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- CarabasVénérable
Chez Hugo, ça doit bien exister.amarok a écrit:bien d'accord (manquerait plus que faire passer Baudelaire pr un moraliste!), mais j'ai néanmoins besoin d'un apologue pr le XIX (car j'ai déjà bien bossé le XX ds ma 1ère séq. et je tiens dc à ce qu'ils W. un tx du XIXème).Il doit bien en avoir..., qui a une idée?
- amarokNiveau 10
euh, je ne voulais pas déclencher d'hostilités.. je vais poster ailleurs pr ma recherche d'apologue du XIX...
- CarabasVénérable
XXII
Je payai le pêcheur qui passa son chemin,
Et je pris cette bête horrible dans ma main;
C'était un être obscur comme l'onde en apporte,
Qui, plus grand, serait hydre, et, plus petit, cloporte;
Sans forme, comme l'ombre, et, comme Dieu, sans nom.
Il ouvrait une bouche affreuse, un noir moignon
Sortait de son écaille; il tâchait de me mordre;
Dieu, dans l'immensité formidable de l'ordre,
Donne une place sombre à ces spectres hideux;
Il tâchait de me mordre, et nous luttions tous deux;
Ses dents cherchaient mes doigts qu'effrayait leur approche;
L'homme qui me l'avait vendu tourna la roche;
Comme il disparaissait, le crabe me mordit;
Je lui dis: -Vis! et sois béni, pauvre maudit!-
Et je le rejetai dans la vague profonde,
Afin qu'il allât dire à l'océan qui gronde,
Et qui sert au soleil de vase baptismal,
Que l'homme rend le bien au monstre pour le mal.
Jersey, grève d'Azette, juillet 1855.Récupérée de « http://fr.wikisource.org/wiki/%C2%AB_Je_payai_le_p%C3%AAcheur_qui_passa_son_chemin_%C2%BB »
Victor Hugo, les Contemplations.
Mais est-ce vraiment un apologue?
Il y a "Fable et Histoire", dans les Châtiments, aussi.
Je payai le pêcheur qui passa son chemin,
Et je pris cette bête horrible dans ma main;
C'était un être obscur comme l'onde en apporte,
Qui, plus grand, serait hydre, et, plus petit, cloporte;
Sans forme, comme l'ombre, et, comme Dieu, sans nom.
Il ouvrait une bouche affreuse, un noir moignon
Sortait de son écaille; il tâchait de me mordre;
Dieu, dans l'immensité formidable de l'ordre,
Donne une place sombre à ces spectres hideux;
Il tâchait de me mordre, et nous luttions tous deux;
Ses dents cherchaient mes doigts qu'effrayait leur approche;
L'homme qui me l'avait vendu tourna la roche;
Comme il disparaissait, le crabe me mordit;
Je lui dis: -Vis! et sois béni, pauvre maudit!-
Et je le rejetai dans la vague profonde,
Afin qu'il allât dire à l'océan qui gronde,
Et qui sert au soleil de vase baptismal,
Que l'homme rend le bien au monstre pour le mal.
Jersey, grève d'Azette, juillet 1855.Récupérée de « http://fr.wikisource.org/wiki/%C2%AB_Je_payai_le_p%C3%AAcheur_qui_passa_son_chemin_%C2%BB »
Victor Hugo, les Contemplations.
Mais est-ce vraiment un apologue?
Il y a "Fable et Histoire", dans les Châtiments, aussi.
- PoupsSage
Ne t'inquiète pas !amarok a écrit:euh, je ne voulais pas déclencher d'hostilités.. je vais poster ailleurs pr ma recherche d'apologue du XIX...
- thrasybuleDevin
désolé de t'avoir blessée, ce n'était pas du tout mon attention et reçois toutes mes excuses, je m 'enflamme facilement contre une certaine manière d'apprehender les textes mais pas contre la tienne précisémenent...
Je n'ai pas le temps de développer mais je verrais plutôt dans le texte une grande allégorie de la création, surtout avec l'image de l'enfant("toujours dans un perpétuel émerveillement", "le poète doit être comme l'enfant" dit-il je crois dans l'un de ses Salons ou dans l'art romantique), comme figure du poète...l'alchimie baudelairienne, la transmutation du laid en beau me semble suggérée par le "rat vivant", source de fascination( l'anagramme n'est peut-être pas innocente) ... les termes s'attachant à l'égalité me semblent devoir être appréhendés dans une visée ironique, surtout quand on connaît l'élitisme de l'auteur, liée à la figure du dandy, assez peu proche des idéaux de la Révolution ...c'est plutôt la critique de l'esprit bourgeois, sa faculté de désublimation, qui est ici en jeu..mais je n'ai pas le temps pour faire une véritable explication, je pourrai développer tout à l'heure si tu permets, car j'ai faim!!
Et encore mille pardons pour le malentendu
Je n'ai pas le temps de développer mais je verrais plutôt dans le texte une grande allégorie de la création, surtout avec l'image de l'enfant("toujours dans un perpétuel émerveillement", "le poète doit être comme l'enfant" dit-il je crois dans l'un de ses Salons ou dans l'art romantique), comme figure du poète...l'alchimie baudelairienne, la transmutation du laid en beau me semble suggérée par le "rat vivant", source de fascination( l'anagramme n'est peut-être pas innocente) ... les termes s'attachant à l'égalité me semblent devoir être appréhendés dans une visée ironique, surtout quand on connaît l'élitisme de l'auteur, liée à la figure du dandy, assez peu proche des idéaux de la Révolution ...c'est plutôt la critique de l'esprit bourgeois, sa faculté de désublimation, qui est ici en jeu..mais je n'ai pas le temps pour faire une véritable explication, je pourrai développer tout à l'heure si tu permets, car j'ai faim!!
Et encore mille pardons pour le malentendu
- PoupsSage
Merci pour tes excuses .... C'est vrai que j'ai été bléssée !
Désolée pour le ton employé aussi !
Je trouve ton interprétation belle et je suis d'accord avec toi pour ce qui est de la critique de l'esprit bourgeois.
On peut y voir aussi à travers la fable sur l'enfance une petite réflexion sur l'écriture poètique à travers l'image du rat qui est un animal répugnant.Je pense que l'enfant, instinctivement,comme le poète dans l'élaboration poètique, dépasse les préjugés esthétiques.
L'enfant et le poête honorent la vie, laideur et beauté mêlées, la vie à la fois horrible et attractive.
Je pense que de la laideur " rat" nait le "beau " ici le rire enfantin.
Je ne suis pas trop d'accord sur l'ironie. On peut voir un peu d'humanité chez Baudelaire.
" fraternellement " "égale " en italique...
Désolée pour le ton employé aussi !
Je trouve ton interprétation belle et je suis d'accord avec toi pour ce qui est de la critique de l'esprit bourgeois.
On peut y voir aussi à travers la fable sur l'enfance une petite réflexion sur l'écriture poètique à travers l'image du rat qui est un animal répugnant.Je pense que l'enfant, instinctivement,comme le poète dans l'élaboration poètique, dépasse les préjugés esthétiques.
L'enfant et le poête honorent la vie, laideur et beauté mêlées, la vie à la fois horrible et attractive.
Je pense que de la laideur " rat" nait le "beau " ici le rire enfantin.
Je ne suis pas trop d'accord sur l'ironie. On peut voir un peu d'humanité chez Baudelaire.
" fraternellement " "égale " en italique...
- PoupsSage
Je ne tape pas vite Thrasybule... Excuse -moi .Je ne sais pas bien taper.J'aime bien ton interprétation et te lire.
Je sais que tu as faim et moi aussi....
Je sais que tu as faim et moi aussi....
- amarokNiveau 10
Merci bcp à Carabas pr le tx de Hugo, qui est bien plus nettement un apologue (on ne va pas embrouiller ces chères têtes blondes plus qu'elles ne le sont déjà..!).
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