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- *Ombre*Grand sage
Je sors - en courant - d'une formation sur la pédagogie flexible.
Non que tout soit inintéressant - même si parfois, j'avais l'impression qu'on enfonçait des portes ouvertes : certes, un élève remuant a besoin de bouger, je suis au courant. Mais outre qu'on tournait sans cesse autour de la pédagogie de projet, dont le formateur a fini par convenir qu'elle est sympathique mais chronophage et ne peut constituer notre pratique quotidienne, sauf à renoncer à la moitié de notre programme, il y a quelque chose qui me hérisse profondément dans la façon dont ces formateurs s'adressent à nous.
Nous avons appris qu'il faut séparer l'espace de travail en différentes zones portant les doux nom de "source", "feu de camp", "grotte", "oasis" (je crois que j'en oublie). La source, c'est le lieu où l'on trouve des ressources documentaires ou utilitaires, le feu de camp, c'est l'espace où l'on travaille en commun, la grotte, au contraire, celui où l'on s'isole pour se concentrer sur une tâche, etc. Un élève peut dire au professeur : "Je vais dans la grotte" (ben oui, c'est lui qui décide). En fait, je me rends compte que ce vocabulaire m'horripile. Il me donne l'impression qu'on nous prend pour des imbéciles, ou que l'on essaie de faire disparaître une réalité - celle d'espaces de travail malcommode, trop petits, mal isolés, surpeuplés - derrière des mots qui se vident de leur sens - ce qui est toujours pernicieux.
J'essaie de me répéter que ce n'est pas très important, ce n'est qu'un code commun, même s'il est concon, mais je me rends compte que cela me hérisse, me dispose fort mal à entendre ce que je vais entendre, et je n'arrive pas à saisir pourquoi. Et comme ça m'énerve de ne pas comprendre ma réaction, ça fait beaucoup d'énervement dans la même journée.
Cela vous arrive-t-il ? Avez-vous alors identifié clairement ce qui énerve comme cela ?
Non que tout soit inintéressant - même si parfois, j'avais l'impression qu'on enfonçait des portes ouvertes : certes, un élève remuant a besoin de bouger, je suis au courant. Mais outre qu'on tournait sans cesse autour de la pédagogie de projet, dont le formateur a fini par convenir qu'elle est sympathique mais chronophage et ne peut constituer notre pratique quotidienne, sauf à renoncer à la moitié de notre programme, il y a quelque chose qui me hérisse profondément dans la façon dont ces formateurs s'adressent à nous.
Nous avons appris qu'il faut séparer l'espace de travail en différentes zones portant les doux nom de "source", "feu de camp", "grotte", "oasis" (je crois que j'en oublie). La source, c'est le lieu où l'on trouve des ressources documentaires ou utilitaires, le feu de camp, c'est l'espace où l'on travaille en commun, la grotte, au contraire, celui où l'on s'isole pour se concentrer sur une tâche, etc. Un élève peut dire au professeur : "Je vais dans la grotte" (ben oui, c'est lui qui décide). En fait, je me rends compte que ce vocabulaire m'horripile. Il me donne l'impression qu'on nous prend pour des imbéciles, ou que l'on essaie de faire disparaître une réalité - celle d'espaces de travail malcommode, trop petits, mal isolés, surpeuplés - derrière des mots qui se vident de leur sens - ce qui est toujours pernicieux.
J'essaie de me répéter que ce n'est pas très important, ce n'est qu'un code commun, même s'il est concon, mais je me rends compte que cela me hérisse, me dispose fort mal à entendre ce que je vais entendre, et je n'arrive pas à saisir pourquoi. Et comme ça m'énerve de ne pas comprendre ma réaction, ça fait beaucoup d'énervement dans la même journée.
Cela vous arrive-t-il ? Avez-vous alors identifié clairement ce qui énerve comme cela ?
- ylmExpert spécialisé
*Ombre* a écrit:Nous avons appris qu'il faut séparer l'espace de travail en différentes zones portant les doux nom de "source", "feu de camp", "grotte", "oasis" (je crois que j'en oublie).
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The life of man, solitary, poor, nasty, brutish and short.
Thomas Hobbes
- IridianeFidèle du forum
*Ombre* a écrit:Je sors - en courant - d'une formation sur la pédagogie flexible.
Non que tout soit inintéressant - même si parfois, j'avais l'impression qu'on enfonçait des portes ouvertes : certes, un élève remuant a besoin de bouger, je suis au courant. Mais outre qu'on tournait sans cesse autour de la pédagogie de projet, dont le formateur a fini par convenir qu'elle est sympathique mais chronophage et ne peut constituer notre pratique quotidienne, sauf à renoncer à la moitié de notre programme, il y a quelque chose qui me hérisse profondément dans la façon dont ces formateurs s'adressent à nous.
Nous avons appris qu'il faut séparer l'espace de travail en différentes zones portant les doux nom de "source", "feu de camp", "grotte", "oasis" (je crois que j'en oublie). La source, c'est le lieu où l'on trouve des ressources documentaires ou utilitaires, le feu de camp, c'est l'espace où l'on travaille en commun, la grotte, au contraire, celui où l'on s'isole pour se concentrer sur une tâche, etc. Un élève peut dire au professeur : "Je vais dans la grotte" (ben oui, c'est lui qui décide). En fait, je me rends compte que ce vocabulaire m'horripile. Il me donne l'impression qu'on nous prend pour des imbéciles, ou que l'on essaie de faire disparaître une réalité - celle d'espaces de travail malcommode, trop petits, mal isolés, surpeuplés - derrière des mots qui se vident de leur sens - ce qui est toujours pernicieux.
J'essaie de me répéter que ce n'est pas très important, ce n'est qu'un code commun, même s'il est concon, mais je me rends compte que cela me hérisse, me dispose fort mal à entendre ce que je vais entendre, et je n'arrive pas à saisir pourquoi. Et comme ça m'énerve de ne pas comprendre ma réaction, ça fait beaucoup d'énervement dans la même journée.
Cela vous arrive-t-il ? Avez-vous alors identifié clairement ce qui énerve comme cela ?
Il est parfaitement légitime d'être énervé, et même parfaitement sain. Tout ce tintouin (et tout ce qu'on entend à l'INSPE de façon générale et dans ce genre de formation - même s'il y a certainement des exceptions) est idéologiquement répugnant, et vise effectivement à faire disparaître derrière des métaphores d'apparence sympathique une réalité qui est que, dans l'état actuel de l'école, nous ne pouvons plus faire cours, pour tout un tas de raisons. En fait, c'est exactement la même chose que le néo-libéralisme qui essaie de se faire oublier derrière du new management dégueu, à base de team building et de "mes chers collaborateurs" de la part du patron... Vocabulaire différent, mais même principe répugnant.
- zigmag17Guide spirituel
*Ombre* a écrit:Je sors - en courant - d'une formation sur la pédagogie flexible.
Non que tout soit inintéressant - même si parfois, j'avais l'impression qu'on enfonçait des portes ouvertes : certes, un élève remuant a besoin de bouger, je suis au courant. Mais outre qu'on tournait sans cesse autour de la pédagogie de projet, dont le formateur a fini par convenir qu'elle est sympathique mais chronophage et ne peut constituer notre pratique quotidienne, sauf à renoncer à la moitié de notre programme, il y a quelque chose qui me hérisse profondément dans la façon dont ces formateurs s'adressent à nous.
Nous avons appris qu'il faut séparer l'espace de travail en différentes zones portant les doux nom de "source", "feu de camp", "grotte", "oasis" (je crois que j'en oublie). La source, c'est le lieu où l'on trouve des ressources documentaires ou utilitaires, le feu de camp, c'est l'espace où l'on travaille en commun, la grotte, au contraire, celui où l'on s'isole pour se concentrer sur une tâche, etc. Un élève peut dire au professeur : "Je vais dans la grotte" (ben oui, c'est lui qui décide). En fait, je me rends compte que ce vocabulaire m'horripile. Il me donne l'impression qu'on nous prend pour des imbéciles, ou que l'on essaie de faire disparaître une réalité - celle d'espaces de travail malcommode, trop petits, mal isolés, surpeuplés - derrière des mots qui se vident de leur sens - ce qui est toujours pernicieux.
J'essaie de me répéter que ce n'est pas très important, ce n'est qu'un code commun, même s'il est concon, mais je me rends compte que cela me hérisse, me dispose fort mal à entendre ce que je vais entendre, et je n'arrive pas à saisir pourquoi. Et comme ça m'énerve de ne pas comprendre ma réaction, ça fait beaucoup d'énervement dans la même journée.
Cela vous arrive-t-il ? Avez-vous alors identifié clairement ce qui énerve comme cela ?
C'est l'infantilisation et le fait que l'on s'adresse à nous comme à des enfants de cinq ans qui n'auraient ni la maturité intellectuelle ni le vocabulaire adéquat pour comprendre des notions techniques. Cela revient à nier à la fois notre formation universitaire, notre bagage intellectuel et culturel et à ridiculiser la fonction que nous occupons. Cela me met très en colère ( j'ai connu des formations indigestes qui suintaient le mépris comme celle que tu décris).
- GanbatteHabitué du forum
J'avais lu quelques articles sur les pédagogies flexibles, mais je n'y ai pas croisé ce vocabulaire qui t'horripile. Cela semble spécifique à ces formateurs.
Ce que j'en avais retenu, le principe général d'une classe aménagée selon des activités différentes, entre lesquels circulent les élèves, m'avait paru intéressant pour le premier degré, puisqu'on est dans la même salle sur des temps longs, avec le même enseignant.
Dans le second degré en revanche, je ne parviens pas à me le représenter.
Ce que j'en avais retenu, le principe général d'une classe aménagée selon des activités différentes, entre lesquels circulent les élèves, m'avait paru intéressant pour le premier degré, puisqu'on est dans la même salle sur des temps longs, avec le même enseignant.
Dans le second degré en revanche, je ne parviens pas à me le représenter.
- *Ombre*Grand sage
Ganbatte a écrit:J'avais lu quelques articles sur les pédagogies flexibles, mais je n'y ai pas croisé ce vocabulaire qui t'horripile. Cela semble spécifique à ces formateurs.
Ce que j'en avais retenu, le principe général d'une classe aménagée selon des activités différentes, entre lesquels circulent les élèves, m'avait paru intéressant pour le premier degré, puisqu'on est dans la même salle sur des temps longs, avec le même enseignant.
Dans le second degré en revanche, je ne parviens pas à me le représenter.
En fait, j'ai cherché sur internet pour retrouver les termes exacts qu'on nous avait cités, et je les ai retrouvés sans problème : cela semble être un vocabulaire usuel de la pédagogique flexible.
Je précise que personne ne m'a obligée à venir à cette formation, des collègues et moi l'avons demandée parce que cette année, avec la réforme, nous nous retrouvons avec des effectifs d'une vingtaine d'élèves en maths et en français, et dès lors, cela ne me paraît pas complètement farfelu d'essayer de différencier davantage (ou tout court, vu que je pars de presque rien) en utilisant l'espace de ma classe. J'ai créé un îlot près de mon bureau pour regrouper des élèves qui auraient besoin de plus d'accompagnement et d'explications sur un point, un autre pour mettre du travail plus complexe pour les élèves qui ont besoin d'être davantage nourris, un dernier pour que des élèves puissent s'entraider si besoin. Le reste de ma classe est en disposition standard. Mais en réalité, je peine à faire plus que quand j'avais 30 élèves. Parce que le cours dure 50 minutes, parce qu'il faut lancer les activités, expliquer toutes les consignes, répondre aux questions, et qu'il arrive un moment où je me dis : si je disperse les élèves maintenant, je n'aurai pas le temps de boucler et de les ramener sur le même bilan, ça va sonner quand tout sera en vrac.
Je pense que ce travail est vraiment différent. Ce n'est pas la démarche par îlots de Rivoire, qui ne me convient pas, comme aucun fonctionnement systématique et sans souplesse ne me convient, c'est autre chose que j'essaie d'élaborer, qui existe sûrement, théorisé par qqn, mais que je ne connais pas et que j'aurais besoin d'apprendre. Je pense qu'il faut revoir sa manière d'amener le texte (en langue ou en rédaction, c'est plus facile de différencier), de concevoir les activités, de les présenter dès les début... Il y aurait certainement matière à faire qqch d'intéressant.
Mais cette rhétorique de camp scout, my godness !
Et puis, je ne crois plus aux formations interdisciplinaires. Je ne sais pas ce qu'enseigne ce formateur, mais visiblement pas le français, et il ne comprenait tout simplement pas les difficultés liées à notre discipline. Cela ne peut tout simplement pas fonctionner.
- GanbatteHabitué du forum
*Ombre* a écrit:Ganbatte a écrit:J'avais lu quelques articles sur les pédagogies flexibles, mais je n'y ai pas croisé ce vocabulaire qui t'horripile. Cela semble spécifique à ces formateurs.
Ce que j'en avais retenu, le principe général d'une classe aménagée selon des activités différentes, entre lesquels circulent les élèves, m'avait paru intéressant pour le premier degré, puisqu'on est dans la même salle sur des temps longs, avec le même enseignant.
Dans le second degré en revanche, je ne parviens pas à me le représenter.
En fait, j'ai cherché sur internet pour retrouver les termes exacts qu'on nous avait cités, et je les ai retrouvés sans problème : cela semble être un vocabulaire usuel de la pédagogique flexible.
Je précise que personne ne m'a obligée à venir à cette formation, des collègues et moi l'avons demandée parce que cette année, avec la réforme, nous nous retrouvons avec des effectifs d'une vingtaine d'élèves en maths et en français, et dès lors, cela ne me paraît pas complètement farfelu d'essayer de différencier davantage (ou tout court, vu que je pars de presque rien) en utilisant l'espace de ma classe. J'ai créé un îlot près de mon bureau pour regrouper des élèves qui auraient besoin de plus d'accompagnement et d'explications sur un point, un autre pour mettre du travail plus complexe pour les élèves qui ont besoin d'être davantage nourris, un dernier pour que des élèves puissent s'entraider si besoin. Le reste de ma classe est en disposition standard. Mais en réalité, je peine à faire plus que quand j'avais 30 élèves. Parce que le cours dure 50 minutes, parce qu'il faut lancer les activités, expliquer toutes les consignes, répondre aux questions, et qu'il arrive un moment où je me dis : si je disperse les élèves maintenant, je n'aurai pas le temps de boucler et de les ramener sur le même bilan, ça va sonner quand tout sera en vrac.
Je pense que ce travail est vraiment différent. Ce n'est pas la démarche par îlots de Rivoire, qui ne me convient pas, comme aucun fonctionnement systématique et sans souplesse ne me convient, c'est autre chose que j'essaie d'élaborer, qui existe sûrement, théorisé par qqn, mais que je ne connais pas et que j'aurais besoin d'apprendre. Je pense qu'il faut revoir sa manière d'amener le texte (en langue ou en rédaction, c'est plus facile de différencier), de concevoir les activités, de les présenter dès les début... Il y aurait certainement matière à faire qqch d'intéressant.
Mais cette rhétorique de camp scout, my godness !
Et puis, je ne crois plus aux formations interdisciplinaires. Je ne sais pas ce qu'enseigne ce formateur, mais visiblement pas le français, et il ne comprenait tout simplement pas les difficultés liées à notre discipline. Cela ne peut tout simplement pas fonctionner.
Il me semble que le point de départ des difficultés auxquelles tu te heurtes, c'est le format 50 minutes. Une pédagogie spécifique, avec des rôles bien définis, repose sur une habituation importante. Donc si en plus tu es la seule de l'équipe à travailler comme ça, il faut attendre novembre pour que ce soit à peu près en place - si cela peut l'être, casé entre deux cours structurés d'une façon tout à fait différente.
As-tu envisagé de demander des blocs de deux, voire trois heures ?
- julilibulleNiveau 10
Ganbatte a écrit:J'avais lu quelques articles sur les pédagogies flexibles, mais je n'y ai pas croisé ce vocabulaire qui t'horripile. Cela semble spécifique à ces formateurs.
Ce que j'en avais retenu, le principe général d'une classe aménagée selon des activités différentes, entre lesquels circulent les élèves, m'avait paru intéressant pour le premier degré, puisqu'on est dans la même salle sur des temps longs, avec le même enseignant.
Dans le second degré en revanche, je ne parviens pas à me le représenter.
Je suis en collège, je ne travaille pas complètement en flexible (ma classe, trop petite, ne le permet pas et puis j'aime bien mélanger les types de pédagogies) mais j'en ai intégré un peu.
1 - au niveau de l'aménagement de la classe : des places solo (mais jamais je ne les ai appelées grotte !!! ), des places en U, des places en duo, trio. Les élèves s'installent où ils veulent (par contre, les privilèges se méritent ... ) en fonction du travail à faire ou de leur tempérament.
J'ai également des élastiques à disposition pour les chaises et les élèves qui en veulent, ainsi que des tapis de sol mais bizarrement, ils sont peu utilisés (il faut dire que ma classe est petite ... ). J'ai du matériel à disposition (récapitulatif de grammaire ou de conjugaison ; dictionnaires de synonymes ...) qu'ils peuvent utiliser sans me le demander (aux moments des activités dites flexibles bien sûr).
2 - au niveau du travail, voici un exemple de séance "flexible" : en grammaire ou en orthographe, je dispose des exercices auto-correctifs à différents endroits de ma salle, sous différentes formes (dictées duo, réécriture, exercices à trous, phrases à analyser ...) et avec différents niveaux de difficulté. Ce sont les élèves qui choisissent les exercices à faire (il y a quand même une base à valider, par exemple au moins 1 exercice de réécriture doit être fait) et qui ensuite le font seul ou à plusieurs en fonction de ce qui est demandé. Ils se lèvent donc régulièrement pour aller chercher les exercices en question.
Moi je passe et j'aide de façon individuelle ou je réexplique pour des groupes de 2 ou 3 élèves ou je montre comment faire tel exercice.
En fin de cours, je fais souvent un exercice commun sur ardoise pour vérifier où ils en sont.
- MajuFidèle du forum
J'ai eu l'occasion d'échanger souvent avec des collègues qui pratiquent la classe flexible sur leur manière de travailler, et je ne les ai absolument jamais entendus utiliser ce type de vocabulaire! Tes formateurs m'ont l'air bien azimutés et je comprends que tu sois partie en courant!
- julilibulleNiveau 10
*Ombre* a écrit:Ganbatte a écrit:J'avais lu quelques articles sur les pédagogies flexibles, mais je n'y ai pas croisé ce vocabulaire qui t'horripile. Cela semble spécifique à ces formateurs.
Ce que j'en avais retenu, le principe général d'une classe aménagée selon des activités différentes, entre lesquels circulent les élèves, m'avait paru intéressant pour le premier degré, puisqu'on est dans la même salle sur des temps longs, avec le même enseignant.
Dans le second degré en revanche, je ne parviens pas à me le représenter.
En fait, j'ai cherché sur internet pour retrouver les termes exacts qu'on nous avait cités, et je les ai retrouvés sans problème : cela semble être un vocabulaire usuel de la pédagogique flexible.
Je précise que personne ne m'a obligée à venir à cette formation, des collègues et moi l'avons demandée parce que cette année, avec la réforme, nous nous retrouvons avec des effectifs d'une vingtaine d'élèves en maths et en français, et dès lors, cela ne me paraît pas complètement farfelu d'essayer de différencier davantage (ou tout court, vu que je pars de presque rien) en utilisant l'espace de ma classe. J'ai créé un îlot près de mon bureau pour regrouper des élèves qui auraient besoin de plus d'accompagnement et d'explications sur un point, un autre pour mettre du travail plus complexe pour les élèves qui ont besoin d'être davantage nourris, un dernier pour que des élèves puissent s'entraider si besoin. Le reste de ma classe est en disposition standard. Mais en réalité, je peine à faire plus que quand j'avais 30 élèves. Parce que le cours dure 50 minutes, parce qu'il faut lancer les activités, expliquer toutes les consignes, répondre aux questions, et qu'il arrive un moment où je me dis : si je disperse les élèves maintenant, je n'aurai pas le temps de boucler et de les ramener sur le même bilan, ça va sonner quand tout sera en vrac.
Je pense que ce travail est vraiment différent. Ce n'est pas la démarche par îlots de Rivoire, qui ne me convient pas, comme aucun fonctionnement systématique et sans souplesse ne me convient, c'est autre chose que j'essaie d'élaborer, qui existe sûrement, théorisé par qqn, mais que je ne connais pas et que j'aurais besoin d'apprendre. Je pense qu'il faut revoir sa manière d'amener le texte (en langue ou en rédaction, c'est plus facile de différencier), de concevoir les activités, de les présenter dès les début... Il y aurait certainement matière à faire qqch d'intéressant.
Mais cette rhétorique de camp scout, my godness !
Et puis, je ne crois plus aux formations interdisciplinaires. Je ne sais pas ce qu'enseigne ce formateur, mais visiblement pas le français, et il ne comprenait tout simplement pas les difficultés liées à notre discipline. Cela ne peut tout simplement pas fonctionner.
Je travaille souvent en "flexible" et c'est long au début mais si tu installes une routine dans les activités, les élèves sont très vite autonomes.
Par contre, j'ai pu gagner du temps pour les élèves en difficulté que je peux aller voir de manière individuelle ou en groupe.
- GanbatteHabitué du forum
julilibulle a écrit:Ganbatte a écrit:J'avais lu quelques articles sur les pédagogies flexibles, mais je n'y ai pas croisé ce vocabulaire qui t'horripile. Cela semble spécifique à ces formateurs.
Ce que j'en avais retenu, le principe général d'une classe aménagée selon des activités différentes, entre lesquels circulent les élèves, m'avait paru intéressant pour le premier degré, puisqu'on est dans la même salle sur des temps longs, avec le même enseignant.
Dans le second degré en revanche, je ne parviens pas à me le représenter.
Je suis en collège, je ne travaille pas complètement en flexible (ma classe, trop petite, ne le permet pas et puis j'aime bien mélanger les types de pédagogies) mais j'en ai intégré un peu.
1 - au niveau de l'aménagement de la classe : des places solo (mais jamais je ne les ai appelées grotte !!! ), des places en U, des places en duo, trio. Les élèves s'installent où ils veulent (par contre, les privilèges se méritent ... ) en fonction du travail à faire ou de leur tempérament.
J'ai également des élastiques à disposition pour les chaises et les élèves qui en veulent, ainsi que des tapis de sol mais bizarrement, ils sont peu utilisés (il faut dire que ma classe est petite ... ). J'ai du matériel à disposition (récapitulatif de grammaire ou de conjugaison ; dictionnaires de synonymes ...) qu'ils peuvent utiliser sans me le demander (aux moments des activités dites flexibles bien sûr).
2 - au niveau du travail, voici un exemple de séance "flexible" : en grammaire ou en orthographe, je dispose des exercices auto-correctifs à différents endroits de ma salle, sous différentes formes (dictées duo, réécriture, exercices à trous, phrases à analyser ...) et avec différents niveaux de difficulté. Ce sont les élèves qui choisissent les exercices à faire (il y a quand même une base à valider, par exemple au moins 1 exercice de réécriture doit être fait) et qui ensuite le font seul ou à plusieurs en fonction de ce qui est demandé. Ils se lèvent donc régulièrement pour aller chercher les exercices en question.
Moi je passe et j'aide de façon individuelle ou je réexplique pour des groupes de 2 ou 3 élèves ou je montre comment faire tel exercice.
En fin de cours, je fais souvent un exercice commun sur ardoise pour vérifier où ils en sont.
Ta semaine est sur quelle organisation ? Des plages d'une heure dispersées, ou des blocs plus importants ?
Et combien de semaines faut-il pour que fonctionne sans réexpliquer l'organisation 17 fois par cours ?
Par ailleurs, que se passe-t-il quand tu as un ou plusieurs élèves en grande difficulté, démotivés ?
- MajuFidèle du forum
Je trouve qu'intégrer une part de flexible est très cheonophage au départ, mais qu'une fois que les élèves ont pris leurs repères dans cette manière de faire, cela fonctionne plutôt bien. Couplé avec le plan de travail, je trouve que cela marche bien. Mais je garde aussi des séances beaucoup plus traditionnelles: comme Julibulle, je trouve que c'est le panachage de plusieurs approches, selon ce que l'on cherche à obtenir, qui fonctionne bien.
- zigmag17Guide spirituel
Je pensais que le fil portait sur le vocabulaire utilisé pour désigner les différents espaces de travail dans cette configuration, pas sur la méthode elle-même
- *Ombre*Grand sage
Merci, Julilibulle.
En langue, je ne prétends pas faire parfaitement, mais la façon de travailler semble convenir au plus grand nombre. Entre les TD, les passages en salle info avec travail personnalisé, et les séances que je différencie (une par chapitre), ça tourne.
En rédaction, ils peuvent s'aider par deux, et les plus en difficulté, je les mets près de moi et je suis leur travail au plus près, n'allant vers les autres que s'ils me réclament.
C'est pour les études de texte que je trouve très difficile de différencier. Entre ceux qui ne comprennent rien, voire qui ne visualisent rien pour certains petits, ceux qui ont tout compris tout de suite et qui seraient davantage stimulés à se frotter davantage à l'analyse, ceux qui comprennent à peu près, mais pas si bien quand on gratte un peu, je trouve difficile de trouver un temps pour répondre aux besoins non de chacun, mais de quelques groupes identifiés. Comment se rendre disponible pour faire travailler la représentation mentale à 4 élèves, en envoyant les plus déliés en tâche complexe, tout en laissant la majorité, pas si autonomes que ça, travailler en autonomie pendant un temps judicieusement déterminé ? Peut-être pas tout le temps, mais de temps en temps au moins, comme en langue ?
Je tâtonne.
En langue, je ne prétends pas faire parfaitement, mais la façon de travailler semble convenir au plus grand nombre. Entre les TD, les passages en salle info avec travail personnalisé, et les séances que je différencie (une par chapitre), ça tourne.
En rédaction, ils peuvent s'aider par deux, et les plus en difficulté, je les mets près de moi et je suis leur travail au plus près, n'allant vers les autres que s'ils me réclament.
C'est pour les études de texte que je trouve très difficile de différencier. Entre ceux qui ne comprennent rien, voire qui ne visualisent rien pour certains petits, ceux qui ont tout compris tout de suite et qui seraient davantage stimulés à se frotter davantage à l'analyse, ceux qui comprennent à peu près, mais pas si bien quand on gratte un peu, je trouve difficile de trouver un temps pour répondre aux besoins non de chacun, mais de quelques groupes identifiés. Comment se rendre disponible pour faire travailler la représentation mentale à 4 élèves, en envoyant les plus déliés en tâche complexe, tout en laissant la majorité, pas si autonomes que ça, travailler en autonomie pendant un temps judicieusement déterminé ? Peut-être pas tout le temps, mais de temps en temps au moins, comme en langue ?
Je tâtonne.
- *Ombre*Grand sage
zigmag17 a écrit:Je pensais que le fil portait sur le vocabulaire utilisé pour désigner les différents espaces de travail dans cette configuration, pas sur la méthode elle-même
Tu as raison, Zigmag. Ce vocabulaire me braque avant même que le formateur ait pu aller au bout de son propos. Je ne saisis pas pourquoi. Je me répète que ce n'est pas si grave. Mais peut-être que ça l'est, en fait. Tordre les mots, ce n'est jamais anodin. Cela éveille au moins ma suspicion.
Je ne sais pas si cela masque, comme dit plus haut, une réalité aussi noire que l'impossibilité d'enseigner (je m'attache tout de même encore à le faire jour après jour), mais peut-être davantage la vacuité de ce qu'on nous propose, ou en tout cas son manque d'aboutissement.
- Anne_68Niveau 10
@*Ombre* Est-ce que tu penses à ce type d'organisation ?
https://en.m.wikipedia.org/wiki/Sudbury_Valley_School
Je ne connais pas l'organisation concrète, cela nécessite que tout l'établissement fonctionne sans horaires attribués aux différentes matières. Ni les résultats, en supposant que l'on y mette des élèves issus de tous milieux et pas seulement de CSP++. J'ai trouvé le concept à partir de cet article
https://reporterre.net/Une-ecole-sans-note-sans-programme-sans-lecon-et-qui-reussit-ca-marche
https://en.m.wikipedia.org/wiki/Sudbury_Valley_School
Je ne connais pas l'organisation concrète, cela nécessite que tout l'établissement fonctionne sans horaires attribués aux différentes matières. Ni les résultats, en supposant que l'on y mette des élèves issus de tous milieux et pas seulement de CSP++. J'ai trouvé le concept à partir de cet article
https://reporterre.net/Une-ecole-sans-note-sans-programme-sans-lecon-et-qui-reussit-ca-marche
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- "Wo alles dunkel ist, macht Licht !" :
Was keiner wagt, das sollt ihr wagen // Was keiner sagt, das sagt heraus
Was keiner denkt, das wagt zu denken // Was keiner anfängt, das führt aus
Wenn keiner ja sagt, sollt ihr′s sagen // Wenn keiner nein sagt, sagt doch nein
Wenn alle zweifeln, wagt zu glauben // Wenn alle mittun, steht allein
Wo alle loben, habt Bedenken // Wo alle spotten, spottet nicht
Wo alle geizen, wagt zu schenken // Wo alles dunkel ist, macht Licht
Lothar Zenetti
https://lyricstranslate.com/de/was-keiner-wagt-what-no-one-dares.html
- julilibulleNiveau 10
Ganbatte a écrit:julilibulle a écrit:Ganbatte a écrit:J'avais lu quelques articles sur les pédagogies flexibles, mais je n'y ai pas croisé ce vocabulaire qui t'horripile. Cela semble spécifique à ces formateurs.
Ce que j'en avais retenu, le principe général d'une classe aménagée selon des activités différentes, entre lesquels circulent les élèves, m'avait paru intéressant pour le premier degré, puisqu'on est dans la même salle sur des temps longs, avec le même enseignant.
Dans le second degré en revanche, je ne parviens pas à me le représenter.
Je suis en collège, je ne travaille pas complètement en flexible (ma classe, trop petite, ne le permet pas et puis j'aime bien mélanger les types de pédagogies) mais j'en ai intégré un peu.
1 - au niveau de l'aménagement de la classe : des places solo (mais jamais je ne les ai appelées grotte !!! ), des places en U, des places en duo, trio. Les élèves s'installent où ils veulent (par contre, les privilèges se méritent ... ) en fonction du travail à faire ou de leur tempérament.
J'ai également des élastiques à disposition pour les chaises et les élèves qui en veulent, ainsi que des tapis de sol mais bizarrement, ils sont peu utilisés (il faut dire que ma classe est petite ... ). J'ai du matériel à disposition (récapitulatif de grammaire ou de conjugaison ; dictionnaires de synonymes ...) qu'ils peuvent utiliser sans me le demander (aux moments des activités dites flexibles bien sûr).
2 - au niveau du travail, voici un exemple de séance "flexible" : en grammaire ou en orthographe, je dispose des exercices auto-correctifs à différents endroits de ma salle, sous différentes formes (dictées duo, réécriture, exercices à trous, phrases à analyser ...) et avec différents niveaux de difficulté. Ce sont les élèves qui choisissent les exercices à faire (il y a quand même une base à valider, par exemple au moins 1 exercice de réécriture doit être fait) et qui ensuite le font seul ou à plusieurs en fonction de ce qui est demandé. Ils se lèvent donc régulièrement pour aller chercher les exercices en question.
Moi je passe et j'aide de façon individuelle ou je réexplique pour des groupes de 2 ou 3 élèves ou je montre comment faire tel exercice.
En fin de cours, je fais souvent un exercice commun sur ardoise pour vérifier où ils en sont.
Ta semaine est sur quelle organisation ? Des plages d'une heure dispersées, ou des blocs plus importants ?
Et combien de semaines faut-il pour que fonctionne sans réexpliquer l'organisation 17 fois par cours ?
Par ailleurs, que se passe-t-il quand tu as un ou plusieurs élèves en grande difficulté, démotivés ?
je ne sais pas si je peux te répondre car nous ne sommes plus sur le vocabulaire
Je n'ai que des cours d'1h (depuis des années d'ailleurs). En général, en 2 à 3 séances identiques, les élèves ont bien compris le fonctionnement (et je les guide pas mal avec des tableaux de travail à faire).
Tous les ans, j'ai des élèves en grande difficulté ou démotivés (ou avec un poil dans la main), ce n'est pas la solution miracle qui met tous les élèves au travail. Les élèves en grande difficulté ne le sont pas moins dans un autre type de séance. Il m'arrive de former des couples "tuteurs, tutorés". Je peux aussi prévoir des exercices de difficulté bien moindre (ex : exercices niveau 6ème pour des 3ème) afin que ces élèves aient au moins les bases.
Ceux qui ne veulent pas travailler sont moins nombreux avec cette méthode (et là, j'ai des méthodes traditionnelles de gestion de classe avec 2 tables face mur et du travail chiant et répétitif à faire). Par contre, la gestion du bruit est le plus compliqué ... Mais je m'améliore au fil des années (comme les élèves aiment beaucoup ce genre de séances, si j'ai trop de bruit, j'arrête et je passe à une séance magistrale dans le silence complet, ça les refroidit direct).
- *Ombre*Grand sage
Maju a écrit:Je trouve qu'intégrer une part de flexible est très cheonophage au départ, mais qu'une fois que les élèves ont pris leurs repères dans cette manière de faire, cela fonctionne plutôt bien. Couplé avec le plan de travail, je trouve que cela marche bien. Mais je garde aussi des séances beaucoup plus traditionnelles: comme Julibulle, je trouve que c'est le panachage de plusieurs approches, selon ce que l'on cherche à obtenir, qui fonctionne bien.
Et est-ce que tu arrives à le faire en lecture, Maju ? Si oui, comment ? Merci à toi.
- trompettemarineMonarque
*Ombre* a écrit:Je sors - en courant - d'une formation sur la pédagogie flexible.
Non que tout soit inintéressant - même si parfois, j'avais l'impression qu'on enfonçait des portes ouvertes : certes, un élève remuant a besoin de bouger, je suis au courant. Mais outre qu'on tournait sans cesse autour de la pédagogie de projet, dont le formateur a fini par convenir qu'elle est sympathique mais chronophage et ne peut constituer notre pratique quotidienne, sauf à renoncer à la moitié de notre programme, il y a quelque chose qui me hérisse profondément dans la façon dont ces formateurs s'adressent à nous.
Nous avons appris qu'il faut séparer l'espace de travail en différentes zones portant les doux nom de "source", "feu de camp", "grotte", "oasis" (je crois que j'en oublie). La source, c'est le lieu où l'on trouve des ressources documentaires ou utilitaires, le feu de camp, c'est l'espace où l'on travaille en commun, la grotte, au contraire, celui où l'on s'isole pour se concentrer sur une tâche, etc. Un élève peut dire au professeur : "Je vais dans la grotte" (ben oui, c'est lui qui décide). En fait, je me rends compte que ce vocabulaire m'horripile. Il me donne l'impression qu'on nous prend pour des imbéciles, ou que l'on essaie de faire disparaître une réalité - celle d'espaces de travail malcommode, trop petits, mal isolés, surpeuplés - derrière des mots qui se vident de leur sens - ce qui est toujours pernicieux.
J'essaie de me répéter que ce n'est pas très important, ce n'est qu'un code commun, même s'il est concon, mais je me rends compte que cela me hérisse, me dispose fort mal à entendre ce que je vais entendre, et je n'arrive pas à saisir pourquoi. Et comme ça m'énerve de ne pas comprendre ma réaction, ça fait beaucoup d'énervement dans la même journée.
Cela vous arrive-t-il ? Avez-vous alors identifié clairement ce qui énerve comme cela ?
Je n'ai pas lu tout le fil encore. Pour moi, on dirait quelque chose proche d' une secte. Je serais dans le même état de gêne. Oublie vite cette formation et parle-s-en peut-être à des syndicats. Elle est très étrange, cette formation.
- *Ombre*Grand sage
Anne_68 a écrit:@*Ombre* Est-ce que tu penses à ce type d'organisation ?
https://en.m.wikipedia.org/wiki/Sudbury_Valley_School
Je ne connais pas l'organisation concrète, cela nécessite que tout l'établissement fonctionne sans horaires attribués aux différentes matières. Ni les résultats, en supposant que l'on y mette des élèves issus de tous milieux et pas seulement de CSP++. J'ai trouvé le concept à partir de cet article
https://reporterre.net/Une-ecole-sans-note-sans-programme-sans-lecon-et-qui-reussit-ca-marche
Ouh là là ! Non, je ne cherche pas à tout déstructurer ! Seulement à profiter de mes 55 minutes en groupe réduit pour mieux répondre aux besoins des élèves en lecture. En gros, mener simultanément 3 niveaux de lecture :
- avec les élèves les plus en difficulté, l'élaboration du sens général (représentation mentale, repérage des informations essentielles...) ;
- avec le gros de la classe, compréhension plus fine et début d'interprétation ;
- avec ceux qui peuvent aller plus loin, ouvertures diverses : mise en relation avec d'autres documents, analyse plus fine...
Je ne pense pas faire cela à chaque séance, loin de là, mais j'aimerais le faire assez souvent pour réussir à construire qqch avec les élèves les plus faibles.
Pour l'instant, j'ai planté toutes les séances que j'ai tenté de mener, au sens où je ne suis pas parvenue à faire ce que je voulais faire, et je devais reprendre collectivement la fois suivante pour rattraper tout ça. Mais j'apprends de mes erreurs. Des pistes se dessinent. Je ne lâche pas l'affaire.
- julilibulleNiveau 10
*Ombre* a écrit:Merci, Julilibulle.
En langue, je ne prétends pas faire parfaitement, mais la façon de travailler semble convenir au plus grand nombre. Entre les TD, les passages en salle info avec travail personnalisé, et les séances que je différencie (une par chapitre), ça tourne.
En rédaction, ils peuvent s'aider par deux, et les plus en difficulté, je les mets près de moi et je suis leur travail au plus près, n'allant vers les autres que s'ils me réclament.
C'est pour les études de texte que je trouve très difficile de différencier. Entre ceux qui ne comprennent rien, voire qui ne visualisent rien pour certains petits, ceux qui ont tout compris tout de suite et qui seraient davantage stimulés à se frotter davantage à l'analyse, ceux qui comprennent à peu près, mais pas si bien quand on gratte un peu, je trouve difficile de trouver un temps pour répondre aux besoins non de chacun, mais de quelques groupes identifiés. Comment se rendre disponible pour faire travailler la représentation mentale à 4 élèves, en envoyant les plus déliés en tâche complexe, tout en laissant la majorité, pas si autonomes que ça, travailler en autonomie pendant un temps judicieusement déterminé ? Peut-être pas tout le temps, mais de temps en temps au moins, comme en langue ?
Je tâtonne.
Sur la littérature, je vais tester ça cette année :
1) compréhension globale du texte et du vocabulaire : 1ère impression = toute la classe
2) compréhension plus fine du texte : méthode des questions (qui, quand, où, de quoi parle le texte ... ? ) = toute la classe
Sur ces 2 étapes, travail d'abord individuel, puis échanges en groupes de 3 ou 4
Si certains élèves n'ont pas compris le texte, je reprends avec eux et pour les autres, on continue
3) travail sur but du texte, tonalité du texte, projections sur les choix des personnages ... = toute la classe mais pas au même moment
travail d'abord individuel puis échanges en groupe
4) travail sur procédés d'écriture, genre, mouvement littéraire, contexte ... = les plus avancés
Je n'ai encore jamais fait, donc on verra. Je veux garder la même méthode pour donner un cadre aux élèves sur l'analyse de texte. Je leur distribue un marque-page à garder toute l'année dans le cahier avec la méthode pour qu'ils soient plus autonomes.
- GanbatteHabitué du forum
julilibulle a écrit:Ganbatte a écrit:
Ta semaine est sur quelle organisation ? Des plages d'une heure dispersées, ou des blocs plus importants ?
Et combien de semaines faut-il pour que fonctionne sans réexpliquer l'organisation 17 fois par cours ?
Par ailleurs, que se passe-t-il quand tu as un ou plusieurs élèves en grande difficulté, démotivés ?
je ne sais pas si je peux te répondre car nous ne sommes plus sur le vocabulaire
Je n'ai que des cours d'1h (depuis des années d'ailleurs). En général, en 2 à 3 séances identiques, les élèves ont bien compris le fonctionnement (et je les guide pas mal avec des tableaux de travail à faire).
Tous les ans, j'ai des élèves en grande difficulté ou démotivés (ou avec un poil dans la main), ce n'est pas la solution miracle qui met tous les élèves au travail. Les élèves en grande difficulté ne le sont pas moins dans un autre type de séance. Il m'arrive de former des couples "tuteurs, tutorés". Je peux aussi prévoir des exercices de difficulté bien moindre (ex : exercices niveau 6ème pour des 3ème) afin que ces élèves aient au moins les bases.
Ceux qui ne veulent pas travailler sont moins nombreux avec cette méthode (et là, j'ai des méthodes traditionnelles de gestion de classe avec 2 tables face mur et du travail chiant et répétitif à faire). Par contre, la gestion du bruit est le plus compliqué ... Mais je m'améliore au fil des années (comme les élèves aiment beaucoup ce genre de séances, si j'ai trop de bruit, j'arrête et je passe à une séance magistrale dans le silence complet, ça les refroidit direct).
Je suis à peu près certain que @zigmag17 saura nous pardonner, devant faire avec - d'autant que rien ne l'empêche de poursuivre sur ces histoires de grottes et de palmiers.
Ta description est plutôt rassurante quant à la souplesse des élèves. Je pars du principe que passer d'une modalité de cours à l'autre, toutes les cinquante minutes, est une perte de temps et d'énergie considérable (dix minutes entre chaque cours à ranger ses affaires, changer de salle, ressortir ses affaires, plus le temps que le silence se fasse, c'est déjà 20% de l'heure...), mais ce n'est tout de même pas insurmontable de rentrer dans un fonctionnement très différent sans perdre dix minutes de plus.
Pour les élèves en difficulté, ma question venait du fait qu'un élève paumé et peu motivé flotte, et que si l'entrée dans la tâche se fait à des rythmes plus souples, cela peut se traduire par zéro mise au travail à la fin. Là encore, le risque est moins grand que ce que je croyais.
En revanche, la préparation des premières séances doit te demander un investissement conséquent !
- trompettemarineMonarque
@ombre Mais pourquoi empêcher des élèves faibles dans une classe hétérogène d'accéder à l'interprétation ?
On est parfois surpris (par l'écrit, moins il est vrai).
Les élèves de sixième peuvent évoluer énormément sur une année.
Faire des groupes de niveaux au sein de la classe, j'ai du mal à comprendre.
J'espère sincèrement ne pas te vexer (Je te lis souvent avec plaisir).
On est parfois surpris (par l'écrit, moins il est vrai).
Les élèves de sixième peuvent évoluer énormément sur une année.
Faire des groupes de niveaux au sein de la classe, j'ai du mal à comprendre.
J'espère sincèrement ne pas te vexer (Je te lis souvent avec plaisir).
- M le MauditNiveau 9
Pffffffffffffff Minable... Et puis, en ce qui me concerne, j'ai 30 élèves dans une salle relativement exigüe. Entre leurs cartables et sacs de sport je peine à circuler. Donc quant à créer une grotte, une "source", un feu de camp... C'est totalement impossible. Mon Dieu que l'on nous prend pour des .................*Ombre* a écrit:Je sors - en courant - d'une formation sur la pédagogie flexible.
Non que tout soit inintéressant - même si parfois, j'avais l'impression qu'on enfonçait des portes ouvertes : certes, un élève remuant a besoin de bouger, je suis au courant. Mais outre qu'on tournait sans cesse autour de la pédagogie de projet, dont le formateur a fini par convenir qu'elle est sympathique mais chronophage et ne peut constituer notre pratique quotidienne, sauf à renoncer à la moitié de notre programme, il y a quelque chose qui me hérisse profondément dans la façon dont ces formateurs s'adressent à nous.
Nous avons appris qu'il faut séparer l'espace de travail en différentes zones portant les doux nom de "source", "feu de camp", "grotte", "oasis" (je crois que j'en oublie). La source, c'est le lieu où l'on trouve des ressources documentaires ou utilitaires, le feu de camp, c'est l'espace où l'on travaille en commun, la grotte, au contraire, celui où l'on s'isole pour se concentrer sur une tâche, etc. Un élève peut dire au professeur : "Je vais dans la grotte" (ben oui, c'est lui qui décide). En fait, je me rends compte que ce vocabulaire m'horripile. Il me donne l'impression qu'on nous prend pour des imbéciles, ou que l'on essaie de faire disparaître une réalité - celle d'espaces de travail malcommode, trop petits, mal isolés, surpeuplés - derrière des mots qui se vident de leur sens - ce qui est toujours pernicieux.
J'essaie de me répéter que ce n'est pas très important, ce n'est qu'un code commun, même s'il est concon, mais je me rends compte que cela me hérisse, me dispose fort mal à entendre ce que je vais entendre, et je n'arrive pas à saisir pourquoi. Et comme ça m'énerve de ne pas comprendre ma réaction, ça fait beaucoup d'énervement dans la même journée.
Cela vous arrive-t-il ? Avez-vous alors identifié clairement ce qui énerve comme cela ?
- *Ombre*Grand sage
trompettemarine a écrit:@ombre Mais pourquoi empêcher des élèves faibles dans une classe hétérogène d'accéder à l'interprétation ?
On est parfois surpris (par l'écrit, moins il est vrai).
Les élèves de sixième peuvent évoluer énormément sur une année.
Faire des groupes de niveaux au sein de la classe, j'ai du mal à comprendre.
J'espère sincèrement ne pas te vexer (Je te lis souvent avec plaisir).
Ah ! mais ce n'est pas du tout ce que je dis ! D'ailleurs, j'ai dû écrire quelque part un message très proche du tien : bien sûr que des élèves en difficulté peuvent dégager des choses fines du texte. Il n'en demeure pas moins que des élèves qui arrivent en Sixième sans élaborer la moindre compréhension globale du moindre texte ont besoin de développer cette compétence. Je cherche simplement, pour formuler les choses autrement, à dégager des moments, sur certaines séances, où je pourrais les aider à développer cette compétence (en travaillant la représentation mentale, le repérage des informations essentielles, les liens logiques et temporels...) pendant que d'autres travailleraient en autonomie.
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