- HachenburgerJe viens de m'inscrire !
Bonsoir à toutes et à tous,
J'enseigne le français depuis 14 ans (6 ans de lycée, 8 ans de collège). Depuis l'an passé je m'interroge sur le futur. Je n'ai pas une expérience folle, mais je vois bien que tout se dégrade d'année en année (comportement des élèves, des parents, de la hiérarchie). J'ai toujours aimé enseigner, particulièrement aux élèves jeunes (de la 6e à la 4e) ; en général, tout leur plait. Seulement voilà : ils ne savent plus lire ni écrire et je passe mon temps à essayer (comme beaucoup d'entre vous) à faire l'autruche pour ne pas perdre la foi. J'ai l'impression de passer mon temps à étudier des Gevasco, à me faire taper sur les doigts lorsque j'oublie de mettre un truc sur l'ENT, l'impression d'être une terreur lorsque je sanctionne (quotidiennement et inlassablement) pour les travaux non réalisés. Cette impression de construire un mur sur des fondations mouvantes me désespère de plus en plus. J'ai de plus en plus de mal à assister sereinement aux conseils de classe (démagogie des collègues qui ont 18 de moyenne alors que toi tu rames pour essayer de faire comprendre aux enfants et aux familles qu'il faut travailler et ne pas se décourager).
Cela n'atteint pas encore mon moral mais je commence à douter : je m'arrange pour travailler au maximum dans ma classe et ramener le moins de travail chez moi afin de "couper" psychologiquement. Comme de nombreux collègues cette année, j'ai arrêté d'être prof. principal pour me préserver.
Je suis en colère contre les inspecteurs qui n'ont aucune confiance en nous (je suis parti du lycée lorsque l'on a commencé à imposer les oeuvres) et dont les conseils changent au gré des fluctuations politiques.
Je précise que je ne compte pas arrêter le métier ; j'aime la magie qui s'opère lorsque l'on étudie un texte avec les élèves (et pour faire écho à un autre sujet du forum, non je n'arrêterai pas le cours dialogué même si ce n'est plus à la mode). Certes, je passe du temps à travailler pour mes classes, mais désormais je limite mes heures pour me consacrer à ma vie personnelle afin de ne pas devenir fou.
Si vous avez des conseils pour exercer notre métier plus sereinement, je suis preneur !
Merci
J'enseigne le français depuis 14 ans (6 ans de lycée, 8 ans de collège). Depuis l'an passé je m'interroge sur le futur. Je n'ai pas une expérience folle, mais je vois bien que tout se dégrade d'année en année (comportement des élèves, des parents, de la hiérarchie). J'ai toujours aimé enseigner, particulièrement aux élèves jeunes (de la 6e à la 4e) ; en général, tout leur plait. Seulement voilà : ils ne savent plus lire ni écrire et je passe mon temps à essayer (comme beaucoup d'entre vous) à faire l'autruche pour ne pas perdre la foi. J'ai l'impression de passer mon temps à étudier des Gevasco, à me faire taper sur les doigts lorsque j'oublie de mettre un truc sur l'ENT, l'impression d'être une terreur lorsque je sanctionne (quotidiennement et inlassablement) pour les travaux non réalisés. Cette impression de construire un mur sur des fondations mouvantes me désespère de plus en plus. J'ai de plus en plus de mal à assister sereinement aux conseils de classe (démagogie des collègues qui ont 18 de moyenne alors que toi tu rames pour essayer de faire comprendre aux enfants et aux familles qu'il faut travailler et ne pas se décourager).
Cela n'atteint pas encore mon moral mais je commence à douter : je m'arrange pour travailler au maximum dans ma classe et ramener le moins de travail chez moi afin de "couper" psychologiquement. Comme de nombreux collègues cette année, j'ai arrêté d'être prof. principal pour me préserver.
Je suis en colère contre les inspecteurs qui n'ont aucune confiance en nous (je suis parti du lycée lorsque l'on a commencé à imposer les oeuvres) et dont les conseils changent au gré des fluctuations politiques.
Je précise que je ne compte pas arrêter le métier ; j'aime la magie qui s'opère lorsque l'on étudie un texte avec les élèves (et pour faire écho à un autre sujet du forum, non je n'arrêterai pas le cours dialogué même si ce n'est plus à la mode). Certes, je passe du temps à travailler pour mes classes, mais désormais je limite mes heures pour me consacrer à ma vie personnelle afin de ne pas devenir fou.
Si vous avez des conseils pour exercer notre métier plus sereinement, je suis preneur !
Merci
- GlaskassaNiveau 6
Pas de conseil, mais le même constat, au mot près. Et j'ai une expérience plus longue.
- thatcherisaliveNiveau 2
Que 3 d'expérience mais même constat également, pas tant sur l'évolution dans le temps car je ne peux pas encore m'en apercevoir mais sur l'état des lieux général. Pas de conseil non plus, sauf prendre énormément de recul et persévérer dans sa voie.
- SisypheHabitué du forum
Je suis dans l'EN depuis 23 ans. Ce qui me motive, c'est de creuser un sujet pendant 6-7 ans et de changer ensuite. Par exemple, je me suis longtemps intéressée à la manière de faire progresser les élèves dans leur syntaxe. En ce moment, je m'intéresse davantage à la rhétorique et j'essaie de créer des exercices à partir de la méthode de Pierre Chiron. Je travaille ainsi pour moi, selon les objectifs que je me fixe et je prends les corvées avec plus de légèreté.
- Stel6584Niveau 7
12e rentrée pour moi et je partage le même constat : le français devient difficile à enseigner pour moi, surtout à des classes en grande difficulté. Un jour, j'en ai discuté avec une collègue d'arts-plastiques qui trouvait qu'il y avait un inversement de tendance. Il y a quelques années, les élèves délaissaient les matières culturelles car ils les jugeaient moins importantes. Aujourd'hui, ma collègue trouve les élèves plus motivés et impliqués car ce sont des matières où ils se sentent moins en difficulté.
Pour ma part, tous les ans je revois mes cours à la baisse. Il y a quelques jours, j'ai fait une étude de texte en 4e : avec une classe je n'ai pas réussi à aller au delà de la compréhension du texte. Beaucoup d'élèves ont eu du mal à se concentrer, à essayer de comprendre le texte, à formuler une réponse. Avec mon autre classe (classe à option), on a pu aller sur de l'analyse, ce qu'on est censé faire en 4e.
L'autre souci que je constate c'est que les élèves que j'ai, sont en très grande difficulté et se découragent très vite. On se retrouve donc à les voir ne pas faire le travail et à attendre la correction (constat partagé par la plupart de mes collègues des différentes disciplines). C'est usant pour moi d'"inviter" les élèves à faire des efforts au départ, puis de passer pour la mauvaise sorcière quand il faut les pousser avec plus d'insistance.
Des amis enseignants de lettres n'ont pas le même public que moi et travaillent dans des conditions différentes, ils se font beaucoup plus plaisir en classe.
Je me pose la question de changer de public. La reconversion, la question se pose depuis un certain temps pour moi et cette année, je compte faire un bilan de compétences parce que même en changeant de public, les réformes seront appliquées et ça ne risque pas d'aller en s'arrangeant.
Pour ma part, tous les ans je revois mes cours à la baisse. Il y a quelques jours, j'ai fait une étude de texte en 4e : avec une classe je n'ai pas réussi à aller au delà de la compréhension du texte. Beaucoup d'élèves ont eu du mal à se concentrer, à essayer de comprendre le texte, à formuler une réponse. Avec mon autre classe (classe à option), on a pu aller sur de l'analyse, ce qu'on est censé faire en 4e.
L'autre souci que je constate c'est que les élèves que j'ai, sont en très grande difficulté et se découragent très vite. On se retrouve donc à les voir ne pas faire le travail et à attendre la correction (constat partagé par la plupart de mes collègues des différentes disciplines). C'est usant pour moi d'"inviter" les élèves à faire des efforts au départ, puis de passer pour la mauvaise sorcière quand il faut les pousser avec plus d'insistance.
Des amis enseignants de lettres n'ont pas le même public que moi et travaillent dans des conditions différentes, ils se font beaucoup plus plaisir en classe.
Je me pose la question de changer de public. La reconversion, la question se pose depuis un certain temps pour moi et cette année, je compte faire un bilan de compétences parce que même en changeant de public, les réformes seront appliquées et ça ne risque pas d'aller en s'arrangeant.
- Sherlock21Niveau 5
Même constat que toi, à la virgule près. J'effectue présentement ma sixième rentrée, affecté de surcroît en REP, dans un établissement où d'après les collègues et les observations que j'ai déjà pu faire sur le terrain, les élèves régressent entre leur entrée en Sixième et leur sortie de Troisième. Forcément, il n'y a quasiment pas de travail en dehors de l'école, or en français, il n'est pas possible de progresser sans lectures personnelles ni devoirs écrits conséquents faits à la maison. A cela s'ajoutent l'adolescence et des influences familiales nocives, sans parler de pédagogies "innovantes" et "ludiques" qui poussent en réalité les élèves à la paresse et à la médiocrité.
En dépression suite à un harcèlement hiérarchique et à une affectation faite en dépit du bon sens (car j'ai muté pour échapper à l'enfer), je me pose comme toi des questions sur l'avenir. Pour l'instant, je m'accroche, mais une reconversion me tend de plus en plus les bras. J'ai alerté la médecine du travail et verrai bien ce qu'il en ressortira.
Sinon, proposition en l'air (mais sait-on jamais ?), je commence à me dire que les professeurs qui refusent la démagogie dominante devraient peut-être s'unir pour créer des écoles privées hors contrat et redresser un peu la barque ? (Parce que pour l'instant, je ne vois pas venir de réaction du corps enseignant, et le jour où il manifestera pour plus de sanctions et de sélection, pour une restauration des pouvoirs de cette figure d'autorité et d'érudition que le professeur est censé être, le soleil se lèvera à l'ouest et se couchera à l'est. Les seuls mots de "discipline" et de "sélection" te font vite passer pour fasciste...)
A titre personnel, je pense que le professeur vaut surtout par ses savoirs et par son rapport personnel à ses classes, sa personnalité en faisant un plus ou moins bon acteur voué à transmettre. Ainsi, je me méfie beaucoup des concepts d'équipe éducative et plus encore de communauté éducative, l'éducation revenant à mon sens aux parents et l'instruction aux enseignants, sans parler du fait que les travaux d'équipe de plus en plus nombreux poussent les professeurs à s'aligner sur le plus démagogue du lot. L'indépendance d'esprit et l'anticonformisme, qualités qui se perdent, font le vrai professeur.
Nous sommes des instructeurs, non des éducateurs. Nous ne devons faire de l'éducation que dans les cas où la mauvaise éducation d'un élève le conduit à avoir des attitudes incompatibles avec toute forme d'instruction.
Quant à ces chers inspecteurs, je suggère qu'ils soient sélectionnés parmi les professeurs en exercice, professeurs ayant obtenu les meilleurs résultats avec leurs classes (sur la base d'évaluations nationales, pour ne pas biaiser la chose) et qui même devenus inspecteurs, devront enseigner une année entière tous les cinq ans pour ne pas perdre le contact avec le terrain et voir ce que leurs précieux conseils donnent dans la vraie vie.
En dépression suite à un harcèlement hiérarchique et à une affectation faite en dépit du bon sens (car j'ai muté pour échapper à l'enfer), je me pose comme toi des questions sur l'avenir. Pour l'instant, je m'accroche, mais une reconversion me tend de plus en plus les bras. J'ai alerté la médecine du travail et verrai bien ce qu'il en ressortira.
Sinon, proposition en l'air (mais sait-on jamais ?), je commence à me dire que les professeurs qui refusent la démagogie dominante devraient peut-être s'unir pour créer des écoles privées hors contrat et redresser un peu la barque ? (Parce que pour l'instant, je ne vois pas venir de réaction du corps enseignant, et le jour où il manifestera pour plus de sanctions et de sélection, pour une restauration des pouvoirs de cette figure d'autorité et d'érudition que le professeur est censé être, le soleil se lèvera à l'ouest et se couchera à l'est. Les seuls mots de "discipline" et de "sélection" te font vite passer pour fasciste...)
A titre personnel, je pense que le professeur vaut surtout par ses savoirs et par son rapport personnel à ses classes, sa personnalité en faisant un plus ou moins bon acteur voué à transmettre. Ainsi, je me méfie beaucoup des concepts d'équipe éducative et plus encore de communauté éducative, l'éducation revenant à mon sens aux parents et l'instruction aux enseignants, sans parler du fait que les travaux d'équipe de plus en plus nombreux poussent les professeurs à s'aligner sur le plus démagogue du lot. L'indépendance d'esprit et l'anticonformisme, qualités qui se perdent, font le vrai professeur.
Nous sommes des instructeurs, non des éducateurs. Nous ne devons faire de l'éducation que dans les cas où la mauvaise éducation d'un élève le conduit à avoir des attitudes incompatibles avec toute forme d'instruction.
Quant à ces chers inspecteurs, je suggère qu'ils soient sélectionnés parmi les professeurs en exercice, professeurs ayant obtenu les meilleurs résultats avec leurs classes (sur la base d'évaluations nationales, pour ne pas biaiser la chose) et qui même devenus inspecteurs, devront enseigner une année entière tous les cinq ans pour ne pas perdre le contact avec le terrain et voir ce que leurs précieux conseils donnent dans la vraie vie.
- SaltaojosHabitué du forum
Ma 10e rentrée. Même constat, + le souci de vouloir muter mais ne pas pouvoir aller où je veux et le sentiment d'être "coincée" dans une région que j'apprécie mais où je ne veux pas passer ma vie - même si j'y ai rencontré mon conjoint.
Je continue d'essayer de faire au mieux chaque jour pour mes élèves, mais je perds un peu la foi chaque année à cause d'un nombre inouï de difficultés qui s'accumulent. Les réformes actuelles assombrissent encore le tableau, mais l'état général de l'EN et des élèves est déjà plus que préoccupant (je suis en REP depuis 9 ans moi aussi, j'ai également l'impression de passer mon temps à étudier des PPS / PAP / PPRE, parfois 50% des élèves d'une classe ont besoin d'aménagements alors comment bien faire les cours de français ?). L'école inclusive sans moyens m'épuise, certains parents m'épuisent et certains élèves m'épuisent. Heureusement, il y a plein de bons moments chaque jour qui me donnent le sourire
Cette année je ferai un dossier pour tenter d'obtenir un temps partiel en 2025-2026. J'espère l'obtenir, on verra bien...
Je continue d'essayer de faire au mieux chaque jour pour mes élèves, mais je perds un peu la foi chaque année à cause d'un nombre inouï de difficultés qui s'accumulent. Les réformes actuelles assombrissent encore le tableau, mais l'état général de l'EN et des élèves est déjà plus que préoccupant (je suis en REP depuis 9 ans moi aussi, j'ai également l'impression de passer mon temps à étudier des PPS / PAP / PPRE, parfois 50% des élèves d'une classe ont besoin d'aménagements alors comment bien faire les cours de français ?). L'école inclusive sans moyens m'épuise, certains parents m'épuisent et certains élèves m'épuisent. Heureusement, il y a plein de bons moments chaque jour qui me donnent le sourire
Cette année je ferai un dossier pour tenter d'obtenir un temps partiel en 2025-2026. J'espère l'obtenir, on verra bien...
- zigmag17Guide spirituel
Sherlock21 a écrit:Même constat que toi, à la virgule près. J'effectue présentement ma sixième rentrée, affecté de surcroît en REP, dans un établissement où d'après les collègues et les observations que j'ai déjà pu faire sur le terrain, les élèves régressent entre leur entrée en Sixième et leur sortie de Troisième. Forcément, il n'y a quasiment pas de travail en dehors de l'école, or en français, il n'est pas possible de progresser sans lectures personnelles ni devoirs écrits conséquents faits à la maison. A cela s'ajoutent l'adolescence et des influences familiales nocives, sans parler de pédagogies "innovantes" et "ludiques" qui poussent en réalité les élèves à la paresse et à la médiocrité.
En dépression suite à un harcèlement hiérarchique et à une affectation faite en dépit du bon sens (car j'ai muté pour échapper à l'enfer), je me pose comme toi des questions sur l'avenir. Pour l'instant, je m'accroche, mais une reconversion me tend de plus en plus les bras. J'ai alerté la médecine du travail et verrai bien ce qu'il en ressortira.
Sinon, proposition en l'air (mais sait-on jamais ?), je commence à me dire que les professeurs qui refusent la démagogie dominante devraient peut-être s'unir pour créer des écoles privées hors contrat et redresser un peu la barque ? (Parce que pour l'instant, je ne vois pas venir de réaction du corps enseignant, et le jour où il manifestera pour plus de sanctions et de sélection, pour une restauration des pouvoirs de cette figure d'autorité et d'érudition que le professeur est censé être, le soleil se lèvera à l'ouest et se couchera à l'est. Les seuls mots de "discipline" et de "sélection" te font vite passer pour fasciste...)
A titre personnel, je pense que le professeur vaut surtout par ses savoirs et par son rapport personnel à ses classes, sa personnalité en faisant un plus ou moins bon acteur voué à transmettre. Ainsi, je me méfie beaucoup des concepts d'équipe éducative et plus encore de communauté éducative, l'éducation revenant à mon sens aux parents et l'instruction aux enseignants, sans parler du fait que les travaux d'équipe de plus en plus nombreux poussent les professeurs à s'aligner sur le plus démagogue du lot. L'indépendance d'esprit et l'anticonformisme, qualités qui se perdent, font le vrai professeur.
Nous sommes des instructeurs, non des éducateurs. Nous ne devons faire de l'éducation que dans les cas où la mauvaise éducation d'un élève le conduit à avoir des attitudes incompatibles avec toute forme d'instruction.
Quant à ces chers inspecteurs, je suggère qu'ils soient sélectionnés parmi les professeurs en exercice, professeurs ayant obtenu les meilleurs résultats avec leurs classes (sur la base d'évaluations nationales, pour ne pas biaiser la chose) et qui même devenus inspecteurs, devront enseigner une année entière tous les cinq ans pour ne pas perdre le contact avec le terrain et voir ce que leurs précieux conseils donnent dans la vraie vie.
Même constat que celui de Stel et que le tien, que j'aurais presque pu rédiger mot pour mot. Et je suis plus que d'accord avec ton dernier paragraphe. Le décalage entre le quotidien du terrain et la vision théorique du métier est devenu un abîme. J'estime que je n'ai pas -plus- de leçons à recevoir de la part de ceux qui ont quitté leurs salles de classe pour ne plus y revenir et se permettent de jugements hâtifs, sans appel et parfois destructeurs. En revanche j'attends d'eux des conseils très concrets, qu'ils ne donnent jamais quand on les rencontre et qu'on leur en demande.
- poutouNiveau 10
22ème rentrée. Le constat est identique.
Ce qui me fait encore apprécier ce métier, ce sont les relations avec les élèves et les familles. Je suis dans le même établissement depuis 14 ans, à la campagne. J'ai 2 supers collègues de Lettres qui sont devenues des amies; on prend soin les unes des autres. Les autres collègues sont plutôt sympas aussi. C'est dans ma région d'origine, je vis à 25 minutes en voiture du collège. Ma famille vit à 1h de route maximum.
Mais, en classe, chaque jour, je vois des élèves de plus en plus en difficulté. Cette année, 50% de nos élèves de 6ème ont des accompagnements. Je ne prends plus autant de plaisir à faire cours car il faut tout paraphraser pour que les élèves saisissent un peu les textes. Je fais très peu d'analyses de textes, un peu en 3ème quand je tombe sur quelques bons élèves. La fuite des bons élèves vers les établissements privés du secteur, durant ces 5 dernières années, a été flagrante.
Ce qui me fait encore apprécier ce métier, ce sont les relations avec les élèves et les familles. Je suis dans le même établissement depuis 14 ans, à la campagne. J'ai 2 supers collègues de Lettres qui sont devenues des amies; on prend soin les unes des autres. Les autres collègues sont plutôt sympas aussi. C'est dans ma région d'origine, je vis à 25 minutes en voiture du collège. Ma famille vit à 1h de route maximum.
Mais, en classe, chaque jour, je vois des élèves de plus en plus en difficulté. Cette année, 50% de nos élèves de 6ème ont des accompagnements. Je ne prends plus autant de plaisir à faire cours car il faut tout paraphraser pour que les élèves saisissent un peu les textes. Je fais très peu d'analyses de textes, un peu en 3ème quand je tombe sur quelques bons élèves. La fuite des bons élèves vers les établissements privés du secteur, durant ces 5 dernières années, a été flagrante.
- RestonszenNiveau 1
Malheureusement, je crois que ça concerne beaucoup de matières !.
Je ne suis pas très optimiste pour la suite.
J'ai perdu toute ma motivation depuis cette rentrée !
- ConcelhautNiveau 5
Sur les chaînes d'info, on vous dira que c'est la faute des profs parce que leur niveau baisse aussi
- ZoéNiveau 4
Hachenburger et Sherlock21 : entièrement d'accord.
Même expérience : consternation, colère, horreur, épuisement et pourtant questionnement constant sur mes pratiques que je ne cesse de renouveler, avec une bonne dose de créativité. Mais comme vous l'avez bien noté, on ne fait pas le poids face à toutes les aberrations qui nous sont imposées à commencer par 50 % d'aménagements impossibles en cours de français.
Les collègues de matières où le fonctionnement est plus léger nous donnent du travail (merci de ne pas m'écraser pour ces propos, lesdits collègues) ! Je parle bien d'organisation en classe). Est-ce normal ? Le fait-on ? Un P.P. qui n'enseigne pas les lettres demande de mettre les cours sur l'ENT, d'aménager pour tel ou telle, de rencontrer tel parent...et j'en passe.
J'ajouterais un point clef : la sujétion des collègues me parait de plus en plus acquise. Aux modes, aux parents intrusifs, à la hiérarchie, quelle qu'elle soit. La langue de bois fait des ravages, comme le carriérisme, même si ce dernier ne mène pas vers les hautes sphères, mais juste vers une prime ou une facilité quelconque.
Chaque fois que je propose de refuser l'infaisable ou l'inacceptable, je me retrouve seule. Quand j'ai commencé, on se permettait de discuter, de contester, de proposer.
Indépendance d'esprit qui se paie. En fin de carrière, je vois avec effroi tous ces collègues obéir de plus en plus massivement et spontanément, sans jamais penser foncièrement à l'intérêt des élèves, ce qui est quand même le comble.
Même expérience : consternation, colère, horreur, épuisement et pourtant questionnement constant sur mes pratiques que je ne cesse de renouveler, avec une bonne dose de créativité. Mais comme vous l'avez bien noté, on ne fait pas le poids face à toutes les aberrations qui nous sont imposées à commencer par 50 % d'aménagements impossibles en cours de français.
Les collègues de matières où le fonctionnement est plus léger nous donnent du travail (merci de ne pas m'écraser pour ces propos, lesdits collègues) ! Je parle bien d'organisation en classe). Est-ce normal ? Le fait-on ? Un P.P. qui n'enseigne pas les lettres demande de mettre les cours sur l'ENT, d'aménager pour tel ou telle, de rencontrer tel parent...et j'en passe.
J'ajouterais un point clef : la sujétion des collègues me parait de plus en plus acquise. Aux modes, aux parents intrusifs, à la hiérarchie, quelle qu'elle soit. La langue de bois fait des ravages, comme le carriérisme, même si ce dernier ne mène pas vers les hautes sphères, mais juste vers une prime ou une facilité quelconque.
Chaque fois que je propose de refuser l'infaisable ou l'inacceptable, je me retrouve seule. Quand j'ai commencé, on se permettait de discuter, de contester, de proposer.
Indépendance d'esprit qui se paie. En fin de carrière, je vois avec effroi tous ces collègues obéir de plus en plus massivement et spontanément, sans jamais penser foncièrement à l'intérêt des élèves, ce qui est quand même le comble.
- A TuinVénérable
Zoé a écrit:
J'ajouterais un point clef : la sujétion des collègues me parait de plus en plus acquise. Aux modes, aux parents intrusifs, à la hiérarchie, quelle qu'elle soit. La langue de bois fait des ravagesEn fin de carrière, je vois avec effroi tous ces collègues obéir de plus en plus massivement et spontanément, sans jamais penser foncièrement à l'intérêt des élèves, ce qui est quand même le comble.
C'est que tu n'as pas dû être peut-être dans certains endroits, parce que justement la langue de bois, quand on commence à prendre un peu d'âge et l'expérience, je t'assure qu'elle tombe très vite !
- ZoéNiveau 4
Sans doute là où tu travailles et le constates. J'ai beaucoup bougé et la tendance n'est pas à la sincérité !A Tuin a écrit:Zoé a écrit:
J'ajouterais un point clef : la sujétion des collègues me parait de plus en plus acquise. Aux modes, aux parents intrusifs, à la hiérarchie, quelle qu'elle soit. La langue de bois fait des ravagesEn fin de carrière, je vois avec effroi tous ces collègues obéir de plus en plus massivement et spontanément, sans jamais penser foncièrement à l'intérêt des élèves, ce qui est quand même le comble.
C'est que tu n'as pas dû être peut-être dans certains endroits, parce que justement la langue de bois, quand on commence à prendre un peu d'âge et l'expérience, je t'assure qu'elle tombe très vite !
- A TuinVénérable
Zoé a écrit:Sans doute là où tu travailles et le constates. J'ai beaucoup bougé et la tendance n'est pas à la sincérité !A Tuin a écrit:Zoé a écrit:
J'ajouterais un point clef : la sujétion des collègues me parait de plus en plus acquise. Aux modes, aux parents intrusifs, à la hiérarchie, quelle qu'elle soit. La langue de bois fait des ravagesEn fin de carrière, je vois avec effroi tous ces collègues obéir de plus en plus massivement et spontanément, sans jamais penser foncièrement à l'intérêt des élèves, ce qui est quand même le comble.
C'est que tu n'as pas dû être peut-être dans certains endroits, parce que justement la langue de bois, quand on commence à prendre un peu d'âge et l'expérience, je t'assure qu'elle tombe très vite !
Alors oui, tu as raison.
Mais justement quand c'est vraiment plutôt bien quelque part, il faut pouvoir le dire aussi, c'est important.
Et puis les gens insincères et hypocrites, il y en a partout mais ils se font capter vite aussi pour ce type d'aspect. Ce n'est en rien très valorisant au final !
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