- OdalisqFidèle du forum
Dans Ophélie on trouve au début cette rime qui respecte davantage la graphie que la sonorité... à moins que je ne me trompe dans la prononciation de ces 2 mots.
Qu'en pensez-vous? Merci!
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"There is nothing like staying at home for real comfort." Jane Austen
- KilmenyEmpereur
Oui, il faut brusquer la prononciation. Je préfère modifier celle de "hallalis", sinon lys est prononcé comme "lits" et cela créer un effet un peu étrange....
Hallalisse donc (à moins que Rimbaud n'ait voulu le jeu de mots avec lits!!)
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- ClarianzEmpereur
je fais l'inverse: je prononce [li]
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Mama's Rock
- KilmenyEmpereur
En fait, je prononce isse, mais un isse atténué
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- OdalisqFidèle du forum
Merci à toutes les 2! .... je n'arrive pas à me décider...
@ Kilmeny ta remarque sur le jeu de mots lys/lits est intéressante...en même temps quand Rimbaud a envie de changer l'orthographe d'un mot j'ai cru comprendre qu'il ne se prive pas.
@ clarianz: est-ce que la prononciation "lys" en li est avérée?
Et si l'on prononce les 2 mots de manière différente, a-t-on tort ou peut-on avancer l'idée d'une licence poétique?
@ Kilmeny ta remarque sur le jeu de mots lys/lits est intéressante...en même temps quand Rimbaud a envie de changer l'orthographe d'un mot j'ai cru comprendre qu'il ne se prive pas.
@ clarianz: est-ce que la prononciation "lys" en li est avérée?
Et si l'on prononce les 2 mots de manière différente, a-t-on tort ou peut-on avancer l'idée d'une licence poétique?
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- KilmenyEmpereur
Il faut les prononcer de manière identique.Odalisq a écrit:Merci à toutes les 2! .... je n'arrive pas à me décider...
@ Kilmeny ta remarque sur le jeu de mots lys/lits est intéressante...en même temps quand Rimbaud a envie de changer l'orthographe d'un mot j'ai cru comprendre qu'il ne se prive pas.
@ clarianz: est-ce que la prononciation "lys" en li est avérée?
Et si l'on prononce les 2 mots de manière différente, a-t-on tort ou peut-on avancer l'idée d'une licence poétique?
C'est comme las/ hélas dans Melancholia de Victor Hugo
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- Reine MargotDemi-dieu
je ferais comme Kilmeny...sinon c'est une rime qui selon Murphy montre l'attaque contre les Parnassiens, ou du moins uns distance ironique. Et la rime pour l'oeil n'est que partielle, le y n'étant normalement accepté pour une rime avec i du temps de Rimbaud.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- SessiExpert
C'est une rime "visuelle", ça existe, et on est en droit de ne pas la faire rimer à l'oreille.
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- Tout ce que nous pouvons faire est d'ajouter à la création, le plus que nous le pouvons, pendant que d'autres travaillent à la destruction. C'est ce long, patient et secret effort qui a fait avancer réellement les hommes depuis qu'ils ont une histoire.-
Albert Camus
- OdalisqFidèle du forum
Sessi a écrit:C'est une rime "visuelle", ça existe, et on est en droit de ne pas la faire rimer à l'oreille.
merci sessi! j'ai trouvé d'autres exemples comme chez Baudelaire: encens/sens; et chez Mallarmé: lys/pâlis...
Il ne faut donc pas la faire entendre, d'ailleurs si on la fait oralement on se rend compte que c'est limite ridicule!
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- SessiExpert
De rien, contente d'avoir pu t'aider!
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- ClarianzEmpereur
Donc on prononce [lis] et [alali] ?
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Mama's Rock
- AudreyOracle
Beh oui... et puis franchement "hallalisssss", ça serait ridicule et méga moche...lol
- ClarianzEmpereur
ha, ça, j'ai pas dit le contraire...
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Mama's Rock
- SessiExpert
Trouvé là: http://www.larevuedesressources.org/spip.php?article1355 un article intéressant dont voici un extrait concernant cette rime:
"" L’Écho de la Sorbonne » n’a publié dans un premier temps que les premiers chapitres du traité de Banville. Il est en effet attesté que la revue sera interrompue par la guerre de 1870 et La Commune pendant plus d’un an. La revue reprendra cette publication en novembre 1871 (au moment précis où Rimbaud viendra loger chez Banville !). Au début de son traité Banville énonce ses idées sous la forme de paradoxes et justifie le dogme de la rime riche par cet axiome : « On n’entend dans un vers que le mot à la rime ».Or si les lettres « du Voyant » sont révolutionnaires il n’en est pas moins vrai que dans un premier temps Rimbaud, à partir de mai 1871, rime avec une richesse beaucoup plus grande et respecte davantage la règle édictée par Banville de la consonne d’appui. Les expressions « Quelles rimes, Ô ! quelles rimes ! » placées en marge des poèmes insérés dans la lettre « du Voyant » adressée à Demeny le montrent non sans d’ailleurs une certaine ironie. Ce qui est remarquable c’est que Banville présente précisément le poète comme un voyant soulignant dans son traité les mots « vue » et « visions » tout comme le fera Rimbaud dans sa lettre. Mais pour le Maître du Parnasse c’est seulement par les rimes que le poète exprime ses visions et Rimbaud ne s’en contentera pas. Par ailleurs il épingle toutes les contradictions dont le traité était rempli. C’est dans la seconde lettre adressée à Banville et qui contient le poème « Ce qu’on dit au poète à propos de fleurs » et qui doit se lire en fait comme : « Ce qu’on dit au poète à propos de rimes » qu’une extraordinaire discussion s’engage cette fois directement entre le disciple et le Maître. Je n’en donnerais ici qu’un exemple significatif. Banville avait écrit dans son traité : « Evitez de faire rimer les mots en is us as et os dont l’s final se prononce avec ceux dont l’s final ne se prononce pas ». Il explique que ces rimes défectueuses abondent chez les mauvais poètes, et il montre même des exemples de cette faute chez Hugo qui fait rimer prix avec Lycoris, Assis avec Chrysis et coutelas avec Pallas. Et il ajoute : « de pareilles rimes sont absolument répréhensibles car elles nous obligent à prononcer prisse, assisse, coutelasse même si nous ne sommes pas marseillais et habitant de la Canebière ». A l’inverse, il reprochera encore à Hugo d’avoir écrit Londres sans s pour le faire rimer avec confondre car c’est une licence poétique, et il faut bannir toutes les licences selon lui. A remarquer au sujet de cette critique faite à Hugo que Banville écrit en note : « Rien d’implacable comme un écolier qui prend son maître en faute ». Phrase qui a dû retenir l’attention d’un autre écolier. Banville ajoute que les rimes qui comportent des consonnes muettes au milieu des mots sont correctes et que des termes de sens différent mais qui ont exactement le même son pour l’oreille peuvent rimer ensemble. On comprend, dès lors, que si l’on suit la logique de Banville qui se base sur l’oreille, rien n’empêche par exemple de faire rimer un singulier avec un pluriel quand le s final ne s’entend pas. De plus Banville dans son traité ne cesse de dire que les règles sont des entraves et qu’il faut avoir le courage de s’en libérer. Il ne connaît qu’une obligation celle de bien rimer. Dans sa première lettre à Banville, Rimbaud avait joint le poème « Ophélie » où il faisait rimer lys avec hallalis, puis au dernier vers lys avec cueillis. Est-il permis de penser que si un seul conseil de Banville a été donné à Rimbaud c’est bien celui de mieux faire rimer ses chers et admirables lys. La réplique de Rimbaud est cinglante dans « « Ce qu’on dit... » Ainsi barre t-il ostensiblement le s de jongleurs sur le manuscrit pour donner la rime jongleur / fleurs, faisant rimer un singulier avec un pluriel mettant du même coup en évidence la contradiction de Banville. Mais il y plus encore, car jongleur renvoie à Banville le jongleur de rimes et fleurs aux rimes comme on les a toujours nommées. On touche ici du doigt l’un des aspect du génie de Rimbaud qui amplifie son idée par un effet de mimesis. Il est d’ailleurs significatif que c’est dans lettre « du Voyant » adressée à Paul Demeny que la première rime singulier/ pluriel apparaît avec la rime vert-chou /caoutchous. Les lettres « du Voyant » sont d’ailleurs saturées d’allusions à Banville, la plus évidente est celle des triolets du « Coeur supplicié ». Banville avait en effet utilisé l’ancienne forme de ces triolets moyenâgeux pour la caricature dans les « Odes funambulesques ». Les rimes en esque de ce poème renvoient à un poème de Banville et Abracadabrantesques fait de toute évidence écho à funambulesques."
"" L’Écho de la Sorbonne » n’a publié dans un premier temps que les premiers chapitres du traité de Banville. Il est en effet attesté que la revue sera interrompue par la guerre de 1870 et La Commune pendant plus d’un an. La revue reprendra cette publication en novembre 1871 (au moment précis où Rimbaud viendra loger chez Banville !). Au début de son traité Banville énonce ses idées sous la forme de paradoxes et justifie le dogme de la rime riche par cet axiome : « On n’entend dans un vers que le mot à la rime ».Or si les lettres « du Voyant » sont révolutionnaires il n’en est pas moins vrai que dans un premier temps Rimbaud, à partir de mai 1871, rime avec une richesse beaucoup plus grande et respecte davantage la règle édictée par Banville de la consonne d’appui. Les expressions « Quelles rimes, Ô ! quelles rimes ! » placées en marge des poèmes insérés dans la lettre « du Voyant » adressée à Demeny le montrent non sans d’ailleurs une certaine ironie. Ce qui est remarquable c’est que Banville présente précisément le poète comme un voyant soulignant dans son traité les mots « vue » et « visions » tout comme le fera Rimbaud dans sa lettre. Mais pour le Maître du Parnasse c’est seulement par les rimes que le poète exprime ses visions et Rimbaud ne s’en contentera pas. Par ailleurs il épingle toutes les contradictions dont le traité était rempli. C’est dans la seconde lettre adressée à Banville et qui contient le poème « Ce qu’on dit au poète à propos de fleurs » et qui doit se lire en fait comme : « Ce qu’on dit au poète à propos de rimes » qu’une extraordinaire discussion s’engage cette fois directement entre le disciple et le Maître. Je n’en donnerais ici qu’un exemple significatif. Banville avait écrit dans son traité : « Evitez de faire rimer les mots en is us as et os dont l’s final se prononce avec ceux dont l’s final ne se prononce pas ». Il explique que ces rimes défectueuses abondent chez les mauvais poètes, et il montre même des exemples de cette faute chez Hugo qui fait rimer prix avec Lycoris, Assis avec Chrysis et coutelas avec Pallas. Et il ajoute : « de pareilles rimes sont absolument répréhensibles car elles nous obligent à prononcer prisse, assisse, coutelasse même si nous ne sommes pas marseillais et habitant de la Canebière ». A l’inverse, il reprochera encore à Hugo d’avoir écrit Londres sans s pour le faire rimer avec confondre car c’est une licence poétique, et il faut bannir toutes les licences selon lui. A remarquer au sujet de cette critique faite à Hugo que Banville écrit en note : « Rien d’implacable comme un écolier qui prend son maître en faute ». Phrase qui a dû retenir l’attention d’un autre écolier. Banville ajoute que les rimes qui comportent des consonnes muettes au milieu des mots sont correctes et que des termes de sens différent mais qui ont exactement le même son pour l’oreille peuvent rimer ensemble. On comprend, dès lors, que si l’on suit la logique de Banville qui se base sur l’oreille, rien n’empêche par exemple de faire rimer un singulier avec un pluriel quand le s final ne s’entend pas. De plus Banville dans son traité ne cesse de dire que les règles sont des entraves et qu’il faut avoir le courage de s’en libérer. Il ne connaît qu’une obligation celle de bien rimer. Dans sa première lettre à Banville, Rimbaud avait joint le poème « Ophélie » où il faisait rimer lys avec hallalis, puis au dernier vers lys avec cueillis. Est-il permis de penser que si un seul conseil de Banville a été donné à Rimbaud c’est bien celui de mieux faire rimer ses chers et admirables lys. La réplique de Rimbaud est cinglante dans « « Ce qu’on dit... » Ainsi barre t-il ostensiblement le s de jongleurs sur le manuscrit pour donner la rime jongleur / fleurs, faisant rimer un singulier avec un pluriel mettant du même coup en évidence la contradiction de Banville. Mais il y plus encore, car jongleur renvoie à Banville le jongleur de rimes et fleurs aux rimes comme on les a toujours nommées. On touche ici du doigt l’un des aspect du génie de Rimbaud qui amplifie son idée par un effet de mimesis. Il est d’ailleurs significatif que c’est dans lettre « du Voyant » adressée à Paul Demeny que la première rime singulier/ pluriel apparaît avec la rime vert-chou /caoutchous. Les lettres « du Voyant » sont d’ailleurs saturées d’allusions à Banville, la plus évidente est celle des triolets du « Coeur supplicié ». Banville avait en effet utilisé l’ancienne forme de ces triolets moyenâgeux pour la caricature dans les « Odes funambulesques ». Les rimes en esque de ce poème renvoient à un poème de Banville et Abracadabrantesques fait de toute évidence écho à funambulesques."
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Albert Camus
- OdalisqFidèle du forum
Encore merci sessi!
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