détachement dans l'enseignement secondaire

Bonjour,

Je viens ici pour partager mon expérience brève (5 mois) en tant que professeur dans le secondaire.

Je suis littéralement sidéré par la DRH (de l'établissement ou du rectorat). Déjà, j'ai du insister pour savoir si mon détachement était accepté par le ministre. J'ai eu la réponse après le 15 juin sachant que je devais partit à plus de 6000 km. Mon affectation arrive assez vite, je contacte le proviseur mais je n'aurai la connaissance des mes classes que le 1er septembre et surprise, je suis PP d'une classe. Sachant que je débute dans l'enseignement, je ne trouve pas cela judicieux. Je refuse, mais on insiste que c'est un niveau facile, alors je cède.

Je me retrouve à l'heure actuelle avec 18h de cours (formations incluses). Et je n'en peux plus, je n'ai pas de vacances et juste le samedi que je m'accorde.
Avant mon détachement, je me suis formée seule. J'ai un tuteur mais finalement on se voit peu. Par rapport à mon ancien post, je ne vois que peu mes collègues, je dois faire des courbettes à la hiérarchie en les appelant par leur fonction alors que je tutoyais des professeurs d'université. Dès que je veux changer mon emploi du temps, pour l'adapter aux contraintes des élèves (passation PIX, etc), on me regarde comme si je voulais voler des heures de cours. Je suis infantilisé. C'est affreux. On ne sent pas le travail d'équipe que l'on devrait avoir pour le bien des élèves.
Par exemple, dans une fiche de la vie scolaire que j'ai reçu au début de l'année, il est noté que si un élève est en retard, on doit l'envoyer prendre un billet à la vie scolaire. Je le fais, les élèves reviennent avec un billet de retard, super! Mais un jour, un vendredi après midi, la vie scolaire dit à un de mes élèves que ça n'a jamais existé. Je me suis rendue à la vie scolaire pour vérification et on me dit la même chose. J'en parle au proviseur, idem.

Je demande des heures de colle à la vie scolaire, il faut que je remplisse pour chaque élève un formulaire, que je donne le travail à faire, etc...Pas d'aide.
Je demande à la vie scolaire de convoquer des élèves pour qu'ils passent une évaluation. Sur 9 élèves convoqués, 0 sont venus. On ne m'a pas prévenu et on ne m'a rendu les sujets que plusieurs semaines après, quand l'arrêt des notes a eu lieu.

Quand aux élèves, ils sont loin, très loin d'avoir le niveau. Ils ne savent même pas additionner des fractions. Ils se savent pas utiliser la calculatrice. Comme c'est ma première année, je ne sais pas si c'est pareil ailleurs, mais ça choque vraiment. Surtout qu'ils peuvent avoir de bonnes notes en math. C'est incompréhensible.
L'intestin est juste un tube, il ne s'y passe rien de particulier, les plantes prennent l'eau par les feuilles, etc...
Ils n'ont pas de livres, sauf ceux que le lycée leur paye et ce n'est pas ma matière. Ils ont accès au livre scolaire (comme tous le monde), mais à chaque fois que j'en parle, ils ont l'air de découvrir l'information. Je ne peux donc pas prendre un livre et l'utiliser pour faire des activités. Je dois doit tout préparer et tout photocopier.
En plus, ils sont tous issues des classes pour allophone, mais je n'ai pas été prévenue. Donc, je dois réécrire tous les énoncés des activités car ils ont un vocabulaire très faible. Et bien sur ils sont démotivés au possible à cause des difficultés qu'ils traînent depuis des années. Donc je bosse et eux ils ne font rien et plus je bosse, plus ils se reposent sur moi et ils râlent ensuite sur leur note.
Et leur demander de travailler chez eux, pas la peine. Pour beaucoup, ils vivent dans des conditions qui rendent cela impossible. Pour certains, ils ne regardent pronote qu'une fois par mois.
Bref, avec certaine classe cela se passe bien, d'autre c'est le bordel.

Et le fameux questionnaire harcèlement. Que d'impuissance face aux réponses d'une élève qui est abusée sexuellement. Je n'ose pas en parler en classe car l'harceleur est peut être là. Je fais le rapport à la direction, rien. J'en parle à la CPE. Seule réponse, on va inclure cette classe dans le dispositif où ils auront un cours de sensibilisation au harcèlement. Super, elle est sauvée! Bien sur je fais de l'humour noir.
Il y a une élève que j'ai pu identifier. Je tente de l'aider, mais mon établissement n'a plus d'infirmière scolaire, les psyEN ne voit en rendez-vous que les 2nde pour leur orientation. Pas d'aide psychologique. La maison des adolescents de la ville n'a plus de psychologue...Il ne reste que le CMP mais l'élève ne veut pas que ses parents connaissent sa situation.

Je finirai mon détachement, mais en 5 mois, j'ai été dégoûtée du métier. Je félicite les professeurs qui restent et aiment leur métier. Et franchement, quand les gens parlent que profs c'est super parce qu'il y a plein de vacances, je pense que je les inviterai à faire un essai.

Dites moi si vous avez déjà rencontrer ce genre de situation.

Tout ça m'a l'air confus et avec beaucoup de fautes.

C'est vrai que parfois, face à des certains candidats à une reconversion, on a pu leur demander ici de repasser après une première prise de contact avec l'ÉN pour voir s'ils maintenaient leur point de vue...
On a ici un ex-collègue qui l'a fait. On peut ne pas être d'accord avec toutes ses réflexions, mais je pense qu'il est possible de le "rassurer" : cette mauvaise expérience ne vient pas de ton établissement d'affectation, tu aurais eu plus ou moins le même vécu partout.
J'en profite pour rebondir avec une autre réflexion : quel type de poste occupais-tu ? Je pensais qu'il était plus ou moins évident que se faire détacher dans un corps d'enseignants depuis n'importe où dans la FP est une très mauvaise idée.

valle a écrit:C'est vrai que parfois, face à des certains candidats à une reconversion, on a pu leur demander ici de repasser après une première prise de contact avec l'ÉN pour voir s'ils maintenaient leur point de vue...
On a ici un ex-collègue qui l'a fait. On peut ne pas être d'accord avec toutes ses réflexions, mais je pense qu'il est possible de le "rassurer" : cette mauvaise expérience ne vient pas de ton établissement d'affectation, tu aurais eu plus ou moins le même vécu partout.
J'en profite pour rebondir avec une autre réflexion : quel type de poste occupais-tu ? Je pensais qu'il était plus ou moins évident que se faire détacher dans un corps d'enseignants depuis n'importe où dans la FP est une très mauvaise idée.

Pour avoir eu ce projet moi aussi avant d'y renoncer, au moins pour la rentrée 2024, je ne trouve pas que ce soit évident. Il y a des détachements réussis en ce sens. J'ai notamment un ami, responsable de la communication en rectorat, qui a été détaché comme professeur certifié d'histoire-géo en collège et cela se passe très bien. Le principal risque c'est la méconnaissance de la réalité du métier et la désillusion mais si le projet est bien ficelé avec des prises des contacts avec des enseignants, voire des stages d'immersion, on peut l'éviter.

Cela dit j'ai quand même renoncé après avoir élu domicile quelques semaines sur ce forum

valle a écrit:C'est vrai que parfois, face à des certains candidats à une reconversion, on a pu leur demander ici de repasser après une première prise de contact avec l'ÉN pour voir s'ils maintenaient leur point de vue...
On a ici un ex-collègue qui l'a fait. On peut ne pas être d'accord avec toutes ses réflexions, mais je pense qu'il est possible de le "rassurer" : cette mauvaise expérience ne vient pas de ton établissement d'affectation, tu aurais eu plus ou moins le même vécu partout.
J'en profite pour rebondir avec une autre réflexion : quel type de poste occupais-tu ? Je pensais qu'il était plus ou moins évident que se faire détacher dans un corps d'enseignants depuis n'importe où dans la FP est une très mauvaise idée.

Bonjour et merci pour votre réponse.

Alors j'ai fait une journée d'immersion dans un collège sur conseil de l'inspecteur. Et même si j'ai pris un collège de REP+, je n'ai pas ressenti la même ambiance. Mais, je le conçois, en une journée difficile se faire une idée.

J'ai fait se détachement car je voulais aller dans cette région et le métier d'enseignement n'était pas mon choix premier mais c'était le plus facile à obtenir. Le métier que j'exerçais avant n'a pas vraiment de lien avec mon mal être d'aujourd'hui.
En fait c'est la DRH qui me déçoit beaucoup. Mais ce n'est peut être que ma DRH, d'autres doivent avoir de meilleures expériences que moi.