- AscagneGrand sage
Nous avons un fil pour les doctorants, alors pourquoi pas un fil pour les docteurs ? Je pense évidemment à celles et à ceux qui sont en poste dans l'éducation nationale et pas à l'université...
Je me dis que nous pouvons peut-être essayer de nous motiver, de discuter à propos des sujets spécifiques à notre condition, aux difficultés du recrutement pour qui vise l'université...
J'inaugure avec un aveu : à part le fait d'être webmestre pour une société savante, je n'ai rien fait de substantiel depuis pas mal de temps en ce qui concerne le travail universitaire. J'ai accepté de participer à un séminaire dans quelque temps... et je stresse comme tout. La dernière fois que j'ai assisté à une journée d'études (comme co-organisateur de second rang), j'avais l'impression que tous ces jeunes doctorantes et doctorants qui communiquaient étaient sacrément plus forts que moi... Quand je relis mon rapport de jury de thèse, j'ai l'impression qu'il parle d'une autre personne ! Sans doute parce que je ne me sens pas bien dans mon métier au lycée et au collège, qui diminue grandement ma confiance en moi et en mes capacités... et parce que je me sens honteux et coupable de n'avoir toujours pas publié un livre à partir de ma thèse, de n'avoir rien fait en bientôt trois ans... (Je sais bien hélas que mes chances de recrutement sont désormais proches de zéro).
Si vous avez des conseils par rapport au fait de se relancer plus ou moins en douceur du côté des activités de recherche, n'hésitez pas, je suis preneur.
Je me dis que nous pouvons peut-être essayer de nous motiver, de discuter à propos des sujets spécifiques à notre condition, aux difficultés du recrutement pour qui vise l'université...
J'inaugure avec un aveu : à part le fait d'être webmestre pour une société savante, je n'ai rien fait de substantiel depuis pas mal de temps en ce qui concerne le travail universitaire. J'ai accepté de participer à un séminaire dans quelque temps... et je stresse comme tout. La dernière fois que j'ai assisté à une journée d'études (comme co-organisateur de second rang), j'avais l'impression que tous ces jeunes doctorantes et doctorants qui communiquaient étaient sacrément plus forts que moi... Quand je relis mon rapport de jury de thèse, j'ai l'impression qu'il parle d'une autre personne ! Sans doute parce que je ne me sens pas bien dans mon métier au lycée et au collège, qui diminue grandement ma confiance en moi et en mes capacités... et parce que je me sens honteux et coupable de n'avoir toujours pas publié un livre à partir de ma thèse, de n'avoir rien fait en bientôt trois ans... (Je sais bien hélas que mes chances de recrutement sont désormais proches de zéro).
Si vous avez des conseils par rapport au fait de se relancer plus ou moins en douceur du côté des activités de recherche, n'hésitez pas, je suis preneur.
- CondorcetOracle
Question délicate. Ma thèse a été soutenue en 2010 et je suis resté de longues années sans chercher ni publier en bricolant dans mon coin. Et puis cette année, j'ai à nouveau quelques sollicitations, soit de quelques médias plus ou moins généralistes, soit du milieu académique sans vraiment l'avoir cherché. J'ai continué à travailler sur mes papiers de recherche existants et puis avec Yannick Bellon, de nouvelles approches ont émergé au contact de chercheurs issus de domaines de spécialité différents (littéraires, historien.n.es du cinéma) des miens (histoire culturelle, histoire de la télévision). Aujourd'hui, je présente une communication qui sera retravaillée pour une publication dans un ouvrage collectif. Et puis, quoique sans HDR, j'ai suivi la thèse d'une amie et beaucoup appris à son contact (elle soutient au début de l'an prochain) : expliquer à autrui aide à bien faire le tri dans ses idées et pratiques. Et puis "passer de l'autre côté" permet de comprendre les affres du directeur/de la directrice de thèse avant la réception des pré-rapports ou la soutenance (je me rappelle le soulagement du mien en recevant les pré-rapports). Et il n'est de plus grande satisfaction pour moi que de faire vivre autrement ce qui m'a été appris. L'après-thèse constitue un moment délicat (et la perte de ma boite électronique - merci Free ! -) qui peut isoler de ses contacts passés. Le séminaire me paraît un cadre idéal et bienveillant pour roder ses idées, pratiques et envisager l'après, répondre à des appels à projets - journées d'études, colloques, revues - et soumettre des articles à des revues plus ou moins spécialisées. Les rencontres scientifiques offrent l'opportunité d'observer d'autres pratiques, d'échanger avec des pairs et de glaner ici et là des pistes pour la suite. Alors certes, il y a la bibliométrie mais il y a aussi la vie. Et puis, tous ces savoirs et méthodes rodés dans la thèse n'ont pas disparu : ils ne demandent qu'à s'exprimer autrement.
L'important, c'est d'aimer (ce que l'on fait).
L'important, c'est d'aimer (ce que l'on fait).
- IridianeFidèle du forum
Bonjour Ascagne (et bonjour à toutes et tous les futurs participants),
Bon, j’ai la chance d’avoir eu un poste donc j’ai bien conscience que ce fil n’est pas à ma destination, toutefois juste un petit mot pour te rassurer Ascagne - même si je pense que tu sais tout ça et que tu es conscient que ce problème de confiance en toi vient de toi-même et n’a aucun rapport avec tes qualités de chercheur : un séminaire, c’est un moment où chacun vient présenter / discuter de ses travaux, ça n’est pas une évaluation, tu peux y aller très tranquillement, tu maîtrises parfaitement ton sujet (et au fond de toi tu le sais). Si ça fait longtemps que tu n’as pas communiqué, c’est normal d’être un peu stressé mais vraiment dis toi que tout le monde va être content : toi, parce que ça fait toujours plaisir, même si c’est après coup, de parler d’un sujet qu’on aime et qu’on connaît bien ; et les organisateurs du séminaire qui, en général, sont toujours ravis d’avoir des invités sérieux (franchement, entre ceux qui refusent parce qu’ils sont débordés et ceux qui torchent un truc, parce qu’on ne va pas se mentir, ça arrive, je suis sure que ta présentation sera très appréciée).
Je pense en outre que c’est une super opportunité pour toi ce séminaire : ça va sûrement te donner l’envie de refaire des choses car moins on en fait moins on a envie… donc prends le comme un nouveau départ progressif si tu as envie de te remettre à la recherche ! Et surtout fais toi plaisir, franchement : tu n’as pas de poste, c’est hyper galère d’en avoir un, donc si en plus il faut souffrir quand on est invité quelque part, hein, la flemme les titulaires qui t’invitent (et tous les autres, moi y compris même si c’est très récent) ont surtout bien de la chance que toi et les autres chercheurs sans poste acceptent de continuer à bosser, gratuitement.
Bon, j’ai la chance d’avoir eu un poste donc j’ai bien conscience que ce fil n’est pas à ma destination, toutefois juste un petit mot pour te rassurer Ascagne - même si je pense que tu sais tout ça et que tu es conscient que ce problème de confiance en toi vient de toi-même et n’a aucun rapport avec tes qualités de chercheur : un séminaire, c’est un moment où chacun vient présenter / discuter de ses travaux, ça n’est pas une évaluation, tu peux y aller très tranquillement, tu maîtrises parfaitement ton sujet (et au fond de toi tu le sais). Si ça fait longtemps que tu n’as pas communiqué, c’est normal d’être un peu stressé mais vraiment dis toi que tout le monde va être content : toi, parce que ça fait toujours plaisir, même si c’est après coup, de parler d’un sujet qu’on aime et qu’on connaît bien ; et les organisateurs du séminaire qui, en général, sont toujours ravis d’avoir des invités sérieux (franchement, entre ceux qui refusent parce qu’ils sont débordés et ceux qui torchent un truc, parce qu’on ne va pas se mentir, ça arrive, je suis sure que ta présentation sera très appréciée).
Je pense en outre que c’est une super opportunité pour toi ce séminaire : ça va sûrement te donner l’envie de refaire des choses car moins on en fait moins on a envie… donc prends le comme un nouveau départ progressif si tu as envie de te remettre à la recherche ! Et surtout fais toi plaisir, franchement : tu n’as pas de poste, c’est hyper galère d’en avoir un, donc si en plus il faut souffrir quand on est invité quelque part, hein, la flemme les titulaires qui t’invitent (et tous les autres, moi y compris même si c’est très récent) ont surtout bien de la chance que toi et les autres chercheurs sans poste acceptent de continuer à bosser, gratuitement.
- IridianeFidèle du forum
Ah et aussi : être webmestre d’une société savante, c’est déjà très bien et c’est un vrai contact important avec le monde de la recherche. Et pour le reste, si tu veux prioriser quelque chose, je te conseillerais de t’occuper de la publication de ta thèse. Moi ce que j’avais fait pour cette tâche parfois ingrate, c’est que pendant un an j’avais sacralisé une demi journée (le mercredi après midi) pour ne faire que ça. Et, sauf cas exceptionnel, le mercredi après midi, j’étais coupée du monde, je me calais dans un café et je remaniais ma thèse. Et chemin faisant, en un an, tout était bouclé et prêt chez l’éditeur.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Ma foi : vous êtes docteurs — par conséquent entre docteurs, il n'y a pas de différence de grade ou de diplôme. Comment faire, au fond, la “méthode” est toujours la même, et les difficultés sont toujours les mêmes. Méthode : regarder les appels à communication et/ou à article, et si on trouve que c'est intéressant, faire une proposition. L'avantage, c'est que ça sort du trantran et ça donne un peu d'air. Difficulté : encore faut-il avoir le temps et les moyens d'y aller.
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Si tu vales valeo.
- CondorcetOracle
Certains colloques proposent un financement pour l'hébergement et le transport aux intervenants non rattachés à des laboratoires de recherche.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Et ça, il faut en profiter, ou du moins essayer. Après tout, on est des intellectuels. Pour moi ça veut dire que, quand on ne lit/écrit/réfléchit pas, on s'étiole comme une laitue au Sahara.
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Si tu vales valeo.
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Je suis aussi docteur en poste dans le secondaire. La différence avec toi Ascagne c’est que je me sens bien dans mon métier (je veux dire, dans le métier qui me paye effectivement).
Ça n’enlève rien à la difficulté de continuer la recherche après la thèse. Une fois la thèse finie, j’ai trouvé plus difficile de m’auto-discipliner pour travailler. J’essaie de participer à des colloques mais si j’en fais un par an c’est le maximum. Il faudrait que je soumette des articles mais je n’arrive pas à me bloquer assez de temps ce semestre. J’ai quand même, un peu par hasard, réussi à m’intégrer à des projets qui me permettent de bosser, de réfléchir. Je travaille pour un volume de chez Atlande (je l’ai fait l’an dernier, et j’ai été de nouveau sollicitée cette année). En plus du cours à l’université que j’assure, ça me fait vraiment varier les plaisirs.
Mais je me heurte à une réalité : c’est beaucoup de travail. Préparer intégralement un cours de littérature de L2, sans aide. Écrire 50 pages du bouquin. Tout ça me plaît, mais s’ajoute à mon travail. Et je refuse catégoriquement de prendre un temps partiel : j’ai une amie qui l’a fait, pour continuer la recherche plus efficacement en étant dans le secondaire, mais en réalité, déjà que je fais de la recherche gratuitement je ne veux pas en plus y perdre de l’argent.
Pour la publication de thèse, mon expérience n’est pas celle d’Iridiane : après 7 ans de solitude sur ma thèse, j’ai de grandes difficultés à remanier mon travail, et au fond je n’y crois pas vraiment. Je me demande si je ne vais pas faire tout ça sous forme d’articles pour creuser seulement ce qui m’intéresse. Mais depuis 2022, impossible de me mettre sérieusement à la publication de ma thèse. Je n’abandonne pas l’idée mais c’est difficile de bosser sur un aussi gros projet quand tu sais que d’une part personne n’attend après toi, et qu’en plus tu es dans une solitude institutionnelle assez énorme.
Je suis désolée, je me demande pourquoi j’écris, je ne veux pas te déprimer.
Édit : j’ajoute que ce qui fait que je continue la recherche, c’est ce qui est dit plus haut : ça fait partie de moi, de mon côté intellectuel, et ça me fait du bien. Mais l’auto-discipline, se fixer soi-même des objectifs aussi, n’avoir aucun moyen effectif (temps de décharge), ça reste compliqué.
Ça n’enlève rien à la difficulté de continuer la recherche après la thèse. Une fois la thèse finie, j’ai trouvé plus difficile de m’auto-discipliner pour travailler. J’essaie de participer à des colloques mais si j’en fais un par an c’est le maximum. Il faudrait que je soumette des articles mais je n’arrive pas à me bloquer assez de temps ce semestre. J’ai quand même, un peu par hasard, réussi à m’intégrer à des projets qui me permettent de bosser, de réfléchir. Je travaille pour un volume de chez Atlande (je l’ai fait l’an dernier, et j’ai été de nouveau sollicitée cette année). En plus du cours à l’université que j’assure, ça me fait vraiment varier les plaisirs.
Mais je me heurte à une réalité : c’est beaucoup de travail. Préparer intégralement un cours de littérature de L2, sans aide. Écrire 50 pages du bouquin. Tout ça me plaît, mais s’ajoute à mon travail. Et je refuse catégoriquement de prendre un temps partiel : j’ai une amie qui l’a fait, pour continuer la recherche plus efficacement en étant dans le secondaire, mais en réalité, déjà que je fais de la recherche gratuitement je ne veux pas en plus y perdre de l’argent.
Pour la publication de thèse, mon expérience n’est pas celle d’Iridiane : après 7 ans de solitude sur ma thèse, j’ai de grandes difficultés à remanier mon travail, et au fond je n’y crois pas vraiment. Je me demande si je ne vais pas faire tout ça sous forme d’articles pour creuser seulement ce qui m’intéresse. Mais depuis 2022, impossible de me mettre sérieusement à la publication de ma thèse. Je n’abandonne pas l’idée mais c’est difficile de bosser sur un aussi gros projet quand tu sais que d’une part personne n’attend après toi, et qu’en plus tu es dans une solitude institutionnelle assez énorme.
Je suis désolée, je me demande pourquoi j’écris, je ne veux pas te déprimer.
Édit : j’ajoute que ce qui fait que je continue la recherche, c’est ce qui est dit plus haut : ça fait partie de moi, de mon côté intellectuel, et ça me fait du bien. Mais l’auto-discipline, se fixer soi-même des objectifs aussi, n’avoir aucun moyen effectif (temps de décharge), ça reste compliqué.
- Fires of PompeiiGuide spirituel
(Ai-je plombé l’ambiance ?)
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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- Lord StevenExpert
Comme vous, je suis agrégé et docteur, mais je n'ai jamais voulu poursuivre une carrière dans le supérieur, n'ayant jamais vu cela comme un Graal à conquérir (mon égo a été satisfait en ayant été qualifié comme pouvant devenir maître de conf dès ma première demande). Au contraire, je préfère jouir de ma "position" dans le secondaire (en mode potentiel: lorsque vous aurez mes titres, vous pourrez la ramener - mais curieusement, personne n'a jamais cherché à me contredire ) plutôt que dans le supérieur où être agrégé et docteur est la norme. Donc je suis heureux comme ça ayant le sentiment d'avoir atteint mon but. Et m'être tourné vers la littérature depuis eh bien m'aide à ce sentiment d'accomplissement. Peut être devriez vous vous tourner vers cette voie plutôt que de vous obstiner vers une voie scientifique qui, aussi satisfaisante soit elle du point de vue intellectuel, peut s'avérer chargée d'épines.
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If you play with a cat, you should mind his scratch
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Ascagne a écrit:Si vous avez des conseils par rapport au fait de se relancer plus ou moins en douceur du côté des activités de recherche, n'hésitez pas, je suis preneur.
À partir de ta thèse (qui est faite), y a-t-il une question (pas trop ample) qui “fait suite” ? Si oui : prends des notes pour préparer un article là-dessus. Choisis toi-même sur quoi un truc qui te fasse plaisir, mais si possible “hors thèse pas trop loin” (au sens où tu n'en reprends pas simplement un morceau). Rédige ton article (évidemment, si tu connais quelqu'un, un copain d'études ou autre qui accepte de te le relire, ce n'est pas plus mal, sinon, relis-le toi-même).
Renseigne-toi sur les formats des revues que cela peut intéresser (en particulier longueur : du genre 25 à 30000 caractères espaces comprises, mais aussi format des notes, biblio etc.). Puis propose-le à une revue (qui accepte des Varia), sans oublier d'en faire le résumé, et d'y mettre les mots clefs. L'article, c'est un format confortable — et qui permet d'apprendre pas mal de choses en se faisant plaisir.
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Si tu vales valeo.
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Lord Steven a écrit:Comme vous, je suis agrégé et docteur, mais je n'ai jamais voulu poursuivre une carrière dans le supérieur, n'ayant jamais vu cela comme un Graal à conquérir (mon égo a été satisfait en ayant été qualifié comme pouvant devenir maître de conf dès ma première demande). Au contraire, je préfère jouir de ma "position" dans le secondaire (en mode potentiel: lorsque vous aurez mes titres, vous pourrez la ramener - mais curieusement, personne n'a jamais cherché à me contredire ) plutôt que dans le supérieur où être agrégé et docteur est la norme. Donc je suis heureux comme ça ayant le sentiment d'avoir atteint mon but. Et m'être tourné vers la littérature depuis eh bien m'aide à ce sentiment d'accomplissement. Peut être devriez vous vous tourner vers cette voie plutôt que de vous obstiner vers une voie scientifique qui, aussi satisfaisante soit elle du point de vue intellectuel, peut s'avérer chargée d'épines.
Je pense que tu confonds « voie scientifique » et « poursuivre une carrière dans le supérieur ».
Je continue à faire de la recherche pour ce que ca m’apporte mais comme toi je n’envisage ni n’ai jamais envisagé de carrière dans le supérieur.
Mais de fait, je pense quand même qu’il est dommage de se dire « puisque je n’ai pas de poste dans le supérieur je vais arrêter la recherche ». Je lis, beaucoup, mais réfléchir sur des textes antiques, ça me manquerait pas mal si j’arrêtais du jour au lendemain. Après je saisis bien ton argument, qui est un peu de dire « vous vous faites du mal », mais c’est dommage.
- Fires of PompeiiGuide spirituel
epekeina.tes.ousias a écrit:Ascagne a écrit:Si vous avez des conseils par rapport au fait de se relancer plus ou moins en douceur du côté des activités de recherche, n'hésitez pas, je suis preneur.
À partir de ta thèse (qui est faite), y a-t-il une question (pas trop ample) qui “fait suite” ? Si oui : prends des notes pour préparer un article là-dessus. Choisis toi-même sur quoi un truc qui te fasse plaisir, mais si possible “hors thèse pas trop loin” (au sens où tu n'en reprends pas simplement un morceau). Rédige ton article (évidemment, si tu connais quelqu'un, un copain d'études ou autre qui accepte de te le relire, ce n'est pas plus mal, sinon, relis-le toi-même).
Renseigne-toi sur les formats des revues que cela peut intéresser (en particulier longueur : du genre 25 à 30000 caractères espaces comprises, mais aussi format des notes, biblio etc.). Puis propose-le à une revue (qui accepte des Varia), sans oublier d'en faire le résumé, et d'y mettre les mots clefs. L'article, c'est un format confortable — et qui permet d'apprendre pas mal de choses en se faisant plaisir.
Oui je suis d’accord avec ça.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
De même, il y a aussi le format “compte-rendu de livre” à proposer à des revues. Ça présente bien des avantages : on doit lire, et on n'est pas obligé “d'ajouter son grain de sel” quand on restitue l'ouvrage, on écrit, on réfléchit. C'est somme toute une saine occupation. (Je dois avouer que je n'aime pas du tout ça et que, depuis quelques années, j'évite complètement, mais c'est un défaut de ma part.)
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Si tu vales valeo.
- Dr RaynalHabitué du forum
J'ai passé ma thèse en...1995. En physiologie animale. À l'époque, zéro postes, zéro avenir (mon labo n'avait aucune correspondance valable à l'étranger). Bref seule solution l'enseignement.
Je suis en collège, depuis le début. Et pour toujours, je suis très bien dans mon petit établissement rural.
Bon, j'ai écrit une quarantaine d'articles scientifiques de vulgarisation, me suis maintenu à niveau, un peu, mais très vite, en sciences, les techniques changent et au bout de deux ou trois ans notre doctorat ne vaut plus rien.
Lorsque les MOOCs sont arrivés, j'en ai passé et réussi une trentaine. En biologie, certes, mais aussi en astrophysique (ma passion). C'était passionnant.
J'ai appliqué l'indispensable connaissance de l'Anglais pour réaliser des traductions. d'abord celle de R. Hooke (1635), puis Cinq volumes de Darwin, publiés, et quatre autres. Cela m'a permis de travailler avec une sommité, P. Tort, bien qu'il ne soit pas scientifique.
Ces aventures m'ont donné le gout d'écrire, alors j'ai écris aussi des romans (trois, dont un vendu à plus de 400 exemplaires) et des recueils de nouvelles (quatre). Et quelques articles sur le Japon. Je termine en ce moment mon quatrième roman.
Bref, une thèse mène à tout...
Elle m'a surtout servi à ne pas me formaliser des visites d'IPR et à ne pas prêter le flanc aux éventuelles critiques de parents. Et à bien rigoler des pseudosciences de l'éducation, mais ceci est une autre histoire.
Je suis en collège, depuis le début. Et pour toujours, je suis très bien dans mon petit établissement rural.
Bon, j'ai écrit une quarantaine d'articles scientifiques de vulgarisation, me suis maintenu à niveau, un peu, mais très vite, en sciences, les techniques changent et au bout de deux ou trois ans notre doctorat ne vaut plus rien.
Lorsque les MOOCs sont arrivés, j'en ai passé et réussi une trentaine. En biologie, certes, mais aussi en astrophysique (ma passion). C'était passionnant.
J'ai appliqué l'indispensable connaissance de l'Anglais pour réaliser des traductions. d'abord celle de R. Hooke (1635), puis Cinq volumes de Darwin, publiés, et quatre autres. Cela m'a permis de travailler avec une sommité, P. Tort, bien qu'il ne soit pas scientifique.
Ces aventures m'ont donné le gout d'écrire, alors j'ai écris aussi des romans (trois, dont un vendu à plus de 400 exemplaires) et des recueils de nouvelles (quatre). Et quelques articles sur le Japon. Je termine en ce moment mon quatrième roman.
Bref, une thèse mène à tout...
Elle m'a surtout servi à ne pas me formaliser des visites d'IPR et à ne pas prêter le flanc aux éventuelles critiques de parents. Et à bien rigoler des pseudosciences de l'éducation, mais ceci est une autre histoire.
- PoupoutchModérateur
Thèse soutenue en 2010, je m'étais donné 4 ans à jouer les esclaves précaires de l'université avant de faire autre chose. Donc prof depuis 2015...
Au début, j'ai encore écrit pas mal d'articles, je suis restée active dans deux labos, puis, étant loin, occupée, parfois un peu démotivée, j'ai lâché la recherche.
Ma thèse m'a servi pour obtenir un poste spécifique dans ma discipline, et je travaille aussi pour un éditeur, ce qui permet de continuer à exercer une activité intellectuelle en plus de l'enseignement.
La différence avec toi, Ascagne, c'est que je me suis toujours sentie à ma place face à mes classes, même face aux difficiles, peu travailleuses et insolentes. Il m'est arrivé de me sentir impuissante face à des groupes que je n'arrivais pas à mettre au travail, en colère face à leur comportement, d'y aller à reculons (souvenir d'une 1ère de la mort, que j'avais après un groupe de terminale hyper choupis qui sortaient chaque semaine en me disant "ça va aller, Madame", tant ils sentaient que ce cours me mettait en tension). Mais jamais je ne me suis demandé si j'étais à ma place et je suis assez certaine d'avoir fait le bon choix. Et je trouve de vraies satisfactions dans mon métier de prof du secondaire.
Au début, j'ai encore écrit pas mal d'articles, je suis restée active dans deux labos, puis, étant loin, occupée, parfois un peu démotivée, j'ai lâché la recherche.
Ma thèse m'a servi pour obtenir un poste spécifique dans ma discipline, et je travaille aussi pour un éditeur, ce qui permet de continuer à exercer une activité intellectuelle en plus de l'enseignement.
- Spoiler:
- et, parfois, en lisant des essais indigents de gens qui ont eu des postes, eux, ça aide aussi à relativiser son syndrome de l'imposteur
La différence avec toi, Ascagne, c'est que je me suis toujours sentie à ma place face à mes classes, même face aux difficiles, peu travailleuses et insolentes. Il m'est arrivé de me sentir impuissante face à des groupes que je n'arrivais pas à mettre au travail, en colère face à leur comportement, d'y aller à reculons (souvenir d'une 1ère de la mort, que j'avais après un groupe de terminale hyper choupis qui sortaient chaque semaine en me disant "ça va aller, Madame", tant ils sentaient que ce cours me mettait en tension). Mais jamais je ne me suis demandé si j'étais à ma place et je suis assez certaine d'avoir fait le bon choix. Et je trouve de vraies satisfactions dans mon métier de prof du secondaire.
- Spoiler:
- dit comme ça, ça a l'air facile, mais je dois ajouter que la pression de l'université - j'y ai été précaire 4 ans après avoir été ATER - et des campagnes de MCF m'a laissée avec un sévère trouble de l'estime de soi, une dépression tout aussi sévère et un trouble anxieux généralisé. Il m'a fallu sept ans pour me reconstruire après avoir eu mon concours, et une part de mon immobilisme concernant la recherche vient aussi de ce que j'ai un peu peur de revenir dans ce milieu et de retomber dans ces troubles. Si la recherche me manque, la concurrence qui existait dans ma discipline, l'ambiance du milieu universitaire, ne me manquent pas. Chose amusante, j'ai revu l'an dernier plusieurs anciennes camarades que je n'avais pas vues depuis une dizaine d'années, et qui sont devenues MCF, et ce qu'elles m'ont raconté de l'ambiance dans leurs universités respectives m'a confortée dans l'idée que j'étais bien mieux là où je suis.
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
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