de courage à toi !

Comme Phoenix !
Courage !

Mes parents sont de mon côté, mon père m'a rappelé ce matin qu'ils ne me laiseraient pas tomber, en me recommandant de ne pas faire de bêtises. ma mère culpabilise.

Les métiers que j'ai vraiment envie de faire? Bibliothécaire. mais il y a si peu de postes que, même si je vais tenter, je n'ai pas beaucoup d'autre idée.

j'ai pensé aux concours B, comme Sasu ou assistant des bibliothéques.

Sinon je pense que ce qui cloche c'est ce métier en lui-même, ce qu'il est devenu et continue de devenir: il n'y a aucune classe "facile" et des élèves difficiles dans chaque clase qui sont là pour vous empêcher de faire cours. Les autres, sérieux, je les aime bien mais bon sans plus. le lycée est devenu l'annexe du collège, les classes sont pénibles aussi, voire même le supérieur (témoignage de Lilith en ce sens)

En ce qui concerne le domaine "bibliothèque", sache que dans mon secteur, certaines mairies engagent des personnes pour tenir leur médiathèque; elles n'ont pas besoin d'avoir le concours de suite. Ainsi elles ont le temps de le préparer. C'est un peu sur le principe du contrat. J'avoue aussi qu'il s'agit de petites villes mais quand je vois leurs médiathèques et bibliothèques, j'ai grand plaisir à les fréquenter. Renseigne-toi. Je vais me renseigner de mon coté dès la rentrée si tu veux. Laisse moi une adresse mail pour te contacter.

kaori a écrit:

Sinon je pense que ce qui cloche c'est ce métier en lui-même, ce qu'il est devenu et continue de devenir: il n'y a aucune classe "facile" et des élèves difficiles dans chaque clase qui sont là pour vous empêcher de faire cours.

Tout à fait d'accord avec ce que tu dis. Je ne suis pas encore prête à quitter ce métier. Je tiens à rentabiliser les 2 années horribles qu'il m'a fallu pour avoir le CAPES + l'année de stage tout aussi horrible. Mais je ne me vois pas finir ma vie dans cette profession, en tout cas, pas dans ces conditions. Toute la question est de savoir jusqu'à quand je pourrai supporter ces conditions de travail et ce que je ferai après. Bonne chance et bon courage!

kaori a écrit:Mes parents sont de mon côté, mon père m'a rappelé ce matin qu'ils ne me laiseraient pas tomber, en me recommandant de ne pas faire de bêtises. ma mère culpabilise.

Les métiers que j'ai vraiment envie de faire? Bibliothécaire. mais il y a si peu de postes que, même si je vais tenter, je n'ai pas beaucoup d'autre idée.

j'ai pensé aux concours B, comme Sasu ou assistant des bibliothéques.

Sinon je pense que ce qui cloche c'est ce métier en lui-même, ce qu'il est devenu et continue de devenir: il n'y a aucune classe "facile" et des élèves difficiles dans chaque clase qui sont là pour vous empêcher de faire cours. Les autres, sérieux, je les aime bien mais bon sans plus. le lycée est devenu l'annexe du collège, les classes sont pénibles aussi, voire même le supérieur (témoignage de Lilith en ce sens)

C'est ce genre de remarques que je te recommandais de mettre de côté. Evidemment que les parents demandent de ne pas faire de bêtises ! Mais quelle est la bêtise à ne pas faire ? Rester ou changer ?!

Si tu as des doutes, et si c'est possible, essaie encore de retravailler avec les élèves en demandant dès l'an prochain un autre établissement. Qui sait ?
Si c'est vraiment la fonction que tu exècres, alors tout est dit : trouve ta voie (avec le contexte socio-professionnel actuel) !

c'est gentil! même si je ne suis pas dans le Nord, pourquoi pas? merci!

Mp pour toi.

Je relis mon message et je le trouve un peu rude. Evidemment tout est toujours plus compliqué que cette façon manichéenne de présenter les choses. Mais l'idée générale est à méditer !

Allez courage ! Pense à ta santé surtout !

Tiens, j'aurais pu écrire ce message... J'ai quelques questions à te poser. Libre à toi d'y répondre. Depuis combien de temps enseignes-tu ? Dans quel type d'établissement te trouves-tu ? Es-tu TZR ou en poste fixe ? Quelle est ta relation avec tes collègues ? N'y a-t-il pas (très objectivement) des facteurs externes qui pourraient contribuer à te fragiliser ?

Tu peux essayer de reprendre afin de ne pas avoir de regrets, et si la spirale infernale recommence, te faire arrêter.
Toutes les classes ne sont pas difficiles et il faut vraiment que tu arrives à voir si c'est le métier que tu n'aimes pas, ou les classes auxquelles tu es confrontée. Si ce sont les classes, dis-toi que ça pourrait être différent dans un autre établissement. Nous ne faisons pas le même métier suivant les classes que nous avons et les établissements dans lesquels nous nous trouvons!
Je te souhaite beaucoup de courage en tout cas! Tiens-nous au courant!

tu as pensé au cned? tu dis que tu aimes transmettre mais pas te retrouver face à des classes difficiles, le cned peut être une solution.
Pour le reste, c'est une décision difficile. Courage

myfarenier a écrit:Tiens, j'aurais pu écrire ce message... J'ai quelques questions à te poser. Libre à toi d'y répondre. Depuis combien de temps enseignes-tu ? Dans quel type d'établissement te trouves-tu ? Es-tu TZR ou en poste fixe ? Quelle est ta relation avec tes collègues ? N'y a-t-il pas (très objectivement) des facteurs externes qui pourraient contribuer à te fragiliser ?

j'enseigne depuis 2003 et des débuts difficiles. je suis TZR, en collège à l'année. les collègues, ben certains sont comme moi et en ont marre, on se comprend bien, d'autres se sentent bien dans le job et là c'est un peu l'incompréhension, mais je les envie aussi. les facteurs externes, c'est les ^mêmes que partout: il ne faut pas de vagues...

Je suis d' accord avec toi avec le " Il ne faut pas faire de vagues".
je me demande si au contraire , il ne faudrait pas en faire ......
MAIS PAS SEULS... Peut- être SE REGROUPER et DENONCER . Mais est- ce possible ?
Autrement, tu as le concours pour être secretaire administrative en facs et lycées....
COURAGE !

tu as pensé au cned? tu dis que tu aimes transmettre mais pas te retrouver face à des classes difficiles, le cned peut être une solution

Il faudrait connaître les critères de recrutement du Cned, et je crois qu'ils donnent des priorités en fonction des dossiers médicaux et d'invalidité.

Il faudrait connaître les critères de recrutement du Cned, et je crois qu'ils donnent des priorités en fonction des dossiers médicaux et d'invalidité.

Oui, les places sont chères... à moins d'être gravement handicapé, c'est difficile...

Pas de conseil à te donner, malheureusement.
J'étais dans la même situation que toi il y a 2-3 ans, sauf que je ne suis pas allée voir le médecin du rectorat comme me l'avait conseillé mon chef. J'ai alterné périodes de congés (15 jours-1 mois) et périodes de cours (pas plus d'un mois). Mon bahut a bien essayé de me trouver un remplaçant, mais il a démissionné au bout d'un jour...

Puis j'ai déménagé, changé de région et de public.
ça va mieux, mais je me demande toujours si je vais faire de vieux os dans ce métier.

Je te souhaite beaucoup de courage!

le CNED en effet laisse tomber, de moins en moins de places...

Merci à tous en tout cas!

Comme Lorica, je n'ai pas de conseils à te donner non plus. J'étais aussi dans la même situation après l'obtention du CAPES, déprimée et sous anti-dépresseurs etc...Je ne savais pas non plus quoi faire et finalement j'ai démissionné pour me retrouver MA dans un lycée privé à côté de chez moi, mais où je connaissais tout le monde. Maintenant je suis très heureuse, mais les périodes de doutes ne sont pas faciles..BOn courage à toi