Retour en classe d'un perdir

Bonjour à tous,
J'aimerais (s'il y en a parmi nous) connaître le retour d'expérience de "Néo" qui, après avoir obtenu le concours de perdir, ont rapidement décidé d'y renoncer...
J'ai eu la mauvaise idée de le passer l'an dernier et, comme j'aurais dû m'en douter, ce métier ne me plait pas du tout. Entre les imprévus quotidiens qui m'empêchent de planifier mon travail, les horaires (7h30-19h00 cinq jours sur sept), l'inconfort de la position d'adjoint et, il faut bien le dire malheureusement, le discours majoritaire lors des rencontres entre collègues défendant des thèses qui m'insupportent sans pouvoir les contredire (position de stagiaire oblige), je ne m'imagine pas du tout dans cette fonction durant 20 ans. Si l'on nous dit lors du concours que cette fonction est pédagogique, j'ai moi le sentiment d'être devenu une secrétaire (ce qui n'a rien de péjoratif) doublée d'un (mauvais...) informaticien!
Mais je me demande comment cela se passerait en réintégrant le corps professoral...Quelles peuvent être les réactions des collègues et du chef d'établissement lorsqu'ils apprennent la raison de votre arrivée?? J'ajoute que mon poste d'origine étant sur la sellette, je serais contraint dans cette hypothèse de participer au mouvement et que redémarrer de zéro après quinze ans dans le même collège m'inquiète aussi...
Bref, si certains ont sauté le pas, je suis preneur de leurs témoignages.Par avance merci!

nevermind62 a écrit:Bonjour à tous,
J'aimerais (s'il y en a parmi nous) connaître le retour d'expérience de "Néo" qui, après avoir obtenu le concours de perdir, ont rapidement décidé d'y renoncer...
J'ai eu la mauvaise idée de le passer l'an dernier et, comme j'aurais dû m'en douter, ce métier ne me plait pas du tout. Entre les imprévus quotidiens qui m'empêchent de planifier mon travail, les horaires (7h30-19h00 cinq jours sur sept), l'inconfort de la position d'adjoint et, il faut bien le dire malheureusement, le discours majoritaire lors des rencontres entre collègues défendant des thèses qui m'insupportent sans pouvoir les contredire (position de stagiaire oblige), je ne m'imagine pas du tout dans cette fonction durant 20 ans. Si l'on nous dit lors du concours que cette fonction est pédagogique, j'ai moi le sentiment d'être devenu une secrétaire (ce qui n'a rien de péjoratif) doublée d'un (mauvais...) informaticien!
Mais je me demande comment cela se passerait en réintégrant le corps professoral...Quelles peuvent être les réactions des collègues et du chef d'établissement lorsqu'ils apprennent la raison de votre arrivée?? J'ajoute que mon poste d'origine étant sur la sellette, je serais contraint dans cette hypothèse de participer au mouvement et que redémarrer de zéro après quinze ans dans le même collège m'inquiète aussi...
Bref, si certains ont sauté le pas, je suis preneur de leurs témoignages.Par avance merci!

J'ai été pendant un an faisant fonction en tant que principale adjointe dans un collège.
Comme toi, cela ne me convenait pas du tout. A mon retour, je n'ai eu aucun problème avec les collègues et le chef d'établissement. J'ai beaucoup appris de cette expérience. Notamment, que j'ai bien du mal à supporter les élèves en collège !
Pour une éventuelle participation au mouvement de ton poste, je ne saurai te répondre.

Tu as le droit de retrouver ton poste avant le 31 août mais en général, il passe au mouvement en mars. Il y a probablement un contractuel ou un TZR dessus mais si tu veux le récupérer, tu peux. Si ton poste doit être supprimé tu seras donc victime d'une mesure de carte scolaire avec les 1000 points de bonifications + ton ancienneté d'échelons et de poste, dans l'établissement, le plus proche du tien qui a un poste disponible (enfin, si ton barème le permet).
Donc, si tu es certain que la fonction de CDE ne te plaît pas, je pense qu'il faut cesser ton stage maintenant et ne pas attendre la fin de l'année scolaire (car, je ne suis pas certaine que ce j'ai dit au-dessus soit valable, une fois, le mouvement inter effectué) afin de bénéficier d'une éventuelle mesure de carte scolaire.
Il est normal que tu sois inquiet de quitter le collège dans lequel tu as tes habitudes, c'est un gros changement.

Poste pédagogique, lol. C'était peut-être le cas à l'origine, mais franchement, même s'ils souhaitaient se mêler de pédagogie, je ne vois pas quand les Perdir pourraient le faire vu la montagne de boulot qu'ils se cognent.
Je connais une collègue redevenue prof après avoir fait fonction 2 ans, c'est un non-événement.

nevermind62 a écrit:Bonjour à tous,
J'aimerais (s'il y en a parmi nous) connaître le retour d'expérience de "Néo" qui, après avoir obtenu le concours de perdir, ont rapidement décidé d'y renoncer...
J'ai eu la mauvaise idée de le passer l'an dernier et, comme j'aurais dû m'en douter, ce métier ne me plait pas du tout. Entre les imprévus quotidiens qui m'empêchent de planifier mon travail, les horaires (7h30-19h00 cinq jours sur sept), l'inconfort de la position d'adjoint et, il faut bien le dire malheureusement, le discours majoritaire lors des rencontres entre collègues défendant des thèses qui m'insupportent sans pouvoir les contredire (position de stagiaire oblige), je ne m'imagine pas du tout dans cette fonction durant 20 ans. Si l'on nous dit lors du concours que cette fonction est pédagogique, j'ai moi le sentiment d'être devenu une secrétaire (ce qui n'a rien de péjoratif) doublée d'un (mauvais...) informaticien!
Mais je me demande comment cela se passerait en réintégrant le corps professoral...Quelles peuvent être les réactions des collègues et du chef d'établissement lorsqu'ils apprennent la raison de votre arrivée?? J'ajoute que mon poste d'origine étant sur la sellette, je serais contraint dans cette hypothèse de participer au mouvement et que redémarrer de zéro après quinze ans dans le même collège m'inquiète aussi...
Bref, si certains ont sauté le pas, je suis preneur de leurs témoignages.Par avance merci!

Je suis désolée de lire ce témoignage  [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Deux remarques, non pour chercher à te dissuader dans ta décision qui semble bien arrêtée, mais pour nourrir peut-être être ta réflexion :
- l'année de stage est particulièrement éprouvante, en termes de charge de travail et d'horaires, entre la découverte du métier, les semaines de formation à Poitiers et les formations académiques tous les mercredis, c'est un tunnel qui dure un an. Par la suite, je ne dis pas qu'on se tourne les pouces, mais c'est moins dense.
- le métier d'adjoint et l'épanouissement qu'on peut y trouver dépend beaucoup du CDE avec qui on travaille. Personnellement j'en ai connu 5 en 5 ans : deux "fumistes" qui m'ont obligée à bosser pour deux afin que le bahut tienne le cap, une qui me considérait effectivement plus comme sa secrétaire que comme une adjointe, me délégant peu de missions intéressantes et ne me laissant aucune marge d'autonomie dans la réalisation de celles-ci, et deux géniaux, qui me mettaient au même niveau d'informations qu'eux et m'ont beaucoup appris, me préparant au fait qu'un jour je serai CDE. J'ai adoré travailler avec ces deux derniers.
Après concernant les imprévus quotidiens qui empêchent de planifier son travail, malheureusement ce sera une constante. Et même les choses prévues t'empêcheront de faire ton travail. Par exemple jeudi matin j'ai eu une réunion pour un projet avec le Département, puis une réunion de direction. L'après-midi j'ai cru pouvoir rattraper le retard de la matinée, mais une élève a débarqué dans mon bureau pour me révéler des faits relevant d'un signalement au procureur, j'y ai passé l'après-midi. Vendredi matin cellule de veille et de suivi, vendredi après midi visio avec la rectrice et les problèmes courants d'un vendredi après-midi (élèves pénibles, franchissement du portail par un élève de 4e...) Bon ben je suis au bureau aujourd'hui et demain pour me remettre à jour. Ça c'est sans fin.
A toi de mesurer donc si ton malaise est circonstancié (première année, binôme avec le CDE) ou s'il tient au travail en lui-même.
Si tu souhaites redevenir professeur normalement tu récupères ton poste précédent. Je te souhaite bon courage

LadyOlenna a écrit:Bon ben je suis au bureau aujourd'hui et demain pour me remettre à jour. Ça c'est sans fin.

Tu parles d'un week-end. Chapeau de faire ce travail. Bon courage !

postulat a écrit:

LadyOlenna a écrit:Bon ben je suis au bureau aujourd'hui et demain pour me remettre à jour. Ça c'est sans fin.

Tu parles d'un week-end. Chapeau de faire ce travail. Bon courage !

Je cherche autre chose, un emploi fonctionnel
Donc j'ai belle mine de proposer à [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] de bien réfléchir

Tu te vois changer de boulot ?

mistinguette a écrit:Tu te vois changer de boulot ?

Je ne sais pas trop. Ce sont toutes les interrogations avec lesquelles je me débats en ce moment. Je serais incapable de redevenir professeure, très honnêtement, surtout avec la dégradation des cinq dernières années.
Après un emploi fonctionnel, où je n'aurai plus à gérer les gamins et leurs parents, pourquoi pas ? Mais j'ai peur de lâcher la proie pour l'ombre. Et j'ai l'impression que les compétences demandées dans le descriptif des postes qui pourraient m'intéresser sont bien au-delà de ce que je peux proposer.

Je confirme ce que dit [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] : l'année de stage est très longue et ardue, et il est extrêmement difficile de sortir la tête du guidon. Concernant les tâches, tout dépend de ce qu'on te donne à faire, et il n'est guère surprenant qu'en première période, cela ne te passionne pas. Une des pistes intéressantes pour voir davantage le métier dans ce qu'il a de gratifiant sera de prendre un dossier en charge dans son intégralité, pilotage compris.
Ce qui est certain, c'est qu'on prépare le concours de chef, mais qu'on commence par le métier d'adjoint, et c'est sensiblement différent - et variable, sa propre posture est conditionnée par celle du CdE.

Le fait qu'à ce stade de l'année tu te poses des questions n'est pas étonnant ni alarmant, et ce n'est peut-être pas la meilleure période pour prendre une décision importante. Tu as normalement un IPR EVS qui te suit, un entretien serait sûrement approprié pour identifier ce qui peut changer et t'apporter davantage de satisfaction.

Quant au retour en salle des profs, ça se passe habituellement très bien pour ceux qui ont fait fonction un an ou deux et convenu que ce n'était pas pour eux, alors pourquoi pas. Je pense même que ça peut faire de toi un meilleur enseignant, puisque tu auras mieux saisi les enjeux d'un établissement dans son ensemble.

LadyOlenna a écrit:

mistinguette a écrit:Tu te vois changer de boulot ?

Je ne sais pas trop. Ce sont toutes les interrogations avec lesquelles je me débats en ce moment. Je serais incapable de redevenir professeure, très honnêtement, surtout avec la dégradation des cinq dernières années.
Après un emploi fonctionnel, où je n'aurai plus à gérer les gamins et leurs parents, pourquoi pas ? Mais j'ai peur de lâcher la proie pour l'ombre. Et j'ai l'impression que les compétences demandées dans le descriptif des postes qui pourraient m'intéresser sont bien au-delà de ce que je peux proposer.

Un emploi fonctionnel pour avoir le temps de respirer, je ne suis pas sûr... Cela dépend duquel : CTEVS et dircab, ce n'est pas un bon plan par exemple... Regarde IPR EVS peut-être, il y a beaucoup à faire également, mais cela se rapproche davantage de la maîtrise de l'emploi du temps dont on dispose en étant enseignant.

Je dois reconnaître que je me demande à la lumière de cette 3ème année si je tiendrais plus de 10 ans..  Ou alors je vais devoir trouver le secret pour diminuer drastiquement mon temps de présence, ce qui n'est pas possible. Je me pose la question d'un poste dans une collectivité..

Ce que je trouve frappant, en repensant à la visio de vendredi dernier, c'est le nombre de messages dans le tchat exprimant un réel malaise, un ras-le-bol profond. D'un côté ça m'a rassuré (ce n'est pas moi qui ai un problème, qui ne sais pas faire, qui me noie dans un verre d'eau), d'un autre côté c'est quand même un peu flippant. Sur quatre amies de promo nouvelles cheffes cette année, trois cherchent un emploi en détachement.

Mon chef, qui part à la retraite, déconseille à tout le monde de devenir chef actuellement. Il dit que même prof c'est "moins pire".

LadyO : c’est effectivement un discours que j’entends beaucoup aussi. Des chefs investis, appréciés mais au bout du rouleau…

LadyOlenna a écrit:Ce que je trouve frappant, en repensant à la visio de vendredi dernier, c'est le nombre de messages dans le tchat exprimant un réel malaise, un ras-le-bol profond. D'un côté ça m'a rassuré (ce n'est pas moi qui ai un problème, qui ne sais pas faire, qui me noie dans un verre d'eau), d'un autre côté c'est quand même un peu flippant. Sur quatre amies de promo nouvelles cheffes cette année, trois cherchent un emploi en détachement.

Il faut bien garder à l'esprit que ceux qui s'expriment, ce sont surtout les mécontents. On va rarement spontanément prendre la parole pour dire "ben moi ça va", même si c'est le cas.
Et pour le coup, "ben moi ça va", je suis très content d'exercer mon métier !

Après, on a tout à fait le droit de ne pas trouver ça satisfaisant, ou d'en avoir assez et de vouloir changer.

Ganbatte a écrit:

LadyOlenna a écrit:Ce que je trouve frappant, en repensant à la visio de vendredi dernier, c'est le nombre de messages dans le tchat exprimant un réel malaise, un ras-le-bol profond. D'un côté ça m'a rassuré (ce n'est pas moi qui ai un problème, qui ne sais pas faire, qui me noie dans un verre d'eau), d'un autre côté c'est quand même un peu flippant. Sur quatre amies de promo nouvelles cheffes cette année, trois cherchent un emploi en détachement.

Il faut bien garder à l'esprit que ceux qui s'expriment, ce sont surtout les mécontents. On va rarement spontanément prendre la parole pour dire "ben moi ça va", même si c'est le cas.
Et pour le coup, "ben moi ça va", je suis très content d'exercer mon métier !

Après, on a tout à fait le droit de ne pas trouver ça satisfaisant, ou d'en avoir assez et de vouloir changer.

Ah, c'était donc toi dans le tchat qui écrivais que certains propos du tchat te faisaient honte et que tu étais très heureux, voire que tu pouvais prendre en plus la part de boulot de ceux qui n'en pouvaient plus ?

Mon amie a fait un très grave malaise suivi d'un burn out, elle va être mise en retraite anticipée. Elle adorait don boulot qu'elle exerce depuis la fin des années 90, mais depuis 4 ans c'est la descente aux enfers. Ma soeur, principale depuis 17 ans, est épuisée moralement et physiquement. Je trouve assez indécent de lire que c'est l'apanage de quelques mécontents.

LadyOlenna a écrit:

Ganbatte a écrit:

LadyOlenna a écrit:Ce que je trouve frappant, en repensant à la visio de vendredi dernier, c'est le nombre de messages dans le tchat exprimant un réel malaise, un ras-le-bol profond. D'un côté ça m'a rassuré (ce n'est pas moi qui ai un problème, qui ne sais pas faire, qui me noie dans un verre d'eau), d'un autre côté c'est quand même un peu flippant. Sur quatre amies de promo nouvelles cheffes cette année, trois cherchent un emploi en détachement.

Il faut bien garder à l'esprit que ceux qui s'expriment, ce sont surtout les mécontents. On va rarement spontanément prendre la parole pour dire "ben moi ça va", même si c'est le cas.
Et pour le coup, "ben moi ça va", je suis très content d'exercer mon métier !

Après, on a tout à fait le droit de ne pas trouver ça satisfaisant, ou d'en avoir assez et de vouloir changer.

Ah, c'était donc toi dans le tchat qui écrivais que certains propos du tchat te faisaient honte et que tu étais très heureux, voire que tu pouvais prendre en plus la part de boulot de ceux qui n'en pouvaient plus ?

Hélas hélas j'avais aquaponey pile au moment de cette intervention !

Cléopatra2 a écrit:Mon chef, qui part à la retraite, déconseille à tout le monde de devenir chef actuellement. Il dit que même prof c'est "moins pire".

Même discours pour mon ancien chef et il m'a clairement dit que s'il n'avait pas été à deux ou trois ans de la retraite, il aurait claqué la porte (il doit l'être depuis cet été). Un autre CDE, que je connais, en retraite depuis quelques jours, était soulagé de partir aussi.

reunion de perdir et bilan de rentrée : beaucoup de collègues usés, épuisés. Je passe sur les burnaout et les malaises cardiaques qui fleurissent tout au tour. C'est inquiétant, alors que pourtant j'adore mes journées et le job. Mais je ne veux pas y rester.

Effectivement les commentaires pendant la visio de la ministre montraient beaucoup de collègues au bout du rouleau.
J’ai sur le bassin plusieurs collègues en souffrance également. Certains ne comprennent pas le rythme et la charge mentale de ce job.

Pour le moment je tiens bon et j’adore mais c’est vrai qu’au bout de 5,10,20 ans… je ne sais pas !

mistinguette a écrit:Je passe sur les burnaout

Les dépressions en été ?

Fesseur Pro a écrit:

mistinguette a écrit:Je passe sur les burnaout

Les dépressions en été ?

Oui, parce qu'alors que tout le monde est parti en vacances, nous on est encore sur les EDT

cela sont plus marrants