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- sensiferNiveau 5
La rentrée approche et je commence à me demander quels sont les meilleurs moyens de réduire les inégalités dans ma classe. Jusqu'à présent, je passais un coup de téléphone aux parents que je ne voyais pas aux réunions: technique chronophage mais qui montrait de bons résultats sur l'année pour certaines familles qui n'avaient pas les codes scolaires / pas le temps de suivre leurs enfants pour des raisons x ou y.
La réforme du niveau me force à repenser mon approche, du moins pour les niveaux 6e et 5e et je pense fournir des documents aux parents. Bien évidemment, ce genre de communication suppose beaucoup de pincettes (pas de culpabilisation des parents qui ne peuvent pas suivre les conseils que je donne par exemple), toutefois je me demande ce qui est de l'ordre de ce que le prof peut dire et ce qu'il ne peut pas. Voici ce que je compte évoquer:
J'oublie des choses ? Des conseils pour formuler tout cela ?
La réforme du niveau me force à repenser mon approche, du moins pour les niveaux 6e et 5e et je pense fournir des documents aux parents. Bien évidemment, ce genre de communication suppose beaucoup de pincettes (pas de culpabilisation des parents qui ne peuvent pas suivre les conseils que je donne par exemple), toutefois je me demande ce qui est de l'ordre de ce que le prof peut dire et ce qu'il ne peut pas. Voici ce que je compte évoquer:
- Les horaires des médiathèques les plus proches, ainsi que des librairies.
- Liste des clubs sportifs (parce que je pense sincèrement que le sport fait beaucoup de bien aux élèves) en rappelant que l'UNSS est un moyen fantastique de développer sa dextérité et son rapport aux autres (et au corps ?)
- Rappeler que le téléphone le soir nuit au sommeil des enfants (point très délicat, je ne sais pas encore comment le formuler)
- Évoquer le suivi des notes: oui, il arrive que chouchou rate son examen en ayant révisé; il serait pas mal de demander à chouchou de résumer chaque heure de cours de la journée en suivant l'emploi du temps collé sur le frigo et non, pronote ne sera pas mis à jour avec tous les docs, seulement les grandes lignes
- Évoquer la question de la lecture personnelle comme réussite obligatoire de l'élève
- Acheter les anales du brevet ne fera pas de votre enfant un bon élève en deux mois. Il faudrait acheter plutôt des romans aux ados et et en lire avec lui (je pense que la lecture accompagnée par la famille aide grandement)
J'oublie des choses ? Des conseils pour formuler tout cela ?
- OxfordNeoprof expérimenté
[*]sensifer a écrit:
[*]Rappeler que le téléphone le soir nuit au sommeil des enfants (point très délicat, je ne sais pas encore comment le formuler)
J'insiste sur le fait que les écrans diminuent l'attention et la concentration des élèves.
Je rappelle aussi qu'il ne faut pas s'endormir à une heure indue.
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Tutti i ghjorna si n'impara.
- GanbatteHabitué du forum
Je leur explique en réunion de rentrée ce que je leur ai déjà dit en allant les voir en cm2, le passage en 6ème est un moment de flottement, avec par exemple un emploi du temps aux horaires variables, et qu'on peut être légitimement tenté de "lâcher la bride" de son enfant, au moins en partie : il grandit, il rentre dans un autre quotidien, donc on va être moins regardant, c'est logique.
Or, la motivation scolaire d'un enfant de cet âge demeure extrinsèque, en 6ème l'enjeu est de ramener de bonnes notes aux parents, les élèves ne le font pas encore pour eux-mêmes, suivant une motivation intrinsèque qui correspondrait à des objectifs. Il faut donc continuer à les suivre avec la même assiduité.
Malheureusement, l'accroissement du niveau des cours fait que, tôt ou tard, les familles ne seront plus en mesure d'aider. Elles ont du mal à le dire, mais se sentent mal à l'aise ou culpabilisent. Je souligne alors que ce n'est pas grave, l'important n'est pas de faire les devoirs ensemble, mais de s'assurer qu'ils soient faits, et de montrer un intérêt (même feint) pour la journée et les cours. C'est cet intérêt, cette préoccupation manifestée, qui font la différence. On peut rassurer les familles en leur expliquant qu'elles peuvent, même sans niveau scolaire, demander tous les jours "raconte moi un truc que tu as appris aujourd'hui."
Dans mon collège, il y a de nombreuses familles primo-arrivantes. C'est bien simple, celles dont les enfants s'en sortent sont celles qui viennent aux réunions : elles ne parlent pas français, elles ne comprennent rien, mais c'est pas grave, elles manifestent leur préoccupation, et ça fait une différence considérable.
Enfin bien sûr le portable, surtout ne pas offrir un smartphone pour célébrer l'entrée en 6ème, et le confisquer à 19h, non négociable.
Or, la motivation scolaire d'un enfant de cet âge demeure extrinsèque, en 6ème l'enjeu est de ramener de bonnes notes aux parents, les élèves ne le font pas encore pour eux-mêmes, suivant une motivation intrinsèque qui correspondrait à des objectifs. Il faut donc continuer à les suivre avec la même assiduité.
Malheureusement, l'accroissement du niveau des cours fait que, tôt ou tard, les familles ne seront plus en mesure d'aider. Elles ont du mal à le dire, mais se sentent mal à l'aise ou culpabilisent. Je souligne alors que ce n'est pas grave, l'important n'est pas de faire les devoirs ensemble, mais de s'assurer qu'ils soient faits, et de montrer un intérêt (même feint) pour la journée et les cours. C'est cet intérêt, cette préoccupation manifestée, qui font la différence. On peut rassurer les familles en leur expliquant qu'elles peuvent, même sans niveau scolaire, demander tous les jours "raconte moi un truc que tu as appris aujourd'hui."
Dans mon collège, il y a de nombreuses familles primo-arrivantes. C'est bien simple, celles dont les enfants s'en sortent sont celles qui viennent aux réunions : elles ne parlent pas français, elles ne comprennent rien, mais c'est pas grave, elles manifestent leur préoccupation, et ça fait une différence considérable.
Enfin bien sûr le portable, surtout ne pas offrir un smartphone pour célébrer l'entrée en 6ème, et le confisquer à 19h, non négociable.
- GigiNeoNiveau 4
sensifer a écrit: Voici ce que je compte évoquer:
- Les horaires des médiathèques les plus proches, ainsi que des librairies.
- Liste des clubs sportifs (parce que je pense sincèrement que le sport fait beaucoup de bien aux élèves) en rappelant que l'UNSS est un moyen fantastique de développer sa dextérité et son rapport aux autres (et au corps ?)
- Rappeler que le téléphone le soir nuit au sommeil des enfants (point très délicat, je ne sais pas encore comment le formuler)
- Évoquer le suivi des notes: oui, il arrive que chouchou rate son examen en ayant révisé; il serait pas mal de demander à chouchou de résumer chaque heure de cours de la journée en suivant l'emploi du temps collé sur le frigo et non, pronote ne sera pas mis à jour avec tous les docs, seulement les grandes lignes
- Évoquer la question de la lecture personnelle comme réussite obligatoire de l'élève
- Acheter les anales du brevet ne fera pas de votre enfant un bon élève en deux mois. Il faudrait acheter plutôt des romans aux ados et et en lire avec lui (je pense que la lecture accompagnée par la famille aide grandement)
J'oublie des choses ? Des conseils pour formuler tout cela ?
En lisant le titre du topic, je pensais que tu allais évoquer les cours en eux-mêmes. Pour ma part, je rédige une sorte de FAQ que je fais coller dans les cahiers des 6e, ou que j'envoie par mail aux familles des autres niveaux qui ne connaissent pas ma méthode de travail.
Mais en te lisant, j'en déduis que tu es Professeur Principal.
En fonction du public que tu as et du type de famille, je trouve que certains points abordés peuvent effectivement être mal pris, peut-être intrusifs.
Bien sûr, comme tu l'as dit, la manière d'amener le sujet joue beaucoup.
L'ensemble de ces sujets ne sont-ils pas déjà abordés par la vie scolaire ou le coordonnateur de niveau ?
- poutouNiveau 10
En réunion plénière, le CDE fait un petit topo sur les écrans aux parents.
En tant que pp, lorsque je rencontre des familles individuellement, la question des écrans est souvent abordée. Lors de la réunion de début d'année, je reparle brièvement des écrans, des devoirs à faire régulièrement, du fait qu'il faut consulter pronote.
Les parents savent généralement bien quels sont les dangers des écrans et qu'il faut se tenir informés. Certains le font, d'autres moins. Il me semble que nous ne pouvons pas faire plus que les informer. Parfois je demande à ma collègue infirmière d'en reparler avec certaines familles, quand un élève me dit passer beaucoup de temps sur les écrans.
Ça s'arrête là: beaucoup de choses ne dépendent pas du tout des conseils que l'on peut donner, hélas.
Mais il est clair que l'on voit de plus en plus, dans mon collège, des parents dépassés par les écrans et par le fait que leur enfant lit peu, travaille peu, etc.
En tant que pp, lorsque je rencontre des familles individuellement, la question des écrans est souvent abordée. Lors de la réunion de début d'année, je reparle brièvement des écrans, des devoirs à faire régulièrement, du fait qu'il faut consulter pronote.
Les parents savent généralement bien quels sont les dangers des écrans et qu'il faut se tenir informés. Certains le font, d'autres moins. Il me semble que nous ne pouvons pas faire plus que les informer. Parfois je demande à ma collègue infirmière d'en reparler avec certaines familles, quand un élève me dit passer beaucoup de temps sur les écrans.
Ça s'arrête là: beaucoup de choses ne dépendent pas du tout des conseils que l'on peut donner, hélas.
Mais il est clair que l'on voit de plus en plus, dans mon collège, des parents dépassés par les écrans et par le fait que leur enfant lit peu, travaille peu, etc.
- lene75Prophète
L'obligation de basculer vers les écrans pour les devoirs, qui rend extrêmement difficile le contrôle de l'usage des écrans, en particulier pour les enfants qui sont seuls à la maison au retour de l'école est en effet devenu un sujet important de préoccupation des parents à l'entrée en 6e. Je vois nettement la différence entre mon aînée qui entre en 3e et pour qui on parlait peu de ça en CM2 et on l'a découvert progressivement, et ma 2e qui entre en 6e cette année pour qui cette question a été un sujet important de discussion entre parents pendant l'année de CM2, plus sur un mode défaitiste avec l'expérience des plus grands qu'en donnant des solutions qu'on n'a pas : "Le gros changement en 6e, c'est Pronote".
Je pense qu'avoir un discours clair là-dessus, sur les obligations qu’ont ou n'ont pas les élèves à ce sujet dans votre collège et votre cours rassurerait les parents et éviterait des malentendus : obligation de se connecter tous les jours voire plusieurs fois par jour ? Devoirs sur Pronote qui ne sont pas dans l'agenda ? Jusqu'à quelle heure maxi des devoirs peuvent être ajoutés ? Le week-end ? Les vacances scolaires ? Travaux de groupe ? Devoirs à rendre sur l'ENT, travaux à faire en ligne ou uniquement sur papier ? Absences des professeurs, changements de salle, changements d'emploi du temps signalés uniquement par Pronote ou aussi par d'autres biais (carnet de liaison, à l'oral en classe, etc.) ? Si uniquement par Pronote, quel délai minimum ? Ça détermine la fréquence de connexion obligatoire : dans les établissements où on peut apprendre un changement d'emploi du temps la veille pour le lendemain, voire parfois le matin même, ça suppose au minimum que le gamin se connecte avant de se coucher le soir et le matin au lever ou avant de partir. Chez nous en lycée, c'est en temps réel, ils doivent aussi consulter Pronote au cours de la journée, j'imagine qu'en collège avec l’interdiction du portable il reste encore d'autres canaux d'information et des délais plus longs.
Je pense qu'avoir un discours clair là-dessus, sur les obligations qu’ont ou n'ont pas les élèves à ce sujet dans votre collège et votre cours rassurerait les parents et éviterait des malentendus : obligation de se connecter tous les jours voire plusieurs fois par jour ? Devoirs sur Pronote qui ne sont pas dans l'agenda ? Jusqu'à quelle heure maxi des devoirs peuvent être ajoutés ? Le week-end ? Les vacances scolaires ? Travaux de groupe ? Devoirs à rendre sur l'ENT, travaux à faire en ligne ou uniquement sur papier ? Absences des professeurs, changements de salle, changements d'emploi du temps signalés uniquement par Pronote ou aussi par d'autres biais (carnet de liaison, à l'oral en classe, etc.) ? Si uniquement par Pronote, quel délai minimum ? Ça détermine la fréquence de connexion obligatoire : dans les établissements où on peut apprendre un changement d'emploi du temps la veille pour le lendemain, voire parfois le matin même, ça suppose au minimum que le gamin se connecte avant de se coucher le soir et le matin au lever ou avant de partir. Chez nous en lycée, c'est en temps réel, ils doivent aussi consulter Pronote au cours de la journée, j'imagine qu'en collège avec l’interdiction du portable il reste encore d'autres canaux d'information et des délais plus longs.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- AnguaGrand sage
Depuis que j'enseigne en UPE2A, j'ai compris beaucoup de choses sur les familles des élèves en grande difficulté dans mes classes ordinaires. En vrac :
- s'assurer avec les familles qu'elles ont accès à Pronote (qui a déjà procédé à une première connexion avec un élève allophone, en passant par l'ENT avec toutes les étapes sait à quel point ça peut être difficile). Même si les gens ne savent pas lire ni parler notre langue : pour la plupart, ça finit par venir, et les enfants peuvent en parler avec eux
- s'assurer que les gens savent lire... OK, c'est délicat. Mais lors des remises de documents, être très attentif à celui qui tend la feuille à son môme ou ne peut pas lire parce qu'il dit avoir oublié ses lunettes. Peut-être. Mais d'expérience, ce n'est pas toujours la raison.
- insister sur l'agenda papier pour suivre le travail : plus facile à suivre que Pronote. (OK, il faut que les collègues suivent et le fassent compléter.)
- insister sur le fait que niveau scolaire des parents n’empêche pas le suivi : jeter un œil sur l'agenda, regarder ce qui est à faire, demander à voir. Sans corriger, sans comprendre, on peut voir si ce sont trois lignes gribouillées ou quelque chose de propre.
- la médiathèque : si possible, y emmener les élèves et les faire s'inscrire au passage. Pas possible partout, mais quand c'est le cas, ça aide. Et hop, en transmettant l'info en amont, tu glisses les horaires et rappelle à tout le monde que c'est un endroit merveilleux.
- le téléphone, comme tu le disais. C'est chronophage, mais en fin de compte, c'est ce qui est le plus efficace je trouve, surtout avec les familles qui sont loin de l'école. Je ne sais pas combien d'heure j'ai mobilisé celui de la salle des profs cette année, mais je trouve que je mériterais un bureau pour appeler mes familles d'allophones et leurs éduc ! J'ai tellement pris le pli qu'appeler un parent d'une autre classe dans la foulée m'est devenu naturel, alors qu'il y a quelques années, je soupirais pendant trois jours avant de me décider.
Et dans la série chronophage, les rencontres physiques. Mais il faut savoir doser, sinon, on peut vivre au collège.
PS : Pour les bienfaits du sport et de l'UNSS, les collègues d'EPS ne s'en chargent pas ?
PS bis : le message de Lene a croisé le mien : je te rejoins sur les méfaits de Pronote, et les mille précautions que nous, enseignants, devrions prendre sur le sujet.
- s'assurer avec les familles qu'elles ont accès à Pronote (qui a déjà procédé à une première connexion avec un élève allophone, en passant par l'ENT avec toutes les étapes sait à quel point ça peut être difficile). Même si les gens ne savent pas lire ni parler notre langue : pour la plupart, ça finit par venir, et les enfants peuvent en parler avec eux
- s'assurer que les gens savent lire... OK, c'est délicat. Mais lors des remises de documents, être très attentif à celui qui tend la feuille à son môme ou ne peut pas lire parce qu'il dit avoir oublié ses lunettes. Peut-être. Mais d'expérience, ce n'est pas toujours la raison.
- insister sur l'agenda papier pour suivre le travail : plus facile à suivre que Pronote. (OK, il faut que les collègues suivent et le fassent compléter.)
- insister sur le fait que niveau scolaire des parents n’empêche pas le suivi : jeter un œil sur l'agenda, regarder ce qui est à faire, demander à voir. Sans corriger, sans comprendre, on peut voir si ce sont trois lignes gribouillées ou quelque chose de propre.
- la médiathèque : si possible, y emmener les élèves et les faire s'inscrire au passage. Pas possible partout, mais quand c'est le cas, ça aide. Et hop, en transmettant l'info en amont, tu glisses les horaires et rappelle à tout le monde que c'est un endroit merveilleux.
- le téléphone, comme tu le disais. C'est chronophage, mais en fin de compte, c'est ce qui est le plus efficace je trouve, surtout avec les familles qui sont loin de l'école. Je ne sais pas combien d'heure j'ai mobilisé celui de la salle des profs cette année, mais je trouve que je mériterais un bureau pour appeler mes familles d'allophones et leurs éduc ! J'ai tellement pris le pli qu'appeler un parent d'une autre classe dans la foulée m'est devenu naturel, alors qu'il y a quelques années, je soupirais pendant trois jours avant de me décider.
Et dans la série chronophage, les rencontres physiques. Mais il faut savoir doser, sinon, on peut vivre au collège.
PS : Pour les bienfaits du sport et de l'UNSS, les collègues d'EPS ne s'en chargent pas ?
PS bis : le message de Lene a croisé le mien : je te rejoins sur les méfaits de Pronote, et les mille précautions que nous, enseignants, devrions prendre sur le sujet.
- ElaïnaDevin
Je suis PP de seconde depuis 10 ans.
Mon discours de début d'année est en gros
- attention, les lycéens ont plus de liberté qu'avant, on ne les flique plus. C'est à la fois une chance (pour avoir été fliquée jusqu'en terminale, j'en sais quelque chose) et un piège.
- vous arrivez à un point où vous ne pouvez plus les "aider" à proprement parler, sauf exception.
- et de toute façon, vous ne "devez" plus les aider. Si en fin de seconde votre enfant ne travaille pas sauf si vous êtes dans son dos, c'est la catastrophe assurée pour la suite.
- Par contre il y a des moyens simples de savoir si son enfant travaille. Mon collègue de maths dit souvent (et je dis pareil) qu'il suffit par exemple de demander à son enfant de montrer les brouillons sur lesquels il a refait les exercices vus en classe. En HG, difficile de faire "réciter" des notes (on ne dicte plus, en général), mais on prend l'intitulé du cours/partie de cours et on demande à l'enfant de nous expliquer avec des faits précis (dates, lieux, acteurs) de quoi il retourne. En français, ne serait-ce que demander comment se termine le livre qu'il est censé lire (ça c'est mon papa à moi qui m'expliquait le truc, c'était toujours la première question qu'il posait quand il faisait passer les oraux de français, et c'était un bon moyen de trier, on va dire).
- fliquer les écrans évidemment (et non votre enfant ne vous détestera pas en vrai si vous lui confisquez son portable passée une certaine heure). Et voir avec le prof si en effet il y a trop souvent du travail qui se rajoute à la dernière minute dans pronote. Pas pour gueuler sur le prof mais pour savoir si c'était du travail donné avant dans l'agenda et rajouté dans pronote ensuite, ou une "surprise".
- tous les jours, dire à son enfant de relire tous ses cours du jour. Parler avec lui si possible, lui demander par exemple "dis-moi ce que tu as appris aujourd'hui" c'est un bon truc.
- un contrôle raté n'est pas la fin du monde, même en première/terminale. Et LA MOYENNE N'EXISTE PAS AVANT LA FIN DU TRIMESTRE donc il faut arrêter avec "ça fait baisser ma moyenne".
Mon discours de début d'année est en gros
- attention, les lycéens ont plus de liberté qu'avant, on ne les flique plus. C'est à la fois une chance (pour avoir été fliquée jusqu'en terminale, j'en sais quelque chose) et un piège.
- vous arrivez à un point où vous ne pouvez plus les "aider" à proprement parler, sauf exception.
- et de toute façon, vous ne "devez" plus les aider. Si en fin de seconde votre enfant ne travaille pas sauf si vous êtes dans son dos, c'est la catastrophe assurée pour la suite.
- Par contre il y a des moyens simples de savoir si son enfant travaille. Mon collègue de maths dit souvent (et je dis pareil) qu'il suffit par exemple de demander à son enfant de montrer les brouillons sur lesquels il a refait les exercices vus en classe. En HG, difficile de faire "réciter" des notes (on ne dicte plus, en général), mais on prend l'intitulé du cours/partie de cours et on demande à l'enfant de nous expliquer avec des faits précis (dates, lieux, acteurs) de quoi il retourne. En français, ne serait-ce que demander comment se termine le livre qu'il est censé lire (ça c'est mon papa à moi qui m'expliquait le truc, c'était toujours la première question qu'il posait quand il faisait passer les oraux de français, et c'était un bon moyen de trier, on va dire).
- fliquer les écrans évidemment (et non votre enfant ne vous détestera pas en vrai si vous lui confisquez son portable passée une certaine heure). Et voir avec le prof si en effet il y a trop souvent du travail qui se rajoute à la dernière minute dans pronote. Pas pour gueuler sur le prof mais pour savoir si c'était du travail donné avant dans l'agenda et rajouté dans pronote ensuite, ou une "surprise".
- tous les jours, dire à son enfant de relire tous ses cours du jour. Parler avec lui si possible, lui demander par exemple "dis-moi ce que tu as appris aujourd'hui" c'est un bon truc.
- un contrôle raté n'est pas la fin du monde, même en première/terminale. Et LA MOYENNE N'EXISTE PAS AVANT LA FIN DU TRIMESTRE donc il faut arrêter avec "ça fait baisser ma moyenne".
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- sensiferNiveau 5
Je précise que je ne suis pas PP (ou alors ce sera ma surprise de rentrée, que je me dépêcherai de refuser, qui sait ?). Je me dis que tout rappel est bon à faire, d'autant plus pour des familles qui n'ont pas les codes. J'ai juste tendance à être très (trop ?) présent auprès des élèves dont j'ai la charge, mais c'est peut-être une habitude de TZR qui disparaîtra puisque je vais faire ma première rentrée en poste fixe.
Un grand merci pour toutes les réponses apportées !
Un grand merci pour toutes les réponses apportées !
- poutouNiveau 10
lene75 a écrit:L'obligation de basculer vers les écrans pour les devoirs, qui rend extrêmement difficile le contrôle de l'usage des écrans, en particulier pour les enfants qui sont seuls à la maison au retour de l'école est en effet devenu un sujet important de préoccupation des parents à l'entrée en 6e. Je vois nettement la différence entre mon aînée qui entre en 3e et pour qui on parlait peu de ça en CM2 et on l'a découvert progressivement, et ma 2e qui entre en 6e cette année pour qui cette question a été un sujet important de discussion entre parents pendant l'année de CM2, plus sur un mode défaitiste avec l'expérience des plus grands qu'en donnant des solutions qu'on n'a pas : "Le gros changement en 6e, c'est Pronote".
Je pense qu'avoir un discours clair là-dessus, sur les obligations qu’ont ou n'ont pas les élèves à ce sujet dans votre collège et votre cours rassurerait les parents et éviterait des malentendus : obligation de se connecter tous les jours voire plusieurs fois par jour ? Devoirs sur Pronote qui ne sont pas dans l'agenda ? Jusqu'à quelle heure maxi des devoirs peuvent être ajoutés ? Le week-end ? Les vacances scolaires ? Travaux de groupe ? Devoirs à rendre sur l'ENT, travaux à faire en ligne ou uniquement sur papier ? Absences des professeurs, changements de salle, changements d'emploi du temps signalés uniquement par Pronote ou aussi par d'autres biais (carnet de liaison, à l'oral en classe, etc.) ? Si uniquement par Pronote, quel délai minimum ? Ça détermine la fréquence de connexion obligatoire : dans les établissements où on peut apprendre un changement d'emploi du temps la veille pour le lendemain, voire parfois le matin même, ça suppose au minimum que le gamin se connecte avant de se coucher le soir et le matin au lever ou avant de partir. Chez nous en lycée, c'est en temps réel, ils doivent aussi consulter Pronote au cours de la journée, j'imagine qu'en collège avec l’interdiction du portable il reste encore d'autres canaux d'information et des délais plus longs.
Dans mon établissement, pour la rentrée, nous allons tester ceci: devoirs écrits obligatoirement sur l'agenda papier et consultables sur pronote UNIQUEMENT à partir du compte parents et non plus du compte élèves.
Le but: faire en sorte que les élèves n'aient pas à se connecter sur pronote pour connaitre leurs devoirs à faire (moins de temps d'écran ).
- lulucastagnetteEmpereur
Je trouve la plupart des conseils du message initial très intrusifs. Ce n'est pas notre rôle de conseiller une heure de coucher ou le temps d'écran...
En tant que pp en 6e, je rappelle qu'il faut suivre quotidiennement le travail des enfants, qu'ils ne sont pour la grande majorité pas du tout autonomes encore et qu'il faut donc les encadrer. Pour Pronote, c'est connexion tous les soirs. Dans mon établissement jamais aucun devoir n'est ajouté après coup.
Pour le reste, j'estime que ce n'est pas mon rôle. Dire aux parents que leur enfant doit faire du sport, ne pas camper sur son téléphone... Ça relève de leur éducation. Comme l'alimentation ou l'hygiène.
En tant que pp en 6e, je rappelle qu'il faut suivre quotidiennement le travail des enfants, qu'ils ne sont pour la grande majorité pas du tout autonomes encore et qu'il faut donc les encadrer. Pour Pronote, c'est connexion tous les soirs. Dans mon établissement jamais aucun devoir n'est ajouté après coup.
Pour le reste, j'estime que ce n'est pas mon rôle. Dire aux parents que leur enfant doit faire du sport, ne pas camper sur son téléphone... Ça relève de leur éducation. Comme l'alimentation ou l'hygiène.
- BaldredSage
Il y a des moments charnières, initiatiques au sens que les vivre transforme. La 6e et la 1ere le sont.
Le moment doit être fort car les discours convenus deviennent des paroles qui ont un double sens : leur contenu devient audible et réalisable pour permettre cette transformation.
Est-il nécessaire d'ajouter que beaucoup d'initiations échouent.
Autant pour les autres niveaux les discours de rentrée ne sont en général que des redites sans intérêt, autant l'accueil en 6e est le moment de réactualiser le mythe scolaire.
Encore faut-il ne pas le démonetiser par des répétitions inutiles et la multiplication des chartes, règlements intérieurs disciplinaires etc...
J'ajoute que c 'est également le moment de renforcer la parole parentale, de la légitimer au moment où elle est soumise à rude épreuve. Oui il faut reparler des temps d'écrans, des horaires, etc... pas pour les parents qui sont en général des êtres complets, mais pour accorder la leur et la nôtre.
Enfin en général, je trouve que nous cadrons et entourons trop. Comme souvent, Less is more.
Le moment doit être fort car les discours convenus deviennent des paroles qui ont un double sens : leur contenu devient audible et réalisable pour permettre cette transformation.
Est-il nécessaire d'ajouter que beaucoup d'initiations échouent.
Autant pour les autres niveaux les discours de rentrée ne sont en général que des redites sans intérêt, autant l'accueil en 6e est le moment de réactualiser le mythe scolaire.
Encore faut-il ne pas le démonetiser par des répétitions inutiles et la multiplication des chartes, règlements intérieurs disciplinaires etc...
J'ajoute que c 'est également le moment de renforcer la parole parentale, de la légitimer au moment où elle est soumise à rude épreuve. Oui il faut reparler des temps d'écrans, des horaires, etc... pas pour les parents qui sont en général des êtres complets, mais pour accorder la leur et la nôtre.
Enfin en général, je trouve que nous cadrons et entourons trop. Comme souvent, Less is more.
- MédéeÉrudit
Une habitude de TZR ? C'est-à-dire ?sensifer a écrit:Je précise que je ne suis pas PP (ou alors ce sera ma surprise de rentrée, que je me dépêcherai de refuser, qui sait ?). Je me dis que tout rappel est bon à faire, d'autant plus pour des familles qui n'ont pas les codes. J'ai juste tendance à être très (trop ?) présent auprès des élèves dont j'ai la charge, mais c'est peut-être une habitude de TZR qui disparaîtra puisque je vais faire ma première rentrée en poste fixe.
Un grand merci pour toutes les réponses apportées !
Je trouve aussi que certains conseils sont très intrusifs (voire carrément déplacés, désolée) et pourraient à ce titre (et à raison) être mal pris.
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Rentrée 2024 : Poste fixe ! (et 16e établissement )
2021-2024 : TZR en remplacements courts
2020-2021 : T3 - TZR en AFA : 1 collège 6e, 5e + PP 5e
2019-2020 : T2 - TZR en AFA : 2 collèges 6e, 5e, 4e + PP 5e
2018-2019 : T1 - TZR en AFA : 3 collèges 5e, 4e
2017-2018 : Stagiaire en lycée (2nde x2)
- SphinxProphète
Je suis assez d'accord avec Lulucastagnette et Médée, il y a des choses que je trouve un peu intrusives aussi. La rentrée au collège, c'est un moment dont beaucoup de parents et d'enfants se font une montagne. Les noyer sous un tas d'informations et de recommandations, qui plus est contradictoires selon les interlocuteurs (tu penses bien que si toi tu leur dis de limiter les écrans et qu'à côté tu as un collègue enthousiaste de la tablette et des devoirs en ligne, ça ne va pas marcher), ça n'aide pas, bien au contraire ; au mieux, ils seront perdus, au pire ils seront offensés que tu te mêles de l'éducation à la maison, et dans tous les cas j'ai envie de dire que ce n'est pas dans la onzième année de vie de leur enfant que toi, prof de français, tu vas leur faire voir la lumière sur l'importance à donner à l'heure du coucher si ce n'était pas déjà le cas. À la limite, c'est quelque chose sur lequel tu peux les guider s'ils sont demandeurs de conseils en entretien individuel, ou si tu remarques pour un élève en particulier qu'il y a quelque chose qui ne va pas (difficultés à rester éveillé et concentré en classe par exemple).
Et par ailleurs, si chacun se lance dans des discours sur autant de points que toi, les réunions parents-profs vont finir à deux heures du matin !
De façon générale, je trouve que c'est bien mieux et plus convaincant si chacun s'occupe de sa chapelle :
- le/la CDE aura certainement des choses à dire sur la spécificité d'une rentrée au collège par rapport à l'école primaire, expliquer si sont les nouveaux interlocuteurs, les changements de salle etc
- le prof principal devrait aussi avoir la main sur ce qui ne concerne pas spécifiquement une matière (suivi des devoirs, fonctionnement de Pronote)
- laisse le sport aux collègues d'EPS
- dans mon précédent établissement, il y avait des réunions d'information sur le sommeil et les écrans organisés par l'infirmière + intervenant extérieur, et je trouve ça bien plus pertinent que d'en charger les profs
- tu as déjà bien assez à faire en ce qui concerne ta matière. J'expliquais l'organisation de l'année, donnais un très vague aperçu du programme, expliquais qu'il y aurait des rédactions à faire à la maison, en quoi ce n'était pas aider leurs enfants que de les rédiger à leur place, décrivais ce que j'attendais à part ça en termes de devoirs à la maison et d'apprentissage personnel, insistais sur l'importance de la lecture et fournissais une liste de livres (les futures OI et LC sur l'année avec les livres que je prêtais sur les fonds du collège d'une part, et d'autre part en gras ceux que je demandais d'acheter et pour quelle date, plus une liste de cursives au choix - je donnais des notes bonus pour des comptes-rendus de lecture facultatifs). Il me semble que c'était déjà beaucoup, et ce n'était que le français.
Et par ailleurs, si chacun se lance dans des discours sur autant de points que toi, les réunions parents-profs vont finir à deux heures du matin !
De façon générale, je trouve que c'est bien mieux et plus convaincant si chacun s'occupe de sa chapelle :
- le/la CDE aura certainement des choses à dire sur la spécificité d'une rentrée au collège par rapport à l'école primaire, expliquer si sont les nouveaux interlocuteurs, les changements de salle etc
- le prof principal devrait aussi avoir la main sur ce qui ne concerne pas spécifiquement une matière (suivi des devoirs, fonctionnement de Pronote)
- laisse le sport aux collègues d'EPS
- dans mon précédent établissement, il y avait des réunions d'information sur le sommeil et les écrans organisés par l'infirmière + intervenant extérieur, et je trouve ça bien plus pertinent que d'en charger les profs
- tu as déjà bien assez à faire en ce qui concerne ta matière. J'expliquais l'organisation de l'année, donnais un très vague aperçu du programme, expliquais qu'il y aurait des rédactions à faire à la maison, en quoi ce n'était pas aider leurs enfants que de les rédiger à leur place, décrivais ce que j'attendais à part ça en termes de devoirs à la maison et d'apprentissage personnel, insistais sur l'importance de la lecture et fournissais une liste de livres (les futures OI et LC sur l'année avec les livres que je prêtais sur les fonds du collège d'une part, et d'autre part en gras ceux que je demandais d'acheter et pour quelle date, plus une liste de cursives au choix - je donnais des notes bonus pour des comptes-rendus de lecture facultatifs). Il me semble que c'était déjà beaucoup, et ce n'était que le français.
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- PonocratesExpert spécialisé
Stanislas Dehaene, qui est un chercheur reconnu en neuro-sciences, a fait une série d'émissions sur France Inter pour vulgariser les résultats des études sur l'apprentissage et passe son temps d'exposition médiatique à marteler l'importance du sommeil https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/une-idee-dans-la-tete Alors, non, ce n'est pas "intrusif" que d'expliquer aux parents que la première chose qu'ils peuvent faire pour que leurs mômes apprennent c'est de veiller à ce qu'ils dorment suffisamment, parce que le déficit en sommeil est généralisé (adultes comme enfants). C'est simple, ça ne coûte rien et c'est efficace.
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"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- sensiferNiveau 5
Lulucastagnette, Médée, merci d'avoir répondu. Plus je relis ce que j'ai écrit et plus je me dis que c'est m'engager dans une belle panade...
- GanbatteHabitué du forum
sensifer a écrit:Lulucastagnette, Médée, merci d'avoir répondu. Plus je relis ce que j'ai écrit et plus je me dis que c'est m'engager dans une belle panade...
Autant pour les autres
Reste que nous jouons un rôle d'éducateurs, chacun dans nos métiers, et que des conseils qui vont dans le sens de la réussite des élèves sont tout à fait dans nos intérêts partagés avec les familles.
Il ne faut pas sous-estimer leurs difficultés, ni la pertinence à répéter ce qu'elles savent déjà, puisque la stéréo de nos discours les rend plus audibles.
- lulucastagnetteEmpereur
Si les conseils sont sollicités ou qu'une difficulté particulière apparaît (élève qui semble très fatigué par exemple) oui bien sûr. Mais les parents ne sont pas nos élèves. En tous les cas moi je ne me risquerais pas à donner des conseils de ce type.
- roxanneOracle
Surtout qu"élever un ado n'est pas forcément un long fleuve tranquille. Je suis d'ailleurs toujours agacée par les collègues péremptoires sur les parents de Machin ou Machine qui sont trop ceci ou qui ne tiennent pas leurs enfants, parents que nous ne connaissons pas plus que quelques RDV. Je reste à ma place et m'en tiens au travail.
- roxanneOracle
Je garde un souvenir assez mitigé d'ailleurs du discours interminable du maître de CP sur, en vrac, les écrans , la nourriture, le sommeil, les promenades et activités à faire ou pas avec son enfant alors que, pour la part, j'attendais essentiellement des réponses sur la méthode de lecture et l'aide à y apporter.
- sensiferNiveau 5
Désolé pour celles et ceux que j'ai oublié: j'étais sur téléphone et je n'avais pas tous les noms…
En tout cas, merci de m'avoir apporté vos réponses. Je crois que je ne suis pas très à l'aise, d'une manière générale, dans l'exercice de la communication avec les parents: jusqu'à présent j'ai tendance à «prendre les devants» de manière à ne pas me retrouver pris à défaut, parce que je sais que je suis aisément déstabilisé dans la position que je dois adopter vis-à-vis d'eux.
Quels seraient vos conseils, d'une manière générale, dans la communication avec les familles ? Je crois que c'est véritablement cela qui m'angoisse en ce moment.
En tout cas, merci de m'avoir apporté vos réponses. Je crois que je ne suis pas très à l'aise, d'une manière générale, dans l'exercice de la communication avec les parents: jusqu'à présent j'ai tendance à «prendre les devants» de manière à ne pas me retrouver pris à défaut, parce que je sais que je suis aisément déstabilisé dans la position que je dois adopter vis-à-vis d'eux.
Quels seraient vos conseils, d'une manière générale, dans la communication avec les familles ? Je crois que c'est véritablement cela qui m'angoisse en ce moment.
- poutouNiveau 10
lulucastagnette a écrit:Si les conseils sont sollicités ou qu'une difficulté particulière apparaît (élève qui semble très fatigué par exemple) oui bien sûr. Mais les parents ne sont pas nos élèves. En tous les cas moi je ne me risquerais pas à donner des conseils de ce type.
Totalement d'accord.
- SphinxProphète
sensifer a écrit:
Quels seraient vos conseils, d'une manière générale, dans la communication avec les familles ? Je crois que c'est véritablement cela qui m'angoisse en ce moment.
Un principe très général, pour moi, c'est de bien faire sentir que tu n'es là ni pour servir de paillasson, ni pour gronder / prendre de haut / faire le donneur de leçons, mais pour instaurer un rapport de confiance, d'égal à égal, dans le but de faire au mieux pour leur enfant.
Ça implique d'ête sûr de toi quand tu dis quelque chose (oui tu es un professionnel de l'éducation, oui, tu sais ce qu'il faut faire et ce qui est mieux, oui tu es là pour chercher ensemble des solutions si on vient te demander conseil), mais aussi d'être bienveillant et de rassurer (non les parents ne sont pas complètement nuls et défaillants, surtout ceux qui sont un peu dépassés, et il y a toujours quelque chose de positif à souligner dans le comportement et/ou les résultats avant d'annoncer les choses qui ne vont pas avec leur enfant). Ne pas assommer avec du yaka faukon, mais indiquer que tu es là si besoin. Écouter, mais aussi savoir être ferme si besoin avec les parents pénibles.
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- Vieux_MongolFidèle du forum
Comme d'autres l'ont dit je pense qu'il faut réserver d'éventuels conseils pour les entretiens individuels. Et surtout pas de manière préalable. On évoque un problème, un ressenti et dans le fil de la discussion, si les parents le sollicitent, on peut. Mais bien souvent les parents savent ce qui ne va pas pas et ce qu'il faudrait faire, mais ils sont fatigués, dépassés par une relation difficile avec leur gamin, absorbés par d'autres soucis, Plus que de donner des conseils l'entretien va être l'occasion de mettre des mots sur le problème, de faciliter l'échange entre eux et leur enfant. C'est fin comme exercice mais je crois que c'est le seul truc qui donne quelques résultats.
Edit : 100% d'accord avec Sphinx!
Edit : 100% d'accord avec Sphinx!
- GanbatteHabitué du forum
sensifer a écrit:Désolé pour celles et ceux que j'ai oublié: j'étais sur téléphone et je n'avais pas tous les noms…
En tout cas, merci de m'avoir apporté vos réponses. Je crois que je ne suis pas très à l'aise, d'une manière générale, dans l'exercice de la communication avec les parents: jusqu'à présent j'ai tendance à «prendre les devants» de manière à ne pas me retrouver pris à défaut, parce que je sais que je suis aisément déstabilisé dans la position que je dois adopter vis-à-vis d'eux.
Quels seraient vos conseils, d'une manière générale, dans la communication avec les familles ? Je crois que c'est véritablement cela qui m'angoisse en ce moment.
Cela dépend de la situation, discussion collective (typiquement, réunion de rentrée) ou individuelle (par exemple trimestrielle, à la suite d'un problème). L'un comme l'autre, il me semble que l'enjeu est de les impliquer, faire alliance avec eux, et surtout ne pas les repousser. En effet, ce qui caractérise le plus les parents à l'entrée en 6ème, c'est l'angoisse. Il s'agit donc de les rassurer, et de les associer.
Dans le cas de la discussion collective, tu énonces avant tout un positionnement professionnel. Il y a bien sûr les enjeux liés à la matière, la façon de travailler, il y a aussi je crois l'intérêt d'utiliser un "nous" qui implique les parents : "nous allons travailler ensemble pour la réussite de vos enfants," "n'hésitez pas à me contacter sur Pronote pour que nous trouvions une solution", etc. Le fait de les engager et de les valider peut les rassurer, créer de la confiance, et ainsi faciliter les échanges.
Dans celui de la discussion individuelle, je crois avec l'expérience que c'est l'empathie qui doit prévaloir. En cas de problème (conflit avec l'élève, début de décrochage), pour de nombreuses familles, venir au collège est synonyme de "se faire engueuler" : à terme, elles ne viennent plus. Pour les engager davantage, pour qu'elles parviennent à mieux se positionner, il me semble donc nécessaire de ne pas se cantonner aux reproches - ils sont légitimes, il va falloir les formuler, mais ça ne s'arrête pas là - mais d'aller plutôt sur le registre de la recherche de solutions ensemble. C'est là qu'on peut aussi faire alliance, en énonçant ton empathie avec des "je comprends c'est pas facile d'être parent", "ah c'est sûr MonChéri ne doit pas être facile tous les jours à la maison", "vous savez vous n'êtes pas les seuls à se poser ces questions", ce qui rend plus audibles les conseils que tu peux donner à propos de, par exemple, confisquer le portable le soir, et peut faciliter le moment où, si besoin, on les envoie voir l'AS ou la psy, ou on leur suggère un rendez-vous en CMP.
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