Devenir professeur principal ?

Je suis chaque année PP et c'est une mission que j'apprécie ; outre le côté financier (pas suffisant, on est d'accord, mais cette somme d'argent me reste tout de même bien utile en fin de mois), j'apprécie le côté humain, suivre de près des élèves.

J'ai été PP de 6e, de 4e et de 3e. PP de 4e a été le niveau qui m'a demandé le moins de travail (mais je ne suis pas tombée sur des 4e de l'enfer comme il en arrive parfois et où les collègues voient passer des rapports chaque semaine).
J'aimais bien être PP de 6e ; je n'ai pas trouvé que c'était le niveau de l'enfer, les premières semaines sont les intenses, niveau questions des élèves, mais après, ça roule plutôt.

Je suis actuellement PP de 3e et je trouve cette mission très intéressante mais clairement très, très chronophage. Le suivi des stages, de l'orientation, de l'oral du brevet, de PIX..., me prennent beaucoup de temps. Je fais chacune des vies de classe et je déborde régulièrement sur mes heures de cours.

Spoiler:

Voilà.

Pour ma part, après avoir été PP tous les ans pendant plus de 20 ans, l'année du confinement a été la goutte d'eau.
Et ce n'est que depuis que je ne le suis plus que je mesure le poids que c'était rien qu'en termes de charge mentale.

Après, rétrospectivement, je trouve que la charge dépend de différents facteurs :
- suivi efficace par la vie scolaire et la direction
- équipes soudées
- nombre des PAP qui vont nécessiter des réunions et de la paperasse
- nombre des cas lourds qui vont générer ESS, PPRE, etc
- ambiance de la classe
- attitude des parents

C'est comme une boîte de chocolat, on ne sait jamais sur quoi on va tomber : il peut y avoir des classes "de l'enfer" à n'importe quel niveau, et quand ça tombe sur toi, c'est lourd.

Mais je trouve que deux niveaux sont "particuliers":
- PP de 3e demande de la "technicité" : une très bonne connaissance du secteur en terme d'offres en voie pro, de taux de pression, et d'être très en contact avec les familles. Et de courir après ceux qui ne rendent pas les papiers, etc
- PP de 6e demande beaucoup de patience tant avec les élèves (pas toujours si choupinets que ça...) qu'avec les parents qui sont angoissés pour leur enfant qui débarque dans la "jungle du collège" et qui, pour certains, cherchent à reproduire avec le PP le genre de contact pas forcément trés sain qu'ils pouvaient avoir avec les PE.
Et puis c'est souvent là qu'émergent des problématiques scolaires qui n'avaient été vues ou avaient eté masquées jusque-là : l'élève qui a "à consolider" en français dont tu découvres qu'il ne sait pour ainsi dire pas lire, mais que les parents ont refusé tous les bilans. Sans parler de ceux qui ont refusé l'orientation en SEGPA.

À choisir, j'aurais pu dire préférer être PP de 3e plutôt que de 6e. Mais cette année quand je vois 5 de nos 8 classes de 3e, heu non, surtout pas !

C'est une mission incroyablement mal payée.
Demander aux PP de prendre en charge l'orientation des élèves est quand-même quelque chose.

Je l’ai fait durant 12 ans d’affilée sur tous les niveaux au collège. J’ai jeté l’éponge cette année après avoir eu l’an dernier une classe de 6e avec une douzaine d’élèves avec des PAP, des PAI, des PPRE etc. Je me suis coltinée une vingtaine de réunions que la prime ne couvrait évidemment pas. Quant j’ai posé la question d’heures sup, on m’a répondu « que cela faisait partie de mes attributions ». J’ai donc décidé que cela ne ferait plus jamais partie « de mes attributions ».

Ajouté à cela les parents démissionnaires, basta.

Quant à être PP de 3e, je ne l’ai fait qu’un an puis j’ai annoncé clairement que je ne voulais plus assurer cette fonction. Je trouve inadmissible qu’on demande au PP de 3e d’assurer l’orientation pour 50€ de plus. Et avec les mêmes parents démissionnaires, l’horreur : il fallait passer autant de coups de fil qu’il y avait d’élèves pour récupérer les dossiers 48h avant le conseil de classe…tout ça, pour entendre l’administration me demander pourquoi un tel ou un tel avait demandé telle orientation. Comme j’avais déjà eu du mal à récupérer les fameux dossiers, je n’en savais strictement rien mais on me posait la question comme s’il s’était agi de mes enfants. Donc terminé !

Je suis prof de lettres, cela me prend déjà plus de 40h par semaine. Je ne vois pas en quoi l’administratif et la gestion de classe devrait me gêner pour ce travail qui est déjà très prenant.

J'apporte ma pierre à l'édifice: j'ai été PP de 6e, en T1 dans mon nouvel établissement de REP il y a quelques années
Je n'en garde pas un mauvais souvenir, c'est sûr que ne pas connaitre à fond le bahut peut être embêtant les premiers mois; il suffit de dire aux élèves qu'on est aussi nouveau, je ne vois pas en quoi ça peut être un problème!
J'aime bien cette fonction de PP, même si tous les inconvénients ont déjà été cités précédemment, je ne vais pas revenir dessus.

Même si les élèves étaient en grande difficulté, le lien avec les parents était toujours enrichissant: sauf quelques cas particuliers, la plupart appréciait ce contact avec le PP, donc le collège. On me remerciait même lorsque je les contactais pour leur dire que leur choupinou bébé avait fait une bêtise x ou y; ce qui me surprend encore

Je suis d'accord avec les messages écrits plus haut, il y a aussi une question de caractère: je ne me vois pas PP de 3e! La charge de travail me semble considérable pour l'orientation, et j'apprécie le côté "innocent" des 6e. Et oui je trouve qu'il y a un effet PP, clairement!
Ceci dit les PAP and co prend beaucoup de temps aussi.

Bref ça se réfléchit de façon très personnelle Mais tu n'es pas obligé(e?) d'accepter cette charge!

Merci à tous pour vos réponses, je vais déjà m'occuper de ma titularisation. Pour ceux qui sont concernés comme moi par le mouvement inter-académique, je vous souhaite bon courage pour les résultats des affectations le 6 mars.

Un petit conseil : si ton tuteur est PP, tu peux lui demander des conseils aussi ou en parler avec les PP de tes classes. Demander des conseils aussi.