Page 2 sur 2 • 1, 2
- *Ombre*Grand sage
trompettemarine a écrit:@ombre Mais pourquoi empêcher des élèves faibles dans une classe hétérogène d'accéder à l'interprétation ?
On est parfois surpris (par l'écrit, moins il est vrai).
Les élèves de sixième peuvent évoluer énormément sur une année.
Faire des groupes de niveaux au sein de la classe, j'ai du mal à comprendre.
J'espère sincèrement ne pas te vexer (Je te lis souvent avec plaisir).
Ah ! mais ce n'est pas du tout ce que je dis ! D'ailleurs, j'ai dû écrire quelque part un message très proche du tien : bien sûr que des élèves en difficulté peuvent dégager des choses fines du texte. Il n'en demeure pas moins que des élèves qui arrivent en Sixième sans élaborer la moindre compréhension globale du moindre texte ont besoin de développer cette compétence. Je cherche simplement, pour formuler les choses autrement, à dégager des moments, sur certaines séances, où je pourrais les aider à développer cette compétence (en travaillant la représentation mentale, le repérage des informations essentielles, les liens logiques et temporels...) pendant que d'autres travailleraient en autonomie.
- julilibulleNiveau 10
Ganbatte a écrit:julilibulle a écrit:Ganbatte a écrit:
Ta semaine est sur quelle organisation ? Des plages d'une heure dispersées, ou des blocs plus importants ?
Et combien de semaines faut-il pour que fonctionne sans réexpliquer l'organisation 17 fois par cours ?
Par ailleurs, que se passe-t-il quand tu as un ou plusieurs élèves en grande difficulté, démotivés ?
je ne sais pas si je peux te répondre car nous ne sommes plus sur le vocabulaire
Je n'ai que des cours d'1h (depuis des années d'ailleurs). En général, en 2 à 3 séances identiques, les élèves ont bien compris le fonctionnement (et je les guide pas mal avec des tableaux de travail à faire).
Tous les ans, j'ai des élèves en grande difficulté ou démotivés (ou avec un poil dans la main), ce n'est pas la solution miracle qui met tous les élèves au travail. Les élèves en grande difficulté ne le sont pas moins dans un autre type de séance. Il m'arrive de former des couples "tuteurs, tutorés". Je peux aussi prévoir des exercices de difficulté bien moindre (ex : exercices niveau 6ème pour des 3ème) afin que ces élèves aient au moins les bases.
Ceux qui ne veulent pas travailler sont moins nombreux avec cette méthode (et là, j'ai des méthodes traditionnelles de gestion de classe avec 2 tables face mur et du travail chiant et répétitif à faire). Par contre, la gestion du bruit est le plus compliqué ... Mais je m'améliore au fil des années (comme les élèves aiment beaucoup ce genre de séances, si j'ai trop de bruit, j'arrête et je passe à une séance magistrale dans le silence complet, ça les refroidit direct).
Je suis à peu près certain que @zigmag17 saura nous pardonner, devant faire avec - d'autant que rien ne l'empêche de poursuivre sur ces histoires de grottes et de palmiers.
Ta description est plutôt rassurante quant à la souplesse des élèves. Je pars du principe que passer d'une modalité de cours à l'autre, toutes les cinquante minutes, est une perte de temps et d'énergie considérable (dix minutes entre chaque cours à ranger ses affaires, changer de salle, ressortir ses affaires, plus le temps que le silence se fasse, c'est déjà 20% de l'heure...), mais ce n'est tout de même pas insurmontable de rentrer dans un fonctionnement très différent sans perdre dix minutes de plus.
Pour les élèves en difficulté, ma question venait du fait qu'un élève paumé et peu motivé flotte, et que si l'entrée dans la tâche se fait à des rythmes plus souples, cela peut se traduire par zéro mise au travail à la fin. Là encore, le risque est moins grand que ce que je croyais.
En revanche, la préparation des premières séances doit te demander un investissement conséquent !
Le travail de préparation est énorme, il faut le reconnaître (j'imprime, je plastifie tout ! ). Et les premières séances sont intenses
- trompettemarineMonarque
Merci. Je comprends mieux.Je suis désolée.*Ombre* a écrit:trompettemarine a écrit:@ombre Mais pourquoi empêcher des élèves faibles dans une classe hétérogène d'accéder à l'interprétation ?
On est parfois surpris (par l'écrit, moins il est vrai).
Les élèves de sixième peuvent évoluer énormément sur une année.
Faire des groupes de niveaux au sein de la classe, j'ai du mal à comprendre.
J'espère sincèrement ne pas te vexer (Je te lis souvent avec plaisir).
Ah ! mais ce n'est pas du tout ce que je dis ! D'ailleurs, j'ai dû écrire quelque part un message très proche du tien : bien sûr que des élèves en difficulté peuvent dégager des choses fines du texte. Il n'en demeure pas moins que des élèves qui arrivent en Sixième sans élaborer la moindre compréhension globale du moindre texte ont besoin de développer cette compétence. Je cherche simplement, pour formuler les choses autrement, à dégager des moments, sur certaines séances, où je pourrais les aider à développer cette compétence (en travaillant la représentation mentale, le repérage des informations essentielles, les liens logiques et temporels...) pendant que d'autres travailleraient en autonomie.
Mais la formation que tu as subie avec la grotte et compagnie, tout ce vocable, c'est ... au moins bizarre. Je.partage ta surprise.
- Charles-MauriceNiveau 10
Je suis effarée de l'extrême complexité de ces méthodes, heureusement rien de tout cela n'existait quand je me suis engagée dans ce métier.
Je comprends la desaffection des jeunes, c'est tellement angoissant, abstrait et si compliqué. Mais je suis admirative de la fluidité avec laquelle vous naviguez dans ces vocables néo pédagogiques.
Seule l' entrée dans la tâche me parle un tantinet...
Je sors, désolée
Je comprends la desaffection des jeunes, c'est tellement angoissant, abstrait et si compliqué. Mais je suis admirative de la fluidité avec laquelle vous naviguez dans ces vocables néo pédagogiques.
Seule l' entrée dans la tâche me parle un tantinet...
Je sors, désolée
- MajuFidèle du forum
Pas systématiquement en tout cas. Cela dépend complètement du texte et de ce que je veux en faire.*Ombre* a écrit:Maju a écrit:Je trouve qu'intégrer une part de flexible est très cheonophage au départ, mais qu'une fois que les élèves ont pris leurs repères dans cette manière de faire, cela fonctionne plutôt bien. Couplé avec le plan de travail, je trouve que cela marche bien. Mais je garde aussi des séances beaucoup plus traditionnelles: comme Julibulle, je trouve que c'est le panachage de plusieurs approches, selon ce que l'on cherche à obtenir, qui fonctionne bien.
Et est-ce que tu arrives à le faire en lecture, Maju ? Si oui, comment ? Merci à toi.
Parfois, je fonctionne en flexible pour la phase préparatoire sur le texte: les élèves ne chercheront pas tous la même chose, certains resteront au niveau de la compréhension pure, certains entreront déjà dans des éléments d'analyse ou de repérage plus fin. Mais ensuite, on fait l'analyse proprement dite à partir de ce qu'ils ont trouvé, donc tout le monde en profite et comme on ne part pas de rien puisqu'ils ont déjà commencé à travailler le texte, cela facilite le travail collectif.
Dans les pla s de travail, je ne mets que des choses qu'ils sont capables de faire seuls, donc par exemple un texte proche d'un autre que l'on a déjà travaillé ensemble, et sur lequel ils vont devoir réutiliser ce que l'on a déjà fait et l'appliquer seul ou à plusieurs. Par exemple, en 4e, si on a travaillé sur "Je vis, je meurs...", je leur donne en plan de travail un autre poème d'amour, si possible assez simple au niveau lexical, puisqu'ils vont le travailler seul, avec la même question : Quel vision de l'amour ce poème donne-t-il? À eux de réutiliser les méthodes utilisées en classe entière.
C'est un temps d'appropriation et d'entraînement, pas un moment pour découvrir de nouvelles notions ensemble.
Pardon pour ce développement, je vais me faire reprendre par Zigmag qui n'aura pas tort, on est au bord du hors sujet!
- *Ombre*Grand sage
Je fais dévier mon propre fil...
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
*Ombre* a écrit:Je fais dévier mon propre fil...
Il faudrait que tu retournes dans la grotte (si j'ai bien suivi...).
- EuphémiaNiveau 10
Outre l'infantilisation, ce qui me dérange profondément dans ce vocabulaire, c'est qu'il est là pour effacer le fait qu'il s'agit de l'école. C'est l'école qui se cache, qui s'excuse d'être l'école.*Ombre* a écrit:Je sors - en courant - d'une formation sur la pédagogie flexible.
Non que tout soit inintéressant - même si parfois, j'avais l'impression qu'on enfonçait des portes ouvertes : certes, un élève remuant a besoin de bouger, je suis au courant. Mais outre qu'on tournait sans cesse autour de la pédagogie de projet, dont le formateur a fini par convenir qu'elle est sympathique mais chronophage et ne peut constituer notre pratique quotidienne, sauf à renoncer à la moitié de notre programme, il y a quelque chose qui me hérisse profondément dans la façon dont ces formateurs s'adressent à nous.
Nous avons appris qu'il faut séparer l'espace de travail en différentes zones portant les doux nom de "source", "feu de camp", "grotte", "oasis" (je crois que j'en oublie). La source, c'est le lieu où l'on trouve des ressources documentaires ou utilitaires, le feu de camp, c'est l'espace où l'on travaille en commun, la grotte, au contraire, celui où l'on s'isole pour se concentrer sur une tâche, etc. Un élève peut dire au professeur : "Je vais dans la grotte" (ben oui, c'est lui qui décide). En fait, je me rends compte que ce vocabulaire m'horripile. Il me donne l'impression qu'on nous prend pour des imbéciles, ou que l'on essaie de faire disparaître une réalité - celle d'espaces de travail malcommode, trop petits, mal isolés, surpeuplés - derrière des mots qui se vident de leur sens - ce qui est toujours pernicieux.
J'essaie de me répéter que ce n'est pas très important, ce n'est qu'un code commun, même s'il est concon, mais je me rends compte que cela me hérisse, me dispose fort mal à entendre ce que je vais entendre, et je n'arrive pas à saisir pourquoi. Et comme ça m'énerve de ne pas comprendre ma réaction, ça fait beaucoup d'énervement dans la même journée.
Cela vous arrive-t-il ? Avez-vous alors identifié clairement ce qui énerve comme cela ?
_________________
L’école est un lieu admirable. J’aime que les bruits extérieurs n’y entrent point. (Alain)
L'esprit critique, c'est, au minimum, un esprit qui n’a pas peur des mots. (Jean-Claude Michéa)
- JennyMédiateur
Aperçu par hasard a écrit:*Ombre* a écrit:Je fais dévier mon propre fil...
Il faudrait que tu retournes dans la grotte (si j'ai bien suivi...).
- *Ombre*Grand sage
Bon, j'y ai réfléchi un peu cette nuit.
Il y a quelque chose de très juste dans ce que tu dis, Euphémia.
On a des formateurs qui proposent une nouvelle (?) façon de travailler, et qui proposent pour cela des mots nouveaux (nouveaux dans cet emploi). Jusque là, pourquoi pas. Mais si l'on a besoin de mots nouveaux, c'est pour explorer de nouveaux concepts. Ou alors c'est fumeux. Or, il n'y a finalement là rien de très nouveau, justement, rien qui justifie le recours à des expressions aussi exotiques. On est plutôt du côté du fumeux. Et je me méfie toujours de ces novlangues qui se mettent à fleurir. Ce n'est jamais sans nécessité.
Par ailleurs, ces mots ne sont pas neutres dans leur choix. Ils renvoient à des référents très connotés, et finalement idéologiquement marqués. On parle de l'école, et aucun de ces mots ne relève de la chose scolaire : tous évoquent plutôt les vacances, des activités sympathiques à faire entre amis ou en famille, comme s'il fallait, une fois de plus, s'excuser d'être l'école, pour reprendre les propos d'Euphémia, promettre tout autre chose que la fierté du dépassement et la joie de la découverte : le ludique, l'amusant, l'immédiatement gratifiant - et son corollaire : le tout collectif. "la grotte", c'est tout de même un espace enfermé, sombre : on sent bien qu'on ne peut s'y retirer que de façon très provisoire, sauf à passer pour un ours (et quelque chose me dit que, de petits oursons, nous en avons, parmi nos élèves, que cette idéologie doit bien malmener). En dehors de ces rares moments, chacun sera bien avisé de rester sous le contrôle de ses pairs.
Outre que je n'ai pas du tout été convaincue par le dispositif (bon, je dois avoir l'honnêteté de dire que je ne suis pas restée jusqu'au bout), je trouve ce vocabulaire pernicieux.
Edit : Je crois que c'est dans Farenheit 451 que le chef des pompiers (Betty ?) fait l'éloge du perpétuel travail en groupes, comme moyen de contrôle des individus. C'est quelque chose qui est aujourd'hui parfaitement documenté pour ce qui concerne le monde du travail. Et avec ce vocabulaire alac, j'ai l'impression qu'on nous demande de semer les graines idéologiques qui faciliteront cette inféodation dès le plus jeune âge, ainsi qu'avec le culte des travaux de groupes de toute sorte : chantiers, îlots, classe flexible...
Il y a quelque chose de très juste dans ce que tu dis, Euphémia.
On a des formateurs qui proposent une nouvelle (?) façon de travailler, et qui proposent pour cela des mots nouveaux (nouveaux dans cet emploi). Jusque là, pourquoi pas. Mais si l'on a besoin de mots nouveaux, c'est pour explorer de nouveaux concepts. Ou alors c'est fumeux. Or, il n'y a finalement là rien de très nouveau, justement, rien qui justifie le recours à des expressions aussi exotiques. On est plutôt du côté du fumeux. Et je me méfie toujours de ces novlangues qui se mettent à fleurir. Ce n'est jamais sans nécessité.
Par ailleurs, ces mots ne sont pas neutres dans leur choix. Ils renvoient à des référents très connotés, et finalement idéologiquement marqués. On parle de l'école, et aucun de ces mots ne relève de la chose scolaire : tous évoquent plutôt les vacances, des activités sympathiques à faire entre amis ou en famille, comme s'il fallait, une fois de plus, s'excuser d'être l'école, pour reprendre les propos d'Euphémia, promettre tout autre chose que la fierté du dépassement et la joie de la découverte : le ludique, l'amusant, l'immédiatement gratifiant - et son corollaire : le tout collectif. "la grotte", c'est tout de même un espace enfermé, sombre : on sent bien qu'on ne peut s'y retirer que de façon très provisoire, sauf à passer pour un ours (et quelque chose me dit que, de petits oursons, nous en avons, parmi nos élèves, que cette idéologie doit bien malmener). En dehors de ces rares moments, chacun sera bien avisé de rester sous le contrôle de ses pairs.
Outre que je n'ai pas du tout été convaincue par le dispositif (bon, je dois avoir l'honnêteté de dire que je ne suis pas restée jusqu'au bout), je trouve ce vocabulaire pernicieux.
Edit : Je crois que c'est dans Farenheit 451 que le chef des pompiers (Betty ?) fait l'éloge du perpétuel travail en groupes, comme moyen de contrôle des individus. C'est quelque chose qui est aujourd'hui parfaitement documenté pour ce qui concerne le monde du travail. Et avec ce vocabulaire alac, j'ai l'impression qu'on nous demande de semer les graines idéologiques qui faciliteront cette inféodation dès le plus jeune âge, ainsi qu'avec le culte des travaux de groupes de toute sorte : chantiers, îlots, classe flexible...
- maikreeeesseGrand sage
Je trouve en effet l'emploi de ces termes parfaitement ridicule. Mais en primaire, pourtant baignée depuis des années dans le concept classes flexibles, je n'ai jamais entendu rien de tel et heureusement.
- EuphémiaNiveau 10
Ils auront l'impression de penser, ils auront le sentiment du mouvement tout en faisant du sur place.*Ombre* a écrit:
Edit : Je crois que c'est dans Farenheit 451 que le chef des pompiers (Betty ?) fait l'éloge du perpétuel travail en groupes, comme moyen de contrôle des individus. C'est quelque chose qui est aujourd'hui parfaitement documenté pour ce qui concerne le monde du travail. Et avec ce vocabulaire alac, j'ai l'impression qu'on nous demande de semer les graines idéologiques qui faciliteront cette inféodation dès le plus jeune âge, ainsi qu'avec le culte des travaux de groupes de toute sorte : chantiers, îlots, classe flexible...
_________________
L’école est un lieu admirable. J’aime que les bruits extérieurs n’y entrent point. (Alain)
L'esprit critique, c'est, au minimum, un esprit qui n’a pas peur des mots. (Jean-Claude Michéa)
Page 2 sur 2 • 1, 2
- Mutation, pacs et autres joyeusetés pour les PE...
- Sondage Ifop (09/10) : 2 français sur 3 soutiennent la mobilisation du 10/10 (et autres joyeusetés)
- Vincent Cespedes : "L’école dévitalise les enfants de leur envie de connaître, de lire et d’écrire." et autres joyeusetés... (VousNousIls)
- En congé maternité et non remplacée. D'autres dans le même cas ?
- Article de l'Obs sur les collèges REP et l'impression que les gamins n'ont pas le même accès au savoir que les autres
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum