- Ju3469Je viens de m'inscrire !
Bonjour à tous !
J'envisage de candidater pour des postes en prépa en outre-mer depuis un petit moment. Maintenant vient l'heure des vœux (plus qu'une semaine, aïe aïe aïe) et je n'ai pas encore pleinement pris ma décision.
J'aimerais discuter avec des profs qui auraient été mutés en Guadeloupe, en Martinique ou à la Réunion (ou ailleurs !) pour avoir des retours d'expérience sur ces territoires pour lesquels j'ai encore pas mal d'interrogations. Evidemment, s'il y a des profs affectés en prépa qui pourraient me partager leurs expériences liées à la prépa là-bas, ce serait génial, mais mes interrogations portant surtout sur le vécu de la mutation vers ces territoires, ce n'est pas bien important.
Je m'intéresse à l'outre-mer car j'ai depuis longtemps une aspiration à découvrir d'autres territoires loin de la métropole et parce que je pense qu'il vaut mieux saisir l'occasion de le faire en début de carrière si elle m'est donnée. Cependant cela vient évidemment avec son lot de peurs, et au-delà des craintes tout à fait naturelles du saut vers l'inconnu, il y a aussi des interrogations très contraintes.
Quel est votre ressenti concernant l'accueil des antillais et réunionnais vis-à-vis des métropolitains ? Ressentez-vous des tensions héritées de la colonisation dont on entend souvent parler concernant la Guadeloupe et la Martinique ; cela vient-il entraver votre expérience dans ces territoires ? Et enfin, quid de l'ouverture d'esprit et de la possibilité de socialisation en étant homosexuel dans ces DOM ?
Je vous remercie pour votre aide !
J'envisage de candidater pour des postes en prépa en outre-mer depuis un petit moment. Maintenant vient l'heure des vœux (plus qu'une semaine, aïe aïe aïe) et je n'ai pas encore pleinement pris ma décision.
J'aimerais discuter avec des profs qui auraient été mutés en Guadeloupe, en Martinique ou à la Réunion (ou ailleurs !) pour avoir des retours d'expérience sur ces territoires pour lesquels j'ai encore pas mal d'interrogations. Evidemment, s'il y a des profs affectés en prépa qui pourraient me partager leurs expériences liées à la prépa là-bas, ce serait génial, mais mes interrogations portant surtout sur le vécu de la mutation vers ces territoires, ce n'est pas bien important.
Je m'intéresse à l'outre-mer car j'ai depuis longtemps une aspiration à découvrir d'autres territoires loin de la métropole et parce que je pense qu'il vaut mieux saisir l'occasion de le faire en début de carrière si elle m'est donnée. Cependant cela vient évidemment avec son lot de peurs, et au-delà des craintes tout à fait naturelles du saut vers l'inconnu, il y a aussi des interrogations très contraintes.
Quel est votre ressenti concernant l'accueil des antillais et réunionnais vis-à-vis des métropolitains ? Ressentez-vous des tensions héritées de la colonisation dont on entend souvent parler concernant la Guadeloupe et la Martinique ; cela vient-il entraver votre expérience dans ces territoires ? Et enfin, quid de l'ouverture d'esprit et de la possibilité de socialisation en étant homosexuel dans ces DOM ?
Je vous remercie pour votre aide !
- VinZTDoyen
Bonjour,
je réponds pour la Martinique, où je réside depuis plus de vingt ans.
Le « saut vers l'inconnu » est somme toute limité. À part quelques spécificités (octroi de mer, vie chère, surrémunération des fonctionnaires, collectivité unique, grèves nombreuses même si plus rares qu'avant) c'est un département comme un autre, avec des zones commerciales, un CHU qui va mal, des embouteillages et tutti quanti. Les places en prépa risquent d'être rares tout simplement parce qu'il y en a peu. À Fort-de-France : MPSI, PCSI, MP, PC, EC (je ne sais pas si la PSI existe encore, vu que je n'y donne plus de colles depuis pas mal d'années), à Ducos : BPCST, et à Trinité EC (voie STMG).
L'accueil des Martiniquais se passera très bien si tu ne te la joues pas « expat ». Un peu comme les « provinciaux » ont tendance à se méfier des parisiens qui en savent plus que tout le monde et qui voudraient que tout fonctionne comme à Paris, quoi … Si tu t'intéresses à la culture, au mode de vie, te mêles à la population — sans que ce soit d'ailleurs nécessaire d'en faire des caisses — il n'y aura aucun problème. La vie culturelle existe, est largement orientée vers les questions post-coloniales ou les séquelles de l'esclavage, ce qui est après tout bien normal (et remet quelques pendules à l'heure), même si on aimerait parfois plus de variété ; mais pour un département de moins de 400 000 habitants, ce n'est pas si mal. L'unique complexe de cinéma diffuse les mêmes blockbusters que dans les multiplex hexagonaux.
Ce qui surprend au début ce sont les journées où, même en plein mois de juin, il fait nuit à 18h00, ainsi que les bruits nocturnes typiques des régions tropicales (insectes, grenouilles, etc.). Un seul crocodile (ou caïman) répertorié, dans la mangrove du Lamentin, il s'appelle Georges mais sinon, pas de grosse bêbête outre mesure (à part les moustiques bien sûr, quelques fourmis ou ravets (cafards), rien de bien méchant). Plus sérieusement, prévoir des lotions anti-moustiques, une moustiquaire au dessus du lit, la dengue est fréquente (je l'ai chopée pour la deuxième fois il y a un mois) et très désagréable, y compris dans sa forme légère. Il fait en gros 30-32° tout le temps (voire plus au mois de septembre). Un logement climatisé est appréciable, surtout la nuit où la chaleur humide est souvent pénible. Prévoir une voiture aussi, les transports en communs étant souvent aléatoires. Petitesse de l'île oblige, la campagne, la mer ne sont jamais loin, ce qui ne signifie pas qu'on s'y rend rapidement (les embouteillages sur certains axes et à certaines heures sont une vraie plaie). On se lève tôt, les cours commencent à 7h30 (voire 7h00 comme au lycée de Bellevue) et finissent vers 17h.
Si tu aimes les plages, la plongée, le bateau, les randonnées, tu vas réellement prendre ton pied. Certains sites sont extraordinaires.
Pour le reste il y a des crétins, comme partout, mais la plupart des gens sont adorables, y compris les élèves qui sont dans l'ensemble polis et très bien élevés.
Concernant le dernier point que tu évoques, il y a encore du retard dans l'acceptation des personnes LGBT, surtout chez les antillais d'un certain âge, mais des progrès notables ont eu lieu, chez les jeunes notamment (certains élèves que j'ai eus ne font pas mystère de leur orientation sexuelle sans que ça pose problème, à ma connaissance du moins). Bref, ça change, sans doute trop lentement mais ça change. Après, les gens manifestent peu leur tendresse en public (homo ou pas, il est très rare de voir des couples se tenir par la main ou s'embrasser dans la rue, par exemple) et se lâchent complètement pendant les quelques jours du carnaval.
Pour conclure, je dirai que s'il y a des postes et si tu n'as pas d'attache particulière, tu ne risques pas grand chose à tenter la mutation. En espérant t'avoir aidé …
je réponds pour la Martinique, où je réside depuis plus de vingt ans.
Le « saut vers l'inconnu » est somme toute limité. À part quelques spécificités (octroi de mer, vie chère, surrémunération des fonctionnaires, collectivité unique, grèves nombreuses même si plus rares qu'avant) c'est un département comme un autre, avec des zones commerciales, un CHU qui va mal, des embouteillages et tutti quanti. Les places en prépa risquent d'être rares tout simplement parce qu'il y en a peu. À Fort-de-France : MPSI, PCSI, MP, PC, EC (je ne sais pas si la PSI existe encore, vu que je n'y donne plus de colles depuis pas mal d'années), à Ducos : BPCST, et à Trinité EC (voie STMG).
L'accueil des Martiniquais se passera très bien si tu ne te la joues pas « expat ». Un peu comme les « provinciaux » ont tendance à se méfier des parisiens qui en savent plus que tout le monde et qui voudraient que tout fonctionne comme à Paris, quoi … Si tu t'intéresses à la culture, au mode de vie, te mêles à la population — sans que ce soit d'ailleurs nécessaire d'en faire des caisses — il n'y aura aucun problème. La vie culturelle existe, est largement orientée vers les questions post-coloniales ou les séquelles de l'esclavage, ce qui est après tout bien normal (et remet quelques pendules à l'heure), même si on aimerait parfois plus de variété ; mais pour un département de moins de 400 000 habitants, ce n'est pas si mal. L'unique complexe de cinéma diffuse les mêmes blockbusters que dans les multiplex hexagonaux.
Ce qui surprend au début ce sont les journées où, même en plein mois de juin, il fait nuit à 18h00, ainsi que les bruits nocturnes typiques des régions tropicales (insectes, grenouilles, etc.). Un seul crocodile (ou caïman) répertorié, dans la mangrove du Lamentin, il s'appelle Georges mais sinon, pas de grosse bêbête outre mesure (à part les moustiques bien sûr, quelques fourmis ou ravets (cafards), rien de bien méchant). Plus sérieusement, prévoir des lotions anti-moustiques, une moustiquaire au dessus du lit, la dengue est fréquente (je l'ai chopée pour la deuxième fois il y a un mois) et très désagréable, y compris dans sa forme légère. Il fait en gros 30-32° tout le temps (voire plus au mois de septembre). Un logement climatisé est appréciable, surtout la nuit où la chaleur humide est souvent pénible. Prévoir une voiture aussi, les transports en communs étant souvent aléatoires. Petitesse de l'île oblige, la campagne, la mer ne sont jamais loin, ce qui ne signifie pas qu'on s'y rend rapidement (les embouteillages sur certains axes et à certaines heures sont une vraie plaie). On se lève tôt, les cours commencent à 7h30 (voire 7h00 comme au lycée de Bellevue) et finissent vers 17h.
Si tu aimes les plages, la plongée, le bateau, les randonnées, tu vas réellement prendre ton pied. Certains sites sont extraordinaires.
Pour le reste il y a des crétins, comme partout, mais la plupart des gens sont adorables, y compris les élèves qui sont dans l'ensemble polis et très bien élevés.
Concernant le dernier point que tu évoques, il y a encore du retard dans l'acceptation des personnes LGBT, surtout chez les antillais d'un certain âge, mais des progrès notables ont eu lieu, chez les jeunes notamment (certains élèves que j'ai eus ne font pas mystère de leur orientation sexuelle sans que ça pose problème, à ma connaissance du moins). Bref, ça change, sans doute trop lentement mais ça change. Après, les gens manifestent peu leur tendresse en public (homo ou pas, il est très rare de voir des couples se tenir par la main ou s'embrasser dans la rue, par exemple) et se lâchent complètement pendant les quelques jours du carnaval.
Pour conclure, je dirai que s'il y a des postes et si tu n'as pas d'attache particulière, tu ne risques pas grand chose à tenter la mutation. En espérant t'avoir aidé …
- En ce moment voilà ce que je contemple quand je cherche à corriger des copies sur ma terrasse:
_________________
« Il ne faut pas croire tout ce qu'on voit sur Internet » Victor Hugo.
« Le con ne perd jamais son temps. Il perd celui des autres. » Frédéric Dard
« Ne jamais faire le jour même ce que tu peux faire faire le lendemain par quelqu'un d'autre » Pierre Dac
« Je n'ai jamais lâché prise !» Claude François
« Un économiste est un expert qui saura demain pourquoi ce qu'il avait prédit hier ne s'est pas produit aujourd'hui. » Laurence J. Peter
- cannelle21Grand Maître
J'ai vécu en Martinique pendant 5 ans quand j'étais au collège (et j'y suis beaucoup retournée) et ton message m'a émue en faisant remonter plein de souvenirs.
_________________
Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- Ju3469Je viens de m'inscrire !
Merci beaucoup pour ta réponse VinZT !
Je comprends très bien cette idée de ne pas la jouer "expat", c'est une évidence pour moi. Ta référence aux Parisiens me parle beaucoup
Merci pour la photo qui donne bien envie !! Ici il fait froid et moche
En parallèle, j'ai eu le retour d'expériences d'un ami de mon père qui a vécu en Guadeloupe et connaît également bien la Martinique, mais qui est revenu en métropole depuis une vingtaine d'années, donc son témoignage date un peu...
Selon lui, les mentalités en Martinique seraient plus ouvertes (donc notamment sur la question de l'homosexualité mais pas seulement) qu'en Guadeloupe et le climat moins tendu. Cependant il me vantait la beauté et la diversité des paysages guadeloupéens.
Que penses-tu de cette analyse ?
Difficile de choisir entre ces deux territoires...
Je comprends très bien cette idée de ne pas la jouer "expat", c'est une évidence pour moi. Ta référence aux Parisiens me parle beaucoup
Merci pour la photo qui donne bien envie !! Ici il fait froid et moche
En parallèle, j'ai eu le retour d'expériences d'un ami de mon père qui a vécu en Guadeloupe et connaît également bien la Martinique, mais qui est revenu en métropole depuis une vingtaine d'années, donc son témoignage date un peu...
Selon lui, les mentalités en Martinique seraient plus ouvertes (donc notamment sur la question de l'homosexualité mais pas seulement) qu'en Guadeloupe et le climat moins tendu. Cependant il me vantait la beauté et la diversité des paysages guadeloupéens.
Que penses-tu de cette analyse ?
Difficile de choisir entre ces deux territoires...
- VinZTDoyen
Je ne me suis rendu en Guadeloupe que ponctuellement, à chaque fois pour de très courts déplacements. Je pense que l'ami de ton père est néanmoins dans le vrai : il y a sans doute plus de variété de paysages en Guadeloupe qu'en Martinique (encore qu'entre le nord et sa forêt tropicale et le sur parfois aride, c'est aussi très varié ici) et c'est vrai aussi que le climat social peut s'y révéler bien plus tendu, pour tout un tas de raisons historiques et/ou économiques. Le problème de l'eau est également beaucoup plus grave en Guadeloupe (certains quartiers n'ont presque pas d'eau courante, ou alors de mauvaise qualité) qu'en Martinique (où les coupures et restrictions sont beaucoup plus ponctuelles). Ma belle-mère (martiniquaise aux yeux gris) dit qu'en Guadeloupe les bateaux négriers ont débarqué en priorité les éclopés et malades, réservant les meilleurs esclaves pour la Martinique, mais je soupçonne un brin de parti-pris de sa part et ne suis pas certain que son témoignage soit d'une grande fiabilité historique
_________________
« Il ne faut pas croire tout ce qu'on voit sur Internet » Victor Hugo.
« Le con ne perd jamais son temps. Il perd celui des autres. » Frédéric Dard
« Ne jamais faire le jour même ce que tu peux faire faire le lendemain par quelqu'un d'autre » Pierre Dac
« Je n'ai jamais lâché prise !» Claude François
« Un économiste est un expert qui saura demain pourquoi ce qu'il avait prédit hier ne s'est pas produit aujourd'hui. » Laurence J. Peter
- CasparProphète
Est-il facile de trouver un médecin traitant (c'est un peu mon obsession depuis que le mien est parti à la retraite et que j'ai galéré pour en trouver un nouveau) ?
- VinZTDoyen
Caspar a écrit:Est-il facile de trouver un médecin traitant (c'est un peu mon obsession depuis que le mien est parti à la retraite et que j'ai galéré pour en trouver un nouveau) ?
J'imagine que ça devient compliqué comme partout. La mienne (la même depuis plus de vingt ans) est surbookée (ce n'est pas la seule) et pour avoir une chance de la voir, il faut venir avant 6h du matin et patienter … Résultat, je fais plus souvent appel à SOS médecins (qui se déplace dans les communes du centre de l'île) que je ne vais la voir. Pour les spécialistes (CHU, cabinets de ville ou clinique privées) c'est le même marasme qu'ailleurs, des mois d'attente …
Ceci étant, pour comparer avec la situation de la Nièvre (où vit mon père), c'est plutôt moins désertique ici, médicalement parlant. Le CHU a des parties quasiment en ruine (une vraie honte), d'autres flambant neuf (pôle cardio notamment). Une de ses annexes (Maison de la Femme, de la Mère et de l'Enfant) est pas mal, j'ai eu l'occasion d'y aller plusieurs fois pour mon fils et la prise en charge et l'accueil ont été à chaque fois au top. J'ai testé une fois les urgences du CHU, pour un petit malaise, et ma prise en charge a été étonnamment rapide (j'ai peut-être eu de la chance). Le CHU est (était) vanté (par les politiques) comme le meilleur hôpital de la Caraïbe (la preuve on y a accueilli notre feu Johnny national). Les gens ont un avis un peu plus mitigé, et pas mal d'entre eux préfèrent attendre de se déplacer sur Paris pour consulter, à tort ou à raison, je n'en sais trop rien …
_________________
« Il ne faut pas croire tout ce qu'on voit sur Internet » Victor Hugo.
« Le con ne perd jamais son temps. Il perd celui des autres. » Frédéric Dard
« Ne jamais faire le jour même ce que tu peux faire faire le lendemain par quelqu'un d'autre » Pierre Dac
« Je n'ai jamais lâché prise !» Claude François
« Un économiste est un expert qui saura demain pourquoi ce qu'il avait prédit hier ne s'est pas produit aujourd'hui. » Laurence J. Peter
- CasparProphète
D'accord, merci pour ta réponse.
- Ramanujan974Érudit
VinZT a écrit:Bonjour,
je réponds pour la Martinique, où je réside depuis plus de vingt ans.
Le « saut vers l'inconnu » est somme toute limité. À part quelques spécificités (octroi de mer, vie chère, surrémunération des fonctionnaires, collectivité unique, grèves nombreuses même si plus rares qu'avant) c'est un département comme un autre, avec des zones commerciales, un CHU qui va mal, des embouteillages et tutti quanti. Les places en prépa risquent d'être rares tout simplement parce qu'il y en a peu. À Fort-de-France : MPSI, PCSI, MP, PC, EC (je ne sais pas si la PSI existe encore, vu que je n'y donne plus de colles depuis pas mal d'années), à Ducos : BPCST, et à Trinité EC (voie STMG).
L'accueil des Martiniquais se passera très bien si tu ne te la joues pas « expat ». Un peu comme les « provinciaux » ont tendance à se méfier des parisiens qui en savent plus que tout le monde et qui voudraient que tout fonctionne comme à Paris, quoi … Si tu t'intéresses à la culture, au mode de vie, te mêles à la population — sans que ce soit d'ailleurs nécessaire d'en faire des caisses — il n'y aura aucun problème. La vie culturelle existe, est largement orientée vers les questions post-coloniales ou les séquelles de l'esclavage, ce qui est après tout bien normal (et remet quelques pendules à l'heure), même si on aimerait parfois plus de variété ; mais pour un département de moins de 400 000 habitants, ce n'est pas si mal. L'unique complexe de cinéma diffuse les mêmes blockbusters que dans les multiplex hexagonaux.
Ce qui surprend au début ce sont les journées où, même en plein mois de juin, il fait nuit à 18h00, ainsi que les bruits nocturnes typiques des régions tropicales (insectes, grenouilles, etc.). Un seul crocodile (ou caïman) répertorié, dans la mangrove du Lamentin, il s'appelle Georges mais sinon, pas de grosse bêbête outre mesure (à part les moustiques bien sûr, quelques fourmis ou ravets (cafards), rien de bien méchant). Plus sérieusement, prévoir des lotions anti-moustiques, une moustiquaire au dessus du lit, la dengue est fréquente (je l'ai chopée pour la deuxième fois il y a un mois) et très désagréable, y compris dans sa forme légère. Il fait en gros 30-32° tout le temps (voire plus au mois de septembre). Un logement climatisé est appréciable, surtout la nuit où la chaleur humide est souvent pénible. Prévoir une voiture aussi, les transports en communs étant souvent aléatoires. Petitesse de l'île oblige, la campagne, la mer ne sont jamais loin, ce qui ne signifie pas qu'on s'y rend rapidement (les embouteillages sur certains axes et à certaines heures sont une vraie plaie). On se lève tôt, les cours commencent à 7h30 (voire 7h00 comme au lycée de Bellevue) et finissent vers 17h.
Si tu aimes les plages, la plongée, le bateau, les randonnées, tu vas réellement prendre ton pied. Certains sites sont extraordinaires.
Pour le reste il y a des crétins, comme partout, mais la plupart des gens sont adorables, y compris les élèves qui sont dans l'ensemble polis et très bien élevés.
Concernant le dernier point que tu évoques, il y a encore du retard dans l'acceptation des personnes LGBT, surtout chez les antillais d'un certain âge, mais des progrès notables ont eu lieu, chez les jeunes notamment (certains élèves que j'ai eus ne font pas mystère de leur orientation sexuelle sans que ça pose problème, à ma connaissance du moins). Bref, ça change, sans doute trop lentement mais ça change. Après, les gens manifestent peu leur tendresse en public (homo ou pas, il est très rare de voir des couples se tenir par la main ou s'embrasser dans la rue, par exemple) et se lâchent complètement pendant les quelques jours du carnaval.
Pour conclure, je dirai que s'il y a des postes et si tu n'as pas d'attache particulière, tu ne risques pas grand chose à tenter la mutation. En espérant t'avoir aidé …
Tout ce qui a été dit est valable peu ou prou pour la Réunion, la différence étant que le relief de l'île (>3000m au piton des neiges) fait que le climat est plus varié (plus frais dans les hauts).
Beaucoup de CPGE existent ici : MPSI, PCSI, MP2I, BCPST, TSI, ECG, BL.
Il fait jour toute l'année à 6h30, il fait nuit toute l'année à 19h. Seulement 1h-1h30 de décalage été-hiver.
Cours à 7h30 en lycée.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum