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- CasparProphète
Clecle78 a écrit:J'ai pris un jour un portable (la gamine tapotait dessus juste sous mes yeux) et je l'ai balance un peu violemment sur mon bureau. Les parents ont menacé de me trainer en justice et de me faire renvoyer de l'éducation à l'éducation nationale.
Je ne touche jamais ni ne confisque ces engins pour éviter ce genre de problème...sauf s'ils veulent aller aux toilettes: c'est sans leur portable.
Je fais une vacation dans le supérieur cette année et je prends sur moi pour supporter les portables (ordinateurs et téléphones) qui ne sont manifestement pas utilisés uniquement pour travailler (quelle surprise).
Portables officiellement interdits dans mon lycée mais pour répondre à un questionnaire des Psy-ÉN...eh bien QR code et portables obligatoires (je laisse de côté les Kahoots et autres Quizinière).
- epekeina.tes.ousiasModérateur
C'est pourquoi il faudrait une loi — qui contraindrait tout le monde, hiérarchie comprise, à agir.
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Si tu vales valeo.
- Lisak40Expert spécialisé
+1000. Mais on récoltera ce qu'on sème, tant pis pour nous et surtout tant pis pour eux (les futures générations issues de classes sociales pauvres et peu éduquées qui le seront encore moins que leurs parents et grands-parents et qui vont en baver)...
- Anne_68Niveau 10
epekeina.tes.ousias a écrit:...
En fac, des collègues ont montré sur 8 universités de lettres et sciences humaines (j'ai participé à la collecte de données) qu'en licence, l'écart des résultats entre ceux qui prennent leurs notes avec un ordinateur et ceux qui les prennent à la main est en moyenne de presque 4 points (3,7) — en défaveur des premiers, bien sûr. J'explique cela à mes étudiantes : j'en vois quelques-unes, peu, mais quelques-unes, qui écoutent et en tirent les conséquences. Les autres en sont simplement incapables. …
Même constat ici, hélas, pour les ordinateurs portables. Est-ce que cette étude a été publiée ? J'aimerais étayer mon argumentation vis-à-vis des étudiants dès le début d'année. Je leur parle d'une meilleure imprégnation dans le cerveau de ce que l'on note à la main, mais là pareil je cherche à retrouver la source de cette étude.
Sinon je leur montre cette caricature lors du premier cours et je leur demande de ranger systématiquement leur exo-cerveau...
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Non, il n'y a pas eu de publication (j'ignore pourquoi). Cela étant dit, en fac, on est bien contraint de ne faire que des suggestions. Ce qui me paraît stupéfiant, c'est que dans le secondaire (voire dans le primaire), on en soit encore à… ne rien faire, voire à encourager implicitement.
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Si tu vales valeo.
- CasparProphète
Je suis parfois horripilé par de jeunes collègues toujours le nez sur leur ordinateur en conseil de classe ou en réunion clic-clic-clic mais j'imagine qu'ils trouveraient inconcevable de prendre des notes sur un carnet ou un cahier.
- valleExpert spécialisé
Plus que l'imprégnation dans le cerveau, je pense (au doigt mouillé) que les problèmes liés à la prise de notes sur support numérique viennent plutôt du manque de concentration induit : que ce soit par des mails, notifications, etc. qui viennent interrompre ; que ce soit par la simple possibilité de faire autre chose (lire/écrire un mail, préparer un drive, chercher quelque chose en lien avec le cours). Le cerveau doit constamment contrer cette possibilité (ou s'y adonner...).Anne_68 a écrit:epekeina.tes.ousias a écrit:...
En fac, des collègues ont montré sur 8 universités de lettres et sciences humaines (j'ai participé à la collecte de données) qu'en licence, l'écart des résultats entre ceux qui prennent leurs notes avec un ordinateur et ceux qui les prennent à la main est en moyenne de presque 4 points (3,7) — en défaveur des premiers, bien sûr. J'explique cela à mes étudiantes : j'en vois quelques-unes, peu, mais quelques-unes, qui écoutent et en tirent les conséquences. Les autres en sont simplement incapables. …
Même constat ici, hélas, pour les ordinateurs portables. Est-ce que cette étude a été publiée ? J'aimerais étayer mon argumentation vis-à-vis des étudiants dès le début d'année. Je leur parle d'une meilleure imprégnation dans le cerveau de ce que l'on note à la main, mais là pareil je cherche à retrouver la source de cette étude.
Sinon je leur montre cette caricature lors du premier cours et je leur demande de ranger systématiquement leur exo-cerveau...
Sinon, il doit bien y avoir un biais, non ? Les étudiants qui prennent des notes à la main doivent avoir un plus grand intérêt / une plus grande disposition / etc., il est possible que même si l'on obligeait ces étudiants à se servir d'un pc en cours, leurs résultats soient supérieurs à la moyenne des autres.
- gelthNiveau 2
Des facs américaines ont interdit l'utilisation des ordinateurs pour la prise de notes pendant les cours. Les étudiants font autre chose sur les ordinateurs que la prise de notes (jeux, vidéos,.....)
- epekeina.tes.ousiasModérateur
valle a écrit:Plus que l'imprégnation dans le cerveau, je pense (au doigt mouillé) que les problèmes liés à la prise de notes sur support numérique viennent plutôt du manque de concentration induit : que ce soit par des mails, notifications, etc. qui viennent interrompre ; que ce soit par la simple possibilité de faire autre chose (lire/écrire un mail, préparer un drive, chercher quelque chose en lien avec le cours). Le cerveau doit constamment contrer cette possibilité (ou s'y adonner...).
Sinon, il doit bien y avoir un biais, non ? Les étudiants qui prennent des notes à la main doivent avoir un plus grand intérêt / une plus grande disposition / etc., il est possible que même si l'on obligeait ces étudiants à se servir d'un pc en cours, leurs résultats soient supérieurs à la moyenne des autres.
Un biais ? Le fait de se concentrer sur le cours et de ne pas consulter SMS, notifications, mails, etc. serait un biais ? J'avoue que je n'y avais pas pensé…
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Si tu vales valeo.
- Anne_68Niveau 10
"C'est intéressant, ils portent leur cerveau à la main..."
(pas réussi à mettre la traduction sous l'image)
(pas réussi à mettre la traduction sous l'image)
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- "Wo alles dunkel ist, macht Licht !" :
Was keiner wagt, das sollt ihr wagen // Was keiner sagt, das sagt heraus
Was keiner denkt, das wagt zu denken // Was keiner anfängt, das führt aus
Wenn keiner ja sagt, sollt ihr′s sagen // Wenn keiner nein sagt, sagt doch nein
Wenn alle zweifeln, wagt zu glauben // Wenn alle mittun, steht allein
Wo alle loben, habt Bedenken // Wo alle spotten, spottet nicht
Wo alle geizen, wagt zu schenken // Wo alles dunkel ist, macht Licht
Lothar Zenetti
https://lyricstranslate.com/de/was-keiner-wagt-what-no-one-dares.html
- epekeina.tes.ousiasModérateur
À ceci près que ce n'est pas un “cerveau”…
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Si tu vales valeo.
- valleExpert spécialisé
? Je ne comprends pas ta réponse ni ton agressivité. J'explique dans ma phrase en quoi il pourrait y avoir un biais, qui n'est pas lié aux effets de l'utilisation du support numérique pour la prise de notes, mais aux causes d'une non-utilisation. Après, tu peux décider de passer outre ce possible biais, pas de souci ! C'est en effet très fréquent de confondre les causes et les conséquences.epekeina.tes.ousias a écrit:valle a écrit:Plus que l'imprégnation dans le cerveau, je pense (au doigt mouillé) que les problèmes liés à la prise de notes sur support numérique viennent plutôt du manque de concentration induit : que ce soit par des mails, notifications, etc. qui viennent interrompre ; que ce soit par la simple possibilité de faire autre chose (lire/écrire un mail, préparer un drive, chercher quelque chose en lien avec le cours). Le cerveau doit constamment contrer cette possibilité (ou s'y adonner...).
Sinon, il doit bien y avoir un biais, non ? Les étudiants qui prennent des notes à la main doivent avoir un plus grand intérêt / une plus grande disposition / etc., il est possible que même si l'on obligeait ces étudiants à se servir d'un pc en cours, leurs résultats soient supérieurs à la moyenne des autres.
Un biais ? Le fait de se concentrer sur le cours et de ne pas consulter SMS, notifications, mails, etc. serait un biais ? J'avoue que je n'y avais pas pensé…
- Anne_68Niveau 10
epekeina.tes.ousias a écrit:À ceci près que ce n'est pas un “cerveau”…
Ben aux yeux des extraterrestres, ça en tient lieu 🤪.
Merci pour ta réponse concernant l'écart de notes. Ce serait utile d'avoir ce genre d'études publiées.
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Was keiner wagt, das sollt ihr wagen // Was keiner sagt, das sagt heraus
Was keiner denkt, das wagt zu denken // Was keiner anfängt, das führt aus
Wenn keiner ja sagt, sollt ihr′s sagen // Wenn keiner nein sagt, sagt doch nein
Wenn alle zweifeln, wagt zu glauben // Wenn alle mittun, steht allein
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- epekeina.tes.ousiasModérateur
valle a écrit:? Je ne comprends pas ta réponse ni ton agressivité. J'explique dans ma phrase en quoi il pourrait y avoir un biais, qui n'est pas lié aux effets de l'utilisation du support numérique pour la prise de notes, mais à ses causes.epekeina.tes.ousias a écrit:Un biais ? Le fait de se concentrer sur le cours et de ne pas consulter SMS, notifications, mails, etc. serait un biais ? J'avoue que je n'y avais pas pensé…
Il n'y aucune agressivité de ma part. C'est seulement qu'il me semble, par expérience continue depuis une bonne dizaine d'années, que le fait d'avoir des étudiants qui, massivement, utilisent leurs ordinateur, leurs téléphones ou leurs tablettes pour faire très visiblement autre chose pendant un cours (et autre chose que prendre des notes) a quelque chose à voir avec la difficulté à assimiler un cours et à… faire des études. C'est ce que je constate, et je ne suis pas le seul à faire ce constat — le contraire étant tout sauf évident.
Je connais très bien cet argument : mais s'ils n'utilisent cela que pour prendre des notes, après tout ? À ceci près que c'est très loin d'être le cas (et j'ajoute que l'utilisation des outils de repérage de plagiats est, elle aussi, très instructive). Il est, pour ne donner que cet exemple, très curieux de constater que, si l'on indique des livres disponibles dans une bibliothèque numérique (en plaçant le fichier pdf sur l'ENT), on a (cela peut se vérifier) à peine 10% de ses étudiants (sur les 5 dernières années) qui en profitent.
C'est pourquoi il me semble très probable que “les outils numériques” contribuent largement à l'échec en licence (voire au-delà) et à la dégradation des conditions d'étude.
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- valleExpert spécialisé
Quel argument ? J'espère que tu n'as pas compris, dans un post où je parle des possibles effets délétères de la prise de notes sur support numérique, en les mettant en lien avec les difficultés que le simple fait d'utiliser ces outils induit, qu'il y avait un argument pour ces outils.epekeina.tes.ousias a écrit:valle a écrit:? Je ne comprends pas ta réponse ni ton agressivité. J'explique dans ma phrase en quoi il pourrait y avoir un biais, qui n'est pas lié aux effets de l'utilisation du support numérique pour la prise de notes, mais à ses causes.epekeina.tes.ousias a écrit:Un biais ? Le fait de se concentrer sur le cours et de ne pas consulter SMS, notifications, mails, etc. serait un biais ? J'avoue que je n'y avais pas pensé…
Il n'y aucune agressivité de ma part. C'est seulement qu'il me semble, par expérience continue depuis une bonne dizaine d'années, que le fait d'avoir des étudiants qui, massivement, utilisent leurs ordinateur, leurs téléphones ou leurs tablettes pour faire très visiblement autre chose pendant un cours (et autre chose que prendre des notes) a quelque chose à voir avec la difficulté à assimiler un cours et à… faire des études. C'est ce que je constate, et je ne suis pas le seul à faire ce constat — le contraire étant tout sauf évident.
Je connais très bien cet argument : mais s'ils n'utilisent cela que pour prendre des notes, après tout ? À ceci près que c'est très loin d'être le cas (et j'ajoute que l'utilisation des outils de repérage de plagiats est, elle aussi, très instructive). Il est, pour ne donner que cet exemple, très curieux de constater que, si l'on indique des livres disponibles dans une bibliothèque numérique (en plaçant le fichier pdf sur l'ENT), on a (cela peut se vérifier) à peine 10% de ses étudiants (sur les 5 dernières années) qui en profitent.
C'est pourquoi il me semble très probable que “les outils numériques” contribuent largement à l'échec en licence (voire au-delà) et à la dégradation des conditions d'étude.
Mais j'ai pointé la possibilité qu'il y ait un biais, c'est à dire que la différence entre les étudiants qui prennent des notes à la main et ceux qui prennent des notes avec un ordi ne puisse être complètement expliquée par l'outil de prise de notes. Je ne comprends toujours pas ta question "quel biais" ? Non, le biais n'est pas lié à la concentration que les ordinateurs empêchent, cela ne serait pas un biais mais une simple conclusion de l'étude.
- zigmag17Guide spirituel
Il est entré dans les moeurs également, en tout cas dans mon lycée, d'appeler les collègues sur leur smartphone pendant qu'ils sont en classe pour leur faire part d'une question dite "urgente"( urgence les 3/4 du temps = changement de salle l'heure suivante ou savoir si M.X a donné l'info à Mme Y pour telle classe que patati patata". Collègues qui répondent 1-alors qu'ils sont en cours, 2- sur leur téléphone personnel. Appels qui émanent du PA qui considère cela comme normal ( il n'est pas du sérail et pour quelqu'un qui n'a jamais travaillé dans l'EN évidemment gérer une classe c'est être assis à un bureau devant un ordi en attendant que le temps passe avec aucun élève devant, quant au matériel perso, même pas pensé !)
La dernière fois qu'on a tenté de me joindre par ce moyen je n'ai pas répondu, mon smartphone est toujours éteint dans mon sac, j'estime que pour les élèves comme pour moi s'il y a -une vraie- urgence, le numéro du lycée n'est pas masqué et on saura me trouver .
Que croyez-vous qu'il arriva?
Un miracle : j'ai vu apparaître un AED qui m'a PARLE pour me communiquer une info ( pour le coup c'était vraiment urgent).
Alors les smartphones on peut s'en passer hein... Et la direction dans ce domaine n'a qu'à montrer l'exemple pour commencer.
La dernière fois qu'on a tenté de me joindre par ce moyen je n'ai pas répondu, mon smartphone est toujours éteint dans mon sac, j'estime que pour les élèves comme pour moi s'il y a -une vraie- urgence, le numéro du lycée n'est pas masqué et on saura me trouver .
Que croyez-vous qu'il arriva?
Un miracle : j'ai vu apparaître un AED qui m'a PARLE pour me communiquer une info ( pour le coup c'était vraiment urgent).
Alors les smartphones on peut s'en passer hein... Et la direction dans ce domaine n'a qu'à montrer l'exemple pour commencer.
- LadyOlennaModérateur
Il me semble qu'une étude à ce sujet est évoquée dans le livre La Fabrique du crétin digital de Michel Desmurget. Il y est expliqué que le fait d'écrire à la main ne stimule pas les mêmes zones cérébrales que de taper sur son ordi, et que cela permettait de fixer davantage les connaissances.Anne_68 a écrit:epekeina.tes.ousias a écrit:...
En fac, des collègues ont montré sur 8 universités de lettres et sciences humaines (j'ai participé à la collecte de données) qu'en licence, l'écart des résultats entre ceux qui prennent leurs notes avec un ordinateur et ceux qui les prennent à la main est en moyenne de presque 4 points (3,7) — en défaveur des premiers, bien sûr. J'explique cela à mes étudiantes : j'en vois quelques-unes, peu, mais quelques-unes, qui écoutent et en tirent les conséquences. Les autres en sont simplement incapables. …
Même constat ici, hélas, pour les ordinateurs portables. Est-ce que cette étude a été publiée ? J'aimerais étayer mon argumentation vis-à-vis des étudiants dès le début d'année. Je leur parle d'une meilleure imprégnation dans le cerveau de ce que l'on note à la main, mais là pareil je cherche à retrouver la source de cette étude.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
valle a écrit:Quel argument ? J'espère que tu n'as pas compris, dans un post où je parle des possibles effets délétères de la prise de notes sur support numérique, en les mettant en lien avec les difficultés que le simple fait d'utiliser ces outils induit, qu'il y avait un argument pour ces outils.epekeina.tes.ousias a écrit:valle a écrit:? Je ne comprends pas ta réponse ni ton agressivité. J'explique dans ma phrase en quoi il pourrait y avoir un biais, qui n'est pas lié aux effets de l'utilisation du support numérique pour la prise de notes, mais à ses causes.epekeina.tes.ousias a écrit:Un biais ? Le fait de se concentrer sur le cours et de ne pas consulter SMS, notifications, mails, etc. serait un biais ? J'avoue que je n'y avais pas pensé…
Il n'y aucune agressivité de ma part. C'est seulement qu'il me semble, par expérience continue depuis une bonne dizaine d'années, que le fait d'avoir des étudiants qui, massivement, utilisent leurs ordinateur, leurs téléphones ou leurs tablettes pour faire très visiblement autre chose pendant un cours (et autre chose que prendre des notes) a quelque chose à voir avec la difficulté à assimiler un cours et à… faire des études. C'est ce que je constate, et je ne suis pas le seul à faire ce constat — le contraire étant tout sauf évident.
Je connais très bien cet argument : mais s'ils n'utilisent cela que pour prendre des notes, après tout ? À ceci près que c'est très loin d'être le cas (et j'ajoute que l'utilisation des outils de repérage de plagiats est, elle aussi, très instructive). Il est, pour ne donner que cet exemple, très curieux de constater que, si l'on indique des livres disponibles dans une bibliothèque numérique (en plaçant le fichier pdf sur l'ENT), on a (cela peut se vérifier) à peine 10% de ses étudiants (sur les 5 dernières années) qui en profitent.
C'est pourquoi il me semble très probable que “les outils numériques” contribuent largement à l'échec en licence (voire au-delà) et à la dégradation des conditions d'étude.
Mais j'ai pointé la possibilité qu'il y ait un biais, c'est à dire que la différence entre les étudiants qui prennent des notes à la main et ceux qui prennent des notes avec un ordi ne puisse être complètement expliquée par l'outil de prise de notes. Je ne comprends toujours pas ta question "quel biais" ? Non, le biais n'est pas lié à la concentration que les ordinateurs empêchent, cela ne serait pas un biais mais une simple conclusion de l'étude.
Oui, tu as raison, c'est trop allusif. Il existe un argument qu'on nous assène régulièrement en fac : il faudrait favoriser la “bonne utilisation” des “outils numériques” — et non pas la mauvaise. La mauvaise n'étant d'ailleurs jamais définie et la bonne, promue sous couvert de “les étudiants sont adultes”.
Je constate que, dans l'expérience que j'en ai, la “mauvaise” est facile à décrire : quel que soit le moyen, c'est une distraction permanente (et visible, y compris via ordinateur : on les voit bavarder entre eux en désignant l'écran et, vérification faite en me déplaçant, il s'agit “d'autre chose”). Et surtout que la “mauvaise” est tellement mélangée avec la “bonne” qu'on devrait se demander de quoi il s'agit en réalité, dans ces impératifs répétés. À mon avis, certainement pas de quoi que ce soit qui serait bénéfique aux étudiants.
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- valleExpert spécialisé
J'ajoute que même lorsqu'il ne s'agit pas d'autre chose, ça a des effets négatifs. C'est l'équivalent des élèves du secondaire qui bavardent : "Mais nous parlions du cours !", et une fois de temps en temps c'est vrai, sauf qu'en parlant du cours... ils ne suivent pas le cours.
Même s'il s'agit de satisfaire sa curiosité à propos d'un élément évoqué en cours, être concentré sur son ordi empêche de suivre le cours, alors que si on prend des notes à la main, on met un joli point d'interrogation à la marge et on cherche ça plus tard. On n'a pas l'illusion d'être multi-tâches, mais on apprend davantage.
@zigmag17, je te lis avec le plus grand des étonnements. J'ai mon téléphone évidemment en silence, en souvent rangé dans un endroit insoupçonné de mon sac, quand je suis en cours. Et, comme moi, la plupart des collègues. Je ne conçois pas un appel de l'adjoint alors qu'il me sait en cours. Si jamais mon téléphone sonnait, je m'excuserais et je l'étendrais, sans doute sans regarder qui m'appelle. Même si je voyais que l'appel vient de l'établissement --ou surtout si je voyais que l'appel vient de l'établissement--, je ne répondrais pas. Et comme moi, tous mes collègues je pense.
Même s'il s'agit de satisfaire sa curiosité à propos d'un élément évoqué en cours, être concentré sur son ordi empêche de suivre le cours, alors que si on prend des notes à la main, on met un joli point d'interrogation à la marge et on cherche ça plus tard. On n'a pas l'illusion d'être multi-tâches, mais on apprend davantage.
@zigmag17, je te lis avec le plus grand des étonnements. J'ai mon téléphone évidemment en silence, en souvent rangé dans un endroit insoupçonné de mon sac, quand je suis en cours. Et, comme moi, la plupart des collègues. Je ne conçois pas un appel de l'adjoint alors qu'il me sait en cours. Si jamais mon téléphone sonnait, je m'excuserais et je l'étendrais, sans doute sans regarder qui m'appelle. Même si je voyais que l'appel vient de l'établissement --ou surtout si je voyais que l'appel vient de l'établissement--, je ne répondrais pas. Et comme moi, tous mes collègues je pense.
- SolovieïNiveau 10
@valle : j'effectue (presque) chaque année des vacations dans le supérieur (licence la plupart du temps). Je comprends tout à fait le biais que tu suggères à propos de cette enquête, qui reste évidemment très intéressante. Je me suis déjà fait cette réflexion : les étudiants qui prennent leurs notes à la main sont peut-être déjà les étudiants avec le meilleur profil, le meilleur niveau, la meilleure appétence pour le domaine, etc. ce qui expliquerait en bonne partie leur supériorité.
Parmi ceux utilisant systématiquement le PC (et à chaque cours), il y a peut-être plus d'étudiants et d'anciens élèves habitués à l'assistanat technique et donc, de fait, moins bien armés pour réussir authentiquement dans le supérieur.
@epekeina.tes.ousias : c'est un excellent indice que tu évoques : avec les outils numériques actuels, il est relativement aisé de savoir de combien de connexions/consultations un fichier a été l'objet. Au secondaire comme au supérieur, souvent, on tombe des nues...
Je me souviens du temps, pas si lointain (années 2000-2010), où les professeurs à l'université pouvaient interdire les PC et les dictaphones. Vu le ton sur lequel ces injonctions étaient prononcées, nul ne pensait à s'y opposer. D'ailleurs, je me souviens de professeurs presque tout-puissants dans leur cours, y compris magistraux ; ils en dictaient les règles et pis c'est tout !
De toute façon, c'est bien connu, avec internet, les cours ne servent plus à rien ! J'aime bien demander à mes élèves ou étudiants s'ils accepteraient de se faire opérer par un chirurgien qui a suivi des tutoriels sur YouTube...
Parmi ceux utilisant systématiquement le PC (et à chaque cours), il y a peut-être plus d'étudiants et d'anciens élèves habitués à l'assistanat technique et donc, de fait, moins bien armés pour réussir authentiquement dans le supérieur.
@epekeina.tes.ousias : c'est un excellent indice que tu évoques : avec les outils numériques actuels, il est relativement aisé de savoir de combien de connexions/consultations un fichier a été l'objet. Au secondaire comme au supérieur, souvent, on tombe des nues...
Je me souviens du temps, pas si lointain (années 2000-2010), où les professeurs à l'université pouvaient interdire les PC et les dictaphones. Vu le ton sur lequel ces injonctions étaient prononcées, nul ne pensait à s'y opposer. D'ailleurs, je me souviens de professeurs presque tout-puissants dans leur cours, y compris magistraux ; ils en dictaient les règles et pis c'est tout !
De toute façon, c'est bien connu, avec internet, les cours ne servent plus à rien ! J'aime bien demander à mes élèves ou étudiants s'ils accepteraient de se faire opérer par un chirurgien qui a suivi des tutoriels sur YouTube...
- Anne_68Niveau 10
LadyOlenna a écrit:Il me semble qu'une étude à ce sujet est évoquée dans le livre La Fabrique du crétin digital de Michel Desmurget. Il y est expliqué que le fait d'écrire à la main ne stimule pas les mêmes zones cérébrales que de taper sur son ordi, et que cela permettait de fixer davantage les connaissances.Anne_68 a écrit:epekeina.tes.ousias a écrit:...
En fac, des collègues ont montré sur 8 universités de lettres et sciences humaines (j'ai participé à la collecte de données) qu'en licence, l'écart des résultats entre ceux qui prennent leurs notes avec un ordinateur et ceux qui les prennent à la main est en moyenne de presque 4 points (3,7) — en défaveur des premiers, bien sûr. J'explique cela à mes étudiantes : j'en vois quelques-unes, peu, mais quelques-unes, qui écoutent et en tirent les conséquences. Les autres en sont simplement incapables. …
Même constat ici, hélas, pour les ordinateurs portables. Est-ce que cette étude a été publiée ? J'aimerais étayer mon argumentation vis-à-vis des étudiants dès le début d'année. Je leur parle d'une meilleure imprégnation dans le cerveau de ce que l'on note à la main, mais là pareil je cherche à retrouver la source de cette étude.
Merci beaucoup @LadyOlenna, je vais regarder ça .
- epekeina.tes.ousiasModérateur
LadyOlenna a écrit:Il me semble qu'une étude à ce sujet est évoquée dans le livre La Fabrique du crétin digital de Michel Desmurget. Il y est expliqué que le fait d'écrire à la main ne stimule pas les mêmes zones cérébrales que de taper sur son ordi, et que cela permettait de fixer davantage les connaissances.
Je l'ai acheté après l'avoir entendu sur France Culture fin septembre (de mémoire, le 27, à vérifier). Mais pas encore lu.
Solovieï a écrit:@epekeina.tes.ousias : c'est un excellent indice que tu évoques : avec les outils numériques actuels, il est relativement aisé de savoir de combien de connexions/consultations un fichier a été l'objet. Au secondaire comme au supérieur, souvent, on tombe des nues...
Et même pendant les cours… Je peux le constater quand je fais un cours “sur textes” en les invitant, puisqu'ils ont un ordinateur à utiliser la version numérique que j'ai rendue consultable : j'ai l'habitude de me déplacer dans la salle pendant que je fais cours, ce qui me permet de jeter discrètement un œil — c'est instructif… Disons que j'ai à peine la moitié des étudiants qui affichent le texte en question (même et y compris si l'extrait figure dans une synopsis du cours, avec plan etc.).
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- zigmag17Guide spirituel
valle a écrit:J'ajoute que même lorsqu'il ne s'agit pas d'autre chose, ça a des effets négatifs. C'est l'équivalent des élèves du secondaire qui bavardent : "Mais nous parlions du cours !", et une fois de temps en temps c'est vrai, sauf qu'en parlant du cours... ils ne suivent pas le cours.
Même s'il s'agit de satisfaire sa curiosité à propos d'un élément évoqué en cours, être concentré sur son ordi empêche de suivre le cours, alors que si on prend des notes à la main, on met un joli point d'interrogation à la marge et on cherche ça plus tard. On n'a pas l'illusion d'être multi-tâches, mais on apprend davantage.
@zigmag17, je te lis avec le plus grand des étonnements. J'ai mon téléphone évidemment en silence, en souvent rangé dans un endroit insoupçonné de mon sac, quand je suis en cours. Et, comme moi, la plupart des collègues. Je ne conçois pas un appel de l'adjoint alors qu'il me sait en cours. Si jamais mon téléphone sonnait, je m'excuserais et je l'étendrais, sans doute sans regarder qui m'appelle. Même si je voyais que l'appel vient de l'établissement --ou surtout si je voyais que l'appel vient de l'établissement--, je ne répondrais pas. Et comme moi, tous mes collègues je pense.
Nous avons souvent des collègues qui communiquent avec des intervenants extérieurs qui sont de potentiels tuteurs susceptibles d'accueillir des élèves en stage. Pour certains adultes il est "normal" que ces personnes cherchent à les joindre pendant leurs heures de travail en entreprise, comme si nous pendant ce temps n'étions pas en train de travailler ; certains collègues répondent donc en direct et si le PA essaie de les joindre ils répondent car ils estiment que cela fait partie de leurs obligations, alors que pas du tout.
Beaucoup de mes collègues (je le sais car nous avons souvent l'occasion de travailler en binôme) travaillent avec leur portable allumé sur leur bureau, y jettent un oeil et à l'occasion répondent à des messages ou en envoient. Après nous devons récupérer les élèves derrière en leur disant qu'il faut faire exactement le contraire. Il n'y a pas de mystère : là où il y a le moins de problème (il y en a de toute façon à un moment ou à un autre il peut y en avoir) c'est quand l'équipe pédagogique fait front et interdit aux élèves d'utiliser les smartphones, les leur fait déposer dans une boîte en entrant dans la classe (je ne remets pas sur le tapis le "interdit"/"pas interdit") mais n'utilise pas ses smartphones non plus.
Si l'on part du principe que les AED ont des jambes et sont capables de trouver une salle pour venir délivrer une info urgente, ça va beaucoup mieux.
Cette histoire de smartphone c'est vrai est un problème à tous les niveaux.
Je me refuse à cela.
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