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- CasparProphète
sinan a écrit:Je suis désolée si ma formulation a pu blesser ou choquer. J'ai seulement essayé de varier la formule par rapport au titre de mon fil. Rien de péjoratif dans mon esprit, c'était purement descriptif.
Merci à Elaïna pour ses réponses constructives.
Comment intéresser des élèves garçons à la littérature ? Peut-on espérer quelque chose, ou doit-on d'emblée abandonner ?
Quand mes élèves râlent à propos de l'anglais, je leur réponds qu'ils ne sont pas obligés d'aimer, que moi-même je n'aimais pas toutes les matières, mais que c'est au programme, obligatoire, et que c'est comme ça, il faut qu'ils en fassent...
Tu auras toujours un certain nombre d'élèves, garçons ou filles, rétifs à la lecture et c'est clair que dans l'esprit de beaucoup de garçons la lecture ce n'est pas viril.
- TailleventFidèle du forum
@sinan Pour revenir au sujet, j'ai, comme bien d'autres ici, observé le même phénomène que toi. Je partage cette idée que c'est le fruit d'une vision très ancrée dans la société et qu'il est bien difficile de lutter contre. J'ai tenté plusieurs angles d'attaques, mais il m'est bien difficile d'en trouver un qui s'attaquerait spécifiquement à cette question et qui ne serait pas une défense plus générale de la lecture.
Peut-être pourtant y aurait-il un aspect que je pourrais évoquer. Dans l'ensemble, les filles de mes classes sont plus sensibles à des notions comme la culture générale ou le plaisir de lire, ce qui facilite un peu les choses. Avec les garçons, il m'arrive d'essayer de travailler par des notions plus associées à la masculinité, qui touchent donc plus certains petits mâles pas du tout déconstruits. (Et ici, le terme est clairement péjoratif .) Beaucoup de mes élèves sont très ambitieux et carriériste (aucun mal à ça). J'essaie donc de leur vendre les bienfaits de la lecture et de l'abord de textes littéraires en termes de compétences que ça pourra leur amener pour leur vie future, quel que soit leur parcours à l'avenir. J'ai horreur du discours quasi managérial que ça me fait adopter mais je suis prêt à tous les sacrifices pour la cause ! Je le nuance évidemment par des compléments sur d'autres notions, dont celle de plaisir mais le message fait souvent son petit effet sur certains élèves (qui finissent même parfois par me demander des idées de lecture-plaisir "parce que j'ai envie de me remettre à lire" !)
Peut-être pourtant y aurait-il un aspect que je pourrais évoquer. Dans l'ensemble, les filles de mes classes sont plus sensibles à des notions comme la culture générale ou le plaisir de lire, ce qui facilite un peu les choses. Avec les garçons, il m'arrive d'essayer de travailler par des notions plus associées à la masculinité, qui touchent donc plus certains petits mâles pas du tout déconstruits. (Et ici, le terme est clairement péjoratif .) Beaucoup de mes élèves sont très ambitieux et carriériste (aucun mal à ça). J'essaie donc de leur vendre les bienfaits de la lecture et de l'abord de textes littéraires en termes de compétences que ça pourra leur amener pour leur vie future, quel que soit leur parcours à l'avenir. J'ai horreur du discours quasi managérial que ça me fait adopter mais je suis prêt à tous les sacrifices pour la cause ! Je le nuance évidemment par des compléments sur d'autres notions, dont celle de plaisir mais le message fait souvent son petit effet sur certains élèves (qui finissent même parfois par me demander des idées de lecture-plaisir "parce que j'ai envie de me remettre à lire" !)
- postulatNiveau 7
Sujet intéressant : on parle souvent du problème des filles qui abandonnent les maths bien plut tôt qu'avant depuis la réforme des spécialités au lycée. On parle beaucoup moins du problème des garçons peu présents en HLP !
- TailleventFidèle du forum
Comme pour beaucoup d'autres questions relatives à l'égalité de genre : le masculin restant vu comme supérieur, on s'inquiète des filles qui ne voudraient pas en adopter les bénéfices, par contre qu'un garçon rejette quelque chose qui le ferait "descendre" vers le féminin. On observe très bien ça dans le débat sur les choix professionnels.postulat a écrit:Sujet intéressant : on parle souvent du problème des filles qui abandonnent les maths bien plut tôt qu'avant depuis la réforme des spécialités au lycée. On parle beaucoup moins du problème des garçons peu présents en HLP !
- sinanNiveau 9
@ Taillevent : que veux-tu dire par "managerial" exactement ?
- Aperçu par hasardFidèle du forum
postulat a écrit:Sujet intéressant : on parle souvent du problème des filles qui abandonnent les maths bien plut tôt qu'avant depuis la réforme des spécialités au lycée. On parle beaucoup moins du problème des garçons peu présents en HLP !
(Comme en arts plastiques, soit dit en passant. Cette année dans mon groupe de 1ère: 19 filles, 1 garçon, qui d'ailleurs abandonne l'année prochaine.)
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Caspar a écrit:Reine Margot a écrit:Disons qu'en français "mâle" est assez laudatif ("un génie mâle") tandis que "femelle" est clairement péjoratif.
J'ai vu une vidéo du Nouvel Obs sur le sujet, il faudrait que je la retrouve: toute une liste de noms communs dont le masculin était neutre ou laudatif alors que le féminin était péjoratif (par exemple entraîneur/entraîneuse).
C'est pas ça ?
- Marcelle DuchampExpert spécialisé
Aperçu par hasard a écrit:postulat a écrit:Sujet intéressant : on parle souvent du problème des filles qui abandonnent les maths bien plut tôt qu'avant depuis la réforme des spécialités au lycée. On parle beaucoup moins du problème des garçons peu présents en HLP !
(Comme en arts plastiques, soit dit en passant. Cette année dans mon groupe de 1ère: 19 filles, 1 garçon, qui d'ailleurs abandonne l'année prochaine.)
Dans ma promo à la fac on était 150 inscrits et il y avait 25 ou 30 garçons...
_________________
Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots!
- cit6Niveau 7
Aperçu par hasard a écrit:Reine Margot a écrit:Disons qu'en français "mâle" est assez laudatif ("un génie mâle") tandis que "femelle" est clairement péjoratif.
Je ne pense pas d'ailleurs que "femelle" soit péjoratif quand il est employé à bon escient - c'est-à-dire pour parler des animaux capables d'enfanter ou de pondre des œufs. Employé pour parler d'une femme, ce terme n'est pas simplement péjoratif, il est carrément injurieux.
Il ne l'a pas toujours été en tout cas. Georges Sand emploie l'expression "enfants femelles" pour parler de filles dans l'un de ses romans (mais si j'ai retenu l'expression, c'est sans doute qu'elle m'avait un peu choquée). Et quand je dois traduire "hembra" pour les élèves dans "Hijo de la luna", je traduis évidemment par "femme" .
- CasparProphète
Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Caspar a écrit:Reine Margot a écrit:Disons qu'en français "mâle" est assez laudatif ("un génie mâle") tandis que "femelle" est clairement péjoratif.
J'ai vu une vidéo du Nouvel Obs sur le sujet, il faudrait que je la retrouve: toute une liste de noms communs dont le masculin était neutre ou laudatif alors que le féminin était péjoratif (par exemple entraîneur/entraîneuse).
C'est pas ça ?
Ce n'est pas celle-ci, celle à laquelle je pense était beaucoup plus sobre mais l'idée est la même.
- ElaïnaEnchanteur
Taillevent a écrit:@sinan Pour revenir au sujet, j'ai, comme bien d'autres ici, observé le même phénomène que toi. Je partage cette idée que c'est le fruit d'une vision très ancrée dans la société et qu'il est bien difficile de lutter contre. J'ai tenté plusieurs angles d'attaques, mais il m'est bien difficile d'en trouver un qui s'attaquerait spécifiquement à cette question et qui ne serait pas une défense plus générale de la lecture.
Peut-être pourtant y aurait-il un aspect que je pourrais évoquer. Dans l'ensemble, les filles de mes classes sont plus sensibles à des notions comme la culture générale ou le plaisir de lire, ce qui facilite un peu les choses. Avec les garçons, il m'arrive d'essayer de travailler par des notions plus associées à la masculinité, qui touchent donc plus certains petits mâles pas du tout déconstruits. (Et ici, le terme est clairement péjoratif .) Beaucoup de mes élèves sont très ambitieux et carriériste (aucun mal à ça). J'essaie donc de leur vendre les bienfaits de la lecture et de l'abord de textes littéraires en termes de compétences que ça pourra leur amener pour leur vie future, quel que soit leur parcours à l'avenir. J'ai horreur du discours quasi managérial que ça me fait adopter mais je suis prêt à tous les sacrifices pour la cause ! Je le nuance évidemment par des compléments sur d'autres notions, dont celle de plaisir mais le message fait souvent son petit effet sur certains élèves (qui finissent même parfois par me demander des idées de lecture-plaisir "parce que j'ai envie de me remettre à lire" !)
Tu as raison. Cela étant en histoire géo j'ai aussi un discours utilitariste, de toute façon pas le choix quand on n'est qu'une matière inférieure du tronc commun. Je leur explique que l'histoire c'est pour la culture générale, et je leur explique (programmes et statistiques à l'appui) que quelle que soit leur orientation post bac ils auront une épreuve de culture G à un moment ou à un autre, et que c'est ça qui fera la différence (oui, en prépa, ils sont tous bons en maths, mais ceux qui intègrent les écoles les plus prestigieuses ils sont aussi bons en SHS).
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- TailleventFidèle du forum
Du fait que je me retrouve à leur vendre la littérature avec une vision qui me crispe : je leur parle de "compétences", je leur sers un discours très utilitariste sur ce que ça pourra leur amener dans leur carrière future, je leur parle même parfois d'entretien d'embauche. Tout ça se fait au détriment d'une vision plus humaniste (à laquelle ils ont aussi droit dans d'autres moments bien sûr).sinan a écrit:@ Taillevent : que veux-tu dire par "managerial" exactement ?
J'ai plusieurs fois servi cette approche ces trois dernières années avec une classe dont la majorité des élèves était dans un option économique et voulait faire des étude de commerce, j'ai essayé de m'approcher un peu de leur vision du monde dans le but de leur faire avaler ce que je voulais leur faire passer sur la littérature. (Ça ne m'a pas empêché d'essayer de les faire questionner ces valeurs à d'autres moments.)
@Elaïna J'ai aussi connu ça en histoire quand je l'enseignais. (Même si j'avais l'avantage d'enseigner dans un endroit où l'histoire avait le même poids que n'importe quelle branche en l'absence de coefficients.)
- Aperçu par hasardFidèle du forum
Marcelle Duchamp a écrit:Aperçu par hasard a écrit:postulat a écrit:Sujet intéressant : on parle souvent du problème des filles qui abandonnent les maths bien plut tôt qu'avant depuis la réforme des spécialités au lycée. On parle beaucoup moins du problème des garçons peu présents en HLP !
(Comme en arts plastiques, soit dit en passant. Cette année dans mon groupe de 1ère: 19 filles, 1 garçon, qui d'ailleurs abandonne l'année prochaine.)
Dans ma promo à la fac on était 150 inscrits et il y avait 25 ou 30 garçons...
C'était déjà à vue de nez les mêmes proportions "de mon temps" (fac de Strasbourg, années 90). Nihil novi sub sole. Faut croire que Sélavy, chère Marcelle.
- HollyGibneyNiveau 3
Personnellement je n’ai pas du tout observé ce phénomène dans ma (bonne) classe de 5ème composée de 18 garçons et 10 filles. Par contre il y avait une demoiselle bourrée de préjugés sur la littérature et très réfractaire au cours de français sauf pour les parties purement techniques et grammaticales. C’est désolant.
Édition : faute de frappe.
Édition : faute de frappe.
- CasparProphète
HollyGibney a écrit:Personnellement je n’ai pas du tout observé ce phénomène dans ma (bonne) classe de 5ème composée depuis 18 garçons et 10 filles. Par contre il y avait une demoiselle bourrée de préjugés sur la littérature et très réfractaire au cours de français sauf pour les parties purement techniques et grammaticales. C’est désolant.
Je ne trouve pas que ce soit spécialement désolant, elle aime le côté plus "scientifique" (je mets des guillemets) de la grammaire. J'aimais les cours de français mais les commentaires composés ne m'ont jamais véritablement passionné, je préférais les dissertations ou même le résumé-vocabulaire-discussion qui était un des choix aux EAF à mon époque.
Il y a des gens qui aiment lire mais détestent lire des romans...bon je trouve ça un peu bizarre mais chacun est différent.
- Aperçu par hasardFidèle du forum
Caspar a écrit:je préférais les dissertations ou même le résumé-vocabulaire-discussion qui était un des choix aux EAF à mon époque.
Tu aimais cette chose-là?!!!
- CasparProphète
Aperçu par hasard a écrit:Caspar a écrit:je préférais les dissertations ou même le résumé-vocabulaire-discussion qui était un des choix aux EAF à mon époque.
Tu aimais cette chose-là?!!!
Ben écoute je ne détestais pas en tout cas. J'ai pris la dissert au bac et je me souviens même encore du sujet.
- Aperçu par hasardFidèle du forum
Caspar a écrit:Aperçu par hasard a écrit:Caspar a écrit:je préférais les dissertations ou même le résumé-vocabulaire-discussion qui était un des choix aux EAF à mon époque.
Tu aimais cette chose-là?!!!
Ben écoute je ne détestais pas en tout cas. J'ai pris la dissert au bac et je me souviens même encore du sujet.
Pour ma part j'aimais beaucoup la dissertation et le commentaire, mais je suis tombé sur des sujets qui ne me parlaient pas le jour du bac (dont un que je n'étais même pas certain de comprendre), et j'ai pris résumé-vocabulaire-discussion la mort dans l'âme...
- SaltaojosHabitué du forum
En collège, j'ai quelques élèves garçons de 5e grands lecteurs : ils lisent surtout de la fantasy alors que les filles sont en plein dans la romance - voire la dark romance . Cela dit le CDI est surtout fréquenté par les filles, c'est bien dommage.
- profdoctoujoursNiveau 6
Oui, comme toujours dans l'égalité des genres, on parle de ce que les filles ne font pas, mais pas de ce que les garçons ne font pas (ce qui nuit d'ailleurs à cette égalité en prouvant que l'on considère que ce que font les filles est inférieure et qu'elles ne peuvent s'épanouir qu'en devenant comme les hommes). Dans les cursus littéraires, très peu d'hommes.
Pour une fois qu'une élève aime la grammaire, ne nous plaignons pas !
Les préjugés, c'est plus regrettable. Surtout en 5e, c'est dommage de s'enferrer là-dedans à cet âge.
HollyGibney a écrit:Personnellement je n’ai pas du tout observé ce phénomène dans ma (bonne) classe de 5ème composée de 18 garçons et 10 filles. Par contre il y avait une demoiselle bourrée de préjugés sur la littérature et très réfractaire au cours de français sauf pour les parties purement techniques et grammaticales. C’est désolant.
Édition : faute de frappe.
Pour une fois qu'une élève aime la grammaire, ne nous plaignons pas !
Les préjugés, c'est plus regrettable. Surtout en 5e, c'est dommage de s'enferrer là-dedans à cet âge.
- HollyGibneyNiveau 3
Non perso ça me saoule les élèves qui disent que la littérature ne sert à rien.
Le pire c’est que j’ai entendu ce propos de la part d’une mère d’élève lors des rencontres parents-prof (dans ma classe de 6ème).
Elle disait qu’on ne devrait enseigner que la grammaire et l’orthographe.
D’un point de vue humain, éthique et politique, je trouve ça grave.
Le pire c’est que j’ai entendu ce propos de la part d’une mère d’élève lors des rencontres parents-prof (dans ma classe de 6ème).
Elle disait qu’on ne devrait enseigner que la grammaire et l’orthographe.
D’un point de vue humain, éthique et politique, je trouve ça grave.
- Marcelle DuchampExpert spécialisé
Aperçu par hasard a écrit:Marcelle Duchamp a écrit:Aperçu par hasard a écrit:postulat a écrit:Sujet intéressant : on parle souvent du problème des filles qui abandonnent les maths bien plut tôt qu'avant depuis la réforme des spécialités au lycée. On parle beaucoup moins du problème des garçons peu présents en HLP !
(Comme en arts plastiques, soit dit en passant. Cette année dans mon groupe de 1ère: 19 filles, 1 garçon, qui d'ailleurs abandonne l'année prochaine.)
Dans ma promo à la fac on était 150 inscrits et il y avait 25 ou 30 garçons...
C'était déjà à vue de nez les mêmes proportions "de mon temps" (fac de Strasbourg, années 90). Nihil novi sub sole. Faut croire que Sélavy, chère Marcelle.
J’adore la réf!
Moi c’était en 2003… et c’est tjs comme puisqu’en master MEEF 2 cette année il y avait 12 inscrits et juste 2 garçons. Dont un brillant qui n’est pas allé passer le concours…
_________________
Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots!
- MathadorEmpereur
D'un autre côté, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile.HollyGibney a écrit:Non perso ça me saoule les élèves qui disent que la littérature ne sert à rien.
Ah zut, je viens de citer de la littérature, ma réponse est donc inutile .
_________________
"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- Aperçu par hasardFidèle du forum
Marcelle Duchamp a écrit:
J’adore la réf!
Moi c’était en 2003… et c’est tjs comme puisqu’en master MEEF 2 cette année il y avait 12 inscrits et juste 2 garçons. Dont un brillant qui n’est pas allé passer le concours…
MEEF, ce n'est pas juste arts plastiques, non? Je n'y comprends plus rien à ces histoires de formation...
Mathador a écrit:D'un autre côté, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile.HollyGibney a écrit:Non perso ça me saoule les élèves qui disent que la littérature ne sert à rien.
Ah zut, je viens de citer de la littérature, ma réponse est donc inutile .
Comme disait le grand Charles: "Être un homme utile m'a paru toujours quelque chose de bien hideux".
- HollyGibneyNiveau 3
Oui bien sûr, mais ces propos ne sont pas tenus ici dans la perspective de la beauté de l’inutile, perspective romantique et éminemment baudelairienne. Nous sommes loins de telles perspectives.
J’avais justement noté cette citation dans un journal intime il y a quelques années.
J’avais justement noté cette citation dans un journal intime il y a quelques années.
- yranohHabitué du forum
C'est un sujet bien difficile ! Je n'y connais rien mais bon, je réagis à l'expression "témoigner de leur sensibilité". Il me semble qu'il faut surtout que les élèves développent leur intelligence, laquelle ne peut certes s'éprouver en littérature que par le recours à la sensibilité, mais, en exagérant un peu, je dirais que la sensibilité est au service de l'intelligence, qui la contient. Je suis vraiment nul en théorie sur la littérature en général et en philo, mais je pense qu'il peut être intéressant de relier un peu plus qu'on ne le fait parfois le beau au vrai, l'expression esthétique au déploiement d'une idée.
Mais aussi au bien. J'ai l'impression que les discours sur la littérature ont pris ce tournant ces dernières années, ces dernières décennies. Je pense par exemple, pour la morale, à Frédérique Leichter-Flach (même si les portes pédagogiques qu'elle ouvre, très intéressantes, si on s'y limitait, risqueraient à mon avis de manquer leur objet à à cause du trop peu de perspectives historiques), à Antoine Compagnon dont je lisais tout à l'heure sa citation de Auden "qui disait que la première question qui l'intéressait quand il lisait un poème était technique: "Voici une machine verbale. Comment marche-t-elle ?", mais que sa deuxième question était, au sens le plus large, morale : "Quelle sorte de type habite ce poème ? Quelle idée se fait-il de la belle vie ou du bon lieu ? Et quelle idée du mauvais lieu ? Que cache-t-il au lecteur ?"", ou à Michel Zink qui a résisté comme il a pu presque jusqu'à la fin de sa carrière à son goût pour la réflexion morale et surtout religieuse, comme il le dit magnifiquement et non sans polémique dans son dernier discours au collège de France. Le programme de certaines prépas, l'an dernier ou il y a deux ans, contenait un questionnement sur "littérature et morale", je crois.
Je sais bien que ce ne sont pas des propos que l'on tient en cours, mais cela peut infléchir sa pratique, et il se trouve que l'exercice et le déploiement de l'intelligence, ainsi que la réflexion morale, me semblent moins souffrir des préférences selon le genre que la sensibilité. Je ne connais pas les chiffres, mais je pense que le ratio filles / garçons est plus équilibré en fac d'histoire et de philo qu'en fac de lettres.
Et donc, en ce qui concerne le choix des textes, s'il pouvait avoir une influence sur l'attrait ou la réticence des garçons, les thèmes des textes auraient peut-être moins d'importance que la relation plus ou moins étroite et plus ou moins évidente qu'ils tissent entre esthétique, pensée, et éventuellement morale. La poésie se pose là, mais aussi des écrivains à l'écriture poétique comme Sarraute, mais aussi Rousseau, mais aussi...
Mais aussi au bien. J'ai l'impression que les discours sur la littérature ont pris ce tournant ces dernières années, ces dernières décennies. Je pense par exemple, pour la morale, à Frédérique Leichter-Flach (même si les portes pédagogiques qu'elle ouvre, très intéressantes, si on s'y limitait, risqueraient à mon avis de manquer leur objet à à cause du trop peu de perspectives historiques), à Antoine Compagnon dont je lisais tout à l'heure sa citation de Auden "qui disait que la première question qui l'intéressait quand il lisait un poème était technique: "Voici une machine verbale. Comment marche-t-elle ?", mais que sa deuxième question était, au sens le plus large, morale : "Quelle sorte de type habite ce poème ? Quelle idée se fait-il de la belle vie ou du bon lieu ? Et quelle idée du mauvais lieu ? Que cache-t-il au lecteur ?"", ou à Michel Zink qui a résisté comme il a pu presque jusqu'à la fin de sa carrière à son goût pour la réflexion morale et surtout religieuse, comme il le dit magnifiquement et non sans polémique dans son dernier discours au collège de France. Le programme de certaines prépas, l'an dernier ou il y a deux ans, contenait un questionnement sur "littérature et morale", je crois.
Je sais bien que ce ne sont pas des propos que l'on tient en cours, mais cela peut infléchir sa pratique, et il se trouve que l'exercice et le déploiement de l'intelligence, ainsi que la réflexion morale, me semblent moins souffrir des préférences selon le genre que la sensibilité. Je ne connais pas les chiffres, mais je pense que le ratio filles / garçons est plus équilibré en fac d'histoire et de philo qu'en fac de lettres.
Et donc, en ce qui concerne le choix des textes, s'il pouvait avoir une influence sur l'attrait ou la réticence des garçons, les thèmes des textes auraient peut-être moins d'importance que la relation plus ou moins étroite et plus ou moins évidente qu'ils tissent entre esthétique, pensée, et éventuellement morale. La poésie se pose là, mais aussi des écrivains à l'écriture poétique comme Sarraute, mais aussi Rousseau, mais aussi...
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