Retour à la case départ après une reconversion réussie

Bonjour ! Je viens davantage livrer un témoignage plutôt que demander des conseils...

Certifié de lettres modernes à la fin des années 1990, j’ai eu la chance de pouvoir partir à l’étranger après mon stage, à une époque où c’était encore possible.
16 ans dans un lycée français de l'AEFE en Amérique du Nord, avec de bonnes conditions de travail. J’en ai profité pour acquérir la nationalité de mon pays d’accueil et faire un doctorat avec mon université d’origine en France.

Inévitablement, quand on reste aussi longtemps dans un établissement, une forme de saturation se crée, et on supporte de moins en moins certains trucs urticants. Sans parler des contraintes propres au métier de professeur qui finissent par taper sur le système…

J’ai entamé une évolution professionnelle en faisant un certificat de traduction, et j’ai fini par trouver dans la fonction publique locale un poste de relecteur et correcteur de traductions de l’anglais au français. Cela ne s’est pas fait du jour au lendemain, et il m’a fallu postuler à de nombreuses annonces et pendant plusieurs années avant d’y arriver.

Je précise que tout le temps de ma "reconversion", j’étais en disponibilité pour convenances personnelles.

Après le COVID, j’ai voulu démissionner et rentrer en France, car ma famille et la « vieille Europe » me manquaient. Comme mon employeur voulait me garder, il m’a proposé de faire du télétravail depuis la France. Au bout de 9 mois, cependant, on a sifflé la fin de la récré : je devais retourner de l’autre côté de l’Atlantique ou démissionner. J’ai démissionné.

9 mois de chômage sans allocations, au cours desquels j'ai cherché en vain dans mon domaine (traduction-correction)... puis un boulot saisonnier de guide-chauffeur sur les plages du Débarquement : salaire minimum, mais avec toutes les heures qu’on se faisait et les généreux pourboires des touristes américains, on vivait bien. Mon employeur voulait me reprendre l’année d’après, mais j’ai décliné, car le travail était fatiguant et dangereux avec le nombre important d'heures de conduite qui s’accumulaient toutes les semaines.

4 mois de chômage, ensuite, avec indemnités cette fois-ci, puis un CDI dans un musée consacré à la guerre. Dans le cadre de mes fonctions, je travaillais non seulement comme guide sur les plages, mais je faisais également visiter ce musée à différents groupes : scolaires, retraités ou autres. Je n’ai passé que 6 mois à cet endroit. J’en suis parti en raison de nombreuses contraintes : salaire modeste, "semaines" de travail pouvant aller jusqu’à 10 jours consécutifs, polyvalence obligatoire (caisse, boutique, etc.) et mépris de la direction pour ses employés.

Il se trouve qu'il y a quelques mois, la 29e base (le rectorat des profs en détachement, qui me gérait) m'a demandé de démissionner ou de réintégrer le ministère, car j'ai épuisé toutes années de dispo auxquelles j'avais droit. Dépourvu de ressources financières, je n'ai plus trop eu le choix.

Je reprends donc le travail de « prof » et me retrouve à 50 ans TZR avec 70 points, n’ayant enseigné comme titulaire qu’en détachement à l’étranger. J’ai déménagé dans une petite ville sinistrée du centre de la Normandie, où on tourne au chichon et aux allocs. La réunion syndicale d’hier sur la gestion des TZR n’a rien fait pour me remonter le moral ! C’est assez déprimant.

Je vais essayer de me tirer de ce que je considère être un mauvais pas, tout en voyant le côté positif des choses. Et peut-être travailler sur mon incapacité à me satisfaire de ce que j’ai. J’ai toutefois bien conscience que plus les années passent, plus mon âge est un handicap aux yeux de futurs employeurs éventuels.

La morale de cette histoire : il ne faut jamais dire « plus jamais ça » ! La vie réserve parfois de drôles de surprises… mais restez optimistes !

Bon courage pour ce retour. Ma cousine avait dû faire ça aussi après des années de dispo et un travail hyper valorisant pour préparer un grand événement sportif elle avait dû réintégrer pour devenir prof d'EPS à Roubaix à 45 ans, après n'avoir enseigné que 2 ans en coopération au début des années 70. . Elle n'y est pas restée longtemps. Ce sera peut-être aussi ton cas.

Avec un CV riche et atypique, postuler sur poste spécifique ou en détachement est peut être envisageable. Bon courage !

+1 Si tu es mobile, il y a les postes à l'étranger, à 50 ans, tu peux en faire quelques-uns et tu as le CV pour.

Bon courage. Tu peux aussi avoir des bonnes surprises et tomber sur des élèves attachants.

Merci pour vos sympathiques messages.

Avec ton parcours, tu devrais pouvoir enseigner dans le supérieur (notamment privé, oui, je sais c'est des margoulins, mais pas tous).