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- ___Victor___Je viens de m'inscrire !
Bonjour,
Je suis étudiant (en prépa), et depuis le collège j'ai cette idée en tête de devenir prof; à cette époque, c'était en éducation musicale et puis, quand j'ai découvert les SES à partir du lycée, cela n'a plus changé !
Mais, j'hésite tout de même (d'autres secteurs d'activités m'intéressent également). Cela étant, depuis le lycée je m'imagine souvent en situation en tant qu'enseignant. Par exemple, je me demande comment j'évaluerais mes élèves, comment j'enseignerais telle ou telle notion, comment j'aborderais un conseil de classe...
Alors j'en viens à ma question : est-ce un signe ? Est-ce que vous aussi, durant vos études, vous aviez ce genre de pensées ?
Ou plus globalement, comment vous êtes vous rendus compte que vous vouliez devenir prof, sans trop de doutes ?
Je suis étudiant (en prépa), et depuis le collège j'ai cette idée en tête de devenir prof; à cette époque, c'était en éducation musicale et puis, quand j'ai découvert les SES à partir du lycée, cela n'a plus changé !
Mais, j'hésite tout de même (d'autres secteurs d'activités m'intéressent également). Cela étant, depuis le lycée je m'imagine souvent en situation en tant qu'enseignant. Par exemple, je me demande comment j'évaluerais mes élèves, comment j'enseignerais telle ou telle notion, comment j'aborderais un conseil de classe...
Alors j'en viens à ma question : est-ce un signe ? Est-ce que vous aussi, durant vos études, vous aviez ce genre de pensées ?
Ou plus globalement, comment vous êtes vous rendus compte que vous vouliez devenir prof, sans trop de doutes ?
- DanskaProphète
Ou plus globalement, comment vous êtes vous rendus compte que vous vouliez devenir prof, sans trop de doutes ?
En me retrouvant devant une classe pour la première fois, le concours déjà en poche
Attention, en SES les places sont rares : on ne travaille qu'en lycée, ce qui peut compliquer sérieusement les mutations (comme pour toutes les matières à faible effectif).
- Une passanteEsprit éclairé
Danska a écrit:Ou plus globalement, comment vous êtes vous rendus compte que vous vouliez devenir prof, sans trop de doutes ?
En me retrouvant devant une classe pour la première fois, le concours déjà en poche
Attention, en SES les places sont rares : on ne travaille qu'en lycée, ce qui peut compliquer sérieusement les mutations (comme pour toutes les matières à faible effectif).
C'est amusant, moi aussi !
Je me demande si ceux qui n'ont pas "la vocation" ne subissent pas encore plus violemment que les autres les désillusions inévitables de l'Education nationale.
- JennyMédiateur
___Victor___ a écrit:
Ou plus globalement, comment vous êtes vous rendus compte que vous vouliez devenir prof, sans trop de doutes ?
Au bout de quelques années d'enseignement...
- Tonio KrögerNiveau 8
Je me suis toujours dit que prof (dans le secondaire) serait le pire métier que je puisse faire (rapport aux autres compliqué, difficulté dans l’affirmation de soi et de position d’autorité, etc). Je visais le supérieur exclusivement. Mais bon, une fois l’agrégation en poche et des tentatives infructueuses pour faire financer ma thèse, divers déboires m’ont amené à faire face à l’évidence : piste fermée.
J’ai donc pris un poste, ai dû m’adapter dans la douleur à cette fonction honnie, et depuis 12 ans j’enchaîne stratégie sur stratégie pour tenir (enseigner à l’étranger, vacations en fac, ateliers philo dans des structures, publications, etc.) Et malgré ces difficultés, je sais que je suis très apprécié comme enseignant.
Il n’y a donc jamais eu de vocation. Parfois je me dis que c’est un atout (aucune désillusion), parfois je me dis que c’est la meilleure manière de vivre en permanence dans le doute et de penser de façon obsessionnelle à la reconversion.
Pardon pour tout cet égotisme, au passage ;-)
J’ai donc pris un poste, ai dû m’adapter dans la douleur à cette fonction honnie, et depuis 12 ans j’enchaîne stratégie sur stratégie pour tenir (enseigner à l’étranger, vacations en fac, ateliers philo dans des structures, publications, etc.) Et malgré ces difficultés, je sais que je suis très apprécié comme enseignant.
Il n’y a donc jamais eu de vocation. Parfois je me dis que c’est un atout (aucune désillusion), parfois je me dis que c’est la meilleure manière de vivre en permanence dans le doute et de penser de façon obsessionnelle à la reconversion.
Pardon pour tout cet égotisme, au passage ;-)
- AuzNiveau 6
J'ai voulu être prof dès la 6ème, je n'ai compris que plus tard que ce serait en lettres (même si, avec le recul, cela était évident vu mon parcours). J'ai donné des cours particuliers dès 10 ans (aux camarades de ma petite soeur) et n'ai jamais vraiment arrêté jusqu'au concours. J'enseigne depuis 20 ans, je n'ai jamais douté que ma place était devant les élèves même s'il m'arrive de désespérer de la dégradation de nos conditions de travail et que je suis plus réaliste et pragmatique, c'est un métier, qui s'apprend, la vocation seule ne suffit pas. La meilleure remarque que j'ai entendue lorsque je débutais: "il faut 5 ans pour bien faire ce travail, pas pour être un super prof, juste pour le faire correctement et être à peu près satisfait de soi".
Il faut dire que je viens d'un milieu où être fonctionnaire était une voie d'ascension sociale, l'école était ma seule voie de sortie d'un cadre pas très engageant.
Il faut dire que je viens d'un milieu où être fonctionnaire était une voie d'ascension sociale, l'école était ma seule voie de sortie d'un cadre pas très engageant.
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Boulet un jour, boulet toujours.
- FerdynanNiveau 1
Salut Victor, depuis mon enfance je rêve de devenir enseignant. Durant le primaire je rêvais d’être instituteur puis au collège je rêvais d’être professeur de mathématiques.
J’ai toujours refoulé ce rêve car j’avais à l’époque des professeurs qui avaient fait comprendre à mes parents que les études pour y parvenir coûteraient trop chères pour le milieu d’où je venais …
Ça a toujours été un regret … j’ai eu la chance malgré tout de réussir professionnellement mais aujourd’hui au milieu de la carrière je me réveille et je me dis que je ne fais toujours pas le métier dont j’ai toujours rêvé !
J’espère que tu trouveras les réponses à tes doutes et surtout que tu réussiras à trouver ton chemin professionnel bien plus rapidement que moi.
J’ai toujours refoulé ce rêve car j’avais à l’époque des professeurs qui avaient fait comprendre à mes parents que les études pour y parvenir coûteraient trop chères pour le milieu d’où je venais …
Ça a toujours été un regret … j’ai eu la chance malgré tout de réussir professionnellement mais aujourd’hui au milieu de la carrière je me réveille et je me dis que je ne fais toujours pas le métier dont j’ai toujours rêvé !
J’espère que tu trouveras les réponses à tes doutes et surtout que tu réussiras à trouver ton chemin professionnel bien plus rapidement que moi.
- lene75Prophète
Une passante a écrit:Danska a écrit:Ou plus globalement, comment vous êtes vous rendus compte que vous vouliez devenir prof, sans trop de doutes ?
En me retrouvant devant une classe pour la première fois, le concours déjà en poche
Attention, en SES les places sont rares : on ne travaille qu'en lycée, ce qui peut compliquer sérieusement les mutations (comme pour toutes les matières à faible effectif).
C'est amusant, moi aussi !
Je me demande si ceux qui n'ont pas "la vocation" ne subissent pas encore plus violemment que les autres les désillusions inévitables de l'Education nationale.
C'est marrant, je me disais le contraire.
Comme Victor, j'ai toujours voulu être prof. Seule la matière a changé. Je suis passée par histoire, maths, et puis finalement philo. Je connaissais un peu le milieu et ne me faisais pas trop d'illusions sur ce qu'était le métier quand j'ai débuté, puisque ma mère était prof.
Même si tout n'y était pas rose, j’ai adoré ce métier les premières années, jusqu'au COVID et à la réforme du lycée et de l'évaluation, même si en réalité il y a eu une dégradation progressive, mais COVID + réforme a été un virage très brutal. J’ai noué de belles relations avant ça. Enseigner ma matière et connaître mes élèves était alors l'essentiel de mon métier, et la liberté presque totale pour les faire progresser. Et ça marchait. Le reste était marginal. C'était le métier que je voulais faire parce que ça avait du sens. Et mes élèves me le disaient et ceux de cette époque me le disent encore.
Je vis assez mal ce qu'est devenu le métier depuis, le travail à la chaîne, le morcellement, les élèves anonymes avec lesquels on n'a plus le temps de nouer de relations, l’administratif devenu l'essentiel, Parcoursup qui dirige tout, la liberté pédagogique remise en cause, la masse de travail sous laquelle on croule sans quasiment plus de temps à consacrer à la préparation en profondeur des cours, aux lectures, à la culture, ce qui leur donnait tout leur sens. L'impossibilité d'entraîner correctement les élèves et donc de les faire progresser (on est passé de 9 devoirs type-bac par an quand j'ai débuté à 2 aujourd'hui, et pourtant je passe ma vie à corriger). L'impression de passer 90% de mon temps en bullshit, de ne plus servir à rien d'autre qu'à brasser de l'air, de ne rien apporter aux élèves, ou si peu : pas à la mesure de l'énergie dépensée. Ce qui était essentiel est devenu accessoire. Et j'ai l'impression que les élèves aux aussi s'ennuient.
Je rêve d'enseigner à nouveau la philo, de redevenir prof de philo. C'est un très beau métier mais ce n'est plus le mien. Je cherche une porte de sortie pour le faire, mais ça paraît inatteignable. Je m’imaginais qu'il était plus facile d'accepter cette perte de sens quand on avait pas tout misé dessus.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- BaldredSage
Lente construction, attrait pour des domaines non rentables, mauvaises expériences scolaires mais quelques profs remarquables, un rôle éducatif commencé tôt et poursuivi de bric et de broc. Attrait pour la transmission, aucune illusion sur l'absurdité du système scolaire, nécessité économique, crainte de l'ennui, une matière évidente pour moi pour son contenu et son rôle. Concours, le bain de la REP, c'est devenu une évidence.
Je pense au contraire que ceux qui ont " la vocation" sont les plus fragiles face à un métier toujours plus éloigné de leur représentation initiale.
Il me parait très raisonnable de prévoir dès le début une évolution ou un changement de carrière, au cas où cela cesserait d'être une évidence.
Je pense au contraire que ceux qui ont " la vocation" sont les plus fragiles face à un métier toujours plus éloigné de leur représentation initiale.
Il me parait très raisonnable de prévoir dès le début une évolution ou un changement de carrière, au cas où cela cesserait d'être une évidence.
- EdithWGrand sage
Depuis mon enfance je voulais transmettre, avoir des enfants (pour les éduquer, pas du tout pour jouer à la poupée… j’ai un frère de 16 ans de moins que moi et j’ai lu Dolto quand il était petit, et me suis énormément occupée de lui), raconter, médiatiser ce que je savais. À 14 ans, j’habitais au milieu des châteaux de la Loire et je faisais les visites aux amis de passage, parfois même en langue étrangère un peu bancale, j’ai été cheftaine de louveteaux, jeune fille au pair, bénévole puis salariée dans une structure de communication /cinéma et c’est là qu’on m’a proposé de devenir documentaliste, un peu par hasard (j’avais tenté - et raté - sans beaucoup de conviction un capes de doc, qui figurait sur mon cv). J’avais des profs pas super épanouis dans mon entourage familial, ce n’est pas eux qui m’ont poussée dans cette voie, encore une fois prise par hasard. Pendant mes études universitaires (anglais), l’enseignement n’était vraiment pas dans mes objectifs, même si je l’ai enseigné un temps en complément de service et que je suis validée par l’IPR pour cela.
Ce que je préfère dans mon boulot, c’est faire le lien entre les œuvres / contenus et les gens au sens large (élèves surtout, mais collègues aussi). Par exemple j’ai adoré monter des mini conférences au moment où on avait une Microfolie au collège, en lien avec les collègues et animer les séances avec les élèves en français, espagnol et techno.
Donc, pour répondre à la question initiale, je n’ai jamais rêvé d’être prof mais ma façon d’exercer et ma discipline me permettent de l’être en utilisant mon goût pour la médiation.
Ce que je préfère dans mon boulot, c’est faire le lien entre les œuvres / contenus et les gens au sens large (élèves surtout, mais collègues aussi). Par exemple j’ai adoré monter des mini conférences au moment où on avait une Microfolie au collège, en lien avec les collègues et animer les séances avec les élèves en français, espagnol et techno.
Donc, pour répondre à la question initiale, je n’ai jamais rêvé d’être prof mais ma façon d’exercer et ma discipline me permettent de l’être en utilisant mon goût pour la médiation.
- InvitéInvité
Je dirais que si la vocation n'est pas liée à une représentation du métier erronée (coucou Gérard Klein dans l'instit) mais à une vision réaliste de la société (cf une longue lecture du réel dans les forums) , le rêve d'être enseignant peut rester un rêve.
Si on s'engage uniquement par amour de sa matière et par envie de transmettre, je pense qu'on ne sera pas heureux dans ce métier. Si on s'y engage par amour de sa matière et en étant conscient que la transmission est difficile et que la gestion de classe n'est pas innée, alors c'est jouable.
Si on s'engage uniquement par amour de sa matière et par envie de transmettre, je pense qu'on ne sera pas heureux dans ce métier. Si on s'y engage par amour de sa matière et en étant conscient que la transmission est difficile et que la gestion de classe n'est pas innée, alors c'est jouable.
- surfislifeNiveau 2
D'aussi loin que je me souvienne, j'ai profondément détesté l'école et tout ce qui va avec. J'ai donc voulu voir "la bête " de l'intérieur. Mon seul souci a toujours été de faire en sorte d'automiser, de responsabiliser les ados et de développer leur curiosité. Tout le contraire de ce que j'ai connu !
Je continue sur cette voie en ayant toujours le plus grand mal à comprendre que l'on pense qu'il est "incompréhensible de ne pas avoir envie de travailler", que "l'école est le meilleur moment de sa vie" ou qu'il "n'est pas compliqué de rester concentré 1h sur sa chaise".
À chaque cours, j'essaie de me mettre à la place de mes élèves et essaie de me rappeler la raison pour laquelle j'ai voulu être enseignant. Cela permet d'éviter de reporter systématiquement sur les ados mes erreurs et de ne pas oublier que, si cela se passe mal, j'en suis le principal responsable et que je me dois de trouver les solutions. Et, c'est bien là, pour moi, l'intérêt de notre métier.
Je précise que j'ai voulu être enseignant et que la matière n'était qu'accessoire.
Je continue sur cette voie en ayant toujours le plus grand mal à comprendre que l'on pense qu'il est "incompréhensible de ne pas avoir envie de travailler", que "l'école est le meilleur moment de sa vie" ou qu'il "n'est pas compliqué de rester concentré 1h sur sa chaise".
À chaque cours, j'essaie de me mettre à la place de mes élèves et essaie de me rappeler la raison pour laquelle j'ai voulu être enseignant. Cela permet d'éviter de reporter systématiquement sur les ados mes erreurs et de ne pas oublier que, si cela se passe mal, j'en suis le principal responsable et que je me dois de trouver les solutions. Et, c'est bien là, pour moi, l'intérêt de notre métier.
Je précise que j'ai voulu être enseignant et que la matière n'était qu'accessoire.
- InvitéInvité
surfislife a écrit:D'aussi loin que je me souvienne, j'ai profondément détesté l'école et tout ce qui va avec. J'ai donc voulu voir "la bête " de l'intérieur. Mon seul souci a toujours été de faire en sorte d'automiser, de responsabiliser les ados et de développer leur curiosité. Tout le contraire de ce que j'ai connu !
Je continue sur cette voie en ayant toujours le plus grand mal à comprendre que l'on pense qu'il est "incompréhensible de ne pas avoir envie de travailler", que "l'école est le meilleur moment de sa vie" ou qu'il "n'est pas compliqué de rester concentré 1h sur sa chaise".
À chaque cours, j'essaie de me mettre à la place de mes élèves et essaie de me rappeler la raison pour laquelle j'ai voulu être enseignant. Cela permet d'éviter de reporter systématiquement sur les ados mes erreurs et de ne pas oublier que, si cela se passe mal, j'en suis le principal responsable et que je me dois de trouver les solutions. Et, c'est bien là, pour moi, l'intérêt de notre métier.
Je précise que j'ai voulu être enseignant et que la matière n'était qu'accessoire.
Je suis d'accord sur beaucoup de points, mais pas sur la responsabilité (genre 100%) de l'enseignant quand ça ne prend pas (c'est culpabilisant pour les enseignants qui ont des classes infectes).
Par contre je suis d'accord pour dire que, quand ça ne prend pas dans une classe, je préfère être de ces enseignants qui cherchent des solutions pour en modifier la dynamique plutôt que de gâcher sa propre énergie uniquement dans la plainte.
Mais jusqu'à quand a-t-on cette énergie ? (Un don de soi, même)
Je trouve admirable, dans tous les cas, qu'une personne qui a mal vécu le monde scolaire s'en empare, une fois adulte. C'est une belle vocation (réussir à se mettre à la place des élèves qui n'aiment pas l'école et essayer d'inverser la tendance)
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
Jenny a écrit:___Victor___ a écrit:
Ou plus globalement, comment vous êtes vous rendus compte que vous vouliez devenir prof, sans trop de doutes ?
Au bout de quelques années d'enseignement...
Pareil pour moi. Après 15 ans d'enseignement.
- BaldredSage
surfislife a écrit:D'aussi loin que je me souvienne, j'ai profondément détesté l'école et tout ce qui va avec. J'ai donc voulu voir "la bête " de l'intérieur. Mon seul souci a toujours été de faire en sorte d'automiser, de responsabiliser les ados et de développer leur curiosité. Tout le contraire de ce que j'ai connu !
Je continue sur cette voie en ayant toujours le plus grand mal à comprendre que l'on pense qu'il est "incompréhensible de ne pas avoir envie de travailler", que "l'école est le meilleur moment de sa vie" ou qu'il "n'est pas compliqué de rester concentré 1h sur sa chaise".
À chaque cours, j'essaie de me mettre à la place de mes élèves et essaie de me rappeler la raison pour laquelle j'ai voulu être enseignant. Cela permet d'éviter de reporter systématiquement sur les ados mes erreurs et de ne pas oublier que, si cela se passe mal, j'en suis le principal responsable et que je me dois de trouver les solutions. Et, c'est bien là, pour moi, l'intérêt de notre métier.
Je précise que j'ai voulu être enseignant et que la matière n'était qu'accessoire.
+1
- Pat BÉrudit
Je voulais être "maîtresse des CP" quand j'étais en primaire pour faire découvrir aux élèves ce monde fabuleux des livres en leur apprenant à lire.... puis en collège j'ai découvert le monde fabuleux des maths (encore à moitié "maths modernes") et j'ai décidé que je serais prof de maths.
Mais vu mon excellent niveau au lycée, j'ai voulu suivre la voie royale, prepa prestigieuse de ma région, école des Mines... j'ai donc fini ingénieur, fait des stages, cherché un premier poste, avec en moi un énorme syndrome de l'imposteur : ce n'était pas pour moi, je ne voulais pas être cadre, diriger une équipe... j'ai fait un remplacement comme prof de maths, et là, immédiatement, en montant sur l'estrade face à une classe de 6ème (pas choupinous du tout pourtant), malgré le trac, j'ai su que c'était ma place.
J'ai quand même hésité avec instit, fortement... mais j'ai opté pour la vocation que j'avais depuis longtemps.
Mon principal point faible : avoir longtemps cru que la gestion de classe irait sans souci en faisant des cours intéressants.... faux!
Edit orth.
Mais vu mon excellent niveau au lycée, j'ai voulu suivre la voie royale, prepa prestigieuse de ma région, école des Mines... j'ai donc fini ingénieur, fait des stages, cherché un premier poste, avec en moi un énorme syndrome de l'imposteur : ce n'était pas pour moi, je ne voulais pas être cadre, diriger une équipe... j'ai fait un remplacement comme prof de maths, et là, immédiatement, en montant sur l'estrade face à une classe de 6ème (pas choupinous du tout pourtant), malgré le trac, j'ai su que c'était ma place.
J'ai quand même hésité avec instit, fortement... mais j'ai opté pour la vocation que j'avais depuis longtemps.
Mon principal point faible : avoir longtemps cru que la gestion de classe irait sans souci en faisant des cours intéressants.... faux!
Edit orth.
- PrezboGrand Maître
Pas de "vocation" spécialement pour ma part. Je n'aimais pas l'école, j'aimais apprendre. Je garde des souvenirs marquants de quelques profs qui m'ont servi de modèle. J'aimais les mathématiques et j'aimais les expliquer. J'ai passé l'agrégation, demandé un congé pour faire un thèse que j'ai fini laborieusement selon une trajectoire sinueuse, puis constaté que l'enseignement supérieur ne me tendait pas les bras et que j'avais un peu idéalisé le monde de la recherche et ait demandé la réintégration dans le secondaire. Je m'attendais à ce qu'il ne suffise pas de faire des cours intéressant sur l'estrade pour que le public soit conquis, ce qui ne m'empêche pas d'être usé par le poids croissant de la gestion de classe, du numérique omniprésent, de l'administratif absurde, et surtout désarmé par l'écart
entre le niveau (pas uniquement mathématiques) d'une partie grandissante des élèves et les exigences théoriques des programmes. J'aime toujours enseigner les mathématiques, mais jusqu'à la seconde au moins, je pense que c'est devenu objectivement impossible -je ne sais plus exactement ce que l'on fait, mais pas des mathématiques-. Je regarde les reconversions, mais j'ai des contraintes financières et géographique. Enseigner quand je le peux est peut-être un plaisir mais ce n'était pas un plan de carrière, la matière était importante, et je me méfie comme la peste des collègues missionnaires qui n'aimaient pas l'école mais voulaient la changer de l'intérieur, et finissent généralement par faire de belles carrières dans l'institution.
entre le niveau (pas uniquement mathématiques) d'une partie grandissante des élèves et les exigences théoriques des programmes. J'aime toujours enseigner les mathématiques, mais jusqu'à la seconde au moins, je pense que c'est devenu objectivement impossible -je ne sais plus exactement ce que l'on fait, mais pas des mathématiques-. Je regarde les reconversions, mais j'ai des contraintes financières et géographique. Enseigner quand je le peux est peut-être un plaisir mais ce n'était pas un plan de carrière, la matière était importante, et je me méfie comme la peste des collègues missionnaires qui n'aimaient pas l'école mais voulaient la changer de l'intérieur, et finissent généralement par faire de belles carrières dans l'institution.
- InvitéInvité
Pat B a écrit:Je voulais être "maîtresse des CP" quand j'étais en primaire pour faire découvrir aux élèves ce monde fabuleux des livres en leur apprenant à lire.... puis en collège j'ai découvert le monde fabuleux des maths (encore à moitié "maths modernes") et j'ai décidé que je serai prof de maths.
Mais vu mon excellent niveau au lycée, j'ai voulu suivre la voie royal, prepa prestigieuse de ma région, école des Mines... j'ai donc fini ingénieur, fait des stages, cherché un premier poste, avec en moi un énorme syndrome de l'imposteur : ce n'était pas pour moi, je ne voulais pas être cadre, diriger une équipe... j'ai fait un remplacement comme prof de maths, et là, immédiatement, en montant sur l'estrade face à une classe de 6ème (pas choupinous du tout pourtant), malgré le trac, j'ai su que c'était ma place.
J'ai quand même hésité avec instit, fortement... mais j'ai opté pour la vocation que j'avais depuis longtemps.
Mon principal point faible : avoir longtemps cru que la gestion de classe irait sans souci en faisant des cours intéressants.... faux!
C'est beau 🥰
- AmaliahEmpereur
J'ai toujours voulu être professeur, d'abord maîtresse quand j'étais à l'école, puis professeur quand je suis rentrée au collège. J'ai vaguement hésité sur la matière mais je ne regrette en rien mon choix.
J'ai toujours adoré apprendre plein de choses et ce n'est qu'en prépa que j'ai eu le sentiment qu'enfin on me donnait accès à une culture qu'on me laissait juste entrevoir au lycée. Trois ans de prépa, une maîtrise d'allemand, une de FLE, une licence de LM, une licence d'espagnol et après avoir eu l'agrég, comme une revanche sur la version de latin qui m'avait demandé tant d'efforts, j'ai validé ma licence de LC.
Malgré tout, j'ai toujours voulu être professeur en collège et même si tout est loin d'être rose, je suis complètement épanouie dans mon métier. Je ne pourrais pas faire un autre métier même si parfois c'est le grand tourbillon. Je ne voudrais pas être prof en lycée, les quelques fois où je l'ai été, ça ne m'a pas plu.
Je ne pourrais pas travailler avec des adultes, parce qu'un adulte borné restera un adulte borné. J'aime le contact avec les adolescents parce qu'ils sont en construction et que j'ai toujours l'espoir qu'ils évoluent. J'aime être au collège, dans mon collège défavorisé en particulier. Je suis hyper exigeante avec les élèves, ayant des enfants qui fonctionnent très bien et ayant eu moi-même un parcours d'excellence et en même temps j'essaie toujours de les accompagner au mieux afin que chacun puisse faire ses devoirs et travailler, même sans l'aide de la famille. J'essaie de lutter contre la reproduction des inégalités sociales, même si mes efforts sont la goutte d'eau du colibri.
Je m'occupe particulièrement des élèves FLS que j'ai en nombre (à ma demande) dans mes classes, et notamment des mineurs isolés, parce que j'estime qu'avoir la charge des élèves les plus défavorisés m'oblige à leur donner le meilleur dans la limite des mes capacités bien entendu. Cette année, j'ai 2h de devoirs faits exprès pour les 3e FLS.
J'ai chaque année des classes très faibles (l'an dernier, par exemple, 9 élèves sur 22 n'ont pas eu le brevet, on s'achemine vers un résultat identique cette année dans une de mes deux 3e) et sans renoncer aux exigences (je fais la même chose, mêmes oeuvres, mêmes contrôles dans ma classe faible et dans ma classe bilangue), j'essaie de leur donner confiance en eux, de leur donner des méthodes, de les faire progresser petit à petit parce que ce qui est en jeu, c'est le lien social et l'image d'eux-mêmes.
Bien sûr, les horaires, les programmes, les supérieurs hiérarchiques, j'en passe et des meilleures, tout pose problème, mais comme j'ai l'impression que sur ce topic, on peut expliquer en quoi ce métier est épanouissant, pour une fois, j'en profite.
Bien sûr, je suis agrégée et je n'ai que trois classes, c'est évident que je ne pourrais pas fournir le travail que j'accomplis avec tant de différenciation si j'avais quatre ou cinq classes.
Bien sûr, je suis dans mon collège ex-rep depuis 20 ans et ma réputation est acquise, je ne me pose même pas la question de la discipline, je n'en ai jamais à faire, même pas de bavardages à gérer, rien du tout, juste le quotidien de chacun : les x élèves dys, fls, segpa, ulis refusées, au vécu extrêmement compliqué qu'il devient de plus en plus difficile à gérer au sein d'une classe.
Malgré tout, mon métier fait sens tant dans l'enseignement de ma matière que dans la relation aux élèves, je sais pourquoi je me lève le matin la plupart du temps.
J'espère pouvoir en dire autant dans 20 ans... (Le doute m'assaille alors que j'écris ces mots.) En tout cas, je suis une bien meilleure prof maintenant qu'il y a vingt ans.
J'ai toujours adoré apprendre plein de choses et ce n'est qu'en prépa que j'ai eu le sentiment qu'enfin on me donnait accès à une culture qu'on me laissait juste entrevoir au lycée. Trois ans de prépa, une maîtrise d'allemand, une de FLE, une licence de LM, une licence d'espagnol et après avoir eu l'agrég, comme une revanche sur la version de latin qui m'avait demandé tant d'efforts, j'ai validé ma licence de LC.
Malgré tout, j'ai toujours voulu être professeur en collège et même si tout est loin d'être rose, je suis complètement épanouie dans mon métier. Je ne pourrais pas faire un autre métier même si parfois c'est le grand tourbillon. Je ne voudrais pas être prof en lycée, les quelques fois où je l'ai été, ça ne m'a pas plu.
Je ne pourrais pas travailler avec des adultes, parce qu'un adulte borné restera un adulte borné. J'aime le contact avec les adolescents parce qu'ils sont en construction et que j'ai toujours l'espoir qu'ils évoluent. J'aime être au collège, dans mon collège défavorisé en particulier. Je suis hyper exigeante avec les élèves, ayant des enfants qui fonctionnent très bien et ayant eu moi-même un parcours d'excellence et en même temps j'essaie toujours de les accompagner au mieux afin que chacun puisse faire ses devoirs et travailler, même sans l'aide de la famille. J'essaie de lutter contre la reproduction des inégalités sociales, même si mes efforts sont la goutte d'eau du colibri.
Je m'occupe particulièrement des élèves FLS que j'ai en nombre (à ma demande) dans mes classes, et notamment des mineurs isolés, parce que j'estime qu'avoir la charge des élèves les plus défavorisés m'oblige à leur donner le meilleur dans la limite des mes capacités bien entendu. Cette année, j'ai 2h de devoirs faits exprès pour les 3e FLS.
J'ai chaque année des classes très faibles (l'an dernier, par exemple, 9 élèves sur 22 n'ont pas eu le brevet, on s'achemine vers un résultat identique cette année dans une de mes deux 3e) et sans renoncer aux exigences (je fais la même chose, mêmes oeuvres, mêmes contrôles dans ma classe faible et dans ma classe bilangue), j'essaie de leur donner confiance en eux, de leur donner des méthodes, de les faire progresser petit à petit parce que ce qui est en jeu, c'est le lien social et l'image d'eux-mêmes.
Bien sûr, les horaires, les programmes, les supérieurs hiérarchiques, j'en passe et des meilleures, tout pose problème, mais comme j'ai l'impression que sur ce topic, on peut expliquer en quoi ce métier est épanouissant, pour une fois, j'en profite.
Bien sûr, je suis agrégée et je n'ai que trois classes, c'est évident que je ne pourrais pas fournir le travail que j'accomplis avec tant de différenciation si j'avais quatre ou cinq classes.
Bien sûr, je suis dans mon collège ex-rep depuis 20 ans et ma réputation est acquise, je ne me pose même pas la question de la discipline, je n'en ai jamais à faire, même pas de bavardages à gérer, rien du tout, juste le quotidien de chacun : les x élèves dys, fls, segpa, ulis refusées, au vécu extrêmement compliqué qu'il devient de plus en plus difficile à gérer au sein d'une classe.
Malgré tout, mon métier fait sens tant dans l'enseignement de ma matière que dans la relation aux élèves, je sais pourquoi je me lève le matin la plupart du temps.
J'espère pouvoir en dire autant dans 20 ans... (Le doute m'assaille alors que j'écris ces mots.) En tout cas, je suis une bien meilleure prof maintenant qu'il y a vingt ans.
- lalilalaEmpereur
"Un adulte borné restera un adulte borné" : je ne suis pas d'accord avec ça. Tout le monde peut évoluer à n'importe quel moment de sa vie, et encore heureux. Il y a d'ailleurs des ados très bornés qui évoluent un peu plus tard avec l'âge et l'expérience.
Je ne sais pas trop ce que je fais sur ce fil parce que je n'ai jamais eu la vocation mais en plus, j'ai compris dès la première heure de cours que j'étais une erreur de casting ^^.
Et je rebondis sur le message d'EdithW qui a toujours voulu avoir des enfants pour les éduquer : je crois que ça fait partie des raisons qui expliquent mon absence de désir d'enfant. Je n'aime pas éduquer. Transmettre ce que je sais, oui, c'est toujours plaisant, surtout hors cadre scolaire, mais éduquer, non.
Je ne sais pas trop ce que je fais sur ce fil parce que je n'ai jamais eu la vocation mais en plus, j'ai compris dès la première heure de cours que j'étais une erreur de casting ^^.
Et je rebondis sur le message d'EdithW qui a toujours voulu avoir des enfants pour les éduquer : je crois que ça fait partie des raisons qui expliquent mon absence de désir d'enfant. Je n'aime pas éduquer. Transmettre ce que je sais, oui, c'est toujours plaisant, surtout hors cadre scolaire, mais éduquer, non.
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Nuestra vida es un círculo dantesco.
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- Charles-MauriceNiveau 10
Pour moi une certitude en ouvrant la porte de la salle lors de la première heure de cours... Le bonheur de choisir ce que l'on va faire étudier. Même si avec du recul d'autres métiers m'auraient plu.
Mais il faut essayer pour savoir vraiment.
Mais il faut essayer pour savoir vraiment.
- lene75Prophète
Amaliah a écrit:
Bien sûr, je suis agrégée et je n'ai que trois classes, c'est évident que je ne pourrais pas fournir le travail que j'accomplis avec tant de différenciation si j'avais quatre ou cinq classes.
C'est ça qu'une réforme peut faire basculer du jour au lendemain. Il y a 15 ans, quand j'ai commencé, un temps complet d'agrégé de philo, c'était en moyenne 3 à 4 classes, 4 ou 5 pour un certifié. Avec des dédoublements en S et en technos, et des classes souvent peu chargées et des gros horaires en ES et L. Donc pas les mêmes conditions qu'en classe entière. Aucune classe à moins de 3h par semaine et les L à 8h, voire jusqu'à 10h par semaine. Maintenant on est à 5-6 classes pour un agrégé à temps complet, et 7-8 classes pour un certifié, avec une majorité de classes à 2h par semaine, et en TG des classes chargées à bloc grâce à la disparition des filières et plus aucun dédoublement. Ça change complètement la donne, le métier n'est plus le même.
- JmeucNiveau 1
Bonjour,
Pas de vocation me concernant. Un intérêt qui s'est manifesté au fil des rencontres et échanges avec d'autres enseignants.
Cordialement,
Jmeuc
Pas de vocation me concernant. Un intérêt qui s'est manifesté au fil des rencontres et échanges avec d'autres enseignants.
Cordialement,
Jmeuc
- SissiMoonNiveau 1
Bonjour.
Pour ma part, je suis sortie de la misère grâce à l'école et à quelques professeurs bienveillants. Je ne me voyais pas exercer un autre métier et je ne me vois pas changer de voie aujourd'hui malgré tout ce que j'ai pu expérimenter depuis 15 ans et qui pourrait me décourager...
Pour ma part, je suis sortie de la misère grâce à l'école et à quelques professeurs bienveillants. Je ne me voyais pas exercer un autre métier et je ne me vois pas changer de voie aujourd'hui malgré tout ce que j'ai pu expérimenter depuis 15 ans et qui pourrait me décourager...
- LemmyKHabitué du forum
Pas du tout d'accord! Et c'est un discours que l'on entend souvent, malheureusement.surfislife a écrit:D'aussi loin que je me souvienne, j'ai profondément détesté l'école et tout ce qui va avec. J'ai donc voulu voir "la bête " de l'intérieur. Mon seul souci a toujours été de faire en sorte d'automiser, de responsabiliser les ados et de développer leur curiosité. Tout le contraire de ce que j'ai connu !
Je continue sur cette voie en ayant toujours le plus grand mal à comprendre que l'on pense qu'il est "incompréhensible de ne pas avoir envie de travailler", que "l'école est le meilleur moment de sa vie" ou qu'il "n'est pas compliqué de rester concentré 1h sur sa chaise".
À chaque cours, j'essaie de me mettre à la place de mes élèves et essaie de me rappeler la raison pour laquelle j'ai voulu être enseignant. Cela permet d'éviter de reporter systématiquement sur les ados mes erreurs et de ne pas oublier que, si cela se passe mal, j'en suis le principal responsable et que je me dois de trouver les solutions. Et, c'est bien là, pour moi, l'intérêt de notre métier.
Je précise que j'ai voulu être enseignant et que la matière n'était qu'accessoire.
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