Eviter les grandes villes

Bonjour,

Actuellement étudiant en M1 de philosophie, je lis régulièrement votre forum pour m'informer sur mon orientation d'éventuel futur enseignant. Je n'ai toutefois pas trouvé de sujets concernant la question qui me préoccupe le plus, c'est-à-dire, éviter les grandes villes. Je caresse le rêve depuis toujours de m'éloigner le plus possible des villes et d'habiter et travailler dans une ville de moins de 20 000 habitants, voire en village. Or, depuis 7 ans j'écume les grandes villes pour mes études (Strasbourg, Dijon, Nancy, Mulhouse, Rennes) et je n'ai qu'une hâte, c'est de les quitter définitivement. Toutefois, je ne suis pas sans savoir que les affectations en début de carrière dans le public se font la plupart du temps à Versailles, et je sais pertinemment que je ne pourrais pas supporter le mode de vie parisien. J'envisage donc de me tourner vers le privé et de passer le CAFEP, mais est-ce vraiment une bonne solution ? J'ai entendu dire que le nord ouest (région que par ailleurs j'affectionne tout particulièrement) était très pourvu en lycées privés, mais est-il vraiment réaliste d'espérer y trouver un poste en début de carrière dans une discipline comme la philosophie ?

Pensez-vous que mon projet soit viable où est-il complètement irréaliste ?

En vous remerciant par avance pour votre aide.

Mon objectif était aussi d'éviter les grandes villes quand j'ai eu le Capes. C'est tout à fait possible même dans l'académie de Versailles. Il y a de nombreuses zones éloignées des villes et comme tout le monde veut vivre proche des grandes villes, ce sont des zones plutôt faciles à avoir pour un débutant qui a peu de points. En ce qui me concerne, je me suis retrouvée TZR dans la zone Etampes Limours Monthléry et j'avais un appart à Dourdan: un château, des champs, des forêts... le rêve!

dragko a écrit:Toutefois, je ne suis pas sans savoir que les affectations en début de carrière dans le public se font la plupart du temps à Versailles, et je sais pertinemment que je ne pourrais pas supporter le mode de vie parisien.

En philosophie, les affectations ne sont pas nécessairement en région parisienne :

https://adherent.snes.edu/Modules/Mutation/BarresInter/index.php

Par ex. en 2023, Poitiers, Amiens, Reims, Lille, Orléans-Tours étaient abordable avec le minimum de points (14 points, 14,1 pour Lille).

Quant au fait de demander des postes hors des grandes villes, c'est plutôt accessible.

Comme Nestya... mon premier poste était dans l'académie de Créteil, j'ai demandé aussi loin que possible de Paris et j'ai eu un poste fixe en lycée à Provins. Je vivais dans un village de 360 habitants... très campagnard!
Je te comprends tout à fait, j'ai eu la même hantise et quand j'avais reçu mon affectation à Créteil j'en avais pleuré (j'étais stagiaire au fin fond des Ardennes et j'y serais bien restée...).

L’académie de Versailles est tellement vaste que, pour sa grande majorité, elle ne promet ni ne permet un mode de vie parisien…

Fires of Pompeii a écrit:L’académie de Versailles est tellement vaste que, pour sa grande majorité, elle ne promet ni ne permet un mode de vie parisien…

Je confirme.
J'ai déprimé... dans le fin fond du trou du c.. du monde de l'académie.

Nestya a écrit:Mon objectif était aussi d'éviter les grandes villes quand j'ai eu le Capes. C'est tout à fait possible même dans l'académie de Versailles. Il y a de nombreuses zones éloignées des villes et comme tout le monde veut vivre proche des grandes villes, ce sont des zones plutôt faciles à avoir pour un débutant qui a peu de points. En ce qui me concerne, je me suis retrouvée TZR dans la zone Etampes Limours Monthléry et j'avais un appart à Dourdan: un château, des champs, des forêts... le rêve!

J'ai bossé à Limours et je confirme. Je vivais à Rambouillet où j'ai aussi travaillé, et c'est vraiment très sympa si on aime campagne et forêt. Et on est tout de même proche de Paris.

Mon premier poste de titulaire était en pleine campagne également, ce ne sont pas les plus difficiles à avoir, de nombreux collègues souhaitent enseigner dans les villes ou à proximité immediate

Je recommande l'académie de Reims, et notamment la Haute-Marne, qui fut mon 1er poste de TZR de lettres: ah, le remplacement à l'année à 54 km, le tout en forêt, traversant à peine 4 patelins en plein hiver par -15°C!

gnafron2004 a écrit:Comme Nestya... mon premier poste était dans l'académie de Créteil, j'ai demandé aussi loin que possible de Paris et j'ai eu un poste fixe en lycée à Provins. Je vivais dans un village de 360 habitants... très campagnard!
Je te comprends tout à fait, j'ai eu la même hantise et quand j'avais reçu mon affectation à Créteil j'en avais pleuré (j'étais stagiaire au fin fond des Ardennes et j'y serais bien restée...).

Et tu n'as pas regagné tes chères Ardennes par la suite ?

dragko a écrit:Bonjour,

Actuellement étudiant en M1 de philosophie, je lis régulièrement votre forum pour m'informer sur mon orientation d'éventuel futur enseignant. Je n'ai toutefois pas trouvé de sujets concernant la question qui me préoccupe le plus, c'est-à-dire, éviter les grandes villes. Je caresse le rêve depuis toujours de m'éloigner le plus possible des villes et d'habiter et travailler dans une ville de moins de 20 000 habitants, voire en village. Or, depuis 7 ans j'écume les grandes villes pour mes études (Strasbourg, Dijon, Nancy, Mulhouse, Rennes) et je n'ai qu'une hâte, c'est de les quitter définitivement. Toutefois, je ne suis pas sans savoir que les affectations en début de carrière dans le public se font la plupart du temps à Versailles, et je sais pertinemment que je ne pourrais pas supporter le mode de vie parisien. J'envisage donc de me tourner vers le privé et de passer le CAFEP, mais est-ce vraiment une bonne solution ? J'ai entendu dire que le nord ouest (région que par ailleurs j'affectionne tout particulièrement) était très pourvu en lycées privés, mais est-il vraiment réaliste d'espérer y trouver un poste en début de carrière dans une discipline comme la philosophie ?

Pensez-vous que mon projet soit viable où est-il complètement irréaliste ?

En vous remerciant par avance pour votre aide.

Il me semble qu'en philosophie ce n'est pas comme en lettres ou en maths, les néo-titulaires ne sont pas tellement envoyés en région parisienne mais plutôt dans des académies comme Lille, Amiens, Orléans... Du fait que beaucoup de profs de philo sont des anciens étudiants parisiens et ne veulent pas quitter la RP.
Information à vérifier quand même, je ne sais pas si ça a changé.
Et ensuite, les postes en centre-ville sont sûrement plus prisés que les postes ruraux, donc je ne sais pas si tu prends un si gros risque que ça avec le Capes.

Attention à ce que ça implique chez un prof

Dans certaines académies ça veut dire TZR avec gros déplacements. Voiture obligatoire.

Merci beaucoup pour toutes vos réponses qui sont très encourageantes et me rassurent énormément ! Tout cela me pousse à revoir mes perspectives... En effet, j'envisageais uniquement le privé pour cette raison, le lycée public m'intéressant davantage en soi, d'autant plus que j'aimerais bien tenter l'agrégation. Pour celles et ceux qui ont été affectés à l'académie de Versailles ou de Créteil, comment fait-on concrètement pour "demander le plus loin possible de Paris" ?
Je suis rassuré de voir aussi que la philosophie ouvre sur des académies non parisiennes. Je crains toutefois effectivement d'écumer le statut TZR pendant plusieurs années... Au bout de combien de temps peut-on espérer trouver un poste fixe hors des grandes villes en philosophie selon vous ?

Pour ceux qui ont enseigné en petite ville/village et en grande ville je serais par ailleurs curieux de savoir si vous avez senti une différence en terme de qualité de vie dans votre travail.

Dans l’académie de Versailles, ce sont les affectations proches de Paris qui sont très demandées, je crois que c’est pareil à Créteil. Aucune difficulté.

Pour le poste fixe, il faut que tu regardes les barres de l’intra : http://www.snalc-versailles.fr/uploads/barres-intra-2022.pdf
Certaines années, c’est très bas hormis pour le 92 limitrophe de Paris.

Pour la qualité de vie, c’est très personnel, je m’abstiens n’ayant pas les mêmes goûts que toi.

Daphné a écrit:

gnafron2004 a écrit:Comme Nestya... mon premier poste était dans l'académie de Créteil, j'ai demandé aussi loin que possible de Paris et j'ai eu un poste fixe en lycée à Provins. Je vivais dans un village de 360 habitants... très campagnard!
Je te comprends tout à fait, j'ai eu la même hantise et quand j'avais reçu mon affectation à Créteil j'en avais pleuré (j'étais stagiaire au fin fond des Ardennes et j'y serais bien restée...).

Et tu n'as pas regagné tes chères Ardennes par la suite ?

Je n'en suis pas originaire, j'y ai été expédiée pour mon stage (originaire de l'académie de Dijon mais il y avait plus de stagiaires que de places à l'IUFM...). Mais j'avais beaucoup apprécié le pays de la Hulotte et les gens de là-bas. Aucun regret. Mais je n'ai pas pu y rester parce que c'est l'académie de Reims, qui n'était pas à 21 points...

J'ai utilisé ma bagnole tous les jours qd j'étais tzr à dieppe de 2000 à 2007 et j'ai fait jusqu'à 15000km/ an. Mais au moins j'ai survécu à mes 7 ans de ruralitė.
Le public scolaire était y bcp plus défavorisé que celui de mon poste en 73-74 actuel, mais les élèves étaient au final plutôt cools... Je ne suis pas sûr que j'aurais survécu à 7 ans dans une banlieue !!
Le choix de la ruralité pour démarrer est le bon, il vaut mieux user sa bagnole que sa santé !!!
Et maintenant, lycee rural tranquille en 73-74 où je vais à pied au boulot le matin, et où je suis sur les pistes de ski en 30 minutes qd j'ai pas cours...
Alors oui, je suis désabusé et attends la retraite avec impatience !! Comme certains, j'ai perdu moi aussi toute foi dans le système, mais je relativise un max qd je parcours certains fils de neoprofs !!
Survivre à sa carrière, même lorsqu'elle a éte plutôt tranquille est un vrai sport de combat dans l'EN !! Alors autant commencer relax... dans la campagne profonde où il y a des ZR et qqes postes peu recherchés !!

gnafron2004 a écrit:

Daphné a écrit:

gnafron2004 a écrit:Comme Nestya... mon premier poste était dans l'académie de Créteil, j'ai demandé aussi loin que possible de Paris et j'ai eu un poste fixe en lycée à Provins. Je vivais dans un village de 360 habitants... très campagnard!
Je te comprends tout à fait, j'ai eu la même hantise et quand j'avais reçu mon affectation à Créteil j'en avais pleuré (j'étais stagiaire au fin fond des Ardennes et j'y serais bien restée...).

Et tu n'as pas regagné tes chères Ardennes par la suite ?

Je n'en suis pas originaire, j'y ai été expédiée pour mon stage (originaire de l'académie de Dijon mais il y avait plus de stagiaires que de places à l'IUFM...). Mais j'avais beaucoup apprécié le pays de la Hulotte et les gens de là-bas. Aucun regret. Mais je n'ai pas pu y rester parce que c'est l'académie de Reims, qui n'était pas à 21 points...

Ah d'accord.
J'ai passé 10 ans dans les Ardennes et j'ai bien apprécié.

Jenny a écrit:
Pour le poste fixe, il faut que tu regardes les barres de l’intra

Merci pour l'info ! J'ignorais que l'on avait aussi accès à ces chiffres. J'en profite par ailleurs pour poser une question annexe en ce qui concerne les points. Je suis pacsé, est-ce que je peux prétendre aux académies et départements à 21 points ?

pg73 a écrit:J'ai utilisé ma bagnole tous les jours qd j'étais tzr à dieppe de 2000 à 2007 et j'ai fait jusqu'à 15000km/ an. Mais au moins j'ai survécu à mes 7 ans de ruralitė.
Le public scolaire était y bcp plus défavorisé que celui de mon poste en 73-74 actuel, mais les élèves étaient au final plutôt cools... Je ne suis pas sûr que j'aurais survécu à 7 ans dans une banlieue !!
Le choix de la ruralité pour démarrer est le bon, il vaut mieux user sa bagnole que sa santé !!!
Et maintenant, lycee rural tranquille en 73-74 où je vais à pied au boulot le matin, et où je suis sur les pistes de ski en 30 minutes  qd j'ai pas cours...
Alors oui, je suis désabusé et attends la retraite avec impatience !! Comme certains, j'ai perdu moi aussi toute foi dans le système, mais je relativise un max qd je parcours certains fils de neoprofs !!
Survivre à sa carrière, même lorsqu'elle a éte plutôt tranquille est un vrai sport de combat dans l'EN !! Alors autant commencer relax... dans la campagne profonde où il y a des ZR et qqes postes peu recherchés !!

Merci pour ton témoignage. Lorsque je lis en effet sur ce forum les difficultés du métier je ,me dis que je serais incapable de les supporter sans habiter dans un cadre de vie que j'aime. Pour moi, être obligé d'habiter et travailler en grande ville constituerait sans doute la pression de trop. En tout cas ton lycée actuel constituerait typiquement en terme de cadre de vie le poste idéal pour moi...

Le pacs ne rapporte rien si ton conjoint n'est pas déjà dans une académie que tu souhaites rejoindre.

Et en outre il faut qu'il ait un lien professionnel avec l'académie: s'il est parent au foyer par exemple ça ne rapporte rien (pour les mutations ).

Bon à savoir, merci !

En fait, tu peux prétendre à toutes les académies. En fonction du barème fixé par l'administration, tu auras un certain nombre de points. Toutes les personnes demandant une académie sont classées en fonction de leur nombre de points, et pour x places dans l'académie, on fait entrer les x premiers de la liste.
Le Pacs ne joue que sur le rapprochement de conjoint, c'est à dire que cela t'accorde des points si tu demandes à entrer dans une académie dans laquelle ton conjoint est déjà installé.

Maju a écrit:En fait, tu peux prétendre à toutes les académies. En fonction du barème fixé par l'administration, tu auras un certain nombre de points. Toutes les personnes demandant une académie sont classées en fonction de leur nombre de points, et pour x places dans l'académie,  on fait entrer les x premiers de la liste.
Le Pacs ne joue que sur le rapprochement de conjoint, c'est à dire que cela t'accorde des points si tu demandes à entrer dans une académie dans laquelle ton conjoint est déjà installé.

Merci. Ma conjointe et moi-même aimerions dans l'idéal nous installer en Normandie, d'où le fait que je pensais d'abord aller dans le privé (j'ai cru voir qu'il y avait plus de lycées privés que publics dans cette région.) . Toutefois, l'académie paraît assez accessible en points. Je mise donc sur le rapprochement de conjoint pour atteindre les 24 points demandés, en espérant donc qu'elle trouve un travail dans cette région avant moi.

Je rebondis sur l'Académie de Versailles.
J'ai été en poste dans une commune à une heure de RER de Paris pendant des années. Ce n'était donc pas la vie parisienne mais une vie de semi rurale comme le disait ma CDE.
Les postes près de Paris sont très demandés.
Le mien était apparu au mouvement et personne ne l'avait demandé car loin de Paris. Par contre, comme j'ai débuté en tant que TZR, je m'étais trouvée un appartement sur un nœud ferroviaire du RER C pour pouvoir être mobile.

Ma sœur a été mutée dans la dernière commune d'Essonne, à la frontière avec la Beauce. Il n'y avait strictement rien! Le collège était entouré de champs de betteraves. C'était le bout du monde et moralement, c'était très difficile pour elle car elle n'avait pas le permis donc impossible de quitter cette commune facilement car très peu de bus (1 ou 2 le matin; 1 ou 2 le soir!).

Donc voiture obligatoire pour ce type de poste!

Marcelle Duchamp a écrit:Je rebondis sur l'Académie de Versailles.
J'ai été en poste dans une commune à une heure de RER de Paris pendant des années. Ce n'était donc pas la vie parisienne mais une vie de semi rurale comme le disait ma CDE.
Les postes près de Paris sont très demandés.
Le mien était apparu au mouvement et personne ne l'avait demandé car loin de Paris. Par contre, comme j'ai débuté en tant que TZR, je m'étais trouvée un appartement sur un nœud ferroviaire du RER C pour pouvoir être mobile.

Ma sœur a été mutée dans la dernière commune d'Essonne, à la frontière avec la Beauce. Il n'y avait strictement rien! Le collège était entouré de champs de betteraves. C'était le bout du monde et moralement, c'était très difficile pour elle car elle n'avait pas le permis donc impossible de quitter cette commune facilement car très peu de bus (1 ou 2 le matin; 1 ou 2 le soir!).

Donc voiture obligatoire pour ce type de poste!

Je confirme : il y a dans l'académie de Versailles des coins très éloignés de Paris et de son réseau de transport et où il vaut mieux avoir le permis et une voiture. On peut se retrouver au milieu des forêts et des champs. Ce n'est pas totalement une zone rurale cependant car les parents travaillent souvent sur Paris où sa proche banlieue.