Nicole Belloubet, notre nouvelle (nouvelle) ministre

VinZT a écrit:L'idée selon laquelle la désaffection du métier tiendrait au mode de recrutement est quand même pour le moins baroque.

+ 1 000.

Mathador a écrit:

epekeina.tes.ousias a écrit:Ce qu'ils appellent “école normale”, c'est une filière “tubulaire” (celle qui était interdite de séjour jusqu'à il y a peu). Ils escomptent que le fait d'accéder à un emploi (prof, PE, etc.) dès le M2 comme stagiaire (en M1 on parle actuellement — depuis peu — d'“élèves fonctionnaires” : cela me surprendrait qu'ils soient rémunérés) permettra de recruter du monde. Mais évidemment ce n'est pas une école normale (mais sans compter l'internat, les normaliens et les normaliennes du primaire étaient élèves instituteurs, déjà dans des années comptant pour la carrière).

Je pense qu'il le seront mais au SMIC, sauf pour les ex-titulaires et ex-contractuels qui bénéficieraient d'un maintien de traitement.
C'est ce qui se fait déjà par exemple pour les IIM: les recrues qui font les 3 ans en école d'ingénieurs (en pratique, les lauréats du concours CPGE et certains lauréats du concours interne) sont élèves sur un échelon spécial les deux premières années avant de rejoindre la grille indiciaire normale (échelon 1 IM 395, comme pour les certifiés) lors de l'entrée en 3e année.

C'est ce que je croyais — en me disant que c'était tout de même bizarre qu'ils décident de payer des gens pendant 2 ans au lieu d'1 — il y a deux ans, lorsque cette réforme a été programmée.
Ce que j'entends depuis deux ou trois mois me rend énormément sceptique… Surtout depuis une réunion ou j'ai entendu un IA (en général, un IA dans ce genre de circonstances n'invente pas un discours par lui-même) expliquer que les rémunérations actuelles des étudiants-contractuels avaient eu un effet très positif et que cela permettait à terme de résoudre le problème des recrutements.

J'y vois surtout un piège pour forcer les jeunes à rester si, contractuellement, ils sont tenus de rester X temps dans l'EN sans quoi ils doivent rembourser la rémunération perçue durant leur formation.

Genre: toi le toulousain, ta vie en REP+ à Stains ne te convient pas et tu veux te barrer ? Aucun problème, signe ici et rends les 30.000€ perçus durant ta formation.

Bon. Je reconnais que je me suis trompé : le Président Macron vient de déclarer qu'ils seront rémunérés dès le M1 ( https://www.youtube.com/watch?v=Cf8EV6rQg1A ). Reste à savoir combien [900€ dit le document cette fois-ci “officiel”], sans doute, mais j'avais tort par excès de pessimisme.

Les 900 EUR demanderaient une bonne dose de foutage de gueule et de contorsions avec les textes actuels, vu qu'actuellement les stagiaires relevant du décret n°94-874 (dont font partie les ingénieurs-élèves que je mentionne malgré leur titre) sont à temps plein s'ils n'ont rien demandé.

Questions : Si une "L1 prof des écoles" ouvre dès la rentrée prochaine, quid des "prépas prof des écoles" ouvertes récemment ?
Ce sont deux formations qui ont le même public pour les mêmes enjeux finaux. La prépa crpe sera-t-elle fermée ?

Si la "L1 prof des écoles" ouvre pour la rentrée prochaine, qui sera le public ? Parcoursup est terminé côté candidatures des élèves.

Mathador a écrit:Les 900 EUR demanderaient une bonne dose de foutage de gueule et de contorsions avec les textes actuels, vu qu'actuellement les stagiaires relevant du décret n°94-874 (dont font partie les ingénieurs-élèves que je mentionne malgré leur titre) sont à temps plein s'ils n'ont rien demandé.

Cela fait partie des éléments dans le document “Les écoles normales du XXIe siècle. Stratégie de formation et de recrutement des futurs professeurs”. Reste à savoir exactement ce que cela veut dire : s'agira-t-il réellement l'élèves fonctionnaires (avec année comptant dans la carrière), ou d'une labellisation un peu “sauvage” (qui consisterait à reprendre à peu de choses près le maxi concédé aux actuels M2 dits “alternants” (=contractualisés) ?

En tout cas, le concours est ravalé en fin de L3 et à la sortie, c'est le Master (“Master ENSP”) qui fait la condition de possibilité de la titularisation (laquelle, à vue de pays, sera octroyée ou non par les autorités rectorales) : et ce concours n'est plus un concours d'accès à la fonction publique — c'est un concours d'accès à une ”ENSPÉ”. Fin donc du CRPE dans sa logique actuelle.

Pour l'instant — mais pour l'instant seulement — on ne sait rien de ce qui concerne le second degré. Peut-être n'y aura-t-il “rien” — mais j'en doute (ne serait-ce que parce que les actuels prépa concours sont faites sur le compte des INSPÉ, lesquelles vont subir une “mutation”…).

SeismiMine a écrit:Questions : Si une "L1 prof des écoles" ouvre dès la rentrée prochaine, quid des "prépas prof des écoles" ouvertes récemment ?
Ce sont deux formations qui ont le même public pour les mêmes enjeux finaux. La prépa crpe sera-t-elle fermée ?

Si la "L1 prof des écoles" ouvre pour la rentrée prochaine, qui sera le public ? Parcoursup est terminé côté candidatures des élèves.

Tu parles des PPPE ? Je me pose aussi la question. La première cohorte finit sa licence cette année. Et Parcoursup en a recruté encore cette année. Leur filière va-t-elle subsister?

SeismiMine a écrit:Questions : Si une "L1 prof des écoles" ouvre dès la rentrée prochaine, quid des "prépas prof des écoles" ouvertes récemment ?
Ce sont deux formations qui ont le même public pour les mêmes enjeux finaux. La prépa crpe sera-t-elle fermée ?

Si la "L1 prof des écoles" ouvre pour la rentrée prochaine, qui sera le public ? Parcoursup est terminé côté candidatures des élèves.

Là-dessus, c'est encore en train de mijoter. En gros, c'est soit des prépas en Lycée, soit une licence PE (baptisée prépa) en fac, soit un panachage entre les deux (sachant que cela ne peut être une licence qui si et seulement si, il y a des universités pour délivrer un diplôme, des ECTS, etc.). Pour le présent les catégories d'enseignants appelés à s'en occuper sont… flottantes, décrites par statuts et par pourcentages (comme le coup d'avant). À mon avis, ça discute ferme entre France Université, le MEN (et peut-être le MESRI).

Mais sinon, peu importe quand on ouvre cette licence/prépa, la question du recrutement ne se pose pas de la L1 vers la L3, mais l'inverse (avec appui sur une licence, on verra laquelle plus tard, l'idée est d'introduire des modules de prépa au concours de L3 dès l'année prochaine, puis de développer la licence en étalant la création sur trois années (24 à 26 : sept 25 ouverture de la L1, fusion de la L2 aménagée via des modules dans la nouvelle L2; sept 26, fusion de la L3 aménagée dans la nouvelle L3) en faisant (comme d'habitude un tuilage entre l'actuel diplôme et le suivant : tuilage dans lequel les actuels M1-MEEF seront pour le dire en passant les grands perdants du jeu, vu que s'ils n'ont pas le concours, ils n'auront plus leur place pour recommencer, sauf en candidats libres…).

Techniquement, c'est jouable (je veux dire aussi chaotique que dans toutes les réformes depuis 2010, mais en poussant…) — mais la conséquence c'est que le circuit général ne sera pas facile à mettre en place d'une U. à l'autre, sachant que les situations sont souvent très différentes.

Aphrodissia a écrit:

SeismiMine a écrit:Questions : Si une "L1 prof des écoles" ouvre dès la rentrée prochaine, quid des "prépas prof des écoles" ouvertes récemment ?
Ce sont deux formations qui ont le même public pour les mêmes enjeux finaux. La prépa crpe sera-t-elle fermée ?

Si la "L1 prof des écoles" ouvre pour la rentrée prochaine, qui sera le public ? Parcoursup est terminé côté candidatures des élèves.

Tu parles des PPPE ? Je me pose aussi la question.  La première cohorte finit sa licence cette année.  Et Parcoursup en a recruté encore cette année. Leur filière va-t-elle subsister?

Oui et non : il est question de l'intégrer à la “licence prépa concours” qui doit voir le jour en 2026 (mais on ne sait pas ce que sera cette licence ni qui la “portera”, comme on dit).

epekeina.tes.ousias a écrit:

Aphrodissia a écrit:

SeismiMine a écrit:Questions : Si une "L1 prof des écoles" ouvre dès la rentrée prochaine, quid des "prépas prof des écoles" ouvertes récemment ?
Ce sont deux formations qui ont le même public pour les mêmes enjeux finaux. La prépa crpe sera-t-elle fermée ?

Si la "L1 prof des écoles" ouvre pour la rentrée prochaine, qui sera le public ? Parcoursup est terminé côté candidatures des élèves.

Tu parles des PPPE ? Je me pose aussi la question.  La première cohorte finit sa licence cette année.  Et Parcoursup en a recruté encore cette année. Leur filière va-t-elle subsister?

Oui et non : il est question de l'intégrer à la “licence prépa concours” qui doit voir le jour en 2026 (mais on ne sait pas ce que sera cette licence ni qui la “portera”, comme on dit).

Oui, je viens de te lire sur l'autre fil.

Belloubet était l'invitée de "Questions politiques" aujourd'hui. Quelqu'un l'a écoutée ?

EDIT : le podcast est là.
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/questions-politiques/questions-politiques-du-dimanche-07-avril-2024-8208948

Oui, j'ai écouté cela avec attention. J'ai retenu :

Elle a parlé de la réforme de la formation, celle des PE (silence sur le “reste”), réindiqué que cela devait résoudre la question de l'attractivité, que ce serait une formation tubulaire, avec un seul concours niveau L3, puis les mêmes rémunérations (900€ puis 1800€).

Elle a également parlé des questions de sécurité : il y a enquête, il y aura également inspection interne, sanctions éventuelles, etc.

Et également de la réforme en collèges : on a les postes (budgétaires, même s'il manque des “personnes”), on lance une campagne de recrutement de contractuels, on fera appel aux PE et aux retraités, on compte sur les PerDir, qui sont avec nous (a-t-elle précisé), et tout sera en place pour la rentrée.

Oui.
Elle est" honorée" qu'Emmanuel Macron ait annoncé à sa place la réforme de la formation des enseignants qui est pour elle un chantier fondamental de l'attractivité. Le premier concours à bac plus 3 aura lieu dès mai 2025, avec possibilité dès l'année prochaine pour des étudiants de L3 de passer le concours en ayant suivi quelques modules. Les étudiants seront rémunérés 900 euros la première année de master en suivant en observation un enseignant formateur et en suivant des cours de didactique puis en responsabilité partielle en 2ème année de master à 1800 euros. Ils pourront être affectés dans toutes les zones, y compris les plus difficiles. Pour l'instant, elle n'évoque que les professeurs des écoles. A la question: qu'allez-vous faire pour les enseignants plus anciens qui ont été recrutés sur les anciennes modalités pour les revaloriser? Rien, si ce n'est améliorer la formation continue.
En ce qui concerne la réforme du collège : elle a l'argent pour les emplois, il manque par contre les enseignants, physiquement, mais elle ne s'inquiète pas ils sont en train de recruter 800 contractuels donc c'est bon. A la question des enseignants et des CDE comme ceux de Tours qui disent qu'ils ne vont pas appliquer la réforme, elle s'énerve un peu. Ils n'ont pas le choix, ils vont l'appliquer. On lui demande s'ils seront donc sanctionnés? Elle répond qu'elle espère ne pas en arriver là, elle pense qu'il faut mieux nous l'expliquer cette réforme, elle est prête à se déplacer sur place en cas de blocage et elle compte sur les IPR pour nous l'expliquer et nous donner des solutions adaptées aux spécificités de chaque établissement, la réforme ne pouvant pas s'appliquer de la même manière selon le nombre de classes du bahut. Ce ne sont pas des groupes de niveau mais de besoin donc il faut changer tout le temps les groupes selon les besoins de chacun et il ne sera pas acceptable qu'un élève groupe faible en 6ème reste dans ce groupe jusqu'en 3ème.
Le financement du privé: elle n'a pas tous les chiffres, elle va essayer de les avoir. Elle remarque une plus grande ségrégation dans les grandes villes, elle aimerait que le privé applique l'obligation de mixité inscrite dans la loi mais ne compte pas remettre de contraintes plus fortes, elle espère que les conventions de Pap Ndiaye seront efficaces.
Pour les faits de violence: pas grand chose, peut-être demander aux élèves de mettre leurs téléphones dans des boîtes avant d'entrer en classe, 30 mn de plus d'éducation civique l'an prochain au collège, peut-être des conseils de discipline dès le primaire et mieux associer les parents dans le processus éducatif.

epekeina.tes.ousias a écrit:

Et également de la réforme en collèges : on a les postes (budgétaires, même s'il manque des “personnes”), on lance une campagne de recrutement de contractuels, on fera appel aux PE et aux retraités, on compte sur les PerDir, qui sont avec nous (a-t-elle précisé), et tout sera en place pour la rentrée.

Ce genre de discours devrait avoir un côté impératif chez les politiques et engager leur responsabilité.
Tout n'est pas en place à la rentrée ? Et bien tu t'excuses et tu es viré. Et interdit de mandat pendant 5 ans.
On aurait peut-être moins de mensonges et de langue de bois.
Après, je sais... Pasqua, promesses, toussa...

On n'en est plus là. Quoi qu'il arrive, il suffira de dire que tout est en place : c'est plus simple.

Et la réalité est priée de se conformer à la parole performative de la ministre.

Voilà : il n'est plus question de laisser la réalité donner tort à des dirigeants qui ont raison (c'est évident, mais mieux vaut le préciser), car ce que fait cette “réalité” (mais quel mot prétentieux) est contraire aux valeurs de notre République (car j'ai noté que “notre” s'est introduit dans la formule : et c'est tellement mieux).

henriette a écrit:Et la réalité est priée de se conformer à la parole performative de la ministre.

Surtout à la parole performative de notre président et de son premier ministre. Quand on lui a demandé si elle avait bien pris que ce soit M Macron qui ait annoncé cette réforme de la formation, elle a bien dit "qu'elle était honorée que le président ait eu l'idée de cette réforme et en ait fait l'annonce, même si ses services travaillaient sur cette réforme depuis un certain temps"...

900 Euros par mois. Je n'en reviens pas ! Quel mépris !

C'est objectivement en-dessous du seuil de pauvreté — le postulat sous-jacent, c'est que les parents financent les études : la question qui n'est pas posée serait de déterminer ceux qui le peuvent et ceux qui ne le peuvent pas…

Effectivement, ils doivent complètement occulter le fait que c'est loin d'être le cas pour tous les étudiants.

epekeina.tes.ousias a écrit:C'est objectivement en-dessous du seuil de pauvreté — le postulat sous-jacent, c'est que les parents financent les études : la question qui n'est pas posée serait de déterminer ceux qui le peuvent et ceux qui ne le peuvent pas…

C'est en dessous du seuil de pauvreté mais c'est le cas de la majorité des étudiants, non ?

900e pour de l'observation, à côté des petits copains en M1 RH, psycho, commerce, c'est 900e de plus qu'eux... De quoi se passer d'un job étudiant dont n'échapperont pas de nombreux étudiants en master.

J'avais lu qu'ils étaient devant les classes en M1. Tu es sûr que c'est de l'observation ?

Jenny a écrit:J'avais lu qu'ils étaient devant les classes en M1. Tu es sûr que c'est de l'observation ?

Stage de pratique accompagnée en M1, d'après la ministre.

joebar69 a écrit:

Jenny a écrit:J'avais lu qu'ils étaient devant les classes en M1. Tu es sûr que c'est de l'observation ?

Stage de pratique accompagnée en M1

Merci.