Trouver des béta-lecteurs "compétents"

Bonjour

Je me permets ce petit message car je suppose que certains néo sont peut-être dans mon cas :
En parallèle de mon métier de prof et de ma reprise d'étude, je suis auteure, éditée depuis quelques années, et mon 5e livre doit sortir pour septembre 2024.
Pour les 4 premiers livres, j'ai travaillé avec deux bétalectrices, des amies, qui malheureusement sont l'une comme l'autre dans l'incapacité de renouveler l'expérience du fait de leurs obligations pro et perso. Pour ce 5e roman à paraître, je suis donc bien embêtée : comment trouver des bétalecteurs "compétents"? J'entends par compétent, un bétalecteur qui sache ce qu'une bétalecture demande, à savoir un retour détaillé sur l'écrit, tant sur le fond que sur la forme, non pas une éventuelle correction orthographique mais un réel retour de ressenti de lecture. Une personne à qui j'avais confié cette tâche, à sa demande, m'avait gratifié d'un simple "elle est bien cool cette histoire" en guise de retour, ce qui n'aide pas vraiment à éventuellement améliorer le texte au lectorat avouons-le
J'ai pensé à certains de mes collègues, mais j'écris sous nom de plume, et j'aimerais autant ne pas mêler aussi directement ces deux aspects de ma vie...
Les Néo auteurs : comment faites vous?

Bonjour
moi-même publiée depuis 2016, j'ai la chance d'avoir quelques amis profs qui me donnent un coup de main avisé. Ils sont quatre, donc je peux les solliciter chacun leur tour car je ne veux pas abuser de leur temps non plus.
Sinon, je préfère éviter donner mon texte. Mon éditeur fera ce travail de reprise avec moi.
Sinon, pour trouver des gens compétents, ma foi, il faut payer. Des gens se sont spécialisés et donnent en échange des fiches de lecture plus ou moins détaillées selon ce qui est demandé par l'auteur.
Bêta-lire c'est très contraignant, ça demande du temps. Donc ça me semble compliqué de demander à des gens de le faire de manière pro pour nous, sans compensation.

Certains auteurs se rendent ce service et se "bêta-lisent"

J'avoue que je ne connaissais pas le concept de bêta-lecteur. Ca m'intéresse. Y a-t-il des formations ?

Je pensais que c'était justement le travail de l'éditeur, comme en parle @Stephie.
Tu publies à compte d'auteur, @titeprof, ou chez un éditeur ?

Je n'ai pas de bêta-lecteur moi même mais mon éditeur oui. Il me fait donc un retour après envoi du manuscrit que je considère comme terminé et je modifie à la marge (bon là je viens d'envoyer mon fameux polar à l'époque romaine, je m'attends à beaucoup de modifs...)
Je crois que le concept de bêta lecteur est très anglo-saxon, et par ailleurs un ressenti est très personnel par définition. A mon avis, pour que l'opinion des bêta lecteurs soit significative, il faudrait en solliciter une bonne vingtaine et recouper les retours. Les lecteurs sont beaucoup plus sensibles à la syntaxe et à l'orthographe. Le reste.... c'est votre plume!!

henriette a écrit:Je pensais que c'était justement le travail de l'éditeur, comme en parle @Stephie.
Tu publies à compte d'auteur, @titeprof, ou chez un éditeur ?

Je le pensais aussi. Souvent les gens qui recherchent un bêta-lecteur ne sont pas encore publiés, de ce que je vois, car c'est d'autant plus important quand on débute.

J'ai trouvé des beta-lecteurs sur des forums d'écriture où les gens savent ce que c'est. Celui où je suis fonctionne sur la réciprocité (si tu veux une BL, tu dois BL toi-même).

Il existe aussi des services payants, mais il faut bien regarder les avis avant.

Il n'y a pas besoin d'en avoir une vingtaine : quand ils sont bons, deux ou trois suffisent normalement. La difficulté, c'est de trouver des bons, évidemment.

Moi, ce qui m'intéresse dans la bêta-lecture, c'est l'oeil avisé sur les incohérences, les choses que je pensais avoir écrites et qui sont restées dans ma tête. Ce sont des yeux qui traquent ce que les miens ne voient plus.

Vu l’exigence que tu demandes c’est que tu es prête à rémunérer les volontaires j’imagine.

C'est vrai que la bêta lecture, si on veut la faire correctement, exige un énorme investissement en temps. Pour éviter des réponses comme celles que tu as eue "elle est bien cool cette histoire", je te conseille de poser des questions très précises à tes bêta-lecteurs : quel personnage te semble le plus intéressant et pourquoi (ça aide à améliorer les autres), le moins intéressant, à quel moment tu as posé le livre, quel passage t'a semblé inutile etc. Les réponses seront nécessairement plus constructives. Tu peux commencer par des amis ou de la famille si tu ne veux/peux pas payer ce service.
Il existe aussi des forums d'écrivains (en herbe, tous ne sont pas édités) qui proposent des extraits de leurs textes ; cela permet d'avoir des avis d'inconnus (pas d'affect, donc sans doute moins de pincettes). Je n'ai pas testé mais ça peut aider certains auteurs.
De mon côté, j'ai la chance d'avoir dans mon entourage très proche de grands lecteurs non complaisants, qui n'ont pas hésité à me dire ce qui n'allait pas. Ça m'a beaucoup aidée et permis de trouver un éditeur.

Henriette : je suis publié dans une ME à compte d'éditeur (enfin 2 ME d'ailleurs).

Ma maison d'édition fournit bien sûr ce service (correction et béta-lecture), mais c'est vrai que depuis mon 1er roman j'avais pris l'habitude de travailler avec des amis (des auteurs, des connaissances...) qui me béta-lisaient, souvent d'ailleurs alors que je les béta-lisais moi-même.

Sla : l'inconvénient des questions précises, c'est que cela oriente forcément la lecture, donc le ressenti, et que j'aime avoir qqch de brut en face, ce qui me permet de voir si j'ai été comprise, quel passage compte vraiment, quel autre peut être épuré...

mafalda16 : ce n'est pas spécialement exigeant en fait, c'est la définition même d'une béta-lecture... Et non, je ne peux me permettre de payer pour cela. Si je ne trouve pas, je laisserai toute la charge à mon éditrice, tant pis (ou tant mieux, on se connait depuis fort longtemps maintenant, elle ne prend pas de pincettes et je travaille bien avec elle)

Je ne suis pas sûre que les questions (en tout cas, les exemples que j'ai donnés) orientent nécessairement le lecteur : lui demander où il/elle a posé le livre te permet juste de savoir à quel moment le lecteur peut "s'ennuyer". Idem pour le personnage préféré ou le moins aimé, ce sont des questions précises, certes, mais très ouvertes qui ne devraient pas trop orienter la lecture.

En effet, je suppose que cela doit dépendre de la rédaction des questions...

Le "souci" est que mon dernier opus est un peu...disons spécial. En gros l'histoire d'une chute en folie. Alors je crains que la rédaction de questions ne soit plus qu'ardue !
Bon, je vais voir avec mon éditrice... On a encore le temps, elle veut une sortie pour septembre, juste avant les deux prix littéraires dans lesquels le roman concourt. Mais le temps passe si vite, et la période n'est pas la plus calme au collège, j'espérais pouvoir boucler définitivement avant les vacances de Pâques (oui je suis une optimiste^^)

Des lecteurs bêta ? Ne vaudrait-il pas mieux des lecteurs fute-fute ?

Les questions peuvent être formulées après la lecture…

Le moins onéreux est en effet la réciprocité : c’est ce que je pratique avec mes amies écrivaines.

Je ne suis pas du tout d'accord. Ce que vous nommez bêta lecteurs risquent surtout de vous détourner de votre schéma narratif. De toute façon on ne plaît pas à tout le monde et la critique est aisée.
En revanche il me semble beaucoup plus constructif de pouvoir discuter avec autrui (de préférence quelqu'un du milieu ) de tel point sur lequel on peut achopper - normalement un auteur un peu confirmé "sent" ce qui peut poser question, et il peut être très constructif de chercher la clé d'un problème spécifique auprès d'un tiers.