Page 1 sur 2 • 1, 2
- julilibulleNiveau 10
Bonjour,
je suis professeure de lettres modernes dans le même collège en poste fixe depuis 7 ans (et prof depuis ce nombre d'années suite à une reconversion professionnelle, j'ai 48 ans).
Mon collège est un ancien REP avec un bassin plutôt défavorisé socialement, ce qui amène le constat suivant :
- aucun travail personnel de la part des élèves
- quasiment pas de suivi de la part des parents
- des élèves de plus en plus apathiques en classe qu'ils soient en 5ème (et c'est nouveau) ou en 3ème (pourtant, j'ai une pédagogie dite active, dans laquelle je mélange un peu de cours dialogué et beaucoup de mise en activité)
- un collège qui favorise énormément les projets, qui prennent un temps énorme sur le temps de classe (j'ai perdu un nombre d'heures incroyable cette année mais nous sommes 2 ou 3 à nous en plaindre, cela convient globalement à la quasi totalité des collègues)
Pour vous donner un ordre d'idées, nous avons fait un brevet blanc il y a 2 mois : 30 élèves sur 110 ont eu la moyenne générale (sur l'ensemble des matières passées).
La principale a voulu faire une réunion pour impliquer davantage les parents : sur 8 représentants de parents, seuls 2 sont venus (et une des deux ne sera plus représentante l'année prochaine car plus d'enfant au collège).
Je n'ai plus aucune motivation depuis un moment tellement j'ai l'impression de vider la mer avec une cuillère percée ... J'ai l'impression que mon travail ne sert à rien (les quelques bons élèves sont ceux avec des parents derrière et qui pourraient réussir même s'ils avaient un robot devant eux).
Je ne sais pas si vous avez déjà connu cela mais si c'est le cas, comment avez-vous fait pour prendre du recul ?
je suis professeure de lettres modernes dans le même collège en poste fixe depuis 7 ans (et prof depuis ce nombre d'années suite à une reconversion professionnelle, j'ai 48 ans).
Mon collège est un ancien REP avec un bassin plutôt défavorisé socialement, ce qui amène le constat suivant :
- aucun travail personnel de la part des élèves
- quasiment pas de suivi de la part des parents
- des élèves de plus en plus apathiques en classe qu'ils soient en 5ème (et c'est nouveau) ou en 3ème (pourtant, j'ai une pédagogie dite active, dans laquelle je mélange un peu de cours dialogué et beaucoup de mise en activité)
- un collège qui favorise énormément les projets, qui prennent un temps énorme sur le temps de classe (j'ai perdu un nombre d'heures incroyable cette année mais nous sommes 2 ou 3 à nous en plaindre, cela convient globalement à la quasi totalité des collègues)
Pour vous donner un ordre d'idées, nous avons fait un brevet blanc il y a 2 mois : 30 élèves sur 110 ont eu la moyenne générale (sur l'ensemble des matières passées).
La principale a voulu faire une réunion pour impliquer davantage les parents : sur 8 représentants de parents, seuls 2 sont venus (et une des deux ne sera plus représentante l'année prochaine car plus d'enfant au collège).
Je n'ai plus aucune motivation depuis un moment tellement j'ai l'impression de vider la mer avec une cuillère percée ... J'ai l'impression que mon travail ne sert à rien (les quelques bons élèves sont ceux avec des parents derrière et qui pourraient réussir même s'ils avaient un robot devant eux).
Je ne sais pas si vous avez déjà connu cela mais si c'est le cas, comment avez-vous fait pour prendre du recul ?
- PhyliaNiveau 9
J'enseigne en ZEP / RAR / REP depuis bientôt 18 ans et je n'ai pas la solution ultime.
Juste quelques pistes qui m'ont permis de rester assez motivée jusqu'à présent et de mobiliser l'attention des élèves autant que je le peux : (en vrac, ce qui me vient à l'esprit)
- Voir chaque petit progrès et s'en réjouir (un élève timide qui participe, un toujours largué qui comprend quelque chose pour une fois, un agité qui fait des efforts surhumains pour se contenir, un insolent qui comprend enfin que je ne suis pas son ennemie, etc) ;
- M'investir dans la construction de mes séquences et le choix des textes : m'enthousiasmer de temps en temps devant la beauté d'un texte, partager mon amusement pour la grammaire et la langue française, et même si toute la classe n'y communie pas, c'est pas grave !
- Chercher à optimiser mes cours pour les rendre toujours plus efficaces, tenter de nouvelles approches (tout en acceptant que tout ne fonctionne pas) ;
- Ne pas viser les résultats, mais plutôt discerner les progrès et les efforts en les valorisant et en m'en réjouissant avec l'élève ;
- Surprendre les élèves par une anecdote, une digression, une énigme pour réveiller leur curiosité ;
- Aller chercher les apathiques en prévenant que tout le monde a intérêt à préparer des réponses à proposer ;
- Offrir aux élèves et à moi-même un cadre de travail agréable dans une salle bien éclairée, aérée, propre, décorée, équipée, confortable et pratique.
J'en oublie sûrement, mais je te livre ces quelques petits moyens qui me permettent, périodiquement, de relancer ma motivation, en espérant que tu tireras peut-être qqch
PS : Pour le reste (manque de travail personnel des élèves, absence d'implication des parents...), je l'intègre dans les paramètres constants contre lesquels je ne veux pas me battre, car ne relevant pas de ma responsabilité.
Juste quelques pistes qui m'ont permis de rester assez motivée jusqu'à présent et de mobiliser l'attention des élèves autant que je le peux : (en vrac, ce qui me vient à l'esprit)
- Voir chaque petit progrès et s'en réjouir (un élève timide qui participe, un toujours largué qui comprend quelque chose pour une fois, un agité qui fait des efforts surhumains pour se contenir, un insolent qui comprend enfin que je ne suis pas son ennemie, etc) ;
- M'investir dans la construction de mes séquences et le choix des textes : m'enthousiasmer de temps en temps devant la beauté d'un texte, partager mon amusement pour la grammaire et la langue française, et même si toute la classe n'y communie pas, c'est pas grave !
- Chercher à optimiser mes cours pour les rendre toujours plus efficaces, tenter de nouvelles approches (tout en acceptant que tout ne fonctionne pas) ;
- Ne pas viser les résultats, mais plutôt discerner les progrès et les efforts en les valorisant et en m'en réjouissant avec l'élève ;
- Surprendre les élèves par une anecdote, une digression, une énigme pour réveiller leur curiosité ;
- Aller chercher les apathiques en prévenant que tout le monde a intérêt à préparer des réponses à proposer ;
- Offrir aux élèves et à moi-même un cadre de travail agréable dans une salle bien éclairée, aérée, propre, décorée, équipée, confortable et pratique.
J'en oublie sûrement, mais je te livre ces quelques petits moyens qui me permettent, périodiquement, de relancer ma motivation, en espérant que tu tireras peut-être qqch
PS : Pour le reste (manque de travail personnel des élèves, absence d'implication des parents...), je l'intègre dans les paramètres constants contre lesquels je ne veux pas me battre, car ne relevant pas de ma responsabilité.
- julilibulleNiveau 10
Phylia a écrit:J'enseigne en ZEP / RAR / REP depuis bientôt 18 ans et je n'ai pas la solution ultime.
Juste quelques pistes qui m'ont permis de rester assez motivée jusqu'à présent et de mobiliser l'attention des élèves autant que je le peux : (en vrac, ce qui me vient à l'esprit)
- Voir chaque petit progrès et s'en réjouir (un élève timide qui participe, un toujours largué qui comprend quelque chose pour une fois, un agité qui fait des efforts surhumains pour se contenir, un insolent qui comprend enfin que je ne suis pas son ennemie, etc) ;
- M'investir dans la construction de mes séquences et le choix des textes : m'enthousiasmer de temps en temps devant la beauté d'un texte, partager mon amusement pour la grammaire et la langue française, et même si toute la classe n'y communie pas, c'est pas grave !
- Chercher à optimiser mes cours pour les rendre toujours plus efficaces, tenter de nouvelles approches (tout en acceptant que tout ne fonctionne pas) ;
- Ne pas viser les résultats, mais plutôt discerner les progrès et les efforts en les valorisant et en m'en réjouissant avec l'élève ;
- Surprendre les élèves par une anecdote, une digression, une énigme pour réveiller leur curiosité ;
- Aller chercher les apathiques en prévenant que tout le monde a intérêt à préparer des réponses à proposer ;
- Offrir aux élèves et à moi-même un cadre de travail agréable dans une salle bien éclairée, aérée, propre, décorée, équipée, confortable et pratique.
J'en oublie sûrement, mais je te livre ces quelques petits moyens qui me permettent, périodiquement, de relancer ma motivation, en espérant que tu tireras peut-être qqch
Merci beaucoup.
Je fais déjà pas mal de ces choses :
- ma salle est décorée, j'ai une bibliothèque de classe, des tapis de yoga pour travailler au sol (plus jamais utilisés depuis la 1ère année où je les ai fait acheter)
- j'essaie de varier les approches, je me forme beaucoup (notamment avec la pédagogie canadienne), j'utilise un tas de supports variés (musique, extraits de film, interview, anecdotes, restitution écrite, en dessin, orale ... ) et depuis 2 ans (notamment depuis la fin du covid), j'ai des élèves qui ne participent quasiment plus, ne s'enthousiasment plus ...
- je m'investis énormément dans mes séquences et le choix des textes mais clairement, ça ne suffit plus (je suis hyper passionnée de manière générale).
J'avoue que je m'enthousiasme moins qu'avant des progrès car en fait, je me rends compte que j'ai besoin d'être un peu portée par mes élèves, au moins de temps en temps et là, plus grand chose depuis 2 ans ... (et je ne suis pas la seule dans l'établissement, c'est général). J'ai donc tendance à voir le négatif dans ma pratique et chez les élèves. Et justement, j'aimerais retrouver ça mais là, je n'y arrive plus ...
- cléliaFidèle du forum
julilibulle a écrit:
- je m'investis énormément dans mes séquences et le choix des textes mais clairement, ça ne suffit plus (je suis hyper passionnée de manière générale).
S'investir énormément sans avoir de retour de la part des élèves est déprimant. Prendre du recul, c'est parfois lever le pied. Et mettre son caractère passionné au service d'autres activités, pour cultiver son petit jardin. Cela permet de moins attendre des élèves, et donc aussi de moins leur en vouloir.
Je crois qu'il est important de ne pas s'épuiser en voulant compenser le manque de travail des élèves, leur manque de motivation, le temps d'enseignement perdu pour raisons diverses, etc.
Moi, je crois que notre travail sert toujours, même si on n'en mesure pas toujours la portée.
Bon courage à toi.
_________________
Il voyagea.
Il connut la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la tente, l’étourdissement des paysages et des ruines, l’amertume des sympathies interrompues.
Il revint.
Il fréquenta le monde, et il eut d’autres amours, encore.
- Thierry75Niveau 10
J'ai l'impression qu'il y a un avant et après covid, cela a été quelque chose de très traumatisant. J'ai du mal à m'expliquer davantage.
_________________
Le moi est haïssable.
- julilibulleNiveau 10
clélia a écrit:julilibulle a écrit:
- je m'investis énormément dans mes séquences et le choix des textes mais clairement, ça ne suffit plus (je suis hyper passionnée de manière générale).
S'investir énormément sans avoir de retour de la part des élèves est déprimant. Prendre du recul, c'est parfois lever le pied. Et mettre son caractère passionné au service d'autres activités, pour cultiver son petit jardin. Cela permet de moins attendre des élèves, et donc aussi de moins leur en vouloir.
Je crois qu'il est important de ne pas s'épuiser en voulant compenser le manque de travail des élèves, leur manque de motivation, le temps d'enseignement perdu pour raisons diverses, etc.
Moi, je crois que notre travail sert toujours, même si on n'en mesure pas toujours la portée.
Bon courage à toi.
Oui, je pense que tu as raison, il faut certainement que je prenne du recul. Après, c'est lié à mon caractère, j'ai l'impression de m'éteindre si je perds ma passion et de devenir aigrie au boulot (même si j'ai des passions en dehors).
J'ai quand même du mal à être sereine face au temps d'enseignement perdu. Je passe mon temps à refaire mes séquences pour qu'elles tiennent dans le délai qui me reste ... Et je suis obligée de zapper des séances qui me plaisent beaucoup par manque de temps, de retour et d'énergie de mes élèves ...
D'habitude, j'ai un projet avec les 3ème : un portrait autobiographique de la classe, qui leur permet d'avoir un souvenir en fin d'année. Cette année, pas de temps et pas d'envie mais en même temps, ça me serre le coeur de ne pas avoir pu le faire.
Ce travail n'est pas simple en terme d'implication je trouve.
- julilibulleNiveau 10
Thierry75 a écrit:J'ai l'impression qu'il y a un avant et après covid, cela a été quelque chose de très traumatisant. J'ai du mal à m'expliquer davantage.
Je suis d'accord, je vois une vraie différence dans le comportement de mes élèves : un repli sur la sphère personnelle, un côté "finalement l'école, ça peut se gérer sans les profs et la structure" et donc plus d'absentéisme perlé depuis dans notre établissement.
Je ne parviens plus à avoir le même lien avec mes élèves : ils viennent, assistent au cours de façon apathique et repartent. Je les trouve aussi moins impliqués dans leur orientation.
Je mets ça aussi en lien avec l'augmentation du temps d'écran liée au covid.
- noeticaNiveau 3
Thierry75 a écrit:J'ai l'impression qu'il y a un avant et après covid, cela a été quelque chose de très traumatisant. J'ai du mal à m'expliquer davantage.
Même impression. Avant j'avais chaque année une classe un peu plus difficile que les autres, avec des élèves agités. Depuis le covid, mes classes difficiles ne sont plus des classes agitées, mais des classes déprimées, avec des élèves totalement passifs. Et finalement je trouve ces classes plus difficiles que les classes agitées, parce qu'il faut les porter à bout de bras, et qu'on peut se sentir très seul. C'est vraiment nouveau pour moi ce profil de classe "dépressive"...
- nc33Niveau 10
Parfois il faut changer de cadre (collège->lycée / lycée-> collège) ou au moins de public, si c'est possible.
- julilibulleNiveau 10
noetica a écrit:Thierry75 a écrit:J'ai l'impression qu'il y a un avant et après covid, cela a été quelque chose de très traumatisant. J'ai du mal à m'expliquer davantage.
Même impression. Avant j'avais chaque année une classe un peu plus difficile que les autres, avec des élèves agités. Depuis le covid, mes classes difficiles ne sont plus des classes agitées, mais des classes déprimées, avec des élèves totalement passifs. Et finalement je trouve ces classes plus difficiles que les classes agitées, parce qu'il faut les porter à bout de bras, et qu'on peut se sentir très seul. C'est vraiment nouveau pour moi ce profil de classe "dépressive"...
C'est un peu ce que j'ai cette année (et l'année dernière) : il y a toujours un ou deux élèves un peu turbulents mais globalement, une grande passivité, même face à leur avenir ... J'ai aussi l'impression qu'ils ne croient plus du tout dans la possibilité de s'en sortir par les études, par le savoir.
- ElyasEsprit sacré
julilibulle a écrit:noetica a écrit:Thierry75 a écrit:J'ai l'impression qu'il y a un avant et après covid, cela a été quelque chose de très traumatisant. J'ai du mal à m'expliquer davantage.
Même impression. Avant j'avais chaque année une classe un peu plus difficile que les autres, avec des élèves agités. Depuis le covid, mes classes difficiles ne sont plus des classes agitées, mais des classes déprimées, avec des élèves totalement passifs. Et finalement je trouve ces classes plus difficiles que les classes agitées, parce qu'il faut les porter à bout de bras, et qu'on peut se sentir très seul. C'est vraiment nouveau pour moi ce profil de classe "dépressive"...
C'est un peu ce que j'ai cette année (et l'année dernière) : il y a toujours un ou deux élèves un peu turbulents mais globalement, une grande passivité, même face à leur avenir ... J'ai aussi l'impression qu'ils ne croient plus du tout dans la possibilité de s'en sortir par les études, par le savoir.
Ont-ils tort ?
- julilibulleNiveau 10
nc33 a écrit:Parfois il faut changer de cadre (collège->lycée / lycée-> collège) ou au moins de public, si c'est possible.
J'aimerais bien mais mon mari fait un boulot où il doit muter tous les 5/6 ans et il nous reste 4 ans ici (notamment parce que mon fils va entrer en 2de et je veux qu'il puisse rester au même endroit car on a pas mal bougé depuis l'enfance de mes enfants). Donc, j'y ai bien pensé mais je ne veux pas griller mes points pour une mutation inter et intra dans 5 ou 6 ans.
- julilibulleNiveau 10
Elyas a écrit:julilibulle a écrit:noetica a écrit:Thierry75 a écrit:J'ai l'impression qu'il y a un avant et après covid, cela a été quelque chose de très traumatisant. J'ai du mal à m'expliquer davantage.
Même impression. Avant j'avais chaque année une classe un peu plus difficile que les autres, avec des élèves agités. Depuis le covid, mes classes difficiles ne sont plus des classes agitées, mais des classes déprimées, avec des élèves totalement passifs. Et finalement je trouve ces classes plus difficiles que les classes agitées, parce qu'il faut les porter à bout de bras, et qu'on peut se sentir très seul. C'est vraiment nouveau pour moi ce profil de classe "dépressive"...
C'est un peu ce que j'ai cette année (et l'année dernière) : il y a toujours un ou deux élèves un peu turbulents mais globalement, une grande passivité, même face à leur avenir ... J'ai aussi l'impression qu'ils ne croient plus du tout dans la possibilité de s'en sortir par les études, par le savoir.
Ont-ils tort ?
Peut-être, peut-être pas ... En attendant, je ne peux pas les conforter dans cette idée et c'est très plombant dans mon quotidien.
Et même sur les stages pratiques de 3ème, on a des retours peu réjouissants : des élèves peu investis dans leur stage (on a même eu deux élèves éjectés de leur stage au bout de 2 jours, une première chez nous) alors que c'est plus concret.
- BaldredSage
Elyas a écrit:julilibulle a écrit:noetica a écrit:Thierry75 a écrit:J'ai l'impression qu'il y a un avant et après covid, cela a été quelque chose de très traumatisant. J'ai du mal à m'expliquer davantage.
Même impression. Avant j'avais chaque année une classe un peu plus difficile que les autres, avec des élèves agités. Depuis le covid, mes classes difficiles ne sont plus des classes agitées, mais des classes déprimées, avec des élèves totalement passifs. Et finalement je trouve ces classes plus difficiles que les classes agitées, parce qu'il faut les porter à bout de bras, et qu'on peut se sentir très seul. C'est vraiment nouveau pour moi ce profil de classe "dépressive"...
C'est un peu ce que j'ai cette année (et l'année dernière) : il y a toujours un ou deux élèves un peu turbulents mais globalement, une grande passivité, même face à leur avenir ... J'ai aussi l'impression qu'ils ne croient plus du tout dans la possibilité de s'en sortir par les études, par le savoir.
Ont-ils tort ?
Ca dépend du milieu non ? Mais je comprends ta question.
- ElyasEsprit sacré
Baldred a écrit:Elyas a écrit:julilibulle a écrit:noetica a écrit:
Même impression. Avant j'avais chaque année une classe un peu plus difficile que les autres, avec des élèves agités. Depuis le covid, mes classes difficiles ne sont plus des classes agitées, mais des classes déprimées, avec des élèves totalement passifs. Et finalement je trouve ces classes plus difficiles que les classes agitées, parce qu'il faut les porter à bout de bras, et qu'on peut se sentir très seul. C'est vraiment nouveau pour moi ce profil de classe "dépressive"...
C'est un peu ce que j'ai cette année (et l'année dernière) : il y a toujours un ou deux élèves un peu turbulents mais globalement, une grande passivité, même face à leur avenir ... J'ai aussi l'impression qu'ils ne croient plus du tout dans la possibilité de s'en sortir par les études, par le savoir.
Ont-ils tort ?
Ca dépend du milieu non ? Mais je comprends ta question.
Quand je lis le rapport sur la spé HGGSP entre les établissements populaires et les établissements privilégiés, la réponse est donnée. La même chose pour les collèges. Omar Sy a déjà témoigné sur le décalage (ce qui explique ses positions sur la France).
- ElaïnaDevin
As-tu sous la main les références que tu évoques Elyas ? ça m'intéresserait beaucoup. Merci !
_________________
It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- ElyasEsprit sacré
Elaïna a écrit:As-tu sous la main les références que tu évoques Elyas ? ça m'intéresserait beaucoup. Merci !
https://www.cafepedagogique.net/2024/05/24/hggsp-au-bord-de-la-falaise/
- ElaïnaDevin
Bon, première lecture rapide... je ne suis pas convaincue. J'enseigne dans un lycée favorisé, et la spé HGGSP c'est les anciens L : souvent des mauvais en tout. Pas forcément mauvais bougres, d'ailleurs, mais faibles voire très faibles.
_________________
It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- ElyasEsprit sacré
Elaïna a écrit:Bon, première lecture rapide... je ne suis pas convaincue. J'enseigne dans un lycée favorisé, et la spé HGGSP c'est les anciens L : souvent des mauvais en tout. Pas forcément mauvais bougres, d'ailleurs, mais faibles voire très faibles.
Pour ce que j'en sais pour les lycées des zones défavorisées, c'est un ravage dans les moyennes. Je déconseille beaucoup la spé aux 3e.
- JennyMédiateur
Les élèves échouant en HGGSP sont souvent des élèves qui étaient très fragiles en HG en seconde (et ce n'est pas faute de leur dire que ça ne passera pas en HGGSP, je vais encore déconseiller massivement la spé à des élèves qui ont 7-8 de moyenne...).
- ElaïnaDevin
Oui les anciens L donc
Ceux à qui avant on disait "oh, 6 en maths, non vous ne serez pas pris en 1eS, par contre 8 en français et en HG, 9 en anglais, allez zou, 1eL".
Maintenant ils font HGGSP, SES et AMC.
Ceux à qui avant on disait "oh, 6 en maths, non vous ne serez pas pris en 1eS, par contre 8 en français et en HG, 9 en anglais, allez zou, 1eL".
Maintenant ils font HGGSP, SES et AMC.
_________________
It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- Charles-MauriceNiveau 10
Il y a des jeunes dont l'apprentissage est plus long, qui passera par des voies moins académiques, mais l'intelligence est partout quelle que soit la filière ou les options. Je ne pense pas que l'on puisse être si catégorique : mauvais en tout est très négatif...Elaïna a écrit:Bon, première lecture rapide... je ne suis pas convaincue. J'enseigne dans un lycée favorisé, et la spé HGGSP c'est les anciens L : souvent des mauvais en tout. Pas forcément mauvais bougres, d'ailleurs, mais faibles voire très faibles.
- JennyMédiateur
Voire "ah non, 4 en maths, ça ne passe pas en 1STMG, zou 1re générale".
- FenrirFidèle du forum
julilibulle a écrit:Je ne sais pas si vous avez déjà connu cela mais si c'est le cas, comment avez-vous fait pour prendre du recul ?
J'ai connu ça, j'ai fais une dépression. Je connais toujours ça, je ne suis pas sûr qu'il y ait une solution.
J'ai conscience que ma remarque ne répond pas à ta question. Je la formule juste pour te dire de ne pas te mettre trop de pression pour quelque chose qui te dépasse. Tu n'as pas le contrôle sur l'état d'esprit de tes élèves, pas plus sur les classes d'ultra-pénibles que celles neurasthéniques. Comme dit plus haut, si tu te mets en tête que tu as le pouvoir de changer ça, l'échec probable sera douloureux. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faut rien faire, mais en toute connaissance de cause. De toute façon tu ne peux pas gagner seule contre une classe...
_________________
À quoi bon mettre son pédigrée, on est partis pour 40 ans*. ████ ████. * 42, il faut lire 42.
- menerveOracle
J'ai l'impression que tu décris mon collège sauf qu'en plus il y a une ambiance exécrable entre les profs et que le niveau social est plutôt défavorisé .
Page 1 sur 2 • 1, 2
- Comment réagir face aux parents d'élèves qui accusent les profs en conseil de classe ?
- PP et réunion parents-profs : comment réagir face à l'inquiétude des parents au sujet d'un collègue ?
- Comment justifier le "non-redoublement" face aux parents?
- Comment réagir face à des élèves qui se déscolarisent???
- Comment gérer ce type de parents d'élèves ?
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum