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Jenny
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Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ? - Page 14 Empty Re: Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ?

par Jenny 31/10/2023, 12:34
Je confirme. L’an dernier, lycée CSP+ avec des comportements inacceptables du type voler des affaires aux enseignants et aux AVS, refuser de noter le cours des stagiaires avec des remarques du type « c’est quand même pas une stagiaire qui va nous faire cours ? De toute façon, vous allez refaire le cours, Madame ? », des insultes, des incidents graves et un niveau au ras des pâquerettes. Évidemment, aussi, on s’est gardés des élèves qui auraient été exclus définitivement ailleurs.
Je suis retournée en éducation prioritaire, avec des classes pas forcément faciles mais qui ne se permettraient pas ce genre de choses. Je suis moins épuisée avec 6 heures sup cette année que l’an dernier…

Sur le fait que ça s’empire, ayant été scolarisée dans un lycée pas évident où les descentes de police étaient fréquentes, je n’ai pas retrouvé fréquemment le même niveau d’incivilités que celui que j’observais dans les 90’s en tant qu’élève.
Oxford
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Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ? - Page 14 Empty Re: Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ?

par Oxford 31/10/2023, 12:40
Cleroli a écrit:
Ponocrates a écrit:À un moment, le dédouanement systématique des comportements déplacés des élèves, ça suffit. On peut être pauvre, on peut avoir des difficultés familiales, sociales, économiques, et savoir se comporter en société. Zut à la fin !
Une de mes anciennes stagiaires a été nommée dans the établissement de la grande ville, celui qui regroupe les familles ++ et dont tout le monde rêve à priori. Et bien, le manque de respect et d'éducation, elle l'observe également et même plus que dans mon lycée, qui accueille un public bien moins favorisé (et qu'elle regrette).

Pour moi, même situation et même constat que ta stagiaire.
Je pourrais cocher presque toute la liste de Lisak, et je soulignerai le mépris des élèves et des parents pour qui nous ne sommes que des "prestataires de service". Je vous passe les mails reçus pendant le week-end et mes vacances, les récriminations à tout va etc

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Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ? - Page 14 Empty Re: Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ?

par Soirée 31/10/2023, 12:45
En lycée pro ce ne sont pas les enfants de la bourgeoisie.

Mais globalement oui pour les parents c'est surtout des CSP+ (ou ++) qui peuvent être très enquiquinants.

Excuser, c'est une approche morale. Pas la plus opératoire de mon point de vue. Je préfère essayer de comprendre, ça me semble plus propice à la recherche de solutions.
Ascagne
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Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ? - Page 14 Empty Re: Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ?

par Ascagne 31/10/2023, 13:02
C'est bien résumé, @Lene75.
@Lisak40 : C'est en effet une liste de points qui se répandent dans mon établissement polyvalent. J'y rajoute (je crois que ce n'était pas dans la liste) une tendance de plus en plus forte au dédain pour la propreté dans la classe et dans l'établissement (établissement complètement refait, pourtant).
Je vois de plus en plus d'élèves qui ne se rendent même pas compte qu'ils sont non seulement impolis, mais en plus agressifs, avec une remise en cause permanente de règles de la sociabilité élémentaire. Et cela n'imprime pas malgré x répétitions. Cela fait toute une série de micro-écarts (qui n'auraient pas été considérés tels dans le lycée privé où j'ai été élève jadis) qui forment un macro-problème par leur addition.
Les collègues qui enseignent dans la section professionnelle sont hélas les plus exposés. Mais cela ne concerne pas que le LP, loin de là. Dans un lycée polyvalent comme le mien, on voit que même si les collègues qui enseignent en LP peuvent se retrouver avec pire que les autres, nous avons beaucoup de difficultés et de situations communes.

Cleroli a écrit:le manque de respect et d'éducation, elle l'observe également et même plus que dans mon lycée
Il y a un phénomène général. Comment pourrait-il en aller autrement, d'ailleurs, vu la baisse de politesse et de civisme chez les adultes aussi ?
Je doute aussi sérieusement de la possibilité que les choses s'améliorent avec des pré-ados et des ados mal élevés qui disposent de smartphones non débridés et non contrôlés par la famille, dans un contexte médiatico-culturel assez voire carrément délétère. Au bout d'un moment, il faudrait dire clairement les choses : oui, il y a des risques de véritable déstructuration, de déséquilibrage, voire de détraquage, avec tout ça.

Soirée a écrit:Mais globalement oui pour les parents c'est surtout des CSP+ (ou ++) qui peuvent être très enquiquinants.
Il y a aussi des parents de classe moyenne qui considèrent les enseignants comme des torchons, ou qui déconsidèrent leurs diplômes (en étant moins diplômés qu'eux évidemment).
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Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ? - Page 14 Empty Re: Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ?

par lene75 31/10/2023, 13:19
Jenny a écrit:Je confirme. L’an dernier, lycée CSP+ avec des comportements inacceptables du type voler des affaires aux enseignants et aux AVS, refuser de noter le cours des stagiaires avec des remarques du type « c’est quand même pas une stagiaire qui va nous faire cours ? De toute façon, vous allez refaire le cours, Madame ? », des insultes, des incidents graves et un niveau au ras des pâquerettes. Évidemment, aussi, on s’est gardés des élèves qui auraient été exclus définitivement ailleurs.
Je suis retournée en éducation prioritaire, avec des classes pas forcément faciles mais qui ne se permettraient pas ce genre de choses. Je suis moins épuisée avec 6 heures sup cette année que l’an dernier…

Sur le fait que ça s’empire, ayant été scolarisée dans un lycée pas évident où les descentes de police étaient fréquentes, je n’ai pas retrouvé fréquemment le même niveau d’incivilités que celui que j’observais dans les 90’s en tant qu’élève.

D'où l'intérêt de comparer, à notre niveau, un même établissement avec lui-même, ou des établissements similaires, quitte à prendre en compte les établissements d'un bassin pour contrer les effets de vases communicants, et au niveau des syndicats, d'avoir des chiffres nationaux, même s'il faut tenir compte du biais de déclaration ou pas des incidents.

La question n'est pas tant de savoir si on retrouve ou pas les mêmes incivilités dans un établissement CSP+ en 2023 que dans un établissement pas évident dans les années 90 que de savoir si ces "incivilités" se produisaient déjà dans les mêmes proportions dans cet établissement CSP+ ou dans des établissements similaires dans les années 90. Et aussi de savoir s'il y a plus ou moins d'établissements "pas évidents". Et inversement, pour les parents, par exemple, d'ailleurs : j'ai l'impression que c'est de moins en moins vrai qu'on trouve essentiellement les parents pénibles dans les CSP+, enfin on les trouve probablement toujours autant, mais ils commencent à le devenir aussi dans d'autres milieux.

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par Baldred 31/10/2023, 13:27
Je ne vois pas bien, si nous sommes d'accord que l'Ecole déconne depuis au moins...Allegre,  pourquoi ça ne retomberait  pas sur l'ensemble des acteurs de l'école.
..


Dernière édition par Baldred le 31/10/2023, 13:56, édité 1 fois
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par roxanne 31/10/2023, 13:28
Sur les parents pénibles, il y en a peut-être un peu plus mais surtout ils se permettent des choses inacceptables, même en terme de légalité sans qu'on ne les remette vraiment en place. On marche sur des œufs tout le temps. Et même, il y a une prime à la pénibilité, comme pour les élèves d'ailleurs. J'ai souvenir, au collège, d'élèves encouragés parce que "tu comprends cette année, il est quand même bien moins pénible que l'année dernière." Ouï, peut-être sauf qu'il l'est encore bien plus que bien d'autres, qui eux, ne sont pas encouragés. Et évidemment, bingo, au trimestre suivant, dûment encouragé par des profs qui "eux savaient le prendre " "à l'affectif" (ah le fameux "il marche à l'affectif tu comprends" et "avec moi, ça marche", le gamin était ingérable tout en sachant avec qui appuyer un peu plus. On pourrait aussi parler de ça, comment on se laisse manipuler par des gamins et des parents par ego, pour dire et se laisser croire qu'on y arrive mieux que le voisin.
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par zigmag17 31/10/2023, 13:30
lene75 a écrit:
Jenny a écrit:Je confirme. L’an dernier, lycée CSP+ avec des comportements inacceptables du type voler des affaires aux enseignants et aux AVS, refuser de noter le cours des stagiaires avec des remarques du type « c’est quand même pas une stagiaire qui va nous faire cours ? De toute façon, vous allez refaire le cours, Madame ? », des insultes, des incidents graves et un niveau au ras des pâquerettes. Évidemment, aussi, on s’est gardés des élèves qui auraient été exclus définitivement ailleurs.
Je suis retournée en éducation prioritaire, avec des classes pas forcément faciles mais qui ne se permettraient pas ce genre de choses. Je suis moins épuisée avec 6 heures sup cette année que l’an dernier…

Sur le fait que ça s’empire, ayant été scolarisée dans un lycée pas évident où les descentes de police étaient fréquentes, je n’ai pas retrouvé fréquemment le même niveau d’incivilités que celui que j’observais dans les 90’s en tant qu’élève.

D'où l'intérêt de comparer, à notre niveau, un même établissement avec lui-même, ou des établissements similaires, quitte à prendre en compte les établissements d'un bassin pour contrer les effets de vases communicants, et au niveau des syndicats, d'avoir des chiffres nationaux, même s'il faut tenir compte du biais de déclaration ou pas des incidents.

La question n'est pas tant de savoir si on retrouve ou pas les mêmes incivilités dans un établissement CSP+ en 2023 que dans un établissement pas évident dans les années 90 que de savoir si ces "incivilités" se produisaient déjà dans les mêmes proportions dans cet établissement CSP+ ou dans des établissements similaires dans les années 90. Et aussi de savoir s'il y a plus ou moins d'établissements "pas évidents". Et inversement, pour les parents, par exemple, d'ailleurs : j'ai l'impression que c'est de moins en moins vrai qu'on trouve essentiellement les parents pénibles dans les CSP+, enfin on les trouve probablement toujours autant, mais ils commencent à le devenir aussi dans d'autres milieux.

Pour ce que j'en sais et en vois, les parents font pression un peu partout mais pas pour les mêmes raisons : en LGT ce sera plutôt pour les résultats avec la pression Parcousup et le professeur censé être à disposition h24 pour répondre sur pronote, envoyer des cours, donner des devoirs supplémentaires... tandis qu'en LP de plus en plus nous recevons des contestations par rapport à des remarques faites en classe ( "Vous avez dit à ma fille qu'elle n'avait pas fait le travail") ou des demandes de "respect" ( "Mon fils m'a dit que vous lui avez manqué de respect. Je vous interdis de dire à mon fils qu'il sera exclu s'il n'a pas son matériel "...)
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par nono 31/10/2023, 13:34
J'ai enseigné en lycée général, en lycée pro puis en collège pendant 3 ans en tant que Maître Auxiliaire.
Je n'étais pas à l'aise en collège et c'est en lycée pro que je me suis épanouie professionnellement parlant.
Après le concours de PLP, j'ai travaillé 10 ans en banlieue (93). J'ai pu travailler car nous avions moins d'élèves
par classe, les directions et cpe successifs nous soutenaient en règle générale et régnait une grande solidarité entre la plupart des collègues (via et grâce aux syndicats).
Je suis dans un LP à Paris depuis 20 ans. Nous avons deux profils d'élèves : ceux qui intègrent le lycée par choix
et ceux qui le font contraints.
C'est une filière industrielle et artisanale qui peut déboucher sur un grand choix de métiers mais je ne veux pas en dire plus, ici.
Ce qui me pèse le plus, c'est le nombre d'élèves par classe (jusqu'à 37 en enseignement général), des syndicats désertés, une direction managériale qui "manage" et des parents de plus en plus exigeants (pas nécessairement bourgeois mais classe moyenne artisan/commerçant). Les collègues pro sont sympa mais pour la plupart se foutent complètement de l'enseignement général.
Les élèves de CAP sont très difficiles, vraiment (je rejoins les propos de Lisiak et Zigmak). Ce n'est qu'en bac pro qu'ils se calment un peu et on peut presque faire cours normalement.



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par Soirée 31/10/2023, 13:34
Peut-être aussi que les élèves sont tous différents, comme les enseignants d'ailleurs.

Le problème du "avec moi ça marche" ce n'est pas l'affirmation mais les circonstances de son énonciation. Ça ne veut pas forcément dire que l'énoncé serait non pertinent en lui-même.
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par gluche 31/10/2023, 13:37
roxanne a écrit:Sur les parents pénibles, il y en a peut-être un peu plus mais surtout ils se permettent des choses inacceptables, même en terme de légalité sans qu'on ne les remette vraiment en place. On marche sur des œufs tout le temps. Et même, il y a une prime à la pénibilité, comme pour les élèves d'ailleurs. J'ai souvenir, au collège, d'élèves encouragés parce que "tu comprends cette année, il est quand même bien moins pénible que l'année dernière." Ouï, peut-être sauf qu'il l'est encore bien plus que bien d'autres, qui eux, ne sont pas encouragés. Et évidemment, bingo, au trimestre suivant, dûment encouragé par des profs qui "eux savaient le prendre " "à l'affectif" (ah le fameux "il marche à l'affectif tu comprends" et "avec moi, ça marche", le gamin était ingérable tout en sachant avec qui appuyer un peu plus. On pourrait aussi parler de ça, comment on se laisse manipuler par des gamins et des parents par ego, pour dire et se laisser croire qu'on y arrive mieux que le voisin.
Si on ne nous répétait pas dès notre formation et par la suite que les problèmes avec les élèves sont de notre faute, si on ne nous laissait pas nous débrouiller quand on fait remonter une difficulté, peut-être que nous pourrions, nous aussi enseignants, arrêter de nous voiler la face et être enfin solidaires.
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par Soirée 31/10/2023, 13:42
Je n'ai pas souvent entendu ça en formation (jamais en fait). Mais je pense que l'institution est responsable de tout ce qui dysfonctionne à l'école, oui. C'est à elle de les résoudre, personne ne le fera pour elle. Ça exige sans doute des moyens supplémentaires à décider politiquement.
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par User20159 31/10/2023, 13:49
14 pages ! Mazette !

Alors je vais répondre à la question initiale en 3 lettres :

NON

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Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ? - Page 14 Empty Re: Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ?

par zigmag17 31/10/2023, 13:55
Les messages culpabilisants des écoles censées nous former ne sont pas nouveaux. J'ai connu ça il y a trente ans. C'est terrible parce que ça nous marque au fer rouge et nous suit toute une carrière, comme une petite voix qui nous susurre : "Tu ne sais pas faire, tes élèves ne sont pas intéressés parce que tu ne sais pas bâtir des cours intéressants, tout ça c'est de ta faute, allez souffre maintenant ". Et les années et l'expérience n'y peuvent pas grand-chose.
Pourtant si je remets tout en perspective, objectivement ces quelques personnes-là avaient choisi de ne plus enseigner face à des classes précisément parce qu'elles n'y arrivaient pas ( c'était l'époque où les formateurs assistaient à nos cours mais au grand jamais n'auraient adressé la parole aux élèves que nous avions en charge, bien contents qu'ils étaient de ne plus avoir de contacts directs avec eux).
Je passe sur les ficelles du métier que l'on a du apprendre sur le tas alors que 2 ou 3 conseils pratiques et de bon sens auraient suffi pour ne pas être déstabilisés des le départ par certaines classes. Et sur les méthodes pour accueillir des classes à la rentrée donnés... en novembre. Etc.
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Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ? - Page 14 Empty Re: Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ?

par lene75 31/10/2023, 14:01
gluche a écrit:
roxanne a écrit:Sur les parents pénibles, il y en a peut-être un peu plus mais surtout ils se permettent des choses inacceptables, même en terme de légalité sans qu'on ne les remette vraiment en place. On marche sur des œufs tout le temps. Et même, il y a une prime à la pénibilité, comme pour les élèves d'ailleurs. J'ai souvenir, au collège, d'élèves encouragés parce que "tu comprends cette année, il est quand même bien moins pénible que l'année dernière." Ouï, peut-être sauf qu'il l'est encore bien plus que bien d'autres, qui eux, ne sont pas encouragés. Et évidemment, bingo, au trimestre suivant, dûment encouragé par des profs qui "eux savaient le prendre " "à l'affectif" (ah le fameux "il marche à l'affectif tu comprends" et "avec moi, ça marche", le gamin était ingérable tout en sachant avec qui appuyer un peu plus. On pourrait aussi parler de ça, comment on se laisse manipuler par des gamins et des parents par ego, pour dire et se laisser croire qu'on y arrive mieux que le voisin.
Si on ne nous répétait pas dès notre formation et par la suite que les problèmes avec les élèves sont de notre faute, si on ne nous laissait pas nous débrouiller quand on fait remonter une difficulté, peut-être que nous pourrions, nous aussi enseignants, arrêter de nous voiler la face et être enfin solidaires.

Je me souviens d'une collègue comme ça, "avec moi" qui nous disait n'avoir jamais besoin de faire de discipline, n'avoir jamais aucun bavardage, des élèves tous passionnés par son cours, etc., parce que "les élèves me connaissent", "ils savent qu'avec moi", etc., mais attention, pas genre sévère, genre ils savent que MOI je m'intéresse à eux, que MOI je veux leur bien, etc., très dans l'affect. De fait on tournait pour ne pas avoir la classe dont elle était PP tous les ans parce qu'effectivement je ne sais pas comment elle s'y prenait pour discréditer ses collègues auprès des élèves, mais on avait toujours des problèmes avec ses classes, jamais avec celles de son collègue, malgré une répartition aléatoire des élèves. Allez comprendre. Finalement elle a eu sa mutation pour un lycée CSP++++++ sur lequel elle crachait depuis des années parce que pas du tout son genre vu qu'elle était complètement contre l'élitisme et l'entre-soi, et que c'était honteux ce genre d'établissements, même si elle avait scolarisé sa fille dans un lycée encore plus CSP+ ("mais c'est pas de ma faute c'est elle qui a voulu"). Bref, elle s'est vendue à ce moment-là : elle est revenue nous voir et nous a dit que ce qui était très confortable, c'est qu'il n'y avait pas de discipline à faire et pas de bavardages incessants ou d'élèves qui montraient ostensiblement leur désintérêt pour le cours comme dans notre lycée. Ah, tiens donc...

Évidemment que si on sortait de la doctrine selon laquelle les profs sont responsables de tout il n'y aurait pas besoin d'enfoncer les autres pour se rassurer sur sa propre valeur. Le pendant de ça, c'est le "si vos élèves ont de mauvaises notes c'est que vous êtes un mauvais prof" alors que c'est nous qui mettons les notes ! Ce truc atteint son apothéose avec les CDE qui nous félicitent en début d'année pour les résultats au bac... provenant à 60% des notes que NOUS leur mettons !
Cleroli
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Doyen

Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ? - Page 14 Empty Re: Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ?

par Cleroli 31/10/2023, 14:15
lene75 a écrit:
Jenny a écrit:Je confirme. L’an dernier, lycée CSP+ avec des comportements inacceptables du type voler des affaires aux enseignants et aux AVS, refuser de noter le cours des stagiaires avec des remarques du type « c’est quand même pas une stagiaire qui va nous faire cours ? De toute façon, vous allez refaire le cours, Madame ? », des insultes, des incidents graves et un niveau au ras des pâquerettes. Évidemment, aussi, on s’est gardés des élèves qui auraient été exclus définitivement ailleurs.
Je suis retournée en éducation prioritaire, avec des classes pas forcément faciles mais qui ne se permettraient pas ce genre de choses. Je suis moins épuisée avec 6 heures sup cette année que l’an dernier…

Sur le fait que ça s’empire, ayant été scolarisée dans un lycée pas évident où les descentes de police étaient fréquentes, je n’ai pas retrouvé fréquemment le même niveau d’incivilités que celui que j’observais dans les 90’s en tant qu’élève.

D'où l'intérêt de comparer, à notre niveau, un même établissement avec lui-même, ou des établissements similaires, quitte à prendre en compte les établissements d'un bassin pour contrer les effets de vases communicants, et au niveau des syndicats, d'avoir des chiffres nationaux, même s'il faut tenir compte du biais de déclaration ou pas des incidents.

La question n'est pas tant de savoir si on retrouve ou pas les mêmes incivilités dans un établissement CSP+ en 2023 que dans un établissement pas évident dans les années 90 que de savoir si ces "incivilités" se produisaient déjà dans les mêmes proportions dans cet établissement CSP+ ou dans des établissements similaires dans les années 90. Et aussi de savoir s'il y a plus ou moins d'établissements "pas évidents". Et inversement, pour les parents, par exemple, d'ailleurs : j'ai l'impression que c'est de moins en moins vrai qu'on trouve essentiellement les parents pénibles dans les CSP+, enfin on les trouve probablement toujours autant, mais ils commencent à le devenir aussi dans d'autres milieux.
Pour te répondre dans les deux cas que je citais
- Mon établissement n'est pas un petit paradis sur terre, épargné des maux de la société mais la situation ne s'est pas vraiment dégradée, du moins si on parle de respect des familles et des élèves envers les profs. Le nombre de conseils de discipline reste peu ou pro dans les mêmes proportions chaque année. J'ai aussi la chance d'avoir des CDE qui tiennent la route et sûrement aussi d'enseigner dans un lycée d'une petite ville tranquille. En revanche, le niveau de mes élèves a baissé, c'est certain.
- L'établissement actuel de mon ancienne stagiaire était celui d'une de mes collègue actuelles, au début des années 2000. Elle y a été TZR un an et pour rien au monde ne voudrait y retourner tant elle garde un mauvais souvenir des élèves et des familles.
Lefteris
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par Lefteris 31/10/2023, 14:25
Ce que disent  @zigmag17 et @Lisak40 est tout à fait réaliste (j'ajoute à sa liste   l'élève qui refuse de sortir, celui qui sort de lui-même en claquant la porte, ou en renversant tout sur son passage), ça gagne partout, et c'est une question de proportion dans les classes. Elles ont apparemment des classes où la quasi totalité est comme ça et coche toutes les cases, mais ailleurs ça peut être quelques élèves, une partie de la classe, une partie de ces comportements. Les élèves tentent, et ils voient en effet  peu à peu qu'on ne peut pas grand chose sur eux. Dans une REP avec  à la fois le quart-monde et une petite partie de la population CSP + (quartier populaire en voie de "gentrification"), je pourrais aussi faire un inventaire à la Prévert, de l'élève qui retourne -au sens propre- la table parce qu'on le regarde en lui faisant une réflexion (déjà, la culture petite frappe de cité sur la mode "baisse les yeux"), de celui qui mange salement en se balançant et dit" vous êtes payé pour ramasser", à celui qui tutoie, en passant par celui qui vient vous parler à 10 cm, espérant que vous allez le repousser pour pouvoir se rouler par terre. Mais il y autre chose de plus en plus inquiétant, même chez des élèves tranquilles, classés comme "bons" parce qu'ils tranchent quand même   dans le décor : le refus de travailler, de noter le cours, le fait de s'affaler sur la table et dormir, se plaindre sans arrêt de tout. J'ai chaque année vu baisser, par force, par frein des élèves, le volume de ce que j'enseignais. Parallèlement, j'ai vu les moyennes monter considérablement, nous sommes implicitement poussés à la sur-notation (ne serait-ce que pour ne pas les pénaliser dans les affectations en seconde). Des élèves qui ne savent pas reconnaître une fonction (mais ont 18 de moyenne en allemand) font des sérénades parce qu'ils atteignent avec "bienveillance" pourtant, 14 en français, les parents s'interrogent, le font savoir, font semblant de se demander où ça ne va pas (tout en ayant la réponse dans leur tête : le professeur).

Il y aussi un certain fatalisme et une absence de volonté  de sacraliser l'école qui part du sommet de l'Etat  et descend jusqu'en bas. On finit par s'estimer heureux de ne pas subir plus, d'être juste insulté au lieu de recevoir un coup, tout le monde trouve normal que des élèves, des établissements,  soient difficiles, le psychologisme et le sociologisme fatalistes ont  accompagné le pédagogisme  et c'est désastreux. Oui j'ai aussi entendu à maintes reprises le discours culpabilisant, en formation initiale et continue. La grosse différence, c'est qu'à l'âge que j'avais et l'expérience professionnelle, je n'ai jamais mordu, j'ai tout de suite vu l'hypocrisie et les éléments de langage, et j'ai plus mis ça dès le départ dans la colonne "débit" de l'institution.


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Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ? - Page 14 Empty Re: Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ?

par Oxford 31/10/2023, 14:52
Lefteris a écrit:Mais il y autre chose de plus en plus inquiétant, même chez des élèves tranquilles, classés comme "bons" parce qu'ils tranchent quand même   dans le décor : le refus de travailler, de noter le cours, le fait de s'affaler sur la table et dormir, se plaindre sans arrêt de tout. J'ai chaque année vu baisser, par force, par frein des élèves, le volume de ce que j'enseignais. Parallèlement, j'ai vu les moyennes monter considérablement, nous sommes implicitement poussés à la sur-notation (ne serait-ce que pour ne pas les pénaliser dans les affectations en seconde). Des élèves qui ne savent pas reconnaître une fonction (mais ont 18 de moyenne en allemand) font des sérénades parce qu'ils atteignent avec "bienveillance" pourtant, 14 en français, les parents s'interrogent, le font savoir, font semblant de se demander où ça ne va pas (tout en ayant la réponse dans leur tête : le professeur).

Il y aussi un certain fatalisme et une absence de volonté  de sacraliser l'école qui part du sommet de l'Etat  et descend jusqu'en bas. On finit par s'estimer heureux de ne pas subir plus, d'être juste insulté au lieu de recevoir un coup, tout le monde trouve normal que des élèves, des établissements,  soient difficiles, le psychologisme et le sociologisme fatalistes ont  accompagné le pédagogisme  et c'est désastreux. Oui j'ai aussi entendu à maintes reprises le discours culpabilisant, en formation initiale et continue. La grosse différence, c'est qu'à l'âge que j'avais et l'expérience professionnelle, je n'ai jamais mordu, j'ai tout de suite vu l'hypocrisie et les éléments de langage, et j'ai plus mis ça dès le départ dans la colonne "débit" de l'institution.

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par Solovieï 31/10/2023, 15:23
Cochonou a écrit:
roxanne a écrit:
Ramanujan974 a écrit:Et donc la bonne solution est d'aligner sur le moins disant ?!
Honnêtement, je ne le vois pas comme ça. Je le vois comme une occasion de découvrir vraiment son métier en travaillant dans des établissements différents, de découvrir des niveaux. J'ai beaucoup appris comme TZR. C'est juste que 10 ans, c'est long. Donc, on partage.

C'est exactement ce à quoi je pensais en parlant d'aller enseigner dans un DOM, et si possible en Guyane. J'ai beaucoup appris comme enseignant en Guyane, et moi aussi j'aimerais partager.  

La similitude de notre parcours et des conclusions qu'on en tire ne cesse de m'étonner.

On peut remplir des pages et des pages de nos expériences personnelles, en essayant de trouver un peu de positif dans notre métier, la façon dont on s'accommode des absurdités, etc. La réalité est pourtant là : il y a une pénurie sévère d'enseignants, inégalement répartie au niveau géographique (et social). Le métier n'attire plus, on ne remplit plus les rangs. C'est le signe le plus alarmant. Chacun a ses raisons pour ne pas vouloir être enseignant (ou pour cesser de l'être).
Je vois qu'une seule façon pour que tout cela se termine, et elle n'est pas réjouissante (pour nous) : nous serons remplacés, plus ou moins progressivement ou brutalement, par des cohortes de nouveaux enseignants deuxpointzéro, sous-formés, sous-payés, über-précarisés (donc uberisés) et supra-contents d'avoir trouvé un job (job étudiant ?).
Les vieux profs hirsutes que nous sommes seront priés de se mettre à disposition, pour une bienveillante transmission des savoirs et des pratiques dans ce qui devient déjà une école en soins palliatifs.
Ascagne
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par Ascagne 31/10/2023, 16:11
Lefteris a écrit:Mais il y autre chose de plus en plus inquiétant, même chez des élèves tranquilles, classés comme "bons" parce qu'ils tranchent quand même   dans le décor : le refus de travailler, de noter le cours, le fait de s'affaler sur la table et dormir, se plaindre sans arrêt de tout.
Cela me fait penser à deux élèves "gentilles" de ma classe, classées parmi les "bons" au collège dans le dossier de transition avec le lycée : j'ai de leur part aussi des réactions bizarres, des moments prolongés de dodo ou d'affalement en classe.
Solovieï a écrit:La réalité est pourtant là : il y a une pénurie sévère d'enseignants, inégalement répartie au niveau géographique (et social). Le métier n'attire plus, on ne remplit plus les rangs. C'est le signe le plus alarmant. Chacun a ses raisons pour ne pas vouloir être enseignant (ou pour cesser de l'être).
C'est d'ailleurs cette crise qui fait donner mauvaise conscience quand on veut faire autre chose. À la réunion parents-professeur principal de ma seconde, les parents m'ont posé pas mal de questions à propos des postes non pourvus - ce à quoi j'ai répondu évidemment que je ne pouvais moi-même rien faire et qu'ils devaient solliciter le rectorat. Mais j'étais allé, la veille, en librairie acheter des livres sur les concours administratifs et les "grands" concours parce que je considère de plus en plus la possibilité de changer de voie. En revanche, voir tant d'élèves sans professeur de français sur plusieurs semaines (dans mon lycée ou dans le collège d'à-côté), ça fait mal au cœur. J'ai un peu souri en lisant mon rapport PPCR parce que je vois bien que mon inspecteur et ma direction ont conscience de la crise et qu'ils essaient un peu de brosser dans le sens du poil pour éviter le départ...
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par Ponocrates 31/10/2023, 16:14
Oxford a écrit:
Cleroli a écrit:
Ponocrates a écrit:À un moment, le dédouanement systématique des comportements déplacés des élèves, ça suffit. On peut être pauvre, on peut avoir des difficultés familiales, sociales, économiques, et savoir se comporter en société. Zut à la fin !
Une de mes anciennes stagiaires a été nommée dans the établissement de la grande ville, celui qui regroupe les familles ++ et dont tout le monde rêve à priori. Et bien, le manque de respect et d'éducation, elle l'observe également et même plus que dans mon lycée, qui accueille un public bien moins favorisé (et qu'elle regrette).

Pour moi, même situation et même constat que ta stagiaire.
Je pourrais cocher presque toute la liste de Lisak, et je soulignerai le mépris des élèves et des parents pour qui nous ne sommes que des "prestataires de service". Je vous passe les mails reçus pendant le week-end et mes vacances, les récriminations à tout va etc
Nous sommes bien d'accord: un enfant qui se comporte très mal est très souvent un enfant "mal" élevé. Quelle que soit sa classe sociale, quelles que soient, par ailleurs, ses souffrances (et il peut y en avoir).

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par Solovieï 31/10/2023, 16:56
@Ascagne : je n'aurais aucune mauvaise conscience à quitter ce travail, et même du jour au lendemain sans prévenir si l'occasion en valait la peine ! Tu as de la chance si la hiérarchie te brosse dans le sens du poil en espérant retarder ton départ... Bien souvent, j'ai l'impression que l'institution continue d'enfoncer les enseignants, de les mépriser, dans l'aveuglement le plus complet à propos de l'urgence de la situation.
Qu'appelles-tu "les grands concours" ?
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par Ascagne 31/10/2023, 17:33
@Solovieï : Je peux comprendre cela. Il reste qu'il y a des personnes dans les rouages de l'institution et que ça reste variable.
Pour répondre à la question : les concours de l'INSP ex-ENA par exemple font partie de ce que d'aucuns appellent les "grands" concours (je pense à un sujet qui m'a bien fait rire par ses dérapages floodesques à propos de l'agrégation : il faut garder à l'esprit que ce n'est pas considéré comme un "grand" concours par la "vraie élite" dans l'État - ah, cette fameuse permanence de manières de pensée très aristocratiques au sein de la République  Rolling Eyes  Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ? - Page 14 2790680366 ).
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par Mathador 31/10/2023, 19:04
Ascagne a écrit:
Lefteris a écrit:Mais il y autre chose de plus en plus inquiétant, même chez des élèves tranquilles, classés comme "bons" parce qu'ils tranchent quand même   dans le décor : le refus de travailler, de noter le cours, le fait de s'affaler sur la table et dormir, se plaindre sans arrêt de tout.
Cela me fait penser à deux élèves "gentilles" de ma classe, classées parmi les "bons" au collège dans le dossier de transition avec le lycée : j'ai de leur part aussi des réactions bizarres, des moments prolongés de dodo ou d'affalement en classe.
Si j'avais pu me permettre cela étant élève, je l'aurais sans doute fait aussi: dans de nombreux cas, selon la matière, soit j'étais largué soit j'aurais pu suivre le programme en 10 minutes par heure de cours. Bizarrement, aucune de ces deux situations n'encourage à travailler, ou plus généralement à se comporter comme un véritable élève…

Ascagne a écrit:@Solovieï : Je peux comprendre cela. Il reste qu'il y a des personnes dans les rouages de l'institution et que ça reste variable.
Pour répondre à la question : les concours de l'INSP ex-ENA par exemple font partie de ce que d'aucuns appellent les "grands" concours (je pense à un sujet qui m'a bien fait rire par ses dérapages floodesques à propos de l'agrégation : il faut garder à l'esprit que ce n'est pas considéré comme un "grand" concours par la "vraie élite" dans l'État - ah, cette fameuse permanence de manières de pensée très aristocratiques au sein de la République  Rolling Eyes  Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ? - Page 14 2790680366 ).
Si l'on alignait l'agrégation sur ces « grands concours », peut-être que celle de maths ferait enfin le plein… je crois que même moi je la repasserais.

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« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
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par valle 31/10/2023, 23:24
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par Enaeco 31/10/2023, 23:34
Mathador a écrit:
Ascagne a écrit:
Lefteris a écrit:Mais il y autre chose de plus en plus inquiétant, même chez des élèves tranquilles, classés comme "bons" parce qu'ils tranchent quand même   dans le décor : le refus de travailler, de noter le cours, le fait de s'affaler sur la table et dormir, se plaindre sans arrêt de tout.
Cela me fait penser à deux élèves "gentilles" de ma classe, classées parmi les "bons" au collège dans le dossier de transition avec le lycée : j'ai de leur part aussi des réactions bizarres, des moments prolongés de dodo ou d'affalement en classe.
Si j'avais pu me permettre cela étant élève, je l'aurais sans doute fait aussi: dans de nombreux cas, selon la matière, soit j'étais largué soit j'aurais pu suivre le programme en 10 minutes par heure de cours. Bizarrement, aucune de ces deux situations n'encourage à travailler, ou plus généralement à se comporter comme un véritable élève…

C'est tout le problème des classes de seconde (dans mon établissement en tout cas).

Les bons sont plutôt polis mais il arrive à certains d'adopter des comportements moins "exemplaires" : s'affaler sur la table et dormir ou bien discuter bruyamment et s'amuser avec le voisin.

Difficile de leur en vouloir, ils ont plié la fiche d'exercices (plus ou moins rigoureusement) pendant que je me battais avec le tiers de boulets pour leur faire mettre la feuille dans le bon sens et leur expliquer qu'ils sont tout à fait capable de répondre à la première question du premier exercice car la réponse est dans la première ligne du texte qui est sous leurs yeux.
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