Ras le bol

Je ne sais pas si je poste dans la bonne section et j'espère que la modération pourra le déplacer si nécessaire.

Aujourd'hui j'ai besoin de vider mon sac et je me permets d'exprimer mon ras-le-bol ici car pour la première fois j’envisage de démissionner et de quitter le navire.

Il y a 3 ans à la suite d’un conseil de discipline et une exclusion définitive, j’ai été menacé physiquement par le père d’un de mes élèves (il m’a attrapé par le col et jeté contre un mur).
Je suis allé immédiatement porter plainte et demander la protection fonctionnelle qui m’a été accordée.

Je pensais l’histoire close mais 2 mois après je revois l’élève dans le collège qui a été réinscrit dans le même collège car le Rectorat a « cassé la sanction » du conseil de discipline pour un vice de procédure. Je suis immédiatement allé voir mon ancien chef d’établissement qui a fait remonter au rectorat qui n’a absolument donné aucune nouvelle.

Par la suite, j’ai rencontré quasiment chaque jour à la sortie du collège le père en question grand sourire alors que celui-ci n’était jamais venu récupérer son enfant avant.  Attitude que j’ai perçue comme de la provocation et de l’intimidation.

J’ai avec mon ancien chef d’établissement porté plainte une nouvelle fois plainte et demandé la protection fonctionnelle qui m’a été une nouvelle fois accordée.

Cette situation a duré jusqu’à ce que l’élève après un 2e conseil de discipline soit de nouveau exclu définitivement.

J’ai par la suite reçu des lettres de menaces chez moi et vu ma boite aux lettres saccagée (l’identité du commanditaire ne faisant aucun doute selon moi), un 3e dépôt de plainte contre X cette fois-ci.

 

Depuis la situation s’est calmée après un déménagement et n’ayant plus recroisé l’élève ou le père jusqu’à cette année où la petite sœur a été inscrite dans mon collège. Je croise donc de nouveau le père en question quasiment chaque jour.

J’ai fait remonter la situation à mon nouveau chef d’établissement qui m’a dit d’attendre (aka le pas de vagues).

J’ai accepté et subi la situation jusqu’à présent car m’étant pacsé en janvier dernier j’ai selon les estimations des points toutes mes chances d’obtenir ma mutation pour rejoindre ma conjointe.


Sauf que récemment en lisant le BO n°5 du 31 octobre 2024 (quelques jours avant le début des mutations) j’ai vu cette ligne quant aux pièces à produire pour justifier le pacs :

« un extrait d’acte de naissance de moins de 3 mois portant l’identité du partenaire (si partenaire étranger, fournir uniquement l’attestation de Pacs) et toute preuve justifiant d’une imposition commune prévue par le Code général des impôts »

Imposition commune étant impossible à fournir lors de la première année de pacs… après avoir contacté d’anciens collègues et des syndicats ils ont m’a appris que c’était une nouveauté. J'ai relancé les syndicats qui m'ont expliqué qu'ils aillaient se renseigner mais ils m'ont semblé bien pessimiste...

Je me sens humilié et totalement abandonné quant à la situation dans laquelle je suis à cause de la non-réaction du rectorat, le mépris et la maltraitance du système à mon égard.

Je ne sais plus qui contacter ou faire pour en finir avec cette situation qui me pourri la vie.

Je n'ai pas connaissance de ce nouveau critère. Je suis vraiment désolée et espère que tu trouveras malgré tout une solution. Bon courage à toi

Force et courage dans cette épreuve. Démissionner serait laisser ce mesquin personnage gagner contre toi. Je sais que c'est facile à dire, mais dans la mesure du possible, ne réagis pas et ne te laisse pas atteindre par ses provocations.

Mozz a écrit:
Sauf que récemment en lisant le BO n°5 du 31 octobre 2024 (quelques jours avant le début des mutations) j’ai vu cette ligne quant aux pièces à produire pour justifier le pacs :

« un extrait d’acte de naissance de moins de 3 mois portant l’identité du partenaire (si partenaire étranger, fournir uniquement l’attestation de Pacs) et toute preuve justifiant d’une imposition commune prévue par le Code général des impôts »

Imposition commune étant impossible à fournir lors de la première année de pacs… après avoir contacté d’anciens collègues et des syndicats ils ont m’a appris que c’était une nouveauté. J'ai relancé les syndicats qui m'ont expliqué qu'ils aillaient se renseigner mais ils m'ont semblé bien pessimiste...

Cela me semble effectivement être une nouveauté. Ayant bénéficié d'un rapprochement de conjoint il n'y a pas si longtemps, j'avais pu le faire sans fournir de déclaration d'impôts commune.

Salut,
D'abord courage pour cette situation hallucinante.
Pour le pacs : oui, c'est une nouveauté, mais pas de panique. J'ai eu une visio hier (aca Aix-marseille) et les gestionnaires nous ont dit que toute preuve formelle du pacs devrait suffire (si le pacs date du 31/08/24 max).

j'ajoute : tu auras aussi besoin de l'acte de naissance de ta conjointe.

Ce ne sont que des mots mais tout mon soutien!
Il y a effectivement des situations dans notre métier où c'est gravement le monde à l'envers. Tu a été très réactif à chaque étape, chapeau bas, traverser tout ça prend une énergie morale et un temps considérable. On voit que l'institution fait un peu bouclier à condition d'aller chercher le bouclier soi-même, arrive à panser un peu les conséquences, mais ne stoppe pas la cause. La situation d'irrespect peut se prolonger impunément, c'est ça le vrai problème qui empêche de tourner la page et de relativiser. On devrait se sentir résolument soutenu et épaulé, et il devrait exister des mesures d'éloignement pour les parents agressifs et violents au sein des établissements. Cela déplacerait le problème sur d'autres établissements, mais ça permettrait aussi à un moment donné de passer le message. Il y a des limites. Ça ne devrait pas être au prof de changer d'établissement pour se préserver!
(Je m'éloigne un peu, mais certains propos politiques du moment qui banalisent/encouragent ENCORE l'irrespect envers les profs et fonctionnaires ne nous aident pas.)

Vraiment désolée que tu doives vivre ça, @Mozz. Tu es dans quelle académie, et tu cherches à rejoindre quelle académie ?
Mon conseil : ne reste pas seul face à l'administration, syndique-toi auprès d'un syndicat efficace et fais-toi aider, tant pour la situation actuelle que pour la mutation.
Et surtout bon courage.