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- LodyNiveau 10
Bonjour tout le monde !
Je cherche un poème que mes petits 6e pourraient réciter durant mon chapitre sur la Bible.
Une collègue l'an dernier ( littlemary !) faisait "Aux Feuillantines" d'Hugo.
Auriez-vous d'autres idées ?
Je cherche un poème que mes petits 6e pourraient réciter durant mon chapitre sur la Bible.
Une collègue l'an dernier ( littlemary !) faisait "Aux Feuillantines" d'Hugo.
Auriez-vous d'autres idées ?
- Barnafée la PatouilleNeoprof expérimenté
Je choisis moi aussi souvent " Aux Feuillantines", mais l'an dernier, j'ai opté pour "La Création" de Yourcenar.
- littlemaryDoyen
Lody a écrit:Bonjour tout le monde !
Je cherche un poème que mes petits 6e pourraient réciter durant mon chapitre sur la Bible.
Une collègue l'an dernier ( littlemary !) faisait "Aux Feuillantines" d'Hugo.
Auriez-vous d'autres idées ?
Bonjour toi ! ça va ?
Tu as oublié de préciser : "ma collègue préférée, adorable et adorée, compétente et intelligente...bon j'arrête là, j'vais faire des jaloux "
- ThalieGrand sage
Pas mieux que la collègue préférée, adorable et adorée, compétente et intelligente, la dite LittleMary :
AUX FEUILLANTINES
AUX FEUILLANTINES
- V.MarchaisEmpereur
J'ai un faible pour La Conscience, de Victor, avec des coupes en ce qui concerne la récitation proprement dit, et Le déluge de Saint-Amand, dont les accents baroques forment un écho fabuleux à la poésie épique ovidienne (des fois que vous auriez mis l'épisode du déluge selon Ovide en vis-à-vis avec le récit biblique).
- jehanneNiveau 8
Supervielle, dans "La fable du monde": "Le premier chien" ou "Premiers jours du monde"
- IsiaSage
Barnafée la Patouille a écrit:Je choisis moi aussi souvent " Aux Feuillantines", mais l'an dernier, j'ai opté pour "La Création" de Yourcenar.
tout pareil maintenant grâce à Véronique, je vais regarder d'autres textes ....
- JohnMédiateur
Dans la légende des siècles, il y a ce qu'il faut pour varier.
Mais pourquoi pas un extrait du Christ aux oliviers de Nerval ?
Quand le Seigneur, levant au ciel ses maigres bras
Sous les arbres sacrés, comme font les poètes,
Se fut longtemps perdu dans ses douleurs muettes,
Et se jugea trahi par des amis ingrats ;
Il se tourna vers ceux qui l’attendaient en bas
Rêvant d’être des rois, des sages, des prophètes...
Mais engourdis, perdus dans le sommeil des bêtes,
Et se prit à crier : « Non, Dieu n’existe pas ! »
Ils dormaient. « Mes amis, savez-vous la nouvelle ?
J’ai touché de mon front à la voûte éternelle ;
Je suis sanglant, brisé, souffrant pour bien des jours !
« Frères, je vous trompais : Abîme ! abîme ! abîme !
Le dieu manque à l’autel où je suis la victime...
Dieu n’est pas ! Dieu n’est plus ! » Mais ils dormaient toujours !...
Ou bien Vigny, Le mont des oliviers :
Alors il était nuit et Jésus marchait seul,
Vêtu de blanc ainsi qu'un mort de son linceul ;
Les disciples dormaient au pied de la colline.
Parmi les oliviers qu'un vent sinistre incline
Jésus marche à grands pas en frissonnant comme eux ;
Triste jusqu'à la mort ; l'oeil sombre et ténébreux,
Le front baissé, croisant les deux bras sur sa robe
Comme un voleur de nuit cachant ce qu'il dérobe ;
Connaissant les rochers mieux qu'un sentier uni,
Il s'arrête en un lieu nommé Gethsémani :
Il se courbe, à genoux, le front contre la terre,
Puis regarde le ciel en appelant : Mon Père !
- Mais le ciel reste noir, et Dieu ne répond pas.
Il se lève étonné, marche encore à grands pas,
Froissant les oliviers qui tremblent. Froide et lente
Découle de sa tête une sueur sanglante.
Il recule, il descend, il crie avec effroi :
Ne pouviez-vous prier et veiller avec moi !
Mais un sommeil de mort accable les apôtres,
Pierre à la voix du maître est sourd comme les autres.
Mais pourquoi pas un extrait du Christ aux oliviers de Nerval ?
Quand le Seigneur, levant au ciel ses maigres bras
Sous les arbres sacrés, comme font les poètes,
Se fut longtemps perdu dans ses douleurs muettes,
Et se jugea trahi par des amis ingrats ;
Il se tourna vers ceux qui l’attendaient en bas
Rêvant d’être des rois, des sages, des prophètes...
Mais engourdis, perdus dans le sommeil des bêtes,
Et se prit à crier : « Non, Dieu n’existe pas ! »
Ils dormaient. « Mes amis, savez-vous la nouvelle ?
J’ai touché de mon front à la voûte éternelle ;
Je suis sanglant, brisé, souffrant pour bien des jours !
« Frères, je vous trompais : Abîme ! abîme ! abîme !
Le dieu manque à l’autel où je suis la victime...
Dieu n’est pas ! Dieu n’est plus ! » Mais ils dormaient toujours !...
Ou bien Vigny, Le mont des oliviers :
Alors il était nuit et Jésus marchait seul,
Vêtu de blanc ainsi qu'un mort de son linceul ;
Les disciples dormaient au pied de la colline.
Parmi les oliviers qu'un vent sinistre incline
Jésus marche à grands pas en frissonnant comme eux ;
Triste jusqu'à la mort ; l'oeil sombre et ténébreux,
Le front baissé, croisant les deux bras sur sa robe
Comme un voleur de nuit cachant ce qu'il dérobe ;
Connaissant les rochers mieux qu'un sentier uni,
Il s'arrête en un lieu nommé Gethsémani :
Il se courbe, à genoux, le front contre la terre,
Puis regarde le ciel en appelant : Mon Père !
- Mais le ciel reste noir, et Dieu ne répond pas.
Il se lève étonné, marche encore à grands pas,
Froissant les oliviers qui tremblent. Froide et lente
Découle de sa tête une sueur sanglante.
Il recule, il descend, il crie avec effroi :
Ne pouviez-vous prier et veiller avec moi !
Mais un sommeil de mort accable les apôtres,
Pierre à la voix du maître est sourd comme les autres.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- Hervé HervéFidèle du forum
Pater Noster- Jacques Prévert
Pater Noster
Notre Père qui êtes au cieux
Restez-y
Et nous nous resterons sur la terre
Qui est quelquefois si jolie
Avec ses mystères de New York
Et puis ses mystères de Paris
Qui valent bien celui de la Trinité
Avec son petit canal de l'Ourcq
Sa grande muraille de Chine
Sa rivière de Morlaix
Ses bêtises de Cambrai
Avec son océan Pacifique
Et ses deux bassins aux Tuileries
Avec ses bons enfants et ses mauvais sujets
Avec toutes les merveilles du monde
Qui sont là
Simplement sur la terre
Offertes à tout le monde
Eparpillées
Emerveillées elles-mêmes d'être de telles merveilles
Et qui n'osent se l'avouer
Comme une jolie fille nue qui n'ose se montrer
Avec les épouvantables malheurs du monde
Qui sont légion
Avec leurs légionnaires
Avec leurs tortionnaires
Avec les maîtres de ce monde
Les maîtres avec leurs prêtres leurs traîtres et leurs reîtres
Avec les saisons
Avec les années
Avec les jolies filles et avec les vieux cons
Avec la paille de la misère pourrissant dans l'acier des canons.
Pater Noster
Notre Père qui êtes au cieux
Restez-y
Et nous nous resterons sur la terre
Qui est quelquefois si jolie
Avec ses mystères de New York
Et puis ses mystères de Paris
Qui valent bien celui de la Trinité
Avec son petit canal de l'Ourcq
Sa grande muraille de Chine
Sa rivière de Morlaix
Ses bêtises de Cambrai
Avec son océan Pacifique
Et ses deux bassins aux Tuileries
Avec ses bons enfants et ses mauvais sujets
Avec toutes les merveilles du monde
Qui sont là
Simplement sur la terre
Offertes à tout le monde
Eparpillées
Emerveillées elles-mêmes d'être de telles merveilles
Et qui n'osent se l'avouer
Comme une jolie fille nue qui n'ose se montrer
Avec les épouvantables malheurs du monde
Qui sont légion
Avec leurs légionnaires
Avec leurs tortionnaires
Avec les maîtres de ce monde
Les maîtres avec leurs prêtres leurs traîtres et leurs reîtres
Avec les saisons
Avec les années
Avec les jolies filles et avec les vieux cons
Avec la paille de la misère pourrissant dans l'acier des canons.
- Hervé HervéFidèle du forum
http://www.wat.tv/video/prevert-pater-noster-uy6q_f4bk_.html
- lulucastagnetteEmpereur
Moi j'aime bien la poésie sur la tour de Babel mais je ne me souviens plus du titre.
Ah si, Chanson du partage des langues (Bernard Lorraine je crois) qui se trouve dans un manuel 6ème (pas les nouveaux).
Ah si, Chanson du partage des langues (Bernard Lorraine je crois) qui se trouve dans un manuel 6ème (pas les nouveaux).
- LodyNiveau 10
littlemary a écrit:
Bonjour toi ! ça va ?
Tu as oublié de préciser : "ma collègue préférée, adorable et adorée, compétente et intelligente...bon j'arrête là, j'vais faire des jaloux "
Tu es en forme, toi !
MERCI pour vos idées !
Jehanne, je n'arrive pas à trouver sur le net le texte "premiers jours du monde" de Supervielle...
Après consultation (et délibération avec moi-même ! ) j'ai décidé de prendre "Le Déluge" de Saint-Amant.
J'aime beaucoup le poème de Nerval, mais j'enseigne au Cameroun, pays très pieux : je n'ai aucune envie de devoir justifier mes choix auprès des parents... (ne donner que l'image du Christ au mont des Oliviers est trop réducteur, etc.)
Merci encore !
- DwarfVénérable
Jadis - Papy Dwarf a encore frappé! - je donnais un passage du "Moïse" de Vigny. Mais c'était il y a presque dix ans, à mes tout débuts! Depuis, j'avoue que je ne sais trop si les élèves suivraient. Il faudra que je réessaye, tiens (quand j'aurai à nouveau des sixièmes).
Voici le texte - que je leur avais fait apprendre en deux fois.
Le soleil prolongeait sur la cime des tentes
Ces obliques rayons, ces flammes éclatantes,
Ces larges traces d'or qu'il laisse dans les airs,
Lorsqu'en un lit de sable il se couche aux déserts.
La pourpre et l'or semblaient revêtir la campagne.
Du stérile Nébo gravissant la montagne,
Moïse, homme de Dieu, s'arrête, et, sans orgueil,
Sur le vaste horizon promène un long coup d'oeil.
Il voit d'abord Phasga, que des figuiers entourent;
Puis, au-delà des monts que ses regards parcourent,
S'étend tout Galaad, Éphraïm, Manassé,
Dont le pays fertile à sa droite est place;
Vers le Midi, Juda, grand et stérile, étale
Ses sables où s'endort la mer occidentale;
Plus loin, dans un vallon que le soir a pâli,
Couronné d'oliviers, se montre Nephtali;
Dans des plaines de fleurs magnifiques et calmes,
Jéricho s'aperçoit : c'est la ville des palmes;
Et, prolongeant ses bois, des plaines de Phogor,
Le lentisque touffu s'étend jusqu'à Ségor.
Il voit tout Chanaan, et la terre promise,
Où sa tombe, il le sait, ne sera point admise.
Il voit, sur les Hébreux étend sa grande main,
Puis vers le haut du mont il reprend son chemin.
Mais avec du recul, il y a sans doute plus porteur comme poème dans le genre.
Voici le texte - que je leur avais fait apprendre en deux fois.
Le soleil prolongeait sur la cime des tentes
Ces obliques rayons, ces flammes éclatantes,
Ces larges traces d'or qu'il laisse dans les airs,
Lorsqu'en un lit de sable il se couche aux déserts.
La pourpre et l'or semblaient revêtir la campagne.
Du stérile Nébo gravissant la montagne,
Moïse, homme de Dieu, s'arrête, et, sans orgueil,
Sur le vaste horizon promène un long coup d'oeil.
Il voit d'abord Phasga, que des figuiers entourent;
Puis, au-delà des monts que ses regards parcourent,
S'étend tout Galaad, Éphraïm, Manassé,
Dont le pays fertile à sa droite est place;
Vers le Midi, Juda, grand et stérile, étale
Ses sables où s'endort la mer occidentale;
Plus loin, dans un vallon que le soir a pâli,
Couronné d'oliviers, se montre Nephtali;
Dans des plaines de fleurs magnifiques et calmes,
Jéricho s'aperçoit : c'est la ville des palmes;
Et, prolongeant ses bois, des plaines de Phogor,
Le lentisque touffu s'étend jusqu'à Ségor.
Il voit tout Chanaan, et la terre promise,
Où sa tombe, il le sait, ne sera point admise.
Il voit, sur les Hébreux étend sa grande main,
Puis vers le haut du mont il reprend son chemin.
Mais avec du recul, il y a sans doute plus porteur comme poème dans le genre.
- LodyNiveau 10
Pff... Mon homme vient me faire douter... Il trouve que les 6e sont trop petits pour apprendre par coeur un poème aussi sombre que "Le déluge".
Qu'en pensez-vous ? Je vous mets le texte :
Le Déluge
Là, de pieds et de mains, les hommes noirs de crimes
Des arbres les plus hauts gagnaient les vertes cimes ;
L'effroi désespéré redoublait leurs efforts,
Et l'on voyait pâtir leurs membres et leurs corps.
Ici, l'un au milieu de sa vaine entreprise,
Pour son peu de vigueur contraint à lâcher prise,
Blême, regarde en bas, hurle, ou semble en effet
Hurler, tout prêt à choir du chêne contrefait ;
Là, l'autre, plus robuste, empoignant une branche
Qui sous le poids d'un autre en l'air imité penche,
Fait que la branche feinte et s'éclate et gémit,
Et trébuche avec eux dans l'onde qui frémit.
Du sexe féminin les portraits lamentables,
Donnant, quoique menteurs, des touches véritables,
À bras tendus et longs soulevaient leurs enfants
Sur le liquide choc des périls étouffants.
Dans ce malheur commun, les bêtes éperdues
Grimpaient de tous côtés ensemble confondues ;
Les abîmes du ciel, versant toutes leurs eaux,
Interdisaient le vol aux plus vites oiseaux.
Qu'en pensez-vous ? Je vous mets le texte :
Le Déluge
Là, de pieds et de mains, les hommes noirs de crimes
Des arbres les plus hauts gagnaient les vertes cimes ;
L'effroi désespéré redoublait leurs efforts,
Et l'on voyait pâtir leurs membres et leurs corps.
Ici, l'un au milieu de sa vaine entreprise,
Pour son peu de vigueur contraint à lâcher prise,
Blême, regarde en bas, hurle, ou semble en effet
Hurler, tout prêt à choir du chêne contrefait ;
Là, l'autre, plus robuste, empoignant une branche
Qui sous le poids d'un autre en l'air imité penche,
Fait que la branche feinte et s'éclate et gémit,
Et trébuche avec eux dans l'onde qui frémit.
Du sexe féminin les portraits lamentables,
Donnant, quoique menteurs, des touches véritables,
À bras tendus et longs soulevaient leurs enfants
Sur le liquide choc des périls étouffants.
Dans ce malheur commun, les bêtes éperdues
Grimpaient de tous côtés ensemble confondues ;
Les abîmes du ciel, versant toutes leurs eaux,
Interdisaient le vol aux plus vites oiseaux.
- LodyNiveau 10
Et puis mince ! Les gamins ont toujours du mal à transmettre l'émotion qui découle d'un texte ; avec celui-là au moins les choses sont claires.
- AbraxasDoyen
V.Marchais a écrit:J'ai un faible pour La Conscience, de Victor, avec des coupes en ce qui concerne la récitation proprement dit, et Le déluge de Saint-Amand, dont les accents baroques forment un écho fabuleux à la poésie épique ovidienne (des fois que vous auriez mis l'épisode du déluge selon Ovide en vis-à-vis avec le récit biblique).
+1 !
Sinon, de Saint-Amant, il y a le passage de la mer rouge, dans Moyse sauvé — "les poissons ébahis les regardent passer…"
- DwarfVénérable
Pour le Déluge : il faut bien les déniaiser tôt ou tard!
- Hervé HervéFidèle du forum
http://www.courtois.cc/citations/religion.html
- LodyNiveau 10
Dwarf a écrit:Pour le Déluge : il faut bien les déniaiser tôt ou tard!
C'est bien mon avis !
- InvitéeHrÉrudit
jehanne a écrit:Supervielle, dans "La fable du monde": "Le premier chien" ou "Premiers jours du monde"
Ces poèmes sont d'une beauté...Merci jehanne.
- jehanneNiveau 8
Oui n'est-ce pas? C'est tout l'émerveillement devant la création dans sa fraîcheur, sa nouveauté, qui est rendue. Cela nous restitue un regard d'enfant sur la beauté du monde...
Ce que je dis là est horriblement bateau, mais c'est vraiment l'effet qu'arrive à produire Supervielle. Il est le poète du regard neuf, lavé... Il y a aussi "Dieu crée l'homme", "Dieu crée la femme", mais ce sont des poèmes plus métaphysiques, quoique d'une beauté tout aussi immédiate.
Ce que je dis là est horriblement bateau, mais c'est vraiment l'effet qu'arrive à produire Supervielle. Il est le poète du regard neuf, lavé... Il y a aussi "Dieu crée l'homme", "Dieu crée la femme", mais ce sont des poèmes plus métaphysiques, quoique d'une beauté tout aussi immédiate.
- InvitéInvité
Les Rois Mages
Ils perdirent l’Etoile, un soir. Pourquoi perd-on
L’Etoile ? Pour l’avoir parfois trop regardée…
Les deux Rois blancs, étant des savants de Chaldée,
Tracèrent sur le sol des cercles, au bâton.
Ils firent des calculs, grattèrent leur menton…
Mais l’Etoile avait fui comme fuit une idée,
Et ces hommes dont l’âme eut soif d’être guidée
Pleurèrent en dressant les tentes de coton.
Mais le pauvre Roi Noir, méprisé des deux autres,
Se dit : Pensons aux soifs qui ne sont pas les nôtres
Il faut donner quand même à boire aux animaux »
Et, tandis qu’il tenait un seau d’eau par son anse,
Dans l’humble rond de ciel où buvaient les chameaux,
Il vit l’Etoile d’or, qui dansait en silence.
Edmond Rostand
Ils perdirent l’Etoile, un soir. Pourquoi perd-on
L’Etoile ? Pour l’avoir parfois trop regardée…
Les deux Rois blancs, étant des savants de Chaldée,
Tracèrent sur le sol des cercles, au bâton.
Ils firent des calculs, grattèrent leur menton…
Mais l’Etoile avait fui comme fuit une idée,
Et ces hommes dont l’âme eut soif d’être guidée
Pleurèrent en dressant les tentes de coton.
Mais le pauvre Roi Noir, méprisé des deux autres,
Se dit : Pensons aux soifs qui ne sont pas les nôtres
Il faut donner quand même à boire aux animaux »
Et, tandis qu’il tenait un seau d’eau par son anse,
Dans l’humble rond de ciel où buvaient les chameaux,
Il vit l’Etoile d’or, qui dansait en silence.
Edmond Rostand
- SessiExpert
L'an dernier je leur avais fait apprendre quelques strophes du texte de la chanson de Moustaki "Il y avait un jardin"
C'est une chanson pour les enfants
Qui naissent et qui vivent entre l'acier
Et le bitume, entre le béton et l'asphalte
Et qui ne sauront peut-être jamais
Que la terre était un jardin
Il y avait un jardin qu'on appelait la terre
Il brillait au soleil comme un fruit défendu
Non ce n'était pas le paradis ni l'enfer
Ni rien de déjà vu ou déjà entendu
Il y avait un jardin, une maison, des arbres
Avec un lit de mousse pour y faire l'amour
Et un petit ruisseau roulant sans une vague
Venait le rafraîchir et poursuivait son cours
Il y avait un jardin grand comme une vallée
On pouvait s'y nourrir à toutes les saisons
Sur la terre brûlante ou sur l'herbe gelée
Et découvrir des fleurs qui n'avaient pas de nom
Il y avait un jardin qu'on appelait la terre
Il était assez grand pour des milliers d'enfants
Il était habité jadis par nos grands-pères
Qui le tenaient eux-mêmes de leur grands-parents
Où est-il ce jardin où nous aurions pu naître
Où nous aurions pu vivre insouciants et nus
Où est cette maison toutes portes ouvertes
Que je cherche encore et que je ne trouve plus
C'est une chanson pour les enfants
Qui naissent et qui vivent entre l'acier
Et le bitume, entre le béton et l'asphalte
Et qui ne sauront peut-être jamais
Que la terre était un jardin
Il y avait un jardin qu'on appelait la terre
Il brillait au soleil comme un fruit défendu
Non ce n'était pas le paradis ni l'enfer
Ni rien de déjà vu ou déjà entendu
Il y avait un jardin, une maison, des arbres
Avec un lit de mousse pour y faire l'amour
Et un petit ruisseau roulant sans une vague
Venait le rafraîchir et poursuivait son cours
Il y avait un jardin grand comme une vallée
On pouvait s'y nourrir à toutes les saisons
Sur la terre brûlante ou sur l'herbe gelée
Et découvrir des fleurs qui n'avaient pas de nom
Il y avait un jardin qu'on appelait la terre
Il était assez grand pour des milliers d'enfants
Il était habité jadis par nos grands-pères
Qui le tenaient eux-mêmes de leur grands-parents
Où est-il ce jardin où nous aurions pu naître
Où nous aurions pu vivre insouciants et nus
Où est cette maison toutes portes ouvertes
Que je cherche encore et que je ne trouve plus
_________________
- Tout ce que nous pouvons faire est d'ajouter à la création, le plus que nous le pouvons, pendant que d'autres travaillent à la destruction. C'est ce long, patient et secret effort qui a fait avancer réellement les hommes depuis qu'ils ont une histoire.-
Albert Camus
- AmaliahEmpereur
Je fais remonter ce topic pour proposer ce poème d'Heredia.
Épiphanie
Donc, Balthazar, Melchior et Gaspar, les Rois Mages,
Chargés de nefs d'argent, de vermeil et d'émaux
Et suivis d'un très long cortège de chameaux,
S'avancent, tels qu'ils sont dans les vieilles images.
De l'Orient lointain, ils portent leurs hommages
Aux pieds du fils de Dieu, né pour guérir les maux
Que souffrent ici-bas l'homme et les animaux ;
Un page noir soutient leurs robes à ramages.
Sur le seuil de l'étable où veille saint Joseph,
Ils ôtent humblement la couronne du chef
Pour saluer l'Enfant qui rit et les admire.
C'est ainsi qu'autrefois, sous Augustus Caesar,
Sont venus, présentant l'or, l'encens et la myrrhe,
Les Rois Mages Gaspar, Melchior et Balthazar.
Épiphanie
Donc, Balthazar, Melchior et Gaspar, les Rois Mages,
Chargés de nefs d'argent, de vermeil et d'émaux
Et suivis d'un très long cortège de chameaux,
S'avancent, tels qu'ils sont dans les vieilles images.
De l'Orient lointain, ils portent leurs hommages
Aux pieds du fils de Dieu, né pour guérir les maux
Que souffrent ici-bas l'homme et les animaux ;
Un page noir soutient leurs robes à ramages.
Sur le seuil de l'étable où veille saint Joseph,
Ils ôtent humblement la couronne du chef
Pour saluer l'Enfant qui rit et les admire.
C'est ainsi qu'autrefois, sous Augustus Caesar,
Sont venus, présentant l'or, l'encens et la myrrhe,
Les Rois Mages Gaspar, Melchior et Balthazar.
- retraitéeDoyen
V.Marchais a écrit:J'ai un faible pour La Conscience, de Victor, avec des coupes en ce qui concerne la récitation proprement dit, et Le déluge de Saint-Amand, dont les accents baroques forment un écho fabuleux à la poésie épique ovidienne (des fois que vous auriez mis l'épisode du déluge selon Ovide en vis-à-vis avec le récit biblique).
J'allais le suggérer, La Conscience.
Voir aussi d'autres textes de la Légende des siècles
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