- yranohHabitué du forum
Bonjour,
Avez-vous des outils ou des méthodes à conseiller pour apprendre à scander les trimètres iambiques avec un minimum d'aisance, et bien sûr en un minimum de temps ? C'est pour quelqu'un qui n'y connaît rien (moi).
Avez-vous des outils ou des méthodes à conseiller pour apprendre à scander les trimètres iambiques avec un minimum d'aisance, et bien sûr en un minimum de temps ? C'est pour quelqu'un qui n'y connaît rien (moi).
- NLM76Grand Maître
Qu'appelles-tu scander ? S'agit-il de la théorie, ou bien de la pratique ?
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
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Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- yranohHabitué du forum
A vrai dire, je préférerais de loin maîtriser la pratique, quitte à faire des erreurs, comme je fais avec l'hexamètre et un peu le distique élégiaque, parce que de toute façon je ne crois pas trop aux remarques sur les effets sonores uniquement théoriques, mais ça dépend surtout du temps que ça prendrait. C'est toujours dans le cadre de la préparation au concours, et pour Philoctète en particulier.
J'ai préparé des exercices sur l'hexamètre latin, une première approche, sans les coupes, à l'oral et avec moi, pour deux camarades avec qui je travaille sur les œuvres. Je crois que ce que je leur ai proposé est une méthode qui me convient. Mais bien sûr toute méthode efficace m'irait.
Il manque des repères avec des couleurs. J'imagine qu'au moins la confusion voyelles / syllabes va te déplaire, NLM.
J'ai préparé des exercices sur l'hexamètre latin, une première approche, sans les coupes, à l'oral et avec moi, pour deux camarades avec qui je travaille sur les œuvres. Je crois que ce que je leur ai proposé est une méthode qui me convient. Mais bien sûr toute méthode efficace m'irait.
Il manque des repères avec des couleurs. J'imagine qu'au moins la confusion voyelles / syllabes va te déplaire, NLM.
- Spoiler:
- • La clausule
˗ ˘ ˘ ˗ ˘ longue brève brève longue brève (en vrai la finale est anceps)
Prononcer la diphtongue « ae » « ai », sinon on n’y arrive pas.
āenĕă|dūm | gĕnĕ|trīx || hŏmĭ|nūm | dī|vōmquĕ vŏ|lūptas|
ā́lmă Vĕnū́s, cǣlī́ sūbtḗr lābḗntĭă sī́gna DSSS
quǣ́ mărĕ nā́vĭgĕrū́m, quǣ tḗrrās frū́gĭfĕrḗntis DDSS
cṓncĕlĕbrā́s, pēr tḗ quŏnĭā́m gĕnŭs ṓmne ‿ănĭmā́ntum DSDD
cṓncĭpĭtū́r vīsī́tque ‿ēxṓrtūm lū́mĭnă sṓlis: DSSS
tḗ, dĕă, tḗ fŭgĭū́nt vēntī́, tē nū́bĭlă cǣ́li DDSS
ā́dvēntū́mquĕ tŭū́m, tĭbĭ suā́vīs dǣ́dălă tḗllus SDDS
sū́mmīttī́t flōrḗs, tĭbĭ rī́dēnt ǣ́quŏră pṓnti SSDS
plā́cātū́mquĕ nĭtḗt dīffū́sō lū́mĭnĕ cǣ́lum. SDSS
tḗ sŏcĭā́m stŭdĕṓ scrībḗndīs vḗrsĭbŭs ḗsse, DDSS
quṓs ĕgŏ dḗ rērū́m nātū́rā pā́ngĕrĕ cṓnor DSSS
Mḗmmĭădǣ́ nōstrṓ, quēm tū́, dĕă, tḗmpŏre ‿ĭn ṓmni DSSD
ōmnĭbŭ|s ōrnā|tūm || vŏlŭ|īst(i) ēx|cēllĕrĕ |rēbus|
nā́m tū sṓlă pŏtḗs trānquī́llā pā́cĕ iŭvā́re SDSS
mṓrtālī́s, quŏnĭā́m bēllī́ fĕră mœ̄́nĕră Mā́vors SDSD
ā́rmĭpŏtḗns rĕgĭt, ī́n grĕmĭū́m quī sǣ́pĕ tŭū́m se DDDS
rḗiĭcĭt, ǣ́tērnṓ dēvī́ctūs vū́lnĕre ‿ămṓris, DSSS
ā́tque ‿ĭtă sū́spĭcĭḗns tĕrĕtī́ cērvī́cĕ rĕpṓsta DDDS
pā́scĭt ămṓre ‿ăvĭdṓs ĭnhĭā́ns īn tḗ, dĕă, vī́sus DDDS
ḗquĕ tŭṓ pēndḗt rĕsŭpī́nī spī́rĭtŭs ṓre. DSDS
• vers entièrement composés de dactyles
LONGUE brève brève LONGUE brève brève LONGUE brève brève LONGUE brève brève LONGUE brève brève LONGUE brève
Ire funeste qui fit la douleur de la foule Achéenne
Vous Atréides et vous Achéens aux jambières solides
Il le chassa rudement, l’accabla de paroles terribles
ā́mpŭtăt ḗnsĕ mănū́s; căpŭt ṓbtĕrĭt ṓssăquĕ sā́xo
ū́ltĭmŭs ḗssĕ dĭḗs pŏtŭī́t tĭbĭ Rṓmă mălṓrum
Cǣ́ săr ĕt Ḗmăthĭā́s lăcĕrṓ pĕtĭt ā́gmĭnĕ tḗrras
• vers composés de spondées
Ḗt Rōmā́nōrū́m mānḗs cālcā́tĕ dĕṓrum.
Sṓlūm tḗ Cōnsū́l dēpū́lsīs prī́mĕ ty̆ rā́nnis
Trā́ctūrǣ́ tūque ‿ṓ flāgrā́ntīs pṓrtĭtŏr ū́ndæ
Ḗt rēctṓr tērrǣ́, quēm lṓnga ‿īn sǣ́cŭlă tṓrquet
dā́mnārā́t sācrī́s, āltā́ sūb rū́pĕ lŏcā́tur
• mélange des 2 en alternance (le premier est un vers composéde spondées)
longue longue longue longue longue longue longue longue longue breve breve longue breve
longue breve breve longue breve breve longue breve breve longue breve breve longue breve breve longue breve
longue longue longue longue longue longue longue longue longue breve breve longue breve
longue breve breve longue breve breve longue breve breve longue breve breve longue breve breve longue breve
Sṓlūm tḗ Cōnsū́l dēpū́lsīs prī́mĕ ty̆ rā́nnis
ā́mpŭtăt ḗnsĕ mănū́s; căpŭt ṓbtĕrĭt ṓssăquĕ sā́xo
Ḗt rēctṓr tērrǣ́, quēm lṓnga ‿īn sǣ́cŭlă tṓrquet
ū́ltĭmŭs ḗssĕ dĭḗs pŏtŭī́t tĭbĭ Rṓmă mălṓrum
dā́mnārā́t sācrī́s, āltā́ sūb rū́pĕ lŏcā́tur
Il le chassa rudement, l’accabla de paroles terribles
Ḗt Rōmā́nōrū́m mānḗs cālcā́tĕ dĕṓrum.
Cǣ́ săr ĕt Ḗmăthĭā́s lăcĕrṓ pĕtĭt ā́gmĭnĕ tḗrras
• vers mêlés
clausule : longue breve breve longue breve
longue breve breve longue longue longue breve breve longue breve breve longue breve breve longue breve
longue longue longue breve breve longue longue longue breve breve longue breve breve longue breve
longue longue longue longue longue breve breve longue longue longue breve breve longue breve
ṓmnĭs ĕnī́m pēr sḗ dīvū́m nātū́ră nĕcḗssest DSSS
ī́mmōrtā́li ‿ǣvṓ sūmmā́ cūm pā́cĕ frŭā́tur SSSS
sḗmōta ‿ā́b nōstrī́s rēbū́s sējū́nctăquĕ lṓnge; SSSS
nā́m prīvā́tă dŏlṓre ‿ōmnī́, prīvā́tă pĕrī́clis, SDSS
ī́psă sŭī́s pōllḗns ŏpĭbū́s, nĭhĭl ī́ndĭgă nṓstri, DSDD
nḗc bĕnĕ prṓmĕrĭtī́s căpĭtū́r nēc tā́ngĭtŭr ī́ra]. DDDS
hū́nc tū, dī́vă, tŭṓ rĕcŭbā́ntēm cṓrpŏrĕ sā́ncto SDDS
cī́rcūm fū́să sŭpḗr, svāvī́s ēx ṓrĕ lŏquḗllas SDSS
fū́ndĕ pĕtḗns plăcĭdā́m Rōmā́nīs, ī́nclŭtă, pā́cem. DD
- NLM76Grand Maître
La pratique, c'est mieux in vivo ! J'ai appris en bonne partie en scandant à haute voix des dizaines ou des centaines de vers accompagné par Philippe Brunet.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- yranohHabitué du forum
Je crois que je vais essayer ça alors, mais tout seul, comme j'ai fait en latin. Un logiciel de scansion m'aurait beaucoup aidé, mais je crois que ça n'existe pas pour le trimetre iambique. Appréhender ce vers, en sentir le rythme, c'est plus difficile que pour l'hexamètre ? Y a-t-il quelques astuces ou obstacles à connaître ? J'en profite pour poser une question théorique : pourquoi tous les vers ne se terminent-ils pas par une syllabe longue ?
- AlérionNiveau 5
C'est parce que le pyrrhique ("pied" comportant la succession de deux brèves) n'est pas admissible dans la métrique à cause de sa brièveté excessive. A la fin du vers, et dans la lecture, la brève est obligatoirement suivie d'une pause d'un temps avant de commencer le vers suivant, afin de compenser le temps virtuellement perdu. Tout se passe donc comme si la dernière syllabe était longue.
- yranohHabitué du forum
Ah d'accord ! On peut donc avoir au dernier pied, à la place d'un iambe, un pyrrhique qui n'en est pas vraiment un. J'ai bien compris ?
- NLM76Grand Maître
C'est exactement pareil dans l'hexamètre.
La brève finale compte pour une longue.
La brève finale compte pour une longue.
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- AlérionNiveau 5
Oui. On dit parfois que le 6ème pied de l'hexamètre réduit à un "trochée" est catalectique ; en fait, cela revient au même.
- yranohHabitué du forum
D'accord, la finale est anceps, malgré l'ictus.
- AlérionNiveau 5
Parfaitement.
Voici un véritable trimètre catalectique (Électre, v. 1277) :
τῶν σῶν προσώπων ἡδονὰν μεθέσθαι
Voici un véritable trimètre catalectique (Électre, v. 1277) :
τῶν σῶν προσώπων ἡδονὰν μεθέσθαι
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