- epekeina.tes.ousiasModérateur
“Mentir”, non… En revanche, botter en touche et n'avoir aucune envie d'entrer dans ce genre de prétendue “discussion”, ça, je comprends parfaitement. C'est déjà un métier difficile : si en plus, même en dehors des heures de service, il faut y repiquer, ça devient lourdingue.
- Clecle78Bon génie
Oui, enfin, quand c'est asséné de façon répétitive, à chaque fois que tu rencontres la ou les personnes au bout d'un moment tu n'as plus envie de laisser couler ou de faire semblant de faire de l'humour. Mon oncle qui était diplomate et vivait une vie de patachon avec son épouse ne pouvait s'empêcher de m'asticoter sur mes prétendus privilèges et ça a duré jusqu'à sa mort il y a 4 ans. Idem pour le père du copain de mon fils que j'ai dû finir par remettre à sa place au bout de plusieurs années de "Encore en vacances !". Une fois viré comme un malpropre après 30 ans de son boulot ce monsieur "je travaille, moi" a changé radicalement de discours mais en attendant c'etait vraiment pénible. Quant à mes voisins actuels, pour la plupart anciens artisans et employés, ils n'ont pas de mots assez durs pour les enseignants chaque fois que le sujet revient sur le tapis. Mais ils ne disent pas ça pour me vexer, hein ...Caspar a écrit:Fesseur Pro a écrit:Mouais.
Je suis assez étonné des propositions de mentir quant à notre métier.
C'est tout de même assez facile d'accepter ou contrer les remarques sur celui-ci.
Et je n'ai aucune "honte" ou gêne d’être enseignant.
Pareil, je suis parfois agacé par certaines questions ou remarques mais je n'ai pas honte de mon métier, et je n'ai pas envie de mentir, même par omission. On peut toujours par répondre par de l'humour, des arguments énoncés calmement ou tout simplement par le silence si nécessaire.
- NokhNiveau 4
Une fois, j'ai vu la BD "Les Profs" dans le bac "documentaires" de la médiathèque, ça en dit long.
Bon sinon ma réponse habituelle c'est "Si c'est une sinécure, postule.".
Bon sinon ma réponse habituelle c'est "Si c'est une sinécure, postule.".
- Philomène87Grand sage
Ce n'est pas que j'ai honte de mon métier, c'est que j'en ai ras-le-bol d'en parler, parce que tout le monde a un avis.
Dans ma famille : je corrige des copies, il y en a qui me disent que là, j'aurais pu mettre bon quand même, je suis trop dure ; je dis que le dernier jour avant les vacances je fais travailler les élèves, j'ai une révolte générale dans ma famille, genre je suis la grosse s*l*pe (le mot n'a jamais été employé mais je craignais quand même qu'il arrive, vu les réactions), je raconte d'autres anecdotes, pareil j'ai des réflexions, des avis sur ma façon d'avoir géré. Une fois j'avais voulu partager un épisode que j'avais très mal vécu, je n'ai eu droit à aucune empathie de la part de mes proches, c'est moi qui suis trop ceci, ou pas assez cela.
Ca fait 1 an que j'ai briefé ma famille en leur disant de ne plus me parler de mon boulot. Ca fait 1 an que je n'en parle donc plus. Ils ne savent pas la raison exacte. Ils me disent que "c'est dommage". Ah oui, pour qui ? Pas pour moi en tout cas.
Je précise que dans ma famille, personne n'est prof à part moi.
Dans ma famille : je corrige des copies, il y en a qui me disent que là, j'aurais pu mettre bon quand même, je suis trop dure ; je dis que le dernier jour avant les vacances je fais travailler les élèves, j'ai une révolte générale dans ma famille, genre je suis la grosse s*l*pe (le mot n'a jamais été employé mais je craignais quand même qu'il arrive, vu les réactions), je raconte d'autres anecdotes, pareil j'ai des réflexions, des avis sur ma façon d'avoir géré. Une fois j'avais voulu partager un épisode que j'avais très mal vécu, je n'ai eu droit à aucune empathie de la part de mes proches, c'est moi qui suis trop ceci, ou pas assez cela.
Ca fait 1 an que j'ai briefé ma famille en leur disant de ne plus me parler de mon boulot. Ca fait 1 an que je n'en parle donc plus. Ils ne savent pas la raison exacte. Ils me disent que "c'est dommage". Ah oui, pour qui ? Pas pour moi en tout cas.
Je précise que dans ma famille, personne n'est prof à part moi.
- AsarteLilithEsprit sacré
- Ne pas citer, j'editerai:
- édité
Solution ? Je ne parle que du positif et je dis que je suis fatiguée en fin de période. Et au final eh bien la famille....c'est pas forcément un lieu paisible et ressourçant pour moi.
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- Fesseur ProGuide spirituel
- DanskaProphète
Fesseur Pro a écrit:Pfff...Danska a écrit:Niveau empathie, on a vu mieux.
Niveau argumentation aussi
"Pfff", c'est tout ce que tu es capable de répondre quand on te contredit ou qu'on fait une remarque ?
- MathadorEmpereur
À une époque je me présentais comme tortionnaire de petits nenfants (après tout prof de maths en collège c'est presque pareil non ?). Bizarrement je me suis rarement pris ce genre de remarque derrière , mais chacun sa personnalité et ce qui convient aux uns ne convient pas forcément aux autres.Philomène87 a écrit:Dans ma famille : je corrige des copies, il y en a qui me disent que là, j'aurais pu mettre bon quand même, je suis trop dure ; je dis que le dernier jour avant les vacances je fais travailler les élèves, j'ai une révolte générale dans ma famille, genre je suis la grosse s*l*pe (le mot n'a jamais été employé mais je craignais quand même qu'il arrive, vu les réactions), […]
De mon côté j'ai surtout essuyé des remarques sur le fait de ne pas en ramer une lorsque les cours sont déjà prêts. Je ne suis pas en manque d'arguments pour défendre mes ex-confrères mais je reconnais que ça peut vite devenir lourd.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]: je ne suis pas certain que les préjugés sur ton métier soient le vrai problème dans ce que tu racontes…
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- AsarteLilithEsprit sacré
Très certainement ! Mais le côté '' tu es toujours en vacances '' et ''les profs ne connaissent rien à la vraie vie '' avec...
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- NLM76Grand Maître
Comme ETO. Les gens pensent ce qu'ils veulent, sont jaloux de qui ils veulent. C'est leur problème, pas le mien.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Remarque, si l'un d'entre eux m'importune trop, je suis aussi parfaitement capable de lui claquer le beignet.
Ça me rappelle l'un de mes beaux-frères, CRS de son état, qui m'expliquait ce qu'il pensait des profs : une fois que je lui ai eu rétorqué que, sans être armé et sans avoir droit à autant de bavures en état d'ébriété que lui, les profs devaient tenir le bride à des mioches dont certains parents étaient comme lui, il y a eu comme un blanc dans le repas de famille…
Mais bon, en général et le plus clair du temps, j'évite et j'essaie de dompter mes tendances à la brutalité… [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Ça me rappelle l'un de mes beaux-frères, CRS de son état, qui m'expliquait ce qu'il pensait des profs : une fois que je lui ai eu rétorqué que, sans être armé et sans avoir droit à autant de bavures en état d'ébriété que lui, les profs devaient tenir le bride à des mioches dont certains parents étaient comme lui, il y a eu comme un blanc dans le repas de famille…
Mais bon, en général et le plus clair du temps, j'évite et j'essaie de dompter mes tendances à la brutalité… [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
- NLM76Grand Maître
Oui. Ça, ça fait partie de leur problème. S'ils vont trop loin, ils prennent des risques. Tant pis pour eux.epekeina.tes.ousias a écrit:Remarque, si l'un d'entre eux m'importune trop, je suis aussi parfaitement capable de lui claquer le beignet.
Ça me rappelle l'un de mes beaux-frères, CRS de son état, qui m'expliquait ce qu'il pensait des profs : une fois que je lui ai eu rétorqué que, sans être armé et sans avoir droit à autant de bavures en état d'ébriété que lui, les profs devaient tenir le bride à des mioches dont certains parents étaient comme lui, il y a eu comme un blanc dans le repas de famille…
Mais bon, en général et le plus clair du temps, j'évite et j'essaie de dompter mes tendances à la brutalité… [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
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- Vieux_MongolFidèle du forum
Ça m'est assez rarement arrivé mais je demande à la personne si elle consciente de son impolitesse et qu'elle me confirme qu'elle est bien en train de m'insulter avant d'aller plus loin dans la conversation. Et avec le ton qu'il faut. La conversation jusqu'à présent ne s'est jamais prolongée.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Parfois ça marche. Parfois il faut être plus explicite.
Mais en réalité, j'ai aussi une capacité à ne rien écouter et à rester indifférent qui est (certes horripilante dans certains cas pour mon entourage mais) fort utile dans ce genre de cas.
Mais en réalité, j'ai aussi une capacité à ne rien écouter et à rester indifférent qui est (certes horripilante dans certains cas pour mon entourage mais) fort utile dans ce genre de cas.
- slynopHabitué du forum
Quand on me parle des vacances ou que je ne bosse que 18h, voire moins, je vais dans le sens des gens en leur disant qu'être enseignant c'est vraiment une bonne planque et qu'il faut être idiot pour avoir choisi un métier où il faut vraiment travailler.
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"C'est pas moi qu'explique mal, c'est les autres qui sont cons !", Perceval dans Kaamelot.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
- Clecle78Bon génie
Le problème c'est que nos réponses, quelles qu'elles soient, ne suffisent jamais à changer le regard d'autrui ou les préjugés. Le sentiment antiprof est profondément ancré dans la société et sans doute en partie parce que justement nous n'avons longtemps pas osé vraiment nous défendre. L'humour ou l'évitement ça ne suffit pas et ça donne souvent le sentiment à nos interlocuteurs qu'ils ont raison.
- Nina68Niveau 9
Fesseur Pro a écrit:Mouais.
Je suis assez étonné des propositions de mentir quant à notre métier.
C'est tout de même assez facile d'accepter ou contrer les remarques sur celui-ci.
Et je n'ai aucune "honte" ou gêne d’être enseignant.
Ni honte ni gêne, comme toi. Mais est-ce vraiment facile d'accepter ou de contrer les remarques ? Pas si sûr ! Les contrer, oui, en effet, au bout d'un moment on a un argumentaire bien rôdé, mais c'est juste pénible, car ça se répète, encore et encore.
Je préfère l'évitement !
- zigmag17Guide spirituel
Les réflexions sont systématiques dès que l'on nomme notre métier. Les gens n'ont aucun scrupule, aucune politesse. C'est d'une totale indécence. Il y a peu encore, une voisine que je ne connais que de loin se permet de dire d'un autre voisin qui refusait sa proposition d'apéro au motif qu'il avait du travail à faire ce soir-là " Ah c'est vrai j'oubliais, il est prof, débordés par le travail les profs!" ( s'en est suivi un laïus sur les profs de son fils, à charge évidemment).Madame est secrétaire. On pourrait dire à cette personne à chaque fois qu'elle parle "Ah c'est vrai j'oubliais vous êtes secrétaire, fatiguée la secrétaire avec ses journées à prendre son café en tchatant devant son ordi". Et c'est valable pour toutes les autres professions que la nôtre, où l'on n'attaque pas bille en tête leurs représentants en les dénigrant pour les traiter de feignasses.
Franchement je ne supporte plus ça du tout.
( Et la voisine, si un jour me prend l'envie d'organiser un apéro dans le quartier au hasard le jour où je pourrai enfin partir de là, pourra se brosser pour y être invitée).
Franchement je ne supporte plus ça du tout.
( Et la voisine, si un jour me prend l'envie d'organiser un apéro dans le quartier au hasard le jour où je pourrai enfin partir de là, pourra se brosser pour y être invitée).
- Manu7Expert spécialisé
Comme je suis prof dans le privé sous contrat, je remarque que finalement les remarques les plus blessantes viennent souvent de la part d'autres profs. Et même si on dit que nous avons les mêmes IPR, le même ministre, il est difficile de lutter contre les préjugés, et beaucoup de collègues ne disent pas qu'ils viennent du privé dans les formations en commun qui sont très nombreuses dans mon académie.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Manu7 a écrit:Comme je suis prof dans le privé sous contrat, je remarque que finalement les remarques les plus blessantes viennent souvent de la part d'autres profs. Et même si on dit que nous avons les mêmes IPR, le même ministre, il est difficile de lutter contre les préjugés, et beaucoup de collègues ne disent pas qu'ils viennent du privé dans les formations en commun qui sont très nombreuses dans mon académie.
Ce que tu signales me paraît vrai. Mais est-ce plus vrai que les clivages entre primaire et secondaire ? Il est possible que la critique virulente des “services publics” qui s'exprime depuis un certain temps avive ce genre d'attitude.
Mais ce qui me paraît au fond assez nouveau, ce sont les agressions (au sens littéral du terme) : il y a encore 10 ou 15 ans, c'était les pompiers qui se faisaient parfois caillasser, puis certains services hospitaliers (les urgences, ce n'est pas de tout repos). Maintenant, depuis quelques années, les profs. Mais même aussi certains médecins libéraux : les médecins généralistes rencontrent aussi des problèmes analogues et ce n'est peut-être paradoxal qu'en apparence (dans tous les cas, c'est un discours de type “populiste” — je préfère le terme “démagogique” — anti “privilégiés”, qui est fort utile au pouvoir en place dont pas mal de responsables ne se privent pas de désigner des têtes de turc). Je me demande s'il n'y a pas là une forme de “refus du pouvoir” qui prend les profs — plus généralement les “fonctions publiques” — comme bouc émissaire…
En soi, que les fonctions de ceux qui travaillent dans les institutions publiques soient sujettes à des critiques virulentes, cela existe depuis longtemps. Mais les formes dans lesquelles cela s'exprime peuvent être plus vives dans certaines période. Ce n'est pas spécialement consolant, j'en conviens, mais cela peut peut-être permettre de prendre un peu de distance ?
- LyoraneNiveau 7
Manu7 a écrit:Comme je suis prof dans le privé sous contrat, je remarque que finalement les remarques les plus blessantes viennent souvent de la part d'autres profs. Et même si on dit que nous avons les mêmes IPR, le même ministre, il est difficile de lutter contre les préjugés, et beaucoup de collègues ne disent pas qu'ils viennent du privé dans les formations en commun qui sont très nombreuses dans mon académie.
Le fil sur la nouvelle ministre te donne raison.. un comble quand on est tous d'accord pour dire que les gens nous saoulent avec leurs a prioris sur la profession, et c'est pour retrouver la même chose en interne.
- InvitéInvité
Je pense que vu le nombre de professeurs assassinés/ agressés, et les chiffres de démission, la société a pris conscience que c'était un métier difficile maintenant. Tous les métiers sont difficiles chacun à leur manière. Mais ce que révèle pour moi cette envie constante des autres par rapport à notre statut, c'est un désir d'avoir du temps, qui chez nous est incarné par les vacances, que nous partageons avec de nombreux fonctionnaires par ailleurs. De même, les fantasmes sur les profs du privé occultent que la plupart des privés ne sont pas Stanislas, et ressemblent au public. Et de même, ces privés si élitistes ne sont pas facilement accessibles aux profs , puisque c'est ultra sélectif pour eux aussi.
Je crois que la société a aussi conscience du manque de soutien criant de l'institution. Sinon, les dérives ne seraient pas aussi présentes, et les violences aussi nombreuses. Le "père" est absent, le capitaine, la figure d'autorité est même pervertie puisqu'on peut aujourd'hui frapper, tuer un professeur.
Rappelons aussi que dans les autres pays européens cela ne se passe pas forcément comme cela même si on retrouve les mêmes fantasmes sur la profession et d'autres difficultés.
Il y a quelques années une prof d'anglais avait été assassinée par un ado dans sa classe au royaume uni et un deuil national s'en était suivi. Pour moi, notre société française est particulièrement malade, et tout ceci transparaît dans les paroles et les actes.
Je crois que la société a aussi conscience du manque de soutien criant de l'institution. Sinon, les dérives ne seraient pas aussi présentes, et les violences aussi nombreuses. Le "père" est absent, le capitaine, la figure d'autorité est même pervertie puisqu'on peut aujourd'hui frapper, tuer un professeur.
Rappelons aussi que dans les autres pays européens cela ne se passe pas forcément comme cela même si on retrouve les mêmes fantasmes sur la profession et d'autres difficultés.
Il y a quelques années une prof d'anglais avait été assassinée par un ado dans sa classe au royaume uni et un deuil national s'en était suivi. Pour moi, notre société française est particulièrement malade, et tout ceci transparaît dans les paroles et les actes.
- valleExpert spécialisé
Oui, mais ce n'est pas du tout une bonne nouvelle pour moi. Dans l'imaginaire public, nous sommes de moins en moins des professionnels "techniques" et de plus en plus des pauvres gens qui vont chaque jour réaliser un métier physiquement pénible. Ce n'est pas ma conception du métier.Anouck Rivière a écrit:Je pense que vu le nombre de professeurs assassinés/ agressés, et les chiffres de démission, la société a pris conscience que c'était un métier difficile maintenant.
- Manu7Expert spécialisé
Lyorane a écrit:Manu7 a écrit:Comme je suis prof dans le privé sous contrat, je remarque que finalement les remarques les plus blessantes viennent souvent de la part d'autres profs. Et même si on dit que nous avons les mêmes IPR, le même ministre, il est difficile de lutter contre les préjugés, et beaucoup de collègues ne disent pas qu'ils viennent du privé dans les formations en commun qui sont très nombreuses dans mon académie.
Le fil sur la nouvelle ministre te donne raison.. un comble quand on est tous d'accord pour dire que les gens nous saoulent avec leurs a prioris sur la profession, et c'est pour retrouver la même chose en interne.
Sans oublier les profs d'EPS... En interne et en externe, ils ne sont pas épargnés, non plus.
- KeaFidèle du forum
epekeina.tes.ousias a écrit:Manu7 a écrit:Comme je suis prof dans le privé sous contrat, je remarque que finalement les remarques les plus blessantes viennent souvent de la part d'autres profs. Et même si on dit que nous avons les mêmes IPR, le même ministre, il est difficile de lutter contre les préjugés, et beaucoup de collègues ne disent pas qu'ils viennent du privé dans les formations en commun qui sont très nombreuses dans mon académie.
Ce que tu signales me paraît vrai. Mais est-ce plus vrai que les clivages entre primaire et secondaire ? Il est possible que la critique virulente des “services publics” qui s'exprime depuis un certain temps avive ce genre d'attitude.
Mais ce qui me paraît au fond assez nouveau, ce sont les agressions (au sens littéral du terme) : il y a encore 10 ou 15 ans, c'était les pompiers qui se faisaient parfois caillasser, puis certains services hospitaliers (les urgences, ce n'est pas de tout repos). Maintenant, depuis quelques années, les profs. Mais même aussi certains médecins libéraux : les médecins généralistes rencontrent aussi des problèmes analogues et ce n'est peut-être paradoxal qu'en apparence (dans tous les cas, c'est un discours de type “populiste” — je préfère le terme “démagogique” — anti “privilégiés”, qui est fort utile au pouvoir en place dont pas mal de responsables ne se privent pas de désigner des têtes de turc). Je me demande s'il n'y a pas là une forme de “refus du pouvoir” qui prend les profs — plus généralement les “fonctions publiques” — comme bouc émissaire…
En soi, que les fonctions de ceux qui travaillent dans les institutions publiques soient sujettes à des critiques virulentes, cela existe depuis longtemps. Mais les formes dans lesquelles cela s'exprime peuvent être plus vives dans certaines période. Ce n'est pas spécialement consolant, j'en conviens, mais cela peut peut-être permettre de prendre un peu de distance ?
Nous pâtissons certainement de la mauvaise image des institutions publiques en général.
Mais j’ai l’impression que le phénomène touche plus largement les métiers en contact avec le public. Je vois fleurir, à la boulangerie, chez le dentiste... les affichettes qui annoncent qu’aucun comportement inconvenant / grossier / insultant vis-à-vis des travailleurs ne sera toléré, annonçant éventuellement les peines encourues. Je suis pourtant dans une petite commune tranquille. Je n’ai jamais été témoin de tels comportements, mais pour en arriver à faire ce type d’affichage, ils ne doivent pas être rares.
Personnellement, quand il est question de mon métier, je pratique l’évitement autant que je peux. J’ai très vite constaté que les explications (la pédagogie ? ) ne servent à rien, tellement les poncifs sont ancrés dans l’esprit de certains. À mes explications, j’obtenais souvent en retour "Oui, tu as beaucoup de travail parce que tu débutes, mais quand tes cours seront faits...", "Oui, toi tu es sérieuse mais reconnais quand même que beaucoup de profs..."
Lorsque j’ai été présentée à celui qui, depuis, est devenu mon beau-frère, sa première question à mon adresse fut : "Vous êtes payés en juillet-août ?" Je ne pense pas qu’il aborde les autres professions en leur parlant de leur CE, de leurs tickets-resto, véhicules de fonction ou je ne sais quel autre "avantage"... Ça vient sans doute dans la conversation, oui, mais avec un prof certains attaquent directement tellement ils croient tout savoir sur notre métier car ils sont allés à l’école, ont des enfants scolarisés etc.
Les remarques du type "Alors, bientôt les vacances ?" m’agacent mais je crois qu'elles sont le plus souvent faites sans arrière-pensée, de la part des gens qui me le disent en tous cas.
J’ai aussi régulièrement des gens qui, apprenant que je suis professeur (quand je ne peux pas pratiquer l'évitement^^), posent comme première question : "C’est pas trop dur les ados ?" car ils se rendent quand même compte...
- Comment gérer et accepter les innombrables remarques sur notre métier ?
- Quelle argumentation développer quand on nous attaque sur notre métier et notre statut de fonctionnaire ?
- Site 42h53 pour casser les préjugés sur notre temps de travail
- c'est aussi ça notre métier..
- Que veut-on faire de notre métier?
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