c'est quoi une situation d'atelier au lycée ?

Bonjour,

Je m'intéresse actuellement à l'étude des situations pédagogiques en arts plastiques pour ma culture personnelle.
Malgré mes recherches sur le web et dans les textes "officiels", je ne parviens pas à trouver une explication claire sur ce que signifie une situation "d'atelier", notamment en lycée, et quelle différence cette situation pédagogique présente-t-elle par rapport aux "situations de cours" ou "situations en autonomie".

Quelqu'un pourrait-il éclairer ma lanterne sur le sujet ?
Un grand merci.

Bonjour,
Je ne sais pas si c'est bien cela que tu cherches mais en Lycée Professionnel, on peut parler de situation "d'atelier".
Ce sont les cours à caractère professionnel qui sont donnés en atelier.
Mais j'ai l'impression que tu parles peut-être d'autre chose.

nono a écrit:Bonjour,
Je ne sais pas si c'est bien cela que tu cherches mais en Lycée Professionnel, on peut parler de situation "d'atelier".
Ce sont les cours à caractère professionnel qui sont donnés en atelier.
Mais j'ai l'impression que tu parles peut-être d'autre chose.

Ma recherche concerne plutôt le lycée général et en particulier l'option arts plastiques.
La différence, c'est que la situation d'atelier se fait bien dans le même espace que la situation de cours (c'est-à-dire la classe d'arts p). Tandis qu'en milieu professionnel, il s'agit d'ateliers distincts de l'espace classe il me semble...Et c'est bien là le problème. J'aimerai comprendre la distinction qui est faite dans le dispositif qu'on propose aux élèves alors même qu'on se trouve dans le même espace.
Est-ce qu'on fait varier les outils / la disposition / la façon de passer une consigne / d'accompagner les élèves...?
Tout cela est obscur, n'ayant jamais enseigné les arts plastiques au lycée.

Pourrais-tu tout de même donner un exemple d'atelier en lycée pro pour que je me fasse une idée ?

profart a écrit:

nono a écrit:Bonjour,
Je ne sais pas si c'est bien cela que tu cherches mais en Lycée Professionnel, on peut parler de situation "d'atelier".
Ce sont les cours à caractère professionnel qui sont donnés en atelier.
Mais j'ai l'impression que tu parles peut-être d'autre chose.

Ma recherche concerne plutôt le lycée général et en particulier l'option arts plastiques.
La différence, c'est que la situation d'atelier se fait bien dans le même espace que la situation de cours (c'est-à-dire la classe d'arts p). Tandis qu'en milieu professionnel, il s'agit d'ateliers distincts de l'espace classe il me semble...Et c'est bien là le problème. J'aimerai comprendre la distinction qui est faite dans le dispositif qu'on propose aux élèves alors même qu'on se trouve dans le même espace.
Est-ce qu'on fait varier les outils / la disposition / la façon de passer une consigne / d'accompagner les élèves...?
Tout cela est obscur, n'ayant jamais enseigné les arts plastiques au lycée.

Pourrais-tu tout de même donner un exemple d'atelier en lycée pro pour que je me fasse une idée ?

Je me permets de répondre mais je suppose que nono complétera ou affinera ma réponse .
En LP dans les cours d'enseignement professionnel les élèves sont amenés à travailler dans des espaces qui reproduisent les lieux dans lesquels ils feront leurs stages et dans lesquels ils s'entraînent pour devenir de futurs salariés dans leur domaine professionnel.
Par exemple dans le secteur tertiaire, les cours "d'atelier" ( on ne les nomme pas comme ça) peuvent avoir lieu dans un restaurant d'application s'il s'agit d'Hôtellerie ( espace avec restau et tables à dresser, cuisine et plats à préparer...), ou dans un appartement dans lequel les élèves d'Aide à la personne vont apprendre à repasser, plier le linge, préparer des repas, ou pour les élèves en section Commerce dans un magasin qui sert à s'entrainer à mettre en rayons puis vendre des produits ( avec un espace rayonnage rempli de conditionnements vides, un espace caisse avec vrai scan etc).
Dans le secteur industriel, l'espace atelier est souvent un atelier comme on l'entend, à savoir un garage , un atelier pour faire de la chaudronnerie, de l'électricité..
Les élèves y travaillent par demi-groupes avec leurs profs de spécialité pour s'entraîner à une pratique professionnelle.
Rien à voir je pense avec ce pour quoi tu veux te renseigner pour le LGT.

À vrai dire, je ne me suis jamais posé cette question. J'ai simplement renoncé à supposer que ceux qui ont écrit cette dernières mouture des programmes d'arts plastiques pour le LG avaient eux-mêmes une idée bien claire de ce qu'ils voulaient dire. Le comble étant atteint dans les textes régissant les épreuves: qu'est-ce concrètement qu'un "dossier" pour la partie pratique/orale, et qu'est-ce qui justifie son existence en complément du "carnet de travail"? Pour la partie écrite, qu'est-ce précisément qu'un "commentaire critique de document"? Rien de cela n'est clair. Alors cette histoire d'"atelier", ce n'est qu'un détail, et un mot qu'ils ont à mon avis glissé là sans trop y réfléchir.

Quoi qu'il en soit j'ajouterais qu'il est hypocrite de suggérer (comme le font ces programmes) que nous aurions constamment le loisir de varier les "situations" d'enseignement. Le calendrier étant scandaleusement irréaliste, quand tu enseignes en spécialité niveau terminale, si tu veux pour la pratique (à laquelle tu ne peux consacrer que la moitié du temps de cours) que tes élèves aient en mars chacun 3 ou 4 productions réellement personnelles, un minimum réfléchies et référencées (ce qui implique un suivi individuel poussé pour chaque élève), autant de "dossiers" rendant rigoureusement compte de leur réflexion, plus un carnet de travail personnel et nourri (sans redondances avec les dossiers), tu n'as véritablement pas d'autre choix que de travailler (je pourrais dire bricoler) dans l'urgence, sans pouvoir opérer de subtiles distinctions fondées sur une herméneutique des textes officiels.

Oui, je rejoins largement les propos de Zigmag17.
J'ajouterais que dans certaines filières des métiers d'art, on parlera également d'atelier voire de workshop. Mais dans ces filières en lien avec des métiers d'art (ferronnerie, céramique, horlogerie...), ce sont essentiellement des professeurs d'arts appliqués.

Ok, j'entends toutes vos réponses.

Ca ne me contente pas tellement car je reste dans le flou, mais je comprends qu'il y a effectivement derrière cette idée d'atelier quelque chose de l'ordre de l'expérimentation...de la découverte...Plus que de la réalisation pleine et entière d'"oeuvres" d'élèves pour reprendre les termes d'un certain Pélissier, ce qui est par contre davantage attendu en spécialité et que tu appelles

Aperçu par hasard a écrit:des "productions réellement personnelles, un minimum réfléchies et référencées (ce qui implique un suivi individuel poussé pour chaque élève)"

C'est ce qui justifierait pourquoi on préconise la situation d'atelier en particulier en seconde option arts p. (et qu'on continue de "la cultiver" jusqu'en terminale option arts p.), pour rester dans la continuité avec les enseignement du cycle 4.
L'atelier serait le lieu de "l'essai / erreur / réajustement", dans le même principe que ceux dans lesquels les jeunes de LP s'entrainent aux gestes professionnels "comme si" c'était la réalité.

Bon, à creuser...
Si à tout hasard, quelqu'un a des éléments concrets à apporter, je reste preneur.

Ma réponse de 18h14 porte sans doute un peu trop la marque de mon énervement face au flou des programmes (flou qui soit dit en passant ne les empêche pas d'être hypertrophiés) et à la pression induite par la réforme. Ce deuxième aspect est probablement moins présent quand on enseigne en option.

Il reste si je me souviens bien (mais je n'ai que mon smartphone dans ma chambre d'hôtel et pas le courage de rechercher les textes, encore moins celui de les parcourir), et comme tu le déplores, que la "situation d'atelier" n'est officiellement définie nulle part. On ne peut donc que faire des suppositions sur ce que les concepteurs des programmes ont pu vouloir dire.

Je trouve ton interprétation intéressante. À mon avis (mais si je te suis bien nous sommes d'accord) cette manière de concevoir l'atelier fonctionne en contraste et non en rupture avec le cours "de pratique" centré sur la réalisation de projets personnels, parce qu'en général développer une démarche réfléchie et singulière suppose justement de passer par un moment d'ouverture des possibles. On pourrait voir l'atelier comme un cadre dans lequel on facilite l'expérimentation dans l'usage d'une technique en évacuant l'enjeu potentiellement inhibant de la recherche de l'objet "abouti". Ceci avec l'espoir, que les élèves, en plus des aptitudes techniques qu'ils auront étoffées dans de telles phases, aient ensuite plus de facilité à intégrer efficacement la dimension exploratoire dans la conduite de leurs projets personnels.

Peut-être (mais l'un n'exclut pas l'autre, au contraire), les concepteurs des programmes avaient-ils aussi en tête une organisation de l'espace et du temps de travail différente de la situation "de cours" la plus "ordinaire" (chaque élève dans son espace de travail faisant progresser pendant un temps continu sa propre réalisation, pour simplifier).

Personnellement j'aurais tendance à relier aussi cette notion d'atelier à des événements de type résidence d'artiste, où peut se mettre en place un partage original des tâches autour d'un projet commun dont la cohérence finale est pour l'essentiel prise en charge par l'artiste intervenant.