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lene75
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Rythmes et cadences de la vie moderne : quel temps pour soi ? Français bac professionnel - Page 2 Empty Re: Rythmes et cadences de la vie moderne : quel temps pour soi ? Français bac professionnel

par lene75 Jeu 2 Mai 2024 - 18:15
Vous êtes obligés de travailler par groupements de textes uniquement ? Vous ne pouvez pas leur faire un Readers digest où c'est vous qui lisez et qui traduisez en langage simple et en quelques lignes les idées d'un bouquin pour leur donner de la matière toute faite pour la rédaction ensuite ? Les textes, c'est dur, même en séries générales. Ça complique considérablement la tâche s'il faut trouver des textes qui leur soient accessibles.
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Rythmes et cadences de la vie moderne : quel temps pour soi ? Français bac professionnel - Page 2 Empty Re: Rythmes et cadences de la vie moderne : quel temps pour soi ? Français bac professionnel

par Ruthven Jeu 2 Mai 2024 - 18:30
Ce petit extrait du Gai Savoir sur la distorsion du temps moderne contaminé par le travail :

329. Loisir (Muße) et désoeuvrement (Müßiggang).
— Il y a une barbarie propre au sang « peau-rouge » dans la soif de l’or chez les Américains et leur hâte sans répit au travail (ihre athemlose Hast der Arbeit), - le vice proprement dit du Nouveau Monde - déjà commence à barbariser par contamination la vieille Europe et à y répandre une stérilité de l’esprit tout à fait extraordinaire. Dès maintenant on y a honte du repos (der Ruhe) : la longue méditation (Nachsinnen) provoque presque des remords. On ne pense plus autrement que montre en main, comme on déjeune, le regard fixé sur les bulletins de la Bourse – on vit comme quelqu’un qui sans cesse « pourrait rater » quelque chose. « Faire n’importe quoi plutôt que rien » - ce principe aussi est une corde propre à étrangler toute culture et tout goût supérieurs. Et de même que visiblement toutes les formes périssent à cette hâte des gens qui travaillent (dieser Hast der Arbeitenden), de même aussi périssent le sentiment de la forme en soi, l’ouïe et le regard pour la mélodie des mouvements. La preuve en est cette grossière précision, que l’on exige partout à présent dans toutes les situations où l’homme pour une fois voudrait être probe avec les hommes, dans les contacts avec les amis, les femmes, les parents, les enfants, les maîtres, les élèves, les chefs et les princes - on n’a plus de temps ni de force pour des manières cérémonieuses, pour de l’obligeance avec des détours, pour tout l’esprit de la conversation et pour tout otium en général. Car la vie à la chasse du gain contraint sans cesse à dépenser son esprit jusqu’à épuisement alors que l’on est constamment préoccupé de dissimuler, de ruser ou de prendre l’avantage : l’essentielle vertu, à présent, c’est d’exécuter quelque chose en moins de temps que ne le ferait un autre. Et de la sorte, il ne reste que rarement des heures où la probité serait permise : mais à pareilles heures on se trouve las et l’on désire non seulement pouvoir « se laisser aller » („gehen lassen“), mais aussi s’étendre largement et lourdement. C’est conformément à cette pente que l’on rédige maintenant ses lettres : lettres dont le style et l’esprit seront toujours le « signe du temps » proprement révélateur. S’il est encore quelque plaisir à la vie de société et aux arts, ils sont du genre de ceux que se réservent des esclaves *** par les corvées (müde-gearbeitete Sclaven). Quelle affliction que cette modestie de la « joie » chez nos gens cultivés et incultes ! Quelle affliction que cette suspicion croissante à l’égard de toute joie ! Le travail (Arbeit) est désormais assuré d’avoir toute la bonne conscience de son côté : la propension à la joie se nomme déjà « besoin de repos » („Bedürfniss der Erholung“) et commence à se ressentir comme un sujet de honte. « Il faut bien songer à sa santé » - ainsi s’excuse-t-on lorsqu’on est pris en flagrant délit de partie de campagne. Oui, il se pourrait bien qu’on en vînt à ne point céder à un penchant pour la vita contemplativa (c’est-à-dire pour aller se promener avec ses pensées et ses amis) sans mauvaise conscience (schlechtes Gewissen) et mépris de soi-même (Selbstverachtung). – Eh bien ! autrefois, c’était tout le contraire : c’était le travail qui portait le poids de la mauvaise conscience (das schlechte Gewissen). Un homme de noble origine cachait son travail, quand la nécessité le contraignait à travailler. L’esclave travaillait obsédé par le sentiment de faire quelque chose de méprisable en soi : - le « faire » (das „Thun“) lui-même était quelque chose de méprisable. « La noblesse et l’honneur sont seuls admis à l’otium et au bellum » : voilà ce que proclamait la voix du préjugé antique !

Il y a quelque chose à creuser aussi sur l'emploi du temps à partir de Foucault :

Foucault, Surveiller et punir, III. i, p. 175-183

1. L’emploi du temps est un vieil héritage. Les communautés monastiques en avaient sans doute suggéré le modèle strict. Il s’était vite diffusé. Ses trois grands procédés – établir des scansions, contraindre à des occupations déterminées, régler les cycles de répétition – se sont retrouvés très tôt dans les collèges, les ateliers, les hôpitaux. A l’intérieur des schémas anciens, les nouvelles disciplines n’ont pas eu de peine à se loger ; les maisons d’éducation et les établissements d’assistance prolongeaient la vie et la régularité des couvents dont elles étaient souvent les annexes. La rigueur du temps industriel a gardé longtemps une allure religieuse ; au XVIIe siècle, le règlement des grandes manufactures précisait les exercices qui devaient scander le travail : « Toutes les personnes..., arrivant le matin à leur métier avant que de travailler commenceront par laver leurs mains, offriront à Dieu leur travail, feront le signe de la croix et commenceront à travailler » ; mais au XIXe siècle encore, lorsqu’on voudra utiliser dans l’industrie des populations rurales, il arrive qu’on fasse appel, pour les habituer au travail en ateliers, à des congrégations ; on encadre les ouvriers dans des « usines-couvents ». La grande discipline militaire s’est formée, dans les armées protestantes de Maurice d’Orange et de Gustave Adolphe, à travers une rythmique du temps qui était scandée par les exercices de piété ; l’existence à l’armée doit avoir, disait Boussanelle, bien plus tard, certaines « des perfections du cloître même ». Pendant des siècles, les ordres religieux ont été des maîtres de discipline : ils étaient les spécialises du temps, grands techniciens du rythme et des activités régulières. Mais ces procédés de régularisation temporelle dont elles héritent, les disciplines les modifient. En les affinant d’abord. C’est en quarts d’heure, en minutes, en secondes qu’on se met à compter. A l’armée, bien sûr : Guilbert fit procéder systématiquement à des chronométrages de tir dont Vauban avait eu l’idée. Dans les écoles élémentaires, la découpe du temps devient de plus en plus ténue ; les activités sont cernées au plus près par des ordres auxquels il faut répondre immédiatement : « au dernier coup de l’heure, un écolier sonnera la cloche et au premier coup tous les écoliers se mettront à genoux, les bras croisés et les yeux baissés. La prière étant finie, le maître frappera un coup de signal pour faire lever les élèves, un second pour leur faire signe de saluer le Christ, et le troisième pour les faire asseoir ». Au début du XIXe siècle, on proposera pour l’école mutuelle des emplois du temps comme celui-ci : 8 h 45 entrée du moniteur, 8 h 52 appel du moniteur, 8 h 56 entrée des enfants et prière, 9 h entrée dans les bancs, 9 h 04 première ardoise, 9 h 08 fin de la dictée, 9 h 12 deuxième ardoise, etc.. L’extension progressive du salariat entraîne de son côté un quadrillage resserré du temps : « S’il arrivait que les ouvriers se rendissent plus tard qu’un quart d’heure après que la cloche aura été sonnée... » ; « celui des compagnons qui serait demandé pendant le travail et qui perdrait plus de cinq minutes... » ; « celui qui ne sera pas à son travail à l’heure précise... ». Mais on cherche aussi à assurer la qualité du temps employé : contrôle ininterrompu, pression des surveillants, annulation de tout ce qui peut troubler et distraire ; il s’agit de constituer un temps intégralement utile : « Il est expressément défendu pendant le travail d’amuser les compagnons par des gestes ou autrement, de jouer à quelque jeu que ce soit, de manger, dormir, raconter des histoires et comédies » ; et même pendant l’interruption du repas, « il ne sera fait aucun discours d’histoire, d’aventure ou d’autres entretiens qui détournent les ouvriers de leur travail » ; « il est expressément défendu à tout ouvrier et sous aucun prétexte que ce puisse être d’introduire du vin dans la manufacture et de boire dans les ateliers ». Le temps mesuré et payé doit être aussi un temps sans impureté ni défaut, un temps de bonne qualité, tout au long duquel le corps reste appliqué à son exercice. L’exactitude et l’application sont, avec la régularité, les vertus fondamentales du temps disciplinaire. Mais là n’est pas le plus nouveau. D’autres procédés sont plus caractéristiques des disciplines.

2. L’élaboration temporelle de l’acte. Soit deux manières de contrôler la marche d’une troupe. Début du XVIIe siècle : « Accoutumer les soldats en marchant par file ou en bataillon, de marcher à la cadence du tambour. Et pour le faire, il faut commencer par le pied droit, afin que toute la troupe se rencontre à lever un même pied en même temps. » Milieu du XVIIIe siècle, quatre sortes de pas : « La longueur du petit pas sera d’un pied, celle du pas ordinaire, du pas redoublé et du pas de route de deux pieds, le tout mesuré d’un talon à l’autre ; quant à la durée, celle du petit pas et du pas ordinaire sera d’une seconde, pendant laquelle on fera deux pas redoublés ; la durée du pas de route sera d’un peu plus d’une seconde. Le pas oblique se fera dans le même espace d’une seconde ; le pas au plus de 18 pouces d’un talon à l’autre... On exécutera le pas ordinaire en avant en tenant la tête haute et le corps droit, en se contenant en équilibre successivement sur une seule jambe, et portant l’autre en avant, le jarret tendu, la pointe du pied un peu tournée au dehors et basse pour raser sans affectation le terrain sur lequel on devra marcher et poser le pied à terre, de manière que chaque partie y appuie en même temps sans frapper contre terre. » Entre ces deux prescriptions, un nouveau faisceau de contraintes a été mis enjeu, un autre degré de précision dans la décomposition des gestes et des mouvements, une autre manière d’ajuster le corps à des impératifs temporels.
Ce que définit l’ordonnance de 1766, ce n’est pas un emploi du temps – cadre général pour une activité ; c’est plus qu’un rythme collectif et obligatoire, imposé de l’extérieur ; c’est un « programme » ; il assure l’élaboration de l’acte lui-même ; il contrôle de l’intérieur son déroulement et ses phases. On est passé d’une forme d’injonction qui mesurait ou scandait les gestes à une trame qui les contraint et les soutient tout au long de leur enchaînement. Se définit une sorte de schéma anatomochronologique du comportement. L’acte est décomposé en ces éléments ; la position du corps, des membres, des articulations est définie ; à chaque mouvement sont assignées une direction, une amplitude, une durée ; leur ordre de succession est prescrit. Le temps pénètre le corps, et avec lui tous les contrôles minutieux du pouvoir.
(…)
5. L’utilisation exhaustive. Le principe qui était sous-jacent à l’emploi du temps dans sa forme traditionnelle était essentiellement négatif ; principe de non-oisiveté : il est interdit de perdre un temps qui est compté par Dieu et payé par les hommes ; l’emploi du temps devait conjurer le péril de le gaspiller – faute morale et malhonnêteté économique. La discipline, elle, aménage une économie positive ; elle pose le principe d’une utilisation théoriquement toujours croissante du temps : exhaustion plutôt qu’emploi ; il s’agit d’extraire, du temps, toujours davantage d’instants disponibles et de chaque instant, toujours davantage de forces utiles. Ce qui signifie qu’il faut chercher à intensifier l’usage du moindre instant, comme si le temps, dans son fractionnement même, était inépuisable ; ou comme si, du moins, par un aménagement interne de plus en plus détaillé, on pouvait tendre vers un point idéal où le maximum de rapidité rejoint le maximum d’efficacité. C’était bien cette technique qui était mise en œuvre dans les fameux règlements de l’infanterie prussienne que toute l’Europe a imités après les victoires de Frédéric 1 : plus on décompose le temps, plus on multiplie ses subdivisions, mieux on le désarticule en déployant ses éléments internes sous un regard qui les contrôle, plus alors on peut accélérer une opération, ou du moins la régler selon un optimum de vitesse ; de là cette réglementation du temps de l’action qui fut si importante dans l’armée et qui devait l’être par toute la technologique de l’activité humaine : 6 temps, prévoyait le règlement prussien de 1743, pour mettre l’arme au pied, 4 pour l’étendre, 13 pour la mettre à l’envers sur l’épaule, etc. Par d’autres moyens, l’école mutuelle a été elle aussi disposée comme un appareil pour intensifier l’utilisation du temps ; son organisation permettait de tourner le caractère linéaire et successif de l’enseignement du maître : elle réglait le contrepoint d’opérations faites, au même moment, par différents groupes d’élèves sous la direction des moniteurs, et des adjoints, de sorte que chaque instant qui s’écoulait était peuplé d’activités multiples, mais ordonnées ; et d’autre part le rythme imposé par des signaux, des sifflets, des commandements imposait à tous les normes temporelles qui devaient à la fois accélérer le processus d’apprentissage et enseigner la rapidité comme une vertu ; « l’unique but de ces commandements est... d’habituer les enfants à exécuter vite et bien les mêmes opérations, de diminuer autant que possible par la célérité la perte du temps qu’entraîne le passage d’une opération à l’autre ».
Or à travers cette technique d’assujettissement, un nouvel objet est en train de se composer ; lentement, il prend la relève du corps mécanique – du corps composé de solides et affecté de mouvements, dont l’image avait si longtemps hanté les rêveurs de la perfection disciplinaire. Cet objet nouveau, c’est le corps naturel, porteur de forces et siège d’une durée ; c’est le corps susceptible d’opérations spécifiées, qui ont leur ordre, leur temps, leurs conditions internes, leurs éléments constituants. Le corps, en devenant cible pour de nouveaux mécanismes du pouvoir, s’offre à de nouvelles formes de savoir. Corps de l’exercice, plutôt que de la physique spéculative ; corps manipulé par l’autorité, plutôt que traversé par les esprits animaux ; corps du dressage utile et non de la mécanique rationnelle, mais dans lequel, par cela même, s’annoncera certain nombre d’exigences de nature et de contraintes fonctionnelles. C’est lui que découvre Guibert dans la critique qu’il fit des manœuvres trop artificielles. Dans l’exercice qu’on lui impose et auquel il résiste, le corps dessine ses corrélations essentielles, et rejette spontanément l’incompatible : « Qu’on entre dans la plupart de nos écoles d’exercice, on verra tous ces malheureux soldats dans des attitudes contraintes et forcées, on verra tous leurs muscles en contraction, la circulation de leur sang interrompue... Étudions l’intention de la nature et la construction du corps humain et nous trouverons la position et la contenance qu’elle prescrit clairement de donner au soldat. La tête doit être droite, dégagée hors des épaules, assise perpendiculairement au milieu d’elles. Elle doit n’être tournée ni à gauche ni à droite, parce que, vu la correspondance qu’il y a entre les vertèbres du col et l’omoplate à laquelle elles sont attachées, aucune d’elles ne peut agir circulairement sans entraîner légèrement du même côté qu’elle agit une des branches de l’épaule, et qu’alors le corps n’étant plus placé carrément, le soldat ne peut plus marcher droit devant lui ni servir de point d’alignement... L’os de la hanche que l’Ordonnance indique comme le point contre lequel le bec de la crosse doit appuyer n’étant pas situé de même chez tous les hommes, le fusil doit être chez les uns porté plus à droite, chez les autres plus à gauche. Pour la même raison d’inégalité de structure, la sous-garde se trouve être plus ou moins serrée contre le corps, suivant qu’un homme a la partie extérieure de l’épaule plus ou moins charnue, etc. .

Du côté de la littérature russe, Oblomov
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Rythmes et cadences de la vie moderne : quel temps pour soi ? Français bac professionnel - Page 2 Empty Re: Rythmes et cadences de la vie moderne : quel temps pour soi ? Français bac professionnel

par zigmag17 Jeu 2 Mai 2024 - 18:33
lene75 a écrit:Vous êtes obligés de travailler par groupements de textes uniquement ? Vous ne pouvez pas leur faire un Readers digest où c'est vous qui lisez et qui traduisez en langage simple et en quelques lignes les idées d'un bouquin pour leur donner de la matière toute faite pour la rédaction ensuite ? Les textes, c'est dur, même en séries générales. Ça complique considérablement la tâche s'il faut trouver des textes qui leur soient accessibles.

Je peux procéder de cette façon.  Mais en général -et là pour ma séquence d'ouverture c'est comme ça que je vais procéder- je pars du thème général avec des définitions et un brainstorming, assorti ( je ferai comme ça pour ce thème) de représentations d'œuvres d'art ( l'hyperréalisme, Caillebote...).
Puis je vais choisir des angles d'étude par rapport au thème, sous forme de petits dossiers,  pour que les élèves puissent étudier des documents à la fois avec moi et en autonomie ( textes, supports iconographiques etc), chaque dossier donnant lieu à une synthèse répondant à une question partielle correspondant au thème.
Les Digest ne fonctionnent que si les élèves ont rencontré l'œuvre. Ils ne conceptualisent pas, il faut partir du concret pour aboutir à un raisonnement .
Exemple pour le thème du jeu: j'avais donné aux élèves une séquence d'ouverture avec une définition globale du jeu ( extraits de dictionnaires + leurs représentations avec mise en commun), ce qui avait donné lieu à une fiche -résumé avec des éléments pouvant être utilisés en introduction pour n'importe quel sujet de bac.
Puis ( mais c'est arbitraire) je leur ai proposé une étude de l'OI avec fiche synthétique ( même  principe) et j'ai réfléchi sur des questionnements permettant de balayer un champ large avec des séquences du type " En quoi le jeu peut-il former la personnalité ?", " Pour être intéressant, un jeu doit-il toujours être dangereux ?( ex: extraits de Chateaubriand, article de journal sur le "jeu du foulard") ? Amusant? ( ex: les jeux de société + OI avec les défis), "Faut-il faire le jeu de la société ?( ex: Antigone et la désobéissance, les dystopies avec un extrait de 1984 etc)...
Tout cela prend beaucoup de temps: découverte + explicitation des extraits, absorption du contenu, capacité à comprendre, retenir, restituer, mettre en perspective dans un devoir...
Résumer des oeuvres ne suffit pas forcément. Résumer chaque séquence oui ça par contre je le fais systématiquement, et en classe en plus, car les élèves n'arrivent pas à le faire tout seuls.
Mais tout le monde ne procède pas de cette façon.
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Rythmes et cadences de la vie moderne : quel temps pour soi ? Français bac professionnel - Page 2 Empty Re: Rythmes et cadences de la vie moderne : quel temps pour soi ? Français bac professionnel

par zigmag17 Jeu 2 Mai 2024 - 18:53
Ruthven a écrit:Ce petit extrait du Gai Savoir sur la distorsion du temps moderne contaminé par le travail :

329. Loisir (Muße) et désoeuvrement (Müßiggang).
— Il y a une barbarie propre au sang « peau-rouge » dans la soif de l’or chez les Américains et leur hâte sans répit au travail (ihre athemlose Hast der Arbeit), - le vice proprement dit du Nouveau Monde - déjà commence à barbariser par contamination la vieille Europe et à y répandre une stérilité de l’esprit tout à fait extraordinaire. Dès maintenant on y a honte du repos (der Ruhe) : la longue méditation (Nachsinnen) provoque presque des remords. On ne pense plus autrement que montre en main, comme on déjeune, le regard fixé sur les bulletins de la Bourse – on vit comme quelqu’un qui sans cesse « pourrait rater » quelque chose. « Faire n’importe quoi plutôt que rien » - ce principe aussi est une corde propre à étrangler toute culture et tout goût supérieurs. Et de même que visiblement toutes les formes périssent à cette hâte des gens qui travaillent (dieser Hast der Arbeitenden), de même aussi périssent le sentiment de la forme en soi, l’ouïe et le regard pour la mélodie des mouvements. La preuve en est cette grossière précision, que l’on exige partout à présent dans toutes les situations où l’homme pour une fois voudrait être probe avec les hommes, dans les contacts avec les amis, les femmes, les parents, les enfants, les maîtres, les élèves, les chefs et les princes - on n’a plus de temps ni de force pour des manières cérémonieuses, pour de l’obligeance avec des détours, pour tout l’esprit de la conversation et pour tout otium en général. Car la vie à la chasse du gain contraint sans cesse à dépenser son esprit jusqu’à épuisement alors que l’on est constamment préoccupé de dissimuler, de ruser ou de prendre l’avantage : l’essentielle vertu, à présent, c’est d’exécuter quelque chose en moins de temps que ne le ferait un autre. Et de la sorte, il ne reste que rarement des heures où la probité serait permise : mais à pareilles heures on se trouve las et l’on désire non seulement pouvoir « se laisser aller » („gehen lassen“), mais aussi s’étendre largement et lourdement. C’est conformément à cette pente que l’on rédige maintenant ses lettres : lettres dont le style et l’esprit seront toujours le « signe du temps » proprement révélateur. S’il est encore quelque plaisir à la vie de société et aux arts, ils sont du genre de ceux que se réservent des esclaves *** par les corvées (müde-gearbeitete Sclaven). Quelle affliction que cette modestie de la « joie » chez nos gens cultivés et incultes ! Quelle affliction que cette suspicion croissante à l’égard de toute joie ! Le travail (Arbeit) est désormais assuré d’avoir toute la bonne conscience de son côté : la propension à la joie se nomme déjà « besoin de repos » („Bedürfniss der Erholung“) et commence à se ressentir comme un sujet de honte. « Il faut bien songer à sa santé » - ainsi s’excuse-t-on lorsqu’on est pris en flagrant délit de partie de campagne. Oui, il se pourrait bien qu’on en vînt à ne point céder à un penchant pour la vita contemplativa (c’est-à-dire pour aller se promener avec ses pensées et ses amis) sans mauvaise conscience (schlechtes Gewissen) et mépris de soi-même (Selbstverachtung). – Eh bien ! autrefois, c’était tout le contraire : c’était le travail qui portait le poids de la mauvaise conscience (das schlechte Gewissen). Un homme de noble origine cachait son travail, quand la nécessité le contraignait à travailler. L’esclave travaillait obsédé par le sentiment de faire quelque chose de méprisable en soi : - le « faire » (das „Thun“) lui-même était quelque chose de méprisable. « La noblesse et l’honneur sont seuls admis à l’otium et au bellum » : voilà ce que proclamait la voix du préjugé antique !

Il y a quelque chose à creuser aussi sur l'emploi du temps à partir de Foucault :

Foucault, Surveiller et punir, III. i, p. 175-183

1. L’emploi du temps est un vieil héritage. Les communautés monastiques en avaient sans doute suggéré le modèle strict. Il s’était vite diffusé. Ses trois grands procédés – établir des scansions, contraindre à des occupations déterminées, régler les cycles de répétition – se sont retrouvés très tôt dans les collèges, les ateliers, les hôpitaux. A l’intérieur des schémas anciens, les nouvelles disciplines n’ont pas eu de peine à se loger ; les maisons d’éducation et les établissements d’assistance prolongeaient la vie et la régularité des couvents dont elles étaient souvent les annexes. La rigueur du temps industriel a gardé longtemps une allure religieuse ; au XVIIe siècle, le règlement des grandes manufactures précisait les exercices qui devaient scander le travail : « Toutes les personnes..., arrivant le matin à leur métier avant que de travailler commenceront par laver leurs mains, offriront à Dieu leur travail, feront le signe de la croix et commenceront à travailler » ; mais au XIXe siècle encore, lorsqu’on voudra utiliser dans l’industrie des populations rurales, il arrive qu’on fasse appel, pour les habituer au travail en ateliers, à des congrégations ; on encadre les ouvriers dans des « usines-couvents ». La grande discipline militaire s’est formée, dans les armées protestantes de Maurice d’Orange et de Gustave Adolphe, à travers une rythmique du temps qui était scandée par les exercices de piété ; l’existence à l’armée doit avoir, disait Boussanelle, bien plus tard, certaines « des perfections du cloître même ». Pendant des siècles, les ordres religieux ont été des maîtres de discipline : ils étaient les spécialises du temps, grands techniciens du rythme et des activités régulières. Mais ces procédés de régularisation temporelle dont elles héritent, les disciplines les modifient. En les affinant d’abord. C’est en quarts d’heure, en minutes, en secondes qu’on se met à compter. A l’armée, bien sûr : Guilbert fit procéder systématiquement à des chronométrages de tir dont Vauban avait eu l’idée. Dans les écoles élémentaires, la découpe du temps devient de plus en plus ténue ; les activités sont cernées au plus près par des ordres auxquels il faut répondre immédiatement : « au dernier coup de l’heure, un écolier sonnera la cloche et au premier coup tous les écoliers se mettront à genoux, les bras croisés et les yeux baissés. La prière étant finie, le maître frappera un coup de signal pour faire lever les élèves, un second pour leur faire signe de saluer le Christ, et le troisième pour les faire asseoir ». Au début du XIXe siècle, on proposera pour l’école mutuelle des emplois du temps comme celui-ci : 8 h 45 entrée du moniteur, 8 h 52 appel du moniteur, 8 h 56 entrée des enfants et prière, 9 h entrée dans les bancs, 9 h 04 première ardoise, 9 h 08 fin de la dictée, 9 h 12 deuxième ardoise, etc.. L’extension progressive du salariat entraîne de son côté un quadrillage resserré du temps : « S’il arrivait que les ouvriers se rendissent plus tard qu’un quart d’heure après que la cloche aura été sonnée... » ; « celui des compagnons qui serait demandé pendant le travail et qui perdrait plus de cinq minutes... » ; « celui qui ne sera pas à son travail à l’heure précise... ». Mais on cherche aussi à assurer la qualité du temps employé : contrôle ininterrompu, pression des surveillants, annulation de tout ce qui peut troubler et distraire ; il s’agit de constituer un temps intégralement utile : « Il est expressément défendu pendant le travail d’amuser les compagnons par des gestes ou autrement, de jouer à quelque jeu que ce soit, de manger, dormir, raconter des histoires et comédies » ; et même pendant l’interruption du repas, « il ne sera fait aucun discours d’histoire, d’aventure ou d’autres entretiens qui détournent les ouvriers de leur travail » ; « il est expressément défendu à tout ouvrier et sous aucun prétexte que ce puisse être d’introduire du vin dans la manufacture et de boire dans les ateliers ». Le temps mesuré et payé doit être aussi un temps sans impureté ni défaut, un temps de bonne qualité, tout au long duquel le corps reste appliqué à son exercice. L’exactitude et l’application sont, avec la régularité, les vertus fondamentales du temps disciplinaire. Mais là n’est pas le plus nouveau. D’autres procédés sont plus caractéristiques des disciplines.

2. L’élaboration temporelle de l’acte. Soit deux manières de contrôler la marche d’une troupe. Début du XVIIe siècle : « Accoutumer les soldats en marchant par file ou en bataillon, de marcher à la cadence du tambour. Et pour le faire, il faut commencer par le pied droit, afin que toute la troupe se rencontre à lever un même pied en même temps. » Milieu du XVIIIe siècle, quatre sortes de pas : « La longueur du petit pas sera d’un pied, celle du pas ordinaire, du pas redoublé et du pas de route de deux pieds, le tout mesuré d’un talon à l’autre ; quant à la durée, celle du petit pas et du pas ordinaire sera d’une seconde, pendant laquelle on fera deux pas redoublés ; la durée du pas de route sera d’un peu plus d’une seconde. Le pas oblique se fera dans le même espace d’une seconde ; le pas au plus de 18 pouces d’un talon à l’autre... On exécutera le pas ordinaire en avant en tenant la tête haute et le corps droit, en se contenant en équilibre successivement sur une seule jambe, et portant l’autre en avant, le jarret tendu, la pointe du pied un peu tournée au dehors et basse pour raser sans affectation le terrain sur lequel on devra marcher et poser le pied à terre, de manière que chaque partie y appuie en même temps sans frapper contre terre. » Entre ces deux prescriptions, un nouveau faisceau de contraintes a été mis enjeu, un autre degré de précision dans la décomposition des gestes et des mouvements, une autre manière d’ajuster le corps à des impératifs temporels.
Ce que définit l’ordonnance de 1766, ce n’est pas un emploi du temps – cadre général pour une activité ; c’est plus qu’un rythme collectif et obligatoire, imposé de l’extérieur ; c’est un « programme » ; il assure l’élaboration de l’acte lui-même ; il contrôle de l’intérieur son déroulement et ses phases. On est passé d’une forme d’injonction qui mesurait ou scandait les gestes à une trame qui les contraint et les soutient tout au long de leur enchaînement. Se définit une sorte de schéma anatomochronologique du comportement. L’acte est décomposé en ces éléments ; la position du corps, des membres, des articulations est définie ; à chaque mouvement sont assignées une direction, une amplitude, une durée ; leur ordre de succession est prescrit. Le temps pénètre le corps, et avec lui tous les contrôles minutieux du pouvoir.
(…)
5. L’utilisation exhaustive. Le principe qui était sous-jacent à l’emploi du temps dans sa forme traditionnelle était essentiellement négatif ; principe de non-oisiveté : il est interdit de perdre un temps qui est compté par Dieu et payé par les hommes ; l’emploi du temps devait conjurer le péril de le gaspiller – faute morale et malhonnêteté économique. La discipline, elle, aménage une économie positive ; elle pose le principe d’une utilisation théoriquement toujours croissante du temps : exhaustion plutôt qu’emploi ; il s’agit d’extraire, du temps, toujours davantage d’instants disponibles et de chaque instant, toujours davantage de forces utiles. Ce qui signifie qu’il faut chercher à intensifier l’usage du moindre instant, comme si le temps, dans son fractionnement même, était inépuisable ; ou comme si, du moins, par un aménagement interne de plus en plus détaillé, on pouvait tendre vers un point idéal où le maximum de rapidité rejoint le maximum d’efficacité. C’était bien cette technique qui était mise en œuvre dans les fameux règlements de l’infanterie prussienne que toute l’Europe a imités après les victoires de Frédéric 1 : plus on décompose le temps, plus on multiplie ses subdivisions, mieux on le désarticule en déployant ses éléments internes sous un regard qui les contrôle, plus alors on peut accélérer une opération, ou du moins la régler selon un optimum de vitesse ; de là cette réglementation du temps de l’action qui fut si importante dans l’armée et qui devait l’être par toute la technologique de l’activité humaine : 6 temps, prévoyait le règlement prussien de 1743, pour mettre l’arme au pied, 4 pour l’étendre, 13 pour la mettre à l’envers sur l’épaule, etc. Par d’autres moyens, l’école mutuelle a été elle aussi disposée comme un appareil pour intensifier l’utilisation du temps ; son organisation permettait de tourner le caractère linéaire et successif de l’enseignement du maître : elle réglait le contrepoint d’opérations faites, au même moment, par différents groupes d’élèves sous la direction des moniteurs, et des adjoints, de sorte que chaque instant qui s’écoulait était peuplé d’activités multiples, mais ordonnées ; et d’autre part le rythme imposé par des signaux, des sifflets, des commandements imposait à tous les normes temporelles qui devaient à la fois accélérer le processus d’apprentissage et enseigner la rapidité comme une vertu ; « l’unique but de ces commandements est... d’habituer les enfants à exécuter vite et bien les mêmes opérations, de diminuer autant que possible par la célérité la perte du temps qu’entraîne le passage d’une opération à l’autre ».
Or à travers cette technique d’assujettissement, un nouvel objet est en train de se composer ; lentement, il prend la relève du corps mécanique – du corps composé de solides et affecté de mouvements, dont l’image avait si longtemps hanté les rêveurs de la perfection disciplinaire. Cet objet nouveau, c’est le corps naturel, porteur de forces et siège d’une durée ; c’est le corps susceptible d’opérations spécifiées, qui ont leur ordre, leur temps, leurs conditions internes, leurs éléments constituants. Le corps, en devenant cible pour de nouveaux mécanismes du pouvoir, s’offre à de nouvelles formes de savoir. Corps de l’exercice, plutôt que de la physique spéculative ; corps manipulé par l’autorité, plutôt que traversé par les esprits animaux ; corps du dressage utile et non de la mécanique rationnelle, mais dans lequel, par cela même, s’annoncera certain nombre d’exigences de nature et de contraintes fonctionnelles. C’est lui que découvre Guibert dans la critique qu’il fit des manœuvres trop artificielles. Dans l’exercice qu’on lui impose et auquel il résiste, le corps dessine ses corrélations essentielles, et rejette spontanément l’incompatible : « Qu’on entre dans la plupart de nos écoles d’exercice, on verra tous ces malheureux soldats dans des attitudes contraintes et forcées, on verra tous leurs muscles en contraction, la circulation de leur sang interrompue... Étudions l’intention de la nature et la construction du corps humain et nous trouverons la position et la contenance qu’elle prescrit clairement de donner au soldat. La tête doit être droite, dégagée hors des épaules, assise perpendiculairement au milieu d’elles. Elle doit n’être tournée ni à gauche ni à droite, parce que, vu la correspondance qu’il y a entre les vertèbres du col et l’omoplate à laquelle elles sont attachées, aucune d’elles ne peut agir circulairement sans entraîner légèrement du même côté qu’elle agit une des branches de l’épaule, et qu’alors le corps n’étant plus placé carrément, le soldat ne peut plus marcher droit devant lui ni servir de point d’alignement... L’os de la hanche que l’Ordonnance indique comme le point contre lequel le bec de la crosse doit appuyer n’étant pas situé de même chez tous les hommes, le fusil doit être chez les uns porté plus à droite, chez les autres plus à gauche. Pour la même raison d’inégalité de structure, la sous-garde se trouve être plus ou moins serrée contre le corps, suivant qu’un homme a la partie extérieure de l’épaule plus ou moins charnue, etc. .

Du côté de la littérature russe, Oblomov

Foucault va m'être utile.
Onlomov nous y avons pensé (v. fil dédié il y a quelques mois au nouveau programme de bac pro).
Merci Ruthven!
( Le gai savoir c'est trop abscons)
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Rythmes et cadences de la vie moderne : quel temps pour soi ? Français bac professionnel - Page 2 Empty Re: Rythmes et cadences de la vie moderne : quel temps pour soi ? Français bac professionnel

par nono Jeu 2 Mai 2024 - 19:20
lene75 a écrit:Avant de partir vraiment, ma dernière contribution, après promis je vous laisse :

Rousseau, 5e promenade :


(...) pendant qu’on étoit encore à table je m’esquivois & j’allois me jeter seul dans un bateau que je conduisois au milieu du lac quand l’eau étoit calme, & là, m’étendant tout de non long dans le bateau les yeux tournés vers le ciel, je me laissais aller & dériver lentement au gré de l’eau, quelquefois pendant plusieurs heures, plongé dans mille rêveries confuses mais délicieuses, & qui sans avoir aucun objet bien déterminé ni constant ne laissoient pas d’être à mon gré cent fois préférables à tout ce que j’avois trouvé de plus doux dans ce qu’on appelle les plaisirs de la vie.
(...) De tems à autre naissoit quelque faible & courte réflexion sur l’instabilité des choses de ce monde dont la surface des eaux m’offroit l’image : mais bientôt ces impressions légères s’effaçoient dans l’uniformité du mouvement continu qui me berçoit.
(...) De quoi jouit-on dans une pareille situation ? De rien d’extérieur à soi, de rien sinon de soi-même & de sa propre existence, tant que cet état dure on se suffit à soi-même, comme Dieu. Le sentiment de l’existence dépouillé de toute autre affection est par lui-même un sentiment précieux de contentement & de paix, qui suffirait seul pour rendre cette existence chère & douce à qui saurait écarter de soi toutes les impressions sensuelles & terrestres qui viennent sans cesse nous en distraire & en troubler ici-bas la douceur. Mais la plupart des hommes, agités de passions continuelles, connaissent peu cet état, & ne l’ayant goûté qu’imparfaitement durant peu d’instants n’en conservent qu’une idée obscure & confuse qui ne leur en fait pas sentir le charme. Il ne serait pas même bon, dans la présente constitution des choses, qu’avides de ces douces extases ils s’y dégoûtassent de la vie active dont leurs besoins toujours renaissants leur prescrivent le devoir.
C'est exactement cet extrait des Promenades que j'ai commencé à travailler avec les élèves la semaine dernière ! Very Happy

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Rythmes et cadences de la vie moderne : quel temps pour soi ? Français bac professionnel - Page 2 Empty Re: Rythmes et cadences de la vie moderne : quel temps pour soi ? Français bac professionnel

par nono Jeu 2 Mai 2024 - 19:24
lene75 a écrit:Vous êtes obligés de travailler par groupements de textes uniquement ? Vous ne pouvez pas leur faire un Readers digest où c'est vous qui lisez et qui traduisez en langage simple et en quelques lignes les idées d'un bouquin pour leur donner de la matière toute faite pour la rédaction ensuite ? Les textes, c'est dur, même en séries générales. Ça complique considérablement la tâche s'il faut trouver des textes qui leur soient accessibles.
Non, pour ma part, pas de Reader's Digest mais des extraits courts, tirés des œuvres.
Je travaille un peu comme Zigmag. 
J'ai eu la chance l'année dernière d'avoir une bonne classe de bac pro et une de mes meilleures élèves a eu un vingt sur vingt à cette épreuve, à l'examen. Elle est cette année en Mention Complémentaire et était très fière de m'annoncer sa note en début d'année. Je dois dire que cela m'a beaucoup rassurée sur ma façon de travailler car j'avais parfois l'impression de naviguer à vue...Elle m'a dit qu'elle avait bombardé son devoir de français d'exemples vus en classe et s'est référée également à l'OI. 
La classe de Terminale est plus faible cette année mais plutôt sérieuse et voulant bien faire. 
J'ai commencé avec mes Premières (bonne classe mais très bavarde) le nouveau thème. Ca semble accrocher. La lecture d'un extrait des Promenades leur a plutôt plu, ainsi que la lecture du Lac de Lamartine. 
Pendant les vacances, ils ont lu Le parfum des fleurs la nuit de Leila Slimani (OI) et ont répondu à un questionnaire. A la dernière question "Avez-vous apprécié ce livre ?" 80% a répondu par l'affirmative en indiquant qu'ils avaient aimé le retour sur soi de l'autrice, contrainte de "prendre du temps pour elle", de prendre le temps de l'introspection lors de cette nuit au musée.
Nous pouvons dans nos cours nous référer à des textes philosophiques mais cela ne peut être qu'en surface, pas le temps comme l'a indiqué Zigmag d'approfondir. Et ce n'est pas le but. Il s'agit, je crois, de les ouvrir à des textes et documents très divers (poèmes, essais, textes en prose, textes philosophiques,  articles de presse, iconographies...) afin qu'ils puissent s'exprimer. 
Ce matin, nous avons disséqué le tableau de Magritte, l'art de la conversation. J'ai été très étonnée de leur compréhension immédiate du tableau (sauf pour une poignée, qui terminait sa nuit...) et de la pertinence de leurs analyses. J'ai beaucoup apprécié l'intervention d'une élève qui a parlé de la couleur pastel dominante qui rejoignait, selon elle,  la douceur des propos des deux personnages "dans les nuages"
Bref, je picorerai volontiers dans les extraits que vous avez proposés même si, a priori, certains me semblent assez ardus.


Dernière édition par nono le Jeu 2 Mai 2024 - 20:09, édité 1 fois

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par zigmag17 Jeu 2 Mai 2024 - 19:35
nono a écrit:
lene75 a écrit:Avant de partir vraiment, ma dernière contribution, après promis je vous laisse :

Rousseau, 5e promenade :


(...) pendant qu’on étoit encore à table je m’esquivois & j’allois me jeter seul dans un bateau que je conduisois au milieu du lac quand l’eau étoit calme, & là, m’étendant tout de non long dans le bateau les yeux tournés vers le ciel, je me laissais aller & dériver lentement au gré de l’eau, quelquefois pendant plusieurs heures, plongé dans mille rêveries confuses mais délicieuses, & qui sans avoir aucun objet bien déterminé ni constant ne laissoient pas d’être à mon gré cent fois préférables à tout ce que j’avois trouvé de plus doux dans ce qu’on appelle les plaisirs de la vie.
(...) De tems à autre naissoit quelque faible & courte réflexion sur l’instabilité des choses de ce monde dont la surface des eaux m’offroit l’image : mais bientôt ces impressions légères s’effaçoient dans l’uniformité du mouvement continu qui me berçoit.
(...) De quoi jouit-on dans une pareille situation ? De rien d’extérieur à soi, de rien sinon de soi-même & de sa propre existence, tant que cet état dure on se suffit à soi-même, comme Dieu. Le sentiment de l’existence dépouillé de toute autre affection est par lui-même un sentiment précieux de contentement & de paix, qui suffirait seul pour rendre cette existence chère & douce à qui saurait écarter de soi toutes les impressions sensuelles & terrestres qui viennent sans cesse nous en distraire & en troubler ici-bas la douceur. Mais la plupart des hommes, agités de passions continuelles, connaissent peu cet état, & ne l’ayant goûté qu’imparfaitement durant peu d’instants n’en conservent qu’une idée obscure & confuse qui ne leur en fait pas sentir le charme. Il ne serait pas même bon, dans la présente constitution des choses, qu’avides de ces douces extases ils s’y dégoûtassent de la vie active dont leurs besoins toujours renaissants leur prescrivent le devoir.
C'est exactement cet extrait des Promenades que j'ai commencé à travailler avec les élèves la semaine dernière ! Very Happy


Tu les prépares déjà ?
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Rythmes et cadences de la vie moderne : quel temps pour soi ? Français bac professionnel - Page 2 Empty Re: Rythmes et cadences de la vie moderne : quel temps pour soi ? Français bac professionnel

par Sei Jeu 2 Mai 2024 - 19:45
zigmag17 a écrit:
Sei a écrit:Le classique Walden de Thoreau me semble embrasser la question et a l'avantage de montrer que "la vie moderne" n'est pas la "vie contemporaine" : pourquoi travailler ? en avons-nous autant besoin que nous le croyons ? que se passe-t-il si on consacre "pour soi" le temps de travail ? qu'est-ce que "le temps pour soi" ? que se passe-t-il vraiment lorsqu'on fait l'expérience de ce temps ? vivre "pour soi" dans les bois, est-ce choisir la solitude ou le repli ? ...
Le livre entier serait par ailleurs trop difficile pour les élèves, mais en choisissant des extraits, ou simplement pour concevoir le cours, cela peut être intéressant...

Pour les élèves je partirais plutôt dans ce cas-là de " Into the wild" de J. Krakauer ( orthographe très hasardeuse que je rectifierai si besoin), ou autres expériences similaires illustrées par quelques passages,  expliqués en classe, de littérature de haute volée.  
Je pense aussi que nous ne pouvons pas partir sur des interrogations trop poussées, ou alors en arborescence mais à la marge.
Je soumets ceci à votre réflexion : nous n'avons qu'1h30 hebdo de francais en term bac pro pour préparer les élèves à un sujet national de 3h, élèves qui ne travaillent pas chez eux et avec qui il faut revoir toutes les bases.
Cette mirifique heure et demie est consacrée à l'etude du thème à travers l'OI et des groupements de textes. Les questions philosophiques sont passionnantes mais à mon avis on ne doit pas perdre de vue le thème de départ, qui sous-entend si je comprends bien le libellé : avec les rythmes de la vie moderne a-t-on du temps pour soi?
A partir de là en effet tout est possible et les lectures de grands auteurs vont nous aider à prendre de la hauteur par rapport au thème mais pas dans le sens où on peut l'entendre avec des élèves de 1ère ou de terminale générales.

Edit: orthographe nom propre rectifiée

Sans du tout parler des choix pédagogiques, je me permets juste de dire que l'expérience de Thoreau me semble très différente de celle d'Into the wild. Je la rapprocherais davantage de l'expérience de Tesson (Dans les Forêts de Sibérie), bien que je n'aime pas le personnage.

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par zigmag17 Jeu 2 Mai 2024 - 19:49
Sei a écrit:
zigmag17 a écrit:
Sei a écrit:Le classique Walden de Thoreau me semble embrasser la question et a l'avantage de montrer que "la vie moderne" n'est pas la "vie contemporaine" : pourquoi travailler ? en avons-nous autant besoin que nous le croyons ? que se passe-t-il si on consacre "pour soi" le temps de travail ? qu'est-ce que "le temps pour soi" ? que se passe-t-il vraiment lorsqu'on fait l'expérience de ce temps ? vivre "pour soi" dans les bois, est-ce choisir la solitude ou le repli ? ...
Le livre entier serait par ailleurs trop difficile pour les élèves, mais en choisissant des extraits, ou simplement pour concevoir le cours, cela peut être intéressant...

Pour les élèves je partirais plutôt dans ce cas-là de " Into the wild" de J. Krakauer ( orthographe très hasardeuse que je rectifierai si besoin), ou autres expériences similaires illustrées par quelques passages,  expliqués en classe, de littérature de haute volée.  
Je pense aussi que nous ne pouvons pas partir sur des interrogations trop poussées, ou alors en arborescence mais à la marge.
Je soumets ceci à votre réflexion : nous n'avons qu'1h30 hebdo de francais en term bac pro pour préparer les élèves à un sujet national de 3h, élèves qui ne travaillent pas chez eux et avec qui il faut revoir toutes les bases.
Cette mirifique heure et demie est consacrée à l'etude du thème à travers l'OI et des groupements de textes. Les questions philosophiques sont passionnantes mais à mon avis on ne doit pas perdre de vue le thème de départ, qui sous-entend si je comprends bien le libellé : avec les rythmes de la vie moderne a-t-on du temps pour soi?
A partir de là en effet tout est possible et les lectures de grands auteurs vont nous aider à prendre de la hauteur par rapport au thème mais pas dans le sens où on peut l'entendre avec des élèves de 1ère ou de terminale générales.

Edit: orthographe nom propre rectifiée

Sans du tout parler des choix pédagogiques, je me permets juste de dire que l'expérience de Thoreau me semble très différente de celle d'Into the wild. Je la rapprocherais davantage de l'expérience de Tesson (Dans les Forêts de Sibérie), bien que je n'aime pas le personnage.

Je vais explorer ces pistes aussi Smile , merci pour ces références.
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par nono Jeu 2 Mai 2024 - 20:11
zigmag17 a écrit:
nono a écrit:
lene75 a écrit:Avant de partir vraiment, ma dernière contribution, après promis je vous laisse :

Rousseau, 5e promenade :


(...) pendant qu’on étoit encore à table je m’esquivois & j’allois me jeter seul dans un bateau que je conduisois au milieu du lac quand l’eau étoit calme, & là, m’étendant tout de non long dans le bateau les yeux tournés vers le ciel, je me laissais aller & dériver lentement au gré de l’eau, quelquefois pendant plusieurs heures, plongé dans mille rêveries confuses mais délicieuses, & qui sans avoir aucun objet bien déterminé ni constant ne laissoient pas d’être à mon gré cent fois préférables à tout ce que j’avois trouvé de plus doux dans ce qu’on appelle les plaisirs de la vie.
(...) De tems à autre naissoit quelque faible & courte réflexion sur l’instabilité des choses de ce monde dont la surface des eaux m’offroit l’image : mais bientôt ces impressions légères s’effaçoient dans l’uniformité du mouvement continu qui me berçoit.
(...) De quoi jouit-on dans une pareille situation ? De rien d’extérieur à soi, de rien sinon de soi-même & de sa propre existence, tant que cet état dure on se suffit à soi-même, comme Dieu. Le sentiment de l’existence dépouillé de toute autre affection est par lui-même un sentiment précieux de contentement & de paix, qui suffirait seul pour rendre cette existence chère & douce à qui saurait écarter de soi toutes les impressions sensuelles & terrestres qui viennent sans cesse nous en distraire & en troubler ici-bas la douceur. Mais la plupart des hommes, agités de passions continuelles, connaissent peu cet état, & ne l’ayant goûté qu’imparfaitement durant peu d’instants n’en conservent qu’une idée obscure & confuse qui ne leur en fait pas sentir le charme. Il ne serait pas même bon, dans la présente constitution des choses, qu’avides de ces douces extases ils s’y dégoûtassent de la vie active dont leurs besoins toujours renaissants leur prescrivent le devoir.
C'est exactement cet extrait des Promenades que j'ai commencé à travailler avec les élèves la semaine dernière ! Very Happy
 

Tu les prépares déjà ?
Oui, je ne veux plus revivre ce que j'ai vécu il y a deux ans, courir après le temps.

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par zigmag17 Jeu 2 Mai 2024 - 20:24
nono a écrit:
zigmag17 a écrit:
nono a écrit:
lene75 a écrit:Avant de partir vraiment, ma dernière contribution, après promis je vous laisse :

Rousseau, 5e promenade :



C'est exactement cet extrait des Promenades que j'ai commencé à travailler avec les élèves la semaine dernière ! Very Happy
 

Tu les prépares déjà ?
Oui, je ne veux plus revivre ce que j'ai vécu il y a deux ans, courir après le temps.

Rythmes et cadences des programmes modernes Razz
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par nono Jeu 2 Mai 2024 - 20:26
OUI ! Rythmes et cadences de la vie moderne : quel temps pour soi ? Français bac professionnel - Page 2 437980826

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par A Tuin Jeu 2 Mai 2024 - 20:33
Sei a écrit:Le classique Walden de Thoreau me semble embrasser la question et a l'avantage de montrer que "la vie moderne" n'est pas la "vie contemporaine" : pourquoi travailler ? en avons-nous autant besoin que nous le croyons ? que se passe-t-il si on consacre "pour soi" le temps de travail ? qu'est-ce que "le temps pour soi" ? que se passe-t-il vraiment lorsqu'on fait l'expérience de ce temps ? vivre "pour soi" dans les bois, est-ce choisir la solitude ou le repli ? ...
Le livre entier serait par ailleurs trop difficile pour les élèves, mais en choisissant des extraits, ou simplement pour concevoir le cours, cela peut être intéressant...

C'est très bien Walden, c'est prévu Wink
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par Jacq Jeu 2 Mai 2024 - 20:49
zigmag17 a écrit:
nono a écrit:Un sujet zéro est disponible dans l'académie de Versailles :
https://lettres-histoire.ac-versailles.fr/IMG/pdf/baccalaureat_professionnel_2.pdf

Merci nono.
A priori en survolant le sujet, ma première remarque est que je trouve presque anormal que les deux textes appartiennent au genre théâtral. Si l'on doit aborder le thème sous l'angle des échanges avec autrui, il y avait sûrement d'autres supports possibles. Varier les genres pour que les élèves sachent les reconnaître et les analyser me paraissait couler de source en bac pro.
Et puis à  la première lecture je trouve le sujet assez éloigné de ce que je pensais devoir traiter cette année par rapport à ce thème . A voir.
Je constate que tout va être possible avec ce thème, ce qui n'arrange pas mes affaires.
( Cela dit, si le but est d'assurer des notes convenables à l'examen on est largement dans les clous, sauf pour la question relative au tableau de Magritte et dont aucun de mes élèves sans doute ne trouverait la réponse tout seul).
Merci en tout cas pour ce document et cette première piste de réflexion.
[...]

nono a écrit:Oui, mêmes interrogations que toi.
[...]
J'aime beaucoup le tableau de Matisse et, tu as raison, on ne l'attend pas dans ce thème mais pourquoi pas ? Je vais le soumettre aux élèves pour une analyse d'image et voir ce qu'ils peuvent en dire.
J'ai vu sur Internet que les manuels commençaient à sortir. Je vais voir avec la documentaliste pour m'en procurer quelques uns.

Mêmes interrogations que vous. Le tableau, d'ailleurs, pourquoi pas. Mais la question associée nous (avec les collègues) a laissés un peu dubitatifs. Nous avions tous des réponses valables mais totalement différentes. Après, chacune de nos réponses pouvait se justifier. Nous aurions eu sans doute une proposition de correction du type "toute réponse qui semble appropriée et qui est justifiée". Je n'ai pas eu le temps de lire les textes, peut-être qu'ils orientent l'interprétation de l'élève.  Pas eu le temps de m'attarder, mais la question du corpus m'interpelle un peu aussi.

Je partage l'avis de Zigmag sur le sujet d'écriture, tout comme les remarques de Lene que je comprends.
Avec la limite que nos élèves n'auraient pas la démarche de Lene et risqueraient de se limiter à la première question.
Je partage aussi les remarques de Lene sur la façon dont a été pensé le sujet, avec sans doute l'idée d'aider les élèves dans la démarche "intellectuelle" à suivre. Mais malheureusement, comme souvent, les rédacteurs des sujets, ceux qui choisissent les textes, finalement, plantent nos élèves.


EDIT : si je n'ai pas cité vos messages, Zigmag et Lene, c'était juste pour une question de taille dans la discussion et pas pour les omettre, puisque j'émets un avis au sujet de vos remarques.
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par zigmag17 Jeu 2 Mai 2024 - 21:12
Jacq a écrit:
zigmag17 a écrit:
nono a écrit:Un sujet zéro est disponible dans l'académie de Versailles :
https://lettres-histoire.ac-versailles.fr/IMG/pdf/baccalaureat_professionnel_2.pdf

Merci nono.
A priori en survolant le sujet, ma première remarque est que je trouve presque anormal que les deux textes appartiennent au genre théâtral. Si l'on doit aborder le thème sous l'angle des échanges avec autrui, il y avait sûrement d'autres supports possibles. Varier les genres pour que les élèves sachent les reconnaître et les analyser me paraissait couler de source en bac pro.
Et puis à  la première lecture je trouve le sujet assez éloigné de ce que je pensais devoir traiter cette année par rapport à ce thème . A voir.
Je constate que tout va être possible avec ce thème, ce qui n'arrange pas mes affaires.
( Cela dit, si le but est d'assurer des notes convenables à l'examen on est largement dans les clous, sauf pour la question relative au tableau de Magritte et dont aucun de mes élèves sans doute ne trouverait la réponse tout seul).
Merci en tout cas pour ce document et cette première piste de réflexion.
[...]

nono a écrit:Oui, mêmes interrogations que toi.
[...]
J'aime beaucoup le tableau de Matisse et, tu as raison, on ne l'attend pas dans ce thème mais pourquoi pas ? Je vais le soumettre aux élèves pour une analyse d'image et voir ce qu'ils peuvent en dire.
J'ai vu sur Internet que les manuels commençaient à sortir. Je vais voir avec la documentaliste pour m'en procurer quelques uns.

Mêmes interrogations que vous. Le tableau, d'ailleurs, pourquoi pas. Mais la question associée nous (avec les collègues) a laissés un peu dubitatifs. Nous avions tous des réponses valables mais totalement différentes. Après, chacune de nos réponses pouvait se justifier. Nous aurions eu sans doute une proposition de correction du type "toute réponse qui semble appropriée et qui est justifiée". Je n'ai pas eu le temps de lire les textes, peut-être qu'ils orientent l'interprétation de l'élève.  Pas eu le temps de m'attarder, mais la question du corpus m'interpelle un peu aussi.

Je partage l'avis de Zigmag sur le sujet d'écriture, tout comme les remarques de Lene que je comprends.
Avec la limite que nos élèves n'auraient pas la démarche de Lene et risqueraient de se limiter à la première question.
Je partage aussi les remarques de Lene sur la façon dont a été pensé le sujet, avec sans doute l'idée d'aider les élèves dans la démarche "intellectuelle" à suivre. Mais malheureusement, comme souvent, les rédacteurs des sujets, ceux qui choisissent les textes, finalement, plantent nos élèves.


EDIT : si je n'ai pas cité vos messages, Zigmag et Lene, c'était juste pour une question de taille dans la discussion et pas pour les omettre, puisque j'émets un avis au sujet de vos remarques.

Pas de problème Jacq je l'avais bien compris comme ça! Smile
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par Sei Ven 3 Mai 2024 - 10:54
Par ailleurs, quand je pense à "rythmes et cadences", aujourd'hui, je ne pense plus tant au rythme du travail à la chaîne qu'au rythme dicté par Internet, les réseaux sociaux et leurs algorithmes... Et là, ça touche directement nos ados. Est-ce que scroller sur Insta, c'est "du temps pour soi" ?

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par nono Ven 3 Mai 2024 - 10:59
Sei a écrit:Par ailleurs, quand je pense à "rythmes et cadences", aujourd'hui, je ne pense plus tant au rythme du travail à la chaîne qu'au rythme dicté par Internet, les réseaux sociaux et leurs algorithmes... Et là, ça touche directement nos ados. Est-ce que scroller sur Insta, c'est "du temps pour soi" ?
Très bonne remarque. C'est un axe qu'il va falloir sans doute aborder. Je n'ai pas en tête d'œuvres littéraires qui abordent ce point mais je trouverai sans doute des articles de presse un peu sérieux à ce sujet. Si tu as des pistes, je suis preneuse.

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par slynop Ven 3 Mai 2024 - 11:13
Avoir du temps pour soi. Le mot "soi" implique aussi,  selon moi, de se connaître, le fameux "connais-toi toi-même ". Cela implique donc d'avoir pris le temps de se connaître, d'avoir fait attention à soi d'une manière profonde. Prendre du temps pour soi, c'est se demander : qu'est-ce qui est bien pour moi ?

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par nono Ven 3 Mai 2024 - 11:42
slynop a écrit:Avoir du temps pour soi. Le mot "soi" implique aussi,  selon moi, de se connaître, le fameux "connais-toi toi-même ". Cela implique donc d'avoir pris le temps de se connaître, d'avoir fait attention à soi d'une manière profonde. Prendre du temps pour soi, c'est se demander : qu'est-ce qui est bien pour moi ?
Oui. Et c'est ce qui est abordé (entre autres) dans le livre de Leila Slimani : Le parfum des fleurs la nuit. Il fait partie des OI à lire pour le programme de Bac Pro.

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par slynop Ven 3 Mai 2024 - 11:43
Je ne l'ai pas lu.

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par nono Ven 3 Mai 2024 - 13:11
Pas indispensable mais agréable à lire. Les élèves, dans leur grande majorité, l'ont apprécié. Ceux qui ne l'ont pas apprécié lui reprochent une introspection trop longue à leur goût et des digressions qui les ont perdus.
Un élève : "Elle dit ca, puis elle dit autre chose puis encore autre chose. Je comprenais plus rien" Razz

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par zigmag17 Ven 3 Mai 2024 - 13:59
nono a écrit:
lene75 a écrit:Vous êtes obligés de travailler par groupements de textes uniquement ? Vous ne pouvez pas leur faire un Readers digest où c'est vous qui lisez et qui traduisez en langage simple et en quelques lignes les idées d'un bouquin pour leur donner de la matière toute faite pour la rédaction ensuite ? Les textes, c'est dur, même en séries générales. Ça complique considérablement la tâche s'il faut trouver des textes qui leur soient accessibles.
Non, pour ma part, pas de Reader's Digest mais des extraits courts, tirés des œuvres.
Je travaille un peu comme Zigmag. 
J'ai eu la chance l'année dernière d'avoir une bonne classe de bac pro et une de mes meilleures élèves a eu un vingt sur vingt à cette épreuve, à l'examen. Elle est cette année en Mention Complémentaire et était très fière de m'annoncer sa note en début d'année. Je dois dire que cela m'a beaucoup rassurée sur ma façon de travailler car j'avais parfois l'impression de naviguer à vue...Elle m'a dit qu'elle avait bombardé son devoir de français d'exemples vus en classe et s'est référée également à l'OI. 
La classe de Terminale est plus faible cette année mais plutôt sérieuse et voulant bien faire. 
J'ai commencé avec mes Premières (bonne classe mais très bavarde) le nouveau thème. Ca semble accrocher. La lecture d'un extrait des Promenades leur a plutôt plu, ainsi que la lecture du Lac de Lamartine. 
Pendant les vacances, ils ont lu Le parfum des fleurs la nuit de Leila Slimani (OI) et ont répondu à un questionnaire. A la dernière question "Avez-vous apprécié ce livre ?" 80% a répondu par l'affirmative en indiquant qu'ils avaient aimé le retour sur soi de l'autrice, contrainte de "prendre du temps pour elle", de prendre le temps de l'introspection lors de cette nuit au musée.
Nous pouvons dans nos cours nous référer à des textes philosophiques mais cela ne peut être qu'en surface, pas le temps comme l'a indiqué Zigmag d'approfondir. Et ce n'est pas le but. Il s'agit, je crois, de les ouvrir à des textes et documents très divers (poèmes, essais, textes en prose, textes philosophiques,  articles de presse, iconographies...) afin qu'ils puissent s'exprimer. 
Ce matin, nous avons disséqué le tableau de Magritte, l'art de la conversation. J'ai été très étonnée de leur compréhension immédiate du tableau (sauf pour une poignée, qui terminait sa nuit...) et de la pertinence de leurs analyses. J'ai beaucoup apprécié l'intervention d'une élève qui a parlé de la couleur pastel dominante qui rejoignait, selon elle,  la douceur des propos des deux personnages "dans les nuages"
Bref, je picorerai volontiers dans les extraits que vous avez proposés même si, a priori, certains me semblent assez ardus.

Alors c'est très bête hein, parce que je suis la première à m'insurger contre la surnotation, mais moi aussi j'ai été contente l'année dernière d'avoir des retours d'élèves ( remerciements inclus, ce qui est toujours bon à prendre) me donnant leurs notes de français au bac, avec des 15, des 17... ( j'omets les poussifs et paresseux qui n'ayant rien fait de l'année ont écopé de notes pourries méritées). Ça m'a fait plaisir - même si dans un monde normal les copies auraient dû recevoir plutôt des 12 ou 13 je pense- et confortée dans l'idée que j'allais continuer, comme toi, à suivre cette méthode de travail.
Je me rappelle, la 1ère année du programme obligatoire avec le thème du jeu, un seul manuel à côté de la plaque, et les 3 mois que j'ai perdus à faire n'importe quoi.
Plus jamais ça. Donc si une méthode fonctionne, tant mieux, allons-y gaiement ! Rythmes et cadences de la vie moderne : quel temps pour soi ? Français bac professionnel - Page 2 1599759099
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par zigmag17 Ven 3 Mai 2024 - 14:02
nono a écrit:Pas indispensable mais agréable à lire. Les élèves, dans leur grande majorité, l'ont apprécié. Ceux qui ne l'ont pas apprécié lui reprochent une introspection trop longue à leur goût et des digressions qui les ont perdus.
Un élève : "Elle dit ca, puis elle dit autre chose puis encore autre chose. Je comprenais plus rien" Razz

Je t'admire!! Tu as pris de l'avance!! Mais ne me dis pas que tu travailles au ministère et que tu vas nous coller les épreuves de Bac pro l'année prochaine en mars!!!! affraid

Edit: ou même en janvier tel que c'est parti!!! abi
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par nono Ven 3 Mai 2024 - 15:34
Il n'y a certainement rien à admirer ! Mais une année seulement pour traiter le thème, c'est trop court, donc, oui je prends de l'avance !
Avec la Terminale de cette année, on est dans les révisions. J'ai abordé les Jeux Olympiques (je crains qu'un corpus autour de ces jeux ne tombent) mais à part la Charte et quelques écrits et documents iconographiques ça et là, j'ai pas grand chose. Pour tout te dire, c'est un sujet qui ne m'intéresse pas beaucoup et j'ai du mal avec ce chapitre...Et les élèves ne semblent pas emballés non plus...

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par zigmag17 Ven 3 Mai 2024 - 16:11
nono a écrit:Il n'y a certainement rien à admirer ! Mais une année seulement pour traiter le thème, c'est trop court, donc, oui je prends de l'avance !
Avec la Terminale de cette année, on est dans les révisions. J'ai abordé les Jeux Olympiques (je crains qu'un corpus autour de ces jeux ne tombent) mais à part la Charte et quelques écrits et documents iconographiques ça et là, j'ai pas grand chose. Pour tout te dire, c'est un sujet qui ne m'intéresse pas beaucoup et j'ai du mal avec ce chapitre...Et les élèves ne semblent pas emballés non plus...

Je n'ai pas de terminale cette année.
L'an dernier pour terminer l'année un peu plus légèrement avant les révisions j'avais prévu une séquence sur les jeux de langage ( Tardieu, Ionesco...) , ça avait a peu près fonctionné . Je voulais terminer sur les jeux de séduction avec entre autres des extraits de Marivaux mais je n'en ai pas eu le temps. Je n'avais abordé les JO qu'en début d'année parmi d'autres thèmes à partir de photos. Mais tu as raison, il se pourrait qu'un sujet sur ce thème tombe.

Edit: en ce qui concerne le sport, la " règle du jeu", la notion de performance, le juste/ l'injuste dans les compétitions... l'exemple d'Oscar Pistorius et de ses prothèses fonctionne à tous les coups!
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par nono Ven 3 Mai 2024 - 17:25
Merci pour ces pistes, Zigmag. Je vais regarder ça de plus près.

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