Comment tenter l'experience "professeur" dans le cadre d'un congé sabbatique ?

Bonjour à tous,

Cela fait déjà quelques mois (ou années ?) que ma fibre civique me pousse à contribuer au bien être de notre pays et de son futur : et la façon d’y arriver qui me fait le plus vibrer est de devenir professeur de maths au lycée

Alors je vous avoue être un long time stalker sur le forum, et je sais que beaucoup d’entre vous me déconseillerons de rejoindre l’EN et l’illustrerons par le décalage entre la réalité du métier et l’image qu’on peut s’en faire de l’extérieur ; j’en bien conscience et c’est pour ça que je veut tenter l’expérience avec un garde-fou histoire de pouvoir reprendre ma « vie d’avant » si cela ne passe pas bien/ne me convient pas.

Je m’explique :

Je suis actuellement salarié du privé dans la finance et j'ai un diplôme d’une école d’ingénieur avec une spécialisation en mathématique (je ne suis pas inquiet niveau connaissances sur la matière), j’envisage donc de demander un congé sabbatique d’un an (qui m’autorise notamment à prendre un autre emploi) pour tenter l’expérience de professeur en Lycée sur une année scolaire.

Étant donné que j’ai fini par avoir ma petite vie à Paris (cela fait quand même 4 ans que je suis diplômé), je voudrais pouvoir tenter cette aventure sans avoir à aller à l’autre bout du monde...

A votre avis est-ce que mon projet est réalisable ?
A savoir : obtenir un poste pour un an a minima (ou plus si affinité) en tant que prof de maths au Lycée mais en restant à proximité de mon domicile ?
Sachant que ma contrainte supplémentaire est d’avoir de la visibilité sur mon affectation avant août pour que je puisse demander mon congé sabbatique (et ne pas finir sans revenus si je me retrouve sans affectation...).

A ce stade j’ai pu identifier trois voies possibles :
   1. S’inscrire en tant que contractuel sur Acloe en vue d’obtenir un poste à la rentrée 2024 (inconvénient : aucune visibilité sur les potentielles affectations) ;
   2. Démarcher directement des lycées privés et proposer mes services (est-ce dans les mœurs ?) ;
   3. Passer le concours du CAFEP pour me garantir une affectation à la rentrée 2024 sur mon département (est-ce bien ça ?)

Quoi qu’il en soit je me suis déjà inscrit au CAFEP 2024 et ai commencé mes préparations pour me remettre à niveau et anticiper les choses.

Que me recommanderiez vous comme approche ?

Merci d’avance les néo

Tu n’as aucune garantie d’être affecté en lycée.
Pour rester en IdF, ça ne pose pas de souci dans le public en maths. Je ne connais pas le système du privé.

Dans l'enseignement catholique sous contrat je pense qu'il n'est pas très compliqué de trouver un poste à Paris.

Dans l'objectif d'enseigner 1 an en tant que contractuel pour "tester", tu peux te rapprocher de la DDEC (Direction Départementale de l'Enseignement Catholique ) de Paris. En les contactant, tu es sûr d'être affecté à Paris. Tu peux éventuellement contacter de manière spontanée les établissements catholiques sous contrat à proximité de ton domicile et / ou qui t’intéressent en adressant une candidature spontanée. Ne pas hésiter à contacter également les plus "prestigieux", globalement il y a des besoins en particulier en Mathématiques. Enseigner uniquement en lycée n'est pas forcement acquis mais envisageable.

Czar a écrit:D Enseigner uniquement en lycée n'est pas forcement acquis mais envisageable.

En tant que contractuel, oui, en revanche, après le concours (ou en contractuel mais une éventuelle démission de ton emploi actuel) tu auras peu de contrôle sur ton affectation.
Pense aussi que techniquement le cafep ne te garantit pas des rester dans ton département, même si dans les faits ce sera sans doute le cas.

valle a écrit:

Czar a écrit:D Enseigner uniquement en lycée n'est pas forcement acquis mais envisageable.

En tant que contractuel, oui, en revanche, après le concours (ou en contractuel mais une éventuelle démission de ton emploi actuel) tu auras peu de contrôle sur ton affectation.
Pense aussi que techniquement le cafep ne te garantit pas des rester dans ton département, même si dans les faits ce sera sans doute le cas.

En effet, mais à Paris pour un titulaire je ne suis pas très inquiet en particulier en Mathématiques.

Quand on passe le mouvement dans l'enseignement catholique on peut se positionner sur des postes fléchés uniquement collège, uniquement lycée ou un mélange des 2 ( la répartition horaire collège / lycée est indiquée). Après la tambouille interne des établissements fait que cela peut évoluer.

Je ne sais pas ce que tu appelles le "bout du monde", T.Onizuka, mais les deux académies limitrophes de Paris (Créteil et Versailles) sont très déficitaires et j'imagine que la demande de professeurs de mathématiques y est je suppose assez forte, y compris dans des établissements facilement accessibles en transports en commun.

Caspar a écrit:Je ne sais pas ce que tu appelles le "bout du monde", T.Onizuka, mais les deux académies limitrophes de Paris (Créteil et Versailles) sont très déficitaires et j'imagine que la demande de professeurs de mathématiques y est je suppose assez forte, y compris dans des établissements facilement accessibles en transports en commun.

Bon il faut admettre que ça n'envoie pas du rêve de proposer de prendre le RER pour enseigner dans un lycée de banlieue où on a trouvé aucun prof de maths ...

Paris est largement accessible aussi dans le public : 61 points seulement l'an dernier.

PrCosinus a écrit:

Caspar a écrit:Je ne sais pas ce que tu appelles le "bout du monde", T.Onizuka, mais les deux académies limitrophes de Paris (Créteil et Versailles) sont très déficitaires et j'imagine que la demande de professeurs de mathématiques y est je suppose assez forte, y compris dans des établissements facilement accessibles en transports en commun.

Bon il faut admettre que ça n'envoie pas du rêve de proposer de prendre le RER pour enseigner dans un lycée de banlieue où on a trouvé aucun prof de maths ...

Quand on a une fibre civique et qu'on veut contribuer au futur de la nation, je ne vois pas le problème. (Désolé T. Onizuka pour cette petite moquerie de vieux prof cynique. )

En tant que contractuel, tu gagneras à peine plus que le SMIC, avec possibilité de retard pour le premier paiement. Il faut bien prendre cela en compte, aussi.

Mélisande a écrit:En tant que contractuel, tu gagneras à peine plus que le SMIC, avec possibilité de retard pour le premier paiement. Il faut bien prendre cela en compte, aussi.

Rappel très important en effet, d'autant plus que la communication gouvernementale a très bien fonctionné et que le grand public est persuadé que nous avons été fortement augmentés.

+1. Et une vraie question : pourras-tu continuer à te loger sur Paris ?

Mélisande a écrit:En tant que contractuel, tu gagneras à peine plus que le SMIC, avec possibilité de retard pour le premier paiement. Il faut bien prendre cela en compte, aussi.

Je confirme, puisque c'est le cas de mon fils qui a attendu deux mois son premier salaire.

Regarde aussi la voie du 3e concours car tu pourrais faire valoir 5 ans d'ancienneté (dans le secteur privé) ce qui te permettra de démarrer avec un échelon supérieur à 1 !
https://www.devenirenseignant.gouv.fr/sections-et-options-des-concours-de-recrutement-d-enseignants-du-second-degre-ouvertes-en-2024-1082

olive-in-oil a écrit:Regarde aussi la voie du 3e concours car tu pourrais faire valoir 5 ans d'ancienneté (dans le secteur privé) ce qui te permettra de démarrer avec un échelon supérieur à 1 !
https://www.devenirenseignant.gouv.fr/sections-et-options-des-concours-de-recrutement-d-enseignants-du-second-degre-ouvertes-en-2024-1082

Depuis la dernière révision du décret de 1951 c'est aussi le cas des autres concours.

Bonjour, ma situation a des similitudes et des différences avec la tienne. Tout d'abord, parce qu'il y a une grosse différence entre le nombre de postes vacants en maths en région parisienne et en histoire-géo dans le sud.
Comme toi, je souhaitais me reconvertir. Au printemps, j'ai fait un microstage grâce au CEP (conseiller en évolution professionnelle, une sorte de service public qui aide les salariés du privé désireux de se reconvertir). Le prof m'a fait assurer un cours, sous son tutorat. Cela m'a convaincue. J'ai décidé de prendre un congé sabbatique cette année scolaire pour essayer d'être professeur d'HG-EMC ou professeur des écoles (les deux me plaisent). Pour le secondaire, j'ai déposé ma candidature sur Acloe en juin : aucune nouvelle. Dans un mois, elle sera périmée. Pour le primaire, je me suis décidée voilà peu car je n'ai pas de master MEEF et craignais d'être retoquée. L'IA a accusé réception et m'a dit que ma candidature allait être examinée. J'ai fini par contacter la DDEC aujourd'hui.
Heureusement que j'avais fait des économies car, pour l'instant, je n'ai aucun contrat, ni même aucune réponse du rectorat. Je n'ai réussi à joindre personne au téléphone. Fin septembre, j'ai eu le mail d'une secrétaire qui m'a dit qu'on me contacterait quand ma candidature aurait été étudiée. Pourtant je sais indirectement qu'elle l'a été (ou du moins aperçue) puisqu'avant ce mail, j'avais postulé auprès d'un CDE qui m'avait relayé des questions supplémentaires du rectorat sur ma situation.
C'est un peu désespérant de ne rien savoir : si notre cas a été examiné, si le dossier s'est perdu, s'il manque des pièces, si on n'a aucune chance ou si, au contraire, on est retenu dans un vivier. Un proche m'a dit qu'une fois la rentrée passée, c'était moins favorable, mais pas totalement cuit. Quelqu'un, ici, sait-il si c'est vrai? Bref, heureusement que j'ai le 3e concours du CRPE à préparer pour ne pas trop désespérer.  

Maintenant que j'ai plombé ton sujet, revonons au congé sabbatique. Dans les plus petites entreprises, il peut être refusé par la direction et, quelle que soit la taille de ta boite, être décalé. En outre, quand je l'ai demandé, il y avait des conditions d'ancienneté (dans l'entreprise et dans le monde du travail) pour l'obtenir et un délai légal de trois mois entre la demande et le début du congé. Par conséquent, si tu optes pour le congé sabbatique, tu devras sûrement le demander sans avoir un poste de prof garanti pour la rentrée, même s'il est fort probable que tu en aies très vite, vu la demande.
En revanche, le stage peut être une très bonne chose pour te permettre déjà de plonger dans une ambiance de classe. Et pour les pistes en tant que contractuel, il y a aussi l'enseignement agricole auquel on ne pense pas souvent.
Quoi qu'il en soit, bonne chance pour ta reconversion.