Est-ce que je ne suis pas un peu trop vieux pour l'agrégation ?

Je pense aussi que ça vaut le coup de tenter : en nombre d’heures, en salaire et pour la retraite. Bon courage.

Bonjour @maved83, j'ai passé l'agreg interne de Lettres Modernes l'année dernière en travaillant à temps plein, et en pensant que j'étais partie pour 2 ou 3 ans de préparation ; finalement, je l'ai obtenue. Il me reste une quinzaine d'années avant la retraite et je n'avais pas un échelon très avancé (reconversion, années de dispo) : me concernant, cela valait largement la peine. Je regrette simplement de ne pas avoir passé l'externe spéciale (avec doctorat), qui m'aurait apporté 2 années d'ancienneté de plus (renseigne-toi bien sur toutes les possibilités qui te sont offertes, ce que je n'avais pas fait). Abstraction faite des calculs financiers, il s'agit d'une aventure intellectuelle que tu es sûr de ne jamais vivre en ayant un poste lambda, si tu ne passes pas le concours. Je pense que cette "remise en état" du cerveau (il faut prendre cela comme un "contrôle technique") vaut largement l'investissement en temps et en énergie. J'ai retrouvé le goût de lire et le courage de faire plein de choses, le concours m'a sortie d'une espèce de léthargie : et ça, dans une vie, c'est incomparable !! Je te souhaite bon courage

Belette18 a écrit:Bonjour @maved83, j'ai passé l'agreg interne de Lettres Modernes l'année dernière en travaillant à temps plein, et en pensant que j'étais partie pour 2 ou 3 ans de préparation ; finalement, je l'ai obtenue. Il me reste une quinzaine d'années avant la retraite et je n'avais pas un échelon très avancé (reconversion, années de dispo) : me concernant, cela valait largement la peine. Je regrette simplement de ne pas avoir passé l'externe spéciale (avec doctorat), qui m'aurait apporté 2 années d'ancienneté de plus (renseigne-toi bien sur toutes les possibilités qui te sont offertes, ce que je n'avais pas fait). Abstraction faite des calculs financiers, il s'agit d'une aventure intellectuelle que tu es sûr de ne jamais vivre en ayant un poste lambda, si tu ne passes pas le concours. Je pense que cette "remise en état" du cerveau (il faut prendre cela comme un "contrôle technique") vaut largement l'investissement en temps et en énergie. J'ai retrouvé le goût de lire  et le courage de faire plein de choses, le concours m'a sortie d'une espèce de léthargie : et ça, dans une vie, c'est incomparable !! Je te souhaite bon courage

Tout à fait d'accord même s'il s'agissait pour moi d'une matière scientifique d'ailleurs plusieurs personnes de mon entourage se sont lancées par la suite, par contre le gros bémol c'est que mes enfants en ont pâti.

En fait mon problème est que lorsque j'ai passé le concours (CAPET Informatique et télématique) en 97, les agrégations d'informatique et de SII Option ingénierie informatique n'existaient pas. J'étais ingénieur en génie informatique issu d'une école assez réputée. J'avais un job très bien rémunéré, pour l'époque, dans une multinationale, un job très intéressant. J'avais eu l'occasion de donner des cours et d'encadrer de TP et j'aimais bien faire ça.
C'est seulement en 2017, soit 20 ans après que l'agrégation de SII Option Ingénierie informatique a été créée. L'agrégation d'informatique, elle, il me semble que c'était en 2022 !
Ces deux agrégations d'informatique ne sont pas et ne le seront sans doute jamais, ouvertes en interne !
J'enseigne depuis 26 ans en BTS. J'ai acquis des compétences et je trouve ça fatiguant de devoir encore démontrer ce que je sais faire comme pour un jeunot de 23 ans, tout ça parce qu'il aura fallu attendre 20 ans qu'une agrégation d'informatique voit le jour. Je me souviens de la réponse d'une ministre au début des années 2000 sollicitée par un député à propos de l'opportunité de la création d'une agrégation d'informatique. Elle avait répondu que pour faire "de l'internet" et du traitement de textes, une agrégation était disproportionnée
Je suis à un moment de ma vie professionnelle où je me pose des questions du genre "est-ce que je continue ?". On me propose éventuellement de rejoindre une entreprise pour y faire ce que j'aime le plus : du développement logiciel en tant qu'ingé sénior; bien rémunéré, en tous cas bien supérieur à ce que je gagne. ça m'em**** de quitter l'EN parce que j'aime bien le contact avec les étudiants.
Il y a trois ans et demi, j'ai eu un cancer découvert pendant le confinement. J'en suis sorti mais d'autres problèmes de santé ont été découvert à l'occasion de ce cancer. Je ne suis même plus sûr de pouvoir arriver à la retraite en bon état.
Je vais faire un peu de psychologie de comptoir mais peut-être que vouloir passer cette agrégation, c'est pour me prouver que je suis encore valable.
J'ai encore jusqu'au 7 décembre pour me décider. Si je m'inscris, je passe en mode combat

maved83 a écrit: Je ne suis même plus sûr de pouvoir arriver à la retraite en bon état.

Les conseilleurs ne sont pas les payeurs, mais il me semble que le point le plus important est là: trouver un moyen de continuer son activité (quelle qu'elle soit) dans les meilleures conditions possible, psychologiques, physiques et matérielles, pour se ménager et apprécier ce que l'on fait. Il faut réfléchir à ce qui vous convient le mieux... Tous mes voeux de réussite et de prospérité, quel que soit votre choix.

Bonjour,
Serait-il possible de la passer cette année justement pour voir, pour évaluer les efforts requis, avec peut-être la bonne surprise de réussir du premier coup, tout arrive ! – et si jamais ce n’est pas le cas, mieux savoir que faire : la repasser avec une meilleure préparation (plus en amont), ou bifurquer.
L’investissement est rentable, c’est certain. Le confort de vie gagné… Je le mesure tous les ans en voyant mes collègues certifiées.

Pour ce qui est de l’année de stage, est-elle vraiment aussi lourde que si tu n’étais pas déjà certifié ? Lorsque j’ai passé l’externe (mais il y a vingt ans, ça a pu changer !), j’ai passé une année comme stagiaire «en situation» (si je me souviens bien) sur le poste où j’avais été affectée en tant que certifiée, et j’ai eu 9 journées de formation sur l’année, une inspection de titularisation et basta !

uneodyssée a écrit:Pour ce qui est de l’année de stage, est-elle vraiment aussi lourde que si tu n’étais pas déjà certifié ? Lorsque j’ai passé l’externe (mais il y a vingt ans, ça a pu changer !), j’ai passé une année comme stagiaire «en situation» (si je me souviens bien) sur le poste où j’avais été affectée en tant que certifiée, et j’ai eu 9 journées de formation sur l’année, une inspection de titularisation et basta !

C'est encore d'actualité: le décret n°2000-129, qui régit ce type de stage, se base non sur le fait d'avoir obtenu l'agrégation interne (qui est accessible à des gens qui n'ont jamais enseigné) mais sur le fait d'être qualifié pour enseigner (soit en France, par le fait d'être titulaire, soit dans un autre pays de l'EEE).

Passer l'agreg pour voir ne coûte pas grand chose, s'inscrire encore moins. À ta place je commencerais par m'inscrire au cas où, puis j'aviserais.

J'ai juste eu une inspection lorsque j'ai eu l'agrégation interne. J'ai gardé mon poste et puis voilà tout.

En ce qui me concerne c'est en anglais, mais j'ai passé l'interne et l'externe en 2008, à 48 ans, et j'ai eu l'externe. J'avais pris un congé formation.

Je n'ai eu de stagiaire que le nom et une inspection de validation du changement de corps (expression qui fait toujours un peu sourire) qui était une simple formalité (d'autant plus que, en dehors de Paris et des CPGE, les IG ne se déplacent pas et que c'est l'inspecteur habituel qui vient).

Les jeunes de l'ENS avec qui j'ai échangé pendant les oraux étaient peut être bien préparés aux épreuves, ce qui leur donnait un léger avantage, mais ils avaient moins d'expérience et de maturité, et ça, ça joue aussi. De plus, ils étaient très anxieux par rapport à une éventuelle prise de poste en Septembre...

Financièrement, j'y ai gagné: j'étais certifiée HC , j'ai été reclassée Agrégée Classe normale échelon 10 et depuis je suis passée HC.

Bon courage à toi: c'est une expérience difficile mais qui fait un bien fou. Bosser à fond pour un projet personnel, c'est gratifiant et stimulant.

maved83 a écrit:En fait mon problème est que lorsque j'ai passé le concours (CAPET Informatique et télématique) en 97, les agrégations d'informatique et de SII Option ingénierie informatique n'existaient pas. J'étais ingénieur en génie informatique issu d'une école assez réputée. J'avais un job très bien rémunéré, pour l'époque, dans une multinationale, un job très intéressant. J'avais eu l'occasion de donner des cours et d'encadrer de TP et j'aimais bien faire ça.
C'est seulement en 2017, soit 20 ans après que l'agrégation de SII Option Ingénierie informatique a été créée. L'agrégation d'informatique, elle, il me semble que c'était en 2022 !
Ces deux agrégations d'informatique ne sont pas et ne le seront sans doute jamais, ouvertes en interne !
J'enseigne depuis 26 ans en BTS. J'ai acquis des compétences et je trouve ça fatiguant de devoir encore démontrer ce que je sais faire comme pour un jeunot de 23 ans, tout ça parce qu'il aura fallu attendre 20 ans qu'une agrégation d'informatique voit le jour. Je me souviens de la réponse d'une ministre au début des années 2000 sollicitée par un député à propos de l'opportunité de la création d'une agrégation d'informatique. Elle avait répondu que pour faire "de l'internet" et du traitement de textes, une agrégation était disproportionnée  
Je suis à un moment de ma vie professionnelle où je me pose des questions du genre "est-ce que je continue ?". On me propose éventuellement de rejoindre une entreprise pour y faire ce que j'aime le plus : du développement logiciel en tant qu'ingé sénior; bien rémunéré, en tous cas bien supérieur à ce que je gagne. ça m'em**** de quitter l'EN parce que j'aime bien le contact avec les étudiants.
Il y a trois ans et demi, j'ai eu un cancer découvert pendant le confinement. J'en suis sorti mais d'autres problèmes de santé ont été découvert à l'occasion de ce cancer. Je ne suis même plus sûr de pouvoir arriver à la retraite en bon état.
Je vais faire un peu de psychologie de comptoir mais peut-être que vouloir passer cette agrégation, c'est pour me prouver que je suis encore valable.
J'ai encore jusqu'au 7 décembre pour me décider. Si je m'inscris, je passe en mode combat

En abrégé :
- l'agreg te fait gagner en gros une demi-journée  de cours, donc de vie. C'est mieux pour arriver en bon état.
- c'est selon l'échelon au moins 400 roros nets, ça n'est pas à  négliger
- on ne se prouve pas grand-chose, tout le monde s'en fout, mais on est parfois mieux vus et donc plus tranquilles ( très jalousé aussi, mais faut laisser braire)
- l'âge n'est pas forcément un handicap (baisse du niveau des plus jeunes, qui m'a probablement servi, mais ce n'est pas la même discipline), et j'étais déjà bien mûr (reconversion)  lorsque j'ai eu l'agreg. Il  y en avait  de largement plus fanés que moi, quinquas bien  avancés, et en externe.
-On ne prouve rien, tout le monde s'en tape que tu sois agrégé, tu verras que ton boulanger ou ta  caissière  seront pareils, mais on vit un peu moins mal dans ce boulot, on est sur le rang de rameurs un peu plus loin de la sentine.

Inscris-toi, tu verras...

Le problème de l'agrégation d'informatique est qu'elle est quand même trustée par les jeunes des ENS, qui, cerise sur le gâteau, ne se dirigent majoritairement pas vers l'enseignement. Il faudrait vraiment une agrégation interne ! ça va être compliqué de garder les collègues informaticiens, hautement employables ailleurs qui plus est.

Eliette a écrit:Le problème de l'agrégation d'informatique est qu'elle est quand même trustée par les jeunes des ENS, qui, cerise sur le gâteau, ne se dirigent majoritairement pas vers l'enseignement. Il faudrait vraiment une agrégation interne ! ça va être compliqué de garder les collègues informaticiens, hautement employables ailleurs qui plus est.

Tu as parfaitement résumé mon message et mon sentiment.
De tous mes anciens collègues d'ile de France de bts iris et de mon académie actuelle, un seul a réussi cette agreg au bout de la deuxième tentative.

Loin de moi l’idée de savoir ce qui est le meilleur pour toi, et je ne suis pas du tout au fait du contexte dans ta matière. Mais :

Cet argument, c’est exactement ce que me disait une de mes co-préparationnaires à l’époque (l’historique n’était pas bien brillant chez nous). Elle a lâché l’affaire avant l’écrit. Quand elle a vu la liste des admissibles, elle a regretté. Elle aurait pu en être. Comme disait la pub : 100% des gagnants ont tenté leur chance…

Tu as l’avantage sur les jeunes de l’ENS que tu sais enseigner. Si tu passes le cap de l’écrit, crois-moi, cela peut faire la différence. Je l’ai eue, entre autre bien sûr, parce que j’avais l’expérience de parler à une classe et que la prestation orale n’était plus un problème en soi.

uneodyssée a écrit:Tu as l’avantage sur les jeunes de l’ENS que tu sais enseigner. Si tu passes le cap de l’écrit, crois-moi, cela peut faire la différence. Je l’ai eue, entre autre bien sûr, parce que j’avais l’expérience de parler à une classe et que la prestation orale n’était plus un problème en soi.

Je confirme qu'il en est de même en mathématiques, que ce soit pour la leçon ou pour la modélisation.

maved83 a écrit:Pour couronner le tout, je suis malentendant appareillé. Je ne suis même pas sûr de pouvoir porter mes appareils si j'étais admissible aux oraux. J'avais posé la question au service du rectorat chargé des concours. On m'avait répondu qu'il fallait un certificat d'un ORL agréé par l'EN et le seul de l'académie était à Marseille et il avait pris sa retraite, donc non remplacé.

Je suis malentendante également appareillée. Lorsque j'ai passé l'oral du concours, j'ai demandé non seulement à pouvoir porter mes prothèses auditives, mais également à pouvoir avoir mon téléphone portable pour me servir de l'application qui permet de régler mes appareils auditifs. Je précise que l'oral était dans un lycée et qu'il y avait cours, donc des bruits parasites dans les couloirs, ce qui pouvait gêner mon audition.
Je me suis adressée au chef du centre d'examen en arrivant. J'ai présenté l'ordonnance, mais ce n'était même pas nécessaire.
Lorsque je suis arrivée devant le jury, ils m'ont donné mon téléphone portable, je l'ai réglé, et posé en vue devant eux.
Aucun problème.

uneodyssée a écrit:Loin de moi l’idée de savoir ce qui est le meilleur pour toi, et je ne suis pas du tout au fait du contexte dans ta matière. Mais :

Cet argument, c’est exactement ce que me disait une de mes co-préparationnaires à l’époque (l’historique n’était pas bien brillant chez nous). Elle a lâché l’affaire avant l’écrit. Quand elle a vu la liste des admissibles, elle a regretté. Elle aurait pu en être. Comme disait la pub : 100% des gagnants ont tenté leur chance…

Tu as l’avantage sur les jeunes de l’ENS que tu sais enseigner. Si tu passes le cap de l’écrit, crois-moi, cela peut faire la différence. Je l’ai eue, entre autre bien sûr, parce que j’avais l’expérience de parler à une classe et que la prestation orale n’était plus un problème en soi.

Concernant l'agreg d'informatique et ses 20 postes, le romantisme n'a pas vraiment sa place. Même être admissible à 8 ou 9/20 ne donne aucune chance à l'oral face aux 15 ou 16/20 de moyenne des normaliens.