Avez-vous participé à pHARe ?

Nous devons mettre en place le programme pHARe au collège. On m'a proposé de faire partie de l'équipe (je fais tous les ans une action auprès des 6e sur le cyber-harcèlement).
Avant de m'engager, j'aimerais savoir ce qu'il en est. Je sais déjà qu'il y a 10 webinaires d'une à suivre, à chaque fois des mercredis matin (et cette année j'ai mon mercredi matin !).
Mais ensuite ? Que doit-on faire ? Est-ce rémunéré ?

L'équipe pHARe est chargée de mettre en place un protocole de prise en charge des situations de harcèlement dans l'établissement, et de suivre les situations repérées, en utilisant des méthodes du type préoccupation partagée. Elle est aussi chargée de former des élèves volontaires.
Il n'y a pas de rémunération prévue, mais certains établissements donnent des HSE, ou des Imp.

J'y participe depuis l'an dernier. Les formations étaient en visio en semaine, donc prises sur les heures de cours. Mais, c'est un temps révolu !
C'est une implication bénévole qui n'est pas rémunérée.
Au quotidien, cela demande de mener des entretiens soit avec l'élève cible, ou un élève intimidateur, et de remplir une fiche bilan pour garder trace de ce qui a été fait par l'établissement. L'entretien avec l'intimidateur est très rapide : 2 minutes maximum, on en fait deux. Celui avec la cible peut prendre plus de temps, on en mène autant que nécessaire. Lorsque l'un d'entre nous est informé d'un cas, il transmet ce qu'il sait par un message aux autres membres de l'équipe.
Nous sommes six professeurs impliqués, plus l'assistante sociale, et la CPE, ce qui fait que nous ne prenons pas en charge toutes les situations signalées. Ce n'est donc pas trop chronophage, et au fil du temps, les cas devraient être moins nombreux.
C'est intéressant, cela fait comprendre aux élèves que les adultes sont là et veillent.

J'ai vu aussi

LES ÉCOLES ET LES ÉTABLISSEMENTSIGNERONT UNE CHARTE DANS LAQUELLE ILS :
• s’engageront pour 2 ans à mettre en place le programme ;
• constitueront une équipe ressource de 5 personnels (en circonscription pour les écoles) en charge de l’application du protocole qui suivra la formation proposée par l’académie ;
• formaliseront un protocole de traitement, présenté en CECSE et au CVC, puis voté en conseil d’école ou en conseil d’administration et explicité aux familles, aux élèves et aux personnels
• formeront une équipe d’élèves-ambassadeurs collégiens (minimum 10 élèves) ;
• mettront en place un atelier de sensibilisation pour les familles et les parents ;
• participeront aux temps forts du programme ;
• organiseront 10 heures d’apprentissages annuelles pour les élèves du CP à la 3e.

.

Je trouve que cela fait beaucoup pour du bénévolat.

Bonjour, je suis impliquée dans le programme pHARe depuis 2 ans, nous sommes une équipe de 7 personnes (profs et CPE) et nous avons recruté et formés les élèves ambassadeurs.
Nous avons eu une formation qui a duré 4 jours la première année (dont 2 ayant lieu au collège) et 2 jours l'an dernier. Nous devrions avoir encore une formation d'une journée cette année... mais rien n'est moins sur encore.
Ce programme est étendu au lycée cette année.
L'année dernière nous étions payés en hse (en gros nous avons eu une dizaine d'heures sur l'année).
On devait être rémunéré d'une demi-imp cette année mais finalement nous aurons une unité pacte , après cette rémunération est au bon vouloir du chef d'établissement.

Imaginez en primaire, pas d'heures dégagées, pas le choix et évidemment pas de rémunération. Nous avons signé la charte l'année dernière, rédiger un protocole. Nous sommes donc dans la 2eme phase.

C'est une implication bénévole qui n'est pas rémunérée.

Ok pour la grande cause nationale. Un peu comme la prise en compte du handicap finalement.

Et niveau responsabilité en cas de problème ? Tu sers de fusible ?

maikreeeesse a écrit:Imaginez en primaire, pas d'heures dégagées, pas le choix et évidemment pas de rémunération. Nous avons signé la charte l'année dernière, rédiger un protocole. Nous sommes donc dans la 2eme phase.

pour avoir côtoyé des enseignants du primaire lors des journée de formation, je confirme que l'organisation pour eux est très compliquée... à la limite de l'infaisable.

krit a écrit:

C'est une implication bénévole qui n'est pas rémunérée.

Ok pour la grande cause nationale. Un peu comme la prise en compte du handicap finalement.

Et niveau responsabilité en cas de problème ? Tu sers de fusible ?

Clairement, dans l'ambiance actuelle, pour ce qui touche au harcèlement, tout le monde est exposé à servir de fusible, formé ou pas, identifié comme équipe pHARe ou pas.

Isis39 a écrit:J'ai vu aussi

LES ÉCOLES ET LES ÉTABLISSEMENTSIGNERONT UNE CHARTE DANS LAQUELLE ILS :
• s’engageront pour 2 ans à mettre en place le programme ;
• constitueront une équipe ressource de 5 personnels (en circonscription pour les écoles) en charge de l’application du protocole qui suivra la formation proposée par l’académie ;
• formaliseront un protocole de traitement, présenté en CECSE et au CVC, puis voté en conseil d’école ou en conseil d’administration et explicité aux familles, aux élèves et aux personnels
• formeront une équipe d’élèves-ambassadeurs collégiens (minimum 10 élèves) ;
• mettront en place un atelier de sensibilisation pour les familles et les parents ;
• participeront aux temps forts du programme ;
• organiseront 10 heures d’apprentissages annuelles pour les élèves du CP à la 3e.

.

Je trouve que cela fait beaucoup pour du bénévolat.

Je suis complètement d'accord avec toi ! Si je veux faire du bénévolat, je le fais dans le cadre d'une association loi 1901 mais pas dans l’établissement scolaire dans lequel je travaille

Laure21HG a écrit:
On devait être rémunéré d'une demi-imp cette année mais finalement nous aurons une unité pacte   , après cette rémunération est au bon vouloir du chef d'établissement.

Dans le pacte ? Dans quelle mission ? Mon CDE m'a dit que ce n'était pas possible. Et pas d'IMP car nous n'en avons pas assez (7 IMP pour un collège de 500 élèves déjà toutes distribuées).

Je me suis bien gardée de mettre le moindre orteil dans l’eau du Phare. Je ne suis pas bénévole au travail (sans compter que ce truc l’a l’air un peu douteux).

PHARe prétend donner la formation et le cadre nécessaires  pour mettre en place un dispositif efficace dans les établissements, or ce n'est pas le cas. D'une part parce qu'il n'y a pas de moyens dediés (vive le bénévolat !),  d'autre part parce que la formation, qui diffère selon les académies, est parfois nettement insuffisante. On se retrouve donc régulièrement avec des équipes à qui le CDE dit: Vous êtes formés, allez-y ! alors qu'elles ne se sentent absolument pas outillées pour.
On voit également des équipes qui utilisent des outils qu'elles maîtrisent mal, mais qu'on leur a présentés comme une baguette magique. Or mal utilisées, l'implication des élèves ou la préoccupation partagée, ça peut faire des ravages.

Dans mon collège 5 collègues ont été formés l'année dernière, sur leur temps de travail. Par contre après quand ils ont mis en place le truc (très efficace, j'avais des doutes mais c'est indéniable), aucune rémunération, c'est du bénévolat. Un foutage de gueule de plus...

Bonjour à tous,
J'ai lu attentivement vos messages au sujet du programme pHARe et comme certains ont suivi la formation, ils pourront peut-être répondre à ma question  : est-ce que le programme pHARe peut être utilisé pour un harcèlement supposé (ou prétendu...) d'un professeur envers un élève ? Si je lis le site du gouvernement, il est plutôt question de harcèlement entre élèves avec toutefois quelques flous qui pourraient mener à des interprétations douteuses. Mais d'après un collègue qui a suivi la formation, ce dispositif peut être utilisé contre un professeur. Je n'ose pas imaginer les abus si cela s'avère exact. D'autre part, le chef de mon établissement prétend vouloir utiliser ce dispositif contre un collègue qui harcèlerait des élèves. Tout cela s'inscrit dans un contexte très conflictuel et quand il a quelqu'un dans le nez, il utilise toutes les ressources possibles pour le mettre à terre. Et il a déjà réussi avec certains collègues, d'ailleurs... On ne compte plus le nombre de collègues qui ont fui pour se préserver... Pour ceux qui restent, soit ils sont du bon côté du manche, soit ils souffrent...

La méthode préoccupation partagée utilisée dans les situations d'intimidation ou de harcèlement a pour but de faire changer la vision que l'intimidateur a de sa victime, de développer un sentiment d'empathie, d'en faire un acteur positif qui va se préoccuper de l'élève et chercher des solutions pour que la victime se sente mieux.
Cela fonctionne plutôt très bien au collège, mais je doute de son efficacité sur des adultes. En ce qui concerne les abus, je ne vois pas à quoi tu penses, à moins que tu évoques la procédure que l'on déclenche dans le cas d'une situation avérée de harcèlement qui n'a pu être résolue avec la M.P.P, car le principe de cette méthode est de ne pas blâmer ou sanctionner les harceleurs (sauf bien sûr en cas de faits graves).

Ma question était : est-il prévu dans les textes de l'utiliser en cas de "harcèlement" d'un professeur envers un élève ?
J'y vois deux abus possibles : l'élève mécontentent de son professeur se dit harcelé et le professeur se retrouve dans une situation pour le moins délicate.  Ce n'est pas de la parano, nous avons quand même eu des parents qui ont écrit un courrier au chef d'établissement pour dire que leur fils était harcelé car le professeur de mathématiques insistait tout le temps pour récupérer les DM non rendus...  
Le chef d'établissement peut sauter sur l'occasion et, dans la situation précédemment décrite, brandir la commission pHARe  pour intimider un collègue. C'est ce qui se passe actuellement dans mon établissement. Est-ce que c'est du pipeau ou peut-il vraiment le faire ?

Gattara a écrit:Ma question était : est-il prévu dans les textes de l'utiliser en cas de "harcèlement" d'un professeur envers un élève ?
J'y vois deux abus possibles : l'élève mécontentent de son professeur se dit harcelé et le professeur se retrouve dans une situation pour le moins délicate.  Ce n'est pas de la parano, nous avons quand même eu des parents qui ont écrit un courrier au chef d'établissement pour dire que leur fils était harcelé car le professeur de mathématiques insistait tout le temps pour récupérer les DM non rendus...  
Le chef d'établissement peut sauter sur l'occasion et, dans la situation précédemment décrite, brandir la commission pHARe  pour intimider un collègue. C'est ce qui se passe actuellement dans mon établissement. Est-ce que c'est du pipeau ou peut-il vraiment le faire ?

Pour la partie graissée, c'est une blague ?
A moins d'avoir mal compris, bientôt, on va se retrouver au tribunal pour simplement avoir fait notre travail

Edit : Et, pour répondre à ta première question, le dispositif pHARe est un programme de lutte contre le harcèlement des élèves par des élèves. De façon générale, le harcèlement moral relève plus du Code pénal : articles 222-33-2 à 222-33-2-2
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/section_lc/LEGITEXT000006070719/LEGISCTA000006165282

Gattara a écrit:Bonjour à tous,
J'ai lu attentivement vos messages au sujet du programme pHARe et comme certains ont suivi la formation, ils pourront peut-être répondre à ma question  : est-ce que le programme pHARe peut être utilisé pour un harcèlement supposé (ou prétendu...) d'un professeur envers un élève ? Si je lis le site du gouvernement, il est plutôt question de harcèlement entre élèves avec toutefois quelques flous qui pourraient mener à des interprétations douteuses. Mais d'après un collègue qui a suivi la formation, ce dispositif peut être utilisé contre un professeur. Je n'ose pas imaginer les abus si cela s'avère exact. D'autre part, le chef de mon établissement prétend vouloir utiliser ce dispositif contre un collègue qui harcèlerait des élèves. Tout cela s'inscrit dans un contexte très conflictuel et quand il a quelqu'un dans le nez, il utilise toutes les ressources possibles pour le mettre à terre. Et il a déjà réussi avec certains collègues, d'ailleurs... On ne compte plus le nombre de collègues qui ont fui pour se préserver... Pour ceux qui restent, soit ils sont du bon côté du manche, soit ils souffrent...

En principe, les outils utilisés dans le cadre du programme Phare sont plutôt des approches non blamantes, donc cela n'aurait pas de sens de vouloir les utiliser "contre" quelqu'un.
Est ce que ce sont des outils qui peuvent être utilisés avec des adultes, ou dans le cadre du rapport enseignant/élève, oui pour certains d'entre eux, mais pas tous, pas par n'importe qui, pas sans l'accord ses intéressés et pas avec des gros sabots.
Par ailleurs je m'interroge: qu'appelles-tu une "commission phare"? Dis comme ça, ça fait un peu commission éducative, ce qui n'est pas l'idée de départ

Gattara a écrit:Ma question était : est-il prévu dans les textes de l'utiliser en cas de "harcèlement" d'un professeur envers un élève ?
J'y vois deux abus possibles : l'élève mécontentent de son professeur se dit harcelé et le professeur se retrouve dans une situation pour le moins délicate.  Ce n'est pas de la parano, nous avons quand même eu des parents qui ont écrit un courrier au chef d'établissement pour dire que leur fils était harcelé car le professeur de mathématiques insistait tout le temps pour récupérer les DM non rendus...  
Le chef d'établissement peut sauter sur l'occasion et, dans la situation précédemment décrite, brandir la commission pHARe  pour intimider un collègue. C'est ce qui se passe actuellement dans mon établissement. Est-ce que c'est du pipeau ou peut-il vraiment le faire ?

Il ne me semble pas que ce soit l'idée du protocole Phare. Dans toutes les formations que j'ai suivies il était question de harcèlement entre élèves.
Sinon à ce compte-là on peut aussi déclencher le dispositif pour harcèlement du CDE envers le collègue...

Gattara a écrit:Ma question était : est-il prévu dans les textes de l'utiliser en cas de "harcèlement" d'un professeur envers un élève ?
J'y vois deux abus possibles : l'élève mécontentent de son professeur se dit harcelé et le professeur se retrouve dans une situation pour le moins délicate.  Ce n'est pas de la parano, nous avons quand même eu des parents qui ont écrit un courrier au chef d'établissement pour dire que leur fils était harcelé car le professeur de mathématiques insistait tout le temps pour récupérer les DM non rendus...  
Le chef d'établissement peut sauter sur l'occasion et, dans la situation précédemment décrite, brandir la commission pHARe  pour intimider un collègue. C'est ce qui se passe actuellement dans mon établissement. Est-ce que c'est du pipeau ou peut-il vraiment le faire ?

[b]

Je confirme que cela se passe dans l'établissement où je travaille aussi.
Des élèves saisissent Phare contre des élèves mais aussi des enseignants... Le référent Phare transmet les informations à la direction sans en informer les collègues concernés.

Tate a écrit:

Je confirme que cela se passe dans l'établissement où je travaille aussi.
Des élèves saisissent Phare contre  des élèves mais aussi des enseignants... Le référent Phare transmet les informations à la direction sans en informer les collègues concernés.

Ça me paraît absurde, les outils de Phare ne sont pas fait pour qu'on declenche le dispositif "contre quelqu'un"!
Ils sont conçus pour prendre en charge une victime, ce n'est pas du tout la même logique!

J'ai suivi une formation pour faire partie de l'équipe pHARe et nous utilisons la méthode de la préoccupation partagée. Il n'a jamais été question, lors de la formation, d'utiliser cette méthode avec des adultes de l'établissement. Les livres qui présentent cette méthode n'évoquent aussi que les cas de harcèlement entre élèves.

Tate a écrit: Je confirme que cela se passe dans l'établissement où je travaille aussi.
Des élèves saisissent Phare contre  des élèves mais aussi des enseignants... Le référent Phare transmet les informations à la direction sans en informer les collègues concernés.

Non, mais c'est à déposer dans le fil "J'hallucine (boulot)" .

joebar69 a écrit:

Tate a écrit: Je confirme que cela se passe dans l'établissement où je travaille aussi.
Des élèves saisissent Phare contre  des élèves mais aussi des enseignants... Le référent Phare transmet les informations à la direction sans en informer les collègues concernés.

Non, mais c'est à déposer dans le fil "J'hallucine (boulot)" .

Oui, c'est grave. Décidément tout "dispositif" pétri de bonnes intentions peut être détourné par des parents, des cde et visiblement même de collègues zélés qui ont sans doute leur conscience pour eux et l'impression de faire une bonne action.