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- TailleventFidèle du forum
J'ai vu beaucoup de réactions à ma remarque. Je me permets de répondre à un seul message parce qu'il me permet, il me semble, de synthétiser une réponse plus globale.
Ce dernier aspect m'amène à la deuxième partie de ta remarque. Il y a évidemment des élèves bien éduqués partout mais remarquons tout de même que l'adéquation aux attentes de l'institution scolaire n'est pas juste une forme de "bonne éducation". Elle suppose de connaître des codes qui sont plus présents dans certains milieux, ce qui implique une capacité différente à les transmettre. J'ajouterais aussi, et on en revient aux biais d'observation, qu'il n'est pas certain que les déviations de la norme soient constatées et sanctionnées de manière parfaitement uniforme, ne tenant compte d'aucun facteur externe.
Au-delà de l'application immédiate de ces règles, tout cela me semble aussi poser une difficulté dans un second temps : étant donné le caractère passablement subjectif de tout ce qui fondra cette note de comportement, elle offrira sans doute un beau potentiel à contestation. Or, là encore, toutes les familles ne sont pas armées de la même manière pour critiquer une décision du système. J'y vois une nouvelle couche de sélection sociale.
J'ajouterais pour conclure une remarque plus personnelle : vu la provenance (politique) de cette mesure, je doute que ces problèmes potentiels soient considérés comme tels puisqu'ils permettraient (je suis sympa, j'en reste au conditionnel) de sanctionner ceux dont je pense qu'on a déjà décidé qu'ils étaient la source des problèmes…
Pour ce qui est de ta première remarque, je pourrais être en partie d'accord. Cela supposerait toutefois que les différents "indicateurs" que tu évoques soient eux-mêmes appliqués de manière parfaitement objective. C'est possible mais je pense qu'ils présentent tout autant de risque de dérive que la "note de comportement" en elle-même. Les biais d'observation sont une réalité avérée.A Tuin a écrit:Taillevent a écrit:C'est bien ce genre de mesure, il n'y a aucun risque d'arbitraire ou de sélection sociale (et quand je dis sociale...).
Si la note s'appuie sur l'observation des punitions, rapports d'incidents, retenues, sanctions, il n'y aura pas vraiment d'arbitraire et ce serait effectivement très clair à observer et comptabiliser.
Quelle sélection sociale ? Les élèves démontrant une belle attitude n'ont pas ce genre d'attributs, ou alors à la marge, et ce n'est pas une question de dimension sociale. Il y a des élèves très bien éduqués partout et heureusement, c'est même plutôt positif de pouvoir établir ce constat.
Ce dernier aspect m'amène à la deuxième partie de ta remarque. Il y a évidemment des élèves bien éduqués partout mais remarquons tout de même que l'adéquation aux attentes de l'institution scolaire n'est pas juste une forme de "bonne éducation". Elle suppose de connaître des codes qui sont plus présents dans certains milieux, ce qui implique une capacité différente à les transmettre. J'ajouterais aussi, et on en revient aux biais d'observation, qu'il n'est pas certain que les déviations de la norme soient constatées et sanctionnées de manière parfaitement uniforme, ne tenant compte d'aucun facteur externe.
Au-delà de l'application immédiate de ces règles, tout cela me semble aussi poser une difficulté dans un second temps : étant donné le caractère passablement subjectif de tout ce qui fondra cette note de comportement, elle offrira sans doute un beau potentiel à contestation. Or, là encore, toutes les familles ne sont pas armées de la même manière pour critiquer une décision du système. J'y vois une nouvelle couche de sélection sociale.
J'ajouterais pour conclure une remarque plus personnelle : vu la provenance (politique) de cette mesure, je doute que ces problèmes potentiels soient considérés comme tels puisqu'ils permettraient (je suis sympa, j'en reste au conditionnel) de sanctionner ceux dont je pense qu'on a déjà décidé qu'ils étaient la source des problèmes…
- ElyasEsprit sacré
J'appartiens à une génération qui n'a pas été évaluée sur son comportement et j'appartiens à une génération qui a lutté contre la note de vie scolaire qu'on a connue. Je ne comprends absolument pas comment des professionnels de l'éducation et de l'instruction peuvent un instant imaginer que le comportement puisse être évalué. Je pense profondément que les gens qui pensent ainsi n'ont rien à faire dans notre métier et tant pis si ça fâche des néos sur ce forum. A un moment, il faut dire les choses.
Je prends un exemple qui s'est produit dans un de mes premiers collèges alors que la note de vie scolaire existait. Une élève avait 0. Insupportable, ne travaillait pas, n'apprenait pas ses leçons, était insolente et se battait dans la cour. Elle avait 0 et était punie constamment. Pour préciser, elle était d'origine chaldéenne, très typée moyen-orient. Elle avait un langage très grossier. Elle était punie tous les jours et elle continuait l'insolence. On était en REP.
Avec vos idées, elle redoublerait et aurait 0 tout le temps.
Je vous donne la chute : elle a fugué et a erré pendant trois mois dans la rue, se prostituant même. On l'a retrouvée un jour sur les marches du collège. On a appelé l'assistante sociale. On a découvert qu'elle se faisait violer tous les jours par son grand frère et que le collège était le seul endroit où les gens s'occupaient d'elle. Elle apportait avec elle sa haine, sa colère et sa douleur en classe tous les jours, piégée par sa famille et sa loyauté familiale (tous ceux qui connaissent la psychologie autour des viols incestueux sauront de quoi je parle). On se la prenait en pleine figure.
Avec vos idées, on la fait plonger encore plus.
Avec vos idées, on fait plonger des centaines de milliers d'enfants victimes de violences dans la double peine.
L'institution ne sait pas gérer ces enfants violentés et violés et la psychologie propre à ces enfants les amène souvent à être des élèves insolents et violents parce que c'est le seul moyen qu'ils ont de s'exprimer face à des adultes qui ne les violent/violentent pas.
Ces idées de notes de vie scolaire, de redoublement si on n'a pas la moyenne dans sa note de vie scolaire sont indignes et génèrent une violence symbolique : vous êtes violés/battus, les adultes ne comprennent pas vos émotions violentes et ils vous punissent.
Génial le message et l'horizon sociétal qu'on veut se créer.
Et non, mon exemple n'est absolument pas rare du tout. Rien que pour eux, ce type de réflexion sur une note de vie scolaire ne devrait pas exister. Quand on a supprimé la peine de mort, l'un des arguments les plus répandus dans la société (mais pas celui qui me convainc moi qui est qu'un Etat ne doit pas assassiner), on a dit qu'on la supprimait pour éviter qu'un seul innocent soit tué. Là, c'est pareil, si on peut au moins sauver un seul enfant battu/violé qui réagit comme mon ancienne élève (j'étais tout jeune, je n'ai rien vu et j'ai très mal géré comme l'immense majorité de mes collègues), ou au moins ne pas l'enfoncer encore plus parce qu'on ne "voit" pas, nous avons l'obligation morale, éthique et humaine d'être contre ce genre d'idées puantes.
Ah oui, pour mon élève : le collège était le seul lieu où elle se sentait en sécurité et elle aimait ses professeurs qu'elle insultait. Elle pouvait communiquer enfin sa colère avec un adulte qui ne la frappait pas et ne la violait pas. Elle ne savait pas faire autrement. On a manqué de compréhension sur sa situation. Elle est revenue vers nous pour qu'on la sauve... L'ASE l'a renvoyée dans sa famille... avec son frère. Société de ******
Je prends un exemple qui s'est produit dans un de mes premiers collèges alors que la note de vie scolaire existait. Une élève avait 0. Insupportable, ne travaillait pas, n'apprenait pas ses leçons, était insolente et se battait dans la cour. Elle avait 0 et était punie constamment. Pour préciser, elle était d'origine chaldéenne, très typée moyen-orient. Elle avait un langage très grossier. Elle était punie tous les jours et elle continuait l'insolence. On était en REP.
Avec vos idées, elle redoublerait et aurait 0 tout le temps.
Je vous donne la chute : elle a fugué et a erré pendant trois mois dans la rue, se prostituant même. On l'a retrouvée un jour sur les marches du collège. On a appelé l'assistante sociale. On a découvert qu'elle se faisait violer tous les jours par son grand frère et que le collège était le seul endroit où les gens s'occupaient d'elle. Elle apportait avec elle sa haine, sa colère et sa douleur en classe tous les jours, piégée par sa famille et sa loyauté familiale (tous ceux qui connaissent la psychologie autour des viols incestueux sauront de quoi je parle). On se la prenait en pleine figure.
Avec vos idées, on la fait plonger encore plus.
Avec vos idées, on fait plonger des centaines de milliers d'enfants victimes de violences dans la double peine.
L'institution ne sait pas gérer ces enfants violentés et violés et la psychologie propre à ces enfants les amène souvent à être des élèves insolents et violents parce que c'est le seul moyen qu'ils ont de s'exprimer face à des adultes qui ne les violent/violentent pas.
Ces idées de notes de vie scolaire, de redoublement si on n'a pas la moyenne dans sa note de vie scolaire sont indignes et génèrent une violence symbolique : vous êtes violés/battus, les adultes ne comprennent pas vos émotions violentes et ils vous punissent.
Génial le message et l'horizon sociétal qu'on veut se créer.
Et non, mon exemple n'est absolument pas rare du tout. Rien que pour eux, ce type de réflexion sur une note de vie scolaire ne devrait pas exister. Quand on a supprimé la peine de mort, l'un des arguments les plus répandus dans la société (mais pas celui qui me convainc moi qui est qu'un Etat ne doit pas assassiner), on a dit qu'on la supprimait pour éviter qu'un seul innocent soit tué. Là, c'est pareil, si on peut au moins sauver un seul enfant battu/violé qui réagit comme mon ancienne élève (j'étais tout jeune, je n'ai rien vu et j'ai très mal géré comme l'immense majorité de mes collègues), ou au moins ne pas l'enfoncer encore plus parce qu'on ne "voit" pas, nous avons l'obligation morale, éthique et humaine d'être contre ce genre d'idées puantes.
Ah oui, pour mon élève : le collège était le seul lieu où elle se sentait en sécurité et elle aimait ses professeurs qu'elle insultait. Elle pouvait communiquer enfin sa colère avec un adulte qui ne la frappait pas et ne la violait pas. Elle ne savait pas faire autrement. On a manqué de compréhension sur sa situation. Elle est revenue vers nous pour qu'on la sauve... L'ASE l'a renvoyée dans sa famille... avec son frère. Société de ******
- uneodysséeNeoprof expérimenté
Merci Élyas, Henriette, Taillevent, Aperçu par hasard, Gambatte et Beaverforever.
Le corps enseignant n’est pas épargné par certains fantasmes délétères, les identifier en soi et les déconstruire n’est pas toujours facile.
Le corps enseignant n’est pas épargné par certains fantasmes délétères, les identifier en soi et les déconstruire n’est pas toujours facile.
- PonocratesExpert spécialisé
Votre témoignage Elyas est édifiant, mais je crois que vous mélangez deux choses.
Vous dites regretter de n'avoir rien vu (vous étiez jeune, et qui, parmi nous, à l'IUFM ou l'ESPE a été formé à interpréter ces signes). Nous avons probablement tous des histoires de "je n'ai pas vu", en particulier durant nos premières années, mais d'une part ce n'est pas dans nos missions (sinon nous serions vraiment formés à cela, n'est-ce pas ?), d'autre part, dans ce cas particulier cela n'aurait rien changé pour le vrai, énorme problème qui était l'inceste.
L'école est là pour instruire. Ni plus, ni moins. Elle n'est pas pensée ou organisée comme un guichet unique de l'enfance et de l'adolescence pour traiter tous les problèmes afférents. Elle n'en a d'ailleurs aucunement les moyens (déjà que pour instruire...). Un enseignant, un CPE, un personnel administratif, ne sont ni psychologue, ni assistante sociale, ni infirmière (de vrais métiers, qui exigent des connaissances et des compétences qui ne sont généralement pas les nôtres), même s'il y en a parfois dans l'établissement selon des fréquences indignes, nous sommes d'accord.
Le cas de votre élève, Elyas, est révoltant, mais ni vous, ni le collège n'avez rien pu faire pour changer sa situation familiale, parce que ce sont d'autres structures (en manque de moyens criant, nous sommes d'accord aussi, et en manque parfois aussi de bon sens) qui sont censées intervenir.
Reste que face à un enfant, un adolescent, en perte de repères, et qui attaque l'autorité scolaire parce qu'il sait que celle-là ne sera susceptible ni de violence, ni d'abandon (j'en ai aussi des histoires terribles...), nous avons un devoir de mettre en place des limites. Pas de façon autoritaire, ni revancharde, ni mesquine, mais, avec une "neutralité bienveillante", tenir bon en indiquant un cap et n'en déviant pas, parce que nous devons, à notre mesure, et dans la limite de nos missions, participer à la structuration de l'individu, du citoyen, pour lui donner une chance de s'insérer dans la société et d'y développer des relations harmonieuses et enrichissantes avec ses contemporains. Si votre élève est revenue sur les marches du collège, c'est parce qu'elle savait y trouver des gens à principes, une règle du jeu claire, un lieu cohérent (si A alors B) ce qui montre bien que vous, vos collègues, ceux du primaire, aviez réussi à lui communiquer un sens de la sécurité par les règles. Il faut seulement espérer que cette structuration psychique là l'aura aidée à surmonter une vie familiale infernale malgré la trahison de l'Institution (l'ASE, pas vous).
Vous dites regretter de n'avoir rien vu (vous étiez jeune, et qui, parmi nous, à l'IUFM ou l'ESPE a été formé à interpréter ces signes). Nous avons probablement tous des histoires de "je n'ai pas vu", en particulier durant nos premières années, mais d'une part ce n'est pas dans nos missions (sinon nous serions vraiment formés à cela, n'est-ce pas ?), d'autre part, dans ce cas particulier cela n'aurait rien changé pour le vrai, énorme problème qui était l'inceste.
L'école est là pour instruire. Ni plus, ni moins. Elle n'est pas pensée ou organisée comme un guichet unique de l'enfance et de l'adolescence pour traiter tous les problèmes afférents. Elle n'en a d'ailleurs aucunement les moyens (déjà que pour instruire...). Un enseignant, un CPE, un personnel administratif, ne sont ni psychologue, ni assistante sociale, ni infirmière (de vrais métiers, qui exigent des connaissances et des compétences qui ne sont généralement pas les nôtres), même s'il y en a parfois dans l'établissement selon des fréquences indignes, nous sommes d'accord.
Le cas de votre élève, Elyas, est révoltant, mais ni vous, ni le collège n'avez rien pu faire pour changer sa situation familiale, parce que ce sont d'autres structures (en manque de moyens criant, nous sommes d'accord aussi, et en manque parfois aussi de bon sens) qui sont censées intervenir.
Reste que face à un enfant, un adolescent, en perte de repères, et qui attaque l'autorité scolaire parce qu'il sait que celle-là ne sera susceptible ni de violence, ni d'abandon (j'en ai aussi des histoires terribles...), nous avons un devoir de mettre en place des limites. Pas de façon autoritaire, ni revancharde, ni mesquine, mais, avec une "neutralité bienveillante", tenir bon en indiquant un cap et n'en déviant pas, parce que nous devons, à notre mesure, et dans la limite de nos missions, participer à la structuration de l'individu, du citoyen, pour lui donner une chance de s'insérer dans la société et d'y développer des relations harmonieuses et enrichissantes avec ses contemporains. Si votre élève est revenue sur les marches du collège, c'est parce qu'elle savait y trouver des gens à principes, une règle du jeu claire, un lieu cohérent (si A alors B) ce qui montre bien que vous, vos collègues, ceux du primaire, aviez réussi à lui communiquer un sens de la sécurité par les règles. Il faut seulement espérer que cette structuration psychique là l'aura aidée à surmonter une vie familiale infernale malgré la trahison de l'Institution (l'ASE, pas vous).
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"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- LagomorpheFidèle du forum
Elyas a écrit:J'appartiens à une génération qui n'a pas été évaluée sur son comportement et j'appartiens à une génération qui a lutté contre la note de vie scolaire qu'on a connue. Je ne comprends absolument pas comment des professionnels de l'éducation et de l'instruction peuvent un instant imaginer que le comportement puisse être évalué. Je pense profondément que les gens qui pensent ainsi n'ont rien à faire dans notre métier et tant pis si ça fâche des néos sur ce forum. A un moment, il faut dire les choses.
Soit.
Je pense pour ma part que des collègues qui basent leurs réactions sur l'émotion et la culpabilité devant un fait dramatique sont dans l'erreur.
L'exemple que tu décris est dramatique, pas seulement bien évidemment pour l'élève en question, mais aussi pour tous ceux qui, au collège, la côtoient:
Elyas a écrit:Insupportable
était insolente
se battait dans la cour
avait un langage très grossier
continuait l'insolence
elle aimait ses professeurs qu'elle insultait
c'est le seul moyen qu'ils ont de s'exprimer face à des adultes qui ne les violent/violentent pas
Et donc, les camarades de cette élève auraient dû se laisser taper dessus sans moufter ? Et les professeurs se laisser insulter et pourrir leurs cours sans broncher ? Et les autres élèves subir une dégradation constante de leurs conditions d'études ? Parce que cette élève est victime de choses terribles et qu'elle ne connaît pas d'autre moyen de s'exprimer ?
Oui, elle est à l'évidence victime, mais ce n'est pas à son établissement d'en subir les conséquences. Les victimes ont des droits, les innocents aussi.
Elyas a écrit:Elle avait 0 et était punie constamment.
Il est là le problème: quand un de mes élèves a zéro-ou-pas-loin dans ma matière, je réagis, et mon établissement aussi. A minima, je cherche à l'aider au cours des quelques minutes par heure où je le peux; l'établissement propose du soutien, du coaching, de la sophro; on peut envisager des changements de spécialité ou de filière, un bac en trois ans au lieu de deux, un redoublement. On fait ce qu'on peut, mais au moins il se passe quelque chose. Quand on voit un zéro sur un bulletin, on s'interroge, quand même ! Là, rien.
L'issue aurait-elle été différente sans note de vie scolaire ? Je ne crois pas. Dans ton exemple, le problème n'est pas la note de comportement, mais la défaillance des institutions (en premier lieu l'ASE, cette situation dépassant clairement les capacités des personnels d'un établissement scolaire). Quant à l'hypothèse "cette élève aurait eu zéro et redoublé ad vitam", qui peut croire qu'un collège va séquestrer une élève jusqu'à ses 40 ans ? Un peu de sérieux: il y aura une réaction, et peut-être même une réaction convenable compte tenu du caractère exceptionnel de la situation. En revanche, casser le thermomètre garantit de ne rien voir, ne rien dire, ne rien faire, et aboutir à la même issue.
Elyas a écrit:Quand on a supprimé la peine de mort, l'un des arguments les plus répandus dans la société (mais pas celui qui me convainc moi qui est qu'un Etat ne doit pas assassiner), on a dit qu'on la supprimait pour éviter qu'un seul innocent soit tué. Là, c'est pareil, si on peut au moins sauver un seul enfant battu/violé qui réagit comme mon ancienne élève (j'étais tout jeune, je n'ai rien vu et j'ai très mal géré comme l'immense majorité de mes collègues), ou au moins ne pas l'enfoncer encore plus parce qu'on ne "voit" pas, nous avons l'obligation morale, éthique et humaine d'être contre ce genre d'idées puantes
La comparaison entre la peine de mort et la note de vie scolaire conditionnant un éventuel redoublement, probablement posée sous le coup de l'émotion, a ses limites.
Elyas a écrit:Ces idées de notes de vie scolaire, de redoublement si on n'a pas la moyenne dans sa note de vie scolaire sont indignes et génèrent une violence symbolique : vous êtes violés/battus, les adultes ne comprennent pas vos émotions violentes et ils vous punissent.
En première intention, si les adultes ignorent le contexte, oui, je ne vois pas comment on peut faire autrement sauf à laisser passer tout et n'importe quoi, en partant du principe que si l'élève dérape, c'est qu'il est victime de violence. Ne serait-ce que parce que son dérapage crée d'autres victimes: ses camarades.
Mais la répétition d'écarts de comportement, traduits ou non par une note et/ou un redoublement, doit évidemment amener à une réaction, avec intervention des service sociaux s'il y a soupçon de violence subie.
Elyas a écrit:L'ASE l'a renvoyée dans sa famille... avec son frère. Société de ******
Entièrement et tristement d'accord. Mais sans rapport avec une note de vie scolaire. Le même scenario peut hélas parfaitement se reproduire à l'identique aujourd'hui alors même que cette note a disparu.
- GanbatteHabitué du forum
Ponocrates a écrit:Votre témoignage Elyas est édifiant, mais je crois que vous mélangez deux choses.
Vous dites regretter de n'avoir rien vu (vous étiez jeune, et qui, parmi nous, à l'IUFM ou l'ESPE a été formé à interpréter ces signes). Nous avons probablement tous des histoires de "je n'ai pas vu", en particulier durant nos premières années, mais d'une part ce n'est pas dans nos missions (sinon nous serions vraiment formés à cela, n'est-ce pas ?), d'autre part, dans ce cas particulier cela n'aurait rien changé pour le vrai, énorme problème qui était l'inceste.
L'école est là pour instruire. Ni plus, ni moins. Elle n'est pas pensée ou organisée comme un guichet unique de l'enfance et de l'adolescence pour traiter tous les problèmes afférents. Elle n'en a d'ailleurs aucunement les moyens (déjà que pour instruire...). Un enseignant, un CPE, un personnel administratif, ne sont ni psychologue, ni assistante sociale, ni infirmière (de vrais métiers, qui exigent des connaissances et des compétences qui ne sont généralement pas les nôtres), même s'il y en a parfois dans l'établissement selon des fréquences indignes, nous sommes d'accord.
Le cas de votre élève, Elyas, est révoltant, mais ni vous, ni le collège n'avez rien pu faire pour changer sa situation familiale, parce que ce sont d'autres structures (en manque de moyens criant, nous sommes d'accord aussi, et en manque parfois aussi de bon sens) qui sont censées intervenir.
Reste que face à un enfant, un adolescent, en perte de repères, et qui attaque l'autorité scolaire parce qu'il sait que celle-là ne sera susceptible ni de violence, ni d'abandon (j'en ai aussi des histoires terribles...), nous avons un devoir de mettre en place des limites. Pas de façon autoritaire, ni revancharde, ni mesquine, mais, avec une "neutralité bienveillante", tenir bon en indiquant un cap et n'en déviant pas, parce que nous devons, à notre mesure, et dans la limite de nos missions, participer à la structuration de l'individu, du citoyen, pour lui donner une chance de s'insérer dans la société et d'y développer des relations harmonieuses et enrichissantes avec ses contemporains. Si votre élève est revenue sur les marches du collège, c'est parce qu'elle savait y trouver des gens à principes, une règle du jeu claire, un lieu cohérent (si A alors B) ce qui montre bien que vous, vos collègues, ceux du primaire, aviez réussi à lui communiquer un sens de la sécurité par les règles. Il faut seulement espérer que cette structuration psychique là l'aura aidée à surmonter une vie familiale infernale malgré la trahison de l'Institution (l'ASE, pas vous).
@Ponocrates
Le rôle de l'école n'est pas que d'instruire, ni institutionnellement, ni légalement, ni moralement.
Pour faire rapide, fonctionnaires d'Etat nous sommes tous responsables de la sécurité physique et psychique des élèves, et premiers témoins de certaines situations. C'est pour ça qu'il y a des personnels médico-sociaux dans les établissements, et l'article 34.
Et du point de vue moral, nos devoirs sont évidents je crois...
- Fabrice25Habitué du forum
Ganbatte a écrit:@Ponocrates
C'est pour ça qu'il y a des personnels médico-sociaux dans les établissements, et l'article 34.
Ah bon ?
Tu veux parler du médecin scolaire qui ne s'est jamais présenté chez nous ? Ou de l'infirmière en arrêt et jamais remplacée ? Ou encore de la Psy-EN à cheval sur trois établissements qui, de fait, n'a pas réellement le temps de suivre nos élèves ?
La théorie, c'est bien beau mais il n'y a qu'en théorie que tout se passe bien. Dans la pratique, les enseignants se retrouvent souvent seuls à devoir gérer des situations pour lesquelles ils n'ont pas été formés (et pour cause, cela ne fait pas partie de nos missions puisqu'il existe du personnel dédié). Cela n'empêche d'y être sensible et vigilant mais ça s'arrête là.
Tant qu'on ne sera pas rémunéré à la hauteur de nos missions, qui si j'en crois tes propos, sont fort nombreuses, aucune raison qu'on s'en acquitte. Faire correctement cours, c'est déjà du boulot à plein temps et pour lequel je devrais y consacrer tout mon temps.
- lene75Prophète
Ponocrates a écrit:Reste que face à un enfant, un adolescent, en perte de repères, et qui attaque l'autorité scolaire parce qu'il sait que celle-là ne sera susceptible ni de violence, ni d'abandon (j'en ai aussi des histoires terribles...), nous avons un devoir de mettre en place des limites. Pas de façon autoritaire, ni revancharde, ni mesquine, mais, avec une "neutralité bienveillante", tenir bon en indiquant un cap et n'en déviant pas, parce que nous devons, à notre mesure, et dans la limite de nos missions, participer à la structuration de l'individu, du citoyen, pour lui donner une chance de s'insérer dans la société et d'y développer des relations harmonieuses et enrichissantes avec ses contemporains. Si votre élève est revenue sur les marches du collège, c'est parce qu'elle savait y trouver des gens à principes, une règle du jeu claire, un lieu cohérent (si A alors B) ce qui montre bien que vous, vos collègues, ceux du primaire, aviez réussi à lui communiquer un sens de la sécurité par les règles. Il faut seulement espérer que cette structuration psychique là l'aura aidée à surmonter une vie familiale infernale malgré la trahison de l'Institution (l'ASE, pas vous).
+1
J'aimerais bien savoir quel avenir on réserve à une élève à qui on n'explique pas qu'on ne peut pas déverser sa colère en se vengeant par la violence sur des innocents. Notre rôle est justement, à la mesure de ce que nous pouvons faire, de contribuer à mettre un terme à cet engrenage de la violence. Même en supposant qu'il ne faudrait faire aucun cas de ses victimes et de tous les dommages collatéraux, va-t-on attendre qu'elle poignarde quelqu'un dans la rue pour évacuer sa rage et qu'ainsi elle ait définitivement ruiné sa vie avant de lui expliquer que la violence qui est la norme chez elle n'est pas celle de la société dans laquelle elle a sa place et qu'une autre vie est possible, qui ne reproduise pas éternellement la violence subie, la victime devenant bourreau à son tour ?
C'est du reste exactement ce que font les psy en séance, dire à l'enfant : "Tu as le droit d'être en colère, tu as le droit d'exprimer cette colère, mais pas de cette manière-là. Il y a une ligne rouge qu'on ne peut pas franchir, c'est celle de la violence. D'autres l'ont franchie, parfois des adultes qui font figure de référence, mais ce qu'ils ont fait, c'est mal, et il faut que tu prennes conscience que c'est mal : ils n'avaient pas le droit de te faire ça. Et donc toi non plus tu n'as pas le droit de le faire." Et il est beaucoup moins difficile de dénoncer une violence quand on comprend qu'elle n'est pas normale que quand on la croit normale et légitime. Après tout, le frère de cette gamine avait sûrement lui aussi une violence à extérioriser, peut-être lui aussi avait-il subi des choses. Si on laisse croire à la gamine que c'est un mode d'expression légitime, excusable, alors on excuse, on légitime l'acte de son frère vis-à-vis d'elle.
Il n'en reste pas moins que cette histoire de redoublement n'est pas la bonne méthode, mais ne rien faire non plus n'est pas la bonne méthode.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- LagomorpheFidèle du forum
Ganbatte a écrit:Le rôle de l'école n'est pas que d'instruire, ni institutionnellement, ni légalement, ni moralement.
Qu'est-ce que la morale vient faire là-dedans ? Certes, un socle moral consensuel préside à la rédaction des lois, parfois explicité dans leur exposé des motifs, mais au-delà de ça, chacun a sa propre conception de la morale, et nul ne peut imposer la sienne à autrui au-delà de ce que prévoit la loi. J'aimerais bien voir un supérieur hiérarchique donner un ordre illégal au prétexte qu'il considère, lui, que l'exécuter est conforme a sa morale.
Le rôle de l'école est inscrit dans un ensemble de textes réglementaires, point.
Ganbatte a écrit: Pour faire rapide, fonctionnaires d'Etat nous sommes tous responsables de la sécurité physique et psychique des élèves,
Dans l'exercice de nos fonctions. C'est-à-dire pendant nos heures de cours. Je veille à ce qu'aucun élève n'y soit harcelé / frappé / insulté ou autre. Si je constate que l'un d'entre eux se sent vraiment mal en cours sans que je puisse identifier la cause de ce mal-être (qui est donc externe à mon cours), je le signale au PP et au CPE, et je peux l'orienter vers l'infirmière (le jour où elle est là) ou la PsyEN (la demi-journée où elle est là). Mais suggérer que je puisse porter la responsabilité de la sécurité physique et psychique de mes élèves quand ils ne sont pas dans ma salle, ça me paraît un tantinet délirant.
Ganbatte a écrit: et premiers témoins de certaines situations. C'est pour ça qu'il y a des personnels médico-sociaux dans les établissements, et l'article 34.
Dans la situation évoquée par @Elyas , le problème est justement que les professeurs n'ont été témoins de rien.
Ganbatte a écrit:Et du point de vue moral, nos devoirs sont évidents je crois...
Du point de vue moral, nos devoirs n'existent pas. Du point de vue légal, si, ils sont d'ailleurs écrits, suffit de lire les textes.
@lene75 +1 !
- PonocratesExpert spécialisé
Encore une fois, c'est tout mélanger. En tant qu'enseignante, je suis responsable de la sécurité physique et psychique de mes élèves/étudiants (de tous, pas seulement ceux qui sont dans le passage à l'acte, mais aussi de leurs victimes) durant le temps où ils me sont confiés. En tant que fonctionnaire, j'ai un devoir de dénoncer les crimes et délits dont j'ai connaissance. À cela s'ajoute, en tant que citoyen un devoir d'assistance à personne en danger et de signalement de violence.Ganbatte a écrit:
@Ponocrates
Le rôle de l'école n'est pas que d'instruire, ni institutionnellement, ni légalement, ni moralement.
Pour faire rapide, fonctionnaires d'Etat nous sommes tous responsables de la sécurité physique et psychique des élèves, et premiers témoins de certaines situations. C'est pour ça qu'il y a des personnels médico-sociaux dans les établissements, et l'article 34.
Et du point de vue moral, nos devoirs sont évidents je crois...
La question de la morale n'est pas pertinente. On ne peut pas compter sur le fait que les gens agissent moralement. C'est bien pour cela qu'il y a des lois, qui s'appliquent y compris pour ceux qui sont pathologiquement dépourvus de sens moral.
Edit Grillée par Lagormorphe
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C'est le livre ? "
- DoyenneNiveau 2
Elyas a écrit:L'Italie est signataire de traités et de conventions sur les droits de l'enfant. Ce genre de projet tombe à la première question de constitutionnalité.
Du grand n’importe quoi.
- GanbatteHabitué du forum
Fabrice25 a écrit:Ganbatte a écrit:@Ponocrates
C'est pour ça qu'il y a des personnels médico-sociaux dans les établissements, et l'article 34.
Ah bon ?
Tu veux parler du médecin scolaire qui ne s'est jamais présenté chez nous ? Ou de l'infirmière en arrêt et jamais remplacée ? Ou encore de la Psy-EN à cheval sur trois établissements qui, de fait, n'a pas réellement le temps de suivre nos élèves ?
La théorie, c'est bien beau mais il n'y a qu'en théorie que tout se passe bien. Dans la pratique, les enseignants se retrouvent souvent seuls à devoir gérer des situations pour lesquelles ils n'ont pas été formés (et pour cause, cela ne fait pas partie de nos missions puisqu'il existe du personnel dédié). Cela n'empêche d'y être sensible et vigilant mais ça s'arrête là.
Tant qu'on ne sera pas rémunéré à la hauteur de nos missions, qui si j'en crois tes propos, sont fort nombreuses, aucune raison qu'on s'en acquitte. Faire correctement cours, c'est déjà du boulot à plein temps et pour lequel je devrais y consacrer tout mon temps.
Je lis et relis ton propos et je n'arrive pas à croire qu'un enseignant, au contact des élèves tous les jours, puisse écrire une chose pareille. Parce que la rémunération n'est pas à la hauteur, ce n'est pas ton souci. Une jeune vient te voir et te laisse entendre sa situation, tu vas lui répondre "ben oui ma grande j'entends bien que ton oncle à les mains baladeuses/que tu dors dans la rue avec ta famille/que personne ne t'envoie chez le médecin alors que tu as besoin de soins, mais que veux-tu moi je suis pas payé à me préoccuper de ça, mon seul domaine c'est ma discipline, le reste c'est pas mon problème, va voir quelqu'un d'autre si tu trouves, et pense à bien faire tes devoirs hein."
Alors je sais bien que la morale n'est pas universelle, parce que tout le monde ne la définit pas de la même façon. Mais là on est sur des valeurs qui sont partagées, ou pas, je constate que nous n'avons pas les mêmes, et je trouve ton propos, toujours du point de vue de la morale et des valeurs, parfaitement méprisable.
- M le MauditNiveau 9
"Une jeune vient te voir et te laisse entendre sa situation, tu vas lui répondre "ben oui ma grande j'entends bien que ton oncle à les mains baladeuses/que tu dors dans la rue avec ta famille/que personne ne t'envoie chez le médecin alors que tu as besoin de soins, mais que veux-tu moi je suis pas payé à me préoccuper de ça, mon seul domaine c'est ma discipline, le reste c'est pas mon problème".
On ne doit pas être indifférent c'est sûr.... Une fois le constat fait l'enseignant fait quoi dans les situations ci-dessus ???
On ne doit pas être indifférent c'est sûr.... Une fois le constat fait l'enseignant fait quoi dans les situations ci-dessus ???
- LagomorpheFidèle du forum
Ganbatte a écrit:Fabrice25 a écrit:La théorie, c'est bien beau mais il n'y a qu'en théorie que tout se passe bien. Dans la pratique, les enseignants se retrouvent souvent seuls à devoir gérer des situations pour lesquelles ils n'ont pas été formés (et pour cause, cela ne fait pas partie de nos missions puisqu'il existe du personnel dédié). Cela n'empêche d'y être sensible et vigilant mais ça s'arrête là.
Tant qu'on ne sera pas rémunéré à la hauteur de nos missions, qui si j'en crois tes propos, sont fort nombreuses, aucune raison qu'on s'en acquitte. Faire correctement cours, c'est déjà du boulot à plein temps et pour lequel je devrais y consacrer tout mon temps.
Je lis et relis ton propos et je n'arrive pas à croire qu'un enseignant, au contact des élèves tous les jours, puisse écrire une chose pareille. Parce que la rémunération n'est pas à la hauteur, ce n'est pas ton souci. Une jeune vient te voir et te laisse entendre sa situation, tu vas lui répondre "ben oui ma grande j'entends bien que ton oncle à les mains baladeuses/que tu dors dans la rue avec ta famille/que personne ne t'envoie chez le médecin alors que tu as besoin de soins, mais que veux-tu moi je suis pas payé à me préoccuper de ça, mon seul domaine c'est ma discipline, le reste c'est pas mon problème, va voir quelqu'un d'autre si tu trouves, et pense à bien faire tes devoirs hein."
Alors je sais bien que la morale n'est pas universelle, parce que tout le monde ne la définit pas de la même façon. Mais là on est sur des valeurs qui sont partagées, ou pas, je constate que nous n'avons pas les mêmes, et je trouve ton propos, toujours du point de vue de la morale et des valeurs, parfaitement méprisable.
@Fabrice25 a écrit "y être sensible et vigilant", et je comprends son "ça s'arrête là" qui suit comme "ce n'est pas la mission du professeur de régler le problème du tonton aux mains baladeuses". Dans les cas que tu décris, et puisque l'information a été acquise pendant le service, ma vigilance m'entraîne à la transmettre au CPE et au CDE. Faire plus dépasse le cadre de mes missions et de mes compétences.
Un professeur n'a pas les moyens d'enquêter sur un oncle bargeot, ni d'offrir le gîte à une famille à la rue, ni d'emmener chez le médecin un élève qui le nécessite. Peut-être un CDE a-t-il plus de cordes à son arc ? Auquel cas, qu'il suive ce que sa morale lui dicte.
- M le MauditNiveau 9
Et je rajoute que lorsque l'on apprend au détour d'un couloir quelque chose de grave sur un élève on nous répond que l'infirmière savait mais que c'est confidentiel... Conclusion : les profs doivent être attentifs mais on n'est pas censés les tenir informés de difficultés familiales ou autres... Car c'est confidentiel !!! Bon alors faudrait savoir......
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Ce serait une bien étrange punition, ça, le redoublement. Il ne me plairait pas que la punition d'un élève soit de se retaper mon cours de français.
- RamoneurNiveau 8
M le Maudit a écrit:Et je rajoute que lorsque l'on apprend au détour d'un couloir quelque chose de grave sur un élève on nous répond que l'infirmière savait mais que c'est confidentiel... Conclusion : les profs doivent être attentifs mais on n'est pas censés les tenir informés de difficultés familiales ou autres... Car c'est confidentiel !!! Bon alors faudrait savoir......
C’est tout à fait normal ça. C’est le cadre légal des infirmières et as. Et ça me semble la moindre des choses concernant des dossiers sensibles. L’essentiel étant qu’elles fassent avancer la situation.
Ce n’est pas mon boulot parce que je ne sais pas faire, mais ça ne m’empêche d’avoir l’œil sur les gones et de faire remonter ce que j’observe auprès de l’as de mon bahut. J’ai de la chance en plus parce qu’elle bosse trop bien.
- Fabrice25Habitué du forum
Ganbatte a écrit:Fabrice25 a écrit:Ganbatte a écrit:@Ponocrates
C'est pour ça qu'il y a des personnels médico-sociaux dans les établissements, et l'article 34.
Ah bon ?
Tu veux parler du médecin scolaire qui ne s'est jamais présenté chez nous ? Ou de l'infirmière en arrêt et jamais remplacée ? Ou encore de la Psy-EN à cheval sur trois établissements qui, de fait, n'a pas réellement le temps de suivre nos élèves ?
La théorie, c'est bien beau mais il n'y a qu'en théorie que tout se passe bien. Dans la pratique, les enseignants se retrouvent souvent seuls à devoir gérer des situations pour lesquelles ils n'ont pas été formés (et pour cause, cela ne fait pas partie de nos missions puisqu'il existe du personnel dédié). Cela n'empêche d'y être sensible et vigilant mais ça s'arrête là.
Tant qu'on ne sera pas rémunéré à la hauteur de nos missions, qui si j'en crois tes propos, sont fort nombreuses, aucune raison qu'on s'en acquitte. Faire correctement cours, c'est déjà du boulot à plein temps et pour lequel je devrais y consacrer tout mon temps.
Je lis et relis ton propos et je n'arrive pas à croire qu'un enseignant, au contact des élèves tous les jours, puisse écrire une chose pareille. Parce que la rémunération n'est pas à la hauteur, ce n'est pas ton souci. Une jeune vient te voir et te laisse entendre sa situation, tu vas lui répondre "ben oui ma grande j'entends bien que ton oncle à les mains baladeuses/que tu dors dans la rue avec ta famille/que personne ne t'envoie chez le médecin alors que tu as besoin de soins, mais que veux-tu moi je suis pas payé à me préoccuper de ça, mon seul domaine c'est ma discipline, le reste c'est pas mon problème, va voir quelqu'un d'autre si tu trouves, et pense à bien faire tes devoirs hein."
Alors je sais bien que la morale n'est pas universelle, parce que tout le monde ne la définit pas de la même façon. Mais là on est sur des valeurs qui sont partagées, ou pas, je constate que nous n'avons pas les mêmes, et je trouve ton propos, toujours du point de vue de la morale et des valeurs, parfaitement méprisable.
Tu extrapoles complètement. @Lagomorphe a très bien résumé ma pensée.
Il y'a, je pense, un juste milieu entre se ficher totalement des problèmes personnels des élèves et se substituer aux psychologues/assistants sociaux. Ce juste milieu, c'est précisément : "cela n'empêche pas d'y être sensible et vigilant".
Et c'est quand même assez curieux qu'un chef d'établissement puisse penser qu'il est de mon devoir de régler les problèmes personnels des élèves. Lire ça sous la plume d'un perdir me laisse franchement songeur, pour ne pas dire autre chose.
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