Charge de travail en lettres

J'ai l'impression de crouler sous la charge de travail constamment. Les cours à préparer, les batailles pour que les élèves fassent ce qu'on leur demande, le stress des réformes / affectations / mutations, le déplacement entre les salles (11, cette année, sur 4 étages et trois bâtiments… et pourtant j'ai une AFA !), la communication avec les parents, les conseils péda, lire des œuvres, se mettre à jour avec la recherche en pédagogie et en littérature,etc. J'en viens à peiner à trouver du temps pour faire cours convenablement.
Cela affecte énormément ma vie: quand je sors du travail, je pense boulot. Je n'ai pas de jour de repos. Je suis constamment en train de me dire que le souci vient du fait que je veux faire trop bien mon travail.

Bref. Comment faites-vous pour réduire ou tolérer votre charge de travail?

Je commence avec ce que j'ai trouvé, pour celles et ceux qui vivraient les mêmes problèmes que moi:

• Envoyer une séquence à la BDD de lettres
  
• Me libérer des moments dans mon agenda qui sont exclusivement réservés à mes proches.
  
• Avoir des hobbys qui comptent pour moi (apprendre à cuisiner de mieux en mieux chaque semaine, me remettre à la course, dégager du temps pour lire des œuvres pour moi)
  
• Ne jamais emporter de copies chez moi.
  
• Favoriser des évaluations orales; les dictées, analyses de textes et contrôles de grammaire en autocorrection. Le plus pratique à ce sujet consiste à récupérer sur pronote la liste des élèves, l'importer sur Excel et rentrer en face de chaque élève un numéro aléatoire (la fonction à rentrer est:   =ENT(ALEA()*100)  ) puis faire une capture d'écran à afficher devant la classe le jour du contrôle. J'ai constaté à mon grand désarroi que si on laissait tel quel, les numéros changeaient à chaque ouverture, ce qui fait que cela rend la saisie des notes impossibles…
  
• Ne faire qu'une grosse rédaction dans le trimestre, mais beaucoup (BEAUCOUP !) de petits exercices de rédactions qui sont effectués à la maison et ramassés aléatoirement (le site pickerwheel permet de désigner les élèves qui auront à me rendre leur travail). 5 petites rédactions, ça se corrige après la cantine pour digérer avec un café.
  

Je prends vos conseils pour la suite !

21 ans d'enseignement et...toujours pas trouvé de solution.
La nouveauté ? Insister lourdement auprès des CDE pour leur faire comprendre qu'en Lettres, on n'est pas gâté et que non, on ne peut pas prendre plein d'heures sup.
Il me semble qu'auparavant nos chefs avaient davantage conscience de cela.
Ne jamais emporter de copies chez moi? Impossible, en Lettres, il me semble.

Je n'ai pas compris à quoi servait le numéro du fichier excel.

Fuir. Là-bas fuir.

poutou a écrit:Ne jamais emporter de copies chez moi? Impossible, en Lettres, il me semble.

Dans la mesure où la majorité des copies sont corrigées par les élèves, je n'ai pas besoin d'en emporter. Les rares copies que je corrige seul (2-3 contrôles par classe et par trimestre) je les corrige en salle des profs, avec mon casque pour être parfaitement concentré. Cela demande de faire du 8h-18h ces jours-là, mais je me sens libéré une fois chez moi.

Cléopatra2 a écrit:Je n'ai pas compris à quoi servait le numéro du fichier excel.

Mon explication n'était vraiment pas claire.
En gros, une fois récupéré les noms des élèves, je fais un tableau comme ça

(Je suis désolé pour la qualité de la capture d'écran, il faut cliquer sur l'image pour qu'elle apparaisse clairement dans une autre fenêtre…)
Je prends la capture d'écran et je la montre aux élèves lors de leur contrôle. Ils doivent alors mettre ce numéro à la place de leur nom, un peu comme lors du DNB. Ils font ensuite le contrôle normalement et je ramasse les copies.
Je les mélange bien et puis je les rends aux élèves qui, pendant ce temps, ne doivent avoir que leur stylo vert sur la table. Je redonne les copies aux élèves et on commence la correction ensemble. Je crois que cela permet de mieux expliciter les attentes d'une copie au collège, en particulier sur la tenue de la copie, la propreté de l'écriture (je leur dit que l'on ne peut pas corriger un mot mal écrit, au sens graphique, en dictée). J'ai l'impression qu'ils prennent un peu plus conscience de ce que l'on veut (je souligne «impression» parce que, comme pour toutes les activités, cela ne touche toujours qu'une petite partie des élèves, mais j'ai l'impression que le ventre mou de la classe tire parti de ces moments de correction de groupe).

Une fois en salle des profs pour rentrer les notes, je n'ai plus qu'à me référer à la capture d'écran pour retrouver l'auteur de tel ou tel travail.


Au début j'avais tendance à demander aux élèves correcteur de noter en vert leur nom sur la copie qu'ils corrigeaient, en pensant naïvement que j'allais noter leur correction et l'inclure dans la note de participation: c'est devenu beaucoup trop chronophage et inutile, j'ai donc sauté cette étape. On a toujours quelques copies où il n'y a presque rien de corrigé: cela dépend des classes, en général cela se compte sur les doigts d'une main de Django Reinhardt mais cela réduit drastiquement ma charge de travail tout en trouvant une activité de correction qui, il me semble, sert aux élèves.

Après, je ne dis pas non à d'autres idées de correction qui peuvent vraiment investir les élèves !

Bonjour,

cette année, j'ai investi également les évaluations orales en grammaire, conjugaison et orthographe. Je fais venir 3 élèves au tableau et ils ont 3 questions différentes. Dans la classe, les autres doivent aussi répondre sur une feuille ramassée aléatoirement. Ça fait 6 élèves notés au total (3 au tableau, 3 dans la classe) et ça permet une révision des notions (et pas de correction pour moi).

Tous les 15 jours, je fais des petites évaluations de conjugaison / reconnaissance des temps et modes des verbes sur 10, sous forme de tableau. C'est très rapide à corriger (et mes élèves me disent que c'est efficace sur le long terme, ils voient une amélioration en conjugaison).

Je teste aussi les petites évaluations de rédaction (après, le problème c'est que comme tout le monde doit avoir une note, l'aléatoire n'est plus aussi aléatoire à la fin, les élèves savent qu'ils vont être ramassés) entre 10 et 20 lignes avec une consigne précise et je note sur 10.

Je garde une rédaction complète + questions sur texte par trimestre.

Et une fois par trimestre, je fais une évaluation à plusieurs élèves (groupe de 2 ou 3 au choix) : j'ai déjà fait retracer une carte des aventures d'un héros par exemple ou la rédaction d'une mini analyse littéraire en 3ème. Ça divise grandement mon nombre de copies.

Par contre, ça me fait beaucoup (trop) de notes : ce trimestre, j'ai 12 notes en 3ème ...

Tu devrais préciser collège pour le niveau dans le titre. Parce que le fonctionnement en lycée n est pas le même (ne serait-ce que copies corrigées par les élèves ou jamais à la maison).

Je fais des contrôles sur Pronote en grammaire et orthographe. Voire même des textes à trous. Une fois qu'ils sont faits, on peut s'en resservir l'année d'après. Cela m'évite certaines corrections.

Actuellement je ne suis plus directement en lettres car UPE2A mais j'avais déjà bien réduit le rythme suite à mon retour de congé mater et les pbs avec mon administration il y a 5 ans. Voici donc d'autres astuces :

- QCM pronote (réutilisables d'une année sur l'autre) pour des révisions mais aussi si on le souhaite évaluations.
- Quizinière : il faut le temps de créer le devoir mais ensuite, selon nos choix, tout ou partie est auto-correctif
- Copies corrigées au collège sur des heures de libre, jamais à la maison (et tant pis si cela prend 15j pour une rédac)

Pour les 3èmes, je faisais (et je ferai à nouveau si je les retrouve l'année pro) en quinzaine une dictée ou réécriture tirée au sort. J'ai une boite avec des papiers dictée 1, dictée 2, réécriture 1, ... ils piochent et hop on fait ce qui est inscrit. Les sujets adaptés pour les dictées sont imprimés à l'avance dans un classeur dans mon armoire comme cela pas de perte de temps. A la fin de l'exercice ils piochent un nouveau papier (noté ou non noté) et on se plie à ce qui est noté dessus. Cela marche bien (ils râlent au début mais au fur et à mesure de l'année ils ont tendance à réclamer que ce soit noté ou à en faire davantage) et ils font l'exercice sérieusement puisqu'on ne sait jamais à l'avance si noté ou pas.
Pour moi je ne peux anticiper si noté ou pas mais au moins ce n'est pas systématiquement une copie en plus, sans compter que corriger une dictée ou une réécriture ça va assez vite, généralement je le corrigeais le soir dans les 45 min de battement entre la fin du cours et l'heure pour aller chercher mon fils.

elisa18 a écrit:Je fais des contrôles sur Pronote en grammaire et orthographe. Voire même des textes à trous. Une fois qu'ils sont faits, on peut s'en resservir l'année d'après. Cela m'évite certaines corrections.

comment gères-tu l'accès au contrôle ? Ici, pas assez d'ordi pour une classe entière ...

julilibulle a écrit:

elisa18 a écrit:Je fais des contrôles sur Pronote en grammaire et orthographe. Voire même des textes à trous. Une fois qu'ils sont faits, on peut s'en resservir l'année d'après. Cela m'évite certaines corrections.

comment gères-tu l'accès au contrôle ? Ici, pas assez d'ordi pour une classe entière ...

Le conseil départemental a octroyé une tablette à chaque élève.

Pas trouvé de solution hormis réduire la taille des évaluations de leçon (en langue) et les présenter sur des polycopiés, mine de rien on passe moins de temps à corriger quand on n'a plus besoin de déchiffrer des lignes complètes de hiéroglyphes. Je ne fais pas assez de rédactions non plus. Je rends les copies longtemps après les gros DS, faute de temps. J'essaie d'étudier plusieurs années de suite les mêmes oeuvres littéraires pour réduire les préparations (voeu pieu).
Beaucoup de corrections chez moi, travail 7 jours sur 7... je n'ai aucune demi-journée de libre (hormis le mercredi après-midi) donc je bosse beaucoup à la maison. Je n'en peux plus, la réforme achève la volonté qu'il me restait. L'année prochaine je déposerai une demande de temps partiel, voilà la seule solution qui me semble efficace.

julilibulle a écrit:

elisa18 a écrit:Je fais des contrôles sur Pronote en grammaire et orthographe. Voire même des textes à trous. Une fois qu'ils sont faits, on peut s'en resservir l'année d'après. Cela m'évite certaines corrections.

comment gères-tu l'accès au contrôle ? Ici, pas assez d'ordi pour une classe entière ...

Tous mes qcm sont devenus inutilisables à cause de chatgpt.

gregforever a écrit:Tu devrais préciser collège pour le niveau dans le titre. Parce que le fonctionnement en lycée n est pas le même (ne serait-ce que copies corrigées par les élèves ou jamais à la maison).

Honnêtement, même en collège, des copies corrigées par les élèves....comment dire, ça me choque un peu.

J'ai une collègue croulant sous les copies avec 5 classes de français qui vient de tester la correction via Chatgpt (version payante). Hé oui, dans l'autre sens ça peut fonctionner aussi. En gros, elle briefe la machine avec les réponses attendues et Chat GPT attribue une note après capture d'écran de la copie (elle m'a montré à partir d'un DS questions-réponses rédigées à partir d'un extrait littéraire) et des commentaires. Je sais, c'est effrayant. Car le PIRE, c'est que ça fonctionne plutôt pas mal ! Évidemment, il va de soi qu'elle repasse systématiquement après : l'IA a notamment tendance à surnoter. Mais c'est vraiment flippant de voir que même les corrections données à l'élève son franchement d'un bon niveau ! Type "Tu n'as pas relevé le comique de situation que tu pouvais retrouver ligne blabla".

poutou a écrit:

gregforever a écrit:Tu devrais préciser collège pour le niveau dans le titre. Parce que le fonctionnement en lycée n est pas le même (ne serait-ce que copies corrigées par les élèves ou jamais à la maison).

Honnêtement, même en collège, des copies corrigées par les élèves....comment dire, ça me choque un peu.

J'ai bien lu que tu n'avais pas trouvé de solutions pour la charge de travail, mais pour ce qui est de la correction qui permettent d'aider vraiment les élèves, que proposes-tu ? Je m'y suis mis parce que je n'arrivais pas à trouver de manière vraiment efficace de faire progresser la classe, je ne suis pas contre des idées pour m'améliorer !

poutou a écrit:

gregforever a écrit:Tu devrais préciser collège pour le niveau dans le titre. Parce que le fonctionnement en lycée n est pas le même (ne serait-ce que copies corrigées par les élèves ou jamais à la maison).

Honnêtement, même en collège, des copies corrigées par les élèves....comment dire, ça me choque un peu.

Pour ma part, je vais réfléchir à cette idée car je n'ai pas trouvé de bonne idée encore pour rendre la correction dynamique

Pauline a écrit:J'ai une collègue croulant sous les copies avec 5 classes de français qui vient de tester la correction via Chatgpt (version payante). Hé oui, dans l'autre sens ça peut fonctionner aussi. En gros, elle briefe la machine avec les réponses attendues et Chat GPT attribue une note après capture d'écran de la copie (elle m'a montré à partir d'un DS questions-réponses rédigées à partir d'un extrait littéraire) et des commentaires. Je sais, c'est effrayant. Car le PIRE, c'est que ça fonctionne plutôt pas mal ! Évidemment, il va de soi qu'elle repasse systématiquement après : l'IA a notamment tendance à surnoter. Mais c'est vraiment flippant de voir que même les corrections données à l'élève son franchement d'un bon niveau ! Type "Tu n'as pas relevé le comique de situation que tu pouvais retrouver ligne blabla".

Il faut donc scanner toutes les copies, et sans doute souligner les fautes de langue sur la copie de chaque élève. Y a-t-il vraiment un gain de temps ?

Elle avait l'air satisfaite mais bon, c'était hier ^^ Ah, je ne sais pas pour les fautes de langue tiens ! Je lui demanderai lundi. Perso je n'oserais pas passer par l'IA car je suis encore un "bébé prof", alors j'ai besoin de me faire la main avec les copies "en vrai". Mais je trouve intéressant de savoir que cela existe. Quand je serai au bout de la roulette et que l'IA aura encore fait des progrès, qui sait ?

Sinon, j'ai quelques collègues qui créent des QCM via l'interface de l'école et qui les envoient aux élèves directement sur leurs tablettes. Ainsi les notes sont directement postées. Encore faut-il qu'ils aient leur tablette ou/et qu'elle ne tombe pas en rade si vous décidez de vous lancer sur un cours de 16h à 17h. Je vois déjà des doigts se lever et des visages déconfits et entends déjà les "Madaaaaaaaaaaame" ahah

sensifer a écrit:

poutou a écrit:

gregforever a écrit:Tu devrais préciser collège pour le niveau dans le titre. Parce que le fonctionnement en lycée n est pas le même (ne serait-ce que copies corrigées par les élèves ou jamais à la maison).

Honnêtement, même en collège, des copies corrigées par les élèves....comment dire, ça me choque un peu.

J'ai bien lu que tu n'avais pas trouvé de solutions pour la charge de travail, mais pour ce qui est de la correction qui permettent d'aider vraiment les élèves, que proposes-tu ? Je m'y suis mis parce que je n'arrivais pas à trouver de manière vraiment efficace de faire progresser la classe, je ne suis pas contre des idées pour m'améliorer !

Je réagis car moi aussi je fais de plus en plus corriger des copies par les élèves eux-mêmes. Je parle des petites évaluations ou interrogations de langue/conjugaison, pas les évaluations finales ou les rédactions.
Je distribue tout simplement de façon aléatoire les copies des élèves, je projette la correction et au moins, ils sont attentifs et appliqués dans la correction. (Ils doivent tous écrire en rouge leur nom de correcteur, et je leur dis bien que je vérifie dans tous les cas qu'ils n'ont pas bâclé la correction). Cela me fait mine de rien gagner pas mal de temps, et eux ils sont contents car ils connaissent directement leur note.

Pauline a écrit:J'ai une collègue croulant sous les copies avec 5 classes de français qui vient de tester la correction via Chatgpt (version payante). Hé oui, dans l'autre sens ça peut fonctionner aussi. En gros, elle briefe la machine avec les réponses attendues et Chat GPT attribue une note après capture d'écran de la copie (elle m'a montré à partir d'un DS questions-réponses rédigées à partir d'un extrait littéraire) et des commentaires. Je sais, c'est effrayant. Car le PIRE, c'est que ça fonctionne plutôt pas mal ! Évidemment, il va de soi qu'elle repasse systématiquement après : l'IA a notamment tendance à surnoter. Mais c'est vraiment flippant de voir que même les corrections données à l'élève son franchement d'un bon niveau ! Type "Tu n'as pas relevé le comique de situation que tu pouvais retrouver ligne blabla".

Le MEN vient de trouver le correcteur ultime pour le DNB. Espérons cependant que Chat GPT ne plantera pas face aux contradictions entre corrigé national et corrigé académique... Oh.


Je viens de comprendre pourquoi le corrigé académique a été supprimé.

Ayant cette propension a évaluer énormément, je me suis également interrogé sur l'affaire (je me retrouve en général avec 10 à 15 notes par trimestre et par classe, et ce ne sont pas des contrôles de dix minutes : dictée et évaluation de la langue par quinzaine, une grande rédaction, un contrôle de compréhension et de questions de cours par période, sans compter les contrôles de lecture...)

Ma solution (sans rien révolutionner) : l'efficacité dans la correction. Ca se joue sur des détails qui font la différence.

- Par exemple, plutôt qu'un fastidieux code CHAMPION, code lettres, code couleur, ou qu'en sais-je pour les dictées (différenciant 8 types de fautes, et obligeant le correcteur à passer 10 minutes par copie), seulement deux indications : trait simple pour une faute lexicale, trait double pour une grammaticale. Simple et expéditif. Aucune mention ni commentaire en en-tête sur ce type d'exercice : la note parle d'elle-même.
- Pour les conjugaisons, que je demande complètes et en batterie, exiger une présentation en colonnes qui permet le répérage des fautes au premier coup d'oeil (là où la présentation linéaire des formes verbales demande deux fois plus de temps). Idem, pas de commentaire.
- Pour les rédactions (souvent longues de plusieurs pages au moment de les ramasser, car rédigées en plusieurs parties) s'interdire les annotations au fil de la copie (sauf remarques très importantes). Opter pour le trait, les vaguelettes, les points d'interrogation... Souligner les fautes si elles sont sporadiques ; si elles sont trop nombreuses (plus de dix sur la première page, ou copie de dyslexique par exemple), ne plus rien souligner par la suite et se concentrer sur le fond. Objectif : ne jamais avoir à revenir à la lecture de la copie. Le temps du correcteur est précieux. De là, privilégier une annotation d'ensemble personnalisée en quelques lignes en tête de la copie. Pour les fautes récurrentes (fond et forme) d'une copie à l'autre, tenir un fichier commun lors de la correction, sur une page séparée, qui servira de base à une correction en classe (il m'est assez souvent arrivé de proposer des séances de syntaxe sur la base de phrases relevées dans les copies, que les élèves devaient corriger).
- Pour les contrôles de questions de cours et de compréhension, limiter le nombre de questions ; privilégier le format de trois à cinq questions pour une heure de devoir, en insistant sur l'importance de développer les réponses en dix à quinze lignes, en citant correctement, en apportant plusieurs éléments, etc. De là, plutôt qu'une correction fastidieuse de dix questions, une correction globale et simplifiée en quatre à cinq points par question, en fonction de la pertinence globale du propos. Souligner les fautes d'orthographe si elles sont peu nombreuses ; sanctionner les copies négligées dans la forme d'un, deux, trois voire quatre points retranchés de la note globale, en appréciant grosso modo la qualité de l'écriture, sans s'embarrasser d'un compte acribique et tatillon du nombre de fautes.

Beaucoup de lenteurs à la correction viennent de ce que les collègues de français se sont eux-mêmes, au fil des années, imposé un travail digne d'experts comptables, descendant dans des calculs au quart de point, établissant des proportionnalités toujours plus exactes entre le nombre de fautes, la longueur de la copie et le nombre de points retranchés... L'apogée de cette ineptie étant atteint dans certaines grilles de conversion des points alloués aux questions du brevet, en équivalent de compétences ("de 3,5 a 4,75 points totalisés sur les questions 3, 4, 6 et 7, évaluer la compétence comme étant acquise au niveau 3") On perd de vue l'essentiel : sauf la dictée et la conjugaison, le reste est soumis à l'appréciation subjective du correcteur qui décide souverainement de la qualité d'une réflexion, d'une langue, d'une approche. Il faut se faire confiance.

Là-dessus, je le vois bien : mes habitudes de correction font que je suis toujours parmi les premiers à rendre mes copies de brevet. Dans l'année, je me décharge en moins d'une heure d'un paquet de dictée / conjugaison / grammaire. Les rédactions sont plus longues, mais en étant concentré il est possible de n'y passer pas plus de trois à quatre heures (pour des copies de 3 pages au moins).

Les élèves perdent peu de chose à ce peu de précision, l'appréciation étant personnalisée, et les fautes courantes évoquées en cours (seulement, je n'aurais pas écrit de mettre des virgules sur chaque copie : je l'aurai dit à la classe!...).

Ils y gagnent certainement en heures d'évaluation, souvent très intenses, puisqu'elles sont nombreuses : je me permets d'en faire beaucoup puisque cela va vite à corriger.

J'ajouterai qu'on peut aussi gagner du temps au moment du traitement informatique des notes : ne jamais passer par un carnet de notes, mais porter directement les notes sur un logiciel (Pronote, etc.) ; connaître les manipulations pour dupliquer les évaluations d'une classe à l'autre ; si possible, ne pas opter pour les compétences (que les élèves eux-mêmes n'aiment pas, d'ailleurs) et qui obligent à multiplier les entrées informatiques en construisant de véritables murs de pastilles à coup d'index sur le pavé numérique, sans compter les fastidieuses recherches du juste énoncé dans d'interminables menus déroulants.

Se demander à tout instant : qu'est-ce qui sera vraiment lu par l'élève? Pris en compte? Trop d'annotations découragent la révision sérieuse... Au pire des cas, l'élève qui jugerait que l'explication fournie est trop générale ou manque de clarté, peut toujours venir s'en ouvrir à son professeur qui se fera un plaisir de commenter sa copie face à lui. La voie écrite n'est pas la seule modalité de correction!

Dans l'ensemble, je fais exactement comme toi depuis quelques années et il est vrai que l'on gagne un temps précieux. Je ne fais plus de contrôle de lecture type manuel depuis très longtemps (10 à 15 questions qui nécessitent à peine de faire une phrase) et cela me semble essentiel pour nous et pour les élèves qui doivent apprendre à rédiger. Manifestement le nouveau brevet exige cette longueur des réponses et il est nécessaire de préparer les élèves à cet exercice. Je le fais dès la 6e.

@Ento Je corrige un peu comme toi, ça fait déjà gagner un temps fou notamment lors des corrections de rédactions type DNB. En dictée, j'utilise le code OCA car je pratique les dictées flash de la collège Laura Génin (Une prof au pays du flexible) : orthographe / conjugaison / accords.

Quand je vois le nombre d'élèves qui déchirent ou jettent leurs copies, je réduis drastiquement mes annotations !