Refuser un entretien téléphonique avec un parent ?

Dire qu'un élève a triché ça déclenche la plupart du temps une forte réaction et un déni des parents. Ils arrivent à admettre que leur enfant est bavard ou flemmard, mais qu'il ait pu tricher...j'ai l'impression qu'il y a un blocage là...

Je me pose une question. Triche et fraude, ce n'est pas exactement pareil : la seconde est plus grave et relève en soi du pénal, si on regarde la définition du terme.

D'où ma question : en dehors des épreuves officielles (DNB, Bac...) dans quel cas considère-t-on qu'il y a fraude plutôt que triche ?

Les notes de contrôle continu comptent pour l'obtention du bac, tricher à un dst c'est tricher au bac selon notre CDE qui demande aux PP de bien prévenir les parents en début d'année. Notre règlement intérieur précise fraude lors des dst ou épreuves diverses pour parler de la triche.

henriette a écrit:Je me pose une question. Triche et fraude, ce n'est pas exactement pareil : la seconde est plus grave et relève en soi du pénal, si on regarde la définition du terme.

D'où ma question : en dehors des épreuves officielles (DNB, Bac...) dans quel cas considère-t-on qu'il y a fraude plutôt que triche ?

Dans mon établissement, nous avons la même interprétation que chez mamieprof : toute triche sur une évaluation comptant pour le contrôle continu est une triche sur la note à un examen officiel, c'est donc une fraude. Bilan : il vaut mieux tricher en spé en terminale (en première l'une des trois compte pour le CC) qu'en tronc commun ou en option.

Idem pour moi. C'est d'ailleurs ce que disent les textes : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F22211

Je comprends, merci pour les explications.
Alors, puisque le contrôle continu compte aussi pour l'obtention du DNB, il faudrait donc parler de fraude et non de triche en classe de 3e, si je vous suis bien.

Oui.

Sisyphe a écrit:Je n'ai pas trop de contestation de notes ou de bulletins car le public que j'accueille est peu inquiet sur la poursuite d'études mais régulièrement un parent s'indigne que son enfant se soit plaint d'injustices à son égard. Quand par exemple j'exclus un élève de cours après qu'il m'a insultée, les parents me disent que je me trompe, que leur enfant ne m'a pas insultée. J'ai mal entendu. Leur enfant leur a dit que ce n'est pas lui et il ne ment pas. Je n'avais pas à lui prendre son portable parce que ça il ne supporte pas alors forcément après il s'énerve. Bref, des contestations permanentes que je vis de plus en plus mal.

Qu'il change d'établissement en urgence alors, ce n'est pas sain pour lui d'être dans un collège où les adultes mentent.
Si nécessaire on peut même rajouter quelques mensonges afin de faciliter sa réaffectation via un conseil de discipline.

Je n'ai pas eu de réponse à ma proposition de RDV téléphonique demain midi. C'était bien la peine d'exiger un échange "dans les meilleurs délais". Il va sans dire que je ne vais pas relancer.

Attention, après tu vas avoir un message disant qu'elle attendait ton appel, tu aurais pu la prévenir que tu annulais (je parle d'expérience...).

Je ne l'appellerai pas si je n'ai pas de réponse.

Finalement, la mère m'a répondu tôt hier matin qu'elle était disponible pour le rendez-vous téléphonique je lui proposais. Je l'ai donc appelée vers 13H15 et elle a été moins vindicative que ce à quoi je pouvais m'attendre. Elle m'a quand même dit qu'elle était "froissée" et "dans l'incompréhension" par rapport à l'appréciation portée sur le bulletin du deuxième trimestre, mais quand je lui ai donné ma version des faits (heureusement, j'ai bonne mémoire et j'ai pu lui donner beaucoup de détails), elle n'a pas insisté.

Nous n'arrêtons pas de recevoir des sollicitations de la part de parents de troisièmes pour des rendez-vous en ce moment, et bien sûr il s'agit des enfants dont les résultats sont trop justes pour passer en seconde GT. Il me semble que c'est un phénomène qui s'amplifie et qu'auparavant, seuls les PP étaient embêtés à ce stade de l'année. Là, j'ai l'impression que c'est un peu tout le monde, dès lors qu'on n'a pas été assez "bienveillant". Et l'excuse est toujours la même : "nous avons rencontré beaucoup de problèmes familiaux cette année et X/Y/Z n'avait pas l'esprit serein pour travailler, mais je suis certain que monchérimoncoeur a les capacités pour suivre en seconde GT". A chaque fois qu'on m'a sorti ça, il était question d'élèves infoutus d'aligner trois phrases bien construites à l'écrit (et bourrées de fautes bien évidemment).

Je te souhaite Marjo d'avoir un enfant qui soit capable "d'aligner trois phrases construites à l'écrit" et qui n'aura pas de problèmes familiaux et dont la famille n'embêtera pas ses profs avec des RDV. Les choix d'orientation en fin de troisième sont aussi difficiles, voire anxiogènes pour beaucoup de familles. Et chaque enfant, et notamment ceux en difficulté, a droit à un accompagnement. C'est vrai que c'est devenu de plus en plus le rôle des enseignants. Mais, je suis tout de même un peu choquée par ces propos lapidaires.

roxanne a écrit:Je te souhaite Marjo d'avoir un enfant qui soit capable "d'aligner trois phrases construites à l'écrit" et qui n'aura pas de problèmes familiaux et  dont la famille n'embêtera pas ses profs avec des RDV. Les choix d'orientation en fin de troisième sont aussi difficiles, voire anxiogènes pour beaucoup de familles. Et chaque enfant, et notamment ceux en difficulté, a droit à un accompagnement. C'est vrai que c'est devenu de plus en plus le rôle des enseignants. Mais, je suis tout de même un peu choquée par ces propos lapidaires.

Je ne prétends pas répondre à la place de Marjo mais ce que je comprends de ce qu'elle dit, c'est que beaucoup de parents se voilent la face sur les difficultés de leurs enfants alors que ce n'est pas un service à leur rendre. Les excuses du type "blablabla problème familial", si honnêtes soient-elles parfois, n'ont juste rien à voir avec le niveau effectif de l'enfant: s'il ou elle n'est pas capable d'aligner trois phrases à l'écrit (pas de mépris là-dedans, on sait tous que c'est le cas de beaucoup d'élèves, y compris parfois jusqu'à l'université!), même si sa situation familiale était idyllique, il ne pourrait pas suivre correctement une seconde générale. Être parent, j'imagine que c'est aussi être capable d'accepter cela et d'en tirer les conséquences qui s'imposent, et il n'y a pas forcément besoin de 15 Rdv avec chacun des profs pour s'en rendre compte. Et ce n'est pas aux enseignants de mentir et d'en rajouter dans la "bienveillance" pour faire plaisir aux parents d'autant qu'en définitive, celui qui se retrouve pénalisé, c'est l'enfant.

Je n'ai pas dit le contraire mais une fois qu'on a dit ça, on fait quoi? S'il doit y avoir orientation, il faut bien qu'elle soit accompagnée et réfléchie surtout si elle est contrainte. Donc qu'il y ait sollicitation des parents me semble normal.

roxanne a écrit:Je n'ai pas dit le contraire mais une fois qu'on a dit ça, on fait quoi? S'il doit y avoir orientation, il faut bien qu'elle soit accompagnée et réfléchie surtout si elle est contrainte. Donc qu'il y ait sollicitation des parents me semble normal.

Oui, mais je pense que là il s'agit surtout de parents qui contestent l'orientation proposée ou les constats posés par les enseignants - c'est ce que je comprends du message initial. Si les parents arrivaient en disant "voilà, vous me dites que mon fils / ma fille est en grande difficulté, que puis-je faire, que me conseillez vous?" j'imagine que ce serait déjà différent. Mais pour cela il n'y a pas besoin de prendre RDV avec tous les enseignants, seulement le PP (et le conseiller d'orientation).

Je pense que c'est aussi et encore une fois l'attitude consumériste des parents qui est en cause plus que les problèmes de quelque nature qu'ils soient.
Il y a une différence entre demander conseil à l'enseignant étant donné la situation et être dans une démarche "bon, maintenant vous lui donnez l'orientation demandée parce que hein, il a eu des problèmes X ou Y". On notera que ça n'a plus grand chose à voir avec de la bienveillance, finalement.

Je n'ai pas forcément eu beaucoup ce genre de demandes. Les parents sont aussi souvent désemparés.

roxanne a écrit:Je n'ai pas dit le contraire mais une fois qu'on a dit ça, on fait quoi? S'il doit y avoir orientation, il faut bien qu'elle soit accompagnée et réfléchie surtout si elle est contrainte. Donc qu'il y ait sollicitation des parents me semble normal.

Dans ce cas, on demande un rendez-vous au professeur principal…

roxanne a écrit:Je n'ai pas forcément eu beaucoup ce genre de demandes. Les parents sont aussi souvent désemparés.

Parents désemparés.  Je comprends et dans ce cas, il ne reste plus que l'enseignant, qui le plus souvent fait comme il peut avec les moyens qu'il a à sa disposition, et on sait que les moyens disparaissent parallèlement à l'augmentation des tâches qui lui incombent.
Par exemple, une orientation en lycée pro quand il n'y a pas de place ou en lycée pro, mais bien plus loin car l'option n'existe pas/ a fermé.
Tous les ans j'ai  connu le cas d'élèves sans stage , car stages trop  éloignés, pas compatibles avec les moyens de locomotion, parents en grande difficulté financière, pas de réseau pour héberger, etc.  Des solutions ont été trouvées mais grâce au réseau d'enseignants...  Le système a ses limites et les enseignants se cognent aussi là-dessus.

@Iridiane a parfaitement compris ce que je voulais dire.