Contractuelle en Bretagne

Bonjour à tous,

Je cherche à fuir mon département d'affectation et surtout à rejoindre la Bretagne dans des délais raisonnables. J'hésite entre :

-partir quelques années en Guyane pour y accumuler des points, (fil ouvert ailleurs)
et
-démissionner pour être contractuelle et/ou passer le CAFEP en parallèle.

J'ai donc de nombreuses questions concernant cette seconde option:

1) L'offre en lettres modernes est-elle abondante en Bretagne ? Un bon classement au CAPES et un bon rapport d'inspection peuvent-ils jouer en ma faveur ?
2) Me laissera-t-on partir ?
3) Dois-je démissionner avant de m'inscrire au CAFEP ?
4) Puis-je m'inscrire au CAFEP dans une autre académie que celle dans laquelle je suis affectée actuellement ?

Merci d'avance pour vos réponses.

Le CAFEP est un concours national.
Si tu veux passer un nouveau concours pour avoir un poste en Bretagne, il vaut mieux opter pour un concours déconcentré: CRPE de Rennes, SAENES de l'académie de Rennes, IRA de Nantes…
En plus tu garderais un vrai statut de fonctionnaire, contrairement au cas du CAFEP. Et selon les règles actuelles du mouvement (qui peuvent certes toujours changer), si une fois titulaire de ton nouveau poste en Bretagne tu repasses le CAPES ou l'agrégation, tu auras un gros bonus pour rester dans le département de ce poste.

Merci Mathador pour ta réponse. Effectivement, pour garder le statut de fonctionnaire et rester enseignante, il faudrait passer un de ces concours puis repasser le CAPES.
Je n'ai pas vraiment d'appétence pour le métier de secrétaire, mais imaginons que cela se fasse; au bout de combien d'années en poste puis-je avoir l'assurance de rester en Bretagne après (re)passage du CAPES ?

En dehors de cette possibilité bien compliquée, si certains ont l'expérience d'une démission pour devenir contractuel et veulent bien témoigner, je suis preneuse... C'est une solution que j'envisage vraiment mais je veux en connaître la faisabilité...

Sinon:
- passer une certification pour enseigner la langue bretonne ;
- surveiller les postes à profil spécifique (IUT,...) ;
- candidater dans les (nombreux) établissements privés sous contrat (ou hors contrat...) et y exercer en se mettant en disponibilité ;
- en prendre son parti, rester dans ton poste actuel pour cumuler des points et demander chaque année l'académie que tu souhaites ;
- cambiar el chip, comme on dit dans un certain pays, en considérant unilatéralement que l'Eure-et-Loir est un territoire historiquement breton, comme l'ont fait les nantais. OK, je sors...

Sardingue a écrit:Merci Mathador pour ta réponse. Effectivement, pour garder le statut de fonctionnaire et rester enseignante, il faudrait passer un de ces concours puis repasser le CAPES.
Je n'ai pas vraiment d'appétence pour le métier de secrétaire, mais imaginons que cela se fasse; au bout de combien d'années en poste puis-je avoir l'assurance de rester en Bretagne après (re)passage du CAPES ?

Une seule: il suffit que tu sois fonctionnaire titulaire et en Bretagne lorsque tu obtiens le CAPES ou l'agrégation pour avoir les bonus.
Je précise également pour l'appellation SAENES: c'est l'appellation du corps, pas celle des emplois qui y sont proposés. Avec ce corps tu accèdes à tous les emplois de catégorie B de l'administration de l'EN: il peut s'agir, en EPLE, de postes de secrétaire ou d'adjoint gestionnaire, mais aussi de divers postes dans les bureaux des DSDEN et des rectorats.
Je suis moi-même dans un cas similaire, occupant un emploi d'informaticien dans un corps dont le cœur de métier n'est pas l'informatique.

(edit: ce n'est pas une assurance totale, sauf avec le CRPE, mais une priorité très forte (1000 points à l'inter))

Disposes-tu d'un rapprochement de conjoint ?

Merci beaucoup pour ta réponse. Mais je ne pense pas obtenir une dispo pour aller enseigner dans le privé, je n'ai pas de raison valable à donner lors des entretiens à part un fort attachement à la Bretagne et une éventuelle adhérence au projet d'établissement.
Quant au projet d'apprendre le breton, pourquoi pas, mais ca voudrait dire être prof de breton et je suis prof de lettres...

Merci Mathador pour ta réponse, c'est très intéressant, je vais creuser tout ca !

Jenny, pas de rapprochement de conjoint, mais mutation simultanée lors du mouvement (ma moitié est certifiée aussi)

Sardingue a écrit:Merci beaucoup pour ta réponse. Mais je ne pense pas obtenir une dispo pour aller enseigner dans le privé, je n'ai pas de raison valable à donner lors des entretiens à part un fort attachement à la Bretagne et une éventuelle adhérence au projet d'établissement.
Quant au projet d'apprendre le breton, pourquoi pas, mais ca voudrait dire être prof de breton et je suis prof de lettres...

D'abord, les lettres bretonnes, ça existe !
"adhésion", non "adhérence".

Pour candidater et obtenir un poste dans un établissement privé sous contrat, ton attachement à la Bretagne ou ton adhésion au projet d'établissement sont absolument inutiles : c'est ton expérience, ton CV qui comptent, ainsi que les capacités et codes que l'on attend d'un adulte enseignant lors de l'éventuel entretien. Je devine, peut-être, une fausse représentation de l'enseignement privé de ta part...

La disponibilité de droit se fonde sur des critères clairs et objectifs, à toi de voir si tu y es éligible.

Je regarderais du côté des certifications et des postes POP, même si ça doit être très demandé.

Nous avons donc le même projet (partir à tout prix d'ici et retrouver la Bretagne)

Je ne pense pas me faire de fausses idées sur l'enseignement privé, je me projette juste dans un éventuel entretien dans lequel je pourrais avoir à me justifier... Etant assez jeune, je crains que le CV soit assez peu fourni.
Aucun doute quant au fait que les lettres bretonnes existent, c'est juste que pour l'heure, ce n'est pas mon domaine et je n'ai pas la prétention d'enseigner rapidement quelque chose que je ne connais pas encore !
Merci pour vos réponses.

Sardingue a écrit:Je ne pense pas me faire de fausses idées sur l'enseignement privé, je me projette juste dans un éventuel entretien dans lequel je pourrais avoir à me justifier... Etant assez jeune, je crains que le CV soit assez peu fourni.
Aucun doute quant au fait que les lettres bretonnes existent, c'est juste que pour l'heure, ce n'est pas mon domaine et je n'ai pas la prétention d'enseigner rapidement quelque chose que je ne connais pas encore !
Merci pour vos réponses.

Pour les lettres bretonnes, je blaguais. Il est évident que cela n'existe pas : la fRRRance est une et indivisible, c'est connu.

Ce que je veux dire, c'est qu'en entretien on ne te posera pas ces questions. On te questionnera plutôt sur ton parcours, tes pratiques pédagogiques, tes idées de projets, etc. Éventuellement, oui, si tu es titulaire, on peut te demander, plus par curiosité, la raison de ta décision. Une réponse "bateau" est suffisante. Tout cela se prépare bien sûr.

Les autres solutions proposées ici, tout à fait pertinentes, me semblent tout de même compliquées. En tout cas, bonne chance. J'espère sincèrement que tu parviendras à sortir de cette situation, qui concerne tant de jeunes professeurs.

Merci pour ta réponse. A voir si une dispo est fréquemment accordée...

Et contractuelle, ce n'est vraiment pas viable ? J'ai entendu parler d'une CDIsation possible au bout de quelques années...

De toute façon on ne peut pas enseigner non plus dans le privé quand on est en dispo. Seuls sont accessibles les postes en dehors de l'EN: supérieur, enseignement agricole...

Honnêtement, je te déconseille d'aller en Guyane juste pour récolter plus de points. Les conditions d'enseignement là-bas sont rudes ; du moins, c'est ce qu'une connaissance qui avait le même projet que toi m'a rapporté.
Apprendre le Breton est une piste, car tu peux être professeur de Français dans un collège Diwan. Ca ne voudra pas dire que tu ne parleras que Breton, d'ailleurs. Et l'offre d'emploi dans le privé est assez vaste en tant que professeur de lettres, je crois.
Perso, j'ai un peu abandonné l'idée de retrouver ma terre natale (la même que toi), à part si j'ai un jour vingt ans de carrière et trois enfants, hahaha (je plaisante... à peine).

Je voudrais bien y retourner aussi... mais ce sera pas tout de suite. Cela dit, j'envisage sérieusement d'apprendre le breton.

Neronismater a écrit:De toute façon on ne peut pas enseigner non plus dans le privé quand on est en dispo. Seuls sont accessibles les postes en dehors de l'EN: supérieur, enseignement agricole...

On peut faire quasiment ce qu'on veut lors d'une disponibilité, tout spécialement enseigner. Depuis peu (3 ans, approx.), on peut faire valoir nos fonctions d'enseignement (sous réserve d'un nombre d'heures minimal) assurées lors d'une disponibilité pour avoir droit à son avancement (à l'ancienneté, bien sûr).

Je connais un grand nombre d'enseignants qui enseignent (dans des établ. "privés") alors qu'ils sont en disponibilité, depuis plusieurs années pour certains. La seule difficulté est d'obtenir la dispo, d'une part car la dispo pour convenance personnelle est très souvent refusée, d'autre part car l'administration se fait de plus en plus regardante sur les justificatifs présentés pour une dispo de droit.

Merci pour vos réponses ! Il y a effectivement quelques collèges/lycées en Bretagne. Apprendre le breton serait une idée pour s'y faire recruter, idéalement en dispo, mais j'imagine que les postes sont prisés...

Collèges/lycées Diwan pardon

Solovieï a écrit:
Je connais un grand nombre d'enseignants qui enseignent (dans des établ. "privés") alors qu'ils sont en disponibilité, depuis plusieurs années pour certains. La seule difficulté est d'obtenir la dispo, d'une part car la dispo pour convenance personnelle est très souvent refusée, d'autre part car l'administration se fait de plus en plus regardante sur les justificatifs présentés pour une dispo de droit.

C’est impossible pour les établissements privés sous contrat.

pour raisons personnelles ou pour suivre conjoint : vous pouvez être embauché.e comme contractuel-le (mais dans une autre administration que celle d’origine). Par exemple, vous pouvez travailler comme enseignant.e dans un établissement agricole, privé hors contrat, pour un CFA public ou privé, auprès d’un Greta, pour une CCI ou une chambre des métiers. En disponibilité, vous ne pouvez travailler dans une autre académie comme contractuel.le ou dans un établissement sous contrat (cf jurisprudence de la CAA de Lyon du 20/12/1989). Vous pouvez aussi exercer une activité privée.
pour élever un enfant de moins de 12 ans : vous ne pouvez exercer qu’une activité accessoire qui doit vous laisser le temps d’élever votre enfant. Vous devez informer votre administration.

https://sgenplus.cfdt.fr/article/disponibilite/

En effet, un peu par définition, un fonctionnaire mis en disponibilité par son autorité hiérarchique ne peut pas être recruté par cette même autorité (puisqu'il l'a déjà été). Sinon, c'est le fait d'avoir une activité économique (avec un employeur public, privé ou en auto-entrepreneur) qui donne droit à la progression dans la carrière, peu importe la nature de cette activité (enseignement ou autre).
@Solovieï, tu parles peut-être d'établissements à l'étranger ?

Mathador a écrit:Le CAFEP est un concours national.

Pour apporter ma modeste contribution, je plussoie Mathador qu’il faut se rappeler ce point. Je suis en lettres modernes dans le Finistère, et à l’heure actuelle les nouveaux lauréats sortent du département voire de l’académie. Une amie, mariée à un marin, avec deux enfants en bas âge ( donc la priorité a fonctionné pleine balle) a pu obtenir un poste à une heure et demie dans les côtes d’Armor, pas mieux. Une autre, après dix ans en tant que contractuelle, a passé l’interne, et a été envoyée en Normandie l’an dernier.
On a eu une stagiaire dans mon lycée il y a deux ans, qui était hyper soulagée parce qu’elle était la seule de sa promo à rester dans le département.. mais envoyée sur trois établissements.

Je n’ai pas de vision d’ensemble sur toute l’académie, évidemment, mais juste pour rappeler que rester dans son département voire l’académie en passant le Cafep n’est plus une évidence, en tout cas pas en ce moment.